- MON SORCIER BIEN-AIMÉ -


Note : le personnage de Harry Potter, ses amis et le monde magique sont sortis de l'imagination fertile de J.K.Rowling et ne m'appartiennent pas. J'écris donc pour me divertir et non en espérant m'enrichir avec l'invention d'une autre.

Il est à noter qu'au cours de la rédaction de ce récit, j'ai été considérablement aidé par la relecture attentive et imaginative de Monsieur Alixe, Fenice et Calimera.


IX : Un autographe aux enchères

Au milieu de la semaine suivante, Malefoy s'approcha de notre bureau et lança à Potter :

"Alors comme ça tu en es réduit aux expédients ? La pauvreté des Weasley est contagieuse ? C'est le problème avec eux, ils se reproduisent tellement vite que cela devient vite ruineux de les nourrir tous !"

Potter, resta un instant interdit avant de répliquer calmement :

"T'es jaloux Malefoy ? Personne ne veut se reproduire avec toi ? Remarque, ça se comprend, qui voudrait faire un élevage de cafards ?"

Je coupai court :

"Pas de conversation privée, on a du boulot. T'as vraiment rien d'autre à faire Malefoy ?"

Ce dernier me jeta un regard torve mais la boucla et partit avec son insupportable sourire narquois aux lèvres. Potter contemplait le dos du blond, l'air sombre. Je m'étonnai :

"Ne me dis pas que tu es troublé par ses simagrées !

- A chaque fois qu'il paraît réjoui et me fait une remarque que je ne comprends pas, j'ai un problème qui me tombe dessus juste après.

- T'aura bien le temps de voir quand cela se présentera, répondis-je. Si cela se présente."

Mais Potter avait raison de suspecter une embrouille. Une heure plus tard, sa copine Hermione se pointait avec un exemplaire de La vie Sorcière sous le bras. Elle le lui tendit. Je vis au passage qu'un article avait été entouré en rouge.

"Ce n'est pas très grave mais il vaut mieux que tu sois au courant", commenta-t-elle.

Potter s'empara du magazine et parcouru le texte incriminé :

"Mais qu'est ce que c'est que cette idiotie encore ? Il est hors de question que je laisse faire une chose pareille.

- Je ne suis pas certaine que tu puisses t'y opposer."

Je jetai un œil au journal que Potter avait rageusement flanqué sur le bureau. Un titre gras y annonçait la vente d'un autographe d'Harry Potter aux enchères.

"Comment ça, je ne peux pas ?

- Je viens de passer voir Mandy Blockehurst qui vient d'entrer au département de la Justice Magique. Il y a un décret qui garantit la liberté de vente. Seule une partie intéressée dans l'opération peut s'y opposer. On entend par partie intéressée soit le vendeur, soit l'acheteur, soit le vrai propriétaire de l'objet en cas de vol.

- Tu veux dire que je n'ai pas le droit de dire que c'est un faux ?

- A moins que tu sois l'acheteur, non. Il faut attendre que la vente soit effective pour contacter l'acquéreur et lui suggérer de saisir le Magenmagot pour expertiser la signature et faire annuler la transaction."

J'intervins :

"Tu es sûr que c'est un faux ?"

Il me lança un regard blessé. Je précisai :

"Tu as peut-être signé un vrai autographe à un admirateur indélicat ou à un ami qui se l'est fait dérober.

- J'ai pas pour habitude de signer des autographes aux inconnus et mes amis savent que ce n'est même pas la peine de me le demander", cracha-t-il, réellement furieux cette fois.

C'est vrai que sa notoriété était un sujet sensible pour lui.

"Eh bien au moins, tes amis savent que c'est un faux. Qu'importent les autres ? fis-je remarquer.

- Il a raison, Harry, approuva son amie.

- Je ne peux pas donner une interview où je dis que ce n'est pas moi qui ai signé cet autographe ?

- Si tu fais cela, le vendeur pourra te poursuivre pour entrave à la liberté de vendre. C'est un précédent qui date de 1724, après que Célestino le Lombard ait systématiquement déprécié les œufs de lézard que Fulbert de Cambridge tentait de vendre, récita la brunette. Tu comprends, à chaque fois Fulbert démontrait que c'était de la diffamation, mais entre temps ses œufs étaient pourris, alors il a fini ruiné. Du moins jusqu'à ce que le Magenmagot...

- STOP ! a crié Potter. C'est très intéressant, mais en deux mots, que puis-je faire dans l'immédiat ?

- Cela tient en un seul mot, Harry. Rien."

Potter la fusilla du regard, mais cela ne parut pas la troubler.

