- MON SORCIER BIEN-AIMÉ -
Disclamer : la plupart des lieux et personnages viennent de l'univers créé par J.K Rowling.
Je dois également beaucoup à mes relecteurs : Monsieur Alixe, Fenice et Calimera
Résumé de la semaine : Lui qui croyait avoir tout vu ! Mais voilà qu'on lui colle un Potter comme partenaire et que cette jolie petite Moldue entre les pattes… Quoi de pire, quand on est Serpentard et fier de l'être ? - MAJ CHQ MERCREDI - (Fenice)
XXVIII : En famille
Au début du mois de décembre, je reçus un hibou de ma mère. J'étais invité à passer le réveillon de Noël chez mes parents, en compagnie de toute notre famille. Christina aussi.
Quand je lui annonçai la nouvelle, ma compagne fut partagée entre la joie et la panique :
"Oh Will, c'est merveilleux ! Tu crois que je vais faire bonne impression ? Qu'est-ce qu'il faut que je dise ? Tu crois que ta sœur leur a parlé de moi ?"
Je tâchai de la rassurer, mais moi-même, je n'étais pas sans appréhension. Ce serait la première fois qu'un Moldu franchirai le seuil du manoir familial. Ma mère et Gwen arriveraient-elles à éviter toute réflexion malencontreuse de la part de mon père ?
Christina continuait :
"Mais comment je vais m'habiller ? Une robe sorcière, non ? Oh, je n'ai rien à me mettre !
- Ça, ce n'est pas grave, on n'a qu'à acheter une robe à Pré-au-Lard ou sur le Chemin de Traverse.
- Tu connais une bonne boutique ?
- Non. Tu veux que j'envoie un hibou à Gwen pour lui demander conseil ?
- Demande plutôt à ton coéquipier où sa femme s'habille. Elle avait vraiment une robe très jolie quand nous sommes allées la voir."
C'est ainsi que le lendemain, je demandais à mon partenaire :
"Dis Potter, ta femme ne connaîtrait pas une boutique de vêtements pour dames, où l'on peut acheter des robes élégantes ?
- Tu n'as qu'à aller à "Découverte de soie" et là tu demande Kat, me répondit mon partenaire. Elle te conseillera bien.
- Kat, la copine de Malefoy ?
- L'amie de Ginny, rectifia-t-il. Son goût en matière de toilettes est inversement proportionnel à son discernement en matière de petits copains.
- Ça doit être quelque chose, alors.
- Tu peux le dire", approuva-t-il ravi de me voir abonder dans son sens.
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Le samedi suivant, je me présentai dans l'élégant magasin de Pré-au-Lard avec Christina. La fameuse Kat était une belle plante. Visage séduisant et courbes voluptueuses discrètement mises en valeur par sa robe. Je comprenais que Malefoy puisse être fier d'être vu en sa compagnie. C'était le genre de femme à attirer le regard des hommes
Je lui exposai ce dont nous aurions besoin :
"Ma fiancée et moi devons aller dîner chez mes parents le soir de Noël. Nous voudrions quelque chose de simple mais élégant.
- C'est une première rencontre ? demanda finement la jeune femme.
- Tout à fait."
Elle me toisa, comme pour se faire une idée de ce que pouvaient être mes parents, puis regarda Christina du sommet de sa tête au bout de ses chaussures.
"Vous allez passer un patron et je vais vous le personnaliser, expliqua-t-elle à ma compagne. Quand nous aurons défini le modèle, nous enverrons la commande à notre atelier de confection."
Elle semblait avoir parfaitement compris que Christina n'était pas sorcière.
Quand Christina sortit de la cabine d'essayage dans une robe noire et informe, elle n'avait pas l'air convaincue. La fameuse Kat la fit monter sur un tabouret et commença à jouer de la baguette. En moins d'une minute, le vêtement s'était ajusté à la taille de ma compagne et la vendeuse avait fait défiler plusieurs couleurs avant d'arrêter son choix sur une teinte olive qui faisait ressortir les reflets verts des yeux bruns de Christina et mettait en valeur ses cheveux châtains. Une discrète dentelle ton sur ton fit son apparition, le haut des manches se rétrécit alors que le tissu s'évasait au niveau des poignets. Il me sembla que l'ourlet de la robe devint légèrement asymétrique. Elle procéda ensuite à toute une série d'ajustements qui me parurent mineurs mais qui étaient sans doute capitaux.
"Qu'en pensez-vous?" demanda-t-elle enfin en faisant venir devant Christina un grand miroir en pied.
Ma compagne parut ravie.
"C'est magnifique ! Ce n'est pas une coupe classique, n'est ce pas ?
- Pas tout à fait. C'est une coupe sorcière très légèrement inspirée de mode moldue. D'un premier coup d'œil, cela ressemble tout à fait à une robe normale, il faut regarder de près pour voir que c'est subtilement différent.
- C'est exactement ce qu'il me fallait !
- J'en suis ravie. Maintenant, je vais vous faire choisir le tissu."
Elle modifia sa création en faisant varier les textures. Quand Christina eut arrêté son choix, la jeune femme commença à prendre des notes sur un bon de commande. Quand elle eut terminé, elle fit remarquer :
"Ce serait dommage de mettre des chaussures moldues avec cette robe. Nous avons un excellent cordonnier qui réalise nos modèles. Voulez-vous voir ce que cela peut donner ?"
Sans attendre notre réponse, la vendeuse modifia les chaussures de Christina pour en faire des mules parfaitement assorties au reste.
"C'est bon, assurai-je. On prend."
Kat ajouta quelques lignes sur son parchemin avant d'annuler la métamorphose. Ensuite, elle mit une calotte noire sur la tête de sa cliente et la transforma en quelque chose qui était à mi-chemin entre le béret moldu et le chapeau sorcier, du même ton que la robe. Cela donnait à Christina un air mutin qui lui allait à ravir. Une fois de plus, je signifiai mon accord. Je croyais en avoir terminé, mais la vendeuse reprit :
"Maintenant que Madame est là, ce serait l'occasion de voir notre ligne de sous-vêtements. Vous serez étonnée de voir à quel point de petits charmes mineurs peuvent vous sculpter une silhouette !
Ma compagne commença par refuser, mais j'étais assez au fait de la supériorité des dessous sorciers sur les moldus. Je trouvai dommage que Christina passe à côté de ça. Je fis donc signe que j'approuvais l'idée et ma compagne fut entraînée dans une cabine d'essayage d'où elle ressortit dix minutes plus tard visiblement très impressionnée. Il me fut soumis un parchemin sur lequel étaient notés une série d'articles et des prix. Cela ne me parût pas donné, mais si c'était à la hauteur du reste, je devais en avoir pour mon argent. Je donnai mon approbation.
