Course contre la montre 3
Chapitre 3
Manny se dirigeait tranquillement vers le bureau de Cruz. L'avertissement de Faith l'avait intrigué, et connaissant le caractère de sa compagne, il se demandait comment il allait pouvoir la calmer !
Toquant à la porte puis entrant sans attendre, il la vit plongée dans ses rapports. Mais rien qu'a la façon dont elle agitait son stylo, il pouvait voir qu'elle était énervée !
Bonjour mon cœur ! fit-il avec un grand sourire mais les mains moites.
Relevant la tête, Cruz le fusilla du regard lorsqu'elle vit ce sourire sur son visage
Oh toi ! Ramène tes fesses ici deux secondes ! dit-elle en se levant et prenant appui sur son bureau. Alors, c'était bien cette nuit ? Tu t'es bien amusé ? Vous avez bien fait la fête ?
Oui, ça a été, et toi, ta planque ? fit-il innocemment
Oh, comme c'est gentil de demander ! Eh bien, non, la planque ne s'est pas bien déroulée pour la bonne raison que ton indic nous a donné un faux tuyau ! Ensuite j'ai dû passer 2 heures à terminer des rapports dont je me serais bien passée, pour ensuite crever sur la route de la maison et lorsque je veux t'appeler pour me dépanner, tu ne répond pas au téléphone !
Oui, j'avais oublié mon portable ! dit-il d'un air contrit
S'approchant d'un air menaçant, elle se posta face à lui, pointant son doigt sur sa poitrine.
Eh c'est tout ce que ça te fais ? Et si j'avais eu besoin de toi hier soir !
Eh ben je suis là maintenant ! dit-il en s'approchant d'elle avec un sourire énigmatique
Qu'est ce que tu fais ? demanda-t-elle méfiante
Disons que je cherche à me faire pardonner !
Ne crois pas que tu vas m'avoir aussi facilement ! dit Cruz pleine de résolutions
Mais non ! dit-il avant de s'emparer avidement de ses lèvres.
Voulant protester pour la forme, Cruz s'apprêtait à mettre fin au baiser à contre-cœur, lorsque Manny la serra plus fort contre lui. Abandonnant aussitôt ses résolutions, elle passa vivement ses bras autour de son cou et répondit passionnément à ce baiser. Alors qu'ils se séparèrent pour prendre leur respiration, Cruz s'écarta de lui avec un air sérieux
Ne pense surtout pas que tout est réglé ! On en reparlera ce soir à la maison ! Maintenant au boulot !
Alors qu'elle quittait son bureau, elle ne put s'empêcher de lui pincer les fesses avec un sourire charmeur. Manny sourit à son tour en la regardant partir avant de la suivre lorsqu'elle se mit à hurler son nom dans le couloir ! Dieu qu'il était fou de cette femme !
25 minutes plus tard
A l'entrée du central, Davis et Bosco venaient d'arriver, déclenchant l'hilarité chez leur collègue. Davis se joint à eux dans un fou rire tandis que Bosco prit directement la direction des vestiaires en les fusillant du regard.
Dépêche-toi de prendre ta douche Bosco ! lui hurla Davis entre souriant
La ferme Davis ! rétorqua Bosco en disparaissant dans les vestiaires
Mais qu'est ce qui s'est encore passé avec Boscorelli ? l'interrogea Swersky
Oh mais rien Lieutenant, ce n'est pas son jour aujourd'hui, c'est tout !
Parce que tu crois qu'il y a des jours pour lui ?
A la réflexion, pas vraiment !
C'est bien ce que je pensais aussi ! Ah décidément, on n'en fera pas deux comme lui !
Hé, n'oubliez pas qu'il y en a un qui doit arriver bientôt !
Ouais, ben j'espère pour nous qu'il tiendra plus de sa mère que de son père ! dit Swersky en rigolant
Alors que les deux hommes continuaient de discuter, ils virent Cruz et Manny descendre et prêts à partir.
Hey Lieutenant, on sort manger un morceau. Tiens Davis, t'es là ?
Salut Cruz ! Juste de passage ! Quelqu'un avait besoin d'une bonne douche !
