- MON SORCIER BIEN-AIMÉ -


Disclamer : la plupart des lieux et personnages viennent de l'univers créé par J.K Rowling.

Je dois également beaucoup à mes relecteurs : Monsieur Alixe, Fenice et Calimera


Résumé de la semaine : Harry : Alors c'est toi mon coéquipier ? Willy : Tais toi et écris ! Harry : On t'a coupé l'eau chaude pendant que tu prenais ta douche ce matin ou quoi ? Willy : Pitié... (Andromede)


XII : La pendule qui changea le cours de l'histoire

Le week-end suivant, c'est avec joie que je retrouvai Christina que je n'avais pas vue depuis deux semaines, du fait de la visite de mon neveu. Je fus un peu déçu de constater qu'elle ne paraissait pas très enjouée et qu'elle semblait distraite.

Tout au long de notre visite de la Tate Gallery, je me demandai fiévreusement ce que j'avais fait pour lui déplaire. Mais vers la fin de l'après-midi, elle s'excusa spontanément :

"Je suis désolée, je ne suis pas de très bonne compagnie aujourd'hui.

- Que vous arrive-t-il ? demandai-je doucement. Vous avez un souci ?

- J'ai cassé un objet auquel je tenais particulièrement. C'est idiot, je ne devrais pas me mettre dans de tels états pour cela.

- Il n'est pas possible de le réparer ?

- Hélas non. C'est une pendulette que mon grand-père a fabriquée. Il était horloger. Je l'ai cognée et une pièce s'est cassée. Or pour la remplacer, il faudrait démonter le mécanisme, et maintenant il y a très peu d'artisans qui en sont capables. Et les rares qui le pourraient ne sont pas dans mes prix. Enfin, tant pis, ce n'est qu'un objet, après tout."

Elle avait l'air vraiment triste et cela m'ennuyait de la voir dans cet état. Or j'étais sûr de pouvoir l'aider, pour peu que je puisse sortir ma baguette magique.

"Vous pourriez me la confier, lui suggérai-je. Dans euh… le cadre des mes enquêtes j'ai rencontré des orfèvres en la matière. J'en connais justement un qui me doit un service. Je pourrais lui montrer votre horloge et il pourra peut-être faire quelque chose.

- C'est très particulier comme montage, m'opposa-t-elle, sceptique.

- Je peux toujours lui montrer. Je lui dirai de ne rien faire s'il n'est pas sûr d'être à la hauteur."

Elle ne semblait pas très convaincue, mais comme elle n'avait pas d'autre solution, elle accepta mon idée. Avant de la quitter, je passai donc chez elle et pris le précieux objet, non sans qu'elle ne l'enveloppe avec d'infinies précautions.

Une fois chez moi, j'examinai avec soin le mécanisme. Cela me sembla très ingénieux et compris la délicatesse de l'opération s'il avait fallu tout démonter. Heureusement, j'avais d'autres moyens à ma disposition. D'un simple accio, je récupérai le morceau de pièce qui s'était détaché et perdu dans les méandres des rouages de l'horloge. Ensuite, je ressoudai les deux morceaux de la pièce en utilisant un Reparo. J'en profitai pour dépoussiérer les minuscules molettes avec un sort de récurage et je parachevai le tout d'un sortilège de protection pour parer à tout nouveau choc.

Au milieu de la semaine, je me dis qu'il était dommage que Christina continue à se faire du souci pour sa pendule, alors que cette dernière était réparée. Je pris donc mon téléphone, qui ne m'avait pas beaucoup servi dernièrement, et je composai son numéro. Elle répondit au bout de deux sonneries.

"Bonsoir, c'est William. Je voulais vous dire que votre horloge était réparée.

- C'est vrai ? Si vite ?

- Oui, finalement, ce n'était pas trop compliqué.

- Et… elle marche vraiment, demanda-t-elle, manifestement incrédule.

- En tout cas, elle fait tic tac, lui répondis-je.

- Oh, c'est merveilleux ! Je… je verrai cela dimanche prochain."

Il y avait tellement d'impatience dans sa voix que je lui proposai :

"Désirez-vous que je l'amène tout de suite ?

- Cela ne vous ennuie pas ? Je ne veux pas vous déranger.

- Non, je n'ai rien d'autre de prévu. J'arrive d'ici une petite heure."

J'enveloppai avec soin la pendule, même si c'était désormais inutile, et je revêtis mes vêtements moldus. J'utilisai le réseau pour me rendre à la cheminée publique la plus proche de chez Christina et fis le reste du trajet à pied.

