Il l'observe, cherchant à déceler ce qui avait bien pu attirer Emily aux premiers abords. Il ne comprend pas. Ses relations passées ont toujours été auprès d'hommes plus âgés, forts, prêtant attention à elle, ayant ce côté sécurisant pour Depuis son arrivée en ville, elle avait côtoyé peu de personnes - pas assez intéressantes à ses yeux? Toujours est-il que Josh était l'opposé de ses critères de sélection. Il était sûr de lui, arrogant. Rien que ça aurait dû l'alerter avant de décider de se lancer dans cette relation. Cet homme s'imposait dans son quotidien, cherchant à la rabaisser et lui imposer ses choix sur tout. Elle ne se laissait pas faire, pas systématiquement du moins, mais finissait toujours par se ranger de son côté. Avec cet enlèvement, il lui rend service, il en est sûr. Durant quelques secondes, il doute: et si cette relation n'était pas si importante pour elle? Il l'éloigne vite de son esprit. Emily était loyale, surtout quand elle était responsable de tout cela… Mon dieu, il avait si hâte au dénouement final. Elle comprendrait son implication… si jouissif!


Installés dans le salon, chaque membre de l'équipe se focalise sur un groupe de victimes. Ils essayent de trouver les points communs, les connexions avec Emily. Des photos sont éparpillées partout sur le sol. Des piles de dossier s'entassent autour de la cheminée. La table du salon est remplie de gâteaux et friandises, ainsi que de café. Emily a tout préparé, estimant que pour fouiller dans sa vie il fallait du ravitaillement. Assis dans l'un des fauteuils, Rossi s'égare en la regardant. Elle est penchée sur un bol de m&m's. Elle trie les couleurs qu'elle souhaite prendre ; seulement du vert apparement. Elle tire légèrement la langue, concentrée sur sa tâche. Il sourit, la trouvant très enfantine. Elle semble apaisée malgré la menace qui pèse sur elle. Pour une fois, dans un rare moment, elle fait tomber le masque. Personne ne semble le remarquer, trop occupé avec leurs papiers. Depuis plusieurs heures, ils sont tous sur le pied de guerre, décidés à reprendre l'enquête depuis le départ.

Tout le monde s'est chargé de débarrasser la cour. Emily a pleuré - beaucoup - mais a estimé que la meilleure chose à faire était de brûler l'animal. Elle était restée devant le feu pendant de longues minutes, Rossi à ses côtés, un bras autour de ses épaules, la ramenant vers lui. Il cherchait à la protéger mais tant qu'ils ne trouveraient pas le moyen de débusquer l'assassin, elle ne serait pas en sécurité. Tout le monde en était conscient. Ils avaient fini par rentrer à l'intérieur, décrétant que le mieux à faire était de tout reprendre à zéro. Elle s'était enfermée dans la cuisine, préparant mille préparations et autres boissons.

Ils sont maintenant tous installés, décortiquant chaque élément qui leur semble important.

"-Depuis combien de temps ce cheval vous appartenait?", questionne Reid.

En effet, elle a très vite dévoilé que c'était son cheval, sans donner plus d'explications. Elle l'a regardé brûler et s'est enfermée dans son silence. Comme leur a expliqué le Capitaine Smith, c'est sa manière à elle de faire retomber la tension. Il faut la laisser encaisser la nouvelle et elle finira par se confier quand elle en éprouvera le besoin.

Elle s'arrête dans sa recherche des billes vertes. Elle regarde le feu qui crépite. Elle s'approche du fauteuil de Rossi, s'assied en tailleur, à même le sol. Elle s'installe juste aux pieds de Rossi, collant son dos à ses jambes. Il remarque qu'elle est crispée, angoissée.

"-Mon grand-père me l'a offert… à mes 6 ans...

-Qui était au courant?

-Tout le monde."

Le Capitaine Smith explique qu'Emily a participé à de nombreuses courses équestres quand elle était plus jeune. Plusieurs articles sont paru dans la presse locale, de la jeune femme et de son cheval… une vraie fierté locale! Ce qui explique que tout le monde peut trouver l'information, encore aujourd'hui. Le bar en ville a un mur rempli de photos d'événements marquants de leur petite bourgade. Les exploits d'Emily prennent une grande place.

