- MON SORCIER BIEN-AIMÉ -
Note : le personnage de Harry Potter, ses amis et le monde magique sont sortis de l'imagination fertile de J.K.Rowling et ne m'appartiennent pas. J'écris donc pour me divertir et non en espérant m'enrichir avec l'invention d'une autre.
Il est à noter qu'au cours de la rédaction de ce récit, j'ai été considérablement aidé par la relecture attentive et imaginative de Monsieur Alixe, Fenice et Calimera.
IV : Carte et astronomie
Malgré les heures sup' que nous imposaient ces désordres, je pris le temps de jeter un œil sur le livre d'astronomie que m'avait prêté la créatrice de bijoux.
Sa lecture se révéla pleine de surprises. C'est fou ce que les moldus étaient capables de faire. Ils avaient des appareils qui leur permettaient d'agrandir la vision d'objets lointains bien mieux qu'un sort de Visiomagnus. Quant à leurs photographies, elles étaient absolument magnifiques bien qu'immobiles. Par ailleurs les explications scientifiques proposées par le livre étaient passionnantes. Ces moldus avaient une approche complètement différente des sorciers mais très intéressante.
Bien que les moldus aient un peu remonté dans mon estime, la perspective de retourner dans leur monde pour rendre le livre à sa propriétaire ne m'enchantait pas outre mesure. Je me sens vraiment mal à l'aise en dehors de la sphère sorcière. La vie du dehors me paraît compliquée, mal pratique, frustre. Ces gens-là avaient un mode de vie bien à eux.
J'envisageai un instant de demander à Potter d'aller retourner mon emprunt à ma place, mais je ne le connaissais pas encore assez pour lui demander ce genre de service. Tonks ? Non, elle risquait d'imaginer des choses entre moi et cette femme et les révéler accidentellement à tout le service. Je pouvais aussi tout simplement garder le livre par-devers moi.
Mais cette dernière possibilité me répugnait. Je ne suis pas un courageux Gryffondor, mais je ne suis pas lâche non plus. Elle avait fait preuve de confiance en me confiant ce bouquin, il ne me paraissait pas très correct de ne pas lui rendre simplement parce que je craignais de gaffer ou de me retrouver dans une situation inconfortable.
Finalement, près d'un mois s'était écoulé quand j'arrêtai de tergiverser et me retrouvai un dimanche en début d'après-midi devant la petite maison de la joaillière.
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Il était 14 heures, ce dimanche, quand je sonnai à la porte de Christina Fallen. Elle m'invita cordialement à entrer, et très vite, je me retrouvai devant une tasse de thé à discuter astronomie. Au détour de la conversation, elle m'indiqua être allée en France pour admirer l'éclipse solaire deux ans auparavant. Je lui avouai en avoir fait autant et nous comparâmes nos impressions.
Alors qu'elle montait à l'étage où elle habitait pour chercher des petits gâteaux (l'atelier où elle me recevait était en demi sous-sol), je déambulai dans la pièce où je l'attendais. Aucun bijou, même en cours de fabrication n'était en vue. Elle n'avait pas menti quand elle nous avait assuré qu'elle gardait au coffre tout ce qui était précieux en dehors de ses heures de travail.
Mais j'examinai les outils et surtout les esquisses qui se trouvaient sur sa table à dessin. Bien qu'annotés de détails techniques je constatai que ces feuillets étaient de véritables œuvres d'art. Les parures qu'elle dessinait étaient très belles et représentées dans leurs moindres détails.
Elle me surprit en pleine contemplation et sur mon insistance me montra d'autres exemplaires de sa production. Il y avait ses dessins, mais aussi la photographie des bijoux terminés. Elle avait sans conteste beaucoup de talent.
Le temps passa rapidement, et je fus surpris quand elle m'invita à rester dîner. Je regardai ma montre et constatai qu'il était en effet 19 heures. Je considérai qu'il était risqué d'accepter son invitation, ma connaissance du monde moldu étant un peu trop récente. Elle réussit cependant à me convaincre de l'accompagner le samedi suivant au planétarium de Londres, avant que je ne prenne congé.
