Titre anglais : Time Out of Place

Titre français: Espace-temps décalé

Auteur : Cosmic (bananacosmicgirl ici)

Traductrice : Jess HDH

Catégories : Romance, Action/Aventure, Voyage dans le temps, UA

Couples : Harry/Draco, Ron/Hermione, Sirius/Remus, autres

Rating: PG-13/T

Spoilers : les quatre premiers livres de HP

Etat actuel de la fic : terminée. Elle compte 23 chapitres.

Où trouver la fic anglaise : ici même, sur FFNet

Résumé : Harry se réveille, la tête douloureuse, mais il réalise bien vite que son mal de tête est le cadet de ses soucis. Et quel rôle Draco joue-t-il dans tout ça ?

Disclaimer: cette histoire est basée sur des personnages et des faits crées et appartenant à J.K. Rowling. Aucun argent n'en est retiré. L'histoire de cette fic appartient à son auteur, Cosmic, et la traduction à sa traductrice, Jess HDH.

Note de la traductrice : Bonjour à tous ! Voici enfin le chapitre que beaucoup d'entre vous attendent...Je n'en dis pas plus, j'attends simplement vos commentaires ! Bonne lecture.

Merci à Light of Moon, Kain, Lou Biloute, Natmangafan, Lily's Angel, Zaika, Origine, Griselle, Luce.wiz, Sanka, Aglaia Malefoy Potter, Lolie Shing, Shima-chan, Ishtar205, Ginnii, Vif d'Or, Leviathoune, Amandaaa, Violette – Ceresse et Lily Jolie.

Macatou, merci, mais laisse ton mail la prochaine fois si tu veux que je te réponde individuellement.


CHAPITRE 16

Branche de gui

Les quartiers généraux du Ministère de la Magie étaient remplis de gens qui marchaient et couraient dans toutes les directions. Harry en reconnut très peu – quelques anciens élèves de Poudlard, tout comme Ron, Draco et lui-même, et d'autres dont Harry avait vu la photo dans la Gazette du Sorcier. Toutefois, la plupart des sorciers et des sorcières qui s'affairaient autour de lui lui était inconnus, et Ron trouva inutile de les lui présenter.

« Je leur parle à peine de toutes façons » fit-il en haussant les épaules. « Tu n'as pas besoin de les connaître ». Apparemment, les Harry et Draco de cette époque ne passaient pas énormément de temps au Ministère non plus.

Ron leur fit descendre des escaliers, passer la porte principale et ils atterrirent dans la rue. Ron prit la direction de l'endroit où les ex-otages étaient retenus, tout en parlant. Harry écoutait et acquiesçait à ce que Ron disait, tout en gardant un œil attentif sur Draco. Comme on pouvait s'y attendre, le blond était toujours fatigué, malgré sa sieste et la Chaleur Guérisseuse que Harry lui avait prodiguée. Harry avait déjà fait beaucoup ralentir Ron, pour que Draco puisse suivre, la neige formant un tapis épais sur le sol.

« Vous ne croiriez jamais à ce que ces Moldus nous ont raconté sur les armes » disait Ron. « Il y en a tellement de sortes différentes – je ne comprends pas comment on peut arriver à les différencier. D'un autre côté, ils sont fascinés par nos baguettes et ils ne comprennent pas non plus comment on peut faire la différence entre elles. »

Harry acquiesça ; il savait qu'il y avait une grande variété d'armes, Carl le lui ayant déjà dit. Il y avait les pistolets, les fusils, les revolvers, les semi-automatiques...et la liste continuait presque indéfiniment.

Ron regarda autour de lui puis s'engagea dans une ruelle. Il tapota le mur de sa baguette, et murmura un mot de passe après avoir regardé à nouveau avec attention autour de lui. Le mur se déplaça pour révéler une porte.

« Venez » fit-il en faisant signe à Harry et Draco d'entrer.

Ils pénétrèrent dans un petit hall d'entrée où Bill Weasley les accueillit.