Elle semblait excitée comme une puce quand je posai mon précieux paquet sur la table de son salon. Elle l'ouvrit précautionneusement et inspecta l'horloge sous toutes les coutures. Elle sembla finalement être convaincue, et un grand sourire naquit sur son visage. Finalement, les yeux brillants, elle se tourna vers moi et vint m'embrasser sur les deux joues.

En la sentant si proche de moi, j'avais instinctivement levé un bras pour lui enlacer la taille. Me rendant compte de ce que j'avais fait, je retirai ma main pour la laisser s'éloigner. Mais elle ne bougea pas. Je pensai fugitivement qu'il fallait que je recule avant de perdre le contrôle de la situation, mais la tentation fut trop grande et je me penchai pour déposer un léger baiser sur ses lèvres.

J'avais l'intention de m'éloigner après cela, mais je cédai au désir qui m'envahit à cet instant et, malgré toutes mes résolutions, la plaquai contre moi. Le baiser se transforma en étreinte passionnée tandis que Christina nouait ses bras autour de mon cou.

Au bout d'un long et délicieux moment, je m'éloignai un peu pour observer son visage. Elle avait les joues rouges et les yeux brillants. Elle me rendit mon regard, avec un petit sourire. Oui, elle avait envie de moi, autant que j'avais envie d'elle. Elle se dégagea doucement, me prit la main et m'emmena dans sa chambre. Bientôt nos vêtements jonchèrent le sol de la pièce et nous tombâmes sur son lit.

La suite ne regarde que nous. Je suis un gentleman. Tout ce que je peux en dire, c'est que je pris conscience que je la désirais sans doute depuis très longtemps. Je ne savais pas ce qu'elle avait de si spécial, mais une chose était sûre : chacun de ses gestes était pour moi d'une sensualité incroyable et j'espérai que notre aventure dure plus qu'une simple nuit.

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Alors que nous reposions, étroitement collés l'un à l'autre, savourant l'instant présent, elle précisa :

" Ce n'était pas en guise de remerciement, tu sais.

- Ne t'en fais pas. J'ai bien compris que tu n'avais pas pu résister à mon charme ravageur."

Elle me mordit légèrement pour se venger de ma boutade. Je continuai :

"Bien que les apparences soient contre moi, je t'assure que je n'avais nullement l'intention de me faire payer en nature. Je me demande bien comment je vais prouver ma bonne foi, maintenant.

- Tu n'as rien à prouver répondit-elle doucement. J'ai reçu autant que j'ai donné."

Je l'embrassai pour la remercier du compliment indirect, tandis qu'elle continuait :

"Je meurs de faim, pas toi ?"

Je convins que les derniers événements avaient aiguisé mon appétit et nous allâmes nous préparer un repas rapide avant de retourner dans sa chambre et continuer à expérimenter notre nouvelle relation.

Quand je la quittai au petit matin, j'avais l'impression d'avoir retrouvé mes vingt ans et j'étais sur un petit nuage rose.

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La béatitude que m'avait apportée ma nuit avec Christina perdura une bonne partie de la journée. Mais vers dix-sept heures, j'eus comme un coup de barre et j'atterris brutalement.

Mais qu'est-ce qui m'arrivait, bon sang ! C'était une moldue, j'étais un sorcier. Nous vivions dans deux mondes qui avaient tout intérêt à ne pas se mélanger. Que je ne voulais pas mélanger, en tout cas. Cette liaison était bien trop compliquée et je n'aurais jamais dû aller jusque-là avec elle. Merde ! Mais qu'est-ce qu'elle avait de plus que les autres, cette fille ? Elle n'était même pas si jolie que ça.

Dès que ma journée serait finie, je passerai la voir et lui dirai que tout ceci était une erreur monumentale. Que j'avais déjà une femme et trois gosses qui m'attendaient au Canada et que tout était fini entre nous.

Je réalisai soudain que Potter me regardait d'un drôle d'air :

"Qu'est ce qu'il y a ? J'ai un second nez qui vient de me pousser au milieu du front ?

- Euh, non. Je voulais juste savoir où se trouvait le dossier sur lequel nous avons travaillé hier.

- Sur mon bureau !

- Non, il n'y est pas, je viens de regarder."

Mais qui m'avait adjoint un débile pareil ? Quoique Daniela avait demandé à voir ce dossier et je le lui avais passé le matin même.

"Regarde sur le bureau de Freegarden au lieu de poser des questions idiotes !"

