Titre anglais : Time Out of Place

Titre français: Espace-temps décalé

Auteur : Cosmic (bananacosmicgirl ici)

Traductrice : Jess HDH

Catégories : Romance, Action/Aventure, Voyage dans le temps, UA

Couples : Harry/Draco, Ron/Hermione, Sirius/Remus, autres

Rating: PG-13/T

Spoilers : les quatre premiers livres de HP

Etat actuel de la fic : terminée. Elle compte 23 chapitres.

Où trouver la fic anglaise : ici même, sur FFNet

Résumé : Harry se réveille, la tête douloureuse, mais il réalise bien vite que son mal de tête est le cadet de ses soucis. Et quel rôle Draco joue-t-il dans tout ça ?

Disclaimer: cette histoire est basée sur des personnages et des faits crées et appartenant à J.K. Rowling. Aucun argent n'en est retiré. L'histoire de cette fic appartient à son auteur, Cosmic, et la traduction à sa traductrice, Jess HDH.

Note de la traductrice : Comme chaque mercredi, un nouveau chapitre en ligne ! Harry a enfin ouvert les yeux et est décidé à révéler ses sentiments à Draco. Malheureusement, le poison fait toujours son œuvre et plonge notre petit blondinet dans d'affreux tourments…N'hésitez pas à me laisser des commentaires. Bonne lecture !

Merci à Kain, Violette – Ceresse, Light of Moon, Ali Angel, Lou Biloute, Ishtar205, Natmangafan, Lily Jolie, Falyla (x2), Lolodie, Lyj-chan, Origine, Leviathoune, Lily's Angel, Ange De Un Cisme, Shima-chan, Lolie Shing, Sanka, Griselle, Ginnii, Micy, Luce.wiz, Vif d'Or, Macatou, Bibidibabidibou, Lyj-chan et Tanakasan (x2).

Rosenoire, regarde bien les autres chapitres, je te remercie à chaque fois que tu m'écris mais je ne peux pas te répondre individuellement vu que tu ne me laisses pas ton mail et que le site n'accepte plus que l'on fasse les RAR dans les chapitres. Alors laisse moi ton mail et là je te répondrai en privé. Mais ne dis pas que je ne te remercie jamais, parce que c'est totalement faux, je remercie toujours ceux qui prennent la peine de me laisser une review. J'ai pris un risque vis-à-vis du site en te répondant directement ici, alors j'espère que cette fois, tu as compris qu'il faut me laisser ton mail si tu veux plus qu'un « merci » en début de chapitre.


CHAPITRE 17

Voix du passé

Harry se réveilla lentement quand il sentit Draco s'étirer à côté de lui. Il se souvint de la nuit qu'il venait de passer, de ses pensées et de ses actes. Il était légèrement nerveux, car il savait qu'une confrontation allait suivre quand le blond découvrirait à quel point ils avaient dormi près l'un de l'autre, cette fois là sans l'excuse de la vision. Il garda Draco dans ses bras, ne faisant pas mine d'essayer de s'éloigner comme il le faisait auparavant dès que l'occasion se présentait. S'il devait parler à Draco de ses sentiments, il allait le faire correctement.

Il se demandait qu'est-ce qu'il ressentait exactement. Il n'aimait pas Draco, du moins pas encore. Toutefois, il était presque certain d'être tombé amoureux du jeune homme. (1)

Draco se redressa légèrement, l'air désorienté. Son regard s'arrêta sur Harry et les yeux gris surprirent un regard confus.

« Bonjour » fit doucement Harry. « Bien dormi ? »

Draco fronça les sourcils. « Oui » fit-il. « Très bien. Qu'est-ce que tu fais ? »

Harry lui sourit. « Je dormais. »

Un sourcil délicat se haussa dans sa direction, pourtant les deux yeux gris étaient toujours perplexes. « Harry... » fit-il sur un ton d'avertissement.

