Chapitre 9
L'inconnu s'avança vers les deux adolescents et retira la capuche qui couvrait tout son visage.
Il avait des longs cheveux blonds d'or et des yeux verts. Et, il avait de longues oreilles pointues !
- Un …
- Chut ! fit-il. Je me nomme Liros. Ils ne faut pas qu'ils sachent que je suis un Elfe, sinon je serai tout de suite tué …
- Pourquoi ?
- Vous ne connaissez pas Karia ? Elle s'est juré de tuer tous les Elfes, et qu'elle ne trouverait le repos qu'en les sachant tous morts.
- Oh si , on la connaît, cette Karia … fit Liliane avec une moue dégoûtée, se souvenant du coup de poignard qu'elle avait reçu quelques jours plus tôt.
- Mais les villageois, dit Link, eux ils nous ont vus !
- Je sais, malheureusement, soupira Liros.
Les deux adolescents baissèrent les yeux, chacun dans leurs pensées respectives. Mais une question brûlait la langue de Liliane.
- Mais vous ? Pourquoi êtes-vous ici au lieu de vous cacher ?
- Il existe encore un endroit où mes semblables sont cachés. Nous avons réussis tant bien que mal à cacher notre existence à Karia. Mais celle-ci nous cherche, encore et toujours… Je suis un espion. Je suis là pour savoir ce qui se passe ici, à Maltia. Nous sommes dans la ville la plus fréquentée par les hommes de Karia, et par la Grande elle-même.
- La Grande ? dit Link. Le surnom de Karia, j'imagine.
- Oui. Tout le monde a peur de prononcer son nom, comme si elle allait apparaître à tout moments pour les torturer ou les tuer. C'est ce qu'elle fait quand elle n'a plus d'Elfes à chasser. Le moyen de persuader les hommes de cette ville à faire quelque chose, c'est de les menacer de les emmener à la Grande.
- C'est pour ça que vous avez dit ça tout à l'heure ! s'exclama Liliane.
- Exactement, continua Liros en faisant preuve de patience.
Il s'arrêta un moment puis reprit :
- La Grande a sa propre garde personnelle, et celle-ci patrouille dans la ville. J'ai été chargée par notre reine Amilia de vous amener à elle, où vous serez en sécurité pendant quelques temps.
- Eh bien, dit Link, j'suis pas fâché de trouver des alliés sur cette terre.
Le jeune héros se tourna vers son amie et lui dit en baissant la voix :
- Tu vois, il existe encore des Elfes !
Liliane sourit à Link, sachant pertinemment que c'était son ami qui s'était posé la question.
Soudainement, un cri suraigu retentit dans toute la ville.
Les gens fuyaient de toutes part, et les hommes armés se précipitaient sur la place principale de la ville. Karia arrivait en lançant des cris qui résonnaient dans le silence de la nuit.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Liliane.
- Karia, s'exclama Liros en remettant sa capuche, cachant tout son visage excepté ses yeux verts brillants. Venez ! Allons voir ce qui se passe et ce qui amène La Grande par ici !
Liros sortit de la pièce où ils étaient entrés quelques minutes plus tôt et sortit de l'auberge, les deux adolescents sur ses talons. Ils le suivirent jusqu'à la place principale du village, sobre place grisâtre. Au milieu de celle-ci se dressait la statue d'une Harpie usée par les intempéries. La statue avait une ressemblance qui sautait aux yeux avec La Grande, si bien que les deux adolescents se demandèrent si ce n'était pas elle. Liros, Link et Liliane se cachèrent tandis que les gardes de Karia s'empressaient d'arriver sur la place. Karia descendit du ciel noir et se posa à côté de la statue. L'homme qui semblait être le chef des gardes s'avança vers elle en tremblant.