« Draco, Harry » dit-il en leur faisant un signe de tête avant de les guider à travers le couloir. « Vous allez rencontrer les onze otages moldus qui étaient dans le champ, et avec un peu de chance, tu seras capable, Draco, de désigner celui qui a accepté d'aider les Mangemorts. Tu te souviens du Moldu en question dans ta vision ? »

Le blond acquiesça. « Oui. »

On les fit entrer dans une pièce avec une large vitre, qui ressemblait assez aux postes de police moldus dont Harry avait eu un aperçu quand il vivait chez les Dursley et qu'ils regardaient la télévision. La pièce en elle-même était petite, sans fenêtre. Elle était éclairée uniquement par des chandelles. Au milieu, il y avait quatre chaises autour d'une table. De l'autre côté de la vitre étaient assis les ex-otages, tous sous l'emprise d'un sort quelconque, car ils regardaient d'un air absent devant eux.

« L'un d'entre eux te dit-il quelque chose ? » demanda Bill.

Harry et Ron reculèrent tandis que Draco faisait les cent pas devant la vitre. Les silhouettes derrière la vitre lui étaient toutes familières ; après tout, il en avait déjà vu la plupart, d'abord dans sa vision, ensuite sur le champ de bataille à travers Harry et après à Ste Mangouste.

« Le troisième en partant de la droite » finit-il par dire.

« Tu en es sûr ? »

Draco haussa un sourcil dans sa direction. « Oui, j'en suis sûr. Qu'allez-vous lui faire ? »

« Le garder sous surveillance, tout comme les autres » répondit Bill. « Voldemort pourrait vouloir les approcher à nouveau. »

Draco acquiesça et Bill quitta la pièce. Ron tira une chaise à l'attention de Draco, et le blond s'assit. Ron fit signe à Harry de faire de même. Ils s'assirent, Harry à côté de Draco et Ron de l'autre côté de la table.

« Deux des Moldus ont accepté de nous aider » fit Ron. « On leur a en partie expliqué comment fonctionnait le Monde Magique et ils sont d'accords pour nous apprendre à manier une arme. Je veux que vous continuiez tous les deux à vous entraîner avec M. Hanawalt...aussi longtemps que possible » ajouta-t-il avec un regard pour Draco.

« Je vais bien, Weasley » fit Draco en soupirant. « Je ne vais pas mourir tout de suite. Je suis juste un peu fatigué. Désolé de te décevoir. »

« Tu sais bien que je n'ai pas souhaité ta mort depuis longtemps, Draco » répondit Ron. « L'Ordre va faire son possible pour trouver un antidote. »

« Tu sais aussi bien que moi que la seule personne qui peut trouver un antidote, c'est Severus. Personne d'autre ne peut espérer trouver une solution. Pas même Harry ne peut m'aider. Mais je vais faire tout mon possible pour apporter mon aide à la guerre. Je ne vais certainement pas m'asseoir et attendre que le poison me consume. »

Harry sourit malgré lui. Il était toujours le Draco qu'il connaissait, même après la façon dont il s'était comporté devant Dumbledore et Rogue. Il n'était pas aussi désespéré qu'il l'avait été à Poudlard. Harry en était heureux.

Ron sourit lui aussi. « Bien dit, Malfoy » approuva-t-il. « A présent, retournons au Ministère. On va devoir encore marcher ; il n'y a pas de cheminée ici – on ne veut pas que quelqu'un débarque ici par hasard. »

« Draco, tu te sens suffisamment en forme pour le faire ? »

Le blond acquiesça. « Je ne suis pas en sucre. »

« Je sais bien. »

Ils traversèrent à nouveau le couloir, le petit hall d'entrée et se retrouvèrent dehors. L'air était vif et frais, et le ciel bleu avait simplement quelques petits nuages ça et là. Le chemin du retour se passa calmement. Ron et Harry parlèrent de Quidditch – Ron faisant la plupart de la conversation – et Draco donnait de temps en temps son opinion.

« Vous voulez manger un bout ? » demanda Ron en montrant du doigt un café moldu de l'autre côté de la rue.

« Ouais » fit Harry. « Draco ? »

Le blond haussa les épaules. « D'accord. »

Ils s'assirent dans le café. Ron et Harry commandèrent de gros sandwichs ; Draco, quant à lui, prit une salade. Harry lui lança un regard et Draco le regarda droit dans les yeux. « Pas la peine de commander quelque chose que je sais que je serai loin de finir » fit-il.

