- MON SORCIER BIEN-AIMÉ -


Disclamer : la plupart des lieux et personnages viennent de l'univers créé par J.K Rowling.

Je dois également beaucoup à mes relecteurs : Monsieur Alixe, Fenice et Calimera


Résumé de la semaine : Quand un Auror, Serpentard, bougon, la quarantaine et bourrés de préjugés, doit former le célèbre Harry Potter, finie la routine ! Enquêtes et surprises, apprentissage et remise en cause, qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille ? - MAJ CHQ MERCREDI -


XXIII : Famille et épouvantard

Le samedi suivant, je devais présenter Christina à ma sœur et sa famille. A mesure que se rapprochait cette échéance, je regrettai d'y avoir souscrit.

Je n'avais pas parlé à Christina de ma catastrophique entrevue avec mes parents. Il serait toujours temps de le faire si le dîner avec Gwen se passait bien. Dans le cas contraire, ce ne serait pas nécessaire d'en rajouter une couche.

Comme notre soirée devait se passer dans mon appartement, j'avais bien sûr décidé de mettre une robe sorcière. Par contre, Christina ne pensait pas qu'il serait judicieux d'en faire autant.

"J'aurais l'air de vouloir cacher ma qualité de Moldue. Cela n'a pas de sens. Je n'ai pas honte de ce que je suis.

- Mais quand tu sors avec moi, tu acceptes bien de mettre une robe sorcière !

- Parce que le fait que tu fréquentes une Moldue ne regarde pas les autres. Mais là, c'est de ta famille dont il s'agit."

Elle ne voulut pas en démordre. Finalement, nous tombâmes d'accord sur une jupe longue et un pull pas trop ajusté. Elle aurait ainsi la même silhouette que si elle était en robe, mais sans renier sa nature.

En fin de compte, quand Gwen, Léopold et leurs enfants émergèrent de ma cheminée, ils étaient tous habillés en moldus car ils arrivaient directement de King's Cross. Cependant, Gwen et Léopold, mirent fin rapidement à la métamorphose de leurs vêtements et de ceux d'Octave. Seul Titus resta comme il était, ayant revêtu ses jeans et son pull dans le train, comme tous les autres élèves.

Je fis rapidement les présentations, et proposai un apéritif. Je commençai par interroger Titus sur son voyage et son trimestre. Pendant que mon neveu parlait, je notai que Gwen et Christina se regardaient par en-dessous avec une intense et mutuelle curiosité.

Sans doute Christina était-elle avide de connaître ma famille. Quant à ma sœur, elle devait confronter ma compagne à l'image qu'elle se faisait de mes conquêtes. Eh bien non ! Je ne me jette pas sur des tendrons ayant vingt ans de moins que moi et présentant plus de poitrine que de cervelle.

Une fois passés à table, j'orientai la conversation sur l'astronomie, car si l'approche de Christina différait de la nôtre, nous avions suffisamment de points communs pour avoir une conversation cohérente sur le sujet. Cela nous amena jusqu'au plat de résistance. Gwen finit par demander à Christina si elle travaillait et cette dernière commença à expliquer son métier. Ma sœur parut très impressionnée d'apprendre que le collier et la bague que Christina portait étaient de sa production. Il faut dire que malgré leur apparente simplicité, ils étaient à la fois originaux et élégants.

A ce moment, mes neveux parurent trouver le temps long, et leurs chamailleries devinrent un peu pénibles. Je cherchais désespérément comment les occuper quand Christina annonça qu'elle leur avait apporté un petit cadeau moldu. Titus fut tout de suite très intéressé, alors qu'Octave parut nettement dubitatif.

C'était une boîte qui contenait une quantité de petites formes en plastique. Ces modules pouvaient s'emboîter les uns dans les autres et former un bateau de pirate assez complexe si on en croyait la photo qui ornait la notice. Christina leur expliqua qu'il fallait suivre le plan de montage pour parvenir au résultat escompté.

L'aîné de mes neveux surmonta poliment la déception de ne pas recevoir un jouet plus proche de ceux que nous avions découverts l'année précédente, et commença à examiner le mode d'emploi. Christina nous rejoignit à table, et s'enquit à son tour de ce que faisaient ma sœur et son mari. Alors que Léopold lui décrivait ses fonctions dans la distillerie familiale, je vis Gwen jeter de fréquents coups d'œil vers ses fils qui commencèrent par se disputer à voix basse un petit moment avant de trouver une organisation satisfaisante. Ensuite on ne les a plus entendus.

La conversation finit par rouler sur l'attaque de Pré-au-Lard.

"William m'a dit que vous étiez là-bas quand c'est arrivé. Quelle horreur ! dit Gwen à Christina.

- Ce n'est effectivement pas une expérience agréable. Mais les Détraqueurs ne se sont pas approchés trop près de l'endroit où j'étais, d'après ce que j'ai compris. Quelqu'un a prétendu en avoir vu un par la fenêtre, mais je ne suis pas sûre que ce soit vrai.

- Tu les as vus de près, toi, William? me demanda Gwen.

- Bien sûr. On est allés à leur rencontre pour tenter de les contenir en dehors du village.

- En tout cas, pour ce genre de situation, je suis contente que tu sois en équipe avec Harry Potter."

Je m'abstins de lui apprendre que le Survivant était plutôt un boulet dans ce genre de situation. Christina, à qui j'avais tout raconté ne pipa mot, elle non plus.

"Enfin, Harry Potter ou pas, tout le monde s'en est plutôt bien tiré, dis-je. On a des entraînements réguliers, tu sais.

- Mais je suppose que c'est différent quand on se retrouve en situation. Tu en avais déjà rencontré ?

- Oui, j'étais allé voir des prisonniers une ou deux fois à Azkaban, il y a quelques années. Et j'ai fait des rondes à Pré-au-Lard, l'année où Sirius Black cherchait à tuer Potter. On les croisait, parfois.

- J'ai du mal à croire que Sirius Black ait trahi les Potter. Il était vraiment charmant quand nous étions à Poudlard. Et il semblait si proche de James Potter et d'Evans.

- Vous avez connu les parents de ce garçon ? demanda Christina.

- Oui, nous étions de la même année. Nous avions certains cours en commun.

- A ce propos, j'ai récemment rencontré un de tes camarades de maison, lui dis-je. Rogue, ça te dit quelque chose ?

- Le professeur de potions de Titus ? Remarque, lui, cela m'aurait moins étonné de le savoir Mangemort et responsable de la mort des Potter. Mais j'ai lu dans la Gazette qu'il avait été blessé à la Bataille du Survivant. Tu dis que tu l'as rencontré... Dans quelles circonstances ?

- Il nous a donné un coup de main pour une enquête. Par contre, certaines choses ne changent pas, lui et Potter junior ne peuvent pas s'encadrer. C'est assez réjouissant. Ils s'envoient des piques à longueur de conversation.

- Tu veux parler du type grincheux qui surveillait la distribution des potions, s'enquit Christina.