"D'ailleurs, reprit-elle, je te conseille de laisser filer, même après. Je te rappelle que l'on se donne beaucoup de mal en haut lieu pour que les journalistes te laissent tranquille. Mais si tu te mets en première ligne de ta propre initiative, nous ne garantissons plus rien. Tu risque d'ouvrir la boite de Pandore pour une histoire qui n'en vaut pas la peine.

- Epargne-moi tes citations juridiques", grogna Potter qui décidément prenait très mal cette affaire.

Granger leva les yeux au ciel, mais j'eus l'impression que c'était l'inculture de son ami qui l'agaçait plutôt que sa brusquerie. Je la comprenais. Il est vraiment regrettable que de nos jours les gamins ne connaissent plus rien aux mythes gréco-romains.

"D'autres questions ? demanda la fille, avec une patience d'ange.

- Non. Et merci pour tout Hermione. Désolé de t'avoir crié dessus. Je sais que tu essaies de m'aider."

La jeune femme s'en fût. Potter se saisit du journal, le froissa et le jeta dans la corbeille à papier. Ensuite, il alla se chercher un café. J'en profitai pour récupérer la page incriminée et l'étudier de plus près.

oO§0§Oo

Mon coéquipier fit la tête toute la matinée, mais je n'y pris pas garde. Nous avons effectué les visites prévues, puis avons mangé nos sandwiches à la Ruche.

Supportant mal la nourriture qui nous est servie à la cafétéria du Ministère, je me prépare le plus souvent un en-cas pour le midi. Potter m'avait imité et amenait aussi son déjeuner, qui avait toujours l'air succulent. Je me demandais toujours s'il avait un elfe de maison pour prendre ainsi soin de lui ou si c'était sa copine qui s'y collait.

Cette fois-ci, je lui dis de se dépêcher, car nous avions un programme chargé pour la suite de la journée. Il grogna une sorte d'assentiment et engloutit rapidement le contenu de son panier-repas.

Je l'entraînai ensuite sur le Chemin de Traverse par le réseau des cheminées. Ce ne fut que lorsque je m'arrêtai devant l'édifice de la Bourse des ventes que Potter réagit :

"Mais qu'est ce qu'on fait là ?

- On recherche des renseignements sur la vente aux enchères qui te concerne. Tu n'as donc aucune curiosité ?

- A quoi bon, si je ne peux rien faire pour l'empêcher ?

- Potter, répondis-je de mon ton le plus professoral, la loi est une belle chose. Notre métier est de la faire respecter. Mais quand elle génère un dysfonctionnement manifeste dans un cas particulier, n'est-il pas de notre devoir de corriger cette erreur ?"

Il resta une seconde interdit, puis sourit largement :

"Certainement ! Il en va de notre honneur.

- Exactement. Je vois que tu apprends vite, le complimentai-je en lui faisant un clin d'œil. Maintenant retire ton bonnet, cela ira plus vite si on te reconnaît.

- Même en comptant le temps qu'il leur faudra pour se remettre du choc provoqué par ma visite ?

- Je n'ai pas l'intention de leur laisser le temps de s'en remettre", répliquai-je.

Potter obtempéra et nous entrâmes. A la réception, le préposé ouvrit de grands yeux :

"Monsieur Harry Potter ! Quel honneur de vous recevoir ! Si vous voulez bien...

- Nous voulons savoir quel est le commissaire-priseur responsable de cette vente, l'interrompis-je en lui montrant la page du journal.

- Un instant, dit l'homme en se plongeant dans un gros cahier. Quel jour cette transaction est-elle prévue ?

Je lui indiquai la date mentionnée par l'article.

- C'est le commissaire Hodges qui s'en occupe, dit-il après avoir feuilleté son document. Edgar Hodges.

- Nous voulons le voir.

- Je vais voir si...

- Tout de suite !" martelai-je.

Le gratte-papier partit en courant.

" Il faut le convaincre de nous rendre l'autographe, soufflai-je à Potter.

- Il a le droit de faire ça ?

- Bien sûr que non !"

Un homme bedonnant vint à notre rencontre. Il n'avait pas l'air ravi. Sans doute comprenait-il que recevoir la visite du Survivant le jour même où l'on annonçait une vente le concernant n'était pas de très bon augure. Mais il nous salua courtoisement et nous entraîna dans son bureau.

"Que puis-je pour vous Messieurs ?"

Je posai le journal sur son bureau.

"Nous donner sur le champ l'objet de cette vente, répondis-je.

- C'est impossible. Mon métier m'impose une déontologie...

- ... qui ne vous permet pas de vous faire complice d'une escroquerie, le coupais-je.

- Avez vous la preuve que s'en est une ?

- Ma parole, répondit Potter.

- Monsieur Potter, dit onctueusement le commissaire-priseur, j'ai une confiance absolue en votre parole mais nous avons un règlement qui stipule...

