- MON SORCIER BIEN-AIMÉ -
Disclamer : la plupart des lieux et personnages viennent de l'univers créé par J.K Rowling.
Je dois également beaucoup à mes relecteurs : Monsieur Alixe, Fenice et Calimera
Résumé de la semaine : Quand Harry Potter, Auror débutant et Gryffondor puritain, est confié à William Stratford, Auror confirmé, tombeur de ces dames et Serpentard borné, qu'est-ce que cela donne ? Une histoire d'amitié, peut-être (d'après Eiream).
XXXVI : Conférence de presse
Alors que nous remontions vers la Ruche, je fixai Potter qui marchait quelques pas devant moi. Il avait pris la déposition de Celestina Pythie sans que j'intervienne. Seule la voix glacée de mon partenaire et celle, tremblante et pleurnicheuse, de la femme s'étaient élevées dans l'atmosphère lourde qui s'était abattue sur nous après que le Survivant ait mis les choses au point.
En contemplant sa démarche un peu raide, je me dis qu'il pouvait bien affirmer le contraire, mais que la personnalité que nous appelions le Survivant faisait bel et bien partie de lui. Il ralentit pour me laisser arriver à sa hauteur. Je m'avançais vers lui avec prudence. Ç'aurait été exagéré de dire qu'il me faisait peur, mais tant qu'il continuerait à se montrer de cette humeur ombrageuse, il valait mieux la jouer tout en douceur.
"C'était ce que tu voulais ? me demanda-t-il hargneusement.
- Oui. Je suis rassuré de savoir qu'elle avait tout inventé" répondis-je, refusant de répondre à la question qu'il avait réellement posée.
Il me fixa sans rien dire, et je n'aurais pas été surpris d'apprendre qu'il pensait que ma répartie était bien digne d'un Serpentard. Je repris, sans lui laisser l'opportunité d'orienter la conversation sur sa performance :
"Je pense qu'il faut que nous en informions le commandant au plus vite. Il appréciera la nouvelle."
Il me dévisagea un moment, se demandant sans doute si cela le soulagerait de passer ses nerfs sur moi, mais il laissa tomber, et repartit vers l'ascenseur.
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Le commandant soupira de soulagement en prenant connaissance de la déposition.
"Vous êtes sûrs qu'elle ne vous menait pas en bateau ? nous demanda-t-il néanmoins, comme s'il craignait de se réjouir trop tôt.
- Non, je suis persuadé qu'elle était parfaitement sincère", affirmai-je.
Shacklebolt haussa un sourcil, mais dit simplement :
"Je pense que notre enquête touche à sa fin, maintenant. Nous avons mis la main sur tous ceux qui semblaient impliqués et avons fait le tour de leurs relations. Bien sûr, on a encore toute la paperasserie à terminer, mais pour la suite des opérations, cela dépend surtout des conclusions auxquelles parviendra notre collègue des Mystères
- J'aimerais bien qu'il se dépêche un peu, celui-là, grommela Potter.
- C'est plutôt bon signe, fit remarquer le commandant. Si le pentacle était en état de fonctionner, il aurait eu la réponse tout de suite. Si cela dure aussi longtemps, c'est que cela ne marche pas, mais qu'Eurékâ veut être certain que le pentacle en question n'est pas efficace.
Potter émit un borborygme.
"Vous me mettez ça au propre ?" demanda le Shacklebolt en nous rendant la déposition.
J'avançai la main, mais mon partenaire me devança et arracha presque le parchemin des mains de Shacklebolt.
"Laisse, grogna-t-il. Je m'en charge. J'ai d'autres compétences que de faire peur aux femmes."
Il salua vaguement le commandant de la tête et sortit du bureau.
"Que s'est-il passé ? demanda Shacklebolt.
- Je lui ai demandé de montrer qu'il était le Survivant. Il m'en veut un peu. Je suppose que cela lui rappelle de mauvais souvenirs.
- Tu pourrais être plus explicite ?
- Il a parlé de certaines de ses expériences, et pas des plus agréables. Notre suspecte s'est vite rendue compte qu'elle avait vraiment le vainqueur du Seigneur des Ténèbres devant elle, et elle a préféré jeter l'éponge. A sa place, moi non plus je n'aurais pas continué à raconter des bobards.
- Tu es sûr qu'elle ne s'est pas rétractée parce qu'elle a eu peur de lui ? s'inquiéta le commandant.
- C'est possible, mais vu la vitesse à laquelle elle s'est dégonflée, je l'imagine mal avoir parlé directement à Voldemort."
Shacklebolt parut soupeser la validité de mes arguments et,pour la première fois depuis l'arrestation de Pythie, se permit un sourire.
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Cette affaire qui nous avait tellement inquiétés se conclut étonnamment vite. Quand nous confrontâmes de nouveau Nott et compagnie à la prétendue medium, on s'aperçut que seules les affirmations de cette dernière leur avaient fait croire que leur rituel magique avait eu une quelconque efficacité.
Quand ils apprirent qu'aucun des contacts avec leur ancien maître n'avait été réel, ils se montrèrent très abattus, et nous pûmes raisonnablement espérer qu'ils avaient effectivement échoué sur toute la ligne. Trois jours plus tard, Eurékâ arrivait triomphant. Il avait fini par repérer, dans les complexes runes et dessins qui donnaient vie au pentagramme, une erreur à première vue infime, mais qui rendait l'ensemble invalide. En l'état, le pourtour magique pouvait être activé, mais en aucun cas atteindre le résultat que ses créateurs en attendaient.
Nous avions cependant recueilli suffisamment de preuves et d'aveux pour monter un solide dossier d'accusation que le Magengamot pourrait exploiter. Tous les conjurés allaient dans doute passer de nombreuses années à Azkaban. Je crus même entendre Potter regretter qu'il n'y ait plus de Détraqueurs pour garder les prisonniers.
Celestina Pythie, après son entrevue avec le Survivant, s'était montrée très coopérative, et les informations qu'elle nous avait communiquées nous aidèrent à mener les autres interrogatoires de façon efficace. Nous l'avions noté dans son dossier et il était probable qu'elle serait sanctionnée beaucoup moins durement que ses complices.
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Alors que toute l'équipe était réunie dans le bureau du Commandant pour une ultime réunion avant la clôture de l'enquête, Potter demanda soudain :
"Mais pourquoi diable McNair les a-t-il balancés ? Il devait approuver leur projet, non ?
- N'a-t-il pas précisé que Nott et compagnie n'avaient pas voulu de lui ? demandai-je au commandant.
- Si, opina Shacklebolt, mais Potter a raison, ce n'est pas une raison suffisante. Peut-être n'a-t-il pas envie de voir revenir le Seigneur des Ténèbres, proposa-t-il. Voldemort a deux fois échoué, après tout. Et à chaque fois, McNair a réussi à échapper à la justice. Peut-être craint-il de n'avoir pas autant de chance la fois suivante.
- Sans compter qu'il n'est pas sûr que Vous-Savez-Qui soit prêt à le reprendre, ajouta Tonks. Harry, tu n'as pas raconté que, la nuit où il est revenu, il semblait en vouloir à ses anciens adeptes qui avaient repris une vie normale ? Et s'il avait tout simplement peur d'un retour de son Maître dont il ne serait pas l'instigateur ?
- C'est possible, soupira Potter. Le servir est presque aussi dangereux que de s'opposer à lui. Je n'ai d'ailleurs jamais compris comment on pouvait être tenté de se ranger de ses côtés !
