- MON SORCIER BIEN-AIMÉ -


Note : le personnage de Harry Potter, ses amis et le monde magique sont sortis de l'imagination fertile de J.K.Rowling et ne m'appartiennent pas. J'écris donc pour me divertir et non en espérant m'enrichir avec l'invention d'une autre.

Il est à noter qu'au cours de la rédaction de ce récit, j'ai été considérablement aidé par la relecture attentive et imaginative de Monsieur Alixe, Fenice et Calimera


II : En mission chez les moldus

Le lundi suivant, il était prévu de tester les petits nouveaux en duel. C'était la procédure classique à chaque arrivage ou changement de partenaire. Nous avions besoin de savoir dans quelle mesure nous pouvions compter sur notre coéquipier en cas de coup dur. Je me rendis dans notre salle d'entraînement avec une certaine curiosité. J'avais bien envie de voir Potter à l'œuvre.

Toutes les équipes passèrent les unes après les autres. Dans l'ensemble, cette promotion était assez bonne. Rien d'étonnant à cela. Je savais que Poudlard avait soigneusement formé ses élèves à la défense contre les forces du Mal et au duel pendant la guerre. Ils avaient donc déjà de bonnes bases en arrivant au centre de formation.

Quand ce fut notre tour, je commençai en douceur. Bien sûr, Potter esquiva sans peine toutes mes attaques. Progressivement, j'accélérai le mouvement, observant bien son style pour tacher de repérer ses points faibles. Mais il avait une très bonne esquive, des mouvements fluides et un bouclier sans défaut. Brusquement, je lui balançai une série de sorts beaucoup plus agressifs.

Mais il ne se laissa pas surprendre et évita tous mes assauts avec facilité, puis passa soudain à l'attaque. Ses sorts étaient précis et rapides. Lui non plus ne parvint pas à m'atteindre, mais je sentis qu'il n'était pas à fond. Lui aussi cherchait à me jauger, non à m'abattre.

Finalement, je mis fin à notre joute sans qu'aucun de nous deux ne soit mis hors de combat. Il était temps de laisser la place à l'équipe suivante.

Quand tout le monde fut passé, Shacklebolt, qui était venu évaluer les nouvelles recrues, suggéra que les jeunes se soumettent au test de l'épouvantard. Nous le passions tous régulièrement. Théoriquement, nous savions les vaincre et il était assez rare d'en rencontrer au cours de nos missions. Mais y être confrontés nous permettait de vérifier que nous ne traînions pas de casserole dans nos têtes. Certaines missions étaient difficiles et nous voyions parfois des choses que nous aurions préférées n'avoir jamais vues. L'épouvantard nous permettait de faire le point.

Dans l'ensemble nos nouveaux éléments ne se débrouillèrent pas trop mal. Mais quand vint le tour de Potter, l'atmosphère changea brusquement. Chacun d'entre eux serra fermement sa baguette, comme s'apprêtant à intervenir. Ils semblaient avoir peur de quelque chose. Seul Malefoy arborait un petit sourire narquois. Mais lui aussi tenait sa baguette prête.

Je lançai un coup d'œil à Shacklebolt. Il regardait Potter avec intensité, comme s'il attendait quelque chose de particulier. Le seul qui agissait normalement était Potter, qui attendait tranquillement que la créature se manifeste.

Cela ne tarda pas. Un Détraqueur apparut soudain, très réaliste, au point que j'eus l'impression que l'air devenait glacé autour de moi. Il se mit à se gratter furieusement tandis que Potter énonçait fermement la formule adéquate, et il disparût. Le Seigneur des Ténèbres se dressa alors devant nous. Mais il se retrouva rapidement affublé d'oreilles de lapin et retourna au néant. La créature tenta encore plusieurs avatars, des cadavres ou des personnes vociférantes, mais Potter les contrait méthodiquement, de plus en plus rapidement. Finalement l'épouvantard abandonna et réintégra son placard.

Les jeunots parurent soulagés, et regardèrent leur camarade avec admiration. Sauf Malefoy bien sûr. Il semblait déçu. Visiblement, il aurait bien aimé voir Potter se laisser déborder. Sans doute, cela s'était-il produit une fois au cours de leur formation. C'était la seule explication logique à l'attitude défensive de toute sa classe et à l'attention soutenue du Commandant.

Pour ma part, j'étais assez mitigé. C'était la première fois que je voyais un épouvantard prendre plusieurs formes pour la même personne, et j'estimais que cela révélait une psychologie particulièrement torturée. J'avais été satisfait par son niveau au combat de mon partenaire, mais je me demandai soudain comment il réagirait en cas de coup dur. Car c'est au cœur de l'action qu'on sait vraiment ce qu'un gars a dans le ventre, et ce qu'il avait dans la tête ne présageai rien de bon à cet égard.