- Oui, celui avec les cheveux sales.

- Tu trouves cela réjouissant ! Moi je l'ai trouvé plutôt désagréable avec ton partenaire.

- Ne me dit pas qu'il se venge de ce que James Potter lui a fait subir dans le temps, dit Gwen, horrifiée.

- Ça en a tout l'air, si. Le petit Potter a dû en baver quand il était élève. Mais maintenant, il ne se défend pas trop mal. Et puis n'exagérons rien. Il n'est pas si vache que ça, le Rogue. C'est rien à côté de ce que peut balancer Malefoy junior.

- Malefoy junior ? demanda Léopold.

- Oui, le fils de Lucius Malefoy est Auror.

- Comment une telle chose a-t-elle pu se produire, s'étonna-t-il.

- Il a su choisir le bon camp au bon moment. Mais entre lui et Potter, ça a été comme entre Rogue et Potter senior : une haine immédiate et intégrale.

- Et ça aussi, tu trouves ça réjouissant ? demanda Christina, légèrement grinçante.

- Non, lui, c'est une vraie hyène. Rogue est charmant, en comparaison.

- J'aurai pensé qu'on laisserait ton coéquipier tranquille, vu ce qu'il a fait, fit remarquer Christina.

- Il n'aime pas qu'on lui rappelle son statut de héros, et il fait son possible pour paraître normal. Il ne peut pas se plaindre qu'on le traite comme tel, expliquai-je.

- C'est vrai, se rappela Christina. Il avait l'air tellement gêné quand on lui a demandé un autographe, dans le pub, la première fois que je l'ai rencontré.

- Et encore, le pire, c'est quand les filles se mettent à le draguer. Il y en a qui se jettent presque sur lui dans la rue. Je suis régulièrement obligé d'aller l'aider à s'en dépêtrer.

- Cela doit beaucoup t'embêter, fit sarcastiquement Christina.

- Ce genre de filles ne m'intéresse pas du tout, surtout depuis que je te connais, ma chérie", précisai-je considérant que ce n'était pas le moment qu'elle ne me fasse une scène de jalousie.

"Tu ne m'as pas dit qu'il avait une petite amie ? demanda Gwen. Celle qui était venu te voir à l'hôpital.

- Tu es allé à l'hôpital ? demanda vivement Christina.

- Oui, euh… Ce n'était pas grand chose et c'était trop compliqué à expliquer à l'époque, lui répondis-je. Effectivement, me tournai-je vers Gwen, il est toujours avec elle. D'ailleurs la dernière fois que je l'ai vue, elle a mis le feu à la robe d'une admiratrice trop entreprenante.

- Mon dieu, comment s'y est-elle prise ? interrogea Christina.

- C'est un sort très facile à réaliser.

- Et on a le droit ! s'exclama Christina.

- Ce n'est pas très grave, mais ce n'est pas vraiment permis, non. Mais pas de chance pour la greluche, les deux Aurors qui en ont été témoins n'avaient aucunement l'intention de se fâcher avec la contrevenante."

Léopold semblait très amusé par l'anecdote et Gwen avait du mal à ne pas sourire.

"Cela fait plaisir de constater qu'un jeune homme qui a l'embarras du choix choisisse une jeune fille énergique, et pas une potiche, constata-t-elle.

- Vu le caractère décidé de la demoiselle, je ne suis pas certain qu'il ait choisi. Disons qu'il a été très bien choisi car ils vont effectivement très bien ensemble.

- Il n'est pas sorti avec une chanteuse dans le temps ? se rappela Gwen.

- Cet article était bidon. Ses copains en rigolent encore.

- Vous avez de la presse à sensation, chez vous ? demanda Christina.

- Oui, nous avons quelques publications qui se focalisent sur les personnes connues et les racontars, l'informai-je.

- Les plus connus sont Sorcière-hebdo et Le Chicanneur, compléta Léopold.

- Je suppose que Harry Potter en fait régulièrement les frais, conjectura tristement Christina.

- Aussi étonnant que cela puisse paraître, on en parle très peu dans les journaux, démentit Gwen.

- Il doit avoir trouvé le moyen de les tenir à distance, présuma finement Léopold."

Quand je servis le dessert, nous rappelâmes les garçons, mais ils ne voulurent pas abandonner leur jeu. Finalement, Léopold suggéra de leur porter leur part de gâteau et de les laisser tranquilles. Gwen fit une petite grimace devant cette entorse au savoir-vivre, mais y souscrivit quand même, à la grande joie de ses enfants.

Ils revinrent vers nous en fin de soirée pour nous montrer le fruit de leurs efforts. C'était un galion de quarante centimètres de long, qui avait fière allure. A cet instant, Gwen regarda l'heure :

"Mais il est plus de dix heures ! Il est temps de coucher les enfants.

- Maman, je peux rester là ? demanda Titus.

- Oui, si ton oncle veut bien.

- Pas de problème, répondis-je.

- Octave, va mettre ta cape, continua Gwen.

- Moi aussi je veux rester ! C'est toujours Titus qui s'amuse, regimba le gamin.

- Octave, pas de caprice ! lui intima sa mère.

- Pourquoi Octave ne reste pas ? demanda Titus.

- Parce que ton oncle ne l'a pas invité", rétorqua Gwen.

Alors que le mouflet se tournait vers moi d'un air suppliant, Christina intervint :

"On peut bien les garder tous les deux, non, William ?

- C'est une bonne idée, approuva Léopold. On pourra dormir demain matin", ajouta-t-il en direction de sa femme.

Et moi, on ne me demande pas ce que j'en pense ?

"Si tout le monde est d'accord, capitula ma sœur. Vous avez intérêt à être sages tous les deux, dit-elle fermement à ses fils.

- Ne vous en faites pas, la rassura Christina, j'ai l'habitude, avec mes neveux."

Gwen fit encore quelques recommandations à ses enfants avant de me remercier pour l'excellente soirée qu'elle avait passée et assurer Christina qu'elle serait ravie de la revoir. Léopold nous salua à son tour et ils partirent.

Je dis à Christina que j'allais ranger la cuisine, et la laissai se débrouiller avec les gosses. En soi, cela ne m'ennuyait pas trop qu'Octave soit resté, je faisais confiance à Christina pour s'en occuper. J'aurai bien aimé cependant qu'on me demande mon avis. C'était chez moi, après tout.

J'avais terminé la vaisselle et je donnai un dernier coup de baguette à la cuisine, quand Christina vint me demander où allait coucher Octave. C'était bien le temps d'y penser !

Je suis retourné au salon. Mes deux neveux étaient déjà en pyjama. Celui du cadet était un peu grand pour lui. Il devait appartenir à son grand frère. A l'aide de ma baguette, je rapprochai deux fauteuils et les métamorphosai en lit de camp. Je sortis ensuite des draps de mon placard pour en garnir le canapé et le lit d'appoint. Puis je retournai nettoyer ma cuisine.