Il me fixa un moment, comme s'il hésitait à ajouter quelque chose, mais ma mine renfrognée dut le décourager car il se détourna sans rien dire.

Par la suite, tout alla de travers : je renversai du café sur ma robe, je n'arrivais pas à mettre la main sur les documents que je voulais consulter, je ne comprenais rien à ce que je lisais et j'envoyai au diable tous ceux qui avaient le malheur de m'adresser la parole. D'ailleurs, très vite, tout le monde m'évita soigneusement.

A dix-neuf heures, alors je répétais dans ma tête ce que j'allais dire à Christina, Potter vint se planter devant moi :

"Qu'est ce que tu veux encore ? grognai-je.

- On va prendre un verre ?

- Est-ce que j'ai l'air de vouloir aller prendre un verre ?

- Non, mais tu as l'air d'en avoir besoin d'un.

- Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis pas de très bonne humeur !

- C'est censé m'effrayer ?

- Ouais !

- Pas de chance, je suis le Survivant et j'ai peur de rien !"

Pendant un instant, j'oubliai mes problèmes et le regardai avec de grands yeux. Je n'arrivais pas à croire qu'il m'ait dit une chose pareille. A son sourire satisfait, je compris qu'il l'avait fait exprès pour me déstabiliser et qu'il considérait avoir atteint son but.

"Alors ? insista-t-il.

- On ne t'a jamais dit que tu n'étais qu'un sale prétentieux et qu'il faut être vraiment stupide pour n'avoir peur de rien ?

- Malefoy a dû me le dire une bonne centaine de fois. Il en faudra plus pour me décourager."

Hé, il ne me compare pas à ce petit con, quand même ?

Il se dirigea vers les portes de la Ruche et je le suivis. Il avait parfaitement raison sur un point : j'avais besoin d'un verre. Nous nous rendîmes dans mon pub habituel. Il commanda sa Bièraubeurre et moi mon whisky. Pendant une bonne dizaine de minutes, nous ne dîmes rien, chacun de nous plongés dans ses pensées. Les miennes n'étaient pas très gaies. Cela dû se refléter sur mon visage, car Potter finit par demander :

"C'est si moche que ça ?

- J'ai rencontré une moldue, avouai-je, finalement soulagé de pouvoir le formuler.

- Et alors ?"

Et merde ! Mais qu'est ce qui m'avait fait croire que cela m'aiderait d'en parler avec ce gamin ? Qu'est-ce qu'il connaissait aux réalités de la vie, hein ?

- Alors rien du tout, Potter ! Juste un petit détail, je suis sorcier et pas elle. Mais c'est vrai, toi tu as soutenu Marchebank et tous ces politiciens qui disent que nous devons nous ouvrir sur le monde moldu. Ô joie, je suis le précurseur d'une ère nouvelle de coopération et de fraternité ! Mais il faut ouvrir les yeux. C'est bien gentil les bons sentiments, mais cela ne changera jamais rien à la réalité : sorciers et moldus seront toujours différents, même si on a plus le droit de le dire !

- J'avais des camarades à Poudlard qui avaient un parent sorcier et l'autre moldu, m'a-t-il tranquillement répondu. Ça aussi c'est une réalité. Pas très inédit comme situation, en fait !"

Effectivement, vu comme ça... sauf que moi, mes camarades de classe étaient des Sang purs exclusivement. Et que ma famille non plus n'était pas du genre à fréquenter des sangs mêlés. Pour eux, de telles unions sont plus ou moins de la perversion. Je me demandai comment ils qualifieraient ce que j'avais fait la nuit dernière : molduphilie ?

Potter, toujours dans son raisonnement, me demanda :

"Et elle représente quoi pour toi ? C'est sérieux ?

- Cela va peut-être te choquer, mais ce n'est pas le mariage que je recherche, répondis-je brutalement.

- Cela ne me choque pas, mais je comprends d'autant moins où se situe le problème."

Finalement j'avais raison. Il était pas bien malin le Survivant. Parce que s'il ne voyait pas que le problème... le problème... Mais il était où le problème ?

Finalement, je n'avais jamais présenté mes petites amies précédentes à ma famille. La seule différence, c'était que je ne pourrais pas inviter Christina chez moi. Mais comme je lui avais dit que j'étais étranger, je n'aurais qu'à prétendre que la chambre où je logeais était tellement minable que je ne pouvais pas l'y recevoir. J'avais mon téléphone sur lequel elle pouvait laisser des messages quand j'étais de mon côté. Et pour nous promener, cela ne changerait rien puisque nous le faisions déjà. Il fallait simplement que je fasse très attention.