« Il faut que tu manges. Tu deviens trop maigre. »

« Je ne suis pas trop maigre ; je suis mince. Et je vais parfaitement bien, alors laisse-moi tranquille. »

Harry lui jeta un regard noir qui disait 'Tu es loin d'aller bien'. Draco l'ignora à dessein.

Le repas se déroula calmement après ça. Les trois jeunes hommes parlèrent de Quidditch, du travail de Ron au Ministère, et encore un peu de Quidditch. Apparemment, le Ron de cette époque aimait autant ce sport que le Ron que Harry et Draco connaissaient.

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Une semaine s'écoula sans qu'il ne se passe grand-chose – Draco alla acheter ses cadeaux de Noël, malgré les protestations de Harry lui disant qu'il ne devrait pas sortir tout seul vu l'état dans lequel il était. Draco répondit en jetant une poignée de cheminette dans le feu et en disparaissant. Il revint trois heures plus tard, épuisé mais heureux, avec des cadeaux pour tout le monde. Harry lui cria un peu dessus, Draco cria en retour, avant qu'il ne s'allonge sur le lit et s'endorme, Harry restant non loin de lui.

Les deux jeunes hommes continuèrent également à prendre des cours avec M. Hanawalt. Ils s'amélioraient, remarquaient-ils à la fois avec ravissement et tristesse. C'était drôle de voir les progrès qu'ils faisaient cours après cours. Pourtant, c'était triste de devoir apprendre une telle compétence – s'il n'y avait pas eu Voldemort, ce talent aurait été inutile.

Severus cherchait toujours un antidote pour Draco, mais pour l'instant, ses recherches étaient restées infructueuses. Dumbledore les tenait au courant ; comme le Maître des Potions en apprenait plus sur le contenu du poison, il pouvait dire à Harry et Draco ce qu'il allait probablement faire au blond. Aucune des nouvelles n'était très réjouissante.

C'était à présent la veille de Noël et Harry et Draco se préparaient à aller au Château des Weasley, où ils allaient passer quelques nuits. Les deux jeunes hommes avaient rétréci leurs cadeaux ainsi que leurs vêtements, pour qu'ils puissent voyager par cheminette sans problème.

« Tu es prêt ? » demanda avec impatience Draco à Harry, qui vérifiait à nouveau ses poches pour voir s'il n'avait rien oublié.

Finalement, Harry se redressa et acquiesça. « Ouais, je suis prêt. »

Ils entrèrent dans la cheminée et arrivèrent sans problème au Château des Weasley quelques instants plus tard.

« Harry ! Draco ! » piailla joyeusement Hermione en les voyant, et elle se dandina jusqu'à la cheminée pour les serrer dans ses bras. Ils ne s'étaient pas revus depuis la réunion à l'appartement, plus d'une semaine auparavant. On aurait dit que le ventre de Hermione avait encore grossi depuis. Elle semblait sur le point d'exploser.

Le Château était encore plus décoré qu'il ne l'avait été pendant la fête de Noël. Des guirlandes pendaient aux fenêtres et dehors, les arbres et les buissons étaient ornés de petites lumières. Le gros arbre de Noël était à côté de la cheminée, aussi vert qu'il l'avait été à la fête.

« Regarde ce que j'ai trouvé » fit Draco avec un sourire en pointant son doigt en l'air. Une branche de gui pendait juste au dessus de leurs têtes.

Harry déglutit.

« Oh » fit Hermione. « Juste une seconde. Il faut que j'aille chercher l'appareil photo. Après tout, il faut bien que je prenne comme chaque année la fameuse photo des embrassades sous le gui. »

Le jeune homme brun grogna et le sourire de Draco s'élargit. « Tu n'y échapperas pas » fit-il.

« Tu prends beaucoup trop de plaisir à ça » rétorqua Harry.

Draco haussa un fin sourcil, mais ne répondit pas car Hermione revint, l'appareil en main.

« Ok » fit-elle joyeusement. « C'est le moment de se faire des bisous ! »

Draco ne se fit pas prier – il enroula ses bras autour du cou de Harry et l'attira doucement à lui pour qu'il rencontre ses propres lèvres.