« D'accord, d'accord » capitula Harry en se redressant en position assise afin de faire face au blond. « J'ai réfléchi hier. »

« Oh ? Ca doit être la pre-- »

« Chuuut » le coupa Harry en plaçant ses doigts sur la bouche de Draco. « Ne dis rien, pas maintenant. »

Draco regarda fixement les doigts qui venaient juste d'effleurer sa bouche, puis déplaça son regard sur les yeux verts de Harry.

« Je t'ai porté jusqu'ici la nuit dernière. Je ne sais pas si tu t'en souviens » continua Harry. « Quand je t'ai mis au lit, je me suis mis à penser à...tout. Il ne faudrait mieux pas que je rentre dans les détails, parce que ça serait un voyage dans mon cerveau, et tu ne comprendrais pas, parce que moi-même je comprends à peine... ». Il s'arrêta, essayant de remettre un peu de l'ordre dans ses pensées. Ce n'était pas le moment de parler pour ne rien dire.

« J'ai pensé à toi » finit-il par dire. « A tes mots, à tes actes – le fait que tu m'embrasses. Et j'ai – j'ai réalisé que c'était – c'était bien. Et que j'avais bien aimé. Et que je t'aime bien. »

Draco le regardait toujours, ayant l'air de ne pas croire ce qu'il entendait. A ce moment-là, il ne montrait aucun signe de maladie ; seulement de la nervosité, des interrogations, de la peur, de l'attente – Harry ne pouvait mettre un nom sur toutes les émotions qui parcouraient le visage de Draco.

« Je ne vais pas te dire que je t'aime » ajouta Harry, d'une voix si basse que c'était à peine plus qu'un murmure. « Je ne sais pas si je t'aime, pas encore. C'est encore trop tôt. Mais je crois que je suis tombé amoureux de toi...quelque part en route, je ne sais pas exactement quand, ni où, mais je pense que c'est ça... »

Il refit une pause, attendant que Draco ne digère les mots qu'il venait de prononcer. Quand il vit que le blond ne disait rien, il appela « Draco ? »

Le Serpentard secoua alors la tête pour s'éclaircir les idées et croisa à nouveau le regard de Harry.

« C'est juste que - enfin » fit-il, d'une voix aussi basse que Harry. « Wow. »

Harry lui sourit, et Draco lui rendit son sourire. « Ca te dit de réessayer ce truc ? » proposa Harry.

« Quel truc ? » demanda Draco en fronçant à nouveau les sourcils.

« S'embrasser » expliqua Harry, et il se pencha en avant.

Ses bras s'enroulèrent autour du corps menu de Draco et l'attirèrent à lui. Leurs lèvres se rencontrèrent, un peu maladroitement au début, par manque d'habitude, mais ils apprirent vite. Si Harry s'était dit que leur premier baiser était bien, alors celui-là était absolument incroyable. La tête lui tournait quand il prit le blond dans ses bras, Draco suivant le mouvement sans jamais rompre le contact.

La langue de Draco demanda bientôt à entrer dans la bouche de Harry, et celui-ci l'y autorisa, toutes ses pensées focalisées sur le Serpentard devant lui et sur ce que ledit jeune homme lui faisait. Alors c'était ça qu'on ressentait - l'impression d'être sur un petit nuage et le fait d'en vouloir encore plus, plus, bien plus...

Ils finirent par se séparer, à bout de souffle. Ils avaient tous les deux les joues rouges, les lèvres gonflées après avoir été autant embrassées.

« Je suis d'accord avec ton 'wow' » murmura Harry au blond.

Draco ne répondit pas ; il se contenta de s'appuyer sur l'épaule de Harry en soupirant de contentement. Il finit par souffler « Merci. »

Il fallut presque quarante-cinq minutes aux deux jeunes hommes pour réussir à sortir du lit. Quand ce fut le cas, la chevelure habituellement soigneusement coiffée de Draco était en bataille, rivalisant presque avec la touffe noire indisciplinée de Harry. Harry haussa les épaules quand Draco le lui fit remarquer, et remonta ses cheveux en une queue de cheval. Le blond, cependant, se brossa les cheveux avec soin – constamment interrompu par Harry, qui semblait avoir définitivement accepté d'être amoureux, et qui lui volait des baisers.