Puis je me remémorai l'apparition du Seigneur des Ténèbres. Si ce genre de manifestation n'était pas rare durant ce genre l'exercice depuis le début de la guerre, les pâles matérialisations de nos fantasmes étaient loin d'avoir l'écrasante personnalité de celui de Potter. Cela me rappela qui il était. Je réalisai qu'à force de côtoyer ce garçon calme et accommodant, j'en avais oublié qu'il était celui que nous appelions le Survivant.

Shacklebolt avait raison. Je ne pouvais pas le condamner éternellement au travail de bureau.

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Je sus rapidement comment Shacklebolt avait réussi à contourner le problème que posait la célébrité de mon acolyte. Il arriva quelques jours plus tard avec un ordre de mission à la main :

"Hauts les cœurs, Messieurs, j'ai une nouvelle mission pour vous ! Nous avons un petit malin qui a voulu en mettre plein la vue à des moldus qui n'avaient rien demandé à personne. Il va falloir faire du porte à porte pour tenter de déterminer qui a profité du spectacle et doit recevoir la visite des Oubliators. Tous les éléments sont dans le dossier. Bonne journée les gars !"

J'étais vraiment furax. Je déteste travailler avec les Moldus. Je n'ai rien contre eux, mais je pense que moins on se fréquente, mieux on se porte. Chacun son monde, chacun sa vie. Généralement, on donne ce genre de mission aux Aurors qui ont des Moldus dans leur famille, comme Tonks. Quant à moi, cela faisait une éternité que je n'avais pas mis les pieds hors du monde magique.

Et puis, une fois que le commandant eut tourné les talons, je réalisai que cette mission était des plus suspecte. Depuis quand les Oubliators avaient-ils besoin de nous pour retrouver leurs clients ? Tout cela sentait à plein nez le coup monté pour faire prendre un peu l'air à Célébrité Potter. Je lui jetai un regard mauvais. Evidemment, le gamin avait compris qu'il serait de la promenade et il était tout content.

Je lui jetai sèchement :

"Bon, tu regardes quel est le spectacle que ces moldus n'étaient pas censés voir, et tu essaies de nous dénicher la cheminée la plus proche de la zone à vérifier. Moi je vais prendre un café."

Il me lança un regard surpris, mais comme d'habitude, ne fit aucune remarque et obéit. Je crois que cela m'agaça encore plus que tout le reste, et je m'éloignai avant de céder à ma soudaine envie de lui botter le derrière.

Quand je revins vers lui, il m'informa d'une voix morne qu'un sorcier s'était amusé à enchanter un réverbère pour qu'il se mette à danser ce matin, et me donna les précisions géographiques que je lui avais demandées.

Nous nous rendîmes aux fournitures pour y récupérer des vêtements et de l'argent moldus, ainsi que des sachets de poudre de cheminette pour les trajets. Après nous être changés, nous prîmes ensuite l'ascenseur pour rejoindre l'atrium et prendre une cheminée.

Une fois arrivés sur place, nous nous époussetâmes soigneusement avant d'inspecter nos tenues et de sortir dans la rue. Aussitôt, je fus agressé par le bruit et l'odeur caractéristique des rues moldues. Je détestais vraiment ce monde. Il fallut prendre un autobus pour nous rendre à destination. Pour cacher mon manque de pratique, je dis à Potter de se charger de tout, prétendant vouloir évaluer comment il se débrouillait.

Il parut vexé, mais une fois de plus, s'exécuta sans mot dire. Il m'entraîna vers l'arrêt de bus, acheta les billets auprès du conducteur, paya avec l'argent moldu et nous trouva des places assises. Enfin, il me signala que nous étions arrivés.

Nous descendîmes du bus et bientôt nous nous sommes retrouvés à proximité du quartier à contrôler. Nous avons appliqué la procédure classique : se faire passer pour des employés municipaux à qui on a signalé un lampadaire branlant, mais qui ont perdu le papier et qui essaient de déterminer duquel il s'agit en interrogeant les riverains.

Au bout d'une heure, j'en avais plein le dos et nous n'avions même pas couvert la moitié du secteur à vérifier. Nous avions appris que Mr Jones n'était pas un gentleman, que les enfants Stevens étaient de futurs délinquants, et que Mrs Crichton trompait son mari. C'est fou ce que les gens racontent quand on a le malheur de leur poser une question. Par contre, pas la moindre allusion à du mobilier urbain dansant la gigue.

