- MON SORCIER BIEN-AIMÉ -
Disclamer : la plupart des lieux et personnages viennent de l'univers créé par J.K Rowling.
Je dois également beaucoup à mes relecteurs : Monsieur Alixe, Fenice et Calimera
Résumé de la semaine : Lui qui croyait avoir tout vu ! Mais voilà qu'on lui colle un Potter comme partenaire et cette jolie petite Moldue entre les pattes… Quoi de pire, quand on est Serpentard et fier de l'être ? - MAJ CHQ MERCREDI - (Fenice)
Enquête à Poudlard (3)
Quand mes neveux me quittèrent pour rejoindre leurs camarades, je constatai que Potter ne m'avait pas attendu. Je m'apprêtai à aller le rejoindre dans notre appartement, quand le professeur de défense contre les forces du Mal Grahams m'aborda :
"Je vous ai vus voler au-dessus du château cet après-midi. Vous cherchiez quelque chose ?
- Oui, des éléments en obsidienne", lui révélai-je, curieux de connaître sa réaction.
Elle resta un moment interdite, puis sourit.
"L'obsidienne sert pour constituer des pentacles virtuels, c'est ça ? C'est votre explication des événements de cette nuit ?
- C'est une hypothèse. J'aimerais d'ailleurs avoir votre avis là-dessus. Mais je préférerais que nous ne restions pas au milieu de la Grande Salle. Trop d'oreilles innocentes, ici."
Elle hocha la tête et me proposa :
"Mes appartements ne sont pas loin. Puis-je vous offrir un verre ?
- Ce sera avec plaisir."
Son bureau était chaleureux et comportait un profond divan qu'elle me désigna gracieusement de la main. Je m'y assis pendant qu'elle nous versait deux verres d'une excellente liqueur de cassis.
"Eh bien, comment trouvez-vous mon antre, me demanda-t-elle en s'installant à l'autre bout du divan.
- Agréable. De mon temps, les professeurs de défense contre les forces du Mal étaient plus rustres.
- C'est l'époque qui voulait ça je suppose, commenta-t-elle.
- Je me sens très vieux quand vous dites cela, plaisantai-je.
- Ce n'était pas mon intention. Même si je n'étais pas encore à Poudlard, j'étais assez âgée pour que cette époque m'ait beaucoup marquée. Cela a beaucoup influé sur mon choix de carrière.
- Qu'avez-vous fait avant d'enseigner à Poudlard ? demandai-je.
- Ne me dites pas que vous l'ignorez ! Je suppose que vous avez des dossiers sur tous les habitants de Poudlard !
- Effectivement, admis-je. J'ai été très impressionné par votre réussite professionnelle et vos faits d'armes au cours de la dernière guerre, continuai-je, en faisant allusion aux espions de Voldemort qu'elle avait démasqués au Ministère. Vous n'avez jamais pensé à être Auror ?
- Si, mais mes notes en Potions ont été trop faibles. Outre le fait que Rogue jalouse mon poste, je pense que cela explique les rapports difficiles que j'ai avec mon éminent collègue. Il n'y est pour rien, mais tout ce qui touche de près ou de loin aux potions me donne des boutons.
- C'est très dommage avec une peau comme la vôtre, remarquai-je galamment. Que savez-vous des pentacles virtuels, enchaînai-je rapidement.
- Mmh, je suppose qu'ils ne sont pas faciles à mettre en place, surtout dans un endroit comme celui-ci. Mais c'est très ingénieux puisqu'on a le nez dessus sans les voir pour autant.
- A votre avis, à quoi servent-ils ?
- A amplifier ce qui serait en leur centre, je suppose. Un talisman, une arme, un sortilège.
- Une potion ?
- Aussi, je suppose. Mais ainsi que je vous l'ai dit, les potions ne sont pas ma tasse de thé.
- Si vous deviez créer un pentacle géant à Poudlard, quelle forme lui donneriez-vous, demandai-je.
- Et bien, c'est ce qu'on appelle une question directe, remarqua-t-elle en riant.
- Alors ? répondis-je brutalement, histoire de la déstabiliser un peu.
- Laissez-moi y réfléchir deux secondes. Eh bien... je ne sais pas trop. Je crains de ne pas connaître assez bien la topographie des lieux pour cela. Je n'enseigne ici que depuis deux ans vous savez. Et je ne suis pas spécialiste en cachot… terie."
Elle m'adressa un sourire, mutin, visiblement fière de son jeu de mot et de sa rosserie envers son collègue, amateur de potions. Avant que je ne lui pose une autre question, elle se leva et s'approcha de la cheminée pour y rajouter une bûche. Alors qu'elle se penchait pour attiser le feu, je remarquai qu'elle était vraiment pas mal.
Sa posture plaquait sa robe contre son corps et soulignait ses seins ronds et ses hanches pleines. Le bas de sa jupe longue était légèrement retroussé et laissait entrevoir ses chevilles fines. Je m'arrachai à ma contemplation, conscient que la fixité de mon regard pourrait être embarrassante pour elle si elle le remarquait. Elle m'observait, effectivement, mais ce n'était pas de la gêne que je découvris dans ses yeux, plutôt de l'amusement.
Je réalisai alors que sa posture aguichante n'était nullement fortuite et qu'elle était bel et bien en train de me draguer.
Ce genre de situation n'était pas inédit pour moi. J'ai toujours eu un certain succès après des femmes. Mais j'hésitai à répondre à son offre. Outre ma relation avec Christina, cette séduisante femme faisait quand même partie de la liste des suspects dans l'enquête sur laquelle je travaillais. D'un point de vue professionnel, un rapprochement de ce genre n'était donc pas souhaitable.
Je jugeai donc plus prudent de mettre fin à l'entretien. Je me levai :
"Il est tard. Enseigner à vos petits monstres a dû vous fatiguer. Nous continuerons cette très agréable conversation demain.
- Oh, n'ayez pas autant de scrupules ! L'enseignement ne m'épuise pas au point que je ne puisse plus profiter pleinement de mes soirées. Je n'ose imaginer qu'une journée de travail suffise à pomper toute votre énergie."
Elle s'était, elle aussi, redressée et son mouvement l'avait dangereusement rapprochée de moi.
"Je resterais bien plus longtemps en votre compagnie, mais mon partenaire m'attend pour que nous fassions le point sur nos découvertes de la journée, prétendis-je.
- Quelle conscience professionnelle !" souffla-t-elle en se penchant très légèrement en avant, ce qui m'offrit une vue fort attrayante sur son décolleté.
J'invoquai le souvenir de la tête de Potter le matin avant son premier café pour calmer mes ardeurs. Cela me donna la force de la contourner et d'atteindre la porte.
"Je vous souhaite une bonne nuit, dis-je en passant le seuil.
