Titre anglais : Time Out of Place

Titre français: Espace-temps décalé

Auteur : Cosmic (bananacosmicgirl ici)

Traductrice : Jess HDH

Catégories : Romance, Action/Aventure, Voyage dans le temps, UA

Couples : Harry/Draco, Ron/Hermione, Sirius/Remus, autres

Rating: PG-13/T

Spoilers : les quatre premiers livres de HP

Etat actuel de la fic : terminée. Elle compte 23 chapitres.

Où trouver la fic anglaise : ici même, sur FFNet

Résumé : Harry se réveille, la tête douloureuse, mais il réalise bien vite que son mal de tête est le cadet de ses soucis. Et quel rôle Draco joue-t-il dans tout ça ?

Disclaimer: cette histoire est basée sur des personnages et des faits crées et appartenant à J.K. Rowling. Aucun argent n'en est retiré. L'histoire de cette fic appartient à son auteur, Cosmic, et la traduction à sa traductrice, Jess HDH.

Note de la traductrice : Bonjour tout le monde ! J'espère que ce chapitre vous plaira ;). N'hésitez pas à me laisser vos commentaires, vous savez combien ils me font plaisir (tant que la critique est constructive) et la réponse est assurée (quand j'ai un moyen de joindre la personne, évidemment). Bonne lecture !

Merci à Fleur Fanée, Violette – Ceresse, Light of Moon, Lolie Shing, Lolodie, Kain, Bibidibabidibou, Lou Biloute, Natmangafan, Lily's Angel, Zaika, Lily Jolie, Luce.wiz, Ginnii, Ali Angel, Shima-chan, Falyla, Leviathoune, Tanakasan, Lyj-chan, Vif d'Or, Griselle, Macatou, Ishtar205, Ange De Un Cisme, Tara91, Demoniac Cat's, Catherine et Rosenoire.


CHAPITRE 18

La confiance est la plus belle preuve d'amour

(Citation de Joyce Brothers)

Ils rangèrent leurs cadeaux, puis chacun fut libre de vaquer à ses occupations. Les Weasley devaient arriver vers midi, et puis tout le monde passerait à table vers treize heures.

Harry ramassa les cadeaux qu'il avait reçus et suivit Draco jusqu'à leur chambre. Le blond était toujours muet, l'air fatigué et renfermé. Draco déposa sur la table de chevet les présents qu'il venait de recevoir, puis s'allongea sur le lit, poussant un léger soupir à travers l'oreiller. Harry le regarda avec inquiétude.

« Harry ? » appela doucement Draco.

« Oui ? »

« Merci pour le cadeau. C'est très joli ». Il dégagea sa tête de l'oreiller pour regarder le Survivant et montra du doigt la chaîne en argent autour de son cou que Harry lui avait offerte. Un minuscule dragon en argent y était accroché, et Harry avait su au moment où il l'avait vue dans la boutique que c'était ce qu'il allait acheter à Draco.

« De rien » fit Harry. « Je suis content que ça te plaise. »

« Désolé d'être de si mauvaise humeur » s'excusa-t-il. « J'aimerais le mettre sur le dos des règles ou un truc dans le genre, mais... »

« Ne t'en fais pas » dit Harry en se déplaçant sur le lit de façon à être assis près de Draco qui était toujours allongé. Il toucha doucement le visage du blond. « Tu as une bonne raison. »

Draco soupira sous la caresse de Harry. « Je ne vais pas tarder à m'endormir. »

« Tant mieux, c'est bien » fit Harry.

« Tu restes avec moi ? »

Sa voix était si faible que si Harry n'avait pas été sûr qu'ils étaient tous les deux seuls dans la pièce, il aurait crû que c'était quelqu'un d'autre qui avait parlé.

« Je reste autant de temps que tu veux » dit Harry, et tous les deux savaient qu'il ne parlait pas uniquement pour cette fois-là.

Draco sourit. « 'nuit » fit-il d'une voix à peine plus forte qu'un murmure.

Harry se pencha et déposa un baiser sur son front. « Bonne nuit, Dragon » répondit-il.

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Quand les nombreux Weasley – Harry ne savait plus combien il y en avait à présent -, leurs conjoints, leurs petit(e)s ami(e)s, leurs enfants et leurs chats arrivèrent quelques heures plus tard, le château déborda d'activité. Draco fit de son mieux pour rester éveillé et alerte, mais il resta la plupart du temps près de Harry.