Je regardais Potter qui attendait patiemment :

"Tu as raison, admis-je. Je n'ai pas besoin de lui dire. Je suppose que c'est possible.

- Un de mes amis de classe m'a dit que sa mère n'avait avoué à son père qu'elle était sorcière qu'après leur mariage."

Je hochai la tête. Ouais, c'était jouable.

Potter finit sa bière et moi mon whisky. Il rentra chez lui, et moi, j'allai faire un tour en réfléchissant à la façon dont j'allais m'organiser.

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Il était plus de huit heures du soir quand je sortis de mes pensées et me rendis compte que le temps avait passé. Je me rappelai alors, un peu tard, qu'en partant le matin, j'avais laissé entendre que je viendrai dîner chez elle. Je n'étais pas en avance.

Il me fallut encore près d'une heure pour repasser chez moi et me changer, puis marcher jusqu'à chez elle à partir de la cheminée publique. Quand elle vint m'ouvrir, elle ne semblait pas très en forme.

"Je pensais que tu ne viendrais plus, dit-elle.

- Désolé, j'ai été retardé au bureau, mentis-je lamentablement.

- Et bien sûr, il n'y a pas de téléphone dans ton bureau !"

Non, il n'y a pas le téléphone dans mon bureau, ma chérie, et ce n'est que le premier élément de tout ce qui nous sépare.

"Je te demande pardon. Si tu me mets dehors ce soir, je comprendrais.

- Mais moi, je ne comprendrais pas. Je pense qu'il faut qu'on parle tous les deux."

Eh bien, le moment des explications était venu encore plus vite que prévu. J'inspirai profondément.

Elle me fit entrer. Quand elle m'introduisit dans le salon, je vis le couvert dressé pour deux :

"J'espère que tu n'as plus faim. Le dîner a brûlé."

Je grimaçai intérieurement. Je détestais ces petites phrases culpabilisantes typiquement féminines. Mais je devais bien admettre que j'avais amplement mérité celle-ci.

Je m'abstins de répondre et pris place sur le canapé. J'aurais bien bu un autre whisky Pur Feu ou son équivalent moldu, mais elle ne m'en proposa pas. J'avais décidé de rester au plus près de la vérité. Diverses expériences amères m'avaient prouvé qu'un mauvais mensonge finit toujours par vous rattraper.

"Je n'avais pas prévu ce qui est arrivé hier soir, commençai-je.

- Tu regrettes ?

- Eh bien... non, pas exactement. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais je ne regrette pas.

- Pas une bonne idée ?

- Vois-tu, je viens d'un autre pays, je ne sais pas exactement le temps que je vais passer en Angleterre... Je ne peux pas te promettre grand-chose.

- Moi non plus je ne peux pas te promettre grand-chose. Comme tu l'as remarqué, tu me plais beaucoup, mais je me rends bien compte que finalement, je ne sais rien sur toi. Tu es très doué pour esquiver les questions personnelles.

- Je n'aime pas parler de moi.

- Il n'y a pas que ça, William.

- Que veux-tu dire ?

- Je te trouve étrange parfois... Ne le prends pas mal.

- Je ne le prends pas mal, je suis juste curieux. Etrange comment ?

- Euh... Tu es très ouvert à tout ce qui est culturel, mais tu es d'une inculture incroyable... Je ne sais pas où tu habites, tu n'es jamais joignable sur ton téléphone portable...

- Tu ne m'as jamais laissé de message, protestai-je.

- Non, mais j'ai appelé à de nombreuses reprises et je suis toujours tombée sur ta messagerie.

Comment ça ? Bon sang, j'aurais dû lire le fonctionnement de ce maudit téléphone à fond !. Bon, ne pas paniquer :

- Eh bien, commençai-je lentement pour me donner le temps de trouver des arguments convainquants, disons que je m'intéresse à la culture, mais que je n'ai jamais eu le temps de me cultiver. L'endroit où j'habite, euh... c'est un endroit très moche que je préfère ne pas te faire connaître. Sinon, je n'aime pas laisser mon téléphone ouvert quand je travaille. Il est vrai que j'oublie souvent de l'allumer quand je ne travaille pas, mais je vais tâcher de faire un effort dans ce sens.

- Tu es marié ? demanda-t-elle soudain, changeant brusquement de sujet.

- Non. Pas d'autres petites amies non plus, répondis-je, me disant que moldues ou pas, les femmes posent toutes un peu les mêmes questions, finalement.