"Voilà, tout est noté, fit Kat. Théoriquement, nos délais de livraison sont de trois semaines. Mais moyennant un petit supplément, nous pouvons raccourcir le délai pour que vous soyez livrés à temps", proposa la vendeuse.
Je n'étais plus à ça près. Je me félicitai de l'augmentation qui m'avait été accordée près d'un an auparavant.
"C'est à quel nom ? s'enquit la vendeuse
- Stratford.
- William Stratford ? me demanda-t-elle en me dévisageant.
- Euh… oui.
- Vous êtes le partenaire de Harry ?
- Effectivement.
- Mais il fallait le dire tout de suite ! s'exclama-t-elle en nous faisant un sourire éblouissant. Vous aurez votre robe sous dix jours. Sans supplément bien entendu."
Alors que nous sortions de la boutique, ma bourse plate comme une limande, Christina me dit :
"C'est intéressant de connaître une célébrité.
- Je ne pense pas que ce soit à Potter que je doive ce traitement de faveur. Je crois plutôt que sa femme est un peu trop bavarde.
- Bon, ça fait combien en livres sterling, tout ce qu'on a acheté ?
- Pourquoi ?
- Pour que je te rembourse.
- C'est un cadeau.
- C'est hors de question !
- Pourquoi ?
- Je ne suis pas une femme entretenue.
- Je le sais bien. Mais ce ne sont que des vêtements pour aller chez mes parents.
- C'est trop cher. Tu peux m'offrir des fleurs ou des soirées au restaurant, mais pas une robe haute couture, les accessoires qui vont avec et encore moins les sous-vêtements."
Je n'étais pas du tout d'accord avec elle, mais il était évident qu'il était parfaitement inutile de discuter. Je changeai d'angle d'attaque.
- Si je commence à fréquenter ta famille et tes amis, moi aussi j'aurai besoin de renouveler ma garde-robe. Que dirais-tu de me piloter dans les magasins de vêtement moldus et de me rendre la pareille ?
- Non, je… Mais oui, c'est une très bonne idée. Je voulais justement t'indiquer quelques améliorations possibles."
Il m'avait bien semblé qu'elle jugeait que mes choix vestimentaires moldus laissaient à désirer.
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Dix jours plus tard, je repassai à la boutique pour prendre livraison du paquet. Je le confiai à Christina qui le rangea avec précaution.
Trois jours plus tard, j'étais en train de déchiffrer le Times en vue de ne pas passer pour un échappé de l'asile aux yeux des relations de Christina, quand elle m'interpella de la porte du salon :
"Comment tu me trouves ?"
Je déteste quand une femme me demande ça. Cela signifie qu'elle a pratiqué quelque changement mineur apportant une modification insignifiante à son apparence et qu'elle s'attend, non seulement à ce que nous nous en apercevions, mais qu'en plus nous nous répandions en compliments.
J'allais lui avouer mon incapacité à repérer ce genre de détails quand ce qu'elle avait de différent me sauta aux yeux : sa poitrine menue paraissait plus ronde et ses hanches saillaient plus que d'habitude. Elle avait mis les sous-vêtements magiques que nous avions achetés à Pré-au-Lard.
Le changement était loin d'être mineur et l'effet que cela eut sur moi n'était pas insignifiant non plus.
"Tu es encore plus sublime que d'habitude, dis-je avec la force de conviction que confère une totale sincérité.
- Merci, me répondit-elle avec un grand sourire qui augmenta encore son charme.
- Hum, tu me montres ça de près ? demandai-je avec espoir;
- Ne me dit pas que tu n'as jamais vu ce genre de lingerie, me taquina-t-elle.
- Ce n'est pas la lingerie qui m'intéresse le plus, à vrai dire.
- Vu ce qu'elle t'a sans doute coûté, c'est bien dommage.
- Disons que je préfère de beaucoup ce qui m'est offert de grand cœur.
- Ça tombe bien, je me sens tout à fait d'humeur à te gâter", dit-elle en s'asseyant sur mes genoux.
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J'étais en peu nerveux quand nous nous retrouvâmes trois jours plus tard devant la cheminée de l'atelier, en instance de nous rendre chez mes parents. Pour être sûr que Christina soit prête dans les temps, je lui avais indiqué que nous étions attendus à dix-huit heures trente, alors que nous n'étions conviés qu'une heure plus tard.
Mais pour une fois, ma compagne avait fait un effort et n'avait accusé que dix minutes de retard. J'avais donc dû lui avouer ma petite mystification. Elle avait levé les yeux au ciel, mais compte tenu des circonstances, s'était abstenue de tout commentaire et avait pris un livre pour attendre le moment de partir. Avant de m'avancer dans l'âtre, je vérifiai une dernière fois sa tenue. Je ne suis pas spécialiste en vêtements féminins, mais elle était à croquer dans sa robe et il était probable que nul ne pouvait y trouver à redire.
Je passai en premier, pour quelle ne se retrouve pas isolée dans une maison inconnue. Quand je sortis de la cheminée de mes parents, je constatai que Gwen et Léopold venaient tout juste d'arriver avec leurs enfants, et que tout le monde était en train de se dire bonjour. Quand Christina surgit à son tour, ma mère l'accueillit gentiment. Mon père la salua avec plus de retenue. Il y eut ensuite un moment de flottement, puis Octave et Titus sautèrent au cou de Christina.
Mère nous entraîna ensuite dans le salon, et servit l'apéritif accompagné de petits fours salés. Elle et Gwen parvinrent à entretenir la conversation. Les derniers éléments de la Gazette servirent une fois de plus de base pour trouver des sujets de discussion. Père et Mère furent assez surpris quand ils comprirent que Christina la lisait.
Au cours du repas, mon badge, que je portais désormais toujours sur moi se mit à chauffer. Je le sortis de ma poche pour apprendre qu'une demi-brigade était appelée sur le Chemin de Traverse, pour une urgence moyenne. Je n'étais pas concerné et rangeai mon insigne. Mère me demanda des explications et je les lui fournis.
"Mais c'est très pratique, remarqua-t-elle.
- Oui, c'est assez récent, commentai-je. C'est le département des Mystères qui vient de développer cela.
- Cela me fait penser à ton téléphone, nota Gwen.