Je commençais à me demander si Shacklebolt n'avait pas inventé cette mission de toutes pièces pour m'obliger à sortir le pauvre petit Potter, quand on arriva dans la bonne rue et nous commençâmes à repérer des personnes qui palissaient ou nous claquaient la porte au nez dès que nous prononcions le mot "réverbère". Nous notions alors soigneusement les adresses de ces candidats à l'oubli.

Finalement, un témoin nous signala l'emplacement du lampadaire ayant eu une attitude si peu digne d'un luminaire. Nous conclûmes donc notre tournée en nous rendant sur les lieux du crime. Pendant que je me mettais devant lui pour le soustraire au regard des passants, Potter posa discrètement sa baguette sur le troubleur d'ordre public en murmurant "Finite incantem", au cas où notre rigolo aurait apposé un sort à effet retardé.

Puis nous retournâmes au ministère, faire notre rapport.

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Le vendredi suivant, Potter arriva avec son balai à la main. C'était effectivement ce jour là que Ben Tarvi devait faire les sélections pour notre équipe de Quidditch. Je décidai d'y aller, pour voir ce que le gamin valait sur un balai. Touary et Tonks avaient l'air de penser qu'il était très bon, mais je voulais me faire ma propre opinion.

En fin de journée, alors que nous nous apprêtions à nous rendre au stade, Malefoy lança à Potter :

"Alors Potter, tu vas faire ton intéressant comme d'habitude ?

- Tu veux concourir contre moi, Malefoy ? Mais c'est vrai, ton père n'a pas pu acheter l'équipe, cette fois-ci."

Malefoy pâlit, sa main se portant instinctivement à sa baguette. Mais Potter avait déjà sorti la sienne, l'air résolu.

J'intervins :

"Pas de duels ici. Vous attendrez d'être à l'entraînement."

Ils restèrent encore un instant à se défier, puis Malefoy demanda mielleusement en montrant ses mains vides :

"Alors Gryffondor, tenté de profiter que je suis désarmé ?

- Tout le monde n'est pas comme toi, répondit Potter.

- Bien sûr, on y croit", répliqua le Serpentard, en lui tournant le dos, comme pour le mettre au défi de ne pas en profiter.

Potter resta un instant à le regarder s'éloigner, la mâchoire crispée, et je me dis que Malefoy avait marqué un point. Quand il était dans les parages, le célèbre Gryffondor devait lutter contre des sentiments sans doute pas très chevaleresques. Finalement, Potter rangea sa baguette d'un geste rageur en grommelant "Connard de Serpentard !" et se dirigea à grands pas vers la porte.

Eh, oh, on se calme ! Je suis Serpentard, figure-toi, et j'en suis fier !

Je m'apprêtais à le suivre quand la voix de Abbot, s'éleva derrière moi :

"Il ne faut pas les laisser s'affronter, même à l'entraînement !

- Et pourquoi donc ? Cela leur fera le plus grand bien", répliquai-je assez sèchement, encore agacé par la remarque de Gryffondor Cœur de Lion.

- Parce que si vous faites ça, vous vous retrouverez avec un cadavre et un candidat pour Azkaban.

- Un peu mélodramatique, non, jeune fille ?"

Elle haussa les épaules :

"Je les connais tous les deux depuis dix ans. Croyez-moi, il y a entre eux tout ce qu'il faut pour que cela tourne à la catastrophe."

Elle me planta là et sortit à son tour. Je n'aimais pas du tout la tournure que cela prenait. Les Aurors n'ont pas intérêt à être trop divisés. Il est courant que notre sécurité dépende de nos collègues. Dans l'action, il n'y a pas la place pour les animosités personnelles de cette intensité.

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Finalement, je partis moi aussi pour le stade du Centre de formation des Aurors où devaient se dérouler les sélections et les entraînements. Quand j'arrivai, Ben était en train de sélectionner les batteurs. Une fois que ce fut fait, ce fut le tour des gardiens. Le poulain de Tonks, Brian Touary, obtint le poste de titulaire.

C'était maintenant aux aspirants attrapeurs de prouver leur valeur. Se présentaient Deborah Taylor, Ivan Muller et Potter. Deux d'entre eux seraient retenus, l'un comme joueur titulaire, l'autre comme remplaçant. Comme nous travaillions aussi le dimanche, tous les postes étaient pourvus en double, pour le cas où l'un des joueurs serait de garde un jour de match.