Cinq minutes plus tard, les garçons vinrent me souhaiter bonne nuit. Christina les coucha et je passai dans la salle de bain puis dans ma chambre. Quand Christina m'y rejoignit, elle me demanda :

"Quelque chose ne va pas ?

- Tu crois que c'est une bonne idée de les avoir gardés tous les deux ?

- Tu n'étais pas d'accord ? demanda-t-elle surprise.

- Vous avez tout décidé avant que je ne me sois prononcé sur la question.

- Ah, c'est pour ça que tu fais la tête !

- Je ne fais pas la tête.

- Ça y ressemble, tu sais. Ton partenaire a raison. Tu as un vrai caractère de cochon.

- C'est seulement maintenant que tu t'en rends compte ?

- Je commence seulement à faire la part entre la réserve que t'imposait ton grand secret et ce qui découle de ta personnalité profonde.

- Cela ne t'incite pas à changer d'avis à mon propos ?

- C'est ce que tu espères ?" me demanda-t-elle, acide.

Pouvais-je lui répondre que cela dépendait des jours ? Que je tenais énormément à elle, non, soyons franc, que j'étais amoureux d'elle, mais que je n'avais pour autant pas envie de me lier à ce point à une autre personne. Je ne voulais pas qu'elle puisse faire des choix à ma place et devoir rendre des comptes de chacune de mes actions. Je ne voulais pas que ses affaires envahissent mon espace personnel, que mon chez-moi devienne notre chez-nous.

Mais je ne voulais pas la perdre non plus.

"J'espère que tu me garderas dans ta vie", répondis-je le plus honnêtement possible.

Elle m'a fixé un long moment, comme si elle analysait la divergence de nos aspirations à la lueur de ma maigre réponse.

"Nous ferions mieux de dormir, finit-elle par dire. Tes neveux risquent de se lever tôt demain matin.

oO§0§Oo

Quand je me réveillai le lendemain, je sus que quelque chose n'allait pas. J'étais censé avoir deux gosses dans mon salon et une femme dans mon lit, mais mon appartement était silencieux et la place à mes côtés était vide. Je me précipitai dans la pièce principale.

Un mot était posé sur la table basse :

Nous sommes chez moi

C.

Je m'habillai rapidement et me rendis chez Christina en cheminée. Je retrouvai mes neveux dans le salon, hypnotisés par le poste de télévision. A l'écran, des humains étaient confrontés à des animaux qui me firent penser à des dragons. Christina me vit et me fit signe de ne pas parler. Elle me rejoignit dans le couloir.

"Tu veux déjeuner ? me proposa-t-elle.

- Qu'est-ce qu'ils regardent ? demandai-je.

Les programmes de télévision allaient bien au-delà de ce que les sorciers considèrent comme la limite du bon goût et de la décence. Je n'avais pas trop envie que ma sœur trouve à redire de ce que ses chérubins avaient vu sous notre surveillance.

- Un DVD. Un film en boite, tu sais. Ne t'en fais pas, Jurassic Park est un film pour toute la famille. Désolée d'être partie sans te prévenir, mais tu dormais si bien que je n'ai pas eu le cœur de te réveiller. Et comme je suis incapable de me servir de ta cuisine, je les ai amenés ici. Ils ont été contents d'avoir un bon chocolat chaud. Et toi, tu veux un café ?

- Oui, merci. Et merci d'avoir pris soin d'eux."

Elle me servit un café et nous rejoignîmes les garçons pour regarder la fin du film avec eux. C'était assez prenant comme histoire et nous passâmes un bon moment.

Ensuite, je préparai le repas de midi, puis après avoir mangé, Christina leur fit les honneurs de son ordinateur et des jeux qu'on pouvait trouver dessus. Vers dix-huit heures, je donnai le signal du départ car il était temps de ramener les enfants chez eux.

Au moment d'entrer dans la cheminée de l'atelier de joaillerie, Octave annonça :

"Maman ne veut pas que je prenne les cheminées tout seul."

Au regard de Christina, je compris qu'il avait omis ce détail lors de leur déplacement ce matin.

"Tu aurais pu le dire plus tôt, remarquai-je.

- Oh, tu sais, Maman exagère toujours !

- Bon, tu viens avec moi", ai-je soupiré.

Une fois chez moi, Titus se mit à rassembler ses affaires. Alors qu'il finissait de boucler son sac, la tête de Gwen apparut dans la cheminée.

"Je te les envoie tout de suite, lui indiquai-je.

- J'ai oublié de te dire que Octave ne prend pas les cheminées tout seul.

- Il nous l'a dit, la rassurai-je. Je te le ramène.

- Christina est là ? s'enquit-elle.

- Oui.

- Elle n'a qu'à venir avec vous. Ce ne serait pas très aimable de la laisser toute seule."

Je trouvai l'attention gentille et invitai Christina à nous suivre. Elle ferma donc la marche en portant le bateau que les garçons avaient construit. Ces derniers racontèrent leur journée à leurs parents puis Christina tenta d'expliquer de son mieux les notions de télévision, cinéma et ordinateur, tout d'abord pendant l'apéritif, puis pendant le dîner auquel ma sœur nous convia finalement. Léopold se montra très intéressé par ces techniques et leur utilisation. Ma petite joaillière finit par leur promettre de les inviter prochainement chez elle pour qu'ils puissent admirer tout cela de près.

"J'aimerais bien prendre Etude des Moldus comme option, l'année prochaine, fit Titus.

- C'est une matière officielle ? s'étonna Christina.

- Oui, mais elle n'est pas obligatoire, lui expliqua mon beau-frère. J'aurai bien aimé la prendre quand j'étais à Poudlard, mais j'ai finalement opté pour Arithmancie et Etudes de Runes. De toute façon, je pense que mes parents s'y seraient opposés. A l'époque, c'était une matière très controversée."

Christina me lança un regard interrogateur, n'osant en demander la raison à voix haute.

"Tu-sais-qui était très puissant à l'époque et tout intérêt pour les moldus pouvait être considéré comme une provocation à son encontre, expliquai-je. Peu de familles laissaient leurs enfants choisir cette matière. Ils avaient bien trop peur des représailles.

- C'était à ce point ?

- Oui, les Mangemorts attaquaient les maisons et décimaient des familles entières.

- Oh, mon dieu !

- Enfin, c'est derrière nous, maintenant."

Un silence lourd suivit cette évocation. Ce fut Léopold qui finalement reprit la parole :

"Tu sais, Titus, il ne faut pas que tu espères jouer avec toutes ces merveilles pendant tes cours.

- Pourquoi ?

- Parce que les engins moldus ne peuvent fonctionner à Poudlard. Ils sont perturbés par la concentration des ondes magiques. Tu devrais lire "L'histoire de Poudlard", mon garçon.

- C'est comme le téléphone de William, Chemin de Traverse ? demanda Christina.

- Quel téléphone ?" questionna ma sœur.

