Bonjour :D

Oui, oui, je suis vivante et vous ne rêvez pas, le dernier chapitre de cette histoire est enfin arrivé (mieux vaut tard que jamais).

N'oubliez pas qu'il y aura un épilogue !

Bonne lecture :)


Hermione se présenta aux portes du château et fut accueillie par le directeur en personne. Albus Dumbledore haussa un sourcil interrogateur et la jeune femme soupira d'agacement.

« Je sais, dit-elle, vous ne m'attendiez pas, mais que voulez-vous ? Quand j'ai une idée derrière la tête…

-Regulus semblait penser que vous resteriez au manoir, très chère. Mais ne vous méprenez pas, je suis ravi de vous voir.

-Regulus est mon époux, pas mon maître. Cela dit, attendez-vous à le voir arriver complètement furieux. »

Le vieux sorcier sourit d'un air amusé et guida la sorcière jusqu'à la salle de réunion où d'autres personnes attendaient déjà, penchées sur une carte du château et du parc qui l'entourait. Protéger Poudlard et en faire leur base requérait un certain nombre d'aménagements et de sortilèges, des rituels et beaucoup de puissance. Par conséquent, toutes les baguettes volontaires étaient les bienvenues.

Ʀɧ

Dire que Regulus n'avait pas été heureux en constatant la disparition de sa femme était un euphémisme. Le jeune homme était tellement furieux que sa magie avait explosé autour de lui, réduisant un certain nombre de fenêtres à l'était de poudre de verre. Elias Rosier les répara sans un mot, d'un simple mouvement de baguette, avant de poser un regard pensif sur son gendre.

D'un geste, il indiqua au jeune homme de prendre place sur le fauteuil qui faisait face au sien et demanda du thé aux elfes. Regulus ouvrit la bouche pour protester, mais le regard qu'il reçut l'en empêcha et il consentit à s'asseoir.

« Regulus, dites-moi. Êtes-vous en colère contre Hermione parce qu'elle est partie ou parce qu'elle ne vous a pas attendu ? »

Regulus se concentra sur sa tasse de thé et se força à respirer profondément pour apaiser sa magie. Il se sentait bouillonner et n'était pas certain de comprendre l'origine de sa colère.

« Elle se met en danger », finit-il par répondre.

Elias haussa un sourcil.

« Et ce n'est pas votre cas ?

-Ce n'est pas pareil.

-Je pense que si, jeune homme. Vous lui reprochez de vouloir se battre pour défendre ses convictions alors que vous faites exactement la même chose. »

Regulus regarda son beau-père d'un air interloqué, et ce dernier s'autorisa un léger rictus moqueur.

« Vous pensez vraiment que vous, mon fils et ma fille, pouvez fomenter des plans pour le monde magique sous mon toit sans que je ne sois au courant ?

-Je…

-Vous vous battez pour protéger Hermione, et elle se bat pour protéger tous les autres. Comment pensez-vous qu'elle vivrait le fait de rester enfermée, sans pouvoir intervenir, pendant que la dernière bataille se déroule ? Que se passerait-il si vous reveniez blessé ou, pire, si vous ne reveniez pas ?

- Et que se passera-t-il pour moi si elle ne revient pas ? » demanda Regulus en reportant son regard sur son thé.

Elias afficha un sourire faussement joyeux.

« Vous allez tous les deux revenir et faire cet enfant dont ma femme me rebat les oreilles depuis votre mariage.

-Monsieur ! s'exclama Regulus en manquant de renverser sa tasse. Hermione et moi sommes trop jeunes pour avoir un enfant maintenant.

-Les Malfoy ont déjà un fils, fit remarquer Elias.

-Et regardez ce que ça a donné pour le prénom ? Pauvre enfant. »

Regulus se leva en secouant la tête pour couper court à la discussion. Il comprenait le point de vue de son beau-père mais n'avait que trop tardé à partir, et rejoindre sa femme pour s'assurer qu'elle revienne effectivement avec lui était désormais sa priorité absolue.