Le château était plein à craquer. Harry et Draco se retrouvèrent heureux d'avoir leur chambre à eux. Toutefois, le Château Weasley ressemblait beaucoup à Poudlard, et des pièces secrètes apparaissaient soudainement ça et là lorsque Hermione touchait une certaine pierre ou que Ron sifflait un certain air.

Percy était là, avec Pénélope et leurs enfants. Draco se déclara prêt à s'occuper de la jeune Pearle dès que la mère de l'enfant le lui permettrait. Harry trouva ça adorable et le dit à son petit ami. Draco prit simplement le temps de tirer la langue à Harry avant de se concentrer à nouveau totalement sur le bébé. Peter, l'autre enfant de Percy et Pénélope, était content de s'amuser avec les nouveaux jouets qu'il avait eus plus tôt dans la matinée.

Harry se retrouva embarqué dans une conversation avec les jumeaux Weasley à propos de leurs derniers produits. Apparemment, leur magasin était en plein essor ; leurs produits étaient très demandés, malgré la guerre – ou peut-être tout simplement parce qu'il y avait la guerre. Les gens avaient besoin de rire maintenant plus que jamais.

Les parents de Hermione discutaient avec les parents de Ron. Ils avaient l'air de parfaitement s'entendre malgré le fait que M. et Mme Granger étaient des Moldus. Harry n'entendait pas ce qu'ils disaient, mais il aurait parié que M. Weasley demandait des explications sur une babiole moldue.

Bill et Charlie parlaient avec Sirius et Remus.

Ginny était avec Neville sur un canapé, et ils parlaient à voix basse. Harry vit Ron se diriger vers eux et il eut la sagesse de s'éloigner, car il savait qu'un interrogatoire allait suivre, accompagné de menaces, s'il connaissait Ron aussi bien qu'il le pensait. Personne ne sortait avec sa petite sœur sans la permission de Ron ; du moins, c'est ce que Ron aimait croire.

Hermione était sur l'autre canapé et regardait tout le monde dialoguer, un sourire de contentement sur les lèvres et une main sur son ventre gonflé. Elle croisa le regard de Harry et lui sourit.

Draco avait disparu avec la plus jeune des Weasley. Harry regagna leur chambre, et ils étaient là ; Draco pelotonné autour de Pearle, qui était allongée à côté de lui. Tous deux semblaient dormir à poings fermés. Harry sourit devant ce magnifique tableau.

« Elle a besoin de dormir autant que moi » fit Draco d'une voix endormie.

« Je ne voulais pas te réveiller » s'excusa Harry.

« Tu n'as rien fait » répondit le blond. « J'étais réveillé. J'étais juste en train de la regarder dormir tout en me reposant. Je ne peux pas rester debout trop longtemps. »

Harry s'allongea sur le lit, de l'autre côté de Pearle, face à Draco. Le bébé dormait paisiblement.

« Elle est magnifique » fit Harry en effleurant le visage de Pearle d'une caresse aussi légère qu'une plume.

« Je sais. »

Puis ils restèrent allongés en silence, Draco s'assoupissant de temps à autre. Harry regardait son petit ami et le bébé, l'esprit focalisé uniquement sur eux. A ce moment-là, rien d'autre n'existait. Pas de poison, pas de 'nous-sommes-dans-le-futur', pas de guerre, pas de Voldemort – seulement Draco et Pearle.

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Le reste des vacances passa rapidement. Harry et Draco restèrent deux jours au Château Weasley, à se gaver de mets succulents et à jouer dans la neige. Il y eut une énorme bataille de boules de neige où tout le monde y prit part, exceptés Hermione, Pénélope et ses deux enfants. La bataille dura près d'une heure, avant que les deux jeunes femmes ne les appèlent pour dîner. A ce moment-là, ils étaient tous gelés et fatigués – mais très heureux.

Toutefois, malgré le fait que Harry chérissait tendrement toute la famille Weasley – ils étaient après tout comme une seconde famille pour lui –, il apprécia le calme de leur propre appartement quand ils rentrèrent chez eux. Ca serait une des choses qui lui manquerait quand ils retourneraient dans leur propre époque : son appartement. Il serait contraint de vivre à nouveau avec d'autres garçons dans le dortoir – non pas que ce n'était pas bien ; mais c'était plus pratique d'avoir son propre chez soi.

Enfin, s'ils rentraient un jour dans leur monde.