- Qu'est ce que c'est ?" demanda Mère
Je leur fis un bref exposé sur la téléphonie moldue. Je leur montrai mon mobile et pus leur faire une petite démonstration car le réseau était accessible de chez eux. Je composai le numéro de Christina devant eux et leur fis écouter son répondeur en leur en expliquant le principe.
"J'ignorais qu'une telle chose existait, dit Mère.
- Nous avons été obligés de compenser notre incapacité à faire de la magie, dit modestement Christina. Et puis, les téléphones mobiles sont assez récents. Cela fait moins de dix ans qu'ils se sont généralisés. Moi-même d'ailleurs, je n'en ai toujours pas.
- William serait plus avancé que vous sur cet aspect ? lui demanda Léopold d'une voix amusée.
- En fait, je suis la plupart du temps chez moi, alors mon téléphone fixe me suffit. Et quand je sors, je reste dans Londres et il y a des cabines publiques un peu partout.
- Mais tu as un ordinateur intervint Octave. Ça c'est super.
- Je commence presque à regretter de ne pouvoir en installer un à la maison, soupira Gwen. Ils ne parlent que de ça !
- Mais vous pouvez venir chez moi pour y jouer pendant vos vacances, proposa Christina.
- C'est vrai ? Oh Maman, on peut y aller demain ? s'écria Titus.
- Nous verrons, tempéra sa mère. Je vais voir avec Christina, il est hors de question que vous l'envahissiez durant toutes les vacances.
- J'aime beaucoup les enfants", assura Christina.
Cette réplique amena une expression réjouie sur le visage de ma mère, mais heureusement, elle se contenta de demander ce qu'était un ordinateur.
De laborieuses explications techniques nous menèrent à minuit et à la distribution des cadeaux. Pour mes neveux, Christina et moi avions acheté des boîtiers marchant avec des piles, contenant les jeux qu'ils prisaient tant. Nous avions pris pour ma sœur et son mari tout un assortiment de bières moldues. Enfin, pour mes parents, Christina avait créé deux broches.
Elles représentaient la même salamandre, et seules les arabesques sur lesquelles elles reposaient les différenciaient, conférant un caractère féminin ou masculin à l'ensemble. Je remarquai que mon père, qui avait été très réservé durant toute la soirée, se contentant d'observer Christina, examina longuement son cadeau. Comme d'habitude, son visage n'exprimait aucun sentiment, mais je crus tout de même déceler qu'il était impressionné par la facture de l'objet.
Ma mère se répandit en compliments tandis que Gwen prenait un air entendu. Elle devait être en train d'évaluer les chances de Christina de percer dans le marché sorcier. Quand tout le monde eut rangé ses présents, il fut temps de partir.
Mon père voulant me donner une cuvée spéciale de notre whisky, je le suivis donc dans le jardin pour l'accompagner jusqu'au cellier. Il choisit avec soin un tonnelet, et nous revînmes à pas lents vers la maison, faisant crisser la neige sous nos bottes.
Au moment où j'allais ouvrir la porte, mon père dit brusquement :
"Je pensais que les Moldus étaient plus étranges que cela.
- Moi aussi", répondis-je, repensant aux a priori qui étaient les miens avant de faire la connaissance de Christina.
Nous rentrâmes rejoindre les autres.
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Une semaine plus tard, nous étions de nouveau conviés pour fêter la nouvelle année. Cette fois-ci, Christina revêtit une robe moldue, qu'elle eut soin de choisir longue et légèrement flottante, comme nos robes de sorcier. Pour ma part, j'étais moins nerveux, considérant qu'elle avait fait bonne impression lors du premier contact.
Vers dix heures, mon badge fit encore des sienne et cette fois, je dus y aller. Père grogna que le système était plutôt contraignant, mais je lui répondis que sans ce dispositif, je ne serai pas venu du tout car j'aurais dû être de garde au QG. En effet, au lieu de dix Aurors passant le réveillon à la Ruche, il n'y en avait que deux, chargés de recevoir les appels et envoyer les collègues là où on avait besoin d'eux.
La cheminée indiquée sur le badge me fit déboucher dans un hameau mi-sorcier, mi-moldu. J'y retrouvai Potter. Il ne nous fallut pas longtemps pour déterminer que l'appel était justifié par un emploi abusif des Fuseboum dans un endroit interdit et sans les précautions destinées à en cacher les manifestations aux Moldus des environs. Nous fîmes donc de vifs reproches aux contrevenants, les menaçant de les mettre au trou si on entendait encore parler d'eux et nous appelâmes les Oubliators. Je pus ensuite rejoindre ma famille.
J'arrivai à temps pour faire exploser nos propres Fuseboum, avec toutes les précautions requises, bien sûr. J'avais acheté la nouveauté de l'année : chaque explosion représentait une saynète. Mis bout à bout, l'ensemble racontait un conte sorcier. La narration était faite avec humour et plut, de ce fait, autant aux grands qu'aux petits.
Quand j'en avais parlé à Potter, il m'avait confié que le prototype avait été présenté l'année précédente, lors de son mariage, et racontait leur histoire, à lui et à Ginny. Pour ma part j'avais choisi un classique, l'histoire de Flamèche le Dragon. Bien sûr, Christina ne connaissait pas cette fable, et j'eus du mal à la persuader qu'à la base, ce n'était pas une histoire humoristique.
Je fis rire ensuite tout le monde en leur racontant comment, l'année précédente, Ginny Weasley s'était vengée d'une blague de ses frères en faisant exploser tout le stock de Fuseboum qu'ils avaient dans leur magasin du Chemin de Traverse, offrant ainsi un magnifique spectacle gratuit à tous les badauds.
Octave enchaîna en racontant quelques blagues spectaculaires dont il avait été le témoin à Poudlard et qui avaient été rendues possible grâce aux produits Weasley. Quand sa mère émit le souhait qu'il n'y ait pas été mêlé, il répliqua qu'elle l'avait toujours empêché d'aller dans la boutique de farces et attrapes quand elle l'accompagnait faire des courses.
Je m'abstins d'évoquer notre visite de l'an passé, ainsi que les bons de commande distribués dans les salles communes de Poudlard, si j'en croyais Potter.
Timidement, ma mère demanda à Christina si les Moldus avaient un équivalent de nos Fuseboum. Christina lui apprit que oui, tout en admettant que les nôtres étaient bien plus extraordinaires. Je précisai que les Moldus faisaient de magnifiques spectacles à leur façon, et tentai de partager avec ma famille l'émerveillement que le cinéma exerçait encore sur moi.