Touary cligna de l'œil en direction de Potter en levant le pouce, comme s'il était certain que son copain se qualifierait. Ce dernier répondit par un large sourire assuré. Je pensai alors qu'ils risquaient de déchanter car Taylor était plutôt bonne. On allait bien rigoler.

Ben lança cinq Vifs d'or. Il sélectionnerait ceux qui en attraperaient le plus. Potter fut le plus rapide à prendre son envol. Il suivit un Vif qui s'élançait vers le ciel. A trente mètres d'altitude, la balle dorée changea brusquement de direction et fonça vers le sol. Potter la suivit sans peine dans un piqué impressionnant et sa main se referma sur la boule jaune à un mètre du sol à peine.

Il remonta ensuite en chandelle, jetant son dévolu sur le Vif poursuivi par Taylor. Alors que celle-ci s'approchait de sa proie, il la contourna et adopta une trajectoire qui coupait celle de Taylor. Cette dernière dut changer de direction en catastrophe, manquant le Vif qui se retrouva dans la main de Potter. J'étais trop loin pour entendre ce qu'elle criait mais je me doutais qu'elle lui faisait profiter de ses jurons hauts en couleur.

Mais c'était peine perdue, car il filait maintenant vers une des boules dorées qui se prélassait tout près d'un des poteaux de but. Au lieu de foncer droit sur la balle, au risque de percuter le mât, Potter prit de l'altitude, puis plongea vers le Vif en suivant une trajectoire parallèle au poteau. Une fois le troisième trophée en sa possession, il fit un looping, puis fonça vers la boule ailée que poursuivait Muller. Ce dernier perdit complètement ses moyens en voyant son concurrent lui foncer dessus de toute la puissance de son balai, et c'est sans réelle opposition que Potter cueillit le quatrième Vif. Taylor, quant à elle, venait de récupérer le cinquième.

Ben était tellement ébahi par le spectacle auquel nous venions d'assister qu'il en oublia se siffler la fin de la manche. Alors que Potter atterrissait sous les acclamations des spectateurs en délire, Tarvi se tourna vers moi et me lança d'un ton féroce :

"Les jours de matches, tu te passeras de lui !"

Puis il ajouta moqueur :

"Ferme ta bouche, tu vas gober une mouche !"

Je n'avais jamais vu ça. Mais que faisait ce type chez les Aurors ? Sa place était dans l'équipe nationale de Quidditch ! Pas étonnant que Malefoy, ni aucun de ceux l'ayant déjà vu voler, n'aient pas jugé bon de l'affronter.

Il vint vers nous, les cheveux encore plus en pétard que d'habitude, les yeux brillants, une expression extatique sur le visage. Il remit les quatre Vifs qu'il avait dans la main à Ben. Ce dernier lui lança avec un grand sourire :

"Mon gars, j'hésite encore un peu, mais je crois bien que je vais te prendre !

- Prenez votre temps ! répondit le petit prodige, les yeux brillant de malice. J'avais justement l'intention de poser ma candidature auprès de l'équipe du département des Sports et Jeux magiques."

Ben me regarda, béat :

"Ceux-là, cela fait dix ans qu'ils remportent le championnat. Ils vont chanter une autre chanson maintenant."

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La seconde mission que Shacklebolt nous dégota chez les moldus était un peu plus sérieuse. Une série de vols de bijoux avaient été constatée sur une période de quelques mois dans la capitale. Les circonstances de ces disparitions étaient étranges et le chef de la police londonienne, qui connaissait notre existence, avait contacté le Ministère, soupçonnant un sorcier d'être l'auteur de ces mystérieux cambriolages.

Nous devions seconder la police moldue dans son enquête. Notre condition de sorcier ne devait pas être divulguée auprès de nos partenaires à qui on avait dit que nous étions des policiers canadiens venus faire un stage en Angleterre. Cette différence de nationalité expliquerait nos éventuelles bourdes.

Tout cela ne me disait trop rien. Cette enquête serait sans doute assez longue et l'idée de travailler plusieurs semaines avec des moldus ne m'enchantait guère. Mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même : si je n'avais pas attiré l'attention de Shacklebolt en gardant Potter à la niche, il n'aurait pas eu l'idée de me mettre sur ce coup. Ouais, dans le fond, c'était entièrement la faute de Potter ! Quelle idée de se balader avec une tête pareille, hein !

Après un passage obligé aux fournitures, un voyage en cheminée et un trajet dans ce cloaque qu'ils nomment métro, Potter et moi arrivâmes à New Scotland Yard, le siège des Aurors moldus. Nous nous présentâmes à l'inspecteur Trottwood.