Laisse-moi deviner, Bosco ? fit Manny en haussant les sourcils
T'as tout bon ! Le pauvre n'arrête pas d'en baver depuis ce matin ! fit Davis tout sourire
Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit violemment et tous virent arriver Emily en pleurs.
S'il vous plait, aidez-moi ! Vite !
Inquiète, Cruz s'approcha d'elle et la prit par le bras
Emily, mais qu'est ce qui se passe ?
C'est maman ! Oh Ritza, j'ai rien pu faire ! s'écroula Emily
Comment ça ? Expliques-toi ? Et où es ta mère ?
On l'a enlevée !
Cette dernière phrase jeta un froid dans l'assistance. Tous se dévisagèrent, le visage soudain blême, tentant de comprendre ce qui se passait. Cruz fut la première à réagir. Retrouvant son sang-froid, elle prit Emily par les épaules.
Viens, suis-moi, on va en parler dans mon bureau. Lieutenant ?
J'arrive ! Davis va chercher Bosco mais ne lui dit rien avant de nous avoir rejoint chez Cruz. Tyson, charge-toi de l'accueil !
Et c'est ainsi que Cruz, Emily en larmes, Manny et Swersky allaient dans le bureau tandis que Davis prenait le chemin des vestiaires, le visage décomposé.
Prenant sa respiration, il poussa le battant de la porte et avança jusqu'au casier de Bosco. Celui-ci finissait de lacer ses chaussures. Apercevant Davis, il poussa un soupir.
C'est bon, c'est bon, je suis prêt, on va pouvoir y aller !
Davis ne répondit pas. Il regarda Bosco se lever et finir de mettre son uniforme sans rien dire.
Ben qu'est ce que t'as ? On dirait que t'as vu un fantôme ! fit Bosco les yeux ronds.
Cruz veut qu'on passe dans son bureau
Elle t'as dit pourquoi ?
Non. Répondit faiblement Davis
T'es sûr que ça va ? fit Bosco inquiet.
Davis hocha la tête sans rien dire. Bosco lui tapota l'épaule puis quitta les vestiaires. Davis ferma un instant les yeux, se passa la main sur le visage puis s'élança à sa poursuite.
Lorsque Bosco pénétra dans le bureau, il ne vit pas Emily, cachée derrière Swersky. Il remarqua néanmoins que tous semblaient nerveux.
Oh la ! Vous en faites une de ses têtes ! Qu'est ce qui se passe ?
Bosco, tu devrais t'asseoir. Lui dit calmement Cruz
Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ? commença à s'inquiéter Bosco
C'est alors qu'il aperçut Emily qui était en larmes sur le fauteuil.
Emily ? Mais qu'est ce que tu fais là ? demanda-t-il surpris. Et où est Faith ?
Il se mit à regarder tout autour de la pièce, pensant l'apercevoir, mais il ne vit rien. Un pressentiment désagréable commença alors à s'emparer de lui. Se tournant de nouveau vers Emily, ce qu'il vit de son état ne le rassura pas.
Où est Faith ? cria-t-il dans le bureau, faisant sursauter tout le monde.
Bosco…
Cruz s'approcha de lui calmement et lui prit le bras. Bosco pouvait voir qu'elle avait les larmes aux yeux.
Faith vient d'être kidnappée !
Cette phrase lui fit l'effet d'une bombe. Il sentit tout à coup son cœur cesser de battre. Une grande peur s'insinua en lui pendant qu'il se sentait tomber dans un gouffre. Son cerveau refusait d'admettre l'ignoble réalité.
Les yeux hagards, le visage complètement perdu, il dévisagea tous ses amis présents dans le bureau, dans l'espoir fou que quelqu'un lui dise que ce n'était pas vrai, qu'elle était là, qu'elle allait bien. Mais rien. Pas de visage moqueur, pas de sourire dissimulé. Juste des visages inquiets qui le regarder avec compassion.
Refusant d'admettre la réalité, il s'écarta brutalement de Cruz et se précipita vers Emily. L'empoignant par les bras, il la secoua :
Emily ! Où est ta mère ? Dis-moi !
Oh Bosco ! Je n'ai rien pu faire ! dit-elle entre deux sanglots. Tout s'est passé si vite ! Elle m'a poussée vers la cafétéria et ils l'ont emmenés ! J'ai rien pu faire !