Je sortis mon appareil et lui en expliquai l'utilité. Tout le monde trouva cela très pratique. Nous prîmes congé juste après le dîner. De retour chez moi, Christina me demanda :

"Ça c'est bien passé, non ?

- Très bien, tu as fait une excellente impression et j'en suis très heureux.

- Ce n'était pas si difficile.

- C'est vrai, ils se sont montrés plus ouverts que je ne le craignais.

- Je suis sûre que cela se passera aussi très bien avec tes parents, poursuivit-elle, pleine d'optimisme.

- Je ne pense pas.

- Qu'en sais-tu ? Tu auras peut-être une bonne surprise avec eux également.

- Non. Je leur ai déjà parlé de toi. Cela ne s'est pas très bien passé.

- Vraiment ! Quand as-tu fait ça ?

- Il y a deux semaines.

- Tu ne m'en as rien dit.

- Il n'y a rien à en dire. Je ne leur parle plus, de toute façon.

- Tu veux dire que tu t'es fâché avec eux à cause de moi ?

- Non, c'est à cause d'eux. Et puis ne t'en fais pas pour cela. Ce n'est pas la première fois.

- Mais…

- Christina, je ne veux pas en parler. D'ailleurs, cela ne te regarde pas."

Elle ouvrit la bouche pour me répondre mais mon expression l'en dissuada. Elle parût blessée et je repris plus doucement :

"Ce n'est pas si grave ma chérie. Et cela ne change rien pour nous."

Elle ne me répondit pas, mais je savais qu'elle n'était pas convaincue. Elle avait de trop bonnes relations avec ses parents pour comprendre la nature des liens compliqués que me liaient aux miens.

En outre, si j'avais été heureusement surpris par la largeur d'esprit de Gwen et sa famille, je savais que même avec le temps, je ne pouvais en espérer autant de mes parents. Ces derniers étaient d'une autre génération et se montraient terriblement traditionalistes.

Je ne les voyais absolument pas s'intéresser aux techniques moldues. De plus, la notion de Sang pur était très importante pour eux. Léopold était issu d'une vieille famille sorcière, honorablement connue, même si elle n'avait pas grand prestige. Mais j'avais déjà entendu mon père regretter que son gendre soit Serdaigle et non Serpentard. Non, ils n'accepteraient jamais mon choix.

Mais je n'avais pas besoin de leur approbation. Je m'étais opposé à eux pour déterminer ma carrière, et je ne l'avais jamais regretté. J'aimais mon métier et j'y avais bien réussi. Avec Christina, j'avais également fait le bon choix. Malgré nos désaccords, j'étais profondément attaché à elle et j'étais prêt à faire taire certaines de mes réticences pour la garder auprès de moi et la rendre heureuse.

oO§0§Oo

Le mardi de la semaine qui suivit, Potter et moi nous rendîmes au Centre de Formation des Aurors pour passer le test de l'épouvantard.

"Ça ira ? demandai-je à mon partenaire.

- Oui, ne t'en fais pas. J'ai travaillé avec ma pensine.

- Ta pensine ?

- Oui. La première fois que j'ai été confronté à un épouvantard pendant ma formation, ça c'est très mal passé. Je n'avais pas encore digéré tout ce que j'avais vécu, alors j'ai été complètement dépassé. J'ai failli renoncer à devenir Auror. Mais la médico-mage qui me suivait à l'époque m'a suggéré d'acheter une pensine et de mettre mes mauvais souvenirs dedans pour les combattre un à un. Il m'a fallu des mois pour y arriver, mais j'ai fini par faire le tour de tout ce que l'épouvantard pouvait m'opposer et trouver des ripostes possibles. A chaque fois qu'il m'arrive quelque chose de pénible, je ressors ma pensine et je refais l'exercice jusqu'à ce que je sois sûr d'être blindé."

Finalement, ce qu'il me confiait ne m'étonnait pas tant que cela. Je l'avais toujours trouvé extraordinairement équilibré compte tenu de ce qu'il avait vécu. Cela s'expliquait par le fait qu'il avait travaillé dur pour parvenir à ce résultat.

Je réfléchis à sa méthode.

"C'est pratique, la pensine, fis-je remarquer. Tu peux y déposer tout ce dont tu ne veux plus te souvenir.

- Non, ce serait trop facile. J'y ai bien pensé, mais cela ne supprime que les souvenirs, pas les malaises ou traumatismes qu'ils engendrent. En fait, quand on se coupe de ses souvenirs, cela fait comme un sort d'Oubliette mal dosé. Tu sais que quelque chose ne va pas, mais tu ne sais pas quoi. Finalement, c'est encore plus angoissant. J'ai préféré tout garder et me battre."

Nous étions arrivés. Il y avait quatre autres équipes qui avaient été convoquées en même temps que nous. Je notai que Shacklebolt avait évité que Malefoy ne fasse parti de notre lot. Et que nos autres collègues étaient tous des Aurors confirmés. Le commandant était également présent, mais je savais qu'il avait assisté à toutes les séances.

Nous passâmes en dernier. Quand ce fut mon tour, je repoussai facilement l'habituelle Marque des Ténèbres qui apparût, en imaginant que le serpent se faisait mordre la queue par le crâne. Je suppose que tout le monde présumait que je craignais retrouver cette forme flottant au-dessus de ma maison. Je n'avais jamais raconté à quiconque que mes cauchemars me la faisaient découvrir sur mon propre bras.

Quand Potter s'avança, tous les spectateurs, excepté moi et Shacklebolt, semblaient prêts à se servir de leur baguette, si le besoin s'en faisait sentir. Ce qui s'était passé au Centre pendant la formation de Potter semblait avoir fait le tour du service.

Quand mon partenaire s'en rendit compte, il eut un petit sourire de dérision :

"Cela va commencer par un Détraqueur, indiqua-t-il calmement. Ensuite, ce sera Voldemort. Après, ça dépend. Généralement des personnes que je connais et qui me reprochent mes erreurs."

D'un geste de baguette, Shacklebolt ouvrit la malle où se trouvait la créature multiforme.

Instantanément, un Détraqueur se dressa devant nous, alors que l'atmosphère se faisait glaciale.

"Riddikulus !"

Il se mit rapidement à se tortiller et à se gratter avant de disparaître et de faire place au Seigneur des Ténèbres. Ce dernier avait la bouche étirée en un sourire effrayant de cruauté alors que ses yeux rouges brillaient de délectation malsaine.

"Alors Potter, siffla-t-il la voix emplie d'une joie mauvaise, qui vas-tu sacrifier maintenant ?

- Riddikulus !"

Des oreilles de lapin apparurent sur sa tête et sa robe noire devint rose à pois verts. Il s'évanouit à son tour, faisant place à une Ginny Weasley aux yeux rougis et à l'expression haineuse.

"Assassin, hurla-t-elle. Je te hais ! Tu es le meurtrier de mon…

- Riddikulus !"

Sa voix fut coupée net, alors que ses lèvres continuaient à articuler des imprécations. Ses cheveux, désormais d'une belle couleur vert pomme, se dressèrent autour de sa tête. Elle s'évapora soudain, et l'épouvantard se réfugia dans la malle qui se referma avec un claquement sec.