- Je connais le règlement, coupa Potter.

- Nous savons tous qu'il n'y a pas que le règlement, opposai-je. Il y a aussi la pratique. Je suis sûr que celle-ci vous déconseille de vous embourber dans une affaire si... délicate.

- Vous me demandez beaucoup tenta notre interlocuteur. J'ai besoin de davantage de garanties pour...

- Je vais vous en donner une, l'interrompit Potter. Tous ceux qui se sont attaqués à moi ne sont plus là pour le raconter. Ça vous suffit ?"

Le ton sans réplique et le regard glacé de mon partenaire firent leur petit effet.

"Ecoutez... je n'ai pas ce parchemin. On me l'a montré, mais la personne est repartie avec. Elle doit me le déposer définitivement après-demain, répondit Hodge.

- Qui ? demandai-je.

- Une certaine Candice Hilton. Un joli brin de fille", a-t-il ajouté avec un petit sourire.

Potter s'est levé le visage impénétrable :

"Bien entendu, la mise aux enchères est annulée et cela sera annoncé demain dans le journal.

- Mais je ne peux pas faire ça !

- Vous serez surpris des choses que l'on peut faire quand la situation l'exige, a laissé tomber Potter en se levant et quittant le bureau.

- C'est de votre carrière professionnelle dont il s'agit", ai-je aimablement souligné avant de suivre mon partenaire.

oO§0§Oo

Une fois dans la rue, Potter me demanda :

"Tu crois qu'il va faire ce que je lui ai demandé ?

- Evidemment !

- Pourquoi ?

- Si tu ne le sais pas, pourquoi l'as-tu menacé ?

- Parce qu'il m'énervait."

Bravo ! Un Gryffondor dans toute sa puissance ! On était bien partis !

" Eh bien, heureusement pour toi, tu as les moyens de faire appliquer tes menaces. Si tu veux qu'il perde son poste, il le perdra !

- T'es sûr ?

- J'ai cru comprendre que ta copine Hermione était au mieux avec notre Ministre, non ?

- Oui, mais jamais je ne lui demanderai d'utiliser ses relations pour faire virer un mec.

- T'es pas censé le dire, Potter. Un bon bluffer n'avoue jamais qu'il bluffe."

Je laissai passer un moment avant d'aborder un sujet plus délicat :

"Tu la connais, cette Candice ?

- Non.

- En es-tu certain ?

- Evidemment !

- Tu ne l'as pas rencontrée en sortant, dans un bar ou quelque chose comme cela ?"

Potter s'est arrêté et m'a regardé en face :

"C'est quoi ton idée ? m'a-t-il demandé, un rien agressif.

- Eh bien, des fois on boit, et on se rappelle pas tout.

- Quel rapport avec cette fille ?

- Tu aurais pu lui donner un autographe si elle te l'avait demandé gentiment.

- Je t'ai déjà dit que je ne donnais jamais d'autographe. Enfin, tu as été témoin de mes refus des dizaines de fois, non ?

- Parfois, les filles arrivent à nous faire faire des choses qu'on ne ferait pas normalement. Elles on le chic pour demander... hum... très gentiment.

- Tu penses à quoi, exactement ?

- Bon sang, Potter, t'as plus douze ans. Tu sais ce qu'on fait avec les filles quand même !

- Tu es en train de me dire que j'aurais couché avec elle, que je lui aurais donné un autographe pour la remercier, et que j'aurais tout oublié ? C'est ça ?

- Ce sont des choses qui arrivent.

- Pas à moi !

- Monte pas sur tes grands chevaux. Ce ne serait pas si grave !

- Ce n'est pas seulement une question de morale. C'est juste que je ne peux pas sortir sans créer d'émeute. Alors je suis seulement allé aux soirées privées du Centre de formation des Aurors pendant mes études. Et la plupart du temps, ma fiancée était là. En plus j'évite de trop boire, car si je me mettais à raconter tous les trucs que j'ai vus, y'en a qui risqueraient de ne plus dormir. Alors, ton scénario, j'y crois pas trop."

Je n'avais jamais réalisé à quel point il n'avait pas eu une jeunesse normale. En fait, j'aurais sans doute pu le deviner si j'y avais réfléchi deux secondes. Mais je ne l'avais pas fait. Finalement, ce n'était pas étonnant qu'il soit aussi coincé le Potter !

Je repris notre marche :

"Tant mieux, me bornai-je à répondre. Ce sera plus simple à régler."

oO§0§Oo

On est repassés à la Ruche pour consulter l'annuaire que le bureau des Transports magiques mettait à jour pour nous. Une famille Hilton habitait à Pré-au-Lard. Nous nous y sommes rendus par l'intermédiaire de la Grand halle aux Cheminées puis nous avons continué à pied.

