Chapitre 23

Personne ne s'occupait de la fillette. Celle-ci fixait le corps inerte de Link. Elle réfléchissait à toute vitesse. Et si elle pouvait ? Après tout, il venait de mourir, pas comme ses parents, allongés par terre depuis si longtemps que le monstre était venu, sentant l'odeur, pour dévorer leurs cadavres, ...( NdA : désolée si il y en a qui viennent de manger ...)

Elle se décida. D'un pas vif, elle s'approcha du cadavre en contournant la dépouille du monstre et posa ses mains sur le front froid du héros défunt.

Un halo de lumière les entoura soudain. Le corps glacé de Link devint froid, puis tiède, et reprit sa températue normale. L'énorme blessure faite par la masse disparut et ne fut qu'un mauvais souvenir. Enfin, l'air rentra dans ses poumons, si bien qu'il poussa un cri, comme les nouveau-nés qui respirent avec leur poumons pour la première fois. La lumière disparut aussi brusquement qu'elle était venue.

Zelda, Liliane et Liros regardaient la scène, les yeux écarquillés. Tout à coup, Zelda poussa un cri perçant qui les ramena à la réalité, et se jeta dans les bras de son amour avant de l'embrasser longuement. Liliane serra Liros jusqu'à l'étouffer. Puis, elle s'écarta de lui et se précipita vers son frère qui la souleva de terre avant de le reposer et de la serrer dans ses bras. Link desserra son étreinte et s'avança vers Liros. Après s'être longuement regarder, ils s'étreignirent.

Enfin, Link s'approcha de la fillette et s'agenouilla devant elle.

- Petite fille, je te dois la vie. Je t'en serais éternellement reconnaissant. Mais comment ...

- Comment j'ai fait ? l'interrompit-elle d'une voix fluette. Je sais pas. A chaque fois que je touche quelqu'un qui vient de mourir, il revit. Je sais pas comment je fais.

Elle se tourna vers les deux cadavres, et des larmes coulèrent sur ses joues.

- J'ai pas pu sauver maman et p-papa...

La fillette éclata en sanglots. Link la prit doucement dans ses bras.

- Allez, ma petite, c'est tout, calme-toi ...

Si la situation n'était pas aussi dramatique ( NdA: euh ..j'y vais pas un peu fort, là ? ), Zelda aurait dit la bêtise qui lui venait à la tête. Link caressa les cheveux de la fillette et lui dit :

- Au fait, je m'appelle Link, et voici Zelda, Liliane et Liros. Et toi, comment tu te nommes ?

La fille sécha ses larmes.

- Malva.

Malva leva ses grands yeux ambre vers Link.

- Vous allez m'emmener avec vous ? Je veux pas rester toute seule, des gros méchants vont venir me manger ! ( NdA: j'adore comment elle parle ... )

Liliane regarda ses amis. Elle était prête à emmener Malva au bout du monde, mais où ils allaient était un endroit dangereux, très dangereux ...

Liros hocha de la tête. Link sourit et Zelda lui fit un clin d'œil. Liliane sourit, comprenant le message.

- Bien sûr que nous t'emmenons ! s'écria la Gerudo. Nous n'allons pas te laisser là ! Mais notre route est dangereuse.

- J'ai pas peur, moi ! s'écria Malva.

Les quatre amis sourirent.

- Bien, fit Liros. Alors, allons-y !

Ils gravirent la montagne jusqu'à une heure avancée, mais la petite Malva était très fatiguée, alors il cherchèrent un endroit pour dormir. Ils dénichèrent une grotte assez grande pour les abriter tous les trois.

A présent, ils devient faire attention à leur nourriture. Dans la plaine, ils avaient pu chasser plusieurs animaux, mais dans la montagne, ils avaient peu de chance d'en croiser.

Après qu'ils aient mangé, Liliane emmena Malva dans un coin de la caverne, lui donna sa couverture et la berça.

Voyant que Link et Zelda voulaient rester seuls, Liros marmonna qu'il prenait le premier tour de garde et sortit.

Zelda s'assit entre les jambes de Link qui entoura sa taille de ses bras.

- Tu m'as fait très peur, tu sais ? murmura-t-elle. J'étais terrifiée à l'idée de continuer sans toi...

Link l'embrassa plusieurs fois dans le cou.