En effet, ils étaient dans ce futur depuis plus de deux mois à présent et les chances pour qu'ils rentrent chez eux n'avaient pas augmenté. Ils étaient revenus les mains vides toutes les fois qu'ils étaient allés à la bibliothèque. Tout comme Hermione, manifestement, sinon elle aurait émis à voix haute ses doutes, depuis le temps. Cependant, Harry ne voulait pas encore lui parler de leur situation. Ni lui en parler tout court, s'il avait le choix.

La nouvelle année et le reste des vacances arrivèrent et passèrent calmement, à une exception près. Draco eut une fois encore des hallucinations, effrayant Harry au plus haut point. C'était début janvier, et ils discutaient tranquillement, assis sur le sofa du salon. Ils étaient heureux d'être là, dans les bras l'un de l'autre, jusqu'à ce que Draco ne reprenne brutalement sa respiration et ne bondisse hors des bras de Harry.

« Je ne vais pas le faire ! » hurla-t-il, les yeux soudain écarquillés et remplis de larmes. Sa baguette était sortie, pointée sur Harry. Les yeux gris avaient le même regard flou et vague qu'au Château Weasley.

Harry se leva lentement, ignorant s'il était considéré comme une menace ou si Draco le voyait seulement.

« Tu ne vas pas faire quoi, Draco ? » demanda-t-il.

« Je ne vais pas me joindre à lui ! ». La voix de Draco était paniquée, et ses mains tremblaient.

« Draco, baisse ta baguette, s'il te plait » fit lentement Harry, comme s'il parlait à un enfant.

Draco ne répondit pas ; il ne réagit pas du tout aux paroles de Harry, ce qui lui fit se demander encore plus si le blond pouvait seulement l'entendre. Lentement, il continua à avancer, sa propre baguette sortie.

« Accio baguette » dit-il doucement, et la baguette de Draco, qu'il ne tenait pas assez fermement, s'envola de sa main.

Le blond geignit quand il sentit la baguette disparaître de ses mains, et marmonna « Non, non, ne me faites pas de mal, s'il vous plait ». Il fit un pas en arrière, et recula tout du long jusqu'à ce que son dos soit pressé contre le mur. Harry, avec la baguette de Draco en sa possession, se sentait beaucoup plus en sécurité, et il se rapprocha prudemment. Quand il fut à la hauteur de Draco, il attira l'autre jeune homme à lui et le serra fort contre lui.

« Je ne vais pas te faire de mal, Draco » murmura-t-il, tandis que le blond se débattait dans son étreinte. « C'est moi, Harry. Tu m'entends, Draco ? »

Il ne reçut aucune réponse, mais quelques minutes plus tard, Draco arrêta de lutter contre Harry. Il resta simplement là, frissonnant, jusqu'à ce qu'il se soit vidé de toute son énergie et qu'il s'effondre dans les bras du Survivant. Sa tête reposait, immobile, sur l'épaule de Harry, et Harry savait que s'il bougeait, le blond tomberait par terre, car ses jambes seraient incapables de le soutenir.

Draco marmonna quelque chose d'incohérent quand Harry le redressa, et s'accrocha désespérément à lui quand le brun voulut le mettre au lit et le laisser dormir. Les doigts pâles du blond ne voulaient pas lâcher la chemise du brun, mais ça ne dérangeait pas Harry de rester. Il enroula ses bras autour du jeune homme plus frêle et le tint serré tout contre lui. Ce ne fut que lorsqu'ils furent allongés là, sur le lit, qu'il se rendit compte de la gravité de ce qui venait de se passer – à présent, il allait devoir très probablement emmener Draco à l'Infirmerie de Poudlard.

Le blond qui occupait les pensées de Harry remua et ouvrit les yeux, battant rapidement des paupières. Quand il réalisa où il était, il sembla également réaliser pourquoi, et il détourna la tête de Harry. Harry sentit la honte émaner de Draco par vagues et, quand il tenta de le toucher, le blond s'éloigna.

« Draco... » commença Harry.

« Non, Harry. Ne me dis pas que tout va bien, ou que ça va s'arranger » le coupa Draco. « Ca ne va pas s'arranger du tout. »

Ils restèrent assis en silence, à quelques pas l'un de l'autre. Harry finit par dire « Parle-moi. Dis-moi ce que tu ressens, je t'en prie, Draco. Je ne sais pas quoi faire pour que tu ailles mieux, je ne sais pas quoi faire du tout, alors si tu ne m'en parles pas... »

Un autre silence s'ensuivit, durant lequel Harry écouta la respiration de Draco tout en espérant qu'il s'ouvrirait à lui.