Une fois devant la maison, Potter a regardé sa carte magique :

"Candice et Hida Hilton."

Je hochai la tête et frappai. Une femme entre deux âges vint nous ouvrir.

"Candice Hilton ? demandai-je.

- Qu'est ce qu'elle a encore fait ?" me répondit la femme.

J'adore quand j'entends ça. Cela signifie généralement que nous ne sommes pas venus pour rien.

"Nous voulons lui parler."

Alors qu'elle s'effaçait pour nous laisser passer, elle reconnut mon partenaire :

"Harry Potter ! Vous êtes Harry Potter !"

J'entendis une exclamation étouffée et, alors que je m'avançais dans le vestibule, je vis une silhouette s'élancer dans les escaliers.

"Accio Candice" prononçai-je en dirigeant ma baguette vers la jeune femme. Celle-ci fut attirée en arrière et se retrouva au pied des quelques marches qu'elle avait réussies à grimper. Je me baissai, lui saisis le bras et la remis sur ses jambes.

"Nous aimerions avoir une petite conversation avec vous, Mademoiselle. Vous savez manifestement de quoi nous sommes venus vous parler. On va gagner du temps."

Il y eut ensuite un moment de confusion. Elle se mit à se débattre en glapissant et sa mère éclata en sanglots, nous suppliant de ne pas faire de mal à sa fille. Je vis que Potter commençait à paniquer mais, pour ma part, j'avais une certaine expérience de ce genre de scène. Je balançais un Silentio aux deux femmes, et un charme de Jambencoton à la fille.

Le vestibule s'ouvrait sur un petit salon. Je projetais la Candice sur le canapé.

"On veut juste discuter, alors tu te calmes sinon on t'emmène au Ministère, compris ?"

Au bout d'un petit moment, elle hocha la tête. Je lui rendis la possibilité de parler :

"Espèce de salaud, vous n'avez pas le droit..."

Une fois de plus je lui coupai le sifflet. Elle continua un moment à m'insulter silencieusement puis finit par comprendre l'inanité de ses efforts. Elle ferma la bouche. Je levai le Silentio et lui rendit sa liberté de mouvements. Elle s'assit sur le canapé et nous regarda farouchement.

"Où est votre pseudo autographe ? demandai-je.

- Allez vous faire foutre !

- Tu veux que je t'immobilise à nouveau et que je mette ta maison à sac ?"

Je vis que la mère, qui nous avait suivis dans le salon en se tordant les mains, semblait vouloir parler à sa fille. Je levai le sort de silence que j'avais jeté sur elle :

"Mais pour l'amour de Merlin, fais ce qu'il te dit, s'écria-t-elle. Quoi que tu aies fait, arrête tout de suite ! Messieurs, je vous en supplie, ne l'arrêtez pas. Elle n'est pas méchante ! Elle fait des bêtises, je sais, mais elle a un bon fond.

- Vous êtes vraiment des salauds ! cracha la fille.

- Alors ?

- Il est dans ma chambre !

- On y va."

Elle se leva et se dirigea vers les escaliers. Je la suivis, entraînant Potter au passage. Il n'avait pas l'air très à son aise, alors je préférais l'avoir à proximité. Une fois arrivée dans sa chambre, la jeune fille fouilla dans ses affaires et nous tendit un parchemin. Je le passai à Potter qui le déroula.

"Cela ne ressemble pas à ma signature, fit-il remarquer.

- Je n'avais pas de modèle, ricana la fille. Tu m'en fais un ?

- N'aggrave pas ton cas, répondis-je sèchement.

- Mais qu'est ce que ça peut te foutre ? demanda-t-elle à Potter. T'es bourré de fric toi ! J'ai bien le droit d'en gagner un peu, non ?

- Il existe d'autres moyens ! répondit-il.

- Pas de problème, tu veux payer ? répliqua-t-elle en commençant à détacher les boutons de sa robe.

- Non mais, t'arrêtes ton cirque !" me suis-je écrié en l'attrapant par le bras.

Il était temps que je reprenne le contrôle de la situation. Le mélange de dégoût et de pitié que je voyais dans les yeux de Potter ne me disait rien qui vaille.

"Bon premièrement, on ne veut plus entendre parler de cette vente. Deuxièmement, on ne veut plus entendre parler de toi du tout. Troisièmement, si tu racontes tes exploits à quelqu'un, je te jure qu'on ne te ratera pas. Quatrièmement, si tu veux gagner de l'argent, t'as qu'à bosser comme tout le monde. Les boulots honnêtes, c'est pas ça qui manque à Pré-au-Lard.

- T'as fini de te prendre pour mon père ? cracha la fille.

- On s'en va", intervint Potter d'une voix tendue.