Non pas que cela dérangeait Draco, bien au contraire. Il acceptait les baisers avec des gloussements très peu virils.

« Merlin, je suis une vraie femme » plaisanta-t-il quand Harry l'entoura de ses bras.

« Oui » fit Harry, « mais tu es ma femme. »

Draco rit, et un autre baiser suivit.

« Pourquoi ai-je attendu si longtemps pour faire ça ? » dit Harry.

« Ne me pose pas la question – si ça avait été à moi de décider, on en aurait été là il y a un an. Enfin, pas là là, mais – oh, tu vois ce que je veux dire. »

Harry acquiesça. « Oui, je vois bien ce que tu veux dire. Désolé d'avoir mis si longtemps. »

« Eh bien, il n'y a pas un Moldu qui a dit un truc du genre – 'tout vient à point à qui sait attendre' ? »

« Je suis impressionné » fit Harry. « Je ne m'attendais pas à ce que toi, tu connaisses un proverbe moldu – surtout après l'exploit de la veille avec les Granger. Tu ne sais vraiment pas ce qu'est une brosse à dents électrique ? »

Draco le foudroya du regard. « Ca n'a pas l'air si pratique que ça – un truc qui saute dans ta bouche pour te nettoyer les dents. Il y a des sorts pour faire de telles choses. »

Harry leva les yeux au ciel. « C'est simplement que tu ne veux pas reconnaître tes lacunes en ce qui concerne les Moldus. »

« Je suis un sang pur ! » s'exclama Draco. « J'ai grandi avec une sorcière parfaitement entraînée en guise de mère et un Mangemort haut placé en guise de père. Nous avions des elfes de maison qui faisaient tout pour nous. Je n'ai jamais rien fait comme un Moldu, pas même me laver les dents, non. »

Harry se rapprocha de lui et entoura de ses bras le jeune homme plus petit. « Je sais » dit-il. « Ca n'a pas d'importance. C'est juste marrant de te taquiner » ajouta-t-il avec un sourire.

« Oh bien sûr, taquine le pauvre petit blond malade. C'est tellement drôle » fit Draco d'un ton sarcastique, avec une moue boudeuse.

« Oui, ça l'est » fit Harry, et il se pencha pour voler un autre baiser. « Joyeux Noël. »

Draco lui fit un grand sourire. « C'est le plus beau cadeau de Noël de ma vie. »

« Pareil pour moi » dit Harry. « On ne devrait pas sortir de là et dire bonjour aux autres ? »

« On ne peut pas rester ici ? C'est tellement plus agréable... » marmonna-t-il en déposant une myriade de baisers sur le cou de Harry.

« Il y a des cadeaux qui nous attendent en bas » dit Harry.

« Je te l'ai dit – j'ai déjà eu le plus beau ». Harry le regarda, et il ajouta. « D'accord. On va sortir, être aimable avec les Weasley et – oh Merlin, c'est aujourd'hui que le reste de la famille arrive, non ? »

Harry acquiesça. « Aux alentours de midi, je crois, après l'ouverture des cadeaux. Pourquoi, ça te dérange ? » le taquina-t-il, écopant d'un autre regard furieux.

Ils finirent par sortir de leur chambre. Ils furent accueillis par le délicieux fumet du petit-déjeuner, ce qui fit gronder leur estomac. Ils traversèrent le salon en direction de la cuisine, où Ron, Hermione et les Granger préparaient le petit-déjeuner.

« Bonjour » leur dit joyeusement Harry.

« Bonjour les garçons » répondit Mme Granger. « Joyeux Noël. »

« Joyeux Noël à vous aussi ! » fit Draco en souriant.

Hermione leur jeta un coup d'œil. « Vous avez l'air d'être particulièrement de bonne humeur »

« Eh bien, disons simplement que nous avons passé une matinée tout bonnement merveilleuse » fit Draco avec un clin d'œil.