Quand Draco prit la parole, ce fut d'une petite voix, basse et dépourvue d'espoir. « C'est étrange » dit-il. « Il y a des moments où je peux sentir le poison courir dans mon corps, se répandre et m'absorber. Il me dévore de l'intérieur, et il n'y a rien, absolument rien que je puisse faire pour l'arrêter.

Et puis il y a d'autres moments où j'oublie même qu'il existe ». Il haussa légèrement les épaules. « D'habitude, ça arrive quand je suis avec toi. Je ne sais pas si c'est parce qu'il se trouve que j'oublie tout quand je suis avec toi, ou parce que tu es mon Compagnon du Cœur dans ce magnifique futur, ou parce que tu es Guérisseur...Je ne sais pas ; ça pourrait être une de ces solutions, ça pourrait être tout en même temps, ou ça pourrait être quelque chose de totalement différent. »

Il se tut, rassemblant ses pensées avant de continuer.

« Les deux hallucinations que j'ai eues étaient à propos de mon père. Ce ne sont pas simplement des illusions...ce sont des souvenirs... ». Sa voix était si basse que Harry dut tendre l'oreille pour l'entendre. « La première était...je ne devais pas avoir plus de cinq ou six ans à l'époque. J'avais parlé sans permission lors d'une réception que l'on donnait. Mon père s'est mis...en colère...et il... »

« Il t'a frappé » termina Harry pour Draco, qui en était incapable.

Draco, qui faisait dos à Harry depuis le début, fit volte-face pour le regarder. Son visage était totalement impassible, aucune émotion ne transparaissait. Pourtant, derrière cette façade bien bâtie, Harry pouvait sentir l'orage qui grondait, grâce au Lien du Cœur. Il savait que Draco n'était pas aussi indifférent au fait que son père l'avait battu qu'il voulait bien le penser.

Les yeux argent rencontrèrent un moment les yeux verts, avant que Draco ne détourne à nouveau le regard.

« C'était la première fois qu'il faisait ça » dit-il. « Ou du moins je ne me souviens pas qu'il ait fait ça auparavant.

Le...le souvenir que je viens d'avoir...c'était quand j'avais environ dix ans. Je m'étais rebellé et je m'étais mis en colère contre mon père, et ça a été la seule fois où je me suis opposé à lui. Il m'a appris à ne jamais refaire ça... »

Sa voix s'éteignit ; il avait le regard dans le vide, l'esprit totalement ailleurs. Harry se demanda un instant si Draco n'était pas à nouveau en train d'halluciner, mais le blond se remit à parler.

« Il a lancé l'Endoloris sur moi pour la première fois cette nuit-là. J'ai hurlé jusqu'à ce que ma gorge me brûle ; je n'avais jamais ressenti ce genre de douleur auparavant. Puis il m'a forcé à boire de l'eau, et je me suis presque étranglé. Il est resté juste assez longtemps pour s'assurer que je ne m'étouffais pas ; puis il m'a laissé par terre. Le truc », dit-il avec mépris, « c'est que le Manoir Malfoy a des sols en pierre qui sont froids comme la glace. Donc, bien qu'il ne veuille pas me tuer – je suppose que ça lui aurait fait une mauvaise réputation au Ministère -, il n'a eu aucun scrupule à me laisser là pour que je tombe malade, et c'est exactement ce qui s'est passé. J'étais un enfant chétif ; je l'ai toujours été, pour des raisons qui n'ont pas leur place ici, mais dont je te parlerai plus tard...

J'ai attrapé une pneumonie et j'ai failli mourir. Maman s'est occupée de moi du mieux qu'elle a pu ; les elfes de maison ont fait le reste. Pourtant, même avec leur magie, ils ont dit que je l'avais échappé belle. Père se fichait que je meure d'une pneumonie ou d'une autre maladie – si je mourais de cette façon-là, il ne recevrait du Ministère que des condoléances pour la perte qu'il a subie. »

Harry voulait désespérément prendre Draco dans ses bras et le serrer jusqu'à ce que toutes ces mauvaises pensées soient bannies, mais il savait que c'était impossible. Draco ne le lui permettrait pas, pas même maintenant que leur relation s'était changée en quelque chose qui était au-delà de l'amitié.