Bonne idée car comme c'était parti, c'est Potter qui allait craquer le premier. Nous sommes redescendus. En passant devant la mère, je lui dis :

"Si j'étais vous, je la reprendrais un peu en main, votre gamine. Elle est en train de mal tourner."

Potter s'est contenté d'un bref signe de tête avant de sortir précipitamment de la maison. On a remonté la rue vers la Grand halle aux Cheminées dans un silence pesant. Potter était troublé et j'attendis qu'il sorte ce qui le turlupinait.

"T'étais obligé d'être aussi violent ? finit-il par demander.

- Tu penses que je l'ai fait pour le plaisir ? le questionnai-je.

- Je ne sais pas, répondit-il avec une brutale franchise.

- Cette fille, expliquai-je, elle a besoin d'être tenue. Tant qu'elle ne le sera pas, elle fera conneries sur conneries. Aujourd'hui, c'est pas trop grave, mais si elle continue, on va la retrouver Allée des Embrumes. Il vaut mieux qu'elle ait un peu peur aujourd'hui et qu'elle prenne conscience que les bêtises, ça se paye.

- Il n'y a pas d'autres moyens de lui expliquer ?

- Que suggères-tu ? Tu la laisses faire ce qu'elle avait prévu ? Tu lui donnes de l'argent ?

- L'aider à trouver un vrai boulot.

- Et le jour où elle n'y va pas ou qu'elle se barre avec la caisse, tu fais quoi ? Le jour où elle raconte à tout le monde qu'elle est ta protégée et que tu reçois quarante suppliques par jour, comment tu gères ? Le jour où elle sous-entend qu'elle est ta petite amie pour bénéficier d'un passe-droit, ta copine elle en pense quoi ?"

Il ne me répondit pas. Je continuai :

"Des interventions de ce genre, t'as pas fini d'en faire, tu sais. C'est le métier qui veut ça. Tu devras t'endurcir. On ne laisse pas les voleurs et les assassins s'en tirer parce que leur maman pleure quand on les arrête. On ne décide pas de laisser les imbéciles dans la nature sous prétexte qu'ils sont trop bêtes pour comprendre le délit qu'ils sont en train de commettre. D'ailleurs à ce propos, je mettrais ma main à couper que l'idée n'est pas d'elle. Y'a un mec là-dessous.

- Et lui, on le laisse s'en tirer ?

- Bien sûr que non. Je te parie qu'elle va aller tout lui raconter, dès que sa mère aura tourné le dos. Comme elle doit craindre qu'on la suive, elle va sans doute utiliser sa cheminée.

- Ou transplaner.

- Peu de chances. Elle est du genre à préférer la facilité. Et puis de toute façon, si elle transplane, on ne peut rien faire, alors inutile de se casser la tête sur cette idée."

oO§0§Oo

De retour au Ministère, et sommes allés voir le chef du service des Cheminées qui avait collaboré avec nous dans l'affaire des vols de bijoux à Londres.

"Nous aurions besoin de faire surveiller une cheminée, lui expliquai-je. Famille Hilton, rue du Pont-au-chou, Pré-au-Lard. Inventoriez-nous toutes les utilisations à partir de maintenant et jusqu'à demain matin.

- Eh, cela va me faire rester ici toute la nuit !

- Faut ce qu'il faut, commentai-je, faussement compatissant.

- Vous avez une autorisation ? demanda ce brave fonctionnaire.

- Non, malheureusement notre commandant n'était pas là pour la signer, mais c'est urgent.

- Vous savez bien que je ne peux rien faire sans autorisation."

Je hais les petits employés tatillons !

"On peut tenter de s'arranger", avançai-je.

L'obsédé de la paperasserie se tourna vers Potter :

"Vous pourriez me signer un autographe pour mon gamin ?"

J'écrasai le pied de Potter avant qu'il nous fasse une crise de nerf.

"Ce genre de chose a récemment pris beaucoup de valeur, objectai-je. Cela vous ferait une trop grosse dette envers nous."

Je jetai un coup d'œil à mon partenaire pour le presser de trouver une autre monnaie d'échange. Il finit par lâcher d'un ton fatigué :

"Une carte chocogrenouille de Harry Potter ?

- Vous pouvez en avoir ? demanda notre interlocuteur, ébloui.

- Eventuellement.

- On vous la donne demain. Mais c'est un objet rare, alors ça compte pour les prochaine fois aussi, le prévins-je.

- Pas de problème, répondit l'heureux gagnant. Si vous pouviez mettre une petite signature dessus...

- Vous n'auriez pas assez de votre vie pour nous rembourser, le coupai-je. Bien, on compte sur vous !"

J'entraînai Potter hors du service.

"C'est vrai, demandai-je. Tu peux avoir des cartes de chocogrenouille ?