Pendant un instant, le temps fut suspendu. Personne ne bougeait, fixant Potter qui considérait la malle, sa baguette brandie à bout de bras. Puis il l'abaissa doucement.

"Cela n'a pas duré très longtemps cette fois-ci, constata-t-il d'un ton qui se voulait détaché, mais qui laissait transparaître une grande lassitude.

- Il y a du chocolat sur la table derrière vous", indiqua Shacklebolt.

Chacun de nous se détourna vivement, heureux de cette diversion. Pendant que nous commencions à nous servir, le commandant échangea quelques mots avec Potter. Ils nous rejoignirent et mon coéquipier se saisit du morceau que je lui tendais et croqua avidement dedans.

Il ne semblait pas le seul à avoir besoin d'un réconfort sucré. Je crois que, tout comme moi, mes collègues oubliaient la plupart du temps qui était réellement mon partenaire. L'avoir vu affronter un Seigneur des Ténèbres ayant une telle consistance leur avait rafraîchi la mémoire. Je pense que certains d'entre eux venaient de réaliser qu'être le Survivant comportait des aspects peu attrayants : conserver la mémoire d'un duel contre un monstre incarnant le mal absolu, par exemple.

Alors que nous revenions doucement vers les cheminées de communication pour retourner au Ministère, je ne dis rien, pour laisser Potter récupérer en paix. Ce fut lui qui rompit le silence :

"Pas mal le serpent qui se fait mordre la queue, fit-il sur le ton de la conversation.

- Les cheveux de ta femme, c'est l'effet du shampooing de tes beaux-frères ? lui demandai-je.

- Oui, ils sont une source inépuisable d'inspiration pour ce genre de situations.

- Je comprends mieux pourquoi ils étaient nos premiers volontaires à Pré-au-Lard. Avec la tête pleine de ce genre de choses, ils doivent donner du fil à retordre aux Détraqueurs et aux épouvantards.

- Je crois que le talent des jumeaux a toujours été sous-estimé, sourit-il. Enfin, je préfère qu'ils n'aient pas à l'utiliser autrement que pour nous faire rire.

- Le jour où ils ont mis de la potion grattante dans le café de la Ruche, tu ne trouvais pas cela si amusant.

- J'ai changé d'avis quand j'ai vu que la chevelure de Malefoy n'avait pas résisté à ses grattements intempestifs malgré la tonne de gel qu'il y avait mis le matin.

- Potter, tu le caches bien, mais en fait, tu as un mauvais fond.

- Stratford, toi c'est tes bons sentiments que tu caches.

- Que veux-tu, il faut bien que je défende l'honneur de la maison.

- Tu ne crois pas qu'il serait temps de changer cela ?

- Tu préconises de supprimer Serpentard de Poudlard ?

- Je préconise de mettre en avant d'autres valeurs. Pour que les élèves de cette maison forgent leur personnalité selon des critères plus... positifs.

- Et quelles valeurs mettrais-tu à Serpentard ?

- Mmmh…, astuce et habilité à atteindre ses objectifs, par exemple.

- C'est déjà comme ça que nous nous définissons. Ce sont les Gryffondors qui affirment que tous les Serpentards sont des salauds. C'est votre faute si nous avons une si mauvaise réputation.

- C'est toi qui me dis ça, avec ta Marque des Ténèbres dans la tête ?"

J'en restai coi un bon moment. Avait-il deviné ce qu'elle signifiait réellement ? C'était possible après tout. Il était le champion de la culpabilité et des remises en questions, et il connaissait à fond la problématique du choix.

Nous étions en train de dépasser le bâtiment où se trouvait la cheminée et, d'un accord tacite, nous avons entrepris de faire le tour du stade de Quidditch.

"Les choses évoluent, tu sais, finis-je par répondre. Titus a annoncé, il y a deux jours, qu'il voulait prendre Etudes des Moldus l'année prochaine.

- Et qu'ont dit ses parents ?

- Mon beau-frère a regretté de n'avoir pas choisi cette option quand il était à Poudlard à cause de la conjoncture de l'époque, mais c'est un Serdaigle. Quant à ma sœur, elle ne s'y est pas opposée. Et elle semble apprécier Christina."

Potter ouvrit de grands yeux comme s'il réalisait seulement toutes les implications que ma relation avec une Moldue pouvaient avoir :

"Tout se passe bien avec ta famille, alors !

- Avec ma sœur, oui. Mes parents un peu moins.

- Il faut leur laisser un peu de temps pour se faire à cette idée, tenta-t-il.

- Je ne pense pas que les sorciers vivent assez âgés pour leur donner le temps nécessaire, répondis-je, amer.

- Et que vas-tu faire ?

- J'ai passé l'âge d'avoir besoin de leur permission.

- Tu t'es décidé, alors.

- Faut bien.

- T'as pas l'air très convaincu.

- J'ai un peu de mal à m'imaginer en jeune marié.

- Si tu passes déjà beaucoup de temps avec elle, cela ne changera pas grand chose, m'assura-t-il.

- J'apprécie le temps que je passe avec elle, expliquai-je, mais je trouve qu'il y a déjà trop de choses de changées."

- Cela fait combien de temps que tu la fréquentes, demanda-t-il après un petit instant de réflexion.

- Il y a eu plusieurs étapes, lui expliquai-je. Cela fait plus d'un an qu'on se connaît, mais seulement quatre mois que nous pensons à l'avenir.

- Et en tout ce temps, vous n'avez pas trouvé le moyen de vous faire mutuellement comprendre ce que vous attendez de votre vie à deux ?

- C'est que… comment dire… J'ai l'impression que dès que je me suis habitué à une nouveauté, elle m'oblige à une nouvelle concession. Je me dis qu'une fois qu'on sera mariés, et qu'on vivra vraiment ensemble, il n'y aura plus de limite et que je n'aurai plus mon mot à dire.

- C'est sûr, admit-il, notre vie à deux se redéfinit continuellement. Si je peux te donner un conseil, c'est d'en parler clairement. Une fois, avec Ginny, on a tout remis à plat. J'ai détesté ça, mais cela a sauvé notre relation à l'époque, et cela a jeté les bases de ce que nous vivons maintenant. Sans aller dans le grand déballage, s'il y a un truc qui te gène, il ne faut pas attendre de ne plus le supporter pour le lui dire. Faut en parler tout de suite, avant d'être trop énervé, parce qu'après cela tourne à la dispute et on ne résout rien."

Je méditai un instant son conseil.

"Et que se passe-t-il si je ne veux pas faire quelque chose, mais qu'elle y tient beaucoup.

- Tu lui expliques pourquoi c'est impossible pour toi. Si elle tient à toi autant que tu tiens à elle, vous trouverez soit une voie médiane, soit une compensation.

- Une compensation ?