- Je ne suis pas certaine que la qualité de mes… activités nocturnes vous préoccupe tant que cela", me reprocha-t-elle ironiquement.
Il était inutile de tenter de répondre à cette observation. Je la saluai donc de la tête et regagnai mes appartements.
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Deux jours plus tard, j'étais en train de décider de notre programme de la journée alors que Potter finissait de se préparer, quand j'entendis un hurlement rageur s'échapper de son appartement. Je bondis dans sa chambre, elle était vide. Je continuai donc jusqu'à sa salle de bain, baguette au poing. J'y trouvais un Potter sous la douche, serrant contre lui une serviette de toilette qui préservait tant bien que mal sa pudeur. Il avait l'air furax et fixait le plafond. Suivant des yeux la direction de son regard, je découvris le fantôme des toilettes des filles en train de flotter paresseusement dans un coin de la pièce, avec un sourire gourmand aux lèvres.
"Aurais-je interrompu quelque chose ? demandai-je, me retenant d'éclater de rire.
- Fous-moi cette fille dehors ! me répondit hargneusement l'Apollon des salles de bains.
- Tu ne sais pas le faire ?" demandai-je innocemment.
- Ma baguette est dans ma chambre, et j'ai pas envie d'attraper un rhume, éructa-t-il.
- Enfin, Potter, on ne t'a jamais dit qu'il était imprudent de se séparer de sa baguette pendant le service ? lui demandai-je doctement.
- Bon, tu te décides à faire quelque chose ou t'es juste venu pour me réciter le Manuel du parfait Auror ?", me demanda Potter.
- Mademoiselle, dis-je au fantôme, sous l'élégante plastique de notre cher ami, se cache un caractère épouvantable, surtout de si bon matin. Si vous espérez être bien reçue, je vous conseillerais de tenter plutôt votre chance le soir.
- Non, mais je rêve, je te demande de la virer et tu l'encourages", s'insurgea mon partenaire.
Le fantôme éclata en sanglots :
"De toute façon, personne ne veut de la pauvre Mimi. Le préfet de Serdaigle a dit qu'il la dénoncerait s'il la reprenait dans la salle de bain des préfets. Mais pourquoi tout le monde lui en veut ? Elle ne demande pas grand-chose !
- Techniquement parlant, elle a raison, fis-je remarquer à Potter. Elle ne peut que regarder, tu sais. Ta vertu ne risque rien.
- Parfait ! dit sèchement Potter. Mimi, t'as qu'à aller admirer les fesses de l'autre tordu, lui il sait parler aux femmes, il va te plaire. MAINTENANT, FOUTEZ-MOI LE CAMP DE MA SALLE DE BAIN, TOUS LES DEUX !"
Je révisai ma position. Ses trois tasses de café ne suffisaient pas à Potter pour devenir fréquentable. Il lui fallait aussi prendre sa douche en paix pour atteindre un niveau de civilisation acceptable. Considérant que j'allais me coltiner ce dragon mal dégrossi toute la journée, je décidai de lui donner une chance de terminer son rituel matinal sans autre incident.
"Bon, Mademoiselle, les meilleures choses ont une fin. Je vous remercie de laisser mon partenaire finir de se doucher, il n'est déjà pas en avance. Allez, au revoir", conclus-je en agitant ma baguette en sa direction.
Elle poussa un soupir à fendre l'âme et repartit en traversant le plafond.
"Alors, heureux ? demandai-je à Potter. Tu viens encore de briser le cœur d'une charmante jeune fille.
- Disparais ! grinça-t-il les dents serrées.
- Tu sais Potter, lançai-je avant de refermer la porte, Tu n'est pas très impressionnant, tout juste vêtu d'une serviette de bain.
Je supposai que le corps dur qui vint s'écraser contre la porte était la savonnette.
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Nous étions déjà vendredi et, le soir venu, nous conférâmes pour savoir si nous devions rester sur place durant le week-end. Nous avions sondé avec minutie le niveau des cachots et les combles de l'aile Ouest, conformément aux conseils du professeur Rogue Cela n'avait rien donné. Nous étions assez découragés, mais nous ne voulions pas manquer une autre manifestation de magie dans le château ou être absents si un incident intervenait.
Cependant je répugnais à laisser Christina seule ces deux jours. Elle prendrait sans doute très mal mon absence et je me faisais du souci pour elle. Cependant il n'était pas dans mes habitudes de négliger mon travail pour ma vie privée et je ne voulais pas laisser cet argument interférer dans ma décision.
Cependant, Potter avait dû suivre le même cheminement que moi car il remarqua :
"On n'a qu'à parler de nos badges à McGonagall. Elle pourra appeler le QG pour nous faire revenir rapidement en cas de problème.
- Si on doit courir de Pré-au-Lard, on peut difficilement être là en moins d'un quart d'heure, voire plus.
- Il y a des moyens d'arriver directement ici. Dumbledore pouvait fabriquer des portoloin. McGonagall sait sans doute en faire autant.
- Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir."
Nous nous rendîmes dans le bureau gardé par les gargouilles et nous exposâmes notre dilemme à la directrice.
"C'est une très bonne idée ces badges, fit-elle remarquer. C'est nouveau ?
- Oui, c'est Hermione qui a développé cela pour nous après l'épisode des Détraqueurs à Pré-au-Lard, dit fièrement Potter.
- Mrs Weasley est très brillante"
Potter eut un petit rire.
"Quand vous l'appelez comme ça, j'ai l'impression que vous parlez de Molly. D'ailleurs, elle réutilise son nom de jeune fille depuis que Percy est devenu Ministre.
- Et votre épouse, comment se fait-elle appeler ? demanda McGonagall.
- Ginny ! répondit malicieusement Potter. La pauvre, elle ne sait plus à quel nom se vouer. En fait, comme tout le monde sait qu'elle est une Weasley ou s'en doute à cause de la couleur de ses cheveux, elle continue à utiliser son nom de jeune fille.
- Donc, reprit la directrice, vous vous demandez comment arriver ici directement de chez vous en cas d'alerte, c'est ça ?
- Exactement.
- En fait, les professeurs ont la possibilité d'utiliser leur cheminée personnelle. Mais les défenses de Poudlard sont tellement complexes que ce serait assez compliqué de vous enregistrer sur celle de votre salon.
- Ne serait-il pas possible de venir en Portoloin ? demanda Potter. Dumbledore m'a expédié ici comme cela, une fois.
- C'est justement ce que j'allais vous proposer."
Elle sortit d'un tiroir deux tickets de métro.
"Voyez, il y a inscrit "Marble Arch", dit-elle. Transformez-le en "Poudlard" avec votre baguette, et le portoloin s'activera dix secondes plus tard pour vous amener ici.
- Très ingénieux, dis-je.
- Oui, n'est-ce pas ? C'est une des dernières trouvailles de ce cher Albus."