Sitôt la porte de sa maison refermée dans mon dos, je regrettais mon engagement. Si tentante que soit cette visite, elle impliquait que je reste plusieurs heures avec elle dans un environnement qui ne m'était pas familier. Cela ne me ressemblait pas de prendre autant de risques, pas plus que de sortir volontairement de la sphère sorcière.
Maudit Potter ! songeai-je en transplantant discrètement du local à poubelle. Sans lui, je n'aurais pas eu à fréquenter des moldus et je ne me serais pas mis dans cette situation.
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A cours de la semaine suivante, nous reçûmes comme mission de patrouiller dans une grande foire se tenant à Pré-au-Lard.
"Potter, je voudrais que tu vienne sans ton bonnet change-tête. Ce sera plus efficace, pour dissuader les magouilleurs d'opérer.
- Tu crois ? demanda-t-il septique. Si je dois passer mon temps à refuser de signer des autographes, on risque de ne pas faire grand-chose d'utile.
- Tu n'as qu'à mettre une cape avec une capuche. Comme ça, les gens ne te remarqueront pas trop, mais les marchands que nous contrôlerons et les pickpockets qui seront sur leurs gardes se rendrons compte que tu es là, et cela devrait les impressionner."
Il ne me parut pas entièrement convaincu, mais obéit docilement, selon son habitude.
Mon plan ne marcha pas trop mal. Potter fut assez peu importuné par ses admirateurs et les commerçants se montrèrent particulièrement respectueux. Il y en eut même un qui perdit ses moyens à la vue du héros, ce qui nous incita à examiner ses produits d'un peu plus près. Il avait plusieurs lots de produits contrefaits au milieu de ses marchandises, qui le conduirent tout droit au dixième sous-sol du Ministère.
L'après midi était déjà bien avancé quand nous tombâmes sur une de mes anciennes connaissances. C'était un petit escroc qui avait toujours deux ou trois magouilles sur le feu, et qui avait l'incroyable faculté d'échapper à toutes les poursuites que nous lancions à son encontre. Je décidai d'aller l'asticoter un peu.
"Tu vois le type à la robe un peu douteuse qui semble en pleine tractation avec celui qui a le nez pointu ? dis-je à Potter. Celui là, si tu ne sais pas pourquoi tu l'arêtes, lui le saura. Allez, on va essayer de lui gâcher son après-midi."
De façon surprenante, Potter me parut assez réticent à me suivre. Mais je ne me préoccupai pas de ses états d'âme et l'entraînait à ma suite sans attendre d'avantage.
"Alors Fletcher, quel mauvais coup es-tu en train de préparer ? attaquai-je, sans coup férir.
- Nous sommes à une foire, et je fais des affaires, Monsieur l'Auror, répliqua-t-il en tentant de prendre un air innocent qui lui allait comme une cape à un Kappa. Vous ne pouvez rien me reprocher.
- Oh, mais je ne te reproche rien. Je vais juste faire quelques petites vérifications. Histoire d'entretenir nos bonnes relations."
A ce moment, l'interlocuteur de l'escroc préféra prendre congé et fila à toute vitesse.
"Vous m'avez fait rater mon affaire, s'offusqua l'aigrefin. Je vais porter plainte, si cela continue !
- Te prives pas, j'adorerai te voir devant un tribunal", répliquai-je.
Il s'apprêtait à me répondre, quand son regard tomba sur mon co-équipier. Ses yeux s'écarquillèrent et je crus qu'il allait enfin s'écraser un peu. Mais à ma grande surprise il s'écria :
"Ça alors, mais c'est toi, Harry ! Comment vas-tu mon garçon ?
- Très bien, merci Mondigus, répondit Potter d'une voix contrainte.
- Je serai bien venu te voir, continuait le marlou, mais je suis un peu en froid avec Molly, en ce moment. Sacré bonne femme ! Alors, qu'est-ce que tu deviens ?
- Je suis devenu Auror", répliqua ce dernier, l'air embarrassé.
Le gredin hocha ta tête :
"Si je puis me permettre, c'est pas ce que tu as fait de mieux. Enfin, il faut de toute pour faire un monde, n'est-ce pas", m'apostropha-t-il, comme sûr de son impunité.