« Je ne veux pas savoir » fit Hermione avec une moue faussement dégoûtée. Elle se fendit d'un sourire et les étreignit tous les deux. « Joyeux Noël ! »

« A toi aussi » répondit Harry.

Une demi-heure plus tard, Sirius et Remus descendirent rejoindre les six autres pour le petit-déjeuner. Apparemment, eux aussi avaient passé une matinée tout bonnement merveilleuse.

Les cadeaux les attendaient sous l'arbre de Noël. Hermione ne les laissa pas les ouvrir avant que le petit-déjeuner ne soit terminé et la table nettoyée. Finalement, elle fut satisfaite et autorisa les garçons à se précipiter sur leurs présents. Harry et Ron endossèrent le rôle du Père Noël tandis que les autres s'asseyaient – Draco sur l'un des canapés, Hermione sur la chaise à bascule et les Granger sur les décorations de Noël que Ron avait changées en chaises. Quand tout le monde fut installé, Harry et Ron commencèrent.

« Joyeux Noël Remus, de la part de Sirius » lut Harry à voix haute sur le premier paquet qu'il avait pris.

« Pour moi ? » fit Remus, ayant l'air très surpris. « Tu m'as acheté quelque chose ? »

« Evidemment » répondit Sirius en embrassant son compagnon.

« Hum hum ». Harry s'éclaircit la gorge quand le baiser s'approfondit inévitablement. Sirius grogna dans sa direction.

« Ne fais pas attention à lui » fit Remus à Harry avant d'accepter le présent.

Apparemment, la coutume était d'attendre que tout le monde ait eu ses cadeaux avant de les ouvrir, car Remus mit de côté le présent encore emballé et Ron en prit un autre.

« Pour Maman, de la part de Hermione » lut Ron sur le paquet, et le donna à Mme Granger.

Et ils continuèrent de la même manière, faisant des allers-retours jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de cadeaux au pied de l'arbre. Tout le monde avait eu au moins trois cadeaux ; la pile de Harry était assez impressionnante.

« Ok, je pense que vous pouvez à présent ouvrir-- »

Le reste de la phrase de Hermione fut étouffée par Ron, Harry et Sirius qui se mirent à déchirer l'emballage de leurs cadeaux. Leurs compagnons et leur douce moitié les regardèrent, abasourdis, se comporter comme des gamins de trois ans, ouvrant cadeau sur cadeau. Finalement, Hermione soupira et se mit à ouvrir ses propres présents.

Harry observait tout le temps Draco du coin de l'œil, remarquant ce que personne d'autre ne voyait, à savoir que le blond se fatiguait de plus en plus à chaque minute. Il ouvrait lentement ses cadeaux, ne déchirant jamais le papier cadeau comme Harry l'avait fait ; au lieu de ça, il ôtait soigneusement le ruban avant d'enlever l'emballage.

Harry se leva et parcourut les quelques mètres qui les séparaient ; il était sur le point de poser la main sur l'épaule de Draco quand le blond se retourna brusquement vers lui et s'écria :

« Je n'ai rien fait père, promis ! »

Ses yeux étaient agrandis par la peur et regardaient dans le vague d'une manière inquiétante. Le silence se fit instantanément dans la pièce.

« Draco ? » appela Harry à voix basse.

« Ne me faites pas de mal père, je vous en prie » fit Draco, sa voix et son attitude montrant qu'il était sur le point de céder à la panique.

Harry s'agenouilla devant lui et lui prit doucement la main, se concentrant pour lui donner la chaleur de son pouvoir guérisseur. Le blond eut un mouvement de recul quand Harry le toucha et il essaya de s'échapper, tremblant de tout son corps.

« Je ne vais pas te faire de mal, Draco » dit-il d'une voix douce. « C'est moi, Harry. Draco, tu m'entends ? »

Lentement, Draco se retourna. Il battit rapidement des paupières, tentant de se concentrer à nouveau sur ce qui l'entourait.

« H-Harry ? » appela-t-il d'une voix incertaine.