Il nous communiqua le dossier. Il fut prévu que nous l'étudierons toute la matinée avant de nous rendre en début d'après-midi sur les lieux du dernier larcin, l'atelier d'un fabriquant de bijoux.

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Il est vrai que les vols étaient troublants : tous les objets dérobés se trouvaient dans des lieux clos non fracturés ou étaient protégés par des alarmes qui ne s'étaient pas mises en route.

Heureusement qu'on nous avait laissés seuls pour prendre connaissance du dossier, car Potter dû m'expliquer ce qu'était un système d'alarme et une foule d'autres petits détails dont la connaissance était indispensable pour comprendre cette affaire. A la fin de la matinée, j'étais vraiment à cran. Après tout, c'était moi qui étais censé lui apprendre le métier, pas le contraire.

Après un repas rapide, nous partîmes, accompagnés de l'inspecteur Trottwood, rendre visite à la dernière victime. Je me sentis un peu mieux une fois sur place. Cet atelier de joaillerie ressemblait à n'importe quel atelier sorcier du Chemin de Traverse ou de Pré-au-Lard.

Une femme d'une trentaine d'années nous accueillit. C'était elle la joaillière. Elle dessinait et montait des bijoux qu'elle vendait ensuite à de grands bijoutiers. C'étaient des pierres non montées qui avaient disparues. Elle nous montra le coffre où elle entreposait les matériaux en attente d'être utilisés. Elle l'avait ouvert comme d'habitude ce matin, et avait constaté que les plus belles pièces qu'elle y avait déposées la veille n'y étaient plus.

Trottwood lui posa une série de questions propres à déterminer si une autre personne qu'elle avait pu avoir accès au coffre, mais il semblait qu'elle était très méfiante et que personne ne pouvait connaître la combinaison qu'elle utilisait. D'autre part, elle nous apprit qu'elle habitait juste au-dessus, et qu'elle n'avait entendu aucun bruit la nuit précédente. J'aurais bien aimé pouvoir examiner ce coffre avec ma baguette magique, mais il n'en était pas question. Nous prîmes congé sans être beaucoup plus avancés.

De retour à Scotland Yard, l'inspecteur sortit de sa poche la feuille où étaient décrites les pièces disparues et nous signala qu'il allait "entrer informatiquement les données". Il s'excusa de ne pouvoir mettre "d'ordinateur" à notre disposition. Potter répondit que ce n'était pas grave, et que de toute manière, nous n'étions pas très doués en "informatique". J'aurais bien aimé savoir de quoi ils parlaient.

Une fois dans la rue, Potter et moi convînmes qu'il nous fallait retourner voir le coffre de la bijoutière pour l'examiner de plus près. Le problème serait de convaincre la propriétaire de nous laisser seuls pour que nous puissions procéder à notre examen.

"L'un de nous pourrait discuter avec elle et retenir son attention pendant que l'autre s'introduirait auprès du coffre en se cachant sous une cape d'invisibilité", proposa Potter.

Une cape d'invisibilité, rien que ça ! Les jeunes vraiment, ça ne doute de rien.

"Et tu la trouves où, ta cape d'invisibilité ? C'est très rare et très cher, figures-toi. Notre département n'a pas eu les moyens de s'en offrir une pour Noël !"

Il me regarda, pas plus démonté que cela par mon argumentation.

"Moi, j'en ai une. On pourrait l'utiliser."

J'essayai de dissimuler mon étonnement, et réfléchis à son plan. Ça pouvait marcher.

"Tu l'as sur toi ?

- Non, elle est chez moi, mais on pourrait retourner à proximité de l'atelier, chercher un endroit discret. Je fais l'aller retour en transplanant, et on y va."

Ça tenait la route, et on fit comme il l'avait proposé. Pendant que nous retournions en métro dans le quartier de Mayfair où se trouvait l'atelier de bijoux, je demandai au gamin de m'expliquer ce qu'était l'informatruc. Trottwood semblait tenir pour acquis que tout le monde savait de quoi il s'agissait et je ne voulais pas attirer son attention en faisant une gaffe à ce sujet.

Je ne compris pas tout aux explications de Potter. Lui-même d'ailleurs n'avait qu'une connaissance théorique de la chose. Mais le peu que j'en saisis m'étonna. Les moldus avaient trouvé le moyen de mettre l'équivalent de plusieurs centaines de dossiers dans des petites boites et il pouvait s'envoyer ces informations instantanément d'un bout à l'autre de la planète ! C'était pas mal pour des personnes complètement dépourvues de magie.