- Tant mieux pour nous, Harry", commenta sobrement Shacklebolt.
Tout le monde opina avec ferveur. Shacklebolt leva alors la séance mais nous demanda, à moi et à Potter, de rester.
"Quand nos loustics seront jugés, d'ici quelques semaines, cela va faire du bruit, commença-t-il. Je pense qu'il serait judicieux de convoquer nous-même les journaux, et leur raconter notre version des faits, au lieu d'attendre qu'ils se forgent la leur et que nous soyons obligés de démentir par la suite."
Le commandant laissa passer un moment. Je jetai un œil à Potter, curieux de savoir s'il avait déjà compris ce qui lui pendait au nez. Il fixait Shacklebolt avec intensité, comme s'il se demandait ce que ce dernier attendait de lui.
"Je sais que tu n'aimes pas voir ton nom dans les journaux, Harry, continua le commandant, mais j'aimerais pouvoir révéler que tu étais sur cette affaire.
- Qu'est ce que cela apporterait ? demanda Potter, d'une voix brusque.
- Le problème de ces comptes-rendus d'audience, c'est qu'ils donnent des idées stupides à des personnes mal intentionnées. Rappeler que le Survivant est Auror et qu'il veille au grain me paraît être une bonne manière de doucher tout enthousiasme mal placé."
Potter réfléchit un moment aux arguments avancés.
"Je serai obligé de leur parler ? demanda-t-il.
- Pas nécessairement. Mais il est certain que le message aurait plus d'impact si tu donnais toi-même l'assurance de ta détermination à pourchasser les mages noirs en général, et ceux qui fricotent avec le souvenir de Voldemort en particulier. Cependant, nous nous limiterons à cette affaire. Je ne les laisserai pas t'interroger sur autre chose.
- Quels journaux avez-vous convoqués ? s'enquit Potter.
- La Gazette du Sorcier, La vie Sorcière, Magie-pratique et Sorcière Hebdo", répondit le commandant.
Potter haussa les épaules :
"Ecrivez-moi donc ce que vous voulez que je dise. Il paraît que je suis très bon pour recracher les discours écrits par les autres."
Sagement, Shacklebolt se contenta de cette réplique et n'insista pas. Il nous indiqua que nous pouvions retourner à nos bureaux. Alors que nous regagnions nos places, j'entendis Potter grommeler entre ses dents :
"Sorcière Hebdo ! Pourquoi pas Sorcier Viril, pendant qu'il y est !
- Tu connais Sorcier Viril ? lui demandais-je un peu surpris.
- Oui, un jour les jumeaux m'en ont offert quelques uns. C'était quand Sorcière Hebdo a annoncé mes fiançailles avec cette chanteuse. Ils m'ont apporté le dimanche suivant un grand carton plein de gadgets douteux, de photos et de publications de ce genre. Dommage qu'on ait tout fait sauter.
- Pardon ?
- Oui, on regardait ça, je veux dire tous les frères Weasley et moi, quand les filles sont venues voir ce qu'on faisait. On a un peu paniqué. Je crois qu'on craignait tous que Molly ne soit avec elles. Bref, j'ai jeté un sort d'invisibilité sur le paquet, Percy un sort de réduction, Ron un sort de confusion, Bill et les jumeaux, Merlin sait quoi. Résultat, tout a explosé.
- Et comment avez-vous expliqué cela ? demandai-je, mis en joie en imaginant mon petit partenaire plongé dans des publications coquines et le Ministre entraîné par ses frères dans des lectures scabreuses.
- Comme si on avait besoin d'explication pour ce genre d'incident quand les jumeaux sont dans la pièce !"
Evidement, vivre dans cette famille de fous bousculait quelque peu votre échelle de valeurs.
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Le commandant organisa sa conférence de presse dès le lendemain. Il n'emmena avec lui que Potter et Tonks. Des photos seraient prises, nous avait-il expliqué, et il préférait garder notre anonymat pour faciliter nos enquêtes futures.
Pour l'occasion, Tonks avait pris des traits assez curieux. J'eus l'impression qu'elle avait fait le mélange des photos de criminels qui ornaient les murs de la Ruche, en y ajoutant une longue chevelure d'un châtain assez terne, pour féminiser le tout. En fait, elle ressemblait à un portrait robot. Je ne comprendrai jamais son humour.
Quand ils revinrent de la salle de réunion que le commandant avait retenue pour l'occasion, Potter ne sembla pas très enclin à commenter cette expérience. Je dus donc attendre le lendemain matin pour découvrir le résultat de cette interview dans les journaux du matin, en même temps que mes collègues.
Shacklebolt avait fait un résumé succinct de l'affaire. A l'entendre, rien n'était dû au hasard et c'était une enquête méthodique qui avait entraîné les arrestations dont nous nous félicitions. Le commandant avait ensuite beaucoup insisté sur les raisons techniques qui avaient, dès le début assurait-il, voué à l'échec la tentative des criminels.
Pour finir, il passait la parole "au Survivant que la Division des Aurors avait la fierté de compter dans ses rangs". Potter avait ensuite débité quelques phrases dont il ressortait qu'il ne laisserait plus jamais la magie noire troubler de nouveau la paix de la communauté sorcière, et qu'il veillerait personnelement à ce que tous ceux qui s'y adonnent soit arrêtés et punis. La photo qui illustrait sa prise de parole le montrait le visage sévère. Visiblement, il était mort de trac.
Ces articles firent sensation à la Ruche. Alors que mes collègues en prenaient connaissance, il y eut d'abord des exclamations, puis certains entreprirent de faire des lectures à voix hautes pour leurs camarades. Des regards insistants furent ensuite lancés dans ma direction et celle de membres de mon groupe.
Sur ces entrefaites, Potter arriva enfin, et c'est suivi de tous les regards qu'il fonça vers son bureau, juste en face du mien. Il avait affecté ne rien remarquer, mais nous restions le centre de l'attention générale, et il était évident que nous allions devoir rendre des comptes.
Ceux qui avaient enquêté avec nous le comprirent très bien et, du coin de l'œil, je vis Abbot, Taylor, Tonks et Touary s'approcher doucement de nous pour se placer à nos côtés. Graduellement, tous les autres se réunirent en cercle, autour du groupe que nous formions.
Dans le dos de mes camarades, je vis le Commandant sortir de son bureau. Mais il ne fit pas mine d'intervenir, se contentant de s'appuyer au montant de sa porte, en observateur. Sans doute, pensait-il qu'il valait mieux crever l'abcès au plus vite.
Ce fut finalement Ben Tarvi qui ouvrit les hostilités :
"Vous m'aviez dit que votre enquête n'avait rien à voir avec Vous-Savez-Qui, commença-t-il sur un ton accusateur.
- Nous t'avons dit que nous étions certains que le Seigneur des Ténèbres était bien mort, rectifiai-je.
- Qu'est-ce qui s'est vraiment passé ? demanda Cursacq.
- En gros, exactement ce que le Commandant a raconté dans le journal, répondis-je. On a été rencardés sur les activités louches d'un certain groupe, et on est allés perquisitionner à l'endroit qui nous avait été indiqué. Là, on est tombé sur un pentagramme avec des runes. On a très vite compris de quoi il s'agissait, et on a arrêté toute la bande. Le département des Mystères a été mis sur l'affaire et nous a assuré que le pentacle en question ne pouvait en aucun cas remplir son office. Voldemort n'a pas été ressuscité !" conclus-je avec force.