"-L'information est-elle restée locale?", questionne Morgan.

Emily semble réfléchir: "-Il y a eu quelques compétitions régionales donc… enfin je suppose que l'information a pu s'étendre."

JJ regarde Rossi. Il a son regard posé sur Emily, perdu dans ses pensées. Une de ses mains fait de légers va-et-vient sur la colonne vertébrale de la jeune femme, et cela ne semble pas la déranger. Au contraire, elle semble plus apaisée. Aucun des deux protagonistes ne voit l'effet positif qu'il a sur l'autre. Elle sourit, songeant au fait qu'il serait nécessaire d'avoir une conversation avec son collègue. Alors qu'elle assimile les informations livrées par Emily sur son enfance dans ce ranch, elle songe à un détail: "-A quel moment êtes-vous partie?".

Les regards se tournent vers JJ ne comprenant pas vraiment où elle veut en venir. Elle s'explique donc: "-Vous avez vécu avec votre mère, votre dossier montre que vous avez vécu dans plusieurs pays. A un moment donné, vous avez quitté ce ranch.

-Ce n'était pas mon souhait!", s'emporte Emily.

"-Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je dis juste qu'à un moment donné vous avez dû partir… Est-ce que quelqu'un a pu être affecté par ce départ?... Vous avez dit avoir repris contact avec certaines personnes en revenant dans le coin. L'assassin a pu se sentir rejeté une fois de plus…

-Et il me l'aurait fait payé?... Mais… enfin personne…

-A quel moment êtes-vous partie?", redemande JJ.

"-Je… A l'âge de 9 ans.

-Comment ça s'est passé?"

Emily soupire, ne souhaitant pas particulièrement se rappeler de ces moments. Tout ceci n'avait été qu'une erreur, qu'une blessure jamais refermée. Elle avait laissé son grand-père, seul, dans cette grande maison. Elle avait été contrainte de l'abandonner. Au moment de se retrouver, il était si affaibli, si empreint de sa disparition… C'était ses mots, il l'avait ressenti comme ça. Il ne s'en était jamais remis. Emily avait essayé de revenir plusieurs fois, fuguant même des ambassades et tentant de quitter les différents pays. Sa mère et ses gorilles avaient toujours une longueur d'avance sur elle. Elle ne l'avait jamais revu, avant de décider d'elle-même de revenir il y a de ça quelques années.

Emily reprend son explication: "-Mes parents sont venus me récupérer. Ils sont venus, et dans l'heure qui a suivie, j'étais dans un avion en route pour Paris."

Tout le monde sent l'irritation dans sa voix. Ce n'est clairement pas un bon souvenir pour la jeune femme. Toujours assise sur le sol, elle ramène ses jambes vers elle, se rapproche un peu plus de Rossi: "-Ils se sont soudainement rappelés qu'ils avaient une fille, et ils m'ont emmené.

-Votre grand-père n'a rien fait?", demande Reid.

"-Vous ne connaissez pas Elizabeth Prentiss. Elle ne demande pas, elle exige et vous obéissez.

-Vous êtes un peu dure là. C'est votre mère.

-Ce n'est pas une mère! Une femme qui vous abandonne et vient vous voir 1 fois dans l'année ne mérite pas le titre de mère. Elle a eu sa carrière, je ne faisais pas partie du tableau."

La pièce est soudain très silencieuse. Seul le crépitement dans la cheminée envahit la pièce. Soudainement une fenêtre s'ouvre sur l'ordinateur et Garcia apparaît: "-Bonjour mes chéris!".

Morgan la regarde. Il n'a pas besoin de dire grand chose, son regard parle pour lui. Elle ne continue pas, ils savent pourtant que si elle les contacte c'est qu'elle a trouvé quelque chose. Mais Emily est en train de se livrer ; ils savent que si elle ne dit pas les choses maintenant, elle ne les dira pas de si tôt.

