BONJOUR !

Oui on est mardi, mais demain je n'aurai pas le temps donc je vous fait une demi faveur et je publie aujourd'hui. Demi faveur seulement parce que du coup il y aura un jour de plus à attendre pour le prochain...

Ce chapitre est LE chapitre. Celui que vous attentiez tous. Sauf si vous attendez qu'ils s'avouent leur amour éternel, auquel cas ce chapitre n'est pas celui que vous attendiez tous.

Merci à Elia pour sa review :)

Je souhaite un merveilleux anniversaire à ma beta Lealyn, qui fait un travail remarquable pour à la fois me supporter, me donner des idées, tenter de me faire du chantage pour que cette fic fasse 40 chapitres ET corriger mes immondes fautes d'accord. Bénédiction sur toi et cœur avec les doigt.

Si vous n'avez rien à lire, allez voir Semaines Paires par Al Fonce, c'est drôle et léger !

Sur ce, n'oubliez pas de me laisser un mot à la fin et

BONNE LECTURE


Hermione tenta de prendre une inspiration, sentit le souffle se bloquer dans sa gorge et se demanda s'il ne serait pas préférable pour elle de retourner passer ses ASPIC. En fait, passer tous les examens du monde ne lui octroierait pas un niveau de stress aussi élevé que celui qu'elle ressentait en lissant les plis inexistants de sa robe, tandis que sa mère émettait des claquements de langue agacés. La jeune femme se força à respirer plus calmement et à immobiliser ses mains pour laisser l'elfe terminer sa coiffure avant de se lever pour s'observer, encore une fois, et ne pas se reconnaître. Son figure était toujours la même, mais la robe blanche lui faisait une silhouette définie inhabituelle; ses cheveux relevés en chignon dégageaient son visage, en accentuant la finesse; l'absence totale de bijoux, hormis la rivière de diamants de la famille Black à laquelle elle n'avait pas pu échapper, mettait presque plus sa beauté en valeur que si elle en avait porté. Elle avait par ailleurs la nette impression que la vision des diamants brillant sur la peau nue de son cou ne laisserait pas son fiancé indifférent.

Et Hermione avait, bien évidemment, parfaitement raison.

Regulus sentit sa gorge s'assécher en la voyant arriver. Le tissu légèrement brillant de la robe de sa promise mettait en valeur tout ce que l'étiquette demandait de cacher. Le jeune homme avait envie de dessiner le contour de chaque pierre précieuse reposant sur sa peau du bout des doigts et de retirer le voile qui cachait la courbe de sa nuque. Elle lui avait dit qu'il devrait être incapable de se concentrer sur la cérémonie et elle avait entièrement atteint son but. Le sorcier débita son texte sans s'en rendre compte, son esprit totalement ailleurs et dans l'impossibilité de comprendre ce qu'il disait. S'il interprétait correctement le petit sourire d'Hermione, elle s'en était rendue compte et en était grandement amusée, mais Regulus était tout aussi incapable de lui en vouloir que de se concentrer sur ce qu'il se passait autour de lui. Il lui glissa une alliance au doigt d'un mouvement machinal, la laissa se saisir de sa main lorsqu'il oublia de la tendre pour qu'elle effectue le même geste sans jamais détacher ses yeux de son visage car s'il laissait vagabonder son regard ailleurs… Regulus déglutit discrètement.

Il y avait bien longtemps qu'il s'était rendu compte que sa meilleure amie était une fille, puis une femme. Même lorsqu'il l'avait rejoint dans la salle de jeux, à neuf ans, il avait eu une conscience aigüe de leurs doigts entrelacés. Il l'avait vue grandir et avait noté les changements, de son physique comme de sa personnalité. Il n'avait cependant pas réalisé qu'il pouvait être attiré par elle, physiquement attiré, jusqu'à ce qu'elle l'embrasse dans le couloir du manoir Rosier lors du bal de printemps. Cela n'avait été qu'un bref contact entre leurs lèvres mais Regulus avait eu une sorte d'illumination, qu'il avait parfaitement réussi à ignorer jusqu'à ce qu'elle l'embrasse, vraiment cette fois-ci, entre deux cours de magie dans un couloir de Poudlard. Parce que son cerveau avait décidé à ce moment-là de s'éteindre et que son corps et son instinct avaient pris le relais pour rendre le baiser avec la même ardeur et qu'il en avait été terrifié. Il ne voulait pas blesser son amie, il ne voulait pas rendre leur mariage de convenance difficile parce qu'il aurait envie de plus. Il voulait la respecter et sa robe de mariée lui donnait des idées qui n'étaient pas du tout respectables.

Ʀɧ

Le vin d'honneur qui suivit la cérémonie se révéla d'un ennui mortel pour les jeunes mariés. Ils n'avaient pas le droit de se toucher, à peine de se parler, Hermione n'était autorisée à boire que de l'eau et Regulus mourait de faim. Discrètement, il avait une ou deux fois échangé sa coupe de vin avec sa femme pour éviter de terminer la soirée sous la table et le petit sourire de reconnaissance qu'elle lui avait adressé lui disait qu'elle s'ennuyait autant que lui.