Un frisson parcourut l'ensemble de mes collègues quand je prononçai le nom maudit. Le pouvoir que me donnait ma récente capacité à prononcer ces syllabes était assez jouissif.
"Jusqu'à la prochaine fois, commenta Lynda Stevens. Devrons-nous toujours vivre avec cette menace au dessus de nos têtes ? demanda-t-elle plaintivement.
- Il n'a jamais été ressuscité ! corrigea fermement Potter. Voldemort n'était pas mort la première fois. Il avait été dépossédé de son corps, mais il était toujours en vie."
Nos interlocuteurs restèrent un instant figé par cette révélation.
"Et… le faire revivre serait-il possible, en théorie ? demanda Reeves d'une voix incertaine.
- Jusqu'à présent, aucun mort n'a été ramené à la vie, lui répondit Taylor. Et d'après le Chef des Mystères, c'est sans doute impossible.
- Mais là, il est bien mort, c'est sûr ? insista Ivan Muller.
- Oui, répondis-je. C'est la première chose que nous avons vérifiée.
- Mais comment peut-on en être certains ? demanda Medhi Mourad, d'une voix sourde. S'il n'a plus de corps, mais qu'il est encore quelque part, comment le savoir ?"
Lui aussi avait perdu son partenaire pendant la Bataille et avait, en outre, passé de longs mois à Ste Mangouste après le sanglant affrontement.
"C'est vrai, pendant quinze ans, tout le monde l'a cru mort ! renchérit Morrito.
- Pas tout le monde, lui opposa mon partenaire. Le professeur Dumbledore a toujours dit qu'il était encore vivant et qu'il reviendrait."
Le silence qui suivit fut assez dubitatif. La campagne de presse qui avait présenté le vieil homme comme un peu fou avait laissé des traces. Potter le sentit et ajouta :
"Et moi aussi, je le savais. Je l'avais rencontré plusieurs fois avant sa résurrection, sous diverses formes, et je rêvais de lui, aussi…"
Sa voix indiquait clairement combien il avait trouvé ces expériences répugnantes. Et le silence de mes collègues était devenu glacé, horrifié…
Potter tenta une sorte de sourire, et lança d'un ton qui se voulait léger :
"Mais ne vous en faites donc pas ! Tant que je ne me roule pas par terre, en me tenant le front, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles !"
Il y eut quelques secondes de flottement, le temps que chacun comprenne ce qu'il venait de dire, puis tous les regards se fixèrent sur la cicatrice de mon partenaire. Il soutint vaillamment l'attention dont il faisait l'objet, impassible en apparence. Mais je savais que son visage expressif trahissait une gêne profonde. D'ailleurs, ses amis, Abbot, Bones et Thomas, le regardaient avec inquiétude.
Mais chez des autres, c'était plutôt le malaise qui prédominait, voire une certaine crainte. Eh oui, très chers, nous avons un spécialiste es Voldemort dans nos murs. Et c'est presque aussi flippant que de penser à celui qui hante nos cauchemars !
Je réalisai que cette scène risquait d'être très préjudiciable à Potter. Cela faisait trois ans qu'il faisait son possible pour s'intégrer, pour faire oublier qu'il était le Survivant, et voilà que tous ses pairs étaient tous à le regarder avec autant de curiosité et de révérence que lors de sa première arrivée ici. Il était temps de faire revenir tout le monde à une réalité plus familière.
"Bon, annonçai-je, nous sommes désormais convaincus qu'aucun mage noir de sinistre mémoire n'est revenu parmi nous. L'Auror junior Potter n'aura donc pas à nous faire la démonstration de ses capacités particulières. Il va donc tout simplement se contenter d'essayer de devenir un Auror efficace. Et pour commencer, il va terminer le rapport que je lui ai demandé il y a deux jours. Et, si possible, avec un peu moins de fautes d'orthographe que d'habitude."
Il y eu quelques rires, plus nerveux qu'amusés il est vrai, et Potter me lança un regard indigné. Mais il sembla tout de même soulagé par le changement de sujet, et s'empressa de s'installer à sa place en se saisissant ostensiblement d'un parchemin. Nos collègues commencèrent à se disperser, doucement dans un premier temps, puis nettement plus vite quand ils se rendirent compte que le commandant les observait.
La conversation fut assez superficielle quand nous rejoignîmes quelques camarades lors de notre pause café un peu plus tard mais, après le déjeuner, le jeune père, avec qui Potter discutait souvent, vint lui raconter le dernier exploit de son gamin. Puis je vis mon partenaire discuter plus tard avec Julius Rasting, qui était de sa promotion.
En fin d'après-midi, quand Potter regarda sa montre avant de partir, je réalisai que c'était le jour de l'entraînement de Quidditch. Je pesai quelques instants le pour et le contre avant de décider de le laisser y aller. Même s'il était sans doute éprouvé par la scène de ce matin, nous avions désormais la preuve que la tentative des conjurés avait échouée, et il était peu probable que Potter ne nous fasse encore des acrobaties suicidaires au dessus du stade.
Alors qu'il se préparait à partir, mon coéquipier surprit mon regard dubitatif, et il m'assura, avec un sourire en coin :
"Ne fais pas cette tête ! Je n'ai pas l'intention de tester les limites de mon balai ce soir.
- Je crois que tu as surtout testé les limites de ta connerie, l'autre jour", lui répliquai-je, agacé par le ton léger qu'il avait affecté.
Il me lança un regard embarrassé avant de se détourner et de sortir.
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De retour chez moi, j'espérai pouvoir me reposer un peu, car toute la tension accumulée au cours des dernières semaines commençait à me miner. C'est dans ce genre de circonstance que je me rends compte que je n'ai plus vingt ans.
Mais les astres n'étaient pas avec moi ce jour là, car je fus assailli, dès que j'eus franchi le seuil de mon salon, par ma compagne et ma sœur. Je ne fus pas long à comprendre que Christina avait lu la Gazette en prenant son petit déjeuner et que, bouleversée et ne pouvant pas me joindre, elle avait appelé Gwen par cheminée. Cette dernière, qui était justement en train de prendre connaissance de la presse du matin, avait répondu à son appel et avait passé la journée avec ma compagne.
Je fus obligé de leur redire ce que j'avais déjà développé à l'intention de mes collègues. Christina me reprocha de lui avoir caché l'objet de mon enquête. Je lui rétorquai que j'étais tenu au secret professionnel. Finalement, après que Gwen ait glissé à trois reprises que mes parents aussi lisaient les journaux, je me décidai à aller leur rendre une petite visite avant le dîner.
Je laissai donc Christina, qui ne prenait plus de cheminées depuis qu'elle avait eu connaissance de sa grossesse, et me rendis au manoir Stratford avec ma sœur. Pour la troisième fois de la journée, j'assurai mon auditoire que Potter le Magnifique veillait sur la communauté sorcière et que nous ne risquions rien.
Une fois de plus, mon père laissa entendre que j'avais choisi un métier particulièrement dangereux. Ma mère demanda des nouvelles de Christina. Je répondis qu'elle allait très bien, mais ma sœur cafta, et lui apprit que Christina se sentait assez fatiguée ces temps-ci.
Je me promis, l'entendant décrire l'état de Christina avec un luxe de détails que j'ignorais totalement, de m'occuper un peu plus de ma compagne, maintenant que cette affaire était enfin terminée. Ces dernières semaines, trop pris par mes soucis, j'avais sans doute été moins attentif que d'habitude envers elle.
