Chapitre 26
- Pouah !
Link haussa un sourcil, amusé. Zelda regardait ses cheveux, horrifiée par leur saleté. Liliane se tourna vers Liros et lui demanda :
- Il n'y a pas un endroit où se laver, ici ?
Liros et Link échangèrent un regard, puis essayèrent, en vain, de réprimer leurs éclats de rire. Zelda s'approcha de Link et se planta devant lui. Le visage de l'Hylienne se fendit en un sourire sadique, qui se communiqua immédiatement à Liliane. D'un bond, elles sautèrent sur leurs deux amis et les chatouillèrent jusqu'à ce qu'il crie grâce. Pendant ce temps, Malva regardait la scène, un sourire flottant sur ses lèvres. Elle déclara :
- Je peux me joindre à vous ?
Link ne se fit pas prier. Il attrapa la petite fille et la chatouilla une bonne dizaine de minutes, sous les regards amusés des autres.
Tout allait pour le mieux. Ganondorf était parti, tout comme ses serviteurs. Le Temple avait retrouvé le calme. Enfin…
- Je répète ma question. Y a-t-il un endroit où se décrasser, dans ce fichu labyrinthe ? s'écria Liliane.
Liros haussa les épaules.
- Je n'en sais rien. Mais, continua-t-il en voyant l'air de chien battu qu'arborait son amie, je suppose que les Elfes qui habitaient ici se lavaient, non ?
Liliane lui sourit, et Zelda et Link s'empêchèrent de rire. Liliane se tourna vers eux et leur dit : « Ben quoi ? » Les deux amants, cette fois-ci, éclatèrent de rire. Faussement vexée, Liliane attrapa le poignet de Zelda et l'entraîna avec elle hors de la salle, Malva sur ses talons, dans le but de trouver une salle de bain ainsi que des vêtements propres. Link et Liros échangèrent un regard malicieux, et sourirent.
Link se leva, et parcourut la salle, examinant les statues. Liros ne fit aucun geste, ne dit aucune parole, sachant très bien que Link allait lui poser toutes les questions qui le taraudait. Après une longue étude des sculptures, le héros d'Hyrule revint à sa place, en face de son ami. Celui-ci lui jeta un regard perçant.
- Je suppose que tu veux me parler.
- Je suis si transparent ?
- Tu es comme ta mère, répondit simplement l'Elfe.
Link prit une grande inspiration, ce qui fit sourire son ami, et demanda :
- Pourquoi tu ne nous a pas dit que le seigneur Gael était notre père ?
- Je lui avais promis de ne rien dire. Cela m'a échappé quand j'ai vu Ganondorf.
- Alors, il n'y a que notre mère qui est morte.
Liros acquiesça, le cœur lourd. Mais il sentait que l'interrogatoire n'était pas fini. En effet, Link reprit la parole.
- Pourquoi Ganon a dit que 'Liane était la descendante de …Morigan, c'est ça ?
Liros secoua la tête de haut en bas et répondit :
- Parce que Liliane et toi êtes les descendants de Morigan, grâce à votre mère.
- Parle moi un peu de mes parents…
Liros soupira.
- Oh, Liros, je suis désolé, si tu ne veux pas parler d'eux, je…
- Non. Maintenant que j'y suis, autant que je le fasse. Ton père et ta mère étaient des enfants de maison princière. Ta mère était la descendante de Morigan, et elle était destinée à régner. Ton père quand à lui, était le fils d'un noble. Ils se sont rencontrés ici même, lors d'un rituel. Tu aurais du voir la tête que Gael a faite en remarquant Elina. A ce moment-là, j'ai été pris d'un fou rire et j'ai du sortir pour ne pas me faire réprimander par mon père, ainsi que tous les autres elfes qui étaient là.
Liros sourit, plongé dans ses souvenirs.
