Course contre la montre 2
Chapitre 2
Central du 55è – 9h45Faith venait de pénétrer au Central. A son arrivée, elle se dirigea vers le comptoir pour saluer Swersky.
Hé, salut Lieutenant ! dit-elle d'un ton enjoué
Faith ! Comment ça va ce matin ?
Bien et vous ?
La routine. Sully t'attend dans son bureau, il a fini plus tôt que prévu.
Ça tombe bien alors. Bon ben j'y vais, à bientôt
Passe une bonne journée
Merci. Et elle monta directement au bureau de Sully
Un coup discret frappé à sa porte, et Sully fit entrer son visiteur
Salut c'est moi
Faith ! Tu es en avance. Tout va bien ?
Bien sur, pourquoi ça n'irai pas ? s'étonna-t-elle tout en s'asseyant
Disons que Bosco se fait beaucoup de soucis pour toi.
Je vois. Soupira-t-elle. Et que t'as-t-il demandé au juste ?
Qu'est ce qui te fais croire qu'il m'a demandé quelque chose ? se méfia Sully
Voyons Sully ! Je connais Bosco comme si je l'avais fait !
Je vois qu'on peut rien te cacher ! sourit-il. Ok ! Il a juste demandé de t'alléger un peu le travail pour que tu te repose !
Rrrrhhh ! Je t'assures Sully, j'adore Bosco, mais y'a des jours où il me donne envie de l'étrangler ! Qu'est ce qu'il croit ? Je ne suis pas en sucre tout de même ! J'ai déjà eu 2 enfants, c'est pas comme si c'était la première fois !
Eh ! Qu'est ce que tu veux, il t'aime et il se fait du souci pour toi. C'est tout à fait normal !
Et depuis quand tu défends Bosco comme ça toi ? dit-elle en le regardant avec des yeux ronds.
Hum, oui bon, ben euh. Alors, ces dossiers ? Tu as terminé ? Et ton rapport ? demanda-t-il rapidement, souhaitant esquiver la dernière question.
Tiens, tout est en ordre.
Prenant les dossiers qu'elle lui tendait, il les feuilleta rapidement avant reposer sur son bureau.
Très bien. Merci. Au fait, je fais mon départ en retraite dans un mois, j'espère que tu seras présente ? dit-il avec un sourire
Ça ne dépend pas de moi dans ce cas ! répondit-elle tout en caressant son ventre avec un sourire.
Si tu veux mon avis, avec Bosco comme père, attend-toi à avoir des surprises !
Hé ! J'y ai mis ma part moi aussi ! répondit-elle, faussement outrée
Tous deux partir dans un éclat de rire. Sully se sentait heureux pour elle. Depuis toutes ces années qu'il connaissait Faith, il ne l'avait jamais vu aussi heureuse que depuis qu'elle était avec Bosco. Elle resplendissait de bonheur et cela la rendait encore plus belle. Il se demandait parfois comment un type comme Bosco avait pu décrocher la perle rare ! C'est vrai quoi ! Bosco n'était vraiment pas facile à vivre : il avait un fichu caractère, ne supportait pas les critiques, faisait souvent preuve d'une véritable inconscience qui avait mit plusieurs fois sa vie en danger. Et malgré tout ça, Faith l'aimait. A vrai dire, elle avait toujours été la seule personne qui avait un tant soit peu d'influence sur lui. En fait, tout bien réfléchi, ils étaient faits l'un pour l'autre. Il espérait simplement que rien ne viendrait gâcher ce bonheur.
Ne voulant pas retenir Faith plus que nécessaire, Sully choisit de mettre fin à la conversation.
Bon, je vais pas te retenir plus longtemps, tu as sûrement des choses à faire ?
Oui, tu as raison. Je dois voir Ritza avant de retrouver Emily au centre commercial.
Ah oui ? Et comment va-t-elle ? Elle se plait à l'Université ?
Elle est enchantée. Je crois que ça lui a fait beaucoup de bien, même si j'ai eu du mal de la voir partir ! dit-elle avec une note de tristesse dans la voix.
A quoi tu t'attendais ? Les enfants grandissent tous un jour. Il faut les laisser partir à un moment ou à un autre. Et puis, tu vas bientôt avoir du boulot, tu ne devrais pas trop te plaindre !
Oh oui ! Ca c'est vrai. Il n'empêche que pas question pour Bosco de se défiler pour les couches et les biberons, ah ça non ! dit-elle en souriant
Bosco changer les couches d'un bébé ! J'aimerai bien voir ça ! dit Sully en rigolant
Moi aussi ! répondit Faith. Bon aller, il faut que j'y aille, passe une bonne journée
A toi aussi, et sois prudente. Fit-il avec un clin d'œil
Souriant toujours, Faith prit la direction des bureaux de la Crime où Cruz l'attendait. Toquant à la porte, elle entra discrètement dans le bureau voyant qu'il n'y avait personne.