Je profitai de l'occasion pour déclarer que je devais aller la retrouver, et je rentrai enfin chez moi.
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La semaine suivante, alors que j'arrivai par la cheminée de la joaillerie, j'entendis des voix féminines venant du premier étage. Je tendis l'oreille, prêt à métamorphoser mes vêtements s'il s'avérait que Christina recevait une de ses amies moldue, comme cela arrivait parfois. Mais je reconnus la voix de ma sœur et entrai comme j'étais dans le salon.
Je restai figé sur le pas de la porte en reconnaissant une troisième personne assise sur le canapé : c'était ma mère.
"Oh, te voilà, William, s'écria-t-elle en m'apercevant. J'ai eu peur de devoir partir sans te voir."
Gwen et Christina me saluèrent à leur tour, et je leur répondis distraitement. J'essayai d'appréhender cet événement : ma mère dans le monde moldu, sans doute la première fois depuis qu'elle était venue me chercher à la gare de King's Cross à l'issue de ma septième année de collège.
Christina se leva, et vint à ma rencontre.
"Je vais te chercher une tasse, annonça-t-elle avant de se diriger vers la cuisine non sans m'avoir embrassé au passage.
J'ôtai ma cape et m'assis dans un fauteuil.
"Cela me fait plaisir de voir Christina aussi en forme, me dit Mère en souriant. Elle semble moins fatiguée que la semaine dernière.
- Elle a dormi toute la journée du dimanche, elle va mieux, répondis-je un peu mécaniquement.
- Je lui ai amené de l'Elixir d'Olafon Laforme, continua Mère. Cela m'avait fait beaucoup de bien, quand je t'attendais.
- Merci, Mère", répondis-je, doutant que Christina ne s'aventure à prendre un remède sorcier.
Quand je lui avais proposé de faire suivre sa grossesse à Ste Mangouste, elle avait affirmé préférer s'en tenir aux techniques moldues.
Christina revint, et s'assit près de moi. Dans le silence qui s'installait, je demandai :
"De quoi parliez-vous avant que j'arrive ?
- Il ne vaut mieux pas que tu le saches, répliqua ma sœur. Si on te le disait, tu irais immédiatement faire le tour du quartier, continua-t-elle, faisant allusion aux longues marches que je faisais quand j'étais chez mes parents pour échapper aux discussions familiales.
Je sais que ce genre de remarques est de mise entre frères et sœurs, mais son allusion m'irrita. Je lui jetai un regard furieux auquel elle répondit par un sourire goguenard. Heureusement, j'interceptai le reproche muet que lui adressait Christina, et cela apaisa quelque peu mon amour propre.
- Nous parlions grossesse et accouchement, précisa ma compagne. Comment s'est passée ta journée ?
- Trois heures de planque pour rien et de la paperasserie, répondis-je. La routine."
- Au moins, il faisait beau, tenta Christina.
- Oui, Potter a même pris un coup de soleil."
Nous devisâmes un moment sur ce passionnant et commode sujet que constitue la météo, avant que Mère ne parte rejoindre mon père. Christina tint à la raccompagner au rez-de-chaussée et la remercia vivement de sa visite. Ma mère lui promit de revenir. Ma sœur la suivit rapidement et nous remontâmes préparer le dîner.
"Je vais aller à Ste Mangouste avec Gwen pour vérifier que je peux prendre les cheminées sans danger pour le bébé, m'annonça ma compagne.
- Mais comment vas-tu t'y rendre ? demandai-je.
- C'est comme pour le Chemin de Traverse, il y a une entrée par une rue moldue, m'expliqua-t-elle. Nous irons en bus.
- Mais pourquoi ? Je croyais que tu voulais faire suivre ta grossesse de ton côté.
- Mais je n'ai jamais dit que je ne voulais plus me rendre dans le monde sorcier pendant neuf mois. En plus, ta mère m'a fait promettre de lui rendre visite. Je suis si contente de l'avoir revue et de constater qu'elle s'intéresse autant à son futur petit-enfant !"
Même si, dans l'ensemble, j'étais satisfait pour Christina de l'intérêt que Gwen lui portait, l'ingérence de ma sœur dans ma vie privée me mettait parfois mal à l'aise. A fortiori, imaginer Christina parler de moi avec ma mère ne m'emballait pas outre mesure.
Mais Christina avait une vision de la famille très différente de la mienne, et ce rapprochement l'enchantait visiblement. Je me résolus donc à supporter ces nouvelles relations en faisant contre mauvaise fortune bon cœur.
Quelques jours plus tard, Christina se fit examiner par un médico-mage, qui lui assura quelle pouvait sans problème emprunter le réseau de Cheminette. Ma compagne en fut très heureuse. Visiblement, ses petites virées à Pré-au-Lard et sur le Chemin de Traverse lui manquaient beaucoup.
Elle avait pris le cordial que ma mère lui avait apporté, et m'affirma qu'il était effectivement très efficace. Elle avait même entrepris de lessiver les murs de la future chambre du bébé, et avait ramené des échantillons de papier peint de plusieurs magasins de décoration.
Je m'opposai vigoureusement aux nounours bondissants et aux petites fleurs. Nous finîmes par nous accorder pour des bateaux multicolores, si le bébé était un garçon, ou des animaux stylisés, dans le cas contraire. Je lui arrachai la promesse de ne pas faire elle-même les travaux de rafraîchissement, et de me laisser m'en occuper avec ma baguette magique.
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Au cours de la semaine suivante, je me servais un café dans le coin de la Ruche dévolu à cet usage quand Steve Cursacq m'apprit :
"Il paraît que Malefoy vient d'être définitivement transféré aux Affaires internationales. On lui a proposé un poste d'ambassadeur."
Puis, il se figea en regardant par-dessus mon épaule, prétexta un rapport urgent à terminer et se carapata à l'autre bout de la Ruche. Je me tournai pour voir ce qui justifiait une retraite aussi piteuse. Ce n'était que Potter qui se versait tranquillement une tasse de café.
"En fait, précisa-t-il, il n'est pour l'instant qu'attaché d'ambassade.
- T'es drôlement au courant, dis donc, m'étonnai-je.
- On a Kat tous les soirs à la maison en moment, m'expliqua-t-il.
- Vraiment ?
- Oui, elle vient se faire réconforter par Ginny. Tu comprends, son Altesse Drago se préoccupe soudain de sa carrière, et il se demande s'il doit ou non répudier sa favorite pour épouser une riche héritière. Quelle importance qu'il soit avec Kat depuis plus de cinq ans. C'est la pureté du sang de la maison Malefoy qui est en jeu, tu comprends ?"
Au fur et à mesure de sa tirade, le ton de Potter était devenu coupant et son visage ombrageux. Je pris un air compatissant tout en gardant mon opinion par devers moi. Je ne me voyais pas lui expliquer que les critères pour choisir une petite amie ne sont pas les même que ceux qui prédominent pour le choix d'une épouse. Potter d'ailleurs, toujours aussi ignorant des choses de la vie, continuait :
"Si elle n'était pas assez bien pour lui, pourquoi il est sorti avec elle, hein ?"
Je fus tenté de répondre "pour sa poitrine et sa chute de reins", mais ce n'était sans doute pas le genre de réponse que mon coéquipier attendait :
"Vient-elle d'une famille moldue ? m'enquis-je.
