Chapitre 28

- Maman !

Malva se réveilla en sursaut, le visage en sueur. Elle passa une main tremblante dans ses cheveux et s'assit sur son lit improvisé. Encore et toujours ce cauchemar... Elle ferma les yeux, tentant de ravaler ses larmes.

- Malva ?

La fillette sursauta et se tourna vers son interlocuteur. Sa panique laissa place au soulagement. C'était Link. Il posa une main sur son épaule encore secouée de tremblements.

- Qu'y a-t-il, Malva ? demanda-t-il dans un souffle, tandis qu'il s'asseyait à côté d'elle.

- J'ai fait un cauchemar... j'ai vu ...mes parents et...

La voix de la petite fille se brisa. Des gouttes salées remplirent ses yeux et coulèrent sur ses joues. Link l'attira contre lui et la serra dans ses bras tout en lui murmurant des mots qui se voulaient réconfortants.

Les pleurs de Malva se tarirent, et elle s'endormit, bientôt suivie par Link.

.oOo.

Le soleil se levait lentement, baignant la terre de ses doux rayons dorés. Le ciel s'éclaircissait, et la nature s'éveillait peu à peu. La seule ombre au tableau était la masse de nuages noirs qui persistaient, à l'ouest, en direction de la forêt.
Liros se tenait à l'entrée du Temple, assis sur ses talons, les mains jointes en un signe de prière. Ses yeux, perdus dans le vague, fixaient un point que seul lui pouvait voir. Il semblait indifférent à tout bruit.

Une branche craqua derrière lui. Liliane, le dos et les épaules couverts par une cape sombre, s'approcha lentement de lui. Elle le fixa un bon moment, puis passa une main devant le visage de l'Elfe. Celui-ci cligna plusieurs fois des yeux, puis se tourna vers elle. Il sourit tendrement en remarquant les cheveux emmêlés de la jeune fille qui grimaça avant de s'asseoir à côté de lui.

- Je n'ai pas dormi de la nuit, dit-elle enfin.

- Je sais.

Elle lui lança un regard amusé, et répliqua :

- Tu sais toujours tout. A croire que tu me surveilles nuit et jour.

Liliane lui offrit un sourire, se leva et s'approcha de la falaise. Son regard dériva sur la vallée, tout en bas. Elle grimaça et murmura :

- Saleté de vertige... Ils ne pouvaient pas construire ce fichu temple autre part qu'ici ?

Liros éclata de rire, s'approcha d'elle et passa un bras autour de sa taille.

- Eh ! C'est pas drôle !

Liliane fit une moue boudeuse. Liros sourit tendrement et passa une main dans les cheveux de la Gerudo. Elle ferma les yeux, sa grimace se transformant en un sourire. Liros approcha son visage du sien et l'embrassa doucement quand un cri retentit.

- 'LIANE ! LIROS !

Les deux amants se tournèrent vers l'entrée du Temple. La porte à deux battants s'ouvrit brusquement et Zelda sortit, l'air paniquée.

- Ah vous voilà enfin tous les deux ! Vous n'avez pas vu Malva ?

Devant la réponse négative de ses deux amis, Zelda paqua une main devant sa bouche.

- Alors elle a véritablement disparu !

- Quoi ? s'écrièrent Liros et Liliane en même temps.

- On la cherche depuis tout à l'heure ! Link et moi avons parcouru le temple entier, mais on ne l'a pas trouvé !

- C'est impossible, on a tous dormi dans la même pièce !

Tout à coup, les portes du Temple s'ouvrirent une nouvelle fois et Link accourut.

- Regardez ce que j'ai trouvé !

Le jeune héros ouvrit le poing. Il tenait une chaîne en argent. Au bout de celle-ci pendait une rose en or, finement sculptée.

- Ce pendentif était accroché au cou de Malva. Je l'ai remarqué hier soir, quand je l'ai consolée.

- Elle a pleuré ?

- Elle a revu les cadavres de ses parents.

Liliane plaqua une main devant sa bouche. Le regard de Liros se posa sur Link, qui affichait un air déterminé, puis sur Zelda, qui regardait à droite à gauche, male à l'aise, et enfin sur Liliane, qui était encore trop choquée pour parler.

- Je vais chercher nos affaires, dit-il.

- Je te suis, déclara Link, une lueur farouche dans le regard.

.oOo.

La bataille faisait rage à l'orée de la forêt. Gael parait les coups de ses ennemis, blessait, tuait. A côté de lui, les siens tombaient, un à un. Mais cela ne le désespérait pas, au contraire. Une fureur sans borne animait chaque parcelle de son corps, et décuplait ses forces. Avec son épée, il décapita un des ses ennemis pour se trouver devant...Ganondorf. Celui-ci souriait méchamment, tout en défiant quiconque s'approchait de lui.

L'ex-seigneur des ténèbres posa les yeux sur Gael, et son sourire s'élargit. Il fit mine de s'incliner et déclara :

- Enfin nous nous revoyons, Gael.

Un rictus découvrit les dents de l'Elfe. Il serra plus fort son épée dans sa main, et murmura :

- A nous deux.

.oOo.

Link et Liros se dépêchèrent d'amener leurs affaires à l'entrée du Temple. Tout deux reprirent leur souffle.
Zelda jeta un coup d'œil à la vallée qui s'étendait devant elle quand un cri la fit sursauter.

- Je sais !

La princesse se retourna vivement. Liros affichait une expression de triomphe.

- Qu'y a-t-il ?demanda-t-elle.

- Je sais où est Malva. Cette nuit, après que tu l'ais consolé, Link, j'ai entendu des bruits. Des craquements. Quelqu'un l'a sûrement enlevé.

- Oui, mais cela ne nous dit pas où elle est.

- Les Elfes maîtrisent parfaitement la téléportation, ils n'auraient pas fait de bruit . Quant aux humains, ils ignorent ce que c'est. Il n'y a que les serviteurs de Ganondorf qui sont susceptibles de l'avoir enlevé.

- Et où peuvent-ils être, ces fichus monstres complètement décérébrés ? s'énerva Liliane.

- Là-bas...

Tous se tournèrent vers Link. Il montrait la bande de nuages noirs, à l'ouest.

- Je suis sûre qu'elle est là-bas, dit-il. Mais nous ne pourrons pas nous téléporter là-bas.

- Il existe forcément un moyen ! s'écria Zelda. Je suppose que le Cristal des Déesses a des pouvoirs particuliers !

Le regard de Liros brilla, et il sortit la Cristal de sa poche.

- Prenez toutes vos affaires. Je vais essayer de nous téléporter.

Liliane le fixa un moment, puis secoua la tête en souriant et attrapa ses deux sabres. Link prit son épée, son bouclier et son arc, tandis que Zelda fixait à sa ceinture deux longs couteaux trouvés dans le Temple. Liros prit son épée, et ordonna à ses amis de se positionner en cercle au tour de lui. Ils s'exécutèrent, et Liros prononça :

- Anmod eorl hael hlystan stylle...

Le Cristal brilla jusqu'à ce que sa lumière aveuglent les quatre amis puis ceux-ci disparurent.