Coucouc, je te dérange ?
Non, Faith, entre. Tu tombe bien, j'ai besoin d'une pause. Alors, comment tu vas ce matin ?
Bien et toi ? demanda-t-elle en s'asseyant
Moi ? Y'a des jours où franchement, je me demande si ça vaut la peine de se lever ! dit-elle vivement
Oh toi, tu as passée une mauvaise nuit !
M'en parle pas ! Et Manny qui est sortit avec ses amis hier, eh bien Monsieur n'est pas rentré ! Oh je te jures qu'il va m'entendre lorsqu'il arrivera !
Pauvre Manny, j'aimerai pas être à sa place ! fit Faith avec une moue boudeuse
Hé ! Et moi alors ? Bosco peut défendre Manny, mais toi tu dois prendre ma défense ! s'offusqua gentiment Cruz
Oh oh ! Mais je me rappelle d'une époque où tu ne voulais que personne ne te défende ni te protège !
Il y a encore quelques temps, Cruz se serait surement énervée à cette remarque. Aujourd'hui, avec le recul et parce que c'est Faith qui l'a dite, cela lui fit juste un pincement au cœur. Que de gachis avait-il eu pour en arriver là ! Même si cette période de sa vie restait douloureuse, notamment par la mort de sa sœur, les épreuves qu'elle avait traversée avaient fait d'elle une femme plus forte. Et l'amitié de Faith lui avait beaucoup de bien. Elle lui avait permit d'ouvrir son cœur et ainsi de se sentir moins seule. Aujourd'hui, elle avait de véritables amis sur qui elle pouvait compter et un homme dont elle était amoureuse. Bien qu'en ce moment, elle avait plus des envies de meurtres à son encontre ! Comme la vie peut être étrange parfois !
Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas Faith l'appeler
Eh oh, Ritza ? Tu vas bien ?
Comment ? Oh excuses-moi, je rêvais ?
Je vois ça ! Tu pensais peut être au meilleur moyen de torturer Manny ? dit-elle en rigolant
Peut être bien ! répondit Cruz en riant à son tour
Ritza, je voulais te demander, veux-tu venir manger à la maison demain soir ? Bosco et moi avons quelque chose à te demander, ainsi qu'à Manny.
Bien sûr, pas de problème. C'est grave ? s'inquiéta aussitôt Cruz
Pas dans ce sens là, lui répondit Faith avec un sourire énigmatique
Hum hum ! Toi tu me caches quelque chose ! constata Cruz voyant le sourire radieux de Faith
Je ne te dirais rien avant demain ! Alors à 19h, ça ira ?
C'est parfait.
Tant mieux. Regardant sa montre, Faith s'exclama aussitôt : Eh bien, l'heure tourne. Je vais finir par arriver en retard au centre commercial et Emily va me tuer ! Faut que j'y aille. A demain
A demain, et passe le bonjour à Emily.
Pas de problème
Et Faith quitta rapidement le bureau, tandis que Cruz replongea dans ses dossiers en soupirant.
Alors qu'elle quittait le central, Faith faillit percuter quelqu'un devant elle qui la retint au bon moment.
Hé ! Cours pas comme ça ! C'est mauvais pour le bébé !
Oh Manny, excuses-moi ! Mais je suis pressée, je vais finir par être en retard à mon rendez-vous avec Emily
Ok, mais fais attention à toi !
C'est plutôt à moi de te dire ça ! fit Faith avec un sourire aux lèvres
Comment ça ?
Hum, disons que la tornade Cruz t'attend de pied fermes dans son bureau
A ces mots, elle vit Manny pâlir, ce qui lui arracha un fou rire
Fais pas cette tête, je suis sûre que tu trouveras le moyen de la calmer. Bon faut que j'y aille, à bientôt
Et elle partit précipitemment. Manny la regarda s'éloigner avant de pénétrer dans le central, non sans quelques appréhensions.
55 David en patrouilleAlors là, franchement y'en a marre !
Quoi encore ?
Comment ça quoi encore ? Enfin Davis, me dis pas que ça t'amuses tout ça ! râla pour la troisième fois Bosco
Franchement, vu la tête que t'as, moi je m'éclate ! dit Davis avant de partir dans un fou rire auquel Bosco répondit par un regard meurtrier et en haussant les épaules.
En effet, à ce moment précis, Bosco avait la tête couverte de farine parce qu'il avait malencontreusement reçu un paquet de farine qui s'était écrasé sur l'étagère au-dessus de lui. Ils avaient été appelés en renfort pour une bagarre qui s'était déclanchée chez un épicier entre deux vieilles dames qui se disputer le dernier paquet de chips du rayon. Ne voulant ni l'une ni l'autre cédée, elles avaient finis par s'envoyer comme projectiles tout ce qui leur tombait sous la main.