Si le Ministère de la Magie britannique menait une politique d'ouverture à l'égard des Moldus, ce n'était pas le cas de tous les pays, et la fameuse Kat ne serait peut-être pas très appréciée, en tant qu'épouse de diplomate, dans un pays conservateur.
"Sa mère est une sorcière, d'une famille assez mineure, me répondit Potter. Son père, par contre, était effectivement Moldu. Il a très mal pris la nouvelle quand la mère de Kat lui a révélé ses pouvoirs magiques, au point qu'on a dû lui effacer la mémoire. Il ne sait même pas qu'il a une fille."
Je hochai la tête, un peu ébranlé. Choisir de fréquenter un Moldu comportait toujours ce risque. Si Christina n'avait pas été si compréhensive, tout ce que nous avions vécu auparavant aurait été effacé. Je me demandai combien de sorciers avaient vu ainsi leurs amours réduites à néant.
Potter prit une profonde inspiration pour se calmer, puis secoua la tête pour chasser cette triste image. Il changea complètement de sujet, regardant en direction de Cursacq qui s'affairait à son bureau :
"Mais qu'est-ce qu'il croyait, demanda-t-il. Que j'allais l'attaquer parce qu'il a prononcé le nom de Malefoy en sa présence ?
- Malefoy est un bon détonateur pour te faire exploser, lui fis-je remarquer.
- J'ai si mauvais caractère que cela ?
- Non, c'est vrai, tu te fâches rarement. Mais quand cela arrive, on préfère ne pas être dans le coin. C'est que tu es impressionnant, tu sais !
- Bof, ajouta-t-il en haussant les épaules, je crois plutôt que les gens se font des idées sur moi à cause de la réputation que m'ont faite les journaux, Rita Skeeter en tête.
- Y'a pas que ça, opposai-je. Je te jure que quand tu es en colère, on sent autour de toi une puissance impressionnante."
Il le fixa un moment, avant de m'interroger :
"C'est ça que tu veux dire quand tu me demande d'être le Survivant ?
- Euh… oui, répondis-je, mal à l'aise, car je savais qu'il n'assumait pas très bien ce rôle-là.
- Mais tu sais que cela n'a rien à voir, s'exclama-t-il. Ce n'est pas la colère qui m'a permis de vaincre Voldemort !
- Potter, répliquai-je pour couper court à cette discussion, je ne pense pas que ce soit ni le lieu ni le moment de discuter du vrai et du faux de la légende qu'on a bâtie autour de toi".
Il jeta un oeil autour de nous et remarqua nos collègues qui nous regardaient plus ou moins discrètement, avec curiosité.
"Humpf !" admit-il, peu soucieux d'attirer l'attention sur lui.
- De toute façon, lui fis-je remarquer, tu n'es pas le seul à être la victime d'a priori. Tiens, si je t'avais dit que j'étais Serpentard le jour où tu es devenu mon partenaire, tu n'aurais pas eu de préjugés, peut-être ?
- Pas plus que toi, qui savais pertinemment que j'étais Gryffondor et le Survivant, répliqua-t-il, non sans finesse.
- Potter, t'ai-je déjà dit que je te trouve parfois insolent ? répliquai-je, un peu vexé par l'implicite reproche sur la façon dont je l'avais traité à ses débuts.
- Oui, mais comme tu as déjà une tasse à la main, tu ne peux pas m'envoyer te chercher un café pour te venger. Dommage, hein !
- Ne sous estime pas ma capacité à abuser de mon grade, le prévins-je.
- Cela ne me viendrait pas à l'idée, m'assura-t-il. Mes préjugés m'indiquent que tu es assez vil pour t'attaquer à un être faible et sans défense comme moi !
- Alors, pourquoi tu ne me laisses pas avoir le dernier mot ? demandai-je assez amusé par l'image qu'il donnait de lui-même.
- Je ne veux pas faire mentir tes a priori sur le manque de jugeote des Gryffondors", m'assura-t-il en me lançant un clin d'œil.
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Dix jours plus tard, à la mi-juillet, Christina m'accompagna un samedi à Pré-au-Lard pour faire des courses. Nous nous séparâmes un moment pendant qu'elle allait saluer les sœur Patil et que je faisais des emplettes chez l'herboriste. C'est alors que j'aperçus une de mes vieilles connaissances, Romuald Olansen. On se connaissait depuis Poudlard. Il était de ma maison et avait un an de plus que moi. Sans être intimes, nous nous arrangions depuis des années pour nous revoir de loin en loin et boire un verre ensemble. Je l'avais même invité une ou deux fois à dîner avec ma compagne du moment.
Cela faisait cependant pas mal de temps que nos routes ne s'étaient pas croisées, et c'est avec plaisir que nous prîmes des nouvelles l'un de l'autre. Nous étions en train de discuter d'une date pour partager un repas quand ma compagne me rejoignit. Je la lui présentai, et nous reprîmes la comparaison de nos agendas pour trouver un jour qui nous convienne à tous les deux.
"Tu loges toujours au même endroit ? me demanda-t-il.
- Non, j'habite avec Christina désormais, répondis-je. C'est dans le Londres moldu, à proximité de la cheminée de Mayfair."
Romuald tourna brusquement les yeux vers Christina. Il la dévisagea quelques secondes d'un air appréciateur avant de commenter avec un petit sourire en coin :
"Sacré William ! Ça doit être exotique…"
Je restai quelques secondes figé, bouillant de rage et d'humiliation. Puis je repris mes esprits et dis sèchement :
"Tu nous excuseras, nous sommes attendus."
Je saisis Christina par le coude et l'entraînai vivement le plus loin possible d'Olansen.
Jusqu'à ce jour, j'avais toujours croisé, quand j'étais en compagnie de Christina, des personnes habituées à fréquenter des Moldus. A partager la vie de ma compagne, j'avais oublié qu'il y avait un monde, auquel j'avais appartenu jadis, qui considérait peu souhaitable, ou au mieux "exotique", de frayer avec les non-sorciers. Ce monde-là ne pouvait en aucun cas imaginer qu'une relation fondée sur l'affection et le respect mutuel puisse exister entre nous et eux.
La voix de Christina me tira de mes réflexions amères :
"William, disait-elle timidement, je ne peux plus marcher aussi vite."
Je m'arrêtai net :
"Je suis désolé, lui répondis-je. Je suis vraiment désolé.
- Il n'y a pas de quoi, me répondit-elle en haussant les épaules. C'est tellement ridicule que c'en est presque drôle.
Et puis le racisme n'est pas un défaut propre aux sorciers. Je préfère ne pas m'attarder sur ce genre de remarques."
Sans doute essayait-elle de me réconforter, de m'assurer qu'elle n'avait pas été blessée, mais je ne m'en sentis que plus méprisable.
Que dirait-elle si elle savait que pendant la majeure partie de ma vie, j'avais été comme celui devant lequel je venais de tourner les talons ? Peut-être n'aurais-je pas poussé l'indélicatesse à lancer ce genre de remarque, mais mon interlocuteur aurait sérieusement baissé dans mon estime. Je ne valais pas mieux que lui, j'en prenais douloureusement conscience.
Christina me proposa de nous arrêter aux Trois Balais pour prendre une Bièreaubeurre, et j'acceptai distraitement. Elle semblait avoir oublié l'incident, mais de mon côté, je ne pouvais cesser d'y penser. Je songeai soudain à mes parents. A mon père qui avait ouvert sa maison à Christina. A ma mère qui s'était aventurée dans le monde moldu pour rendre visite à celle qui portait l'enfant de son fils. Perdraient-ils des relations quand ma liaison avec Christina serait connue ? Devraient-ils avaler des couleuvres, eux aussi ? Peut-être était-ce déjà le cas.