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A proximité de notre destination, nous recherchâmes un coin abrité et Potter transplana discrètement. Il revint une minute plus tard avec sur le bras une étoffe brillante et aux reflets changeants. Il la revêtit et une fois que je me fus assuré qu'il avait complètement disparu, nous sortîmes du local à poubelles qui nous avait servi de refuge et j'allai sonner chez la joaillière.

Quand celle-ci m'ouvrit, je lui demandai de m'accorder un moment, ayant de nouvelles questions à lui poser. Elle s'effaça pour me laisser entrer et je m'arrangeai, en franchissant le seuil, de laisser à Potter la place de passer. Elle me proposa un thé et j'acceptai, songeant que pendant qu'elle serait occupée à le préparer, mon coéquipier pourrait approcher plus facilement de son but, sans quelle ne le remarque. En effet, alors qu'elle se détournait vers l'évier, je vis la porte qui menait au cagibi où se trouvait le coffre s'entrouvrir doucement. De mon côté, je pris place sur une chaise qui faisait face à cette issue, pour que mon interlocutrice lui tourne le dos, quand elle s'installerait en face de moi.

Je savais qu'elle s'appelait Christina Fallen. Elle avait les cheveux châtains et des yeux bruns, tirant sur le vert. Elle avait un visage assez banal mais ne manquait pas d'un certain charme, ainsi que je le remarquai tandis qu'elle me souriait aimablement en me proposant du lait et du sucre. Je constatai également qu'elle avait des gestes gracieux et précis quand elle versa le thé dans nos tasses.

Je lui posai une série de questions pour justifier ma présence. Je commençais à manquer désespérément d'inspiration, quand une légère tape sur mon dos me fit comprendre que Potter en avait terminé de son côté. Je conclus rapidement, mais pris mon temps sur le seuil de la porte pour laisser à mon partenaire le temps de sortir. Je rejoignis ensuite le gamin dans le réduit malodorant qui nous dissimulait du regard des passants. Nous transplanâmes immédiatement vers le Ministère.

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De retour à la Ruche, nous fîmes le point. Potter fut formel. Il avait appliqué sur le coffre un sort de Révèle-charme. L'objet avait bien été soumis à de la magie au cours des dernières vingt-quatre heures.

"As-tu pu déterminer de quel sort il s'agissait, lui demandais-je.

- Non, je ne l'ai pas reconnu. J'ai essayé plusieurs sorts d'ouverture, mais ça n'a pas marché. Il faut sans doute un sortilège spécial pour ouvrir ce genre de serrure. Tu as une idée de ce que cela peut être ?

- T'as tenté Fores Hiatus ?

- Oui, ainsi que Liminis Transforo et Portam molior . Et Alohomora, évidemment."(1)

Il avait fait le tour. Je réfléchis à haute voix :

"Il y a peut-être des formules spéciales pour les portes moldues. Je vais aller demander à Tonks si elle a une idée.

- Par ailleurs, continua Potter, je n'ai trouvé aucun signe de magie sur les murs ou sur la porte de la pièce. Il a dû transplaner directement sur place."

Cela signifiait qu'il connaissait les lieux. Et qu'il était rudement bon car l'atelier était très encombré et la pièce du coffre très exiguë. Pas facile de transplaner dans ces conditions. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle j'avais décidé d'utiliser la cape de Potter plutôt que le transplanage.

Quand j'interrogeai Tonks, il s'avéra qu'elle non plus n'avait jamais travaillé sur des cambriolages moldus et qu'elle ne voyait pas qui pourrait nous renseigner. C'était un problème constant depuis la Bataille. Nous avions perdu d'un seul coup beaucoup d'Aurors expérimentés, et leur savoir nous manquait cruellement. Il ne nous restait plus qu'à éplucher toutes nos archives traitant d'affaires moldues, en espérant y trouver des renseignements.

Je savais bien que cette enquête ne serait pas une partie de plaisir !

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(1) Fores Hiatus : Les portes s'ouvrent
Liminis Transforo : Je transperce la porte principale
Portam molior : J'enfonce la porte!

Merci à l'indispensable Fenice qui non contente de relire me fournit également en formules latines.


27/10/2004 : Bonjour à tous !

Tout d'abord, merci pour votre accueil enthousiaste, 35 reviews pour un premier chapitre, ça vous fait une auteure heureuse, ça ! Je suis également très satisfaite de constater que j'ai de nouveaux lecteurs, qui sont venus sans passer par les cases Ginny la furie et ALB. Soyez les bienvenus dans mon monde. Je vais essayer de faire en sorte que la lecture de mes autres histoires reste un plus, mais ne soit pas indispensable. Si certains passages ne vous paraissent pas clairs, n'hésitez pas à poser des questions.