Comme il était à prévoir, mes neveux demandèrent à leur mère s'ils pouvaient découvrir à leur tour cette merveille, et je leur promis de les y emmener la semaine suivante. Mon père ne participa pas à cette conversation, mais s'abstint de toute remarque désobligeante, ce qui était déjà bien.
Finalement, ma sœur s'aperçut qu'il était déjà une heure du matin, et chacun rentra chez soi.
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J'avais posé des vacances les deux premières semaines de janvier. Lors de la première, mes neveux vinrent à plusieurs reprises et je leur fis visiter Londres, toute illuminée à l'occasion des fêtes, et tint ma promesse de les emmener au cinéma. Puis ils repartirent pour Poudlard, et je me reposai pour de bon.
Cette fois-ci, bien qu'ayant des commandes en cours, Christina ne me mit pas à la porte pour autant. Elle profita même de ma présence pour s'octroyer quelques après-midi de repos, qu'elle passa en ma compagnie. En fait, nous parlâmes beaucoup de notre relation et de la suite que nous voulions lui donner.
Nous étions maintenant rassurés sur notre aptitude à nous adapter au monde de l'autre et à apprécier la vie à deux. Evidement, la question des bébés revint sur le tapis. Je le comprenais bien. Cela faisait maintenant un an qu'elle en avait parlé pour la première fois, et j'estimais qu'elle avait été patiente.
Une fois de plus, je me dis que si je n'en étais pas capable, il me faudrait la laisser partir pour lui donner sa chance. Cela faisait partie de notre accord : elle restait avec moi et je la rendais mère. Peut-être que ce n'était pas si terrible, finalement. La plupart de mes collègues avaient des enfants et semblaient bien s'en porter. Potter, lui, était toujours d'une grande volubilité quand il était question de bébés et discutait souvent avec un autre jeune père de la brigade, qui était arrivé chez nous deux ans avant lui.
C'est ainsi que nous décidâmes d'arrêter toute contraception. Le bonheur de Christina atténua quelque peu les réserves qui me restaient.
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A la mi-janvier, Ginny vint chercher son mari avec qui elle devait déjeuner. De mon côté, j'avais prévu de faire quelques courses, et je sortis de la Ruche en leur compagnie.
Alors que nous passions la porte, nous croisâmes Lynda Stevens qui rentrait de mission avec son coéquipier Steve Cursaq. Un rictus haineux enlaidit alors le visage de la jeune femme. Je me tournai pour savoir ce qui motivait une réaction si intense et constatai que c'était l'épouse de mon partenaire qui semblait en être la cause. Cette dernière, d'ailleurs, rendait fermement son regard à Stevens, tout en affichant un petit sourire supérieur. Ma collègue nous dépassa en faisant entendre un grognement méprisant.
Etonné par cet échange foudroyant, je dirigeai mon regard vers Potter pour savoir ce qu'il en pensait. Ce dernier regardait fixement devant lui, comme s'il n'avait rien perçu de la scène qui venait de se dérouler. Il était évident que son manque d'attention n'était pas fortuit. Tout à coup, l'explication de la froideur que lui et Stevens se témoignaient s'imposa à moi.
Potter avait sans doute été l'enjeu d'un affrontement qui avait opposé les deux jeunes femmes, et qui s'était soldé par le triomphe sans partage de la jolie rousse, si j'en jugeai par le sourire victorieux de cette dernière. Cela m'épata quand même un peu. Je savais que Ginny Weasley avait tendance à défendre son territoire avec férocité, mais Stevens était une Auror de talent qui avait plus d'un tour dans son sac. Qu'elle file doux devant la petite Weasley en disait long sur les aptitudes de cette dernière.
Au cours de l'après-midi, alors que nous étions en planque, je demandai à Potter :
"Qu'est ce qui s'est passé avec Stevens ?"
Il fit une grimace tout en rougissant. Cela avait l'air bien croustillant
"Pas envie d'en parler, grogna-t-il.
- Je vois, répondis-je, d'un ton suggestif
- Non, tu ne vois rien. Je suis sûr que tu imagines plein de trucs débiles !
- C'est vrai qu'elle est mignonne, Stevens ! le provoquai-je.
- Tu vois ! Tu crois qu'il y a eu quelque chose entre nous, me lança-t-il, agacé.
- C'est toi qui le dis, réponds-je amusé de constater qu'il était toujours aussi facile à manipuler.
- Il ne s'est rien passé. Les apparences étaient contre moi, c'est tout."
Voyez-vous ça ! Je changeai mon angle d'attaque.
"Et comment a réagi Ginny ?
- Elle nous a lancé un Kedavra."
Je sursautai. Je ne m'attendais quand même pas à ça.
"Tu plaisantes !
- C'était une période très dure pour elle. Moi, j'étais tellement immergé dans mes problèmes que je ne faisais rien pour l'aider. Elle ne savait plus très bien où elle en était. Croire que j'étais capable de la tromper a été la goutte qui a fait déborder le chaudron.
- Vous avez réussi à l'éviter ?
- En fait, Ginny ne l'a pas vraiment lancé. Hermione est arrivée et lui a lancé un sort d'entrave. Mais je crois que Stevens a eu la peur de sa vie.
- Pas toi ? demandai-je, avant de me rappeler que je parlais au Survivant et qu'il ne craignait pas ce sort.
- Je n'ai pas fait attention sur le coup, me répondit-il. Tout ce qui m'importait à ce moment, c'est que Ginny comprenne qu'il ne s'était rien passé.
- Et Stevens n'a pas porté plainte ?
- Elle n'avait pas de preuve de toute façon. Par contre, Hermione s'est arrangée pour lui faire croire qu'elle en avait contre elle, au sujet du sort qu'elle m'avait jeté en premier pour m'immobiliser et monter sa petite mise en scène. Alors elle l'a fermée. Et puis, je crois qu'elle a compris que s'attaquer au clan Weasley était un petit peu trop gros pour elle. Il se trouve qu'elle a eu quelques ennuis avec un produit des jumeaux juste après cela", conclut-il d'un ton satisfait.
Ce clan Weasley-Potter-Granger était vraiment redoutable. Heureusement que j'avais réussi à me faire apprécier de mon partenaire.
"Ta Ginny, elle connaît beaucoup de petits sorts comme ça ? demandai-je, un peu choqué quand même.
- Tu sais, juste avant la Bataille, elle a été entraînée par Tonks, avec Ron et Hermione. Je ne sais pas si on leur a appris les Impardonnables, mais Dumbledore savait que je deviendrais dingue si l'un d'eux tombait aux mains des Mangemorts. Alors tout a été fait pour qu'ils puissent se défendre si l'Ordre n'arrivait pas à les protéger.