Je réalisai soudain l'effort que cela avait dû représenter pour eux, et quels préjugés ils avaient dû combattre. En repensant au temps qu'il m'avait fallu pour admettre mes sentiments pour Christina et à ce que cela m'avait coûté, je ressentis à l'égard de mes parents une immense reconnaissance.
En regardant ma compagne s'asseoir avec soulagement, je m'interrogeai : me conduisais-je correctement envers la future mère de mon bébé ? Faisais-je ce qu'il fallait pour que nul ne puisse la regarder de haut ?
Certes, j'avais donné à Christina une chance d'être mère. Mais que valait cette concession si je ne m'y prêtais qu'à moitié ? Je restais près d'elle parce que j'avais besoin d'elle, pas pour lui faire plaisir. Et pourtant, je n'avais jusqu'à maintenant pas réellement voulu consacrer notre union. J'avais accepté de lui faire un enfant. Mais je ne m'étais pas préoccupé du nom qu'il porterait ni du statut qu'il aurait.
Je savais parfaitement que beaucoup de sorciers jugeaient avec sévérité les relations hors mariage, et qualifiaient de bâtards les enfants qui naissaient dans de telles conditions. Je me conduisais vraiment comme un irresponsable et un égoïste.
Je dus combattre la pulsion de déclarer sur le champ à Christina que je voulais l'épouser. La discussion que nous avions eue à ce sujet antérieurement m'avait clairement indiqué qu'elle ne l'accepterait que si elle était convaincue que je le désirais vraiment. Or je me voyais mal le lui expliquer dans ce pub surpeuplé.
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De retour chez nous, Christina est allée s'étendre et je préparai le dîner. Nous avons mangé, puis elle est retournée dans le salon, sans doute pour regarder la télévision. Je l'y suivis.
Elle me regarda d'un air interrogateur quand je m'assis à ses côtés sur le canapé. Je me remémorai la dernière fois que nous avions parlé mariage. Il fallait que je m'y prenne un peu mieux, cette fois. Faute d'avoir une meilleure idée, je sortis ma baguette :
"Orchideus !" prononçai-je.
Christina rit, ravie de voir jaillir un bouquet de tulipes et de roses du néant.
"Oh, William ! C'est gentil, merci. Y a-t-il une raison particulière ?
- Je voudrais que tu te maries avec moi."
Elle me fixa avec étonnement.
"C'est à cause de ce qui s'est passé cet après-midi ? demanda-t-elle, suspicieuse.
- Cela m'a fait prendre conscience de certaines choses.
- Lesquelles ?
- Eh bien… j'ai choisi de rester auprès de toi. J'ai accepté de m'engager, de construire durablement ma vie avec toi. Et je veux que mon enfant porte mon nom et qu'il sache que je l'ai voulu. Et je veux affirmer tout cela publiquement"
Elle me regarda intensément, et se jeta dans mes bras. Je la serrai contre moi. Je sentis ses épaules tressauter tandis qu'elle étouffait un sanglot.
"Je suis désolée, je suis très émotive en ce moment, sanglota-t-elle.
- C'est pas grave", mentis-je.
J'ai toujours détesté voir une femme pleurer, et j'ai toujours considéré leurs larmes comme une arme déloyale à l'encontre des hommes.
Elle dut sentir mon trouble car elle eut un rire à travers ses larmes.
"Serre-moi très fort contre toi", me demanda-t-elle.
Heureusement, elle s'est rapidement calmée, et on est restés un long moment juste l'un contre l'autre. Finalement, Christina soupira d'aise :
"J'irais bien me coucher, dit-elle.
- Notre promenade t'a beaucoup fatiguée, remarquai-je.
- Je ne pensai pas dormir. J'espérais que tu m'accompagnerais.
- Tu es sûre ?", m'inquiétai-je.
Depuis quelques temps, notre vie intime avait été très calme, tout autant à cause des nouvelles formes de ma compagne qui m'intimidaient, que du fait que Christina était généralement endormie quand je la rejoignais dans notre lit.
"Oui, je suis sûre. A moins que tu me trouves moins attirante…
- Mais pas du tout ! la détrompai-je. Je crains plutôt de te faire mal.
- Je suis certaine que tu t'en tireras très bien", m'apaisa-t-elle.
Elle m'entraîna vers la chambre.
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Dès le lundi suivant, je pris rendez-vous avec l'avocat qui avait été à l'école avec Potter et dont j'avais gardé la carte. J'avais besoin d'être conseillé sur les démarches à effectuer pour que notre mariage soit reconnu tant par les autorités sorcières que moldues.
Nous fûmes reçus quelques jours plus tard dans un important cabinet d'affaires de la City. Le bureau feutré où nous fûmes introduits avait une moquette profonde, un mobilier luxueux et une immense bibliothèque. Justin Finch-Fletchey nous fit asseoir et se fit attentif, du fond de son large fauteuil. Il tenait à la main un stylo plume qui me parut coûteux, et dont il tapotait machinalement son sous-main en cuir.
Je lui exposai notre situation et mon désir de régulariser notre union et nos liens avec le bébé à venir, de la façon la plus officielle possible.
"Désirez-vous un mariage sorcier ou moldu ? nous demanda-t-il.
- Mes parents ne comprendraient pas que je me marie sans les inviter, indiqua vivement Christina. Or, comme ils ne savent pas que William est sorcier, il faut que ce soit de leur côté.
- Je ne suis pas sûr que mon père reconnaisse les mariages moldus, répliquai-je. En tout cas, je veux être certain qu'il ne puisse jamais nous opposer que notre union n'a pas été consacrée par un mage.
- Un double mariage, alors, proposa alors l'avocat.
- Concrètement, comment cela se présente-t-il ? demandai-je.
- Eh bien, il faut faire délivrer des papiers moldus à votre nom, Monsieur Stratford, par le ministère de l'Intérieur britannique, en passant par le Bureau des affaires moldues du ministère de la Magie. Côté sorcier, une requête spéciale doit être déposée, toujours auprès du même bureau. Si elle est acceptée, il vous sera délivré un parchemin, au nom de Madame, que vous remettrez au mage que vous aurez choisi pour consacrer votre union.
- La requête pourrait être rejetée ? m'inquiétai-je.
- Ce serait très étonnant. Cela arrivait auparavant mais, depuis l'arrivée de Marchebank, puis de Percy Weasley au pouvoir, les demandes sont systématiquement acceptées. Je peux me charger d'accomplir ces formalités pour vous. Une fois que je vous aurai remis ces documents, vous pourrez organiser vos noces à votre convenance.
- Et pour le bébé ? demanda Christina.
- Il vous suffira de le déclarer selon les modalités prévues des deux côtés, répondit Finch-Finchey.
- Faudra-t-il l'inscrire pour qu'il puisse aller dans votre école spéciale de magie ? s'inquiéta Christina.
- Votre enfant y sera sans doute inscrit automatiquement à sa naissance, lui répondit l'homme de loi. Le directeur de Poudlard vous contactera quand il aura onze ans.
- Comme c'est pratique, s'extasia ma compagne.
- Il ne sera inscrit que s'il est sorcier, précisai-je, moins dégagé que je l'aurais voulu.