Je vis à mes côtés Potter se rembrunir et fixer le bout de ses chaussures.
"Harry ! s'exclama la directrice d'un ton inquiet. Ne vous considérez pas comme coupable de sa disparition. Il pensait qu'il avait fait son temps, vous savez. Et je pense aussi qu'il savait qu'il ne survivrait pas à la Bataille. Quand je suis revenue ici, le soir même, il y avait un message à mon attention sur le bureau m'indiquant tout ce que je devais savoir pour prendre sa succession. Il avait même indiqué les confiseries préférées de Fumseck, précisa-t-elle en jetant un regard affectueux à l'oiseau. Il savait ce qu'il faisait en vous accompagnant.
- Pas forcément tout, répondit mon partenaire d'une voix étranglée.
- Peut-être. Mais il était prêt à mourir pour cette cause. Et je pense que vous avez magnifiquement réussi ce qu'il attendait de vous.
- Une cinquantaine de morts, répondit amèrement Potter
- Des centaines de personnes innocentes sauvées. Et parmi les morts de ce jour là, il n'y avait pas d'enfants, pas de Moldus."
Potter soupira.
"Je sais, je sais…
- Et il serait très heureux de voir ce que vous êtes devenu. Vous avez réussi à devenir Auror, vous vous êtes marié, vous avez une magnifique petite fille. Je l'ai vue chez Molly l'autre jour. Quel beau bébé !
- Oui, n'est-ce pas", répondit-il soudain aux anges, n'imaginant manifestement pas une seconde qu'elle puisse lui dire cela par politesse ou pour le réconforter.
La directrice eut un sourire attendri.
"J'ai trouvé qu'elle vous ressemblait beaucoup.
- C'est ce que prétend Molly, aussi", dit-il tout illuminé.
Je ne voyais pas ce qu'il y avait de si réjouissant à cette perspective. Ce n'est pas que Potter soit laid. Je supposais qu'on pouvait même le qualifier de mignon. Mais je n'étais pas certain que ses traits soient appropriés pour une jeune fille désirant plaire à un homme normal. J'essayais d'imaginer Potter avec des tresses et le résultat ne me parut pas plus probant.
"Eh bien allez vite la retrouver, Monsieur Potter, enchaîna McGonagall. Puisque vous êtes là, utilisez donc ma cheminée. Cela vous évitera le trajet jusqu'à Pré-au-Lard. Et n'oubliez pas le portoloin."
Potter nous dit au revoir et disparut dans les flammes. Ce fut ensuite mon tour.
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Pressé de retrouver Christina, je j'avais donné l'adresse de son atelier, au lieu de repasser par chez moi. Quand j'émergeai de la cheminée, je me retrouvai nez à nez avec le visiteur qu'elle recevait.
Alerté par le bruit que j'avais fait en arrivant, il s'était retourné et me fixait avec stupéfaction. Derrière lui, ma compagne me lança un regard horrifié. Heureusement, les Aurors sont formés pour réagir de façon adéquate quand ils se retrouvent dans cette situation.
Je sortis donc posément ma baguette, en me concentrant pour bien doser mon sort.
"Oubliettes !", lançais-je.
Puis, je profitai du court instant de confusion causé par le sort pour me précipiter vers la porte de l'atelier. Alors qu'il commençait à émerger de sa transe, en secouant la tête, je métamorphosai rapidement ma robe en imperméable.
"Bonsoir !" lançai-je de la porte.
L'homme se retourna pour me faire face, le regard encore un peu flou.
"Bonsoir, me répondit-il.
- Ne vous dérangez pas pour moi, répondis-je. Je t'attends en haut" dis-je à l'intention de Christina qui reprenait difficilement son sang froid.
Elle m'adressa un hochement de tête éperdu, avant de reprendre maladroitement la conversation où elle en était quand j'étais arrivé. Je crus comprendre que son interlocuteur était un vendeur de pierres précieuses et qu'ils discutaient d'une commande. J'écoutais un moment leur conversation et, quand je fus persuadé que le bonhomme ne se rappelait vraiment de rien et que ma compagne avait bien repris contenance, je montai dans les appartements privés de Christina.
J'eus le temps de préparer le dîner et de commencer à lire le journal avant qu'elle ne monte me rejoindre d'un pas fatigué.
"Je suis désolé ma chérie, dis-je pour l'accueillir. J'arrive droit de Poudlard et mon téléphone ne passe pas là-bas."
Sans me répondre, elle s'effondra sur le canapé. Je l'y rejoignis et la pris dans mes bras.
"Mauvaise semaine ? demandai-je.
- Bof, rien de particulier. J'ai juste l'impression de n'être plus bonne à rien.
- Tu es fatiguée. Tu devrais prendre quelques jours de vacances, suggérai-je. Pourquoi ne vas-tu pas rendre visite à ta sœur ?
- Tu pourrais venir avec moi ? me demanda-t-elle pleine d'espoir.
- Non, c'est hors de question tant que je n'ai pas bouclé mon enquête. Cela commence à se préciser."
Elle haussa tristement les épaules, sans me demander d'explications, ce qui m'inquiéta car elle ne manquait d'habitude jamais une occasion d'en savoir plus sur mes activités.
"Tu devrais venir manger, lui dis-je doucement. Tu te sentiras mieux après.
- Tu crois que j'ai attendu trop longtemps ? me demanda-t-elle.
- Attendu trop longtemps pour quoi ? demandai-je.
- Pour avoir un enfant. J'ai déjà trente-cinq ans."
Que pouvais-je répondre à cela ? Je n'en avais aucune idée. De plus, c'était sûrement différent pour les Moldues car les sorciers avaient tendance à vivre quelques décennies de plus.
"Tu en as parlé à ta mère ? demandai-je, en désespoir de cause.
- Mhm, non. Je n'avais pas très envie de lui raconter ma vie par téléphone."
Cela m'alerta plus que tout le reste. Cela ne lui ressemblait pas du tout.
"As-tu vu ma sœur ? m'enquis-je.
- Elle m'a joint par cheminée pour m'inviter à dîner, mais je lui ai dit que j'avais trop de travail."
Formidable. Elle avait passé toute la semaine à broyer du noir toute seule. Je me sentis coupable de l'avoir laissée ainsi, même si je n'étais pas vraiment responsable de mon emploi du temps.
"Bon, on va aller manger et demain, on ira voir tes parents."
Elle ne répondit pas et me suivit dans la cuisine. Le lendemain, j'eus beaucoup de mal à la convaincre de me conduire dans la banlieue où vivaient les Fallen. Une fois de plus, je me dis qu'il faudrait que je me décide à passer mon permis de conduire.
Une fois sur place, j'arrivai à avoir une petite conversation en douce avec madame Fallen, lui confiant mon inquiétude. Un peu plus tard, ma compagne fut entraînée pour une discrète discussion mère-fille dans la cuisine. Le père de Christina me lança un regard interrogateur.