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Hermione plongea en avant pour passer sous un sort d'une couleur violette de mauvais augure, se releva dans le même mouvement et lança un de ses propres maléfices vers un Mangemort. Elle ne savait pas lequel et, très franchement, n'était pas en position de s'en préoccuper pour le moment. Quelqu'un la heurta par derrière et elle perdit momentanément l'équilibre, chutant sur un genou tout en se retournant pour voir qui l'avait bousculée. Elle aperçut seulement une masse de cheveux blond avant que la personne ne disparaisse et se reconcentra sur des problèmes plus urgents, comme le fait que Bellatrix soit en train de se battre contre Regulus avec une férocité qui ne plut pas du tout à la jeune femme. Hermione se releva rapidement et se fraya un chemin vers le duel en essayant d'éviter les sorts perdus, les corps qui la heurtaient, amis comme ennemis. Elle vit Regulus tomber en arrière et son cœur se contracta dans sa poitrine. Une sorte de rugissement emplit ses oreilles, bloquant tous les autres sons et son regard se fixa sur la scène devant elle : Bellatrix avançait vers son cousin, un large sourire fou sur les lèvres, la baguette levée. Regulus était allongé sur le sol de pierre, un bras serré contre sa poitrine et visiblement cassé, sa baguette nulle part en vue. Une plaie sur son front suintait de sang et sa respiration semblait erratique, comme si quelque chose l'empêchait de prendre de trop grandes inspirations. Bellatrix leva sa baguette et Hermione entendit quelqu'un hurler. Quelque chose claqua en elle, comme un élastique trop tendu qui romprait enfin après avoir tenté de résister trop longtemps. Son souffle lui revint et elle réalisa que le hurlement venait d'elle.

Elle réussit enfin à se dégager et lança le maléfice le plus puissant de sa connaissance qui ne soit aucun impardonnable en direction de la sorcière folle qui menaçait son mari. Bellatrix para in extremis et Hermione n'attendit pas de savoir si son adversaire comptait répondre avant d'en lancer un deuxième, puis un troisième. Elle laissa enfin libre court à toute la rage qui l'habitait depuis le début de la guerre. Elle laissa sortir la frustration de toutes les fois où elle avait dû rester en arrière et regarder son époux et son frère partir se battre. Elle transforma l'inquiétude et la peur en puissance et combattit pour protéger ce qu'elle s'était battue pour obtenir.

Bellatrix perdit son sourire et lança ses sorts avec plus de conviction et de brusquerie, mais Hermione s'adapta. Elle lança un stupefix aussitôt suivi d'un expelliarmus et si la sorcière para le premier, le deuxième la heurta avec tellement de puissance qu'elle recula de trois pas malgré un protego jeté à la hâte. Hermione lui adressa un rictus méprisant.

« Pas mon mari, sale garce. »

Le dernier sortilège envoya la mangemort voler contre un mur.

Elle ne se releva pas.

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Hermione regarda le seigneur des ténèbres auto-proclamé s'effondrer, et se fit la réflexion qu'une fois mort, il était un cadavre comme les autres. Albus Dumbledore le regardait avec tristesse, et elle était convaincue qu'il ne célèbrerait pas sa mort. La libération de l'Angleterre, oui, mais pas le fait d'avoir ôté une vie.

La sorcière sentit soudain une pression sur ses tempes, aussitôt suivie d'un grand souffle et d'une sensation de vide. Quelque chose qui avait été en elle jusque-là venait de disparaitre.

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Hermione était assise dans un fauteuil en velours bleu nuit, devant un feu crépitant. Elle n'était pas sûre de la manière dont elle était arrivée jusque-là. Elle se tenait droite, les yeux fixés sur le feu, les mains sagement croisées sur ses genoux, en silence.

Regulus entra dans la pièce, soupira, et vint s'agenouiller précautionneusement devant elle, attentif à ne pas tirer sur les muscles de ses côtes encore douloureux. Il posa gentiment ses mains sur celles de sa femme et n'obtint comme réaction qu'un infime tressaillement.

« Hermione », murmura-t-il pour attirer son attention.

La jeune femme se contenta de fixer le feu sans répondre et Regulus soupira.

« Hermione, répéta-t-il. Tu ne pouvais pas sauver tout le monde. »

La sorcière recula brusquement, comme s'il l'avait frappée, mais le jeune homme resserra son emprise sur ses mains. Il attendit patiemment, silencieusement, sans bouger.

« Elle m'a sauvée la vie », murmura finalement Hermione, la gorge serrée.

Elle prit une courte inspiration, parce qu'en prendre une grande était douloureux. Elle avait l'impression que son cœur et ses poumons étaient contractés et ne pourraient plus jamais se déplier.

« Je sais, répondit Regulus en lui serrant légèrement les mains. Mais tu ne l'as pas vue et tu étais occupée à te battre contre Bellatrix après. Tu n'aurais rien pu faire, Hermione. »

Hermione hocha la tête et sentit une larme rouler sur sa joue, puis une deuxième et bientôt un flot incessant. Regulus se redressa pour la prendre dans ses bras, sans ajouter un mot.

« Que va devenir Draco ? Son père est en prison et sa mère est morte. »

Regulus recula légèrement pour observer sa femme. C'était une question légitime, qu'il s'était déjà posé mais qu'il n'avait pas voulu aborder tout de suite avec elle. Il avait cependant une idée, et il était presque certain qu'elle serait d'accord. Ce serait leur participation à la reconstruction du monde sorcier.

Hermione approuva l'idée de son mari sans hésitation, et ne l'en aima que plus.