Reid se permet de lui poser une question: "-Qu'est-ce qui vous fait dire ça?

-J'ai vécu avec elle… Elle est venue me chercher ici pour me montrer aux nombreuses soirées de l'ambassade. A part ça, j'étais dans ma chambre avec des nounous ou des professeurs. Elle ne m'a jamais montré le moindre signe… elle ne m'a jamais aimé.

-Elle ne savait peut-être pas comment faire, elle…", commence Morgan

"-Ne lui cherchez pas d'excuses. Cette femme est un monstre."

Le silence est encore plus pesant. Les mots utilisés expriment ce qu'elle ressent vraiment ; il n'y a aucun lien avec sa mère, elle la haïssait.

Emily se lève et rejoint la cuisine. Ils entendent de la vaisselle qui s'entrechoque, des portes qui claquent. Le Capitaine Smith s'excuse et part la rejoindre. Rossi le suit du regard, déçu de ne pas avoir pris les devants. Il croise le regard de JJ, souriant et moqueur. Il sait qu'il va devoir parler avec la jeune femme, elle semble se faire des idées. Il reporte son regard sur Garcia. Cette dernière s'excuse de les avoir interrompu.

"-Ne t'en fais pas baby girl! Tu as trouvé quelque chose?

-Oui et non. Les victimes sont vraiment des personnes modèles. Très investies dans leur ville, dans leur église. Elles étaient très présentes dans les différentes organisations associatives de la ville. Rien ne laisse penser qu'ils finissent leur existence de la sorte.

-Il n'y a pas des secrets, des choses enfouies?", demande Reid.

"-Je cherche encore, mais je ne vous garantis rien. Le seul lien qu'ils ont tous c'est qu'ils étaient dans la même école qu'Emily Prentiss.

-Tous?

-Oui. Ce n'est pas bien compliqué puisqu'il n'y a qu'une seule école...

-Et le père? Où était-il ces dernières années?", interroge JJ soudainement.

"-Lewistown. Il a ouvert un bar là-bas.

-Donc le meurtrier a fait plusieurs kilomètres pour l'atteindre… Pourquoi!?

-Emily Prentiss lui rendait visite toutes les semaines.

-Elle avait repris contact…"

Ils discutent plusieurs minutes sur les rares éléments que Garcia a pu trouver. Rien ne permettait de comprendre ce que cette mise en scène voulait dire. L'assassin s'attaquait à des connaissances, il n'avait pas peur de faire plusieurs centaines de kilomètres. Il ne s'embarrassait pas à dissimuler ses actions, bien au contraire. Il y avait forcément un élément qui leur échappait, mais ils n'arrivaient pas à mettre la main dessus.

"-Emily Prentiss est arrivée ici il y a quelques années, alors pourquoi attaquer maintenant?"

Tout le monde regarde Reid après cette réflexion. En effet, le fait que l'assassin n'ait pas agi avant est déroutant. S'il en voulait tellement à Emily, il aurait pu se manifester bien avant. Il s'était exercé, avait mis sa technique au point sans que personne ne s'en rende compte et s'était montré au monde à l'instant qu'il avait décidé. Ils sont tous d'accord pour dire qu'il y a eu un élément déclencheur. Le fait qu'Emily soit laissée vivante pose également question. A un moment donné, l'assassin devrait passer à l'acte et attaquer celle qui a déclenché ses pulsions meurtrières. Il lui en veut. Il lui reproche quelque chose. Et en attendant, il cherche à faire le vide autour d'elle: "-Il la veut pour lui tout seul,", déclare Rossi.

Ils se tournent tous vers lui. Il se lève de son fauteuil, fait quelques pas: "-Il tue tous ceux avec qui le contact a été rétabli. Il fait le vide pour venir comme un sauveur, comme celui qui pourrait lui apporter du réconfort.

-Mais il a fait une erreur ; elle a rompu avec Josh. Il ne faisait plus partie de sa vie.

-Il ne le sait pas. Josh est passé au ranch hier."