Je jetai un regard d'avertissement à Potter, avant qu'il ne lui vienne à l'idée de s'excuser pour son choix de carrière. En tout cas, je comprenais maintenant pourquoi cette canaille nous filait constamment entre les pattes. S'il faisait partie des rares familiers de Potter, il devait sans doute avoir pris part à ce mouvement qui s'était développé autour de Dumbledore et de Potter. Pas étonnant que Shacklebolt classe systématiquement sans suite les dossiers le concernant.
En soi, le procédé ne me choquait pas. J'étais moi-même en contact avec un certain nombre d'indicateurs dont j'évitais de remarquer les activités louches. Non, ce qui m'agaçait, c'est que Shacklebolt ne m'ait jamais dit clairement de laisser tomber à propos de Fletcher. Cependant, il n'était pas question pour moi de perdre la face devant ce minable.
"Oui, il faut de tout pour faire un monde, approuvai-je. Y compris des bavures regrettables. Si tu savais le nombre de personnes qui se font tabasser dans les ruelles sombres, sans la moindre idée du nom de leur agresseur !"
Il n'avait pas fait toute sa carrière dans l'illégalité sans savoir quand il est temps de s'écraser.
"J'espère te revoir un jour en meilleure compagnie", lança-t-il cependant à Potter avant de se débiner comme s'il avait une Manticorne à ses trousses.
"Désolé, murmura mon coéquipier, d'un ton penaud.
- Mmh ! Au moins je sais à quoi m'en tenir avec ce zigoto, maintenant. Eh ! T'as vu le type en gris là-bas ? Il vient de piquer une bourse dans la poche de son voisin. C'est pas un copain à toi, au moins ?
- Jamais vu, répondit Potter qui ne semblait pas goûter à mon ironie.
- Parfait, tu va me montrer comment on fait une arrestation en règle."
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Le pickpocket que nous avions arrêté n'avait pas la chance d'avoir des relations bien placées. Nous avions tout un dossier de petits délits à son nom dans nos archives, et il était bon pour au moins un an, tous frais payés, à Azkaban.
Mais il connaissait la musique et nous proposa bien vite un marché. On oubliait ses petits délits et il nous livrait son chef, qui était un poisson bien plus intéressant pour nos services. Après les transactions d'usage, on accepta le marché et il nous s'engagea à nous contacter, dès que celui qui nous intéressait lui proposerait un rendez-vous.
Trois jours plus tard, il nous envoya un hibou. Le rendez-vous était fixé le jour suivant, qui était un samedi, dans la Grand Halle aux Cheminées (1) à dix-sept heures. Du point de vue de nos loustics, c'était bien choisi : c'était un endroit très fréquenté et un point de rencontre courant. Parfait pour faire une transaction illicite sans se faire remarquer et se fondre dans la foule si cela tournait mal.
Cette arrestation ne serait donc pas facile à mener, mais j'avais à mon actif d'autres manœuvres toutes aussi délicates, voire plus. C'est ainsi que je me retrouvai à flâner entre les cheminées, le lendemain, cinq minutes avant l'heure dite, mon insigne d'Auror soigneusement dissimulé, tandis que Potter-Evans en faisait autant vingt mètres plus loin.
A l'heure prévue, notre petit voleur fit son apparition. Très vite, il fut abordé par un homme vêtu d'une cape, passe-partout. Pendant que les deux gaillards étaient en pleine discussion, je jetai un coup d'œil à Potter pour que nous cordonnions notre intervention. Je constatai alors qu'il était plongé dans la lecture d'un parchemin, au lieu de surveiller notre proie. Merde ! C'était pas vraiment le moment de lire son courrier. Je me promis de lui remonter sérieusement les bretelles dès que nous aurions deux minutes.
A ce moment, il releva la tête vers moi, et eut l'air embarrassé quand il constata que je le regardais en fronçant les sourcils. Je lui fis un signe de tête et nous commençâmes à converger vers le couple en pleine négociation. Malheureusement, la nervosité de notre appât avait dû alerter son client, car ce dernier se mit à surveiller les alentours avec une attention soutenue. Il finit par nous repérer alors que nous avions encore quelques mètres à parcourir avant de lui mettre la main dessus.