Le dîner ne fut guère plus intéressant. Les discours pompeux se succédèrent, les félicitations offertes de manière plus ou moins sincère, les plats tous plus sophistiqués les uns que les autres… Hermione avait mal aux joues à force de devoir sourire tout le temps pour montrer à quel point elle était heureuse et épanouie. Le seul réel sourire qu'elle eut fut en croisant le regard noir d'Antonin Dolohov. Elle était sauvée d'un mariage désastreux en sa compagnie, Regulus ne prendrait pas la marque, ils avaient donc atteint leur objectif. Elle se demanda brièvement quel serait leur nouveau but mais n'eut pas le temps de s'appesantir sur la question. Le gâteau demandait à être coupé et selon la tradition centenaire, Hermione devait servir une part à son mari pour lui prouver sa dévotion. La jeune femme hésita à faire quelque chose d'inapproprié, comme le laisser se débrouiller ou inverser les rôles, mais la vision de Walburga Black lui coupa l'envie de se faire remarquer négativement. La vieille sorcière était visiblement furieuse de les voir mariés et le meilleur moyen de la faire enrager serait d'afficher clairement leurs sentiments fictifs devant tout le monde. La jeune mariée prit donc la part de gâteau et au lieu de la donner à Regulus, elle en préleva un morceau et le lui mit directement dans la bouche. Le regard qu'il lui lança était loin d'être innocent et Hermione se mordit légèrement la lèvre en sentant son ventre se contracter.

Ʀɧ

Regulus s'avachit contre le dossier de la calèche qui les emmenait loin du lieu de réception. Il n'avait cessé d'entendre Andromeda lui raconter que son mariage avait été le plus beau jour de sa vie et il était un peu déçu d'avoir trouvé sa propre journée absolument atroce. Il avait mal aux jambes, était fatigué et avait mal à la tête. Il ne s'était pas amusé, ne connaissait pas la moitié des invités et avait pu adresser à peine deux mots à Hermione, laquelle était à présent étalée sur la banquette à côté de lui, pieds nus et les yeux fermés.

« Je suis épuisée. » Marmonna-t-elle soudain, comme si elle avait senti son regard sur elle.

Regulus sourit et émit un léger bruit d'acquiescement. Hermione se redressa, se frotta les yeux en grimaçant et lui adressa un regard fatigué.

« C'était nul, déclara-t-elle sans ambages et Regulus laissa échapper un éclat de rire surpris. Non mais c'est vrai ! Andromeda nous a toujours dit que son mariage avait été merveilleux et j'ai trouvé le nôtre tout pourri. »

L'ancien Serpentard senti son cœur rater un battement. Comment avait-il pu ne pas le voir plus tôt ? Il prit une seconde pour bénir toutes les divinités qui avaient mis Hermione sur sa route. Ils pensaient et ressentaient de la même manière, s'amusaient des mêmes choses et même leurs disputes étaient toujours fondées sur de vrais arguments et ne les laissaient jamais fâchés bien longtemps. Il réalisa qu'il était amoureux de sa meilleure amie, probablement depuis un bon moment, et l'idée le frappa comme un coup de massue assénée par un troll des montagnes.

« Reg ? Tout va bien ?

-Oui. Bien. Ça va. »

Hermione le regarda d'un air interrogatif mais il secoua la tête et la jeune femme laissa tomber. Ils restèrent silencieux jusqu'à l'arrêt de la calèche face à leur petite maison, cadeau de mariage de la part de leurs familles. Le jeune homme aida sa femme à descendre et ils pénétrèrent dans la bâtisse sans se lâcher la main. Il était étrange de penser qu'ils étaient mariés et considérés comme indépendants, même si leur présence dans la maisonnette se résumerait à une seule nuit. Ils partiraient ensuite vivre au manoir Rosier le temps que Regulus finisse ses études pour siéger au Magenmagot, Hermione ayant catégoriquement refusé de vivre sous le même toi que Walburga Black. Regulus ne le lui reprochait pas.

Ʀɧ

Hermione poussa un soupir de gratitude en découvrant la chambre et, surtout, le lit immense qui en occupait le centre. La tentation de se jeter dessus était forte mais elle résista, prenant le temps de faire le tour de la pièce. Regulus disparut dans la salle de bain adjacente et revint quelques minutes plus tard, vêtu d'un pyjama et Hermione se souvint qu'elle était incapable d'enlever sa robe sans aide. Elle se racla la gorge pour attirer l'attention de son mari et lui tourna le dos en désignant la ligne de minuscules boutons qui descendait le long de sa colonne vertébrale.

Regulus s'approcha doucement, écarta les cheveux qu'Hermione avait libérés de leurs multiples épingles et s'attela à défaire chaque bouton un par un. Il essaya d'ignorer les frissons qui parcouraient la peau de sa femme chaque fois qu'il l'effleurait mais ne put s'empêcher de tracer la courbe de son dos du bout des doigts en une caresse légère. Une fois la robe ouverte jusqu'à la taille, il se pencha doucement jusqu'à poser ses lèvres dans le creux de la nuque avant de s'obliger à s'écarter. Il ne dit pas un mot, ne fit pas un geste lorsqu'elle passa devant lui pour aller se changer, se contentant de la suivre du regard. Il s'estimait chanceux d'avoir épousé une femme qu'il respectait et qu'il estimait, mais Regulus avait aussi conscience que tous les deux n'avaient que dix-huit ans et qu'ils allaient devoir apprendre à construire une relation dont les étapes n'avaient pas été agencées dans le bon ordre.

Un soupir lui échappa lorsqu'il se glissa entre les draps frais. La journée avait été éprouvante pour les deux amis et si son esprit avait vagabondé une bonne partie de l'après-midi, la fatigue résultant des événements lui donnait juste envie de fermer les yeux et de dormir quarante-huit heures. Il sentit plus qu'il n'entendit Hermione s'installer dans le lit à ses côtés et sourit lorsqu'elle vint se blottir contre lui. Sans un mot, il lui déposa un baiser sur le front, éteignit les lumières et laissa le sommeil l'emporter.