BONJOUR !

Oui, on est mercredi, et voici le chapitre 14 !

Désolée pour la pause de la semaine dernière, j'avais tout prévu pour être dans les temps mais comme à chaque fois que je fais des plans, ils tombent à l'eau. Bref, ceci est l'avant dernier chapitre, j'espère qu'il vous plaira !

MERCI à Constancelcd qui a écrit la 100ème review sur cette histoire :D je ne promets pas de récompense parce que... Vous savez. Mais je suis toute émotionnée, 104 reviews sur une histoire de 15 chapitres ! Merci du fond du cœur, je vous aime fort.

BONNE LECTURE


Hermione se retourna sous les couvertures pour chercher un peu de chaleur. Le mois de septembre était exceptionnellement froid et même le feu ronflant dans la cheminée peinait à chauffer la chambre. Elle se colla contre Regulus et sourit en sentant ce dernier la serrer contre lui dans son sommeil. Les derniers mois avaient été éprouvants pour le jeune homme, entre la formation pour le Magenmagot et la guerre qui devenait de plus en plus violente, et le sorcier était épuisé. Une semaine auparavant, il était rentré légèrement blessé et extrêmement choqué par l'attaque qui avait eu lieu sur le Chemin de Traverse et Hermione avait eu beaucoup de mal à le calmer suffisamment pour pouvoir le soigner. Regulus lui avait demandé de l'épouser en boucle jusqu'à ce que la jeune femme lui fasse remarquer qu'ils étaient déjà mariés, et le sorcier ne l'avait plus lâchée du regard pendant plusieurs heures. Lorsqu'il s'était finalement endormi, Hermione était allée se réfugier dans les bras de son grand frère pour pleurer et évacuer la tension.

Ce matin-là, cependant, Regulus et elle allaient bien. Ils n'avaient rien de prévu avant dix heures et la sorcière avait l'intention de s'octroyer une grasse matinée bien méritée, et tant pis pour le petit-déjeuner familial. Elle se pelotonna un peu plus contre son mari et poussa un soupir de contentement en sentant ce dernier lui déposer un léger baiser sur la nuque. La jeune femme se retourna pour l'embrasser correctement et sourit en constatant qu'il avait encore les yeux fermés. Être toujours à moitié endormi n'empêcha cependant pas Regulus de ramener sa femme contre lui pour approfondir le baiser.

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Lorsque la porte du bureau claqua, Hermione leva la tête pour faire part de son agacement au nouveau venu. Elle détestait les bruits soudains lorsqu'elle travaillait et Regulus avait suffisamment de mal à se concentrer sur la législation sorcière sans qu'on ne lui rajoute des distractions. Cependant, l'expression sur le visage de son frère la fit taire et se lever pour fermer doucement la porte derrière lui et jeter quelques sorts de confidentialité.

« Que se passe-t-il ? » demanda Regulus en posant sa plume.

Il était presque soulagé d'être interrompu dans son travail, malgré les nouvelles qu'il prévoyait mauvaises. Evan ouvrit la bouche pour répondre et la referma brusquement en avisant la tenue de sa sœur.

« Qu'est-ce que c'est que cet accoutrement ?

-Cela s'appelle un pantalon, très cher. »

Hermione se contenta de hausser un sourcil devant la mine ahurie du sorcier et croisa les bras sur sa poitrine. Elle s'était suffisamment disputée avec Regulus à ce propos et ne comptait pas réitérer l'expérience avec son frère, d'autant plus que le vêtement était extrêmement confortable en plus d'être pratique.

« Nous n'allons pas revenir là-dessus, soupira Regulus en retirant les lunettes à fine monture métallique qu'il portait pour travailler. Que se passe-t-il ? »

Hermione lui adressa un sourire reconnaissant et Evan pinça les lèvres dans une attitude clairement désapprobatrice avant de fermer les yeux et de prendre une longue inspiration par le nez.

« Nous avons un problème avec la prophétie, déclara-t-il.

-Quel genre de problème ?

-Elle a explosé. »

Hermione regarda son grand frère comme si une deuxième tête lui avait poussé dans la nuit et qu'elle venait seulement de s'en rendre compte.

« Comment ? Pourquoi ? »

Evan grimaça et se frotta les yeux avant de se laisser tomber dans un fauteuil, visiblement exténué.

« Pour ce qui est du comment, je dirais… magie ? Quant au pourquoi, Dumbledore pense que c'est lié à notre travail sur les horcruxes. Il dit que quelque chose a dû changer suffisamment l'écoulement du temps pour perturber la magie mais il ne sait pas quoi, seulement que pour le moment, ça joue en notre faveur. Mais il a aussi l'impression qu'il ne nous reste plus beaucoup de temps pour terminer la guerre. »

Regulus hocha la tête. La disparition de la prophétie leur donnait un léger répit, mais jouer sur la longueur n'était pas une bonne idée pour autant. Le Seigneur des Ténèbres était capable de créer un autre horcruxe dans l'intervalle, qui rendrait caduc tout leur travail déjà effectué. Il leur fallait lancer le plan pour récupérer le dernier objet maudit et mettre fin à la guerre sans tarder, avant que d'autres morts viennent peser sur leurs consciences.