Il plongea alors dans la foule en se dirigeant vers la sortie. Le temps que nous atteignions à notre tour le portail qui menait au dehors, gênés par la cohue des voyageurs pressés, notre homme en avait profité pour se fondre dans le flot des personnes se trouvant sur la place sur laquelle nous venions de déboucher. Bon sang ! On l'avait perdu. A ce moment, Potter passa devant moi en fourrant son parchemin dans sa poche et en me jetant au vol :
"Par-là !"
Sans comprendre comment il pouvait le savoir, je le suivis. Il enfila une des artères qui partait de la place et effectivement, cent mètres plus loin, la voie était dégagée et je vis le fugitif courir devant nous. Mais nous le perdîmes encore de vue alors qu'il tournait au coin d'une rue.
Quand nous obliquâmes à notre tour, la rue était déserte. Il s'était sans doute réfugié dans une maison. Cette fois c'était râpé. Je doutai que nous lui mettions la main dessus, même en fouillant de fond en comble la trentaine de bâtiments qui bordaient la rue.
"Et merde !" gueulai-je en donnant un coup de pied dans une borne.
J'examinai les porches, cherchant un indice qui pourrait me mettre sur la voie, mais ne vis rien de probant. En plus, j'imaginais ce fils de p... en train de me regarder par une fenêtre en se marrant.
"Il est là dedans, m'indiqua alors Potter en désignant une maison bien proprette que je n'aurait sans doute pas classée en tête de mes soupçons
- Qu'est ce qui te fait dire cela ?" lui demandai-je.
Vu qu'il était derrière moi pendant la poursuite, il n'avait pas pu voir mieux que moi dans quelle bâtisse s'était engouffré notre proie.
"Je le sais c'est tout, répliqua-t-il. On peut toujours essayer, qu'est ce qu'on a à perdre ?"
Ouais, c'était une façon de voir les choses. Nous frappâmes à la porte de la maison que le gamin avait désignée et nous présentâmes nos insignes. La femme qui nous ouvrit ne parut pas enchantée de nous voir mais ne put nous empêcher de fouiller.
Le problème est que nous ne trouvâmes personne. Je m'apprêtais à présenter nos excuses à notre hôtesse involontaire quand Potter annonça qu'il allait refaire le tour des pièces. J'eus envie de lui ordonner d'arrêter de faire le malin et de sortir plus vite que ça, mais je m'abstins. On a quand même une réputation à maintenir, et ça la fout mal de se bouffer le nez entre nous devant une personne étrangère au service.
Je le suivis à l'étage et chuchotai :
"Tu vois bien qu'il n'est pas là !
- Je SAIS qu'il est là", répondit-il en continuant de sonder les murs avec sa baguette.
En soupirant, je me mis à en faire autant, ne serait-ce que pour m'occuper le temps qu'il admette son erreur. Mais alors que j'examinais nonchalamment l'escalier, je remarquai que l'un des panneaux de bois qui décorait la cage sonnait bizarre.
Ce pouvait-il que le gamin ait raison ? J'examinai l'endroit de plus près et fus bientôt convaincu qu'il y avait quelque chose de pas net là-dessous. J'appelai la femme et lui demandai d'ouvrir le passage.
"Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, tenta-t-elle.
- Soit vous ouvrez vous-même cette cache, soit je détruis ce panneau, la menaçai-je. Mais si je fais cela, la personne qui se trouve derrière peut être blessée."
Elle parut paniquée à cette idée, et finalement sortit sa baguette et tapota l'endroit incriminé en murmurant le mot de passe. Le panneau s'effaça et notre homme, l'air renfrogné apparut derrière.
"Alors, tu nous suis sans trop d'histoires ou on te stupéfixe ?
- Je viens, soupira-t-il.
- Madame, nous reviendrons vous voir plus tard. Je vous conseille vivement de ne pas tenter de vous enfuir.
- Où voulez vous que j'aille ! C'est ici que j'habite", grommela-t-elle.
Potter et moi ramenâmes l'individu à la Ruche. Il affirma n'être qu'un intermédiaire dans le trafic dont il faisait partie et il comprit très vite que son intérêt était de collaborer. Il nous livra donc sans trop de résistance le nom de son principal commanditaire. Ce dernier était un négociant, qui ne nous était pas inconnu, mais que nous n'avions jamais pu coincer par manque de preuves. Shacklebolt allait être content, lundi matin.