Et elle éclata de nouveau en sanglots. Voyant qu'il s'était figé en tenant toujours Emily, Cruz s'approcha doucement de lui, craignant sa réaction.
Bosco ?
Il sursauta à son nom. Relâchant Emily, il se redressa, les yeux humides avant de laisser exploser sa rage en attrapant la chaise près de la fenêtre pour la lancer contre la vitre.
NNNNNNNOOOOOOOOONNNNNNNNNN ! hurla-t-il, faisant sursauter tout le central
La vitre se brisa en mille morceaux, et des éclats de verres furent projetés dans la pièce et le couloir. Aussitôt, Manny se précipita vers Bosco afin de le maîtriser alors qu'il s'emparait d'une autre chaise.
Arrête Bosco, ça sert à rien ! dit-il en l'empoignant par le bras alors que Davis récupérait la chaise
Manny, lâche-moi ! Lâche-moi bordel ! se défendit Bosco dont les larmes commençaient à inonder le visage
Pas avant que tu te calmes ! répondit-il en maintenant fermement sa prise sur Bosco
Bosco tenta de se débattre plusieurs minutes avant de s'écrouler en sanglots sous le trop plein d'émotions. Manny fit alors asseoir Bosco dans un fauteuil où il s'écroula en larmes, la tête dans les mains. Cruz s'approcha de lui et s'accroupit tout en lui passant la main dans le dos.
On va la retrouver Bosco ! Je te le promets !
Lorsqu'il redressa la tête et vit le regard déterminé de son amie, Bosco sut qu'elle n'allait pas abandonner tant qu'elle n'aurait pas retrouver Faith. Les yeux pleins de larmes, il dévisageât ses amis, et ce qu'il vit le réconforta. Non, ils n'abandonnerait pas un membre de leur famille. Parce que c'est ce qu'ils étaient : plus que des amis, ils formaient une famille.
Il se leva soudainement, puis se dirigea vers Emily qui pleurait toujours. Se mettant face à elle, il la prit par les épaules.
On va la retrouver Emily !
Tu me le promets Bosco ?
Je te le promet ! lui dit-il en la fixant dans les yeux
Alors Emily se précipita dans ses bras, et ils pleurèrent tous deux, comme le feraient un père et sa fille.
Quelque part dans New YorkLe fourgon venait de se garer, et deux hommes en sortirent, dont l'un ouvrit la porte latérale. Aussitôt il attrapa Faith qui, bien que les yeux recouverts d'un bandeau et les mains liées dans le dos, tentait de se débattre comme elle le pouvait, malgré sa condition.
Lâchez-moi immédiatement ! Je suis officier de Police, vous faites une grave erreur !
Mais les hommes ne répondirent pas et la menèrent dans une pièce sans fenêtre. Ils lui enlevèrent son bandeau et lui délièrent les mains, puis la poussèrent sans ménagement dans la pièce. Au centre, trônait un grand lit. Sur la droite, se tenait le coin toilette avec juste un lavabo et un pot de chambre. De l'autre coté du lit, il n'y avait que pour seul mobilier une chaise. Au plafond, une ampoule éclairait faiblement la chambre.
Lorsque Faith sentit la porte se fermer, elle eu soudain, l'espace d'un instant, l'impression de suffoquer. Mais elle se contrôla et alla tambouriner à la porte.
Laissez-moi sortir d'ici ! Vous m'entendez ? Je suis officier de la Police de New York ! Qu'est ce que vous me voulez ! Répondez-moi ! cria-t-elle à travers la porte mais sans obtenir de réponse.
Comprenant qu'elle n'apprendrait rien pour l'instant, Faith jeta un regard circulaire sur sa geôle en poussant un soupir. Soudain, comme s'il avait senti son désespoir, le bébé décida de manifester sa présence par un coup de pied. Aussitôt, elle posa sa main sur son ventre, et le caressa pour le rassurer.
Ne t'inquiète pas mon bébé, papa va nous retrouver ! dit-elle en se dirigeant vers le lit
Epuisée, le dos douloureux, Faith décida de s'allonger pour se reposer. La fraîcheur de la pièce l'obligea à se recroqueviller pour garder un peu de chaleur. Une main caressant son ventre, elle ferma les yeux en appelant Bosco.
A suivre…