Merci pour vos gentils messages et promis je prends la peine d'y répondre dès le prochain chapitre!

Cher petit homme à la cravate bleue,

Alors ce jour est finalement passé, et il restera à mes yeux, l'un des plus beaux que la vie m'ait offert. Tu as eu raison encore une fois, tout c'est très bien passé et pendant un instant, j'ai eu l'espoir que tout le reste ne soit qu'un mauvais rêve. Quelle agréable sensation qu'était la perception de tant de bonheur autour de nous. Tout avait l'air si parfait que j'en arrivais à envier Fleur et sa robe à plumes s'accrochant aux arbustes.

Pourtant, je crois que ce qui restera profondément accroché aux abîmes de mon âme, c'est ton apparition à la porte de cette chambre. Je serais incapable de te dire ce que j'ai ressenti à ce moment là, incapable de te décrire cette sensation suprême de félicité. Tu étais là, et je n'arrivais pas y croire. Tu sais, je crois que chaque jour que Merlin fera, je reverrais ton regard vert percer le voile de mon esprit et l'embrumer de sensations plus folles les unes que les autres. Un peu comme si ces lettres m'avaient ouvert une nouvelle partie de toi, me laissant découvrir chaque fois un peu plus, les traits d'un nouvel homme.

J'ai encore du mal à croire que tout ça est bien fini, que cette Fleur à eu le courage de prendre ce nom qui est le mien depuis bien longtemps. A la manière d'une grand-mère qui regarde gambader ses petits enfants, je pourrais dire : Merlin que le temps passe vite. Et dire que je suis la dernière, j'aurais le temps de les voir tous se marier, fonder leur famille avant que moi-même je m'autorise à sauter ce pas. Je rêve à cela et tente de me persuader que c'est bien possible. Mais une phrase qu'avait prononcer maman me revient toujours à l'esprit : « ce serait un miracle que notre famille s'en sorte indemne ». Alors des fois je me surprend à regarder mes frères et à me dire : et si c'était lui ? J'en viens à chaque fois à la même déduction. Ma famille est telle qu'elle est. Et si elle devait changer, ça serait par une nouvelle arrivée et pas par un départ. Sans l'un de nous, la balance flanche, et la famille n'est plus.

Tu sais ce qui me fait le plus peur la dedans ? C'est de savoir que maman a toujours raison. Pour quoi que ce soit, elle connaît tout ce qui a attrait à sa famille. Et la tristesse qui se lit dans son regard en ce moment ne me pousse pas à être rassurée.

Cessons de parler de ça et revenons-en au mariage… qu'en dire ? Tellement de chose que les mots semblent se battre pour atteindre le papier, au bout du compte, ils se détruisent et personne n'y arrivera. Dans une de tes précédentes lettres, tu disais avoir hâte de voir Ron et Hermione se retrouver. Tu n'as pas dû être déçu ! Finalement, il a osé… danser avec elle. Je ne vais pas le blâmer, car je suis la première à savoir, que lorsqu'on parle d'amour, on est toujours le dernier au courant de ce qui nous touche. Ainsi il l'a encore laissé partir pour peut-être mieux la rattraper par la suite.

Deux autres semblent bien s'être amusés… Fred et George étaient au summum de leur forme, leur seul défaut : avoir pris le mariage de leur frère pour une démonstration grandeur nature de leur talent. Mais personne ne leur en voudra, même pas Fleur. Ils ont su montrer leur talent incroyable pour vaincre l'ennui et la tristesse.

Harry, j'espère vivement que nous revivrons un jour pareil à celui-là. Ou peut-être même des instants plus infimes, mais pour cela, encore faut-il que l'on puisse se croiser ailleurs que dans des souvenirs que le temps finira par froisser.

Je t'embrasse de tout mon cœur.

Ginny Weasley.

Ma chère… Ginny,

Je ne compte pas faire dans l'original pour ce début de lettre. Il faut dire qu'il doit être environ, à la vue de ce soleil levant, dans les… six heures du matin. Cela fait à peine deux heures que nous nous sommes quittés et déjà tu me manques énormément. Cela ne m'étonnes pas vu ta patience proverbiale, que tu n'ais pas tenu plus longtemps pour prendre la première plume qui se trouvait sur ton passage (peut-être encore dans tes cheveux ?).

Laisse moi deviner… tu es rentrée chez toi dès que les invités sont partis, tu as foncé dans la salle de bain, retiré cette robe qui soit dit en passant te resplendissait, retiré une à une les plumes de tes cheveux en maudissant la passion de Fleur pour ce genre de chose, fait de même avec les perles, fâché Ron pour t'avoir reproché le temps passé devant le miroir et rejoint ta chambre sans prendre garde aux bruits émanant de celle des jumeaux. Là, tu as pris une des plumes au pied du bureau de Ron, le parchemin le moins chiffonné de son tas de papier et t'ais passé la main dans tes cheveux à peine démêlés en mordillant le bout de ton pouce désormais dégarni du moindre vernis. Puis Ron est rentré dans la chambre, t'as demandé ce que tu faisais, et avant même que tu ais eu le temps de chercher un excuse valable, tu le vis s'effondrer de fatigue sur le matelas posé face à la porte.

Et me voici maintenant à me moquer de ton empressement sans pouvoir moi-même prendre le temps de te répondre et remettre ça au lendemain. Je crois également que je me souviendrais très longtemps du moment ou je t'ai vu observer les gens du haut de ta fenêtre, sans un bruit. Evadée dans ce monde qui est le seul à réellement respecter l'intimité des gens. Je ressens encore ce frisson me parcourant l'échine lorsque tes mains se sont posées sur les miennes et lorsque tes lèvres ont frôlé mon visage. Ma cravate bleue semblait pathétique face à la beauté qui s'émanait de ton visage angélique.

A propose, ne t'avises plus de me dire que je suis petit… et encore moins de parler d'un accessoire d'une certaine couleur bien pâle face à celle de tes yeux. Un accessoire qui à l'heure qu'il est, vient de finir sa vie dans les flammes d'une baguette.

Tu dis rêver de mariage… je ne pense pas que tu sois un cas isolé. Je te promets que ce jour restera pour toi le plus beau de ta vie. Tu n'auras d'autre tracas que celui de savoir si tes cheveux vont se laisser dompter, si la pluie ne s'invitera pas pour venir noyer ces allées de violettes, qui te connaissant, remplaceront ces traditionnelles roses rouges. Je sais également que ce jour là, tu seras comme toujours la plus belle des jeunes femmes, faisant de ton mari l'homme le plus chanceux de cette terre. Et puis, si Ron est encore aussi buté que maintenant, je ne doute pas que ce sera lui qui verra chaque mariage de sa famille avant de se décider à comprendre que Hermione ne sait pas encore traduire son regard hébété.

Mon cher ange, comme je sais que cette fois encore tu viendras veiller sur mes rêves, je te dis à tout de suite.

H.P.