Une fois notre client bouclé au dixième niveau et la paperasserie expédiée, je vis le gamin qui s'apprêtait à filer à l'anglaise.
"Eh, Potter, le hélai-je. Il faut qu'on ait une petite discussion tous les deux !"
Il n'eut pas l'air ravi mais revint vers moi.
"Allez, j'ai une petite soif, allons au Chaudron Baveur !" proposai-je.
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Potter n'osa refuser et c'est ainsi que nous nous retrouvâmes une demi-heure plus tard dans le pub du vieux Tom. Mon partenaire se dirigea d'office vers une table dans un coin et s'y installa en tournant le dos à la salle. J'allai au comptoir commander deux Bièraubeurres puis attendis qu'il vide son sac. Mais il ne paraissait pas très enclin à s'expliquer.
"Bon, finis-je par dire. Comment t'as su ?"
Il hésita un moment, puis se décida enfin. Il sortit un parchemin de sa poche, le déplia, le posa sur la table et le toucha de sa baguette en murmurant une formule.
Je me penchai. Le document représentait le pub. Des petits points indiquaient les personnes qui s'y trouvaient. On voyait Tom derrière le comptoir, et nous deux dans notre coin. Les occupants de la table voisine s'appelaient Alphonsius Bombadil et Sydney Tartiflette.
"Whaou, soufflai-je. C'est toi qui as fait ça ?
- Non. L'idée originale vient de mon père et ses amis, expliqua-t-il en laissant transparaître une nuance de fierté dans sa voix. Le reste... ce sont des amis à moi."
Je me penchai vers le plan pour l'examiner de plus près.
"On ne voit pas le passage vers le chemin de Traverse, remarquai-je.
- Effectivement, cela ne repère pas les passages secrets, ni les dispositions trop compliquées, m'expliqua-t-il. C'est pour ça que je ne savais pas où se cachait notre homme, cet après-midi. Je savais juste qu'il était dans cette maison. Cela ne repère pas les moldus non plus, continua-t-il. Tu vois, la rue qui amène ici est représentée, mais il n'y a personne qui y marche, sauf Stefan et Lara Croft qui ne vont pas tarder à arriver."
Nous nous retournâmes vers la porte qui menait au Londres moldu. Dix secondes plus tard, un couple fit son entrée.
"Ça peut être utile, remarquai-je. Tu pourrais en avoir d'autres?
- Non, pas question ! Nous sommes tombés d'accord avec les inventeurs. Ça reste entre nous.
- Mais tu te rends compte à quel point cela pourrait nous aider dans le service ?
- Et si un voleur ou un meurtrier s'empare d'un exemplaire, on n'est pas près de lui mettre la main dessus."
Evidemment, vu comme cela, ça incitait à la prudence.
"Je pense que tu devrais en parler à Shacklebolt quand même, insistai-je. Histoire qu'il nous mettent en priorité sur les affaires où ton gadget pourrait faire la différence."
Il réfléchit à ma remarque.
"D'accord, finit-il par laisser tomber. Je lui en dirais un mot à l'occasion."
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Le lendemain, je me rendis chez Christina Fallen. Nous devions nous rendre ensuite ensemble au Planétarium. Heureusement, je commençais à mieux me débrouiller dans leurs transports en commun. En sa compagnie, j'achetai donc mon ticket sans problème, passait le portillon comme un pro et me retrouvai sur le quai. Plus à l'aise qu'à l'accoutumée, j'en profitai pour observer la foule qui se pressait autour de nous.
Je réalisai alors que ces moldus étaient d'aspect beaucoup plus dissemblables que les sorciers. Nous avions l'habitude du mélange ethnique, nous aussi, mais nos robes se ressemblaient toutes un peu. Il est vrai que les jeunes aimaient adopter la mode moldue, mais je constatai que je n'avais eu l'occasion de voir que des tenues particulièrement sages : jeans et T-shirts, robes descendant aux genoux.. Rien ne m'avait préparé à ces cheveux dressés sur la tête, ces anneaux plantés un peu partout, ces jupes qui s'arrêtaient en bas des fesses et ces vêtements troués ou informes.