- Oui, des concessions mutuelles. Par exemple, quand je prends des risques au Quidditch ou que je m'entraîne comme un fou avec Tarvi, je sais que cela inquiète énormément Ginny et qu'elle préférerait que je joue de façon moins extrême. Mais elle sait que j'ai besoin de ça pour me détendre et me vider la tête, alors elle ne me le reproche pas. En contrepartie, quand sa copine Kat débarque à la maison et parle des heures avec Ginny, je ne dis rien. Et pourtant, je sais qu'elles se racontent plein de trucs et ça me hérisse de penser que la copine de Malefoy puisse savoir des choses personnelles sur moi ou que Ginny connaisse des trucs privés sur Malefoy. Mais si Ginny peut comprendre pour le Quidditch, moi je ne vais pas l'empêcher de voir sa meilleure amie. Mais j'avoue que je dois penser très fort à mes entraînements quand je les entends chuchoter en gloussant."

- Et on dit que c'est moi qui ne suis pas romantique ! C'est un vrai troc ton histoire !

- On ne reste pas romantique longtemps si on n'établit pas un équilibre sur le reste. Et puis j'ai jamais dit que j'étais romantique moi ! C'est Ginny qui l'est et elle t'expliquerait la même chose de façon beaucoup plus poétique, j'en suis sûr. Mais sur le fond, c'est comme ça qu'on fonctionne, et pas autrement.

- Ça ne pose pas de problèmes que tu ne sois pas romantique mais qu'elle le soit ?

- Bien sûr que si. Cela fait partie des choses qu'elle accepte de moi : le romantisme c'est pas mon truc. Alors quand j'essaie de l'être, même si c'est un peu raté, elle prend en compte les efforts et elle est touchée. Mais j'avoue, parfois je triche et je demande à Hermione si mon idée est bonne.

- J'aurai pensé qu'elle était plus pratique que romantique, ton amie Granger.

- C'est ce que croyait Ron, aussi. Heureusement qu'elle tenait à lui et qu'elle a été très patiente, car il serait passé complètement à côté sinon. En fait, Hermione est un peu des deux."

Exposé de cette façon, le mariage avait un côté pragmatique que je trouvais rassurant. J'avais presque l'impression que je pourrais peut être maîtriser quelque chose. Puisqu'on était au cœur du sujet, je me risquai à demander :

"Et comment tu t'y es pris pour demander ta copine en mariage ?"

Mon partenaire eut un petit sourire avant de me demander :

" La première ou la seconde fois ?

- Parce que tu l'as fait en deux fois ?

- Oui, enfin, je l'ai fait une première fois, et après, pas mal de choses sont arrivées, et puis on a décidé d'attendre la fin de nos études. Et comme je sais que Ginny est très formaliste pour ce genre de choses, je lui ai redemandé officiellement. Faut dire que la première fois, j'avais pas vraiment fait exprès...

- Pardon ?

- Ben, oui, j'ai dit une phrase qui lui a fait croire que j'avais l'intention de lui faire ma demande, alors pour ne pas la décevoir, je l'ai vraiment faite…"

Mais c'est pas vrai, ça ! Aurai-je résolu le mystère de l'accouplement des Gryffondors ? Pas étonnant qu'ils aient tous la tête vide ! Je dus faire une drôle de bobine, car il précisa :

"Enfin, on sortait ensemble depuis un moment déjà, et nos relations étaient assez euh... avancées.

- Tu veux dire que vous batifoliez gaillardement du côté du septième étage à Poudlard ?

- Hum, oui, on peut dire ça comme ça, admit-il en piquant un fard.

- Potter, personne ne t'a jamais dit qu'on n'était pas obligé d'épouser toutes les filles avec lesquelles on couche ? On est plus au XIXème siècle, tu sais.

- Je sais. Mais quand la fille en question a six grands frères protecteurs, certaines vieilles traditions ne te paraissent plus si désuètes, finalement. De toute façon, à cette période, je n'étais pas sûr de m'en tirer vivant, alors c'était assez limité comme engagement !"

Mais... c'est pas possible d'en tenir une couche pareille. Et dire que c'est sur lui que tous nos espoirs reposaient à l'époque ! Le vieux Dumbledore ne devait pas dormir souvent la nuit...

Il éclata de rire :

"Ah si tu voyais ta tête ! Tu m'as cru, hein !

- Potter, sois gentil, aie pitié de mon pauvre petit cœur !

- Bon, c'est vrai qu'il y a eu un petit malentendu, mais j'étais très amoureux et j'avais réellement envie de fonder une famille avec elle. Si cela avait été une autre, j'aurais pas marché, quand même !"

Laissons-lui ses illusions !

"Bon, et la seconde fois, comment tu t'y es pris ?

- Avec préméditation !

- Pardon ?

- Oui, je voulais supprimer toute ambiguïté. Qu'elle comprenne bien que, cette fois-ci, j'avais vraiment pris le temps de réfléchir à la question.

- Et ça a donné quoi ?

- Feuxfous Fuseboum ! Petits cœurs, angelots, fleurs, le grand jeu quoi ! Et elle a adoré !"

Ouais, en gros ils testaient leur production en famille les jumeaux infernaux. Je suppose que Potter avait dû goûter aux paquets roses pour adultes, lors de son enterrement de vie de garçon.

"Dis Stratford, demanda Potter, ça ne te dirait pas de faire un petit tour en balai ?

- Maintenant ?

- Oui.

- J'ai pas mon Nimbus sur moi.

- On n'a qu'à leur demander de nous prêter deux engins, proposa-t-il en montrant du menton un groupe d'étudiants qui arrivaient pour s'entraîner.

- Tu crois qu'ils vont bien vouloir ?

- Je suis Harry Potter, non ?

- Cela t'arrive d'utiliser ta notoriété pour obtenir des avantages, maintenant ?

- Faut bien que cela serve de temps en temps", admit-il en haussant les épaules.

Nous nous sommes rapprochés des petits jeunes. Potter leur a fait son plus beau sourire et leur a exposé sa requête. Effectivement, ils étaient tous volontaires pour faire sanctifier leur balai par le divin postérieur de notre Célébrité. Mais il n'y eut qu'un seul élu et un autre dût se contenter de mon séant ordinaire.

Nous fîmes plusieurs tours de concert, puis il me laissa et fit toute une série d'acrobaties. Un des étudiants lâcha le Vif d'or, et Potter se mit à le poursuivre. Je redescendis vers le petit groupe.

"Vous devriez mettre les cognards aussi, avec deux batteurs pour mettre un peu de piment."

Les Batteurs enfourchèrent leurs balais avec enthousiasme et se mirent à bombarder mon partenaire qui nous fit ainsi une démonstration de ses capacités.

"Ça, c'est de l'entraînement ! fit le capitaine de l'équipe.

- Tu es en quelle année ? lui demandai-je.

- En troisième.

- Tu pourras essayer de rentrer dans l'équipe l'année prochaine, alors.

- Moi, il faudra que je change de poste, si je veux avoir une chance, intervint l'attrapeuse.