- D'autres petites amies ? Tu me considères comme ta petite amie ?

- J'aimerais bien, dis-je franchement.

- Moi aussi, fit-elle avec un petit sourire.

- Et bien, puisque tout le monde est d'accord, je propose que tu viennes t'asseoir auprès de moi pour m'embrasser, et ensuite je t'emmène au restaurant, sauf si tu as déjà mangé. Et après… je te laisse juge."

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Elle n'avait pas mangé et apprécia l'invitation. Après être rentrés chez elle, elle m'invita dans sa chambre et je crus que nous allions une fois de plus démontrer que notre différence ne comptait pas tant que cela, finalement. Mais ce fut le contraire qui arriva.

Alors que les choses commençaient à devenir sérieuses, elle me dit :

"Je ne prends pas la pilule. Cela t'ennuie d'utiliser un préservatif ?"

J'eus des sueurs froides quand je réalisai la portée de sa question. Dans le monde sorcier toutes les jeunes filles connaissent le sort de contraception, et il est rare que leur compagnon ait à s'en préoccuper. Mais dans ce monde-ci, il était évident que c'était plus complexe et je devais prendre garde à ne pas me retrouver dans une situation ô combien indésirable. Je me mis à souhaiter avec ferveur que ma légèreté de la veille n'ait pas eu de conséquences fâcheuses.

Pour ce dont me parlait Christina, j'avais déjà rencontré ce concept dans mes lectures, dont le contexte m'avait donné des indices sur son utilité. Mais je n'avais aucune idée de l'aspect de la chose et encore moins de la façon dont on l'utilisait.

Or, malgré la forme interrogative du discours de ma compagne, il était évident qu'elle n'admettrait pas de réponse négative. Ma situation s'avérait délicate.

"Non, cela ne m'ennuie pas mais… euh…

- Ne t'en fais pas, j'en ai."

Bon, c'était déjà ça, car je n'avais pas la moindre idée de l'endroit où m'en procurer. En ce qui concernait l'utilisation, j'espérai simplement pouvoir improviser suffisamment rapidement pour qu'elle ne soupçonne pas mon ignorance.

Le principe était élémentaire, mais j'avoue que lorsqu'elle me donna le petit sachet carré, je n'aurais jamais pu découvrir ce qu'elle attendait de moi. Heureusement, alertée par mon manque d'enthousiasme, elle prit les choses en main, et il me fut donné de connaître l'épisode le plus déconcertant de ma vie amoureuse. Mais étrangement excitant, aussi.

Ces moldus m'étonneront toujours. Depuis des semaines, au fur et à mesure que je les découvrais, ils ne cessaient de me surprendre par leur propension à inventer de complexes et ingénieuses solutions pour compenser leur absence de magie. Mais là, pour cet acte essentiel, ils en étaient restés à une manière de faire ridiculement primitive.

Mais bon sang, à qui allais-je demander où ça s'achète, ces trucs ?

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Le lendemain main, je repartis après avoir convenu avec elle de revenir le vendredi soir. Je passai tout le week-end à ses côtés. Nous ne sortîmes pas, préférant profiter l'un de l'autre et regarder la télévision. Christina paraissait trouver stupides la plupart des programmes qui passaient et elle avait sans doute raison. Mais pour moi ils étaient passionnants car ils m'apprenaient beaucoup sur le monde moldu.

Je fus cependant étonné par la vulgarité de certaines émissions. Il est certain que mes promenades culturelles avec mon érudite joaillière avaient épargné ma sensibilité. Car si j'avais une vie privée assez libre, j'étais habitué à évoluer dans une société beaucoup plus puritaine que celle que je découvrais dans ce poste.

Mais cette immersion deux jours et demi dans le monde moldu me prouva que j'avais encore beaucoup à apprendre et que chacune de mes conversations avec Christina était un parcours du combattant truffé de pièges. Si je voulais continuer à la voir, il fallait que je me documente plus sérieusement que je ne l'avais fait jusque là.

Le lundi matin, je dis donc à Potter que j'aimerais bien parler à sa copine Granger. Il me suggéra de lui envoyer une note interne, pour lui demander quand je pourrai aller la voir. Je suivis son conseil et elle me donna rendez-vous le lendemain à l'heure du déjeuner.