- Depuis ce jour-là, Gael n'a pas arrêter de me parler d'elle. Il l'a revu quelques mois plus tard, lors d'une fête. Je ne compte pas le nombre de fois où il s'est rendu ridicule pour lui plaire … C'était vraiment drôle. Je n'arrêtais pas de me moquer de lui, et il me le rendait bien.
- Vous étiez vraiment de très bons amis.
- Oh oui, et nous le sommes toujours…même si ton père s'est refermé sur lui-même depuis la mort d'Elina.
- Parle-moi un peu de ma mère.
Liros soupira.
- Je n'ai jamais vu de fille aussi douce et gentille qu'elle. C'est tout a fait normal que Gael soit tombé amoureux d'elle. Elle était à l'écoute de tout le monde, aidait toujours son prochain…D'ailleurs, je me demande comment elle est s'est éprise de ton père. Il était tout le contraire d'elle…
- Ah oui ?
- Oui. Il avait un caractère bien trempé, et adorait faire des bêtises. Il n'était d'ailleurs pas le seul.
- Donc, tu en faisais aussi.
- Bien sûr ! J'allais pas le laisser s'amuser tout seul !
- Dis donc, je savais pas que tu étais un véritable gamin, dit Link en souriant malicieusement.
- Bah, j'étais gosse…
Le sourire de Link s'élargit.
- Arrête, je vais commencer à m'inquiéter…
- Pourquoi ?
- Parce que je déteste ton sourire…j'ai l'impression que tu vas faire une bêtise…
Link secoua la tête en souriant.
- Je suis simplement heureux de te voir parler un peu plus que la normale…généralement tu n'es pas très bavard. Mais dis-moi, à quoi ressemblait ma mère ?
- A Liliane.
Link haussa un sourcil. Un sourire amusé passa sur son visage, et il dit :
- C'est pour ça que tu t'es attachée à ma sœur ? Parce qu'elle ressemble à ma mère ? Ou alors pour une autre raison ?
- Je ne répondrais pas à ta question, déclara Liros en faisant semblant de bouder.
Link éclata de rire. Quand l'hilarité du jeune héros eut disparut, un léger toussotement se fit entendre. Les deux amis se retournèrent. Liliane les regardait, amusée. Elle s'était appuyée contre un mur.
- Tu t'es changée, remarqua Link en regardant les vêtements blancs, ressemblant fortement à ceux des Gerudos, que sa sœur portait.
- J'allais pas rester avec des vêtements crasseux ! s'exclama la jeune fille. Ca fait du bien de se sentir propre !
- Vous avez trouvé un endroit où vous laver ?
- Ouais. Zelda et Malva y sont encore. J'ai l'impression de nous voir Nabooru et moi quand je les regarde.
- Elle te manque ? demanda Link.
- Oui, beaucoup.
Elle soupira et s'assit à côté de son frère. Un sourire en coin apparut soudainement sur son visage et elle déclara :
- Je vous ai entendu parler.
- C'est pas bien d'écouter aux portes, 'Liane….
- Parce que toi tu n'aurais pas écouté, si tu avais été à ma place !
- Un/zéro pour Liliane ! s'exclama Liros en souriant.
- Eh ! Tu pourrais me défendre, au moins ! s'indigna Link.
- Non, je m'immisce pas dans vos affaires. Parce que si je le fais je sais ce qu'il va m'arriver…
Les jumeaux échangèrent un regard malicieux, et Liliane posa ses yeux sur son ami.
- Alors comme ça je ressemble à ma mère…
Liros lui sourit.
- Oui. A part les yeux, et le caractère, vous êtes identiques.
- Eh ! J'ai pas un sale caractère !
Liros éclata de rire, ainsi que Link.
- Alors tu es la seule personne qui ne s'en est pas rendu compte… mais, généralement, les concernés sont toujours les derniers avertis.
- Mouais.