- Pourquoi ne le serait-il pas ? demanda Christina.
- Il arrive que les pouvoirs magiques des parents ne soient pas transmis à l'enfant, expliquai-je d'un ton chagrin.
- Mais c'est très rare, indiqua l'avocat. Et cela arrive aussi bien dans des famille de Sang pur que suite à un mariage mixte."
Il nous laissa méditer quelques instants avant de poursuivre :
"Je me permets de vous signaler que mon cabinet peut vous conseiller en gestion de patrimoine. Nous administrons les biens sorciers et moldus de façon globale, ce qui simplifie considérablement vos démarches. Pensez-y si vous désirez procéder à des ventes, donations, ou établir un testament.
- J'aimerais prendre des dispositions pour que Christina et mon enfant soient à l'abri du besoin s'il m'arrive quelque chose, répondis-je. On ne sait jamais avec le métier que je pratique.
- Enfin, William, tu sais très bien que je gagne ma vie ! s'exclama ma compagne. En cas de malheur, j'aurai largement de quoi élever notre bébé. Et puis ne dis pas des choses pareilles, il n'y a aucune raison qu'il t'arrive quoi que ce soit."
Elle avait instinctivement mis la main sur son ventre, comme pour le protéger d'un mauvais sort.
"Il vaut mieux prévoir les choses à l'avance, insistai-je. Comme cela, on n'aura plus à y penser par la suite.
- Dans ce cas, rétorqua Christina, à moi aussi il peut m'arriver quelque chose. Dois-je prendre des dispositions de mon côté ?
- Je vous conseille de contracter tous les deux une assurance-vie au bénéfice de l'autre", intervint l'avocat.
L'heure suivante fut consacrée à envisager les meilleures solutions pécuniaires dans les cas les plus extrêmes. Malgré l'horreur des situations envisagées, je me sentis tranquillisé en sortant du Cabinet.
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Au début du mois d'août, Potter et moi faisions une ronde à Pré-au-Lard quand mon partenaire fut abordé par un vieillard qui portait une curieuse robe à ganse, comme en portent les sorciers chinois, et une longue barbe sale.
"Alors, gamin, on se promène ?
- Alberforth ! Ça alors ! Je me demandais où vous étiez passé !
- Bof, servir des Bièreaubeurres, ça occupe, mais à cent cinquante ans, on se dit qu'il est temps de profiter de la vie. Tu verra quand tu auras mon âge !"
Le bonhomme se tut et regarda intensivement mon partenaire. Je le reconnus alors. Il tenait, avant la guerre, La tête de Sanglier, un bar miteux qui n'était d'ailleurs pas très loin d'ici. Je me demandai comment Potter le connaissait.
"Eh ! s'écria ce dernier. Arrêtez-ça tout de suite !
- Toujours aussi barricadé, gamin, répondit le vieux.
- Certains de mes souvenirs ne sont pas tout public, répliqua Potter.
- Tu veux dire que tu es toujours avec ta rouquine ?
- Aussi, oui, sourit Potter.
Le vieillard le contempla un moment avant de concéder :
"T'as meilleure mine que la dernière fois. Et Molly ? Toujours bon pied, bon œil ? Elle doit se pavaner maintenant que son rejeton joue les importants à la tête du Ministère !
- Elle va bien. Elle s'occupe beaucoup de ses petits-enfants. Et vous, vous faites quoi maintenant ?
- Vaut mieux pas que tu saches, gamin. Cela t'évitera d'avoir des problèmes de conscience."
L'homme me dévisagea, salua Potter de la tête, puis se fondit dans la foule.
"Tu le connais ? demandai-je, dévoré de curiosité.
- Oui, c'est le frère d'Albus Dumbledore. C'est un puissant legilimens. Il s'est occupé de moi après… Après."
Je me rappelai ce que Shacklebolt m'avait confié sur la façon dont le Survivant avait été sorti de son coma après la Bataille.
"C'est pas le genre de type avec qui j'apprécierais partager mes pensées, commentai-je.
- Moi non plus, sourit Potter. J'ai toujours détesté avoir affaire à des Serpentards ! "
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28/06/05 : Bonjour à tous.
Veuillez prendre note que le Justin Finch-Fletchey, avocat londonien s'occupant d'affaires moldues avec moquette profonde, grande bibliothèque et coûteux stylo plume, est une invention de Fenice. S'il vous a plus, vous pourrez le retrouver dans Ruptures d'un processus linéaire où il joue un rôle important.
Je peux vous dire, que j'en ai bavé cette semaine, pour que ce chapitre ait une longueur acceptable. Comme il faisait à l'origine un seul chapitre, avec celui de la semaine prochaine, il me manquait, après scission, près de 2 000 mots. Une fois de plus, mes relectrices ont été à la hauteur et m'ont donné des pistes pour rajouter des scènes.
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Le coup de coeur : Je ne dis pas "de la semaine", car cela fait très longtemps que j'ai découvert ce site (mais je n'ai pas eu le temps de tout lire. Bref, je vous présente le mélange entre une potterfiction, un blog et un jeu de rôle. En clair, Harry est en 6ème année (potterfiction), et il échange avec ses amis des sorte de SMS magiques, classés par date (blog) par lesquels nous suivons l'histoire. Chaque rôle est tenue par une personne différente ( jeu de rôle). C'est très drôle, très bien fait et je vous le recommande fortement. Cela s'appelle Instantamots. Vous le trouverez en suivant le lien que j'ai mis dans mon profil. Il vous mènera au 1er septembre 2004, date à laquelle cette histoire commence. N'omettez pas de lire les commentaires laissés aux différents messages, cela fait partie de l'histoire.Et les réponses à mes chers lecteurs :
alana chantelune : Non, heureusement, pas de Voldemort de retour… ça soulage, hein ! (j'étais très contente de te voir hier !)
Lily Petite Etoile : J'espère aussi de trouver le temps de lire HP6, mais ce ne sera pas les premiers jours car 1/ je serai à la campagne ce jour là, 2/ j'aurai pas fini MSB……
chrys63 : Je sais pas si c'est une bonne voyante, mais ce n'est pas une très bonne médium, en tout cas. Si tu cherches de bonnes histoires à lire, il y en a dans mes favoris. (HP en français, il paraît que c'est pour cet automne !)
Milenaz : Effectivement, Will n'a palus grand-chose à apprendre sur Harry. C'est pas de chance pour la voyante, si elle avait été un peu plus douée, elle aurait peut-être pu prévoir ce qui lui arriverait…. Non, je ne connais aps les bouquins par cœur, mais je travaille avec, je vérifie certaines choses sur l'Encyclopédie HP et mes correctrices font le reste. Non, ce n'est pas le dernier chapitre il en reste 2.
Lilynette : pas grave pour les reviews. Merci pour tes jolis compliments. Cela me fait plaisir de lire que tu as aimé. Pas d'autre fic de prévue après celle-ci, juste quelques textes que j'écrirai en fonction de mon inspiration et du temps qu'il me restera entre mon travail, mes deux filles, mon mari. A la semaine prochaine.
sofia evans : Non, Voldemort ne reviendra pas. Pour la panique, Shacklebolt a tenté de la gérer.