- Désolé de t'avoir effrayée...

Zelda rit.

- Ce n'était pas si horrible que ça en fait, chuchota Link en redevenant sérieux. J'ai senti la vie partir de moi, et en même temps, toutes les souffrances que j'éprouvais s'en allaient avec ... Je devenais serein comme je ne l'avait jamais été, puis plus rien.

Zelda prit les mains de son amour, les serra et les embrassa. La Triforce sacrée apparaissaient sur leurs mains gauches.

- La mort est horrible et en même temps si douce ... dit-elle philosophiquement.

Elle soupira. Un silence s'installa entre eux, et le seul bruit qu'on entendait étaient la voix de Liliane qui chantait doucement à Malva.

- Quand tu auras pris le deuxième médaillon et qu'on aura tué Karia, dit Zelda, on retournera en Hyrule et on verra ce qui s'est passé là-bas. Et je reverrai enfin mon père ...

Zelda posa sa tête sur l'épaule de Link qui l'embrassa. Ils s'allongèrent et, enlacés, ils s'endormirent.

Liliane s'assura que Malva dormait, se leva et regarda Zelda et son frère. Elle sourit tendrement et sortit.

- Tu devrais...

- Oui je sais, je devrais dormir, l'interrompit-elle. Mais même si je le voulais je n'y arriverais pas.

Liros sourit.

- Les étoiles sont voilées ...J'ai l'impression qu'une ombre s'étend sur elles, chuchota la Gerudo.

L'Elfe posa une main sur son épaule, sans rien dire.

- C'est si calme ..., reprit-elle.

- C'est le calme avant la tempête, répondit Liros avec un sourire sans joie.

Machinalement, Liliane sortit son médaillon de son débardeur et le tripôta nerveusement. L'Elfe posa ses mains sur celles de la Gerudo pour la calmer, puis fixa le médaillon.

- Ce médaillon a des pouvoirs énormes, plus grands encore que ceux du cristal des Déesses.

- J'ai l'impression que plus nous nous approchons du Temple, plus il s'alourdit ...( clin d'oeil au seigneur des anneaux )

- Pourquoi n'en parles-tu jamais ?

- Je n'ai pas pour habitude de me plaindre, dit-elle. Je dois porter ce médaillon, alors autant le faire sans broncher. C'est pas en grognant que j'arriverais à quelque chose.

- Tu ressemble vraiment à ta mère, fit l'Elfe en souriant. Tu es têtue, courageuse, loyale et gentille, comme elle.

- Je ne savais pas que tu avais l'habitude de faire plusieurs compliments à la fois, dit-elle en souriant.

- Tu n'arrêteras donc jamais de te moquer de moi ? soupira-t-il.

- Non ! répondit Liliane en riant.

Liros leva les yeux au ciel en souriant, puis, sans prévenir, la souleva de terre. Il la porte jusqu'à la pente raide qu'ils avaient gravi avant de s'abriter dans la grotte.

- Je te lâche et te laisse tomber ?

- Non ! Fais pas ça !

Liliane s'agrippa au cou de l'Elfe. Liros ne lui dit rien, mais lui fit son habituel sourire indéfinissable. Elle grimaça, ce qui élargit le sourire de son ami.

Il la ramena à l'entrée de la caverne et la laissa mettre pied à terre et il s'adossa contre le mur de la grotte.

- P-fou ...Tu es vraiment incorrigible !

L'Elfe ne dit rien, son sourire toujours accroché à ses lèvres. Ils se fixèrent pendant plusieurs minutes. Le regard pénétrant de l'Elfe arriva droit au cœur de Liliane et le transperça de part en part, ce qui eut pour effet de la faire ciller et baisser la tête. Liros s'approcha d'elle et releva son menton avec ses longs doigts. Liliane était obligé de fixer ses yeux troublants. Elle avait l'impression qu'il pouvait lire en elle, et qu'aucun de ses sentiments, aucun de ses désirs, aucune de ses faiblesses ne pouvaient lui être caché.

Liros rompit le silence en disant:

- Va dormir, tu dois être fatiguée.

- Et toi ? répliqua-t-elle.

Il lui sourit, l'embrassa sur le front et la poussa dans la grotte.

Résignée, Liliane s'approcha de Malva, s'allongea à ses côtés et s'endormit.