Le Survivant lui fit un petit sourire et posa une main sur la joue de Draco. Le Serpentard tremblait toujours et se laissa aller dans la main de Harry. Harry fit glisser sa main autour de Draco et l'attira à lui. Le blond prit plusieurs inspirations tremblantes, essayant de se calmer.

« Qu'est-ce que c'était ? » murmura-t-il d'une voix rauque, en levant les yeux vers Harry.

« Je ne sais pas. Tu – tu m'as pris pour ton père. »

Un silence inquiétant régnait dans la pièce, tandis que les autres occupants observaient Harry et Draco. Hermione finit par dire à voix basse « C'est le poison, Draco. Sev a dit que ça te donnerait des hallucinations. »

Harry étreignit Draco encore plus fort, essayant désespérément de tirer du réconfort de la présence de Draco tout en pensant en même temps au poison qui se répandait dans le corps du blond. Draco en retour s'accrochait à Harry, ayant autant besoin que lui de cette intimité.

« Ne me fais pas aller à Poudlard » marmonna Draco. « S'il te plaît, pas tout de suite. »

La gravité de l'état de Draco apparut dans toute son ampleur – si quelqu'un ne le savait pas encore – avec ce simple mot. 'S'il te plaît', un mot que l'ancien Malfoy n'aurait jamais employé.

« Je ne peux rien promettre » répondit Harry, accablé. « Pas tout de suite, mais tu devras peut-être bientôt y aller, pour ton bien. »

« Je suis en train de mourir, Potter » fit Draco. « Alors il n'y a pas de 'pour mon bien' qui tienne. »

« Tu ne vas pas mourir, Draco » fit doucement Hermione derrière eux.

« Granger, même si ton optimisme me réchauffe le cœur », fit Draco d'une voix traînante, ressemblant à nouveau à l'ancien Malfoy, « on ne peut pas y faire grand-chose. Severus cherche un antidote, mais jusqu'à présent, il n'a rien trouvé. Je suis désolé, mais – je ne suis pas stupide au point de croire qu'un miracle va soudainement arriver. »

« Eh bien, tu as tort » fit Hermione d'un ton de défi. « Et même si tu n'es pas prêt à te battre pour toi-même, je sais qu'une douzaine de personnes le sont, elles. Regarde autour de toi, Malfoy – tu n'es plus la même personne que tu étais à Poudlard. Il y a des gens qui tiennent à toi désormais, et même quelqu'un qui donnerait sa vie pour toi. Nous n'allons pas te laisser partir comme ça. »

« Tes paroles me touchent » répondit Draco, qui s'était levé pour faire face à la sorcière en colère. « Ca ne change toujours pas le fait que Sev est le seul qui puisse trouver un antidote, s'il y en a un. Il est le plus grand Maître de Potions du monde – mais peu importe, car même lui ne peut pas trouver d'antidote. »

Hermione et Draco se foudroyèrent du regard et Hermione était sur le point de riposter quand M. Granger les interrompit.

« Ca suffit, vous deux » fit-il, comme s'il parlait à deux enfants.

Draco et Hermione ne bronchèrent pas ; aucun des deux ne bougea.

« Je ne vais pas vous laisser gâcher ce merveilleux Noël par une dispute » continua M. Granger d'une voix plus forte. Harry vit Hermione tressaillir légèrement au ton de son père et Draco reculer d'un pas.

« A présent, vous aller tous les deux vous rasseoir et continuer d'ouvrir vos cadeaux. Après, nous déciderons ce que nous allons faire pour vous, M. Malfoy » ajouta-t-il d'une voix plus douce.

Les deux concernés obtempérèrent. Hermione retourna s'asseoir à côté de Ron. Harry écarta les bras pour que le blond vienne s'y mettre, mais Draco s'assit aussi loin de lui que possible.

Peu à peu, l'atmosphère redevint comme elle l'avait été avant l'interruption de Draco. Sirius et Remus, qui n'avaient pas pipé mot, se mirent à déchirer nerveusement l'emballage de leurs cadeaux. M. et Mme Granger firent de même, sachant que les jeunes gens avaient besoin de distraction.