"Je crois que Christina n'a pas trop le moral, lui dis-je
- Ah, oui, cette histoire de bébé ! Sa mère aussi passait par toutes les humeurs possibles pendant ces périodes là. Et autant que vous le sachiez tout de suite, cela ne s'arrange pas pendant la grossesse."
Merci, j'avais vraiment besoin de ce genre d'encouragement !
Le père de ma compagne sourit à voir ma tête.
"Ne vous en faites pas trop, cela vaut le coup.
- J'espère, soupirai-je.
- J'ai cru comprendre que vous n'êtes pas là en semaine.
- Effectivement, je suis sur une mission... qui n'est pas sur Londres. Mais j'essaierai de prendre des vacances, ensuite.
- Oui, c'est une bonne idée."
Peu après, les deux femmes revinrent et la discussion porta sur des sujets moins brûlants. Nous restâmes dîner et en rentrant, dans la voiture, je trouvai Christina apaisée.
"Ça va ? lui demandai-je ?
- Mieux. Je n'aurais pas dû rester toute seule cette semaine.
- Je suis désolé, ma mission tombe mal.
- Je ne t'en veux pas. Après tout, je suis restée des années sans personne, je devrai être capable de supporter les quelques semaines où je te vois moins.
- Tu me manques aussi."
Elle me sourit.
"Je pense que j'aurai Maman tous les soirs au téléphone quand tu seras reparti.
- Cela doit te combler d'aise !
- Pas tous les jours, quand même, m'opposa-t-elle en riant.
- Je suis certain que vous trouverez des choses à vous dire.
- Tu peux rire ! Toi, il y a des jours, je me demande si tu sais parler !
- Je parle très bien l'extraterrestre.
- Très drôle. Et puis, ce n'est pas gentil de te moquer de mon imagination. Si j'étais psychorigide, j'aurai piqué une crise de nerf quand tu m'as révélé que tu étais sorcier.
- On n'en est pas passé loin. J'ai un instant pensé transformer ta théière en souris."
J'avais entre-temps découvert son aversion pour ces mignonnes petites bêtes.
"Beurk !
- Mais c'est vrai, tu préfères les chats.
- Ha ! Ha !
- Si tu veux rire un peu, j'ai une histoire à te raconter."
Je lui narrai comment Potter avait reçu la visite d'un fantôme dans sa salle de bains. Cela amusa beaucoup Christina.
"C'est bien la première fois que j'entends une histoire de fantôme être drôle et non pas destinée à faire peur, commenta-t-elle. Enfin, je pense que je n'ai pas de souci à me faire si c'est ma seule rivale potentielle dans cette école."
Je ne jugeai pas indispensable de lui parler de la sulfureuse prof de défense contre les forces du Mal.
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Le lendemain, elle avait repris du poil de la bête et me demanda des explications sur ce qui s'était passé lors de mon arrivée.
"J'ai lancé un léger sort d'Oubliette à ton visiteur.
- Un sort d'Oubliette ? Mais j'avais cru comprendre qu'il y avait des personnes spéciales dans ton Ministère pour les appliquer.
- Oui, car c'est délicat à utiliser. Cependant, les Aurors sont formés pour le lancer en cas de besoin. Mais sa pratique n'est pas encouragée, à cause des effets secondaires.
- Quels effets secondaires ?
- S'il est mal dosé, cela entraîne des confusions chez la personne traitée. Comme lorsqu'on se réveille d'un cauchemar mais qu'on ne se rappelle pas de quoi on a rêvé. A ce propos, pour éviter de me retrouver dans la même situation, je pense que ce serait une bonne idée de mettre un paravent devant ta cheminée.
- Je vais y penser.
- Bien. J'essaierai de t'envoyer un hibou cette semaine. On peut se parler en cheminée aussi. Je pense que celle de l'appartement que j'ai à Poudlard doit au moins permettre les communications. Je t'enverrai par courrier les heures où je peux te parler, d'accord ?
- Ne t'en fais pas trop pour moi.
- Je ne m'en fais pas du tout. Ce n'est pas mon genre."
Elle me sourit.
"Tu sais que tu es mignon quand tu es inquiet ?
- Hum, tu vas finir par me vexer !"
Elle éclata de rire et me serra contre elle. Alors qu'elle passait sa main sous mon pull, je songeai que ce serait une bonne chose que ma mission finisse rapidement et que je puisse partir avec elle en vacances.
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Le lundi matin, nous avons continué notre fouille du château. Le mardi, Potter parvint à avoir une discussion avec le professeur Ascii. Ce dernier l'avait entrepris sur son bonnet et Potter lui avait suggéré d'aller dans son bureau pour en parler.
"On a commencé par parler de mon bonnet et je lui ai dit que c'était l'œuvre des jumeaux et il a dit qu'il aurait bien aimé les avoir comme élève, qu'il trouvait le marécage qu'ils ont créé absolument magnifique. Bref, j'ai fini par lui demander ce qu'il pensait des récents événements. Là, il m'a confié qu'il était assez heureux que je lui pose la question car il avait beaucoup réfléchi depuis la dernière nuit où le château avait été pris de folie et il se demandait s'il n'y avait pas autre chose à l'œuvre qu'un simple dérèglement des protections de Poudlard".
Potter avait admis que nous nous posions également la question et avait essayé de l'aiguiller sur les pentacles virtuels. Mais Ascii semblait n'y rien connaître. Potter avait essayé de le piéger de différentes façons mais, soit il ne connaissait vraiment rien à la magie noire, soit il était très habile.
"Il est vrai que ce n'est pas sa matière, commenta Potter.
- Ce n'est pas la matière de Rogue non plus, répondis-je.
- Oui, mais on sait que lui a étudié la magie noire quand il était jeune.
- Comment sais-tu ça, toi ?
- Sirius me l'avait dit."
Cela me faisait toujours drôle de l'entendre parler familièrement de celui qui avait représenté pour moi l'archétype de la trahison pendant vingt ans.
"Bref, dis-je, tu ne crois pas en la culpabilité d'Ascii.
- Je ne serais pas aussi péremptoire, mais effectivement, cela m'étonnerait.
- Et tu penses que Rogue est innocent. Cela nous ramène à Grahams, remarquai-je.
- Il y a les autres profs et les élèves de sixième et septième année, aussi.
- Tu y crois ? lui demandai-je
- Difficilement. Pour Grahams, tu m'as dit que ta discussion avec elle la semaine dernière n'avait pas été très probante. On devrait peut-être avoir une nouvelle discussion avec elle.
- Oui. Cela serait intéressant."
Je n'avais fait à Potter qu'une version expurgée de ma discussion avec la belle brune. Je songeai qu'il fallait qu'on y aille à deux, cette fois-ci. Cela l'inciterait peut-être à un peu moins jouer du popotin.