Pour vous, nouveaux lecteurs je vais un peu préciser des éléments connus de mes fidèles :

- je mets en ligne chaque mercredi, dans la matinée.
Même si Fanfiction ne le signale pas dans sa page de nouveautés, à partir de mon profil vous pouvez vous rendre sur l'avant dernier chapitre et en cliquant sur le bouton Chapitre suivant arriver au chapitre fraîchement chargé.
Vous pouvez aussi vous inscrire (même si vous ne publiez pas) et me mettre dans vos Author alerts. Vous recevrez ainsi un mail avec un lien direct vers mon dernier chapitre, dès la mise en ligne.
Les jour où ce site est vraiment réfractaire (cela m'est arrivé de ne pouvoir charger), vous pouvez aller sur mon autre site de publication TWWO (le lien vers ma page se trouve dans mon profil).

- Théoriquement, j'ai pleins de chapitres d'avance et je finis toujours mes fics.

- Dans mes histoires précédentes Harry a subi un gros traumatisme ce qui explique qu'il soit assez effacé avec les personnes qu'il ne connaît pas. Mais soyez sans crainte, le naturel finit toujours par revenir au galop.

- J'ai crée un site FanfictionNet - Mode d'emploi qui indique tout ce qu'il faut savoir pour lire et poster sur ffnet. Lien sur mon profil

Voilà, à mercredi prochain et bonnes vacances à ceux qui en ont.

29/09/05 : Mise à jour


Et les réponses à mes chers lecteurs :

Bartiméus : Si Harry avait fait la grève générale pendant 2 ans, je pense que Ginny aurait abandonné ! Joyeux anniversaire ! Oui, il était indispensable qu'il se pardonne pour avancer. Monsieur Alixe, a surtout du mal à accéder à ses fichiers sur l'ordi, c'est ça qui le chagrine. En tant que père, oui M. Alixe participe beaucoup. mais ce n'est pas tout à fait la même chose car 1) il a pas le même passé, 2) je veux pas trop raconter ma vie dans mes fics, je suis pudique. Par contre, je lui ai relu pour qu'il me dise, en tant que mec, si c'était crédible.
MERCI pour toutes tes reviews et pour m'avoir indiqué tes petites phrases préférées.
Cela me paraissait la moindre des choses que tu soies présent parmi mes reviewers ! Bises

Simon Potter : Merci, bisous

BabyChang : je compte sur toi pour cette nouvelle fic. Oui avec TWWo, c'est même les 650 reviews que j'atteins !

Allima : Ne te fais pas mal. Oui, Stratford a des points communs avec Malefoy mais est beaucoup plus sympatique (j'aurai pas supporté Malefoy pendant toute la fic, moi !). Non, c'est Brian, le joueur de Quidditch qui l'avait accompagné à l'hôpital.

Dadmax : Fallait pas désespérer, j'avais prévenu que j'avais un autre projet !

MJ : Merci pour ta longue review. Oui j'ai choisi "Halle" au lieu de "Hall" car cela donne un côté un peu moyenâgeux au concept ("hall" est entré dans le français courant au XIX ème siècle alors que "Halle" existe depuis le XIII ème). C'est très bien d'aller rechercher dans le dictionnaire, c'est une chose que je fais assez souvent. William n'est pas tout à fait comme Rogue. Même si tous le deux jugent Harry sur des a priori, Rogue a eu une vie plus amère que Will et il est plein de rancœur. Will est bougon mais sera plus facilement capable de faire évoluer son point de vue.

Julie : Contente que cela te plaise.

Coline : Je suis très contente que tu soies venu me voir et que tu aimes. Oui j'ai prévu une confrontation Harry/ Drago, mais je n'ai pas encore trouvé ce qui pourrait faire sortir Harry de ses gonds. Cependant William (appelons-le par son prénom) va réaliser le potentiel de Harry avant cette grosse dispute. Oui ma fic sera plutôt basée sur l'évolution des personnages. Pas de gros méchants, seulement des petits pour décrire leur routine d'Aurors. Oui, mon mari me relit car il est meilleur en grammaire que moi. En plus il m'offre un regard neuf car il a pas lu les HP. Au fait, le savais-tu ? Moi aussi j'aime beaucoup Fuit basket (je suis allée faire un tour sur ton blog). Contente de savoir que tu as terminé le chapitre suivant d'Antigone et que nous l'aurons à ton retour de vacances.

Lenaleonyde1138 : Ne t'en fait pas, je ne demande pas forcément que les reviews soient longues ou originales. Le simple fait que tu en poses et que tu dises que tu aimes me fait déjà très plaisir.

