Titre anglais : Time Out of Place

Titre français: Espace-temps décalé

Auteur : Cosmic (bananacosmicgirl ici)

Traductrice : Jess HDH

Catégories : Romance, Action/Aventure, Voyage dans le temps, UA

Couples : Harry/Draco, Ron/Hermione, Sirius/Remus, autres

Rating: PG-13/T

Spoilers : les quatre premiers livres de HP

Etat actuel de la fic : terminée. Elle compte 23 chapitres.

Où trouver la fic anglaise : ici même, sur FFNet

Résumé : Harry se réveille, la tête douloureuse, mais il réalise bien vite que son mal de tête est le cadet de ses soucis. Et quel rôle Draco joue-t-il dans tout ça ?

Disclaimer : cette histoire est basée sur des personnages et des faits crées et appartenant à J.K. Rowling. Aucun argent n'en est retiré. L'histoire de cette fic appartient à son auteur, Cosmic, et la traduction à sa traductrice, Jess HDH.

Note de la traductrice : Avant-dernier chapitre de cette fic ! J'espère que vous l'apprécierez ;). Une fois de plus, prière de ne pas me tuer à la fin, je ne suis que la traductrice lol. Mais comme toujours, j'attends avec impatience vos commentaires ! A bientôt et bonne lecture !

Merci à Lily's Angel, Light of Moon, Shima-chan, Mohnn Black, Lily Jolie, Kain, Violette – Ceresse, Ali Angel, Lillas, Mimichan, Lyj-chan, Luce.wiz, Lisou52, Laylanounette, Ginnii, Zaika, Ayame, Rosenoire, Lolie Shing, Tara91, Virginie Malfoy, Leviathoune, DarkSuzakyo, Vif d'Or et Falyla.

Naria (et Saria !), merci, mais laisse-moi ton mail la prochaine fois si tu veux que je te réponde personnellement ;)


CHAPITRE 22

La Vie d'Althidia

Il se réveilla, baigné dans cette chaleur merveilleuse qu'il savait être la Chaleur Guérisseuse. Pourtant, se dit-il, personne n'était capable de la produire, si ce n'est Draco...

Draco ?

Il ouvrit les yeux et découvrit qu'il était dans ce qu'il pensait être la salle commune de Poufsouffle. La pièce était décorée en jaune et noir, avec de grands canapés, des tables basses, et une grosse cheminée dans un coin. La salle était remplie de monde, tous pâles et le visage grave.

« Il était temps que tu te réveilles » fit Draco d'une voix traînante depuis la chaise où il était assis à côté de Harry.

« Tu – tu es debout ? Comment ? » demanda Harry.

« Potion fortifiante » répondit laconiquement Draco, avant de se pencher pour déposer un léger baiser sur les lèvres de Harry. Quand il se redressa, il dit « Il y a d'autres personnes qui ont besoin de nous. »

Harry acquiesça, tandis que tous les événements des dernières vingt-quatre heures lui revenaient en mémoire : la vision, le départ pour Poudlard, le siège, et sa sortie pour aller soigner Fred et Angelina au milieu de centaines de Mangemorts.

Il se leva, et chancela légèrement. Draco lui envoya une vague d'énergie à travers leur Lien, ce qui le stabilisa. Puis le blond et lui allèrent s'occuper des autres blessés de la pièce. Draco était porté ou déplacé par lévitation de ci, de là, par Remus Lupin.

Harry reconnut alors Susan Bones, Lavande Brown, Dean Thomas, Padma et Parvati Patil, Colin Crivey – il avait grandi ! – et d'autres encore. Le petit frère de Colin Crivey, Dennis, était blessé. Harry se précipita vers eux pour examiner les blessures de Dennis. Madame Pomfresh faisait de son mieux pour soigner le jeune homme, mais cela semblait être sans effet, car le visage de Dennis était livide et son souffle irrégulier et superficiel.

Harry sentit une pression sur ses poumons, mais elle n'était pas occasionnée par une balle ; c'était un sort. Il le dit à Madame Pomfresh qui essaya aussitôt divers contre sorts, tandis que Harry posait ses mains sur la poitrine de Dennis et se concentrait de toutes ses forces pour faire en sorte que le jeune homme respire mieux. Ca s'améliora un peu et quelques minutes plus tard, Madame Pomfresh trouva le bon contre sort. Le sort fut annulé et un moment après, Dennis se réveilla.