Les lèvres de Draco étaient douces et chaudes. Harry resta immobile un moment avant que son cerveau n'enregistre que c'était Draco qui l'embrassait, lui entre tous. Une partie de lui lui cria de s'éloigner, mais deux choses – il se dit en lui-même que c'était deux choses – l'en empêchèrent. Premièrement, Hermione était toujours à quelques pas de là, à appuyer sur son appareil et à les regarder. Deuxièmement – et c'était une toute petite raison, se dit-il –

C'était bien.

C'était vraiment bien d'embrasser Draco.

Il se surprit à répondre au baiser, juste un peu, avant de se rendre compte de ce qu'il était en train de faire et des idées qui pourraient s'insinuer dans la tête de Draco. Il se recula, essayant de ne rien laisser paraître sur son visage. Hermione était trop maligne pour ne pas voir que quelque chose clochait s'il avait l'air dégoûté de lui-même.

Draco ouvrit lentement les yeux et le regarda. Il fit à Harry un petit sourire de contentement, avant de se laisser aller dans ses bras, sa tête reposant avec lassitude sur l'épaule du brun. Harry ne put qu'entourer Draco de ses bras, comme Hermione les regardait toujours.

« Ooooooh » couina Hermione en prenant une autre photo.

« Tu commences à me faire penser à Colin Crivey » fit Harry d'un air entendu.

« Merci » répondit-elle en souriant et en faisant comme s'il venait de lui faire un compliment. « Bon, votre chambre est prête, donc si vous voulez déballer vos affaires, allez-y, Ron sera de retour pour dîner. »

« Où est Ron au fait ? » demanda Harry, ayant toujours dans ses bras un Draco à présent à moitié endormi.

« Chez ses parents. Je ne peux plus voyager par cheminette à présent, alors il y est allé tout seul...En fait, je ne sais pas trop comment ça va se passer ». Elle haussa les épaules. « Je pense que ses parents viendront demain après-midi avec le reste de la famille. Mes parents vont passer aussi ; ils devraient arriver plus tard dans la journée. »

« Ca m'a l'air bien » approuva Harry. « Bon, on va aller s'installer, je crois. »

« Fatigué, Draco ? » demanda Hermione. Elle reçut un simple marmonnement en guise de réponse. « Fais une sieste si tu en as besoin. Ca ne dérangera pas Harry, j'en suis sure. »

« Non, ça ne me dérange pas. Je m'y suis habitué » fit Harry avec un petit sourire triste. « Allez, viens, Draco. »

Il conduisit son prétendu petit ami à travers le Château en direction de leur chambre. Elle n'avait pas changée depuis la dernière fois qu'ils étaient venus, à part que le paysage que l'on voyait par la fenêtre était désormais recouvert de neige. L'épaisse moquette bleue était chaude et douce sous les pieds de Harry.

Toutefois, Draco ne sembla pas prêter beaucoup d'attention à la pièce. Il s'allongea sur le lit, ferma les yeux et inspira profondément.

« Je ne veux pas être comme ça » dit-il, si doucement que c'était à peine plus qu'un murmure.

« Je sais. Ca m'énerve de ne rien pouvoir y faire » répondit Harry à voix basse.

Il jeta un coup d'œil au lit et vit que Draco dérivait déjà vers le sommeil.

Harry redonna une taille normale à leurs sacs et se mit à ranger dans les placards les quelques vêtements qu'ils avaient apportés. Vu qu'ils avaient déjà plusieurs robes et d'autres vêtements au Château des Weasley, c'était tout à fait inutile d'amener beaucoup de choses, et il eut vite fini. Au fond du sac de Draco, il trouva deux livres. « Tu veux que je les mette où ? »

Le blond ouvrit un œil pour voir de quoi Harry parlait, puis marmonna « Sur la table, ça ira. »

Harry acquiesça. Alors que Draco refermait à nouveau les yeux, Harry jeta un regard aux livres. C'était deux journaux intimes. L'un était vieux et déchiré, l'autre flambant neuf.

Le Survivant posa les livres sur le coin de la table, n'essayant même pas d'y jeter un coup d'œil. Ce serait une bien trop grande intrusion dans la vie de Draco pour que Harry se le pardonne un jour – et pour que Draco lui pardonne, d'ailleurs.