Liliane le regarda de haut, l'air faussement méprisant, et le fou rire de Link s'accentua. Sa sœur lui asséna plusieurs tapes dans le dos, mais rien à faire. C'est à ce moment précis que Zelda et Malva entrèrent. Elles regardèrent Link avec de grands yeux, et Liros leur demanda :
- Vous n'auriez pas un moyen de le faire taire ?
Zelda s'approcha de son amant alors que Malva s'assit timidement à côté de Liros, qui la rassura d'un sourire. La princesse d'Hyrule fixa Link avec étonnement, puis, sans prévenir, s'empara de sa bouche en un long baiser. Link arrêta immédiatement de rire et prit l'Hylienne dans ses bras.
- Yééé ! Bravo Zelda ! s'écria Liliane en riant. On t'appellera à chaque fois qu'il fait une crise…
Link prit un air boudeur et Zelda tira la langue à la Gerudo. Tout à coup, Liros se leva.
- Où vas-tu ?
L'Elfe ne répondit pas à Malva et sortit de la salle. Inquiète, Liliane le suivit, sous les regards attendris de Link et Zelda.
Liliane retrouva son ami dans une salle spacieuse, dont on n'apercevait pas le plafond. Des armes de toutes sortes avaient été suspendus aux murs. Liros était là, une épée dans la main. Liliane s'approcha de lui. Ses mocassins ne faisaient presque aucun bruit, mais Liros dut l'entendre, car il se retourna, l'épée à la main, prêt à attaquer. Quand il vit qui lui faisait face, son visage pâlit et il s'exclama :
- Liliane ! Qu'est-ce que tu fiches ici ?
- Eh oh, doucement ! Je ne voulais pas te surprendre.
- J'aurais pu te faire mal !
- Non, j'étais trop loin.
- Même ! Pourquoi m'as-tu suivi ?
Le ton dur de Liros surprit Liliane, et elle se mordit la lèvre inférieure, inquiète. Liros remit l'épée à sa place, c'est-à-dire sur un des coffres qui reposait contre le mur, puis se tourna vers son amie, et réitéra sa question.
- Je m'inquiétais pour toi, c'est tout. Mais c'est pas grave, je vais te laisser seul, vu que c'est ce dont tu as besoin…
Elle commença à partir quand une main attrapa la sienne et la retint.
- Non, reste…
La jeune fille se retourna. Liros avait baissé la tête, gêné. Il n'avait jamais eu cette attitude devant elle.
- Je suis désolé, je ne voulais pas te parler aussi durement…
Liliane sourit, et serra plus fort la main de son ami.
- C'est pas grave…
Liros releva brusquement la tête, et plongea son regard dans celui de Liliane. Encore une fois, la Gerudo eut l'impression qu'il sondait son âme. Mal à l'aise, elle jeta quelques coups d'œil autour d'elle, sentant que son ami la regardait toujours. Son regard dériva jusqu'à lui. Il ne souriait pas.
- Qu'est-ce qu'il y a ? dit-elle d'une voix étonnement douce.
Liros soupira. Il savait que la jeune fille ne le laisserait pas partir tant qu'il n'aurait pas répondu à sa question.
- C'est juste que…c'est dur de parler de tes parents…le souvenir de la mort de ta mère est encore très présent dans mon esprit, et tu ne peux pas savoir combien cela me fait mal…
Il baissa les yeux, mal à l'aise. Il sentit Liliane lâcher sa main, et une sensation de froid s'empara de ses membres. Soudainement, deux bras entourèrent sa taille, et une tête se posa au creux de son cou. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale, et ses bras glissèrent dans le dos de Liliane. Une seule et unique larme coula sur sa joue, et Liliane le serra plus fort dans ses bras.
La chaleur était revenu dans le corps de l'elfe. Il joua avec les longs cheveux de son amie, qui sourit tendrement. Lentement, elle releva la tête et regarda Liros droit dans les yeux. Puis, sans réfléchir, elle tendit ses lèvres. Les yeux de Liros brillèrent et il abaissa son visage. Alors, ils s'embrassèrent.