Harry se frayait déjà un chemin vers la victime suivante lorsque Colin jeta ses bras autour de son petit frère, dans une étreinte joyeuse.

C'était déprimant de voir les membres de l'Ordre blessés. Harry sentait la douleur et l'inquiétude qui émanaient de tous et parfois, la seule chose qui l'empêchait de perdre la raison était l'énergie qu'il recevait de Draco.

'Ne m'en donne pas, tu en as plus besoin que moi' lui dit Harry tandis qu'ils soignaient des personnes à l'opposé l'un de l'autre.

'Je vais bien' rétorqua Draco.

Harry ne répondit pas ; il n'avait pas besoin. Il communiquait ouvertement ses sentiments à Draco.

Des membres de l'Ordre ne cessaient d'arriver et de partir. Il y avait environ quarante sorciers et sorcières constamment dehors, faisant de leur mieux pour repousser les Mangemorts. Jusque là, ce n'était pas une grande réussite, mais au moins les Mangemorts n'étaient pas encore entrés dans l'établissement. Toutefois, ils avaient complètement encerclé le château ; personne ne pouvait ni entrer, ni sortir des terres environnantes.

Au milieu de tout ce monde se trouvait Ginny, qui se tenait au courant lors de leurs allées et venues. Harry entendit les instructions que Dumbledore et elle donnèrent aux personnes clé du combat – Sirius, Remus, Minerva, Severus, Ron et quelques autres. Le directeur et la jeune Weasley le tenaient également au courant de ce qu'il se passait.

« Bien trop d'élèves sont encore là, car nous n'avons pas pu les renvoyer chez eux avant le siège » disait Dumbledore. « Voldemort a réussi je ne sais comment à briser mes barrières de protection et à en mettre de nouvelles autour du château, de sorte que nous ne puissions pas partir et que personne ne puisse rentrer. Les enfants sont donc obligés de rester ici. »

« Le réseau de cheminées a été également coupé » continua Ginny. « Donc nous ne pouvons contacter personne. Nous avons essayé d'envoyer des hiboux, mais ils ont été tués aussitôt remarqués. »

Dumbledore poursuivit « En attendant, j'ai envoyé Remus et Minerva emmener dans les donjons les élèves en dessous de seize ans qui restaient, ainsi que tous ceux qui avaient plus de seize ans et qui voulaient aussi y aller. Ils ont barricadé la porte avec la magie la plus puissante possible, et j'ai placé moi-même des barrières de protection de l'extérieur. Ils ont pour ordre de ne pas ouvrir jusqu'à ce que quelqu'un de l'Ordre descende leur dire qu'ils peuvent sortir sans risque.

Sirius est allé avec eux pour ramener tous les élèves ayant plus de seize ans et qui souhaitent nous aider dans la bataille. Il devrait revenir sous peu. »

« Hannah Abbott s'occupe des Moldus qui sont ici » ajouta Ginny. Ils sont en haut, dans un des dortoirs, car nous ne voulons pas qu'ils sortent tout de suite. Les Mangemorts doivent d'abord porter une véritable attaque contre le château ; jusque là, ils nous ont simplement encerclés. Les Moldus qui sont ici sont tous experts en armes et porteront des gilets pare-balles. J'en fournirai aussi autant que possible aux sorciers. »

Deux filles étaient assises dans un coin, et elles changeaient de petits objets en gilets pare-balle. Ils étaient ensuite distribués aux occupants de la pièce, après avoir été bardés de sorts de protection.

Pendant tout ce temps, Harry gardait un œil sur Draco. Le blond continuait à boire des potions fortifiantes, et Harry savait qu'il allait le payer cher quand les effets disparaîtraient. Ca inquiétait et effrayait Harry, et il avait envie de dire à tout le monde que Draco n'était pas dans l'état de faire ce genre de choses, et qu'il ne devrait pas avoir à le faire. Pourtant, quand il jeta un coup d'œil au visage de son petit ami, il sut qu'il serait impossible d'empêcher le blond de faire ce qu'il avait en tête.