- Oui, on en a mis une dizaine à ma disposition. Tu en veux une ?

- Non, c'était pour savoir."

Après coup, je me dis que j'aurais pu en demander une pour mon neveu, mais d'un autre côté, je n'avais pas fait tout ça pour avoir un cadeau. Et puis, je préférais qu'il me doive un service, on ne sait jamais.

" Bon, il est temps d'aller faire ce qui était au programme cet après-midi, repris-je. On repassera tout à l'heure, mais je ne pense pas que cela servira à quoique ce soit. A mon avis, la Candice ne bougera pas avant la nuit.

- Pourquoi ?

- Parce qu'elle va attendre que sa mère dorme pour faire le mur", expliquai-je.

Il est vrai que ce pauvre garçon ne devait avoir aucune expérience des escapades nocturnes.

oO§0§Oo

La suite me donna raison. Quand nous repassâmes en fin d'après midi, aucun mouvement n'avait été enregistré. Il fallut attendre le lendemain matin pour apprendre qu'une personne était allée et était revenue du 5 passage des Trouble-fête dans une petite localité de la banlieue londonienne.

J'avais donné rendez-vous à Potter à six heures du matin et il n'était pas encore sept heures quand nous cueillîmes un certain Mervin Hewitt au saut du lit. Il fut ridiculement facile de lui flanquer la trouille de sa vie. Après tout, ce n'était qu'un petit gredin qui n'hésitait pas à mettre sa copine en première ligne. Il n'était plus qu'une loque pleurnicharde et implorant notre pardon quand nous repartîmes. Je me demandai bien ce que la petite Hilton lui trouvait. Elle au moins, elle avait du cran.

Nous ne parlâmes pas beaucoup sur le chemin du Ministère, écœurés d'avoir eu affaire à un si piètre personnage. Ce n'est que pendant que nous attendions l'ascenseur pour descendre à la Ruche que Potter eut un sourire gêné et remarqua :

"Je ne t'ai même pas remercié pour tout ce que tu as fait pour moi depuis hier.

- Et bien maintenant, c'est fait, fis-je en haussant les épaules.

- Désolé de t'avoir pris à partie, après notre visite chez la fille.

- Y'a pas de mal. Ce genre de questions, on se les pose tous au début. C'est le métier qui rentre !"

oO§0§Oo

Une demi-heure plus tard, Granger débarquait triomphante à la Ruche. Dans La vie sorcière, un entrefilet signalait l'annulation de la mise aux enchères de l'autographe de notre célébrité.

"Tu as vu Harry, s'exclama-t-elle tout s'arrange finalement.

- Oui, tant mieux", répondit-il.

Mais sans doute n'avait-il pas mis assez de joyeuse surprise dans sa voix, car elle le regarda soudain, soupçonneuse.

"Oh, Harry, qu'as-tu encore fait ?

- Mais rien ! Enfin presque !

- Harry, quand il s'agit de toi, les "riens" ont tendance à changer la face du monde !

- Je t'assure que j'ai juste...

- Pitié Harry ! Je préfère ne pas savoir. Au moins je ne pourrais rien révéler à ton procès."

Alors que la brunette s'en allait en levant les yeux au ciel, je me penchais vers mon partenaire :

"Dis-moi, Potter, pourquoi semble-t-elle te croire capable du pire ?

- Oh, répondit-il d'un ton qui se voulait dégagé, elle a toujours été très à cheval sur le règlement à Poudlard.

- Du genre ?

- Hum... le couvre-feu par exemple...

- Potter, tout le monde fait ça. T'es sûr que tu n'oublies rien ?

- Je me suis peut-être trouvé une ou deux fois dans des endroits où je n'aurais pas dû aller.

- Comme ?

- La Forêt interdite, Pré-au-Lard...

- Tu as trouvé le passage pour sortir de l'école ?"

J'avais moi-même cherché vainement cette mythique issue en mon temps.

"Bien sûr ! Tous les souterrains étaient indiqués sur la carte de mon père."

Tout à coup, mon cerveau rassembla tous les éléments que je connaissais sur sa scolarité : troll, cape d'invisibilité, carte de Poudlard, trucs bizarres dont m'avait parlé Abbot, profil Gryffondor pur sucre...

"Dis donc, Potter, cela t'arrivait de dormir dans ton dortoir ?"

Il ne put empêcher les coins de sa bouche de se retrousser en un sourire malicieux :

"Disons les soirs où je n'avais vraiment rien d'autre à faire !"

Eh bien, me voilà bien loti !

oooO§0§Oooo


22/12/2004 : Vous avez aimé ?Moi je trouve que cela fait Straky et Hutch !

La semaine prochaine, on reverra Titus, Ginny et Ron.