"Ce serait trop facile si c'était elle, remarqua Potter.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que c'est vraiment un poste maudit. Lors de ma première année, le prof de défense contre les forces du Mal avait Voldemort greffé sur l'arrière du crâne.
- Quoi ?
- Oui, il était possédé. Une sale histoire. La seconde année, le prof était incompétent et a fini à Ste Mangouste, victime de son propre sort d'Oubliette. La troisième année, c'était Remus Lupin, l'ami de mon père. Là on a enfin eu de vrais cours. C'est lui qui m'a appris à me défendre contre les Détraqueurs."
Il resta un moment rêveur. De mon côté je réalisais qu'il était en train de me parler du loup-garou. Effectivement, cet enseignement avait été confié à des personnes pas très nettes.
"La quatrième année, on devait avoir Maugrey mais un Mangemort de la pire espèce avait pris sa place. Et la cinquième année, c'était l'horreur. On a eu une bonne femme complètement folle, qui ne nous a fait faire aucun exercice pratique. Elle était toute dévouée à Fudge et son but principal était de nier le retour de Voldemort. Elle a transformé cette année en enfer pour moi.
- C'est elle qui t'a interdit de Quidditch ?
- Oui. Elle me faisait faire des lignes avec mon sang aussi ; "je ne dois pas dire des mensonges", se rappela-t-il en grimaçant et en se frottant machinalement le dessus de sa main droite avec son autre main.
- Et ensuite ?
- On a eu un prof potable pendant ma sixième et septième année. Mais il est mort à la Bataille. Depuis, je crois que cela a continué à défiler car je ne crois pas que Ginny ait eu Grahams pour sa dernière année.
- En gros, dans ta logique, elle nous ferait une bonne coupable.
- Oui, mais c'est un peu léger comme indices pour l'arrêter, non ?
- Mouais, mais cela ne nous empêche pas de la surveiller de près."
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Lors du dîner suivant, je ne pus m'asseoir auprès de la suspecte. Une fois le repas terminé, j'eus un peu de mal à me dépêtrer du professeur Chourave. Quand j'eus enfin terminé ma conversation avec elle, Grahams était déjà partie et Potter ne m'avait pas attendu.
Je pensais le retrouver dans notre salon, mais il n'y était pas. Le professeur Everard me confirma qu'il n'était pas rentré. Je le soupçonnais alors d'avoir saisi une occasion de parler à Grahams. Je balançai pour savoir si je devais le rejoindre ou non, quand il arriva.
"Tu parlais avec Grahams ? lui demandai-je.
- Ouais ! répondit-il un peu sèchement.
- Et ?
- Il m'est arrivé un truc bizarre, m'avoua-t-il d'un ton embarrassé.
- Quel truc ? demandai-je ayant une petite idée sur la question.
- Elle m'a fait des avances."
Il ne semblait pas trop savoir comment continuer. J'eus soudain un doute. Y aurait-il cédé et venait-il se confesser auprès de moi ? Mais je ne voulais rien savoir, moi ! Je me maudis de ne pas l'avoir mis en garde.
Il reprit finalement :
"C'est étrange, non ?
- Pas nécessairement, répondis-je en haussant les épaules. Il n'y a pas tellement d'hommes de son âge dans l'équipe enseignante. Elle ne s'entend pas avec Rogue et, Ascii est marié. Il ne serait pas étonnant qu'elle se sente un peu frustrée et qu'elle saute sur toute autre proie plus attrayante.
- Justement. Je ne vois pas ce qu'elle trouve attrayant chez moi.
- Potter, je ne suis pas le mieux placé pour te décrire ce qui peut plaire à une femme.
- Mais bon sang, je te parle de mon bonnet change-tête !
- Qu'est ce qu'il a ton bonnet ?
- Il est censé me donner des traits dont on ne se rappelle pas. Pas seulement en me conférant une physionomie commune, mais parce qu'il y a des sorts de Confusion et de Distraction dessus. Tiens, dis-moi la tête que j'ai quand je le porte.
- B'en tu es euh…"
Etait-il châtain foncé ou châtain clair ? Ses yeux étaient-ils bruns ou noirs ? Son nez camus ou droit ? Je me rendis compte que malgré mon entraînement à classifier les traits de mes interlocuteur pour les transformer en portrait robot, j'étais incapable de décrire la tête que prenait mon partenaire plus de la moitié du temps qu'il passait en ma compagnie.
"Et t'a pas remarqué que c'est toujours à toi que les gens répondent, même quand c'est moi qui pose une question ? On m'oublie dès que je ferme la bouche."
Je l'avais bien remarqué, mais je pensais qu'on me privilégiait comme interlocuteur du fait de ma position hiérarchique.
" Tout ça pour dire qu'il est un peu étonnant qu'elle ait pu s'enticher d'un homme dont elle ne peut conserver le souvenir du visage.
- Mais elle sait parfaitement qui tu es. Elle t'a vu sans bonnet dans le bureau de McGonagall.
- Il n'empêche qu'à partir du moment où je porte ce bonnet sur la tête, il faut faire de gros efforts de concentration pour ne pas m'oublier, quand je ne fais rien de spécial. Remarque, elle avait posé sa main sur mon bras. Peut-être que le contact physique aide à combattre la magie du bonnet."
Le doute revint en force.
"Potter, je te rappelle qu'elle fait partie de nos suspects !
- Ce n'était pas ma préoccupation première. Je suis marié, au cas où tu l'aurais oublié !"
Ah oui, Potter le pur !
"Tu veux dire que si tu n'étais pas marié, tu serais tombé dans ses filets ? demandai-je. Eh bien c'est rassurant !
- Si je n'avais pas trouvé sa démarche louche, je ne serais pas en train de t'en parler", m'a-t-il répliqué sèchement.
Il paraissait en colère. Je compris qu'il ne se sentait pas vraiment à l'aise avec la situation. Pauvre petit Potter qui venait de se rendre compte qu'avoir des sentiments envers une femme n'empêchait pas de ressentir du désir pour une autre ! Au moins cette mission lui aura appris quelque chose.
"Bon, confidence pour confidence, à moi aussi elle a fait du gringue, lui appris-je. Et je commence à trouver son goût pour les Aurors un peu suspect.
- Dis donc, tu ne m'en avais pas parlé ! remarqua-t-il avec véhémence.
- Je suis un gentleman, répondis-je dignement. Je ne salis pas la réputation des femmes.
- Ne serais-tu pas en train de me cacher quelque chose ? s'enquit mon partenaire, à son tour soupçonneux.
- Jaloux, Potter ?
- Je te rappelle qu'elle fait partie de nos suspects, dit-il, imitant mon intonation.