Il s'approcha de la fenêtre et regarda le magnifique paysage qui s'offrait à lui ; le grand terrain, recouvert d'une neige immaculée, et bien plus loin, la forêt sombre et quelque peu menaçante, seuls le haut des arbres étant blanc. Le reste était sombre, et même noir, tout comme la Forêt Interdite à Poudlard. Le ciel était bleu, d'une couleur froide avec quelques taches nuageuses de ci, de là. Il vit un oiseau solitaire s'envoler au-delà de la forêt et il réalisa que lui-même n'avait pas volé depuis son dernier séjour ici avec Draco.

Il écouta la respiration de Draco, calme et régulière depuis qu'il s'était endormi. Il n'osa pas se retourner pour regarder le blond ; il sait que s'il le faisait, il penserait au baiser qu'ils avaient échangé, et s'il pensait à ça, il se demanderait pourquoi ça ne lui avait pas paru mal. Pourquoi il avait trouvé ça parfaitement bien quand ses propres lèvres étaient entrées en contact avec celles rose pâle de Draco. Pourquoi, malgré le nombre de fois qu'il se l'était répété, il n'était pas dégoûté.

Il n'osa pas se retourner, même quand Draco se mit à marmonner dans son sommeil, murmurant des paroles incompréhensibles aux personnes qui peuplaient ses rêves. A la place, il fouilla son sac et, quand il eut trouvé ce qu'il cherchait, il quitta la pièce.

Il redonna sa taille normale au balai une fois hors de la chambre. Il était content d'avoir pensé à l'emporter ; voler était exactement ce qu'il lui fallait pour l'heure et les terres du Château Weasley étaient aussi accueillantes que d'habitude.

« Je vais voler un peu » dit-il à son amie enceinte jusqu'aux dents.

« Je te conseille de te couvrir un peu plus, Harry » répondit Hermione. « Il fait un froid glacial dehors. »

« Oui, ma'ame » fit Harry avec un salut moqueur.

Elle fronça les sourcils. « Je suis sérieuse. Draco est malade, c'est déjà bien assez. On n'a pas besoin que tu sois à plat aussi. C'est surtout Ginny qui ne serait pas contente. »

Harry leva les mains en l'air. « Je sais, je sais. Je vais mettre une autre cape et des gants. Cela vous satisfera-t-il, madame la marquise ? »

Hermione hocha la tête. « Je t'appellerai quand le repas sera prêt. Bien que tu t'exposes à en être privé si tu continues à te comporter comme ça avec moi. »

Harry se contenta de lui sourire.

Quelques minutes plus tard, Harry montait en flèche dans les airs, le vent ébouriffant ses cheveux et le nez rougi par le froid. Hermione avait eu raison de dire qu'il faisait un froid glacial – le souffle de Harry se cristallisait devant lui. Toutefois, le Gryffondor fut bientôt suffisamment échauffé pour faire des loopings et faire monter son balai à pleine puissance. Il souhaita un instant qu'il y eut des oiseaux contre lesquels il pourrait se mesurer, mais oublia cette idée un moment plus tard, réalisant qu'il y avait de nombreux moyens de s'amuser tout seul.

Une heure s'était presque écoulée quand Hermione l'appela depuis le porche pour le dîner. Harry atterrit, en sueur et fatigué, mais l'esprit en plein extase d'avoir à nouveau volé.

Le dîner se passa tranquillement, sans incident. Draco s'était réveillé pour se joindre à eux et Ron était rentré pendant que Harry était dehors. Ron leur annonça que ses parents et ses proches les rejoindraient bien le lendemain, avec leurs familles respectives.

Sirius et Remus allaient également venir, probablement dans l'après-midi.

« Espérons qu'ils n'arriveront pas en même temps que mes parents » fit Hermione.

Harry grimaça. « Ca serait compliqué en effet s'ils essayaient tous de sortir de la cheminée en même temps. Evidemment, j'imagine que tes parents vont arriver par cheminette. »

Hermione acquiesça. « Ils n'ont aucun moyen de trouver le château sinon, mais tu le sais déjà » fit-elle, sur un ton non dépourvu de sous-entendus. Harry se contenta de hausser les épaules de lui sourire, espérant qu'elle oublierait les doutes qui la tiraillaient encore peut-être. Après la dernière mission, elle semblait avoir décidé qu'ils étaient soit ceux qu'ils étaient censés être, soit qu'ils s'en approchaient beaucoup – après tout, ils avaient prouvé qu'ils étaient du côté de Dumbledore, et Dumbledore lui-même n'avait aucun soupçon.