Biiiiises !

29/09/05 : Mise à jour


- LE RESUMÉ -

J'ai été gâtée, on me propose pleins de résumés excellents. Comme je n'arrives pas à choisir, je vais le mettre les uns après les autres. Heureusement que j'ai encore beaucoup de chapitres à mettre.
Note : je vais être obligé d'en raccourcir certains car on ne peut dépasser un certain nombre de mots. C'est pas moi, c'est Fanfiction...

Je vous les mets en exclusivité ci-dessous :

Je suis Auror, Serpentard et surtout, je déteste me coltiner les nouveaux... On m'a donné Potter : un nouveau, Gryffondor et héros de sa condition! Qu'est-ce que j'ai fait ? (Synopsys)

Nom : Stratford William. Profession : Auror. Point fort : Serpentard. Handicap : fait équipe avec le Survivant. délit inavoué : en pince pour une moldue. (Dreyd)

Je suis Auror et mon nouveau partenaire s'appelle Harry Potter. J'aime pas les nouveaux, les Gryffondors m'agacent et je me méfie des héros, les moldus me sont antipathique. Or on doit les côtoyer à cause de Potter. Alors pourquoi moi ? (Sandrine Lupin)

Je suis auror, et cette année, le bleu que je supervise n'est autre que Potter, monsieur-le-sauveur-de-l'humanité... Mais qu'est ce que j'ai fait au ciel pour mériter ça ? (Aresse)

Je suis auror. J'ai pour partenaire le "grand" le "magnifique" Harry Potter. Quelle chance... (gaelle griffondor)

Je vous explique : j'aime pas les bleus, j'aime pas les célébrités, j'aime pas m'occuper de quelqu'un d'autre que moi même. Et on me colle qui à former ? Harry Potter ! Je hais mon commandant, je hais mon commandant... (Andromede)

William Stratford : Auror mal embouché, ancien serpentard de son état, coincé au possible avec les nouveaux. Non mais vous le voyez former Harry Potter ? Qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille ? (Andromede)

Harry : Alors c'est toi mon coéquipier ? Willy : Tais toi et écris ! Harry : On t'as coupé l'eau chaude pendant que tu prenais ta douche ce matin ou quoi ? Willy : Pitié... (Andromede)

Je suis auror, et mon nouveau partenaire est Harry Potter, quel poisse, moi qui déteste les Gryffondors et les célébrités, je suis servi, j'ai les deux pour le prix d'un seul (virg05)


Et les réponses à mes chers lecteurs :

Harana : Merci aux gens de te laisser lire. Mon chéri vient de la planète "Ingénieur timbré", celle qui ne connaît ni HP, ni SDA mais qui est abonnée à Timbres magazine ! Chacun son truc, quoi !

Yonara : Bienvenue parmi nous. La suite c'est chaque mercredi. Contente que tu aimes.

virg05 : merci pour le résumé.

Mimi Lufkin : J'ai relu ta review précédente. J'ai effectivement fait un contresens. Théoriquement, il n'y aura pas de retour de Voldemort, et pour le moment mes méchants sont pas trop méchants. Merci pour tes reviews. Même courtes, elle me font très plaisir.

kikou224 : Effectivement, Malefoy n'est pas là pour être aimé mais pour faire réagir Harry. Il est bien pratique. Tu as de la chance, l'histoire de William et Christina sont le centre de l'histoire, on va donc lesrevoir sous peu. LE neveu de Will revient la semaine prochaine et Harry a 21 ans (la formation d'Auror est en 3 ans)

Ryan : Merci pour tes compliments.

Kazy : Le pb c'est que quand Harry se lachera, cela fera plus mal qu'une baffe, c'est pour cela qu'il doit se contenir et que je retarde le moment que vous attendez tous. Gniak, gniark. Ta comparaison avec le XIXème est pertinente car les descriptions de JKR des lieux sorciers y renvoient. Et leur morale aussi.

Lily Petite Etoile : Si tu aime le côté Harry Auror, tu peux aller voir la fic de Fenice, Rupture d'un processus linéaire. Cela déborde un peu de son travail, mais c'est un peu le même thème : comment Harry s'en sort après avoir tué Voldemort. Pour les préjugés de William, j'y travaille...

alana chantelune : Tu ne savais pas que le bureau des moldu au Ministère est champion pour trafiquer les bios ?

Angie Black : Je suis contente que tu sois sensible à ma démarche de réhabilitation de la maison Serpentard. Pour que monsieur Stratford oublie tous ses préjugés, il y a encore du boulot ! j'espère avoir bientôt des nouvelles d'Angelina.

julie : Bise. Viens quand tu as le temps.

Zabou : la suite chaque mercredi...