- Il était prévu que Ginny aille à la Bataille, alors ?
- Oui et non… En fait, je me suis retrouvé tellement de fois en danger, à un moment et un endroit que personne n'avait prévu, qu'ils ont dû se dire qu'au cas où cela se passerait ainsi, il fallait que mes amis soient capables de m'assister. Mais finalement, tout s'est passé comme Dumbledore l'espérait. Quand le moment est venu, les Aurors et les membres de l'Ordre étaient là pour s'occuper des Mangemorts et me permettre d'affronter Voldemort sans ingérence inopportune. Et moi, j'avais demandé à Ginny de ne pas venir si tout se passait normalement. Je ne savais pas si je serais encore capable de me battre si je craignais qu'elle soit blessée. Je pense que ses parents ont été soulagés quand ils ont compris qu'elle ne me suivrait pas ce matin-là. Déjà que Ron venait. C'est égoïste, mais j'avais tellement l'habitude de pouvoir compter sur lui et Hermione, que je n'ai pas eu le courage de leur demander de rester à l'abri. D'ailleurs, je ne suis pas sûr qu'ils auraient accepté de le faire.
- Ginny n'a pas refusé de rester à l'arrière ? demandai-je.
- Elle n'appartenait pas à l'Ordre, mais Dumbledore comptait sur elle pour que je sois le plus le plus motivé possible. Elle a compris qu'elle m'affaiblirait en venant, alors elle a accepté de faire ce que je lui demandais. Peu de gens s'en sont rendus compte, mais elle a joué un rôle clé dans la guerre. Sans elle, je ne suis pas sûr que j'aurais eu la force de gagner.
- Elle ne sortait pas avec toi par devoir, quand même, demandai-je un peu étonné de la façon dont il me présentait sa relation avec la jeune femme.
- Non, bien sûr ! répondit-il en souriant. C'était de sa propre initiative. Mais notre relation aurait été différente si je n'avais pas été le Survivant, futur adversaire de Voldemort. Je pense qu'elle aurait été beaucoup moins patiente et compréhensive si j'avais été un petit ami normal. Elle a dû à plusieurs reprises faire passer son devoir avant les exigences qu'elle aurait pu avoir à mon égard. C'est pour ça que ça s'est si mal passé avec Stevens. Tout ce qu'elle retenait depuis des années est sorti. En fait, c'est surtout moi qu'elle a voulu tuer ce jour-là. Je la comprends. Je me suis longtemps conduit égoïstement. Mais maintenant je fais plus attention, et elle ne se prive pas de me signaler quand elle n'est pas contente. J'ai parfois l'impression qu'elle rattrape le temps perdu, grogna-t-il. J'aurai jamais cru qu'elle aurait autant d'exigences !"
Dans un sens, cela me rassura. Même si nous étions d'accord sur les sujets essentiels, nous nous querellions pas mal avec Christina au sujet de broutilles. C'était encourageant de constater qu'un couple, aussi uni en apparence que celui des Potter, avait des hauts et des bas.
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Au début du mois de février, nous réussîmes un autre coup de filet, dans le domaine de la contrefaçon cette fois-ci. Ainsi nous mîmes fin à un trafic de produits ne correspondant pas à l'étiquetage, tels que peaux de vache vendues comme de la peau de dragon et autres joyeusetés du même genre. Cela occasionna beaucoup de paperasserie, et nous étions très en retard pour établir le dossier en vue de le transmettre dans les temps au Magenmagot.
A dix heures du soir, le vendredi précédent le lundi où nous devions livrer notre rapport, je me rendis compte que nous en avions encore pour plusieurs heures de travail.
"Bon, Potter, tu préfères passer la nuit ici ou revenir demain après-midi ?
- Je n'en peux plus ce soir. Par contre, je ne peux pas venir demain car Ginny doit sortir et je lui ai promis de garder Lily. Mais tu peux venir travailler à la maison."
Nous convînmes de nous retrouver chez lui, à l'Etoile Filante sur le coup de treize heures. Quand je me présentai chez lui, il était en train de faire des aller-retour dans son salon, son marmot dans les bras.
"T'en fais pas, elle va s'endormir, me chuchota-t-il. Ginny l'a nourrie il y a un quart d'heure."
En fait, il fallut encore dix minutes et plusieurs rejets blanchâtres sur la robe de Potter avant que la chose ne ferme les yeux. Son père la déposa avec soin dans un couffin se trouvant dans un coin du salon, et nous nous installâmes sur la grande table de réception où Potter avait déposé les dossiers.
"Elle est belle, hein ! me dit-il avant de se mettre au travail.
Pour moi, c'était juste un bébé comme les autres. Avec des cheveux plus hirsutes que la moyenne peut-être.
Au bout d'une heure et demi de travail, le truc se mit à gigoter puis à couiner de plus en plus fort. Son père la prit dans ses bras et l'assit sur ses genoux. Cela compliqua un peu notre travail car le bébé n'avait de cesse que d'attraper les morceaux de parchemin qui passaient à la portée de ses petites mains. Cela semblait beaucoup amuser Potter. Moi, un peu moins.
Finalement, après un autre quart d'heure de travail laborieux, Potter souleva sa fille, lui colla son nez au niveau des fesses et dit :
"Oh, mais le bébé a besoin qu'on lui nettoie sa couche !"
Beurk ! Il n'était pas obligé de mettre le nez dedans quand même !
Il déposa le bébé sur la table, au milieu de nos notes et entrepris de soulever la robe de sa fille et de défaire les couches souillées. C'était tout aussi dégoûtant qu'il semblait le prévoir. Heureusement, il lança rapidement un sort de nettoyage expert sur les langes et les fesses de sa fille. J'aurai peut-être admiré sa dextérité, s'il n'avait pas accompagné l'opération d'un discours bêtifiant :
Quand il eut terminé, il remarqua :
"Oh, il est déjà quatre heures, tu veux grignoter quelque chose ?"
Non, plus maintenant, merci !
Nous arrivâmes péniblement à travailler encore une heure, sans cesse dérangés par les petites mains fureteuses et des piaillements intempestifs. A la fin, elle se mit carrément à pleurer, malgré les câlineries de son père qui, de nouveau, faisait des va-et-vient dans la pièce.
Finalement, Ginny pénétra dans le salon d'un pas pressé, s'excusa de son retard et avant que je n'aie eu le temps de réaliser ce qu'elle faisait, ouvrit son corsage et colla la gamine sur sa poitrine, cachant heureusement tout ce qui aurait pu offenser ma relative pudeur. Ce n'est pas que je sois effarouché par une paire de seins, mais tant qu'à me rincer l'œil, je préfère quand ce n'est pas sous les yeux du mari.