- Il se sera peut-être fracassé le crâne d'ici là", l'encourageai-je.

Potter finit par attraper le Vif et nous rejoignit.

"Merci les gars, on va vous laisser jouer normalement.

- Merci pour la démonstration", répliqua le capitaine, toujours bavant d'admiration.

Nous rendîmes les balais à leurs légitimes propriétaires et retournâmes à la Ruche.

oO§0§Oo

En début de soirée, j'étais en route pour l'Atrium quand Shacklebolt me rattrapa :

"Un problème avec Potter ?

- Non, pourquoi ?

- Vous avez mis plus d'une heure à rentrer.

- On a un peu discuté et on a fait un petit tour en balai pour se changer les idées. Mais cela n'avait rien à voir avec l'épouvantard.

- Je préfère ça. Et toi, tu vas bien ?

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Tes sautes d'humeur ne sont pas discrètes. Mais tu n'es pas obligé de m'en parler. Je n'ai rien de redire de ton travail.

- Je me pose quelques questions existentielles, mais sinon tout va bien.

- Parfait. Bonne soirée.

- Bonne soirée, Commandant."

oooO§0§Oooo


30/03/2005 : Bonjour à tous.

Vous êtes plusieurs à citer ALB. Je confirme que, même si MSB peut être lu indépendamment, la concordance entre mes deux histoires est un point que j'ai soigneusement travaillé.

En fait, j'ai commencé la rédaction de MSB alors que ALB n'était pas complètement en ligne. J'ai donc pu ajouter des passages dans ALB pour faire le lien entre les deux histoires. On ne parle pas de tous les détails dans ALB mais des événements comme l'attaque des Détraqueurs et la candidature de Percy ne pouvaient être passés sous silence. De même, le mariage de Harry et la grossesse de Ginny sont évoqués dans MSB au moment adéquat. Pour cela j'ai créé un calendrier sous Excel et chaque événement y est reporté. Je peux donc vous préciser que Ginny est enceinte de 4 mois et demi le jour de l'attaque des Détraqueurs, mais comme elle porte une robe flottante Willy ne s'en rend pas compte.

Je sais que vous attendez tous les chapitres qui se passent à Poudlard (il y en aura 4 finalement), mais il faudra attendre quelques semaines encore. Il reste au moins 5 chapitres avant d'y arriver.


Information pratique : vous avez sans doute constaté que les niveaux de censure (rating) ont changé. J'ai plus ou moins traduit la nouvelle échelle dans mon guide (cf page de la FAQ) dont vous trouverez le lien sur mon profil.
Coups de cœur de la semaine : Je suis toujours plongée avec délices dans les mises à jour quotidiennes des Secrets d'Hermione de Miss Teigne1.

Mais j'ai aussi découvert les très drôles :

- Da Vinci Code : Le Mystere des Chocogrenouilles de Vert, récit en un seul chapitre /s/2321473/1/

- Le mystérieux mystère du canard en plastique de Youpala, en 4 chapitres (attention, classé T, soit teenager - et non pas Troll - de plus de 13 ans) /s/2105689/1/


Et les réponses à mes chers lecteurs :

Dragonia Lucilius : je découvre ton mot ce matin, pardonnes-moi d'y répondre que brièvement car je ne suis un peu en retard pour ma mise en ligne. Tout d'abord, merci pour tes compliments, cela m'a vraiment fait très plaisir de constater que mon histoire et ma vision de la vie t'ont touchée à ce point. Surtout n'arrête pas d'écrire ! Moi-même, jeconsidère que d'autres fics ont plus de mérites que la mienne (La déclaration de Guerre, traduite par Diablotin est 10 fois plus drôle, Les secrets d'Hermione de Miss Teigne, 10 fois mieux construite), mais ce n'est pas très important. Ce qui compte c'est avoir du plaisir à écrire et quelques lecteurs qui aiment. Pour une histoire à moi... j'avoue que j'aimerais, mais je n'ai pas d'idées. Peut-être ai-je mis tout ce que j'avais à mettre dans mes trois histoires...

Sassy : Merci de me suivre jusqu'ici !

Chloé : Contente qu'il t'ait plu.

Fee Fleau : oui, tu m'as manqué ! Tout juste, contredire son père est un excellent moteur pour le Willy. C'est fou à son âge, non ? Moiaussi je pensait que c'était évident les rapport de Harry et les Détraqueurs, mais tout le monde a sa propre vision des choses, et c'est normal…

kikou224 : Oui, merci, je vais très bien. Le mariage.. ils vont y penser, donc tu verras bien (en fait, je ne sais pas encore très bien). Oui, tout correspond avec ALB.

Ryan : Est ce que par hasard, vous ne seriez pas deux à me laisser des mots sous ce pseudo ?

taz : toujours délicat les relations de famille.

mate : Merci.

chrys63 : Eh oui, il fallait bien que je les fasse Serpentard les parents. Rassuré sur la sœur ? Will s'iagine pas mal de choses à propos de ses parents, mais comme il ne leur parle pas beaucoup, il ne sait pas grand chose, dans le fond. Même s'il ne méprise plus les moldus, il ne vivrait pas très bien que son enfant ne soit pas sorcier. Les mariages mixtes ne sont jamais très faciles. Pour la façon dont les parents vont comprendre… j'y pense.

lilynn : Contente de te lire et de savoir que tu aimes ma Ginny. Impressionnant de savoir que ma fic est lue si loin (ah le miracle Internet !)

Belval : Tu es en vacances, ça c'est cool. Je vais aller voir tes Technomages quand j'aurai 5 minutes. Pour cette fois ci, effectivement, j'ai décidé d'être clémente j'avais tué assez de monde à la bataille précédente. Euh, la tablette de chocolat, je préfère la garder pour moi ! Je ne suis pas sûre que Rogue soit adorable. Il est surtout très fatigué. Mais c'est vrai qu'il s'est un peu calmé vis à vis de Harry. Et Willy a un peu évolué aussi. Tu crois qu'ils recrutent à Poudlard ? Je ne suis pas sûre, ils ont déjà 2 profs de divination, cela fait beaucoup pour ces pauvres élèves, non ? Ce pauvre Leopold a longtemps été sous-estimé par Will je crois. Je ne vais pas trop faire de politique cette fois, du moins pas à haute dose comme l'autre fois. Ce sera plutôt des conversations comme celle sur les Détraqueurs qui me permettront de prendre un peu de recul avec les évolutions que j'introduis dans le monde sorcier. Je te remercie de me faire de la pub ! La rencontre Ginny-Christina, c'est dans deux chapitres. Je n'ai rien contre le fait que tu me fasse de la pub dans ta fic ;-) A la semaine prochaine j'espère (si c'est le cas, remercie ta sœur pour moi)

Auzzy : Merci pour tes encouragements !