« Merci, Harry ». Les paroles de Hermione brisèrent le silence tandis qu'elle montrait le livre qu'il lui avait acheté, et la pièce se détendit à nouveau. Remus et Sirius se mirent à parler entre eux ; Ron entama une discussion avec les parents de Hermione.

« De rien. Machin Chouette à la librairie m'a dit que tu l'apprécierais. » répondit Harry.

« Gordon ? Il sait toujours ce que je veux » fit Hermione. Apparemment, le Harry de cette époque avait également du mal à retenir les noms.

« Je n'ai pas vu de livre traitant ce sujet ici, alors je me suis dit que ça serait bien. »

Elle sourit. « Je suis sur que ça me sera très utile. »

Draco était toujours assis en silence, ses doigts ouvrant avec soin les paquets. Harry eut peur que le blond ne soit encore en train d'halluciner, mais quand il regarda les yeux de Draco, il vit qu'ils n'étaient pas dans le vague comme auparavant, et son inquiétude diminua.

Harry continua d'ouvrir ses propres cadeaux, plus lentement qu'auparavant toutefois. Il reçut un livre de la part de Hermione, qui parlait de potions, la plupart ayant des propriétés guérisseuses.

« Je me suis dit que tu aurais peut-être envie de savoir pourquoi tes potions ont les propriétés qu'elles ont, plutôt que de simplement savoir à quoi elles servent » expliqua-t-elle avec un sourire.

Ron lui offrit un chèque-cadeau du magasin de Quidditch, avec comme commentaire 'Ce n'est pas la peine que je t'achète quelque chose, car tu l'aurais déjà. Alors avec ça, tu peux aller te l'acheter toi-même'

Sirius et Remus lui firent cadeau d'une nouvelle cape, d'un joli bleu foncé, qu'ils avaient achetée lors de leur voyage en France. Le tissu était doux et soyeux, et Remus lui dit qu'il y avait des sorts de protection mêlés au tissu.

Toutefois, le cadeau qu'il apprécia plus que tous les autres fut celui de Draco. C'était la première fois que le blond lui offrait quelque chose. C'était un fin anneau d'or, orné d'un lion qui en faisait fièrement le tour. Sur la face intérieure du bijou, une citation était gravée en tout petits caractères :

« L'amour arrache les masques sans lesquels nous craignons de ne pas pouvoir vivre et derrière lesquels nous savons que nous sommes incapables de le faire »

(citation de James Baldwin)

Harry savait que c'était exactement ce que l'amour avait fait pour Draco. Draco avait été Draco Malfoy avant de tomber amoureux de Harry, mais ensuite l'amour avait enlevé ça pour ne laisser que Draco. Soudainement, il n'était plus le fils de son père, ni l'héritier des Malfoy ; non, il était simplement Draco. Harry savait que ce n'était pas uniquement le fait d'être tombé amoureux de lui qui avait changé le blond, mais il savait que c'était en grande partie pour ça – parce que l'amour arrache vraiment les masques que l'on porte dans la vie de tous les jours.

Draco était toujours Malfoy quand il le voulait – en fait, il venait juste de montrer ce côté-là à Hermione. Toutefois, Harry savait désormais que c'était simplement un masque, une protection. Harry savait que c'était ce dont Draco avait besoin pour survivre, surtout en ce moment même, où tout semblait être sans dessus dessous. Mais sous ce masque, quand Harry était seul avec Draco, le blond pouvait être lui-même.

« Merci » fit-il, et il sut que Draco l'avait entendu, même s'il ne le montra pas.

TBC...


(1) Quelle est la différence entre 'aimer' et 'être tombé amoureux' ? Perso, j'en vois pas des masses, mais bon, c'est ce que l'auteur a écrit, donc je traduis bêtement lol. Plus sérieusement, c'est certainement une histoire de degré : 'aimer' est plus fort qu'être 'amoureux'.