Elle arriva un peu en retard, ses courts cheveux bouclés en bataille. J'aurais préféré l'inviter à manger sur le Chemin de Traverse, mais je doutai qu'elle eût autant de temps à me consacrer. Je lui proposai donc à contrecœur l'infâme cantine du Ministère. Elle acquiesça et nous prîmes l'ascenseur pour nous y rendre. Potter, qui devait se douter des raisons de ma demande, avait eu la discrétion de ne pas m'accompagner.

"Tout se passe bien avec votre téléphone ? me demanda-t-elle en s'asseyant.

- Oui, merci d'avoir pris la peine de me rédiger une mode d'emploi simplifié. Je voulais aussi vous demander si vous pourriez m'indiquer des ouvrages de références sur les moldus. Je n'ai trouvé que des manuels scolaires et j'ai eu l'occasion de constater qu'ils ne reflétaient pas vraiment la réalité.

- Je ne vous le fais pas dire. Pendant un an, j'ai suivi les cours d'Etude des Moldus et j'avais un mal fou à me retenir de contredire le professeur. Connaissez-vous la bibliothèque d'études des Moldus ?

- Non.

- C'est une annexe du Ministère. Vous pouvez vous y rendre en cheminée. Vous y trouverez tout ce qu'il vous faut. Mélanie, la bibliothécaire est très efficace. Elle connaît son sujet à fond. Vous pouvez lui indiquer ce que vous cherchez, en gros, et elle vous trouvera les ouvrages correspondants. "

Durant le reste du repas, nous discutâmes un peu de la difficulté pour les sorciers de fréquenter le monde moldu. D'après sa théorie, c'était de plus en plus difficile car la société moldue évoluait de plus en plus rapidement, alors qu'au contraire, les sorciers s'étaient repliés sur eux-mêmes et avaient stoppé toute évolution depuis plusieurs décennies. Elle espérait que le changement de gouvernement amènerait une ère de progrès et d'ouverture.

Maintenant que je m'intéressais au sujet, j'appréciais davantage sa conversation et je fus presque déçu de la voir engloutir son dessert à toute vitesse et s'excuser de ne pouvoir rester plus longtemps en ma compagnie.

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Le soir même, je me rendis à la bibliothèque que Granger m'avait indiquée. Toute vêtue de noir, la fille se trouvant derrière le comptoir avait un air revêche peu engageant, mais quand je lui exposai mes besoins, elle sembla effectivement très à l'aise dans son sujet.

Pendant qu'elle allait d'un rayon à l'autre pour me sélectionner des livres, je l'observai. Elle n'était pas une beauté à proprement parler, mais n'était pas désagréable à regarder. Et malgré ses vêtements amples, on pouvait voir qu'elle avait d'agréables rondeurs (1). Je n'aime pas les femmes filiformes. J'apprécie celles qui ont de quoi remplir les mains d'un honnête homme, si vous voyez ce que je veux dire.

A cet égard, Christina ne satisfaisait pas vraiment mes critères de beauté. Elle était plutôt garçonne de constitution. C'était sans doute pour cette raison que j'avais mis autant de temps à me rendre compte à quel point je la désirais. Je me demandai ce qui m'attirait autant chez elle finalement. Son exotisme ? Quoiqu'il en soit, même si je ne jugeais pas Christina spécialement jolie, quand je la regardais, je la trouvais belle.

La fille revint enfin vers moi avec une pile de livres. Je réalisai alors qu'elle n'avait pas utilisé sa baguette pour faire venir à elle les livres qui étaient hors de sa portée, mais qu'elle avait utilisé une petite échelle. Je compris alors ce que Granger avait voulu dire par "Elle connaît son sujet à fond". Elle aussi était moldue, tout simplement. C'était une bonne nouvelle. Au moins, je pourrais lui poser des questions, sans éveiller spécialement sa curiosité.

Cela dit, je ne me voyais quand même pas lui demander où s'achetaient les préservatifs !

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(1) Les adeptes de Caliméra ont dû reconnaître Mélanie Marshmallow, héroïne complexe et complexée de la fic éponyme Mademoiselle Marshmallow. Cette histoire a malheureusement été retirée de ce site, mais j'ai maintenu le personnage.


12/01/2005 : Bonjour à tous. Pour une fois, j'ai rien de spécial à dire, si ce n'est que je dédie ce chapitre à mes relecteurs. Je vous retrouve comme d'habitude mercredi prochain.