- Exactement ! Il ne s'est donc rien passé propre à choquer ta euh… rectitude morale", répondis-je reprenant le terme qu'avait employé Rita Sketeer quand elle était venue l'interviewer.
Mon ironie tira un soupir d'exaspération à Potter qui enchaîna :
"Bon, qu'est-ce qu'on fait à son sujet, alors ?
- Je pense qu'une enquête complémentaire sur cette charmante personne ne serait pas du luxe.
- On pourrait la suivre avec ma cape d'invisibilité, proposa-t-il.
- Tu l'as amenée ici ?
- Bien sûr.
- Tu aurais pu me le dire !
- A quoi cela nous aurait-il servi jusqu'à maintenant ? Et puis tu sais que j'en ai une, non ?
- En tout cas, ce serait intéressant de savoir ce qu'elle fait quand elle est seule. Je suppose qu'on pourrait aller dans sa chambre sans qu'elle ne le sache.
- Attend, tu ne va pas aller l'espionner dans sa chambre quand même !
- Et pourquoi pas ?
- Mais… cela ne se fait pas ! Pourquoi pas dans sa salle de bain, pendant qu'on y est !
- Allons Potter ! A la guerre comme à la guerre ! Après tout, elle ne semblait pas farouche pour nous montrer tout ce qu'elle a à montrer. Et ne me dis pas que t'as jamais utilisé ta cape pour mater une fille !
- Stratford, tu sais que tu es parfois parfaitement amoral ? demanda-t-il d'une voix outrée.
- Si cela peut te faire plaisir, lui répondis-je en haussant les épaules. Mais à quoi pensais-tu en proposant ta cape, monsieur Perfection ?"
Il me jeta un regard noir avant de répondre :
"On pourrait utiliser la cape pour connaître son mot de passe et fouiller ses appartements quand elle est en cours.
- Cela ne heurte pas ton sens de l'honneur ?
- Il y une différence entre se rincer l'œil et fouiller les affaires d'un suspect.
- Ouais, on verra quand on en sera à vérifier le tiroir où elle range ses sous-vêtements !"
oO§0§Oo
Le lendemain, Potter se posta auprès de la porte des appartements de la professeur de défense contre les forces du Mal en fin de matinée. Nous eûmes de la chance, elle rentra chez elle entre la fin des cours et le repas de midi. Nous pûmes donc lui rendre une petite visite discrète l'après-midi, pendant qu'elle enseignait.
La fouille minutieuse de son bureau ne donna rien. Ou plus exactement, elle avait effectivement un certain nombre d'instruments de détection de magie noire pas tellement courants, mais que pouvait justifier par la nature des cours qu'elle donnait.
Si l'examen de sa lingerie ne donna rien, je trouvais un élément intéressant dans son salon : un livre de potion avancé. En soi, il n'était pas suspect. Cet ouvrage appartenait à la bibliothèque de Poudlard et n'évoquait que des potions licites. Mais c'était cependant des recettes très délicates et qui ne cadraient pas avec son aversion déclarée pour cette matière.
Je notai l'intitulé des potions indiquées au cas où. De son côté, Potter, avec son flair habituel né d'une longue pratique pour les passages et caches secrètes, avait repéré une latte de plancher qui dissimulait une niche. Après quelques tâtonnements, il parvint à l'ouvrir Elle contenait des lettres, assez tendres, que lui adressait un certain Maxime. Une fois de plus, qu'elle dissimula des lettres intimes dans une cache relativement facile d'accès n'était pas suspect. Par contre, cela ne rendait que plus louche son attitude envers nous.
Nous avons examiné les missives, leur appliquant divers charmes propres à révéler un message secret. Cela ne donna rien. Potter me fit remarquer que les Moldus utilisaient différents codes donnant un tout autre sens à ce qui était marqué. Mais nous n'avions ni la technique ni le temps pour tenter de percer un éventuel chiffrement.
En sortant des appartements privés de Grahams nous convînmes qu'elle était bien en tête de liste de nos coupables potentiels. Nous décidâmes de la surveiller dès qu'elle ne serait pas en cours, dans la Grande Salle ou dans la salle des professeurs.
"Il y a une cachette dissimulée près de la sortie de son bureau et de ses appartements, m'apprit Potter. Ce sera mieux que de rester au milieu du couloir sous ma cape. En plus, on ne peut pas se mettre à deux en dessous."
Là, il souleva une tapisserie. Effectivement, il y avait un renfoncement assez spacieux pour contenir plusieurs personnes.
"Ce ne serait pas plus simple de récupérer ta carte de Poudlard ? demandai-je. On pourrait la surveiller de notre salon.
- Bof, nos plans à nous sont plus complets, opposa-t-il. Et en les couplant avec ma carte à moi, qui représente les personnes, on devrait plus ou moins réussir à toujours savoir où elle est.
- On va faire un essai ce soir, décidai-je. Toi tu la suivras avec ta cape, et moi je verrai ce que cela donne sur ton plan. Si cela correspond, on fera comme tu dis. Ce n'est effectivement pas la peine de donner l'alerte aux deux zigotos de Gryffondors en leur demandant leur précieuse carte. Il ne manquerai plus qu'on les ai dans les jambes, ceux-là"
- On devrait peut-être maintenir la garde le week-end, suggéra Potter. On fait semblant de rentrer chez nous et puis on utilise nos portoloins pour revenir, chacun notre tour. Ma cape nous permettra de nous déplacer dans le château sans nous faire remarquer.
- C'est une bonne idée, répondis-je après réflexion. On fera chacun une moitié de nuit. Si elle sort de sa chambre, celui qui est de garde appellera l'autre par cheminée, qui le rejoindra en portoloin."
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Le reste de la semaine nous avons continué imperturbablement la fouille du château et les discussions à double sens avec les différents professeurs, pour tester leur connaissance en magie noire. Nous avons découvert deux autres relais en obsidienne, que nous avons soigneusement notés sur notre carte. Nous avons fait des recherches sur les potions trouvées dans le livre que Grahams avait chez elle. C'était des potions de haut niveau, mais dont les effets n'avaient rien d'illégaux.
Dans la réserve de la bibliothèque, nous avons trouvé des indications sur l'amplification des artefacts magiques et des potions par l'intermédiaire d'un pentacle et le résultat faisait froid dans le dos. Non seulement la magie de l'objet soumis était démultipliée, mais ses effets étaient dévoyés, et le risque d'emprise de la magie noire sur celui qui entreprenait une telle opération était très inquiétant.
En résumé, si nous n'arrivions pas à mettre la main sur cette saloperie avant qu'elle n'arrive à terme, on risquait de se retrouver face à un sorcier doté d'une grande puissance et rendu fou par une magie maléfique.