Elmire : Oui dans celle là, on va plus s'amuser, même s'il y aura des allusions au passé. Merci pour ta fiche de lecture sur Lucy Maud Montgomery, tu me donnes envie de lire. Pour les Chroniques des enfants de Harry, je n'exclus pas l'idée de faire une série de petits textes relatant un épisode de leur vie. Mais pour le moment je me concentre sur MSB. Moi aussi, longtemps j'ai refusé de lire HP car le battage médiatique fait autour m'agaçait. et que j'avais lu de très bons livres pour enfant avant que HP existe.
Grand, grand merci pour ta très longue review.

Severia Dousbrune : Contente que tu apprécie le concept !

Zakath Nath : Oui, j'ai vu que ta fic se recentre beaucoup sur Severus. Contente que tu ai aimé mon histoire !

alana chantelune : Merci d'être venue. Cela me fait très plaisir. Au fait pour ton guide, quand tu donnes des idées pour inventer le nom des OC, j'ai un autre truc : prendre le nom des expéditeurs des centaines de spam qu'on reçoit chaque jour (rien que pour aujourd'hui, j'ai Sheena Hagen, Armand Cervantes, Joddie Mcdonnough, Lupe Stevenson, Jerôme Lyon). J'ai vu quej'ai deux chapitres de retard dans le Caravansérail. j'ai pas décroché. je vais aller lire quand j'aurai le temps. Au fait, dans une dizaine de chapitres, ici, j'avais l'intention de faire allusion à Sorcier Internetional. Je peux ?

Bubblejoyce et Olympe : Ah les filles, contente de vous relire. J'espère que je vais continuer à manger en votre compagnie le mercredi. C'est bien parti si vous aimez. Allez, à la semaine prochaine, ne vous tuez pas trop au travail !

Angie Black : Et oui, je ne suis pas très originale, je parcours un sentier cent fois rebattu auparavant. Mais j'espère que ma manière de raconter de vous lassera pas

calimera : Toi aussi je suis heureuse de te voir ici. Pleins de bises.

kikou224 : Stratford a 40 ans. On aura des indices sur son âge plus tard.

rayuroplanis : A la semaine prochaine, alors.

Millenium : t'en fait pas, au cours des chapitres, on en apprendra plus sur notre narrateur. Si tu as une question précise, tu peux la poser.

cecile rogue : Ouiiii je les ai bien attrapés. Otes moi d'un doute. Suis-je à jour pour mes corrections de tes chapitre ?

lacarpette : Oui, je suis revenue un peu au style de Ginny. Cela permet de faire passer plus d'humour. Mais il est vrai que pour ALB, au vu du terme abordé, cela se prêtait moins.

Lyrathena : Contente que cela te plaise !

Abel : Et oui, j'ai fait mon possible pour être fidèle au RV hebdomadaire.

gaelle griffondor : Naaan ! Pas une suite mais une histoire en parallèle.

Csame : Houlà ! Je vais essayer de mériter de rester dans tes favoris !

Finelame86 : Eh bien je t'attends chaque mercredi !

Dawn456 : C'est ce qu'on appelle une conversion radicale ! Bienvenu dans mon monde.

Djeiyanna : Ah, enfin ! Ça fait bizarre de voir quelqu'un m'écrire une review juste à côté de moi. A ce propos, tu pourrais dire à ton fils d'arrêter de déménager ma bibliothèque de SF ? Ça fait trois fois aujourd'hui. Sans blague, William Shakespaere est né à Stratford sur Avon ? Quelle coïncidence !

Lisandra : Merci d'être venue malgré ton boulot. Moi aussi je suis débordée, mais je vais essayer de te rendre visite.

Laika la Louve : Bienvenue !

Fashion Phoenix : moi j'espère que cette fic sera pas mal du tout lol. J'espère que ce second chapitre a tenu les promesses du premier !

Black Phoenix : Et oui, on continue. A priori on en a jusqu'à l'année prochaine !

beru ou bloub : Pour ma communauté, je vais aller jetier un coup d'œil aux fics que tu me proposes, ainsi qu'aux tiennes. Pour cette fic, je pense couvrir à pu près deux ans.

Titania : Ravie que tu continues à me suivre.

virg05 : Non, si je lance une seconde histoire, la DDASS va débarquer et m'accuser d'abandon d'enfants...

Harana : oui, oui, on va le voir à l'œuvre le Harry, et aussi agir comme un flic : perquisitions, arrestations plus ou moins musclées, interrogatoires...

Fenice : Si ma correctrice est convaincue, c'est la joie !