Les femmes, remarquai-je étaient très aguichantes, très maquillées et je les trouvais dans l'ensemble un peu vulgaires. J'avais toujours cru que Tonks était un cas à part, mais je comprenais mieux maintenant où elle trouvait l'inspiration pour ses improbables couleurs de cheveux et ses tenues à la limite du déguisement. La folie des Black n'expliquait pas tout, finalement.
Je m'aperçus que ma compagne me dévisageait en souriant. Il est vrai que je devais avoir l'air d'un moldu découvrant le Chemin de Traverse. Je lui souris, penaud.
"Désolé, j'espère que je ne vous fais pas trop honte !
- Ne soyez pas gêné. Je suppose que vous n'êtes pas Londonien.
- Non, je suis Canadien, je fais actuellement un stage ici, répondis-je, resservant la fable qui assurait ma couverture auprès de Scotland Yard. J'habite à la campagne en plus, précisai-je, histoire de me faire passer pour un bouseux.
- Je vois. Avez-vous eu le temps de visiter Londres depuis votre arrivée ?
- Non, je n'en ai pas eu l'occasion, répondis-je, de peur qu'elle ne me demande ce que j'avais vu.
- Et bien, si vous le désirez, je serais ravie de vous servir de guide.
- Oh, merci beaucoup", la remerciai-je un peu embarrassé.
Bon, il ne s'agissait pas de me retrouver coincé une nouvelle fois. J'en savais trop peu sur son monde pour que ma couverture ne craque pas si nous nous revoyions régulièrement. Heureusement, la rame arrivait, ce qui interrompit notre conversation.
Pendant le voyage, elle entreprit de me faire un topo sur les quartiers que nous traversions. C'était assez intéressant et je me trouvai malgré moi passionné par ce qu'elle m'expliquait. Notre visite au planétarium me plut beaucoup. Elle me proposa ensuite de prendre le thé avant que nous nous ré-engouffrions dans la cohue des transports en commun. Vu que nous venions de marcher pendant trois heures, je pouvais difficilement refuser.
Là les choses se gâtèrent un peu car elle me posa des questions sur ma vie au Canada. Heureusement, cela fait partie de mon métier de poser des questions plutôt que d'y répondre et je fis sans peine dévier la conversation sur elle, en lui demandant comment elle était devenue joaillière.
J'avais remarqué depuis longtemps que le meilleur moyen de faire oublier un sujet de conversation embarrassant était de lancer la conversation sur ce qui passionnait l'interlocuteur. Elle me parla donc longuement de la façon dont elle était arrivée à exercer son métier. Au bout d'une demi-heure, elle finit par s'écrier :
"Oh, mon dieu, je n'arrête pas de parler de moi. Je suis désolée !
- Mais cela m'a beaucoup intéressé", rétorquai-je, sans mentir, car son parcours avait été assez original.
Elle était rose de confusion et cela lui allait très bien. Elle était vraiment mignonne en fait. Quel dommage qu'elle soit moldue !
Nous avions fini notre thé depuis longtemps, il était temps d'y aller. Nous nous levâmes et nous dirigeâmes vers la station de métro la plus proche. Une fois dans les couloirs, il fallut nous séparer, car nous ne partions pas dans la même direction. Il y a eu comme un blanc. Si nous nous séparions comme cela, nous ne nous reverrions sans doute jamais. J'hésitai. C'était folie de la revoir, mais par ailleurs, j'avais vraiment passé un bon après-midi.
"Eh bien, au revoir", finit-elle par dire.
Je savais qu'elle aussi avait passé un bon moment, mais manifestement, elle préférait me laisser l'initiative d'une autre rencontre. Il est vrai que c'était elle qui avait proposé cette sortie la dernière fois.
" Oui, au revoir ! Vous êtes vraiment un guide excellent, répondis-je. Merci beaucoup.
- Eh bien, si vous désirez une autre sortie culturelle, vous savez où me joindre !
- Euh, oui. Au revoir."
Alors qu'elle se détournait pour se rendre sur son quai, j'eus une subite impulsion :
"Quel monument me conseilleriez vous pour commencer ?"
Elle interrompit son mouvement, et me répliqua :
"Je ne sais pas. Cela dépend de ce qui vous intéresse. Vous connaissez le British Museum ? Il y en a pour tous les goûts, là bas.
- Et vous, vous connaissez bien ?
- Je suis incollable !
- Samedi prochain à 14 heures ? Devant l'entrée principale ?