Une fois de plus Potter me suggéra de retourner demander à Rogue ce qu'il en pensait, mais je le considérai toujours comme suspect et je refusai. Par contre, nos lectures nous apprirent que l'activation des pentacles obéissait à un calendrier précis qui ne pouvait être modifié au gré de l'exécutant. Ainsi, notre coupable ne pouvait décider de lui-même des jours où il passait à l'action.
Chaque soir, sitôt le dîner avalé, nous filions dans notre appartement et, de là, on surveillait les professeurs. Grahams faisait l'objet d'une attention particulière, bien sûr, mais aussi Rogue et Ascii.
Ces deux derniers n'étaient pas faciles à suivre car leur fonction de responsable de maison les amenait à faire des rondes, jusque tard le soir. La professeur Grahams pour sa part, n'eut aucun déplacement suspect.
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Le vendredi soir arriva. Nous avons ostensiblement quitté le château par la grande porte. Nous avons rejoint Pré-au-Lard et utilisé les cheminées publiques pour rentrer chez nous. Il était prévu que Potter, après avoir expliqué la situation à sa femme, reviendrai assurer le premier quart. Nous avions mis McGonagall dans le secret pour qu'elle ne soit pas surprise de nous voir débarquer dans son bureau en pleine nuit.
Tout se passa comme prévu. Nous avions maintenu notre surveillance les nuits du vendredi au lundi, mais rien ne se passa. Ni promenade nocturne suspecte, ni enchantement du château.
Christina était en meilleure forme que la semaine précédente. Ses parents étaient venus la voir et elle était allée dîner un soir chez ma sœur. Malgré les contraintes que mes gardes nous imposaient, nous avons profité au maximum de nos retrouvailles et ma compagne arriva presque à masquer sa tristesse quand je l'embrassai le lundi matin avant de partir pour cinq jours.
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01/06/05 : Bonjour à vous !
Désolée pour le retard, mais il n'est pas de mon fait. Ceux qui ont tenté de se connecter le savent, hier il était impossible d'atteindre son espace personnel et de poster des histoires. Il a donc bien fallu attendre ce matin.
La semaine prochaine, nous nous retrouvons pour la dernière partie de cette enquête.
Je suis contente que vous ayez apprécié la scène de la semaine dernière entre Rogue et Harry, c'était pour mettre en scène ce dialogue que j'ai inventé toute l'enquête à Poudlard ! En fait, ce sont à cause deceux qui m'ont demandé une autre confrontation Rogue-Harry, suite au chapitre XVI, que je vous ai infligé ces quatre chapitres supplémentaires.
Et les réponses à mes chers lecteurs :
Mary Potter : Dur de passer à côtés des pentagrammes quand on aborde la magie noire ! Pour les gosses, c'est vrai qu'il a fait des progrès le Willy !
chrys63 : C'est vrai que c'est sympa de mettre Harry en situation à Poudlard et face à Rogue. Pour ce dernier… bon tu verras bien la semaine prochaine.
Vert : Par curiosité, qu'espérais-tu voir dans ce chapitre ? (je refuse pas les bonnes idées, moi). L'enquête pas très complexe… sans doute, ce n'est pas ma spécialité, on va faire avec, lol. Tu es injuste avec Harry. Il a fait quelques progrès quand même. Mais il a encore beaucoup de chemin à faire, je te le concède. Pour rester réaliste, je ne peux pas le faire changer trop vite. Effectivement, évite de me fâcher avec Fenice, qu'est-ce que je deviendrais sans elle, hein ?
Shima-chan : Tout d'abord, merci pour tes 12 reviews de la semaine, cela a été un vrai plaisir pour moi de les recevoir et de suivre ta progression. Si les voyages dans le temps t'intéressent, Alana en a fait une analyse très intéressante dans ses Conseils (à lire sur ce site ou sur mon guide ffnetmodedemploi chez free. Si si, les angoissent de Will étaient bien pour faire rire… et puis c'était un peu d'autodérision à mon égard. Je suppose que comme tous les parents je me lâche un peu trop parfois sur mes filles. Pour l'Epouventard de Willy, l'as-tu mieux compris après sa visite réconciliation avec son père. Pour la chronologie, tu n'étais pas la seule à être perdue, alors j'essaie de mettre plus de marqueurs temporels, maintenant. Je pense que tu as compris maintenant que l'ouverture du coffre des Blacks est bien avant que Harry entre chez les Aurors. Désolée de ne répondre plus longuement sur tes nombreux et abondants commentaires.
lilix28 : merci beaucoup !
ttazz : Je comprends, moi aussi j'ai du retard dans mes lectures et reviews à cause du temps qui passe trop vite. Le système des alertes est vraiment pratique.
Wyneak : Ton problème s'est arrangé ? Tu devrais peut-être t'inscrire et me mettre dans tes alertes.
dadmax : Je ne peux pas répondre sur l'intrigue bien sûr….
Milenaz : Oui, c'est cool de la part d'Alohomora de m'avoir permis d'utiliser ses portes. Le passage par la chambre des Secrets s'imposait. Encore 4 à 5 chapitres de prévus.
Draya Felton : Contente que le pentacle t'ai plu. J'ai eu beaucoup de mal à mettre cela en place.
Dupapier : Personnellement, je trouve MSB plus réussi que mes histoires précédentes. Mais c 'est une question de goût, bien sûr. Je suppose que certains lecteurs ont préféré Ginny la Furie. Pour cequi est du njombre de chapitres, on arrive sur la fin, là. Et puis pour après, j'ai repris le boulot alors j'ai plus trop le temps d'écrire. Déjà, j'ai un mal fou à faire mes RàR.
Marie-Jo : Merci pour tes encouragements.
Rayuroplanis : Il ne sait pas comment on fait pour compléter la carte. C'est les jumeaux qui conaissent les secrets de fabrication…
Angel's Eyes : on ne peut as savoir si Ginny et Lily manquent à Harry. Quand à Willyboy, il est du genre à ne penser qu'à son travail quand il bosse !
Lunenoire : Il grandit notre Harry.
La p'tite Lili : Pour McGonagall, je me suis posé la question de savoir si elle continuait à enseigner ou non et j'ai décidé que oui, mais elle n'était plus responsable de Maison, car elle est supposée être au dessus des clivages. C'est vrai que cela fait beaucoup de travail, mais après tout Dumbledore était également membre du Magenmagot et grand Manitou de la confrérie internationale des sorciers.
Kathy Magda : Contente de t'avoir convertie à un genre que tu n'appréciais pas !
calimera : Oui, j'avoue, je suis très contente quand tu me mets un mot ! C'est marrant ce que tu m'écris, moi aussi j'ai l'impression que cela fait un éternité que je me prenais la tête pour pondre un intrigue qui tienne la route ! (je ne te dis pas que ta review était très bien, tu ne va pas me croire ….)
vestrit : Tu me vois m'engager à 5 chapitres de la fin dans une histoire avec Voldemort ? Hein ? Mais pourquoi pas après tout… ;-)
Dawn456 : Merci pour d'avoir fait l'effort de mettre un mot. Je suis très sensible à ton attention. Bises.