Guezanne : Merci d'avoir eu le courage de taper deux fois ta review. En te lisant, je me rends compte que ma culture judeo chrétienne est profondément ancrée en moi, malgré mon manque total de foi. E fait, j'étais partie sur ce qu'explique Dumbledore dans le tome 5 (l'Amour que Voldemort ne connaît pas et qui doit être l'arme de Harry), mais sans doute JKR baigne-t-elle dans cette même culture et va tourner autour du même thème, elle aussi (réponse dans deux ou trois ans ). De toute façon, je ne vois pas comment Harry aurait pu acquérir la puissance de Voldemort, d'où ce changement de terrain, et surtout l'utilisation de la puissance de V. pour le détruire. Amusant ce que tu dis de la scène de Fenice, quand on sait avec quelle constance nous reproduisons, volontairement ou non, le modèle qui nous a été donné par nos parents… Pour ce qui est de la culpabilité, c'est un sentiment très commun chez les survivants, et plus ils ont soufferts, plus ils se sentent coupables d'avoir survécu aux autres. Je ne pouvais donc pas passer à côté. J'avoue que j'ai du mal à imaginer ce que peuvent penser ceux qui n'ont pas encore lu ALB, même si MSB a été conçu pour être lu indépendamment du reste. Je ne sais pas ce qui est le plus agréable : découvrir Harry avec Willy ou comprendre à l'avance combien l'opinion de Willy sur Harry est complètement décalée (enfin surtout au début). Merci pour ta longue et intéressante review.
Nicolas : Eh oui, il faut savoir partir avant de lasser…
Patacitrouille : Merci beaucoup !
florence : Merci pour tes compliments. Concernant la Déclaration de guerre, j'ai commencé une suite de la traduction, mais elle ne sera pas publiée ici car l'auteur s'est retiré de ce site.
Rebecca-Black : merci pour ton mot
Mate : Contente que cela te plaise toujours
Angel's Eyes : Oui, ils essayaient vraiment, effectivement, par contre, la voyante c'était du bluff. Oui, Christina reviens…
Ryan : Non, je n'aurai plus le temps d'écrire. C'est déjà très dur pour moi de poster à temps ces derniers chapitres. Je ferai donc un recueil qui rassemblera les chapitres uniques (chroniques) que j'écrirai de temps en temps, en fonction de mon temps libre et de mon inspiration.
Hinkyponk : Merci
Kathy Magda : T'as raison de pas y croire, tout est bien qui finit bien.Bises aussi.
Elora : Oui, ce pauvre Harry n'a pas eu une vie facile…Mais c'est JKR qui a commencé !
youpala: Non, je n'avais aucunement l'intention de faire revivre Voldemort. Quant au tome 6, je ne pense pas avoir le temps de le lire tant que je n'ai pas fini cette fic…
Ellyana : Contente de lire que tu as autant aimé. Oui, la Bataille a été horrible, mais peut-il en être autrement quand il s'agit de Voldemort ? Mais heureusement Harry est fort et il arrivera à s'en sortir.
Eileen Ana : merci
Eiream : Je ne pense pas que la medium avait prévu de se retrouver devant Harry. La pauvre a eu une mauvaise surprise. Non, pas de retour de Voldemort, il y a déjà plein de fics qui racontent cela. Pour ma part, je pense que Harry est devenu celui de la prophétie au moment où il a reçu la cicatrice (tout comme Neville l'aurait été s'il avait été marqué).
Mushu : C'est parce que Harry n'est pas souvent dans cet état (heureusement pour lui) que c'est impressionnant. A la prochaine !
Lyane : j'avoue que je me suis pas penchée sur le cas de la medium. Je vois pas trop Willy s'en préoccuper.!
Vestrit : Pour la suite, tu sera exaucé dans ma première (pour pour l'instant seule) chronique, que je publierai après la fin de MSB. Contente que tu aies aimé l'épisode précédent.
Kazy : Merci pour cette loooongue review ! Pour l'autosatisfaction, tu as raison : rien ne remplace les compliments qu'on se fait à soi-même (quoique je ne me plains pas, j'ai plein de lecteurs qui me disent des choses gentilles). Pas de Christina la semaine dernière, mais elle revient en force pour la fin. Le couple Willy-Harry. Noooon ! Pas de Slash lol ! Je suppose que les jurons de Harry sont colorés : les frère Weasley doivent lui en avoir appris plein ! Si tu aimes quand Harry est en colère, t'as dû aimer le tome 5 ! Ma fille a trois ans. Je vais voir si je peux lui faire une transcription de HP ! Mais pas de risque qu'elle regarde trop la télé chez moi : j'en ai pas. Du coup je la colle devant les DVD de Oui –Oui ou de Miyazaki (Elle adore le Royaume des chats). Pour la suite, oui, une chronique sur Sam à Poudlard, et ensuite, j'ai rien de prévu (à vrai dire, à l'heure ou j'écris ces lignes, je ne sais même pas si je vais finir de façon satisfaisante le chapitre qui va être oublié ci-dessus). Je note pour le journal de McGo (mais je fais passer MSB en premier). Merci encore pour tous ces bons mots. Bises
Zabou : Merci du compliment.
Allima : T'imaginait Harry raconter cela le sourire au lèvres lol ! Mais c'est vrai que j'aurai pu lui donner plus de recul. Mais là, il est tout stressé par ce qu'il vent de découvrir, du coup, il replonge dedans malgré tout le travail d'acceptation qu'il a fait ces dernières années. Les réclamations des lecteurs ne me gênent pas : elles m'inspirent. Merci d'avoir remarqué ma tentative d'humour avec la table de la salle d'interrogatoire.
Fee Fleau : Oui, souvent le femmes aident les hommes à gérer leur stress (enfin, y'a toujours des messieurs pour dire que les femmes les stressent !). Effectivement, avoir adopté le point de vue de Willy ne fait pas la part belle à Ginny. Mais je lui ai consacré deux fics, chacun son tour !
Kaorulabelle : Merci d'avoir posé un mot !
Fénice : d'ici une dizaine d'année, peut-être.
Qc-HP : Les types toujours surpuissants ne sont pas très intéressants ! Et puis Harry est un colosse au pieds d'argile. Il est puissant mais relativement fragile psychologiquement.
Amy Keira : Merci pour ton mot.
christi2222 : Contente que tu aimes
aresse : C'est exactement le fil conducteur de ma fic : que Will apprenne tout sur Harry, petit à petit. C'est pour cela que je suis obligée d'arrêter : maintenant qu'il sait tout, je n'ai plus rien à raconter. Alors, il s'est bien passé ce déménagement ?
Shima-chan : Bien sûr qu'il y aura un happy end. Le héros gagne toujours à la fin, non ?
Lunenoire : merci pour le compliment…
La p'tite Lili : la scène de la fin semble faire l'unanimité Contente qu'elle t'ai plu.
Sassy : Hé hé, oui, j'ai essayé de finir en beauté. Je vous le réservais depuis un moment celui là. Merci pour ta review détaillée.
Steamboat Willie : Mouarf, réutiliser l'intrigue des livres est la base de la fanfiction. Dis donc, t'es la reine de l'acronyme, toi, entre OMG, RAR et SNU (ce dernier m'a fait trop rire). Bises
Titania.M : Merci pour tes compliments. Cela me fait plaisir de lire que tu as aimé.
Crookshank : Finalement, pas de vrai retour, je ne me voyais pas gérer cela, et puis cela fait un peu du réchauffé quand même. J'avoue qu'il m'a fallu un moment pour trouver un nom qui me convienne au Chef du Département des Mystères. J'allais quand même pas l'appeler M. Jones, hein ! La règle sur l'autorité marche SURTOUT pour les enfants.