Il était en train de soigner une jeune femme, de dix-huit ou dix-neuf ans. Il supposa qu'elle venait juste de sortir de Poudlard. Sortie de Poudlard, entrée dans la guerre...Ce n'était pas un futur envisageable, et il souhaitait avec ardeur que tout se termine avec cette bataille.

Ron vint s'asseoir à côté de lui. Il était en train d'attacher son propre gilet pare-balles. Il en avait un autre dans la main ; celui de Harry.

« Comment va-t-elle ? » demanda-t-il, tandis que Harry continuait de s'occuper de la jeune femme.

« Je pense qu'elle ira mieux dans quelques minutes. Je lui ai donné un peu de Keyahla ». Il soupira. « Elle va aller mieux » répéta-t-il doucement, bien que ses yeux ne soient plus posés sur elle.

« Il va aller mieux » fit Ron quand il vit qui Harry regardait. « Il est fort. »

« Je sais » dit Harry en fermant les yeux, et il ajouta en lui-même 'Mais pas assez pour ça'

Ils restèrent assis en silence. Ron entreprit de mettre le gilet à Harry, avec précaution, afin que le brun n'ait pas à enlever ses mains de la jeune fille. Son visage reprenait des couleurs, mais elle avait encore du chemin à faire.

« Je lui ai demandé d'être le parrain de Léo » fit Ron.

Harry eut un maigre sourire « Mione me l'a dit. Qu'a-t-il répondu ? »

« D'abord, il m'a regardé, abasourdi, comme s'il n'arrivait pas à y croire. Et puis il a dit, de la charmante voix traînante qui est la sienne 'Tu es sûr que tu veux un Malfoy pour être son parrain ?' »

« Et tu lui as répondu quoi ? » demanda Harry.

« J'ai dit 'Oui, mais en fait, la seule chose que je veux, c'est ton argent' ». Ron sourit, et Harry s'autorisa un léger sourire. « Il s'est contenté de grogner. Et puis il a accepté avec un-- »

BOUM !

Les murs du château tremblèrent et quelques personnes dans la pièce crièrent quand ce qui ressemblait à une bombe explosa non loin de là. Ron finit rapidement d'attacher le gilet sur le torse de Harry et se leva tandis que Dumbledore prenait la parole devant l'assemblée.

« Ca a commencé... » annonça tristement le Directeur. « Tout le monde, dans le hall d'entrée. Nous devons accueillir nos invités comme il se doit. »

&&&&&&&&&&

La salle commune de Poufsouffle était presque vide, à part Madame Pomfresh, six sorciers blessés, la jeune blessée – et Harry et Draco. Harry était resté à l'arrière après que le reste de l'Ordre soit parti avec Dumbledore ; il fallait qu'il termine de soigner la jeune fille avant de rejoindre la bataille. Madame Pomfresh s'occuperait des autres blessés ; leurs blessures ne mettaient pas leur vie en danger.

Draco était de l'autre côté de la pièce, en train de soigner l'un des six sorciers. Il avait l'air fatigué ; il avait de plus en plus de mal à y voir clair. Quand le sorcier devant lui fut soigné et à nouveau conscient, Draco s'écroula sur le lit, le corps vidé d'énergie.

Harry se précipita vers lui.

Sur la table, à quelques pas du lit, se trouvaient les potions fortifiantes que Rogue avait faites pour Draco. Harry prit la plus forte, la potion Imara, et déboucha la fiole.

La respiration de Draco était difficile, et son teint livide. Ses yeux étaient clos, comme s'il dérivait vers l'inconscience. Harry plaça le flacon contre les lèvres du blond et le versa dans sa bouche. C'était davantage que ce qui était recommandé ; davantage que ce que pouvait supporter un corps, mais Draco était mourant ; Harry le sentait. L'autre jeune homme avala mécaniquement. En quelques instants, il battit à nouveau des paupières, les yeux gris à nouveau clairs.

Aucun des deux ne dit mot, mais tous deux savaient que Harry venait de donner à Draco une dose mortelle d'Imara. Cependant, ils savaient tous les deux pourquoi et ils n'avaient pas le temps d'en parler.

Draco se leva avec hésitation, puis ses yeux s'écarquillèrent quand il réalisa ce que cela signifiait. Ses jambes fonctionnaient à nouveau.

« Il faut qu'on y aille » fit-il à voix basse.

Harry acquiesça. Ils traversèrent la salle commune en direction de la porte.