Allima : Pour les arguments de Will à propos des Portes, tu n'es pas la seule à ne pas avoir été convaincue. Calimera m'a signalé que c'était un peu faiblard comme argumentation, c'est pour ça que je laisse entendre que c'est pour ne pas laisser à Harry le temps de réfléchir et réfuter que Willy lui balance qu'il serait peut-être amis avec Malefoy.
Minuial : On reparle un peu de Christina dans ce chapitre, j'espère que cela t'a plu.Je reviendrai la semaine prochaine sur la façon dont j'ai conçu mon histoire.
Lily Petite Etoile : Je ne peux rien dire, lol
Csame : Déjà de retour, c'est une bonne surprise ! Pour l'intrigue... on en reparlera la semaine prochaine quand ce sera terminé ! Les portes, c'est comme MSB : on ne peut pas plaire à tout le monde ! PS : pour le site, si tu ne peux toujours pas y accéder, il faudra me dire le nom de ton navigateur. Je vais essayer de le rendre accessible à tous). Ça finit quand tes exams ?
Aresse : Moi non plus je ne préfère pas compter le temps que je passe sur cet ordi. J'espère que mes filles ne me le reprocheront pas un jour ! Il me reste 1 ou 2 chapitres à finir (je n'ai aps encore déterminé combien il m'en faudra pour conclure)
babychang : Oui, je sais que tu es une fidèle et merci de prendre le temps de poser un petit mot, ême quand tu es débordée
mate : Merci d'avoir laissé un mot.
Kaorulabelle : Contente que tu aimes.
yuna : Rogue maniaque de la propreté ? Oui, c'est vrai, cela colle avec le personnage. Le problème c'est que je n'arrive pas à comprendre comme un prof de potion de ce niveau n'arrive pas à créer un shampooing anti-cheveux gras. Peut-être que cela l'amuse de dégoûter les autre ?
Zabou : Mais oui, il y a encore des personnes qui n'aiment pas les Portes ou qui n'ont pas accroché ! Merci pour tes compliments.
beru ou bloub : Harry ne peut créer de nouvelle carte magique parce qu'il ne sait pas comment on fait. Ce sont les jumeaux qui lui ont créé celle qu'il utilise. Et dans ALB, ils ont discuté de l'opportunité de mettre de telles cartes sur le marché et ont conclu que ce ne serait pas une bonne idée. Donc les jumeaux ne feront pas d'autres cartes. Et puis jamais Harry ne conviendrait qu'il faut améliorer la carte des Maraudeurs !
Kazy : Désolée pour le passage pas très clair des obsidiennes. Je n'ai pas pu faire mieux ! On va dire qu'en gros ils pensent que le coupable détourne la magie du château pour servir ses propres dessins. Restent à savoir lesquels et qui a fait cela. Oui, je suis sûr que Willy fait ce qu'il peut le WE pour rattrapper le temps perdu en semaine. Il lui doit bien cela à sa petite Moldue. Pour ce qui est de mes relecteur, c'est vrai que les relations que j'ai avec eux rend mon travail d'écriture d'autant plus agréable.
Aibe974 : suite et fin de l'enquête la semaine prochaine.
molly : Je ne pense pas que Rogue et Harry puissent se réconcilier. Respecter l'autre pour ses capacité, à la rigueur, mais pas davantage. Comme le dit Harry, Rogue lui en a trop fait, pour qu'il puisse complètement oublier. Et Rogue n'a toujrs pas pardonné aux Maraudeurs, ainsi que le prouve ses relations avec Sirius dans le tome 5.
fénice : C'est marrant je n'aurait pas formulé les choses pareil : plutôt que obsédée par les fantômes et les comptes avec le passé, j'aurai dit : persuadé que ce que l'on a vécu influe sur notre façon d'appréhender notre présent. Mais cela revient au même, sans doute. C'est surtout la partie sur les pentagramme que Calimera m'a fait reprendre.
Qc-HP : Non, le pentagramme, j'ai vérifié nulle part. Je savAis juste que normalement, quand on invoque un démon, on en fait un pour le contrôler (mes sources : la Belgariade de Eddings). Ici, ce n'est pas une histoire de démon, mais j'ai repris le truc.
Bruno-Pier : Pour la vie débridée de Ron et Hermione, j'ai une vision un peu plus traditionnelle de la discipline à Poudlard. A mon avis, des élèves qui se déshabillent, même dans les couloirs peu fréquentés se retrouveraient bien vite expulsés. N'oublions pas que la société sorcière est beaucoup moins permissive que la notre. Bref, Dumbledore pouvait fermer les yeux sur les absences de Harry et Ginny car il considérait que c'était important pour l'équilibre psychologique du Survivant. Dans ma version, Ron et Hermione profitaient discrètement des locaux de réunion des préfets, aux heures où ils étaient censés rédiger les rapports du NAV pour avoir un peu d'intimité… mais je ne précisent pas ce qu'ils y faisaient. Pour ce que nous en savons, Hermione était peut-être une grande timide ! ;-) Quoiqu'il en soit, elle n'aurait pas pris de risques susceptibles de la faire renvoyer. Donc, quoiqu'elle ait fait, les tableaux n'ont sans doute rien vu. En plus, je fais pas mal d'allusions à la conduite de Harry, et cela serait un peu lourd d'en rajouter une couche sur ses amis. Cela dit, j'ai déjà regardé la production de Bill et Mensa et c'est très sympa comme textes.
Elmire : Cool d'avoir fini le cegep. Ça ralentit un peu le rythme de ta vie très chargée ;-)
Fee Fleau : Moi aussi j'attends avec impatience la suite des Portes. Pour Christina : oui, il est évident que ce n'est pas parce qu'on décide quelque chose que c'est possible tout de suite : la nature n'en fait qu'à sa tête, et puis on a des obligations sociales et professionnelles. Mais un peu de patience et la plupart du temps, cela finit par s'arranger !
Steamboat Willie : La meilleure cachette est souvent celle qu'on a sous les yeux !
nicolas : Un nouveau transfuge ! Bienvenu sur ce site. Pas de regret d'être obligé d'attendre une semaine entière entre chaque chapitre, maintenant ?
Lady Lyanna : C'est un plaisir d'écrire pour des lecteurs tels que vous.
Amy Keira : Pas évident d'enquêter dans un endroit aussi grand.
patacitrouille : A la prochaine fois !
MiRuG Parfait ! Parfait ! Parfait ! Parfait :-D
mushu : Il reste encore quelques petits chapitres avant la fin ! A mardi soir !
Namyothis : Merci. A+
hadler : Alors, qu'en pense-tu ? ;-)