Csame : Bonne chance pour tes partiels.

BabyChang : t'inquiète, quand j'ai pas Word qui corrige mes fautes, moi aussi plein de mots me paraissent difficile à écrire. Pour les modifs, j'ai déjà procédé à une petite modification dans Ginny la Furie. J'ai modifié la scène où Harry se montrait pressant avec Ginny au début de leur relation (26 octobre). On me l'avait beaucoup critiqué et c'est vrai que Harry n'était pas très convainquant.

Elmire : c'est ça une review courte ? mdr ! J'ai toujours autant de plaisir à te lire. Trop drôle tes propositions pour briller en société et ta typologie des aventures que l'on peut voir avec un mobile. Pour ma culture général, c'est seulement si cela ne t'ennuie pas !

Mate : Bienvenue. Prochainement, on va retrouver Titus, Ron et Ginny, la grand mère de Neville, et d'autre Weasley. Patience !

Allima : Willy évolue effectivement. Et c'est pas fini. Merci pour tes votes !

marion-moune : Bise à toi aussi

Severia Dousbrune " Starsky et Hutch sont de retour!" dis-tu ? Tu est une voyante ou quoi ? Eh oui, les voilà !

Milie : Contente de te revoir être de savoir que tu as plaisir à me lire.

rayuroplanis : Ah tu sous-estime la violence du lecteur déçu je crois ! Mais tu as raison. Je préférerai rater un RV plutôt que de mettre un chapitre qui ne me satisfait pas.

lapaumee : Ginny au prochain épisode. Bise.

Djeiyanna : Serai-je la seule à ne pas connaître ce DA ? Johnny, c'est qui ? ;-) Pas touche à mon Willy, il est à moi d'abord, il va avec qui je veux ! Na ! Viens quand tu peux ! Bises.(dsl pas trop le temps aujourd'hui donc réponses à reviews un peu légères)

gaelle griffondor : merci pour le résumé

La p'tite Lili : Oui, tu as raison, ne pas oublier la moldue. Je veux pas qu'on croit que c'est un slash !

Dawn456 : C'est pas évident de se repérer dans le temps. Bises.

Andromede : tous tes résumés sont excellents, merci !

alpo : Voilà la suite. A la semaine prochaine !

cecile rogue : Bin qu'est ce qui se passe ? C'est ta nouvelle histoire (que j'ai pas encore eu le temps de lire) qui te prend du temps ? Bravo pour avoir compris d'où vient le nom de mon héros. Oui, Harry a bien 21 ans. Mais pour Willy c'est un gamin (d'ailleurs, je me rends compte que là où j'en suis, càd chapitre 15, il ne l'appelle plus ainsi. Il a du grandir dans l'intervalle). Tu es choquée par la vie "sentimentale" de Willy ? B'in il a 40 ans, ne veut pas s'engager mais n'est pas puritain pour autant ! Un mec, quoi ! Pour le passage Malefoy/Harry, j'avais pas trop d'idée en fait, et je ne voulais pas non plus faire une redite par rapport au coffre de Black. Mais j'avoue que j'ai eu des doutes (j'en ai toujours mais j'ai pas pu mieux faire).

4rine : Merci d'être passée

Titania.M : Merci d'accomplir ton "devoir", cela me fait vraiment plaisir !

aresse : Contente que tu aimes ce que j'écris... et le mercredi ;-) Merci pour le résumé.

atalante : mdr, j'ai pas pensé à lui faire avoir en plus une indigestion de mômes !

Sandrine Lupin : Je pense qu'il y aura à peu près 25 chapitres. Pour le résumé, trop long pour Fanfiction (il serait coupé), mais tu as raison pour la relation avec Christina : se serait bien de a mettre, ne serait ce pour éviter qu'on croit que c'est un slash. Oui, Willy ira voir un match ... dans le prochain chapitre. Bisous.

dreyd : Pour le film, j'ai fait une enquête sur AlloCiné pour savoir ce qui était sorti durant l'hiver 2001-2002. Les films que tout le monde était susceptible de connaître étaient Harry Potter à l'école des sorciers (éliminé d'office), Le journal de Bridget Jones (j'ai pensé que Willy serait trop largué) et SDA. Le clin d'œil m'a amusé. Mais ce qui m'intéressait était plus sa perception du cinéma que du film, donc j'ai fait un minimum dessus. A bientôt. (merci pour le résumé)

Fénice : Oui, j'ai rajouté le fameux passage sur la crise d'ado de Malefoy.

synopsis : B'in t'es rapide, toi. Ou alors noctambule. A moins que tu sois québecquoise ce qui expliquerai que tu m'envoie des reviews dans la demi-heure quand je poste à 2 heures du mat'. Merci de me suivre si fidèlement et pour le résumé.