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Tout d'abord, toute ma gratitude à mon premier relecteur, Monsieur Alixe qui, bien que n'ayant pas lu Harry Potter, a soutenu mon premier projet et m'a fait profiter de ses connaissances en grammaire, en conjugaison et en orthographe. Sans lui, je ne sais pas si j'aurais été jusqu'au bout, ni pu continuer après la naissance de ma seconde fille. Convenir à l'achat d'un portable plutôt que me demander de lui céder régulièrement l'ordinateur familial a également été très appréciable.

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J'ai également la chance d'avoir fait la connaissance de Fenice, d'abord de façon virtuelle et très récemment pour de vrai. Merci à elle de traquer avec une rare constance mes invraisemblances et confusions.

# Son œuvre principale, qui comporte déjà trois volets, est un univers alternatif où Rémus Lupin élève Harry. Les fans de Sirius y trouveront aussi leur compte. Entre Lune et Etoile ( s/1408070/1/ ), In Stellis Memoriam ( s/1751120/1/ ) et L'inné et l'acquis ( s/2095345/1/) vous feront partager les combats d'une homme juste et courageux. Tendresse et rires garantis.

# Dans Ruptures d'un processus linéaire ( s/1711866/1/ ), Harry, après avoir vaincu Voldemort, est en prise avec des fantômes un peu trop vivants. On oscille du rire au grave, en naviguant entre un passé qui s'accroche et un présent qui se mérite.

# Fénice nous propose également deux traductions : Promesses tenues ( s/1418733/1/ ), univers alternatif où Sirius était le gardien du secret de James et Lily et un one-shot Les sentiments d'un jouet ( s/1911923/1/ ) qui nous transporte au temps des Maraudeurs.

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Et dernièrement, j'ai rencontré Calimera qui a largement fait profiter mon texte de son merveilleux style et de ses cours de grammaire.

Son flanboyant Antje ( s/1892491/1/) a fait partie de mes coups de cœur : située à l'époque des Maraudeurs, cette leçon de vie et de courage saura vous toucher. Ne pas oublier de lire le chapitre miroir On se dit souvent que c'est vraiment trop ( s/2076005/1/).

Vous pouvez également découvrir sa première fic : Ce qui restera comme une lumière ( s/1799923/1/)qui nous raconte tout en douceur ce que Sirius aurait pu vivre en sortant d'Azkaban. Toujours sur Sirius, The voice within ( s/1869173/1/) narre de façon poétique et bouleversante un autre amour inachevé, mais celui-ci reste ouvert sur l'espoir.

I see eternity ( s/2002079/1/) vous plongera dans les pensées de Lily, la nuit où tout a commencé. Un si lointain passé ( s/2043542/1/), est une histoire courte qui pourrait être l'épilogue de la saga Potter.


Et les réponses à mes chers lecteurs :

Harana : Merci de me laisser un, mot malgré des conditions difficiles. Pour les idées, j'ai les grandes lignes en tête. Je commence par écrire les scènes clés dans le désordre, comme me vient l'inspiration. Généralement, les petits détails viennent en cours d'écritures, quand j'essaie de me mettre à la place des personnages. Souvent, j'ai juste deux lignes de dialogue en tête, et j'invente toute une scène pour justifier mes deux lignes ! Pas d'autre fic en vue à ce jour. Plutôt une série de chapitres qui s'intercaleront dans ALB.

alinemcb54 : Merci pour tes compliments, à la semaine prochaine.

Jean Benoit : oups, je crois que ta review a été coupée. Y avait il de prévu une autre remarque constructive ?

lapaumee : Pas grave pour, les review, l'important est aue tu aimes. Oui, bien sûr, Willyboy a bien évolué, notamment concernant les moldus. Pour la moldue, cette semaine elle était en vedette.

Ptronille : l'aide de Djei a effectivement amélioré le chapitre, mais pour la fréquence c'est immuable : un chapitre tous les mercredis, ni plus ni moins.

dreyd : Oui Mrs Londubat un peu OOC. Mais Willy en pleine forme.

Gred : Oui, ma grand-mère était assez exceptionnelle. Je suis heureuse d'avoir pu lui rendre hommage dans mon histoire.

kobe23 : merci d'avoir posé un mot à tous mes chapitres, j'apprécie beaucoup. A la semaine prochaine.

virg05 : Oui, je mettrai une note quand j'ajouterai les passages dans ALB

alana chantelune : c'est pas moi qui a des préjugés, c'est Willy ;-)

kikou224 : l'abonnement permet principalement d'avoir une image dans son profil et de savoir combien de personnes viennent sur nos chapitres. Je vais prochainement expliquer tout ça en détail dans un nouveau chapitre du guide que j'ai fait avec Lisandra

Kika : Merci pour ton mot/

Allima : Oui, quand elle nous l'a raconté, on a eu très peur, restropectivemnt, mais elle a eu de la chance.