Juste avant d'atteindre la porte, Harry arrêta Draco. « Mets ça. »

Il tenait la Cape d'Invisibilité. Draco tendit la main – Harry vit à quel point ses mains tremblaient – et prit le vêtement.

« Alors voila pourquoi je ne voyais que ta tête à Pré-au-Lard » murmura-t-il en caressant doucement la Cape.

« Elle n'est pas assez grande pour nous deux, donc tu n'as qu'à la prendre. Tu as plus de chance d'arriver à te cacher que moi. Je peux toujours combattre les Mangemorts, mais toi tu es trop faible. »

« Harry » fit Draco d'une voix douce qui ne ressemblait pas à la voix qu'avait eue Malfoy pendant les six premières années à Poudlard.

« J'ai suffisamment de force pour me battre, mais je ne veux même pas que tu essaies » continua Harry, n'écoutant pas ou ignorant tout bonnement Draco.

« Harry... »

Comme le Survivant continuait encore de parler, d'une voix légèrement tremblante, Draco empoigna la cape de Harry et se haussa sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur celles de Harry. Harry s'arrêta de parler et ferma les yeux, partageant son désespoir avec Draco par l'intermédiaire de ce baiser. Ses bras s'enroulèrent autour de la taille de Draco tandis que les mains du blond parcouraient les cheveux noirs et en bataille de Harry.

Quand ils se séparèrent, Harry fut stupéfait de voir qu'il pleurait. Harry Potter, en train de pleurer – il n'avait pas pleuré depuis des années...

« Chuuuut » le consola Draco, en essuyant les joues de Harry avec ses pouces. Quand Harry vit les yeux de Draco, tellement remplis d'amour et d'affection, il s'effondra totalement et sanglota contre l'épaule de Draco.

« C'est pas juste, c'est pas juste, c'est pas juste... » chuchotait-il encore et encore.

Draco savait qu'ils n'avaient pas beaucoup de temps devant eux ; la potion Imara ne durerait que deux heures tout au plus. Après ça, il serait sans défense et – mort. Pourtant, rien n'aurait pu l'éloigner de Harry à ce moment-là. Cependant, quelques minutes plus tard, quand les sanglots eurent diminués, Draco n'eut plus le choix.

« Harry, viens » fit Draco en reculant légèrement. « Il faut qu'on y aille. »

Harry acquiesça, et entreprit d'essuyer ses larmes avec le dos de sa main. Il avait l'air gêné de sa réaction et Draco ne put que l'attirer à lui et l'embrasser à nouveau.

« Je ne te quitterai jamais, Harry » dit-il doucement. Il leva la main de Harry et toucha l'anneau à son doigt. « Je ne te quitterai pas. »

Harry toucha le collier de Draco et hocha la tête. « Et si tu pars, je te suivrai. »

Draco eut un petit sourire. « J'ai réussi à tenir pendant six ans. Ce ne sont pas trois mois dans le futur ou un poison qui vont changer quelque chose. »

Harry acquiesça, et Draco sentit à quel point il essayait de se convaincre de ce que le blond venait de dire. Quand il reprit la parole, sa voix était devenue rauque sous le coup de l'émotion, et il toucha le visage de Draco, savourant la sensation. « Il faut qu'on y aille. »

Draco approuva et embrassa Harry une dernière fois.

Harry pressa quelque chose contre sa main. « Ta baguette. Tu risques d'en avoir besoin. Et ça » ajouta-t-il. « Tu sais t'en servir. »

Le blond hocha la tête et prit le pistolet. Il mit le pistolet et la baguette dans un des passants de sa ceinture. Puis il s'enroula dans la Cape d'Invisibilité et commença à monter les escaliers en direction du hall d'entrée. Harry restait juste derrière lui pour s'assurer que le jeune homme ne trébuchait pas, ni ne tombait. Les escaliers et les couloirs qu'ils traversaient étaient étrangement silencieux, mais ils entendaient toujours les cris au dehors. Des coups de feux partaient, et Harry commençait à ressentir la douleur au fond de lui alors qu'il se rapprochait des blessés. Il savait que Draco ressentait la même chose et il se rapprocha encore plus de lui.

Puis ils s'engagèrent dans le dernier couloir avant le hall d'entrée et ça devint la pagaille totale.