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Hermione était assise dans son fauteuil, le dos encore plus raide que d'habitude et le visage figé. Elle n'avait pas touché à son thé, se contentant de regarder Bellatrix et Narcissa siroter le leur en comparant les mérites de leurs maris respectifs. L'ancienne Serdaigle aurait aimé que ces comparaisons s'en tiennent au strict minimum, mais elle avait droit depuis plusieurs minutes à une explication détaillée de Bellatrix concernant les prouesses sexuelles de son époux, qu'elle s'efforçait de ne pas écouter. Elle n'avait définitivement pas besoin de ces images-là. Narcissa lui adressa discrètement un petit sourire compréhensif que l'ancienne Serdaigle lui rendit sans grande conviction. Pour une raison qui lui échappait totalement, la sorcière blonde semblait l'apprécier. C'était à son initiative que le thé avait lieu toutes les semaines et si Hermione avait conscience de l'opportunité de rêve que cela représentait pour leur quête, elle ne passait pas de bons moments pour autant. Quelque part, elle ne pouvait s'empêcher de se demander comment Narcissa réagirait s'ils parvenaient à faire tomber le Seigneur des Ténèbres. Quand ils y parviendraient.

Bellatrix finit par porter sa tasse de thé à ses lèvres et Hermione retint un soupir de soulagement. Le jeu touchait à sa fin. Le véritasérum allait faire effet rapidement et il ne leur resterait plus qu'à modifier les souvenirs de la sorcière, aller récupérer l'horcruxe, détruire tous les objets et enfin, tuer Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom. Un jeu d'enfant.

La sorcière se leva lorsque le stupefix atteignit Narcissa dans le dos. Bellatrix avait été immobilisée et fulminait de rage, incapable de se défaire du sort lancé par Regulus. Hermione sortit lorsque la litanie de questions commença. Elle ne souhaitait pas spécialement croiser Rogue et moins elle en savait, moins elle était en danger, même si le fait de se retrouver de nouveau mise à l'écart lui donnait envie de frapper sur quelque chose. Si elle avait croisé le sorcier auto-proclamé Seigneur Noir à l'instant, ils auraient sans doute gagné la guerre. Mais puisque son frère et son époux persistaient à ne pas vouloir l'impliquer, elle se contenterait de déambuler en pantalon pour le mois à venir. Peut-être même qu'elle demanderait à Andromeda de l'emmener faire du shopping côté moldus.

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Hermione soupira en regardant son mari dormir, la tête enfoncée dans son oreiller. Elle se demandait parfois comment il pouvait respirer mais le mouvement régulier de sa cage thoracique prouvait qu'il n'avait pas encore réussi à s'étouffer dans son sommeil.

La sorcière renonça à le toucher, consciente de ne pas pouvoir risquer son réveil. Elle ne voulait même pas penser à ce qu'il allait ressentir en se rendant compte de son départ et de la dispute qui allait inévitablement exploser lorsqu'il la retrouverait, mais elle refusait de se retrouver coincée au manoir le jour où ils avaient décidé de se battre. Retenant un nouveau soupir, la jeune femme saisit sa cape et sortit de la chambre sans un bruit. Le bruit de ses pas, étouffé par les épais tapis qui ornaient le sol du couloir, était presque imperceptible, pourtant, elle ne reprit sa respiration qu'une fois arrivée en bas de l'escalier.

« Hermione. »

La sorcière sursauta si violemment qu'elle eut nettement l'impression d'avoir décollé du sol et se retourna pour faire face à son père. Celui-ci jeta un coup d'œil agacé au pantalon large en tissu soyeux qu'elle avait décidé de porter ce jour-là mais ne fit aucun commentaire, se contentant de lui indiquer la porte du petit salon d'un geste. Le regard qu'Elias posait sur sa fille n'exprimait rien, et Hermione se prit à lui envier ses années d'entraînement à l'occlumencie.

« Que dois-je dire à ton époux lorsqu'il se réveillera ? »

La jeune femme regarda son père, bouche-bée.

« Je ne suis pas idiot, Hermione. Si Regulus savait que tu partais, il t'aurait accompagnée à la porte. »

Hermione pinça les lèvres devant la justesse de la réflexion.

« Rien, répondit-elle dans un soupir. Il saura où je suis.

-Pourquoi ne pas l'attendre, dans ce cas ?

-Parce que si je l'attends, il ne me laissera pas partir. »

La sorcière se mordit légèrement la lèvre, agacée d'avoir laissé échapper cette information. Bien sûr, son père n'avait pas le pouvoir de lui interdire quoi que ce soit maintenant qu'elle était mariée mais il restait son père. Elle n'était pas certaine d'arriver à lui désobéir s'il lui ordonnait de rester au manoir jusqu'au réveil de Regulus.

À sa grande surprise, cependant, Elias Rosier se contenta de hocher la tête d'un air sérieux et de la raccompagner jusqu'à l'entrée. Il lui attacha sa cape autour du cou et Hermione se sentit soudainement toute petite, comme lorsqu'elle avait cinq ans et que son père venait discrètement la voir dans sa chambre pour lui changer les idées avant un événement mondain quelconque. Il y avait bien longtemps qu'ils n'avaient plus pris le temps de discuter tous les deux et l'émotion lui noua la gorge.

« Père ?

-Soit prudente, ma petite rose. »

Hermione hocha la tête sans un mot et sortit dans l'air frais de la nuit. L'aube ne se lèverait pas avant encore une heure et elle ne perdit pas de temps pour transplaner à Pré-au-Lard, avant de se diriger d'un pas vif vers le château qu'elle apercevait plus loin. Elle aurait pu apparaître juste devant le portail, mais la solitude, le froid et le silence lui firent du bien. Elle comprenait que Regulus ne veuille pas la voir sur le champ de bataille mais elle ne pouvait, ni ne voulait, faire autrement. Le profond sentiment de malaise qu'elle éprouvait chaque fois que son époux évoquait l'idée de la mettre à l'écart n'était pas seulement dû à son agacement d'être traitée comme une enfant. Elle savait reconnaître un avertissement quand elle en recevait un, et si personne d'autre n'était décidé à lui faire confiance, elle se débrouillerait par elle-même.