L'après-midi passa aussi calmement que la matinée. Draco s'assit dans le salon après avoir trouvé un livre qu'il estimait intéressant. Harry s'assit à son tour après avoir pris une douche, avec un livre qu'il savait qu'il trouverait intéressant – Le Monde du Quidditch, 5°édition, de Avihex Phineas. Hermione était dans son bureau et Ron Dieu savait où. Harry doutait de le voir lire ou écrire comme eux trois le faisaient – aucune de ces deux activités ne faisait partie des passe-temps favoris de Ron.

Ce fut ainsi – Draco allongé sur le ventre, le nez dans son livre et Harry feuilletant paresseusement le livre de Quidditch – que Sirius et Remus les trouvèrent quand ils arrivèrent vers 16h.

« Bonjour les garçons » les salua Sirius. Harry se leva pour les serrer tous les deux dans ses bras tandis que Draco resta sur le canapé et laissa ses deux aînés venir vers lui.

« Comment allez-vous tous les deux ? On ne vous a pas revus depuis la dernière mission » fit Sirius quand ils s'assirent.

Harry et Draco échangèrent un regard avant que le blond ne demande « Vous êtes au courant...? »

Remus acquiesça. « Oui, on est au courant. Severus nous a appris ta...situation » fit-il. « Si on peut faire quoi que ce soit, n'hésite pas à nous le dire. »

« Il n'y a rien à faire » répondit Draco. « A part peut-être changer de sujet, parce que ça me déprime de ne parler que de ça. »

« Bien sûr » fit Remus. « Alors, où sont nos hôtes ? »

« Mione est dans son bureau en train d'écrire, du moins c'est ce qu'elle faisait il y a une heure. Ron fait – quelque chose » dit Harry.

« Toujours pas de bébés, je présume » intervint Sirius. « Ou sinon on entendrait des hurlements à tout va. »

« Non » répondit Draco en secouant la tête. « Pas encore de bébés, heureusement. J'aimerais passer encore une fois de paisibles fêtes de Noël avant que la deuxième paire de jumeaux Weasley n'arrive. Une paire suffit déjà largement. »

« Oh je ne pense pas que ça va être calme » rétorqua Sirius. « Pas avec la famille Weasley au complet qui débarque ici. »

« Tu as raison » fit Draco en poussant un soupir exagéré. « Je crois que nous sommes condamnés au Chaos de Noël. »

« Eh bien, tu peux toujours partir si ça ne te convient pas, Malfoy » vint la réponse derrière le blond. Remus et Harry – les deux personnes qui avaient vu Hermione entrer dans la pièce – lui sourirent, tandis que les joues de Draco rosissaient un peu.

« Désolé, Hermione. Je ne me plaindrai plus, promis » fit-il avec une grimace.

« Je le croirai quand je le verrai » marmonna Hermione en se dirigeant vers Sirius et Remus pour les étreindre.

« Toujours pas de bébés, hein » fit Sirius, et il écopa d'un regard noir de la jeune femme enceinte.

« Tu es magnifique » dit Remus d'une voix douce, jetant à son conjoint un regard noir tandis qu'il étreignait Hermione.

« C'est ce que Ron me dit. Moi je me trouve juste grosse » fit Hermione avec un triste sourire.

« Oh, mais ça en vaut la peine, tu ne crois pas ? » demanda Remus.

Le sourire de Hermione s'agrandit. « Oui, ça en vaut définitivement la peine. »

Ron descendit les escaliers quelques minutes plus tard et rejoignit le groupe. Il montra à Sirius et Remus leur chambre – apparemment, ils ne dormaient pas dans leur chambre habituelle, vu que tous les Weasley et les parents de Hermione étaient censés tenir dans le château. Harry ne pensait pas que ça allait être très difficile : après tout, le château était immense.

« Maman et Papa amènent Pattenrond » fit Ron quand ils revinrent dans le salon. « Ils ne voulaient pas le laisser tout seul pendant les vacances. »

« Je ne l'ai pas vu depuis si longtemps » fit Hermione avec mélancolie. Harry réalisa que lui non plus ; le chat roux n'était pas apparu une seule fois depuis deux mois désormais qu'ils avaient atterri ici. Il se demanda pourquoi c'étaient M. et Mme Weasley qui s'occupaient de lui à présent, mais il ne posa pas la question – c'était inutile d'augmenter les doutes que Hermione avait déjà.