Potter semblait avoir l'habitude de ce spectacle et me proposa d'en finir avec notre travail. Enfin débarrassés de l'encombrant paquet, nous fûmes plus efficaces, et je pus rentrer chez moi à une heure décente, après que nous eûmes tout bouclé.
Alors qu'il me raccompagnait vers la cheminée, il me dit :
"On n'a pas fini trop tard, finalement. Heureusement que Lily a été sage."
Je m'abstins de répondre.
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Cette expérience me rattrapa deux jours plus tard. Cela commença par une insomnie, qui fut suivie d'un cauchemar quand enfin je parvins enfin à m'assoupir. Ensuite je ressentis une angoisse diffuse, qui ne me quittait pas. Je mis encore deux jours pour mettre le doigt sur ce qui me mettait dans cet état. C'est en voyant arriver Potter un matin avec sa sempiternelle tache sur l'épaule que je compris. Le voir avec sa fille m'avait fait comprendre à quel point je ne me sentais pas prêt à devenir père.
Cette constatation me bouleversa. Mais qu'est-ce qui m'avait pris ? Comment avais-je pu croire que je pourrais faire un père acceptable ! Comment me dégager de cette situation ? Mon angoisse atteignit son comble quand la nuit suivante, je rêvai que Christina mettait au monde une espèce de bébé géant, qui me frappait et qui prétendait que c'était à lui de se conduire comme un père puisque j'en étais incapable. Je me réveillai en sueur, plus effrayé par cette vision que par les cauchemars qui me faisaient revivre la Bataille.
Les jours suivants furent une horreur. Christina se rendait bien compte que quelque chose n'allait pas, mais elle était la dernière personne à qui je pouvais me confier. Quand elle me questionna, je répondis avoir une grippe. Heureusement, je pus échapper aux médicaments qu'elle me proposa en prétendant que les potions sorcières étaient plus efficaces.
Le salut me vint d'où je ne l'attendais pas. Deux semaines après ma visite chez Potter, Christina avait invité Gwen et Léopold à dîner. Nous en étions à l'apéritif quand ma sœur se mit à parler de ses démarches prospectives avec ma compagne.
Cette dernière modéra son enthousiasme en expliquant que la joaillerie n'était pas son seul projet pour l'année qui venait de commencer, et demanda à Gwen de ne pas prend trop d'engagements la concernant. Avec une vitesse de compréhension qui me sidéra, ma sœur nous adressa ses félicitations.
"Ce n'est qu'un projet encore", répondit Christina en rougissant.
C'en était trop pour moi. Je me levai brusquement, pris par cette irrésistible envie de parcourir des kilomètres qui me saisissait impétueusement dès que je sentais la situation m'échapper.
"Je vais marcher, annonçai-je.
- William ?" demanda Christina effarée.
Ma sœur me jeta un regard scrutateur, et je me dis que j'avais vraiment choisi le pire moment pour exprimer mon trouble. J'hésitai sur la conduite à tenir quand Léopold se leva à son tour et dit :
"Je fumerais bien une petite pipe. Puis-je vous accompagner, William ?
- Il fait froid dehors, intervint Gwen. Et puis tu ne peux pas sortir en robe de sorcier.
- J'ai un manteau à lui prêter", coupai-je court et je saisis ce prétexte pour sortir du salon.
Nous nous retrouvâmes dans le froid, moi marchant d'un pas vif, mon beau-frère me suivant tant bien que mal. Au bout de cinq minutes, je ralentis et m'excusai :
"Désolé, vous n'avez même pas eu le temps d'allumer votre pipe.
- De toute façon, je viens de réaliser que je ne peux pas le faire, répondit tranquillement Léopold. Je suppose que sortir ma baguette ici serait inapproprié.
- Préparez-la, je me charge de vous l'allumer", répondis-je.
Il sortit alors sa blague à tabac de sa poche et entreprit de bourrer méthodiquement sa pipe. Je regardai ses gestes minutieux et cela me calma quelque peu. Quand il eut terminé, j'avisai un passant qui fumait une cigarette et lui demandai de me prêter son briquet. J'en fis jaillir la flamme et la tendis à mon beau-frère, qui tira ses premières bouffées avec délectation.
"Cela faisait longtemps, remarqua-t-il après que j'eus remercié l'obligeant Moldu. Gwen n'aime pas tellement l'odeur du tabac, alors je m'efforce de fumer un peu moins ces temps-ci.
- C'est le problème de la vie de couple, répondis-je. On est obligé de renoncer à tout ce à quoi on tient.
- Pas nécessairement à tout, me contredit-il. Et puis il y a beaucoup de bons côtés.
- Vraiment ? demandai-je avec rancœur.
- C'est cette histoire d'enfant qui vous fait douter ? demanda Léopold.
- Je ne pourrai jamais être le père que Christina espère pour ses enfants ! m'écriai-je, soulagé de pouvoir enfin l'exprimer.
- Et quel père espère-t-elle ?
- Un vrai père, quoi !
- Parce qu'il y a un modèle ? me demanda mon beau-frère d'une voix amusée. Dommage qu'on ne m'ait pas prévenu quand Gwen attendait Titus, cela m'aurait évité bien des inquiétudes et des remises en cause."
J'avais du mal à imaginer Léopold doutant au sujet de sa paternité. Il paraissait tellement à l'aise avec ses garçons ! Je me souvins soudain que lorsque je m'étais demandé le genre de père que je voulais être, c'est à mon beau-frère que j'avais pensé. Oui, discuter avec lui, pourrait peut-être m'aider à y voir plus clair.
"Mon problème, c'est que je trouve les bébés moches et puants, commençai-je.
- On trouve toujours moches et puants les bébés des autres, répondit-il.
- Pas Christina.
- Je vous accorde que les femmes en mal d'enfants ont de drôles de goûts, admit-il.
- Peut-être, mais je ne pense pas que je trouverai mes enfants mignons quand ils seront en train de cracher ou de souiller leurs couches.
- J'avoue que ce n'était pas ma tasse de thé, et que je laissai Gwen se débrouiller avec ça. Je ne pense pas être un père indigne pour autant. Il y a d'autres manières d'être père.
- Vraiment ?