- Ça marche !" s'écria-t-elle.
Elle m'octroya un large sourire et se perdit dans la foule.
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(1) : La Halle aux Poudres du Chemin de Traverse et la Grand Halle aux Cheminées de Pré-au-Lard sont des bâtiments dans lesquels se trouvent des cheminées publiques qui permettent de rallier ou de quitter ces lieux. On y trouve également des guichets où l'on peut acheter des petits sachets de poudre pour se rendre où l'on désire. J'ai emprunté ce concept à Thaele Ellia qui nous met en scène ce lieu dans le chapitre 6 de Max ( / s/1838887/1/ ). Les noms attribués à ces lieux ont été proposés par Fenice.
Thaele Ellia est également auteur de Elfic Mag qui en est à son second numéro ( /s/1848707/1/ et /s/1956843/1/ ). Vous remarquerez que j'ai participé au courrier des lecteurs de ces deux opus. Je précise que toute ressemblance avec une situation réelle serait purement fortuite (Chéri, ne te fâche pas, c'était juste pour rire !)
10/11/2004 : Bonjour à tous ! Voilà notre enquête dans le monde moldu qui se termine. Maintenant, Harry va pouvoir faire ses preuves chez les sorciers.
Je précise que la carte dont il est question n'est PAS la carte des Maraudeurs. Je reviendrais plus loin sur la façon dont Harry a récupéré celle-là (mais vous pouvez aussi lire Après la Bataille pour avoir le fin mot de l'histoire).
Dans le prochain chapitre, nous aurons des arrestations où Harry jouera un rôle décisif et commencera à montrer de quoi il est capable.
Ça c'est la bonne nouvelle. La mauvaise c'est que je pars en vacances et qu'il n'y aura pas de chapitre la semaine prochaine.
On se retrouve donc dans quinze jours !
29/09/05 : Mise à jour
FAQ : pour vous faire patienter...
Aurons-nous une confrontation Harry / Malefoy ?
Oui, bien sûr, mais ce n'est pas pour tout de suite.
Allons-nous bientôt voir Ginny ?
Effectivement, Stratford va brievement rencontrer Ginny dans le chapitre 6 puis la revoir plus tard à plusieurs reprises.
Harry et Ginny sont-ils mariés ?
Non
pas encore. Ginny est actuellement en train de suivre sa troisième et
dernière année d'étude en médico-magie et ils ont prévu d'attendre la
fin de son cursus pour s'unir. Mais ils vivent plus ou moins ensemble
car Harry vit dans la maison de Mrs Weasley et Ginny les rejoint tous
les week-end. Le reste du temps, elle est sur son campus.
Il s marierons au mois de décembre suivant.
William Stratford est-il marié ? A-t-il de la famille ?
Vous aurez réponses à toutes ses questions plus tard. N'ayez crainte, j'ai traité ce personnage en profondeur.
Et les réponses à mes chers lecteurs :
Steamboat Willie : Je suis contente que tu soies convaincu par mon Draco et d'arriver à te faire rire.
JOB3-14 : Voui, je suis fière de moi ! La rencontre avec Ginny, c'est dans quelques chapitres. Zut, j'ai encore une réponse de retard à tes mails.
La p'tite Lili : C'est super une future ingénieure qui lit ! Moi les ingénieurs que je connais il lisent pas ! Mais ils sont charmants quand même. Bisous
Titania : Et oui, William n'est pas au bout de ses surprises entre Harry et les Weasley.
Angie Black : elle est très bien ta review. Merci.
Oui, pour la 500ème c'est pas de chance, tu t'est fait coiffer au poteau.
Allima : j'aime beaucoup ton résumé de la situation. Il y aura d'autres chapitres avec de l'action, mais comme toujours, je garde des passages plus psychologiques.
Marion-moune : Oui, Harry ne pouvait pas rester longtemps sans montrer de quoi il est capable... comme à Poudlard ! Oui, le regard extérieur, cela me plait bien.
Kazy : pour impressionner le cynique Stratford, j'ai décidé de prendre mon temps ! Malefoy et Harry : pas tout de suite ! Pour la régularité, j'ai beaucoup d'avance, c'est tout. En fait, quand j'ai mis Ginny la furie en ligne, il était écrit à 90. Depuis, j'ai gardé mon avance. Là j'en suis au chapitre 10 de MSB et la moitié de la suite est déjà écrite, mais dans le désordre.