« Je ne suis pas mort, à sa grande déception » fit Draco, et sa voix était dure, plus forte maintenant que lorsqu'il avait commencé. « Les punitions se sont empirées après ça. Tout ce que je faisais n'allait pas, peu importe ce que c'était. Il m'a fait le craindre, m'a fait suivre chacun de ses ordres. Il m'a fait croire que j'étais mauvais, tout comme lui – peut-être que c'est vrai, mais là encore, peut-être pas...Il m'a fait haïr les Moldus, m'a fait haïr tout et n'importe quoi exceptés les riches sangs purs comme ma famille. Et surtout, il m'a fait te haïr. Il voulait toujours que je me lie d'amitié avec toi, mais simplement parce que ça apporterait du pouvoir – du pouvoir sur toi, du pouvoir pour lui, du pouvoir pour Voldemort...Il a toujours été très clair sur le fait que je devais te haïr.

Je suppose qu'un cœur d'enfant – un corps d'enfant – ne peut supporter tant de haine, car il s'est brisé, comme tu peux le voir. »

Il leva à nouveau la tête, ses yeux et les sentiments qui émanaient de lui parlant bien plus que ses mots.

« J'étais son serviteur. J'échouais, j'étais puni. Je réussissais, j'étais encore puni, car je n'étais pas censé être capable de réussir quoi que ce soit.

Je ne déteste pas mon père, je te l'ai déjà dit. Je ne peux pas être content qu'il soit mort ; il était toujours ma chair et mon sang ; il est toujours mon père. Cependant, je peux dire que ça m'est égal. Ca m'est égal qu'il soit mort, ou que tu – ou le Harry de cette époque du moins – l'aies tué. Ca m'est égal...tout simplement. »

Il finit sa tirade sur ces mots et se leva du lit, nerveux. Harry le suivit, ne quittant jamais des yeux le petit corps pâle du jeune homme qu'il avait commencé à aim – apprécier. Admirer. Désirer. Il glissa ses bras autour de Draco et le serra contre lui. Draco se laissa étreindre et se laissa aller dans les bras de Harry.

« Je ne peux rien faire à propos de ton enfance, même si j'aimerais beaucoup » dit doucement Harry. « Mais je suis heureux que tu m'en aies parlé. Tu n'as pas toujours à être fort. »

« Ca serait bien d'être fort parfois » vint la réplique étouffée de Draco, quelque part dans le cou de Harry.

Harry sourit en s'écartant du blond. « Tu es fort. Tu n'étais qu'un enfant quand tout ça s'est passé, et ton père un adulte et un sorcier parfaitement entraîné. Tu ne pouvais pas lutter contre lui. »

« Je n'ai même pas essayé » fit Draco, dégoûté par lui-même. « J'ai simplement reçu, reçu, reçu... »

Harry soupira, sachant que ça n'allait pas être facile de faire entendre raison à Draco.

« A quoi cela aurait-il servi, Draco ? » demanda Harry. « Tu aurais simplement reçu une autre raclée, et tu serais probablement mort de tes blessures. A quoi cela aurait-il servi ? Non, je n'ai pas fini » fit-il en levant une main pour faire taire le blond. « Tu as fait ce qu'il fallait. Tu as rejoins le bon côté. Tu as rejoins Dumbledore. Tu m'as rejoins. N'est-ce pas mieux que d'être mort quand tu étais enfant, quand tu étais trop jeune pour te battre ou même comprendre tout ça ? »

« Même, j'aurais pu essayer ! » lui cria Draco en se passant la main dans les cheveux.

Alors Harry fit la seule chose à laquelle il pensait – il attira Draco à lui et l'embrassa furieusement. Le blond fut surpris au début, mais se retrouva bientôt à répondre au baiser avec autant de férocité que Harry.

Quand ils se séparèrent, ils étaient tous les deux à bout de souffle.

« C'est un très bon moyen pour clore le débat » fit Draco en reprenant son souffle. « A partir de maintenant, on fera comme ça. »

Une vague d'énergie les envahit soudainement, et ils se regardèrent d'un air entendu. Leurs pensées semblaient s'être connectées entre elles, comme s'ils avaient lancé l'Audiosis. Tous deux savaient exactement ce qu'il venait de se produire, même si ça ne leur était jamais arrivé auparavant.

Un moment après, la pièce était vide. Les deux Guérisseurs étaient en route pour le Château des Weasley, car c'étaient les barrières de détection de la douleur volontaire qui venaient de se déclencher.

TBC...