- Vraiment. Quand Gwen était fatiguée et doutait d'elle, je la rassurais, et lui disais qu'elle était une mère formidable. J'essayais de lui éviter toute autre préoccupation. Tenez, une fois, j'ai renoncé à m'acheter un billet de Quidditch et j'ai loué les services d'un elfe de maison avec l'argent économisé, histoire qu'elle puisse se reposer quelques jours et ne s'occuper que du bébé. Pour ne pas l'inquiéter avec cela, j'ai même prétendu être allé au match. Je ne pense pas lui avoir jamais avoué la vérité d'ailleurs. Je crois qu'elle l'ignore toujours.
- Vous étiez si juste, économiquement ? m'étonnai-je. Vous ne travailliez pas déjà avec mon père ?
- Si, mais à l'époque, je n'étais pas sûr de ma position et je mettais de l'argent de côté au cas où. Je me disais que peut-être un jour vous reviendriez et reprendriez la place qui était la vôtre.
- Mais cela n'a jamais été mon intention !
- Comment pouvais-je le savoir ? Même Gwen n'a jamais su exactement ce qui s'était passé entre vous et votre père. Du jour au lendemain, on l'a informé que vous étiez parti et qu'elle devenait l'héritière. Votre père refusait de parler de vous.
- Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, dis-je avec dérision.
- Quelque chose comme cela, oui, sourit mon beau-frère. Ce n'est que beaucoup plus tard que nous avons compris que vous aviez renoncé de vous-même à reprendre la direction de la distillerie. Enfin, pour en revenir aux enfants, ça grandit vite, vous savez, et cela devient absolument passionnant. Et cela finit même par manger proprement et aller sur le pot. Vous finirez par vous demander comment vous avez fait pour vous en passer.
- Je ne sais pas.
- Moi, je sais. Je vous ai vu avec mes fils.
- Ils sont grands.
- Pas tant que ça. Et je vous assure, qu'il n'y a pas de différence entre apprendre à un gamin de dix-huit mois à monter une marche ou enseigner les bases du vol de balai à un gosse de dix ans. Je vous ai trouvé très pédagogue quand vous vous êtes occupé d'Octave."
Je commençai à me sentir mieux. J'avais envie de continuer de discuter avec ce père auquel j'avais envie de ressembler.
"Je suppose que nous devons rentrer, dis-je avec regret.
- Cela me plairait bien de découvrir un pub ou un restaurant moldu, proposa Léopold.
- Que va en dire Gwen ?
- Être marié ne vous retire pas toute marge de liberté, répliqua mon beau-frère. Par contre, pour éviter qu'elle et Christina n'appellent vos collègues, ce serait bien de les rassurer et les tenir au courant de notre petit programme. Vous avez votre merveilleuse petite boite couverte de boutons ?
- Oui. C'est pratique, hein ?
- Cela me donne presque envie d'être Moldu", ironisa Léopold.
- Cela ne résout pas tout, le mis-je en garde, redoutant la conversation que j'allais avoir avec Christina.
Quand elle répondit à mon appel, je ne lui laissai pas le temps de me questionner. Je l'informai simplement que je mangeai dehors avec Léopold et qu'elle et Gwen ne nous attendent pas. Elle commença à protester, mais ma sœur lui prit l'appareil de mains et me dit simplement "Ne faites pas de bêtises", avant de raccrocher.
J'emmenai mon beau-frère dans un restaurant indien et il s'initia au riz tandoori tout en me racontant des épisodes de la vie de ses gamins, tendant à me montrer qu'il avait défini son rôle de père au jour le jour, en fonction des besoins, des circonstances et de ses possibilités.
Quand nous rentrâmes à la joaillerie, la maison était plongée dans le noir. Manifestement, Gwen était déjà partie et Christina couchée. Cela m'arrangeait bien. J'accompagnai Léopold jusqu'à la cheminée pour qu'il rentre chez lui, et me glissai silencieusement dans le lit, aux côtés de Christina. Je pense qu'elle ne dormait pas, mais elle fit comme si, et cela faisait bien mon affaire. Je me sentais beaucoup mieux et je n'avais pas envie de perdre ma récente quiétude en discutant avec elle.
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Finalement, elle ne me demanda rien le lendemain. Je pense que Gwen avait dû lui faire la leçon, car cette retenue ne lui ressemblait pas. Autant elle avait été discrète au début de notre relation, autant elle voulait discuter de tout, maintenant que nous jouions enfin à cartes sur table.
J'étais à la fois gêné à l'idée que ma sœur intervienne dans mes problèmes de couple, et soulagé par la réserve de Christina. Mon apaisement était encore trop récent pour que je me sente capable d'avoir une discussion sensée avec ma compagne, à propos d'un sujet aussi sensible pour moi que pour elle.
Ce n'est que deux jours plus tard, alors que je témoignais de mon intérêt envers elle en l'enlaçant avec ardeur, que Christina se dégagea et me demanda :
"Tu veux qu'on reprenne la contraception ?
- Non. J'ai eu un passage à vide, mais c'est bon maintenant.
- On peut attendre encore quelques mois.
- Cela ne changera rien. Je ne serai jamais sûr à cent pour cent. Si on ne le fait pas maintenant, on ne le fera jamais.
- Si tu n'en veux vraiment pas…
- Je ne veux pas te perdre.
- Si je t'impose quelque chose d'aussi important, on finira bien par se perdre.
- Jusqu'à maintenant, je ne me plains pas trop de ce que tu m'as imposé. Cela m'a réussi bien mieux que je ne le craignais. Je te fais confiance.
- Will, je t'aime.
- Je suis heureux de ne pas être le seul à agir de façon irréfléchie", répondis-je en la serrant doucement contre moi.
Elle eut un petit rire fêlé :
"On n'a pas choisi la facilité, hein ? me demanda-t-elle.
- Non, pas vraiment. Mais cela ne va pas dire que l'on va échouer.
- J'espère. J'ai mis tout mon magot sur ce coup-là, tu sais.
- Je sais. Moi aussi."
Ce qui suivit fut très doux, car j'essayai de faire passer dans mes gestes ce que j'étais incapable d'exprimer en paroles. Pour la première fois, j'espérai vraiment que notre étreinte serait féconde
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10/05/05 : Bonjour à tous !
Vous êtes plusieurs à m'avoir demandé quel sort a utilisé Harry. Fenice m'avait bien prévenue : il faut le préciser. Je ne l'ai pas écoutée et, comme d'habitude quand je n'en fait qu'à ma tête, la question a réapparu dans les reviews.
Le sort utilisé, donc, est un sort d'éclatement, pas illicite en lui-même, mais dangereux quand on l'utilise contre une personne, surtout à bout portant. Drago ne serait peut-être pas mort s'il avait encaissé, mais aurait été blessé grièvement. J'ai choisi blanc comme couleur pour n'utiliser ni rouge, ni vert, comme dans les livres. J'aurai pu choisir bleu, mais j'ai choisi blanc.