Sirius, toutefois, n'eut pas autant de scrupules. « Pourquoi Pattenrond ne vit-il pas avec vous, Hermione ? »

« Je ne vous l'ai pas dit ? » fit Hermione, légèrement surprise. « Une des membres de l'Ordre est allergique aux chats – oui, c'est une fille de Moldus – et donc quand Dumbledore a fait du château le second quartier général de l'Ordre, on n'a pas pu le garder ici. Mais je voulais toujours avoir la possibilité de le voir, donc on a demandé à Molly et Arthur s'ils pouvaient le prendre. Ils ont accepté, et il vit avec eux depuis. »

« Je n'ai pas vu ce chat depuis si longtemps » fit Sirius. « Mon premier ami après Azkaban... ». Il s'arrêta, perdu dans ses pensées.

Juste à ce moment-là, la cheminée fit un léger bruit et la seconde d'après, les flammes devinrent vertes. Un instant plus tard, une femme d'à peine cinquante ans en sortit, suivit de près par un homme légèrement plus âgé. Harry remarqua que Hermione était le portrait craché de sa mère ; les cheveux gris et les rides de Mme Granger étaient les seules différences.

M. Granger était assez petit, bien que tout de même un peu plus grand que sa femme. Il avait de courts cheveux gris, qui s'étaient éclaircis sur le sommet du crâne, et les mêmes yeux marron que sa fille.

« Maman ! Papa ! » s'exclama Hermione en les étreignant joyeusement.

« Bonjour ma chérie » la salua son père en l'embrassant sur le front. « Tu es magnifique. »

Hermione rougit un peu et sa mère, les larmes aux yeux, ajouta « Mon petit bébé a bien grandi. »

« Oh maman, arrête » fit la jeune femme enceinte.

M. et Mme Granger se tournèrent vers le reste du groupe. « Maman, Papa, voici Sirius Black et Remus Lupin » les présenta Hermione. « Remus, Siri, c'est ma maman et mon papa. »

Sirius et Remus serrèrent tous les deux la main des parents de Hermione.

« Votre visage me dit quelque chose » fit Mme Granger en serrant la main de Sirius.

Il lui sourit. « J'ai un visage dont on se souvient bien, madame. »

« Oh, s'il vous plaît, appelez-moi Wendy. Je me sens bien trop vieille quand on m'appelle madame » sourit-elle.

Ron conduisit les Granger jusqu'à leur chambre, et le couple revint vingt minutes plus tard, ayant déballé leurs affaires. Ensuite tous s'installèrent pour souper, riant et plaisantant ensemble. Harry trouva les parents de Hermione très agréables, surtout qu'il pouvait comprendre leurs références aux Moldus et à leurs inventions. Draco, d'un autre côté, avait beaucoup de mal à comprendre de quoi parlaient les Granger. Mais ça ne les dérangeait pas d'interrompre la conversation pour donner des explications à Draco – après tout, il était 'un jeune homme si charmant'.

Ils restèrent assis à discuter pendant des heures. Quand le repas fut terminé, ils passèrent de la table aux confortables sièges du salon, où Draco se cala entre les bras de Harry et où Hermione se blottit contre Ron. Remus et Sirius changèrent une décoration de Noël en un autre canapé et se pelotonnèrent également l'un contre l'autre, M. et Mme Granger à côté d'eux. Puis ils continuèrent à discuter jusqu'à plus de minuit.

Quand l'horloge murale sonna une fois pour leur signaler qu'il était une heure du matin, Wendy conseilla au groupe désormais très endormi d'aller se coucher. Elle s'affaira comme seule une mère peut le faire autour de la silhouette fatiguée de Draco lorsque Harry le prit dans ses bras sans mot dire, sachant que ça ne servirait à rien d'essayer de réveiller le blond pour qu'il marche jusqu'à leur chambre.

Harry vit les parents de Hermione serrer leur fille dans leurs bras en guise de bonne nuit quand il partit, le blond dans les bras, vers leur chambre. Une fois arrivé, il déposa Draco sur le lit, lança un sort rapide pour le mettre en tenue de nuit, puis se changea lui-même.