Djeiyanna en ligne... avec mon pseudo : c'est malin, tout le monde a cru que je m'envoyais des reviews à moi même ! J'en suis quand même pas là ! Euh, la prochaine fois que tu me mets des reviews, merci de parler de mon histoire, pas des trucs que tu manges chez moi. Au fait, t'entend pas ton gamin ? Il pleure, il a faim, mère indigne que tu es ! Euh, Stratford, pour combler tes nuits solitaires, pas question, j'ai d'autres projets pour lui, non mais !
Csame : Alors, t'a aimé la déclaration de guerre ? Merci pour la féminisation, c'est un de mes combats !
Severia Dousbrune : Ouf, tu aimes quand même ! Contente de te faire plaisir !
Gaelle Griffondor : Moins de temps ? Enfin, avec d'autre reviews qui me disent que je poste trop vite, je dois être dans la moyenne...
Coline la retameuse : Yes, je poste plus vite que mon ombre ! Euh, toi aussi sur , c'est très régulier, non ? ;-)
Voui, il y aura la confrontation que tout le monde demande (heureusement que je l'avais prévu !)
Lisandra : Oui, j'ai décidé qu'on pouvait écrire écrivainE ! Mais j'ai déjà la grosse tête ! T'avais pas remarqué.
Milie : Mais cela agace beaucoup Stratford d'avoir un coéquipier aussi mou ! Mais c'est sa faute aussi ! Pas de panique, cela ne va pas durer !
Nymphelane : Pour le poids de la chaise, t'as raison. Rien à répondre à ça. Euh, la baguette pleine de morve, Harry a un peu grandi, il sait que c'est pas malin dec sauter sur le dos d'un troll (enfin presque) et en plus, il connaît pleins de sorts, maintenant.
coralie : t'as tout lu dans le désordre, mais c'est pas grave ! Tu me tiendra au courant pour ce que tu écris. Bises.
virg05 : Naaan, je compte pas les reviews dans mes nb de mots !.
Rayuroplanis : Euh, je suis pas là mercredi prochain, t'as noté, hein !
Mirug : Merci
Elmire :
Oui, ça fait du bien d'avoir un personnage pas trop gentil après la
parfaite Ginny lol. Moi aussi j'ai pas encore terminé This means war
car les chapitres sont très longs (mais on ne va pas s'en plaindre).
Alors cet exams. Eh bien à la prochaine review et à mercredi prochain!
Por les livres, moi aussi j'en ai plein ma table de nuit et j'aime en lire plusieurs en même temps.
beru ou bloub : Merci pour le coucou
Fenice : Oui, Harry aimerai bien être tranquille. Mais j'hésite...
idefix61: Pour Ginny, va voir mes autres fics, elle en est le personnage principal. Pour le moment, ils ne sont pas encore mariés, ils ont décidé d'attendre qu'elle finisse ses études de magicomagie. Ils se marieront au mois de décembre suivant.
Sandrine Lupin : Oui, oui, on va tous savoir sur Stratford : sa famille, ses amours... Bises aussi
Dadmax : Je pense que c'est une question de goût. Elles sont toutes très différentes. (il en faut plus pour me vexer lol)
Lizzie : Merci de prendre le temps cette fois. Contente de te plaire.
4rine : Mer6 !
sissicho : Contente que cela t'ait plu.
eiwas : une fan de plus ? C'est une bonne nouvelle :-)
kikou224 : T'es arrivée à temps , c'est le principal ! bisous
Harana : Hey ! T'es ma 100ème revieweuse ! Merci. Oui, bien sûr qu'il y aura une confrontation Harry/Malefoy (même si j'y avais pas pensé, tout le monde me la demande lol) et des missions musclées qui permettrons à Harry de faire montre de tout son potentiel.
julie : Oui, il me semblait important de montrer qu'il y a du bon dans la maison Serpentard (tout comme JKR nous montre qu'il peut y avoir du mauvais chez les Gryffondors). Biein sûr, nous allons voir le Survivant dans toute sa splendeur, mais Stratford devrait pas trop mal le prendre.