Aussi, lorsque Bosco était entré dans l'épicerie avec Davis, il avait à peine eu le temps d'esquiver le paquet de farine qui s'était écraser sur l'étagère au dessus de lui. Malheureusement, le paquet s'était ouvert et la farine s'était répendue sur sa tête.
A vrai dire, Bosco n'étais pas vraiment de bonne humeur. Depuis qu'il avait le central, il l'avait l'impression d'être poursuivi par la malchance. D'abord, il se prend un coup de sac par cette vieille dame qui pensait qu'il était en train lui manquer de respect, ensuite le cycliste qui lui mouille le pantalon en passant sur une flaque d'eau, et maintenant la farine sur la tête ! Franchement, il y avait des jours où il préférait rester au lit !
Davis, lui, devait supporter la mauvaise humeur de Bosco depuis ce matin ! Eh à vrai dire, il commençait à saturer ! Dieu qu'il regrettait le temps où il patrouillait avec Sully. Et dire que Faith l'avait supportée pendant 13 ans ! Mais comment avait-elle fait ? Ca faisait à peine 1 an qu'ils patrouillaient ensemble et il y avait des jours où il aurait aimé se faire porter malade !
Voyant que l'humeur de Bosco n'allait pas en s'arrangeant, Davis contacta le central pour annoncer leur retour. Une fois terminé, il appela Bosco qui pestait toujours puis ils reprirent la route.
Non mais franchement ! Les grand-mères n'ont rien d'autres à faire que de se créper le chignon ou quoi ? A leur âge en plus !
Hé ! Un peu de respect. Me dit pas que tu penses que passer un certain âge, les gens doivent rester chez eux et la boucler ?
Ben pourquoi pas, ça nous ferait des vacances ? répondit Bosco d'un air innocent
Non mais t'es sérieux là ! s'étonna Davis.
Ben quoi ? Qu'est ce qu'il y a ?
Rien, j'imaginais juste à quoi tu ressemblerais à 80 ans ! Je souhaite tout le courage du monde à Faith ! dit Davis d'un ton moqueur
Tais-toi et roule ! répondit Bosco, vexé.
Au centre commercialFaith avait fini par trouver une place de parking, après avoir tournée en rond pendant 5 minutes. Maintenant elle se dirigeait aussi rapidement que le lui permettait son ventre vers la cafétéria où elle avait rendez-vous avec Emily.
Celle-ci lui fit signe dès qu'elle l'aperçut. Faith se dirigea aussitôt dans sa direction et lui fit la bise en arrivant à la table.
Excuse-moi ma chérie, mais je n'arrête pas de courir depuis tout à l'heure.
C'est rien Maman, je viens d'arriver. Alors, comment vas-tu ? Tu es resplendissante !
Merci, toi aussi tu as une mine superbe ! L'Université à l'air de te réussir ! Comment se passe les cours ?
Ça va ! Ca se complique un peu, mais j'aime ça ! répondit Emily en souriant. Et toi ? Quoi de neuf ? Et comment se porte le bébé ? demanda-t-elle en caressant le ventre de sa mère.
Nous allons très bien. Juste un peu fatiguée, mais ça va. La rassura Faith
Et Bosco ?
Bosco ? Alors lui, si on m'avait dit un jour qu'il deviendrait pire qu'une maman poule, j'aurais bien rit.
Cette phrase les fit rire toutes les deux et la conversation continue dans cette ambiance détendue autour d'un jus de fruit et d'une salade.
Sur le parking, se tenait un fourgon noir. A son bord, l'homme en noir observait la cafétéria. Il venait de répérer sa cible et attendait le meilleur moment pour agir. Il pouvait la voir de là où il se trouvait, discuter en toute tranquillité, sans se douter de ce qui allait se passer. Lorsqu'il la vit se lever et prendre ses affaires, il fit signe au chauffeur de démarrer, enfila une cagoule noire et dit à son complice situé à l'arrière du camion de se tenir prêt.
Faith et Emily venaient de franchir la porte de la cafétéria en discutant gaiement. Elles s'apprétaient à se diriger vers le centre commercial, lorsque l'attention de Faith fut retenue par un bruit de pneus crissants. C'est là qu'elle vit le fourgon noir arriver rapidement dans sa direction et s'arrêter à sa hauteur. Aussitôt, deux hommes en sortir et accoururent vers elle. Elle eut juste le temps de pousser sa fille dans la cafétéria quand ils l'aggrippèrent et l'emmenèrent de force dans le fourgon.
Tout s'était passé si vite. Emily n'avait rien pu faire d'autre que de regarder sa mère se débattre et crier avant de voir disparaître le fourgon à toute allure.
A suivre…