Il finit par s'allonger sur le lit. Il jeta un coup d'oeil fatigué à Draco, ressentant le besoin d'être près du blond. Il se demanda si c'était le Lien du Coeur et le fait que Draco avait besoin de soins, ou si ça pouvait être quelque chose d'autre...Après leur baiser inattendu, il ne savait plus quoi penser. Ca avait été bien, après tout, et pas simplement bien, mais vraiment bien.

Etait-il gay ? Serait-il possible qu'il soit gay ? Serait-il en train de tomber amoureux de son ennemi ? Etait-ce même possible pour Harry Potter d'aimer Draco Malfoy ?

Ses pensées retournèrent une fois encore au fait qu'ils se trouvaient dans le futur. Toutefois, il supposait que c'était un futur, plutôt que le futur. Ca pourrait être comme ça dans sept ans – ça pourrait aussi être complètement différent, si quelqu'un quelque part faisait un autre choix durant l'une de ces sept années.

Et pourtant, si c'était bien le futur...Alors il aimait bel et bien Draco. Si c'était bien le futur, alors, tôt ou tard, il tomberait amoureux du blond.

Pourquoi pas maintenant ?

Il se rembrunit. Il ne pouvait pas simplement choisir de tomber amoureux de quelqu'un d'un coup d'un seul.

Mais ce n'était pas d'un coup d'un seul. Il était en train de tomber amoureux de Draco Malfoy depuis des semaines, peut-être même des mois. Etant donné que leur relation avait été forcée de changer depuis leur arrivée ici, ils en étaient tous les deux venus à se comprendre et à s'accepter. Ils pouvaient passer du temps ensemble sans s'insulter ; en fait, Harry aimait passer du temps avec Draco. Comme il s'en était déjà rendu compte, s'il avait à choisir entre le Draco qu'il connaissait désormais et les Hermione et Ron de son époque, il n'était plus si sûr de choisir les derniers.

Pourquoi pas maintenant ?

Ca avait été bien de l'embrasser, et peu importait le nombre de fois qu'il s'était répété qu'il était simplement resté dans les bras du blond à cause de Hermione, il ne pouvait pas s'empêcher de le penser. Ca avait été une des raisons, mais pas la seule.

Ca avait été bien. Un peu gênant pour lui au début, mais bien. En réalité, plus il y pensait, plus il se rendait compte que ça avait été merveilleux.

Pourquoi pas maintenant ?

Il voulait recommencer. Sentir ces lèvres douces sur les siennes, goûter à leur chaleur et se demander...quelle était la texture de la langue de Draco ? Ca faisait longtemps que Harry n'avait pas embrassé quelqu'un – ça n'avait jamais été une très bonne expérience, qui ne ressemblait en rien à l'impression d'être sur un petit nuage et du fait d'en vouloir encore plus, plus, bien plus, dont les autres garçons parlaient dans la salle commune de Griffondor.

Ca avait été bien avec Malfoy.

Pourquoi pas maintenant ?

Il se reposa à nouveau la question : pourquoi pas maintenant ? Et tout à coup, il ne trouva aucune raison pour ne pas le faire. Peut-être que c'était parce qu'il n'avait pas du tout le choix, évidemment, vu qu'il était fort possible qu'il soit déjà tombé amoureux de Draco, mais il voulait se persuader qu'il avait un contrôle total de la situation.

Ayant pris sa décision, il se rapprocha lentement du blond qui avait occupé ses pensées. Ses espoirs et ses rêves les plus fous tombèrent à l'eau quand il vit le visage pâle de Draco, émacié et maladif, les yeux légèrement enfoncés dans leurs orbites. Il fut prit de pitié pour l'autre jeune homme et il le prit dans ses bras, rapprochant davantage leur corps. Draco ne pesait presque rien dans ses bras, tout comme il l'avait déjà remarqué quand il avait porté le blond jusqu'à leur chambre.

Leur chambre.

Ces mots sonnaient bien à l'oreille de Harry, et encore plus quand Draco poussa un petit soupir dans ses bras et se blottit davantage contre lui.

Harry le serra de manière protectrice, ayant enfin pris sa décision.

Et c'était définitif à présent.

TBC...