La journée touche à sa fin et l'équipe quitte les lieux. Ce brainstorming a fait du bien à tout le monde pour pouvoir revoir les différents éléments et les mettre en lien. Les idées sont encore floues car ils n'ont pas assez de connaissances et d'explications sur les actes, sur le déroulé. Ils sont encore dans les hypothèses, incapables de faire sortir un vrai profil. Ils imaginent l'auteur comme étant un homme entre 30 et 45 ans. S'il connaît Emily, il doit avoir le même âge qu'elle. Il connaît les lieux comme sa poche, sachant comment passer inaperçu. Il peut se mêler à la vie de cette ville sans aucun souci, sans attirer l'attention. Ce qu'il montre et ce qu'il est sont deux choses distinctes. Les gens ne le connaissent pas réellement mais n'en sont pas conscients. Ils pensent qu'il fait partie de leur communauté, que c'est une personne comme eux: bienveillante, heureuse d'appartenir à ce clan. Mais c'est tout le contraire. C'est une façade. L'homme est énervé, plein de reproches envers un tel ou un tel. Il ne peut pas leur dire car il ne veut pas froisser les apparences mais il ne se sent pas à sa place. Chaque action n'allant pas dans son sens a pu entraîner cette escalade. Mais de toute évidence, le retour d'Emily est le déclic. Certains meurtres datent de plusieurs années mais sont passés inaperçus. Aujourd'hui, pour une raison ou une autre, il a décidé de tout révéler. Il doit vouloir asséner le coup de grâce. Il vise plus haut, plus fort pour briser cette communauté et surtout Emily. Le fait qu'il se focalise sur elle prouve qu'elle est l'élément central. Rossi craint que l'assassin justifie ses actions vis-à-vis d'elle et qu'il y ait donc un amalgame futur, qu'elle soit celle que l'on va blâmer pour tous ces actes. Intérieurement, il se promet d'être là pour elle.

Il secoue alors la tête, ne comprenant pas pourquoi il souhaite être présent pour elle. Ils ne se connaissent pas. Les recherches qu'il a pu demander sur elle apportent encore plus de questions. Elle est pleine de mystère. Renfermée. Triste. Elle ne se lie pas, il n'arrive pas à la comprendre. Alors pourquoi cette envie d'être près d'elle, à chaque instant?

Installé dans un des fauteuils, en face de la cheminée, Rossi écrit quelques idées pour étayer un peu plus le profil. Il jette sur le papier toutes les idées qui peuvent germer dans son esprit. Il sait qu'une fois qu'ils y verront plus clair, ce seront des pistes à exploiter. Une fois qu'ils auront cet homme dans une salle d'interrogatoire, ils pourront comprendre ce qui l'a poussé à agir ainsi. Il s'arrête, stylo en l'air. Le crépitement du bois dans la cheminée le fascine. Il a toujours aimé ces sons, qui apportent une ambiance familiale et réconfortante dans une maison - tout ce qui lui a manqué. Son regard scrute encore une fois les photos accrochées aux murs. Il est impressionné par toute la joie qui s'en dégage. Il y est beaucoup question d'Emily et de son grand-père, de la vie dans le ranch, des animaux qui y ont séjourné. Sur l'une d'elles cependant, on peut y voir Thomas Prentiss.

Il n'y avait pas fait attention plus tôt. Il se lève du fauteuil et s'approche du cadre. La photo est assez jaunie, encadrée dans un cadre en bois. Il semblerait qu'il ait été fait et décoré par Emily. Il est un peu bancal, il y est inscrit "ily" avec un cœur. L'homme sur la photo ne sourit pas mais on sent une lueur dans le regard. Il semble froid en apparence, mais c'est loin d'être le cas. Il est stoïque, bras dans le dos. A l'arrière, on aperçoit des montagnes, des arbres, la végétation environnante.

"-C'est moi qui l'ait prise!"