Ils furent tout à coup environnés de Mangemorts, et de sorciers et sorcières de l'Ordre. Il sentit la présence de Draco s'éloigner en direction de l'une des personnes allongées sur le sol. Il perçut la douleur et la détresse des personnes qui l'entouraient. Ce n'était pas seulement des membres de l'Ordre, mais aussi des Mangemorts, qui gisaient, blessés, et même morts, sur le sol.

Il évita de justesse un Endoloris qu'un Mangemort lui avait envoyé. Il lança un Stupéfix en retour puis, d'un autre mouvement de baguette, il ligota l'homme encapuchonné avec des liens magiques.

Il se sentait nu sans sa Cape d'Invisibilité. Toutefois, il préférait que ce soit Draco qui l'ait plutôt que lui.

« Potter ! »

Il n'y avait aucun doute quant à savoir à qui appartenait cette voix. Severus Rogue se tenait près d'un corps par terre, le protégeant des éventuels attaquants.

Harry se précipita vers lui, faisant de son mieux pour ne pas attirer l'attention sur lui-même.

Le corps qui gisait sur le sol appartenait à un élève de Poudlard, une fille de Serpentard, à en juger par ses couleurs. Ce fut tout ce que Harry eut le temps d'enregistrer avant de commencer ses soins. Elle était inconsciente suite à un sort, pas à cause d'une blessure quelconque, si bien que la seule chose qu'il pouvait faire était de lui donner de son énergie jusqu'à ce qu'elle revienne à elle. Ce fut assez difficile, car il essayait de suivre ce qu'il se passait autour de lui tout en lui prodiguant des soins.

Ils étaient en train de perdre, et il le savait. Il le sentait en lui, sentait l'espoir déserter les gens qui l'entouraient. Ils savaient qu'ils étaient surpassés en nombre. Ils savaient qu'ils allaient mourir.

La fille remua, et aussitôt, Harry la quitta pour aller vers quelqu'un d'autre. Il y avait toujours quelqu'un pour surveiller ses arrières, afin qu'il n'ait pas à la fois à soigner et à se défendre.

Il ne pleura pas quand il trouva la première personne qui ne répondit pas à la Chaleur Guérisseuse ; la première personne qui mourut. Il n'avait pas le temps de pleurer le jeune homme, un inconnu pour Harry, mais quelqu'un qui avait une famille et des amis. Au lieu de pleurer la perte de ces gens, il était déjà en route pour soigner la victime suivante, en espérant qu'il pourrait faire davantage pour celle-ci.

Des centaines de gens se battaient. Harry savait que la plupart étaient du côté de l'ennemi. Pas plus de quatre-vingt ou quatre-vingt dix membres de l'Ordre n'avaient eu le temps de transplaner ou d'arriver par cheminée à Poudlard avant le début du siège.

« Harry ! »

Il tourna la tête en entendant son nom. Il se rendit compte une seconde trop tard que ce n'était pas un ami qui l'avait appelé, mais un Mangemort. L'Endoloris le frappa dans le dos et il tomba sur le sol sale et boueux en hurlant de douleur. Un feu brûlant parcourut son corps, et il ne put que se tortiller désespérément sur le sol.

Puis il ne put même plus faire cela, car un Mangemort lança un sort de stupéfixion sur lui. Son corps s'immobilisa, le visage toujours tordu de douleur.

« Tiens, tiens, qu'avons-nous donc ? »

Une silhouette noire apparut au dessus de Harry et le brun imaginait parfaitement le sourire caché derrière le masque. Au même moment, il sentit la présence de Draco non loin de là, à travers le Lien.

'Non, Draco. Va-t-en'

'Pourquoi ?'

Harry ne put répondre, car l'Endoloris lui ôta toute énergie. Il voulait hurler, il voulait griffer, il voulait quitter son propre corps. Mais le sort de stupéfixion l'empêchait de faire quoi que ce soit.

Il ne pouvait voir Draco, mais il pouvait toujours sentir que le jeune homme s'éloignait. C'est alors que Harry réalisa avec stupeur qu'ils avaient lancé l'Audiosis sans dire un mot.

Le Mangemort annula l'Endoloris, mais maintint le sort de stupéfixion sur le corps de Harry.