Allima : in ne peut pas mettre en prison tous ceux qui tiennent des propos racistes, ils sont trop nombreux. Cela fait des siècles que tout le monde trouve normal la soumission des gobelin et la non reconnaissance de l'intelligence des centaures, sans parler de l'esclavage des elfes de maison. Et puis soyons lucides, si Will n'avait pas rencontré Christina, il penserait pareil !

dadmax : il va falloir encore quelques chapitre avant que Will règle ses problèmes avec ses parents.

Namyothis : contente de t'avoir fait rire, c'était le but pour que ce chapitre ne soit pas trop sinistre !

Lyane : Lyane, dans mes bras. Tu as PARFAITEMENT compris mon Willy. Il nous fait un peu sa crise d'adolescence là. Merci de m'avoir comprise (c'est pas évident de dire des choses sur Willy, dont il n'est pas conscience, alors que c'est lui le narrateur).

Zabou : Contente que tout te plaise. A plus.

Aresse : Oui, effectivement, Will a un bon fond, mais est un pur produit d'une famille de Serpentard. Percy est un personnage intéressant qui mérite d'être utilisé. Entre nous, moi aussi je trouve qu'il est un peu jeune, mais je voulais qu'il entre dans ma chronologie alors j'ai avancé de 10 ans son accession au pouvoir. Je pense qu'au point où on en est, Will et Harry on vécu assez de chose ensemble pour se balancer des vannes. C'est agréable, hein ?

gaelle griffondor : Merci, contente de te voir chaque semaine.

dia' : ton pseudo a-t-il un rapport avec le chaton de James Potter dans les portes ?

Angel's Eyes : heureusement Willy a fait de gros progrès en fréquentant Christina et a un peu moins l'air de débarquer d'une île déserte. Être confronté à ses parents est effectivement assez révélateur pour Willy.

Milie : Le discours du père est surtout terrifiant parce que Willy aurait tenu le même deux ans auparavant. Comme tu dis, on peut toujours changer d'avis, Willy boy nous l'a bien prouvé. Harry se sent effectivement plus en confiance avec on partenaire, et mieux dans sa peau aussi. Il se remet peu à peu de la guerre. Pour l'empressement de Christina, c'est une question d'âge. 15 ans auparavant, elle n'était pas pressée d'avoir des enfants.

Malice : mouarf, exactement ce qu'à dit Fenice. Mais Willy il peut pas savoir…

marion-moune : hé hé !

Dawn456 : Contente de savoir que je peux compter sur toi jusqu'au bout.

mushu : merci

Drago Malefoy : Contente de te plaire.

kyras01 : Il y a des chances

Lily Petite Etoile : bises aussi

Lapaumee : Tu as bien fait de persévérer, je n'ai reçu qu'un exemplaire !

Angie Black : Will a bien évolué, mais Rogue… à mon avis, il ne s'est rendu compte de rien !

alana chantelune : Remarque au début, Willy aussi était réac… et il l'est toujours même si son opinion sur les moldus a changé. J'attends avec impatience l'article de SI.

Lélou : Hum… Draco ne m'intéresse pas vraiment. Celui des livres n'a pas tellement de consistance. Merci pour tes félicitations.

kobe23 : Tout est une question d'opinion, lol.

La p'tite Lili : Certains me demande plus de politique, d'autres moins… c'est cool, je peux faire ce que je eux, alors. Alors, ce dîner t'a plu ?

Kazy : mouarf, tes copains à qui tu veux infliger le traitement de choc Détraqueurs. Tu trouve que j'en fais trop dans le style marrant ? Pas le choix, c'est une fic humoristique ! Et puis on m'a assez reproché d'avoir fait pleurer dans les chaumière avec ALB et la fin de Ginny en 6ème année. Je ne suis pas sur que ton GP sache ce que c'est un Détraque ! Si ?

Antadelie : C'est pratique les personnages qu'on invente car on est pas tenus de suivre les livres. Cete fic comportera 35 chapitres environ.

Dreyd : Et oui, de gros effets mais tout est bien qui finit bien (on se croirait dans un film hollywoodien !)

beru ou bloub : Le tandem Ginny – Christina est pour bientôt (chapitre 25)

youpala : Titus n'a rien contre les moldus, surtout depuis sa petite virée avec son oncle un an auparanvant. Et puis Christina sait s'y prendre (elle, elle est mûre pour les enfants). J'ai pas encore eu le temps de te mettre une review pour ton canard en plastique, mais cela va venir.

rushia : très heureuse de te compter parmi mes nouveaux lecteurs.

Fenice : Je vais sans doute changer mon résumé la semaine prochaine pour prendre le tien en compte. Pleins de bises itou.

Kaorulabelle : il faut se ménager un petit bonheur par jour…

Baby chang : Rogue est en progression mais reste... Rogue. Effectivement, je pense que les parents Stratford sont très représentatifs des Serpentard "modérés". Oui, j'aurai préféré Bones à la place de Marchebank car cette dernière est un peu vieille. Mais en fait, si je l'ai fait démissionner plus tôt que prévu c'est pour mettre l'épisode des Détraqueurs dans MSB (mais j'avais déjà décidé cela quand j'ai mis en ligne ALB, donc tout colle). Pour ma notoriété, je me suis mal exprimée. Je suis plus que satisfaite, tant de mon nombre de review que de mon nombre de lecteurs (eh oui, il y en a plus d'un sur dix qui lisent sans mettre de mot… mais c'est leur droit). Bien entendu, je fais passer les valeurs auxquelles je crois dans mes histoires. J'ai juste signalé que Willy (surtout au début) n'avais pas forcément les même opinions que moi. Si, si, j'ai trouvé ta review très intéressante, Melle Baby Chang fidèle au poste ! PS : Mes heures de mise en ligne varient en fonction de l'heure de lever de ma fille aînée. Généralement, j'arrive à trouver e temps de mettre en ligne vers 10h 30 (la semaine dernière, je l'ai fait plus tôt car la miss a été très matinale).

calimera : C'est sûr que je suis pas la première a traiter le thème de l'horloge biologique. Rogue… on a pas trop le choix si on reste dans le canon. La scène de la dispute m'a donné neaucoup de mal, je suis contente qu'elle t'ai plus. Pour Ginny, c'est surtout parce qu'elle a toujours pas pardonné ce qu'à fait Percy lors de la 5ème année d'Harry qu'elle est opposée à ce qu'il l'aide. Mais Harry va pas raconter ça à Willy. Dsl, je vais vite, mais j'ai pas trop le temps car j'ai pas pu faire mes RàR mardi après midi (à qui la faute ?)

Frudule : Bonjour, merci pour ton mot. Oui, on va revenir sur la guerre de Willy un peu plus tard.

Hadler : Grâce à Harry ils ont eu le temps de s'organiser. Oui, le chapitre était un petit peu plus long. Je ne vais pas trop faire de politique à haute dose, je vais plutôt me limiter à quelques dialogues où Harry défend ses convictions, comme celui sur les Détraqueurs. Oui, la mère de William est tellement contente qu'il se décide enfin, qu'elle est moins regardante sur la personne choisie.