Fee Flea(u : En fait, au début Harry n'était pas mou, comme le croit Willy, mais simplement perturbé par son passé (que tu connais maintenant) et soucieux de ne pas se faire remarquer. Pour les points forts, c'est pas évident à gérer car il a déjà tellement de qualités liées à ce qu'il est, qu'il est délicat de lui en rajouter sans tomber dans le super héros. Je pense que le sens de la répartie de Ginny se développera dans le tome 6 et suivant. C'est une Weasley après tout. Malefoy est pour moi conforme à ce qu'il est dans les HP : pas sympa mais opportuniste. Comme tu le sais maintenant, je le vois finir sa carrière comme ambassadeur. Pour lui être Auror était juste une façon de retomber sur ses pieds. Pour le titre, je pensais au début que mon histoire serait plus centrée sur l'initiation de Christina au monde sorcier et de Stratford au monde moldu. Finalement, cela a pris moins de place que prévu car moins intéressant que je ne le pensais au début. Il est vrai que Titus est peu-être un peu viex pour faire un scandale parce qu'il a faim (c'était l'avis de Fénice), mais je trouvais bien l'idée qu'il se retrouve jugés par les gens autour de lui parce que le gamin se plaint (je te jure qu'avec les gosse cela arrive assez souvent). La famille de Will… on y reviendra. Merci pour cette longue review, ainsi que pour celle que tu as posé pour ALB. C'est l'inconvénient des fics déjà écrites : quand elles sont finies, il n'y a plus rien à lire, c'est pour cela que j'aime les feuilleton, cela fait durer le plaisir. Merci sur tout ce que tu as mis, cela me fait plaisir de t'avoir ainsi fait vibrer. Pour Reveanne, oui je connais. J'ai pas vraiment aimé les deux fics dont tu parles car trop violentes / dures pour moi, mais je reconnais qu'elle sont très bien écrites. De Reveanne, mon texte préféré est Deux sorcières et demi : c'est trop drôle.

Julie : Je ne sais pas s'il y aura une fic après celle là car je reprendrai le travail en avril. Bises aussi.

Synopsis : Contente que tu aies aimé. Biz

Mate :Merci de ta présence régulière

Kazy : Non, pas vraiment du vécu car je n'ai pas de neveu mais c'est ce que j'imagine que c'est un peu qui ce passerai. Pour la grand-mère, ce n'est pas tant de la crédulité que du courage et un peu d'inconscience aussi. Mouarf Voldemort jouant au Quidditch avec Harry.

aresse : on ne se lasse pas de faire plaisir à ses lecteurs.

Dawn456 : Pas de problème pour les reviews, l'essentiel pour moi est de savoir que tu me lis toujours.

gaelle griffondor : Contente que cela te plaise

rayuroplanis : Oups, mais exactement ça ! j'ai abusé de la webcam ou quoi ? Pour la méthode familiale, je la connais très bienj, c'est pour cela que mon mari a jugé bon de m'offrir le portable, pour avoir enfin accès à l'ordi familial. On a pris le Wifi et c'est génial effectivement. Gentlemean cambrioleur, non je ne crois pas. Juste un petit jeune dépassé par cette veille dame qui le traite de petit con quand il essaie de l'impressionner (ça j'ai pas osé le mettre, je me suis dit que personne n'y croirait). Ou peut-être que lui aussi avait une grand-mère comme cela. Patience pour le conflit avec Malefoy.

Babychang : Oui, ma grand mère a eu de la chance. J'avoue que j'ai du mal à comprendre comment on peut aimer Malefoy !

La p'tite Lili : Tout est vrai dans mon histoire de voleur !

Zabou : Merci !

Titania.M :heureuse que tu aies reconnu ton petit frère, je craignais qu'il soit un peu exagéré le gamin !

cecile rogue : Heureuse de te mettre de bonne humeur le matin.Meric de me poser des mots alors que je suis tellemnt en retard pour ta fic (pardon ! pardon !)

Yonara : Merci !

beru ou bloub : Oui, c'est que ma grand-mère a fait finalement !

calimera : Ah non pas des points en moins ! En tout cas, merci pour ton aide.

Fénice : C'est une idée ça. Je vais écrire un dialogue Willy-Morrito pour connaître le point de vue de ce dernier sur la question.

Ryan : La suite c'était comment il s'en sortait avec Christina !!