Il se retourne et voit Emily. Elle est dans l'encadrement de la porte, accoudée, avec une tasse de café fumante. Il ne l'avait plus vu depuis qu'elle avait quitté le salon. Toute cette histoire doit la retourner plus qu'elle ne le voudrait. Savoir qu'un tueur prend vos proches pour cible afin de vous faire du mal… les choses sont un peu difficiles à gérer.

"-C'était lors d'une de leurs visites?", questionne-t-il.

"-Non… pas vraiment. Quand je vous ai dit qu'ils ne venaient jamais, c'est… à moitié vrai. Mon père venait plus souvent. Il m'écrivait. Il m'appelait.

-Vous n'étiez pas son accessoire.", dit-il en souriant.

"-Non… Je crois… que j'étais sa fille… c'est bizarre à dire non?"

Il hoche négativement de la tête, pour lui signifier que non, son raisonnement n'est pas étrange. C'est normal d'avoir ce genre de ressenti quand vous vous sentez exclu de votre famille. Il y a parfois des moments tellement remplis d'amour que ça vous transporte, ça vous fait voir la situation différemment.

"-Je veux dire… je sais que j'étais sa fille mais… enfin… il ne le montrait pas quand elle était là… on arrivait quand même à… à avoir nos moments."

Rossi la laisse s'ouvrir tranquillement. Il sait que ce n'est pas facile, elle n'a sans doute jamais dû évoquer ces souvenirs. Personne ne lui a jamais demandé. Elle reste à sa place, ne bougeant pas et ne souhaitant pas faire le moindre mouvement. Elle boit une gorgée de son café et reprend: "-Il venait parfois… sans lui dire…". Elle s'arrête encore une fois. "-Il venait me chercher à l'école et… me ramenait ici… il préparait des pancakes comme personne.", dit-elle en riant légèrement. "-Une fois, il ne prêtait plus attention à la cuisson… la moitié était brûlée et mon grand-père a sorti des muffins du congélateur, désabusé… c'était un bon moment.".

Des larmes apparaissent au bord de ses cils. Il sait que se replonger dans tout ça n'est pas très agréable. Mais pour aller de l'avant, pour accepter tout ça, elle doit se livrer, laisser les choses sortir. Elle doit enlever toute la peine qu'elle ressent à l'évocation de ces souvenirs pour pouvoir les ressentir positivement dans le futur. Plus tard, ce seront des évocations moins douloureuses.

"-Une fois il m'a apporté une poupée… elle n'avait rien de spectaculaire mais… elle parlait… il avait enregistré sa voix et… je l'écoutais chaque soir avant de m'endormir… j'imaginais qu'il pensait à moi.

-Je suis sûr que c'était le cas."

Elle hoche la tête: "-Vous l'avez connu?... Mon père je veux dire…"

Il sourit et acquiesce: "-Je l'ai rencontré une fois, à une dédicace."

Les yeux d'Emily sont étonnés: "-C'était pour moi… je l'ai toujours. Après… je n'avais plus de contact… mon métier m'a fait aller aux quatres coins du monde… je n'appelais pas, je… enfin il savait qu'il pouvait m'appeler mais… et ils ont divorcés… j'ai reçu une lettre… je suis revenue ici et… j'ai repris contact.

-Il a dû être heureux.

-Je pense… je crois… je ne sais pas bien…

-Je pense que si. Raccrochez-vous à l'idée qu'il vous aimait, qu'il est revenu ici dans l'espoir de se rapprocher de vous. C'est ici que vous avez grandi… il savait que vous y reviendriez. C'était son moyen d'être proche de vous."

Un silence se cale entre eux. Il est plaisant, apaisant. Ils sont tous les deux assis, à même le sol, en face de la cheminée, l'un en face de l'autre. Emily regarde chacun de ses traits, ses émotions: "-Vous me promettez… qu'on va l'attraper?"

Rossi prend son visage entre ses mains. Il esquisse une légère caresse avec son pouce: "-Je ne le laisserai pas vous approcher. Jamais."

Elle sait qu'il ne ment pas. Elle peut lui faire confiance. Elle ferme alors les yeux et se laisse bercer par la caresse. Elle penche sa tête vers la droite, embrassant la paume de sa main.