La morale de l'histoire : si certaines choses ne vont pas dans mes textes, c'est pas la faute de mes correcteurs mais de la mienne. J'ai d'ailleurs dû remplacer le chapitre de la semaine dernière, car monsieur Alixe n'avait pas eu le temps de corriger à temps et c'était truffé de fautes. J'en ai d'ailleurs profité pour changer de titre, car certains d'entre vous m'ont fait remarquer qu'il ne correspondait pas au contenu du chapitre.
Cette semaine, Calimera, a bien du mérite, car je lui ai envoyé mon chapitre à corriger seulement hier soir à minuit. Faut que vous sachiez, les gens, que mes trois correcteurs font vraiment un super boulot, et pas seulement sur l'orthographe.
La déclaration de guerre : Hélas, trois fois hélas, cette fic est maudite, tout comme le poste de DCFM. La suite de sa traduction ne sera pas pour tout de suite. En effet, Jeconais, son auteur, a décidé de partir de Fanfiction à cause de la nouvelle règle qui interdit la citation de paroles de chansons. En ce qui me concerne, je me retire donc de ce projet de traduction.
Mes personnages vivent leur vie : Ce n'est pas Willyboy qui a décidé de faire une apparition dans une autre fic, cette fois, mais Samantha Potter, quatrième et ultime enfant de Harry et Ginny (elle est connue de ceux qui ont lu le dernier chapitre de Après la bataille). C'est dans Arcana Temporis de Crookshank que vous pourrez en savoir davantage sur elle.Je trouve cette fic sympa, vous pouvez aller vous faire votre propre opinion /s/2378660/1/.
Et les réponses à mes chers lecteurs :
Geobabault: Merci de ton mot.
Kazy: Merci de ta longue review et de l'énoncé de ce que tu as aimé. Je devrait mettre encore un peu d'action, dans quelques chapitres (mais pas de match de Quidditch). L'enfant qu'auront peut-être Will et Christina aura plutôt l'âge de James, le second enfant des Potter.
Csame: merci. A priori, les chapitres seront de plus en plus longs. J'ai tellement de choses à dire!
Milenaz : merci
mademoiselle mime : merci d'avoir posé un mot:
Wyneak : il n'est jamais trop tard pour comencer. En fait la première fic se passe pendant la 7ème année de Harry, Après la Bataille, couvre en détail les quatre années suivante puis survole leur vie jusqu'au 16 ans de Lily. Ainsi, dans cette fic est fait allusion à des événements qui se passent dans Le journal de Ginny ou ALB mais j'ai conçu cette fic pour qu'il ne soit pas indispensable d'avoir lu les autres. Si tu vas les lire, certaines situations te seront révélées à l'avance (quoique plus beaucoup à ce stade de la fic), mais par ailleurs, tu goûteras mieux les contresens que Willy peut faire en ayant qu'une vision partielle de la vie de Harry.
dreyd : Retourne vite réviser ! lol
Lily Petite Etoile : Bisous
marion-moune : Merci
Edwige : Comme précédemment exposé par MP, merci d'avoir pris le temps de me faire part de ton sentiment.
Allima : non, Malefoy n'est pas marié. C'est quand il va être envoyé à l'étranger que la question va se poser (j'en parlerai peut-être). Harry racontera un peu de la bataille devant Will… mais pas tout de suite.
Shima-chan : JE suis heureuse que cette histoire te plaise. Nous as-tu rattrapés ?
sofia evans : pour le titre, tu as raison, en fait il correspondait plus au premier jet de ce chapitre. Du coup, je l'ai changé et l'ai intitulé « Visite impromptue ». Pas génial mais moins hors sujet. Pour ta question, je pense que ce chapitre y répond.
Saphira Dragon Princess : Merci
Namyothis : Merci. Poudlard la semaine prochaine !
dadmax : Oui, souvenirs, souvenirs…
Lyane : Oui, maintenant, on en regrette presque d'être en vacances, avec notre dépendance à Internet !
La p'tite Lili : Bientôt les vacances alors. Tu l'aura bien mérité, je pense.
Lunenoire : ouais, exit Malefoy
mate : Euh, a priori, si quelqu'un devait être puni, c'est Harry. Malefoy a failli se faire refaire le portrait, quand même.
calimera : je sais que la bagarre est un bon passage : tu m'a aidée lol. Cela m'a fait plaisir d'avoir de tes nouvelles pendant tes vacances (et après aussi).Bises.
mushu : Depuis le temps qu'on me la demandait !
Draya Felton : oui, oi je l'aime pas telement Malefoy, et puis pour harry, c'est quand même mieux qu'il parte !
Antadelie : de rien, le plaisir est pour moi !
Angel's Eyes : je en vois pas d'apaisement dans ce genre de relation. Comme Rogue et Sirius en fait.
Kob e23 : moi, cela m'aurait embêté d'envoyer Harry à Azkaban !
Zabou : merci !
Aresse : C'est immoral n'est-ce pas ? Mais c'est la vie !
Fenice : Fenice a des idées ! Je veux lire !
Frudule : voilà, tu sais tout sur les sentiments de Will pour les BB ? Amon avis, il sera quand mêm grinçant comme diplomate Malefoy. Genre phrase anodine subtilement moqueuse.Dsl pour le titre du chapitre. Je l'ai changé, d'ailleurs.
beru ou bloub : c'est sûr que dans mon histoire, il n'y a pas beaucoup… d'histoire !
Fee Fleau : Remarque, c'est parce que le perso de Christina est fade que ce serait intéressant de l'étoffer par un POV. Vais y réfléchir (mais promet rien… d'ailleurs si ça te dis de l'écrire, te prive pas). Pour l'importance des fics dans la vie…il n'y a pas que le travail, quand même. Ou plus exactement, il faut avoir une partie de sa vie consacrée au travail et une autre à ce qui aère l'esprit (bin, oui, quand on déprime on est moins efficace au travail, de toute façon). Cela dit, il est vrai que le temps que je passe sur l'ordi est pris à ma famille, et que c'est assez égoïste comme attitude. Il est donc temps que ma part « ordi » diminue un peu.
Bruno-Pier : La méthode Serpentard a parfois du bon. Et La déclaration de guerre est vraiment maudite. Voir mes notes d'auteur.
Amy Keira : Merci
Crookshank : Sûr, Willy devrait être presque fréquentable à la fin de cette histoire ;-)