« Le premier prix » siffla-t-il à l'attention de Harry en lui tournant autour. « Mon Seigneur sera ravi. »

Harry n'écouta pas les inepties du Mangemort, selon lesquelles il allait devenir l'un des plus proches partisans de Voldemort ; au lieu de ça, il essaya de suivre mentalement le cheminement de Draco, tout en tentant de trouver un moyen pour se sortir de là. Son esprit ramena un zéro pointé.

'Je peux les stupéfixer' fit Draco en pensée.

'Non ! Ils sont trop nombreux, et ça ne servira à rien. Draco, laisse-moi. Va soigner ceux qui en ont besoin'

'Je ne suis pas près de te laisser, toi et ton courage typiquement Gryffondor, espèce d'idiot !' lui dit Draco, et il enchaîna sur une flopée de jurons qui, supposa Harry, étaient dirigés contre les Mangemorts et leur Seigneur plutôt que contre Harry lui-même.

Tout à coup, Harry entendit « Stupéfix ! » quelque part au dessus de lui, et il comprit que Draco avait fait juste ce que Harry lui avait demandé de ne pas faire.

Un Mangemort tomba. Puis il entendit « Endoloris ! » et le monde explosa de douleur une fois encore. Un hurlement traversa ses lèvres malgré le sort de ligotage ; ça faisait trop mal. Trop...

« Il y a quelqu'un ici, avec une sorte de sortilège d'invisibilité » cria un Mangemort.

« Trouvez-le ! » hurla en retour le Mangemort au dessus de Harry. « Je suis sûr que c'est notre jeune M. Malfoy » ajouta-t-il, les yeux plissés, à l'attention de Harry. Il annula à la fois le sort de stupéfixion et l'Endoloris d'un mot et d'un mouvement de baguette, puis il remit brutalement le Survivant debout.

« Mon Seigneur ne veut pas que tu sois blessé » siffla-t-il dans l'oreille de Harry. « Il a dit qu'il te réservait un traitement spécial. »

Le Mangemort menotta magiquement Harry. Il y eut un gros bang, et Harry comprit que Draco s'était servi de son pistolet contre l'un des Mangemorts. Il ferma les yeux, le corps et l'esprit fatigués à cause de la grande quantité d'énergie qu'il avait donnée aux victimes et de l'Endoloris. Il vit les Mangemorts pointer leurs baguettes vers l'endroit d'où provenaient les balles et il les entendit se mettre à lancer des sorts sur le néant.

'Arrête...Draco...Retourne...à...la salle commune' réussit à dire Harry à Draco, avant que son monde ne devienne noir suite à un sort d'un des Mangemorts.

&&&&&&&&&&

Quand il reprit conscience, il sentit une brûlure autour de ses mains. Il était attaché à quelque chose ; un piquet peut-être, bien qu'il n'en sache rien. Il était incapable de se retourner, car la magie l'immobilisait.

Il saignait par plusieurs blessures ; il sentait que le liquide épais était en train de sécher, ce qui était encore plus douloureux. Il se força à ouvrir les yeux, sachant qu'il devait le faire. Il fallait qu'il voie l'enfer qui l'entourait.

Il sentait une présence près de lui – Draco ? Son cœur lui disait que c'était son Compagnon du Cœur, et Harry le maudit de ne pas avoir écouté ce qu'il lui avait dit : 'Retourne à la salle commune' . Il se demandait combien il y avait d'interprétations possibles à cette phrase, pour que Draco ne l'ait pas écouté. Cependant, il était trop faible pour maintenir un lien quelconque ; il avait l'esprit embrumé et pas très clair, tout comme sa vue, remarqua-t-il.

Le ciel était envahi de nuages, ce qui faisait apparaître le décor en noir et gris. On était au milieu de l'après-midi, le soleil ne s'était pas encore couché. Au loin, Harry vit la silhouette imposante de Poudlard, et pour la première fois de sa vie, les nombreuses tourelles lui semblèrent sinistres et peu engageantes.

« Harry Potter. Nous nous rencontrons à nouveau. »

Harry détourna le regard de Poudlard – son havre de paix – pour regarder l'homme aux allures de serpent qui se tenait devant lui. Ses vêtements sombres virevoltaient de façon menaçante autour de lui. Des doigts fins, inhumains, étaient pressés les uns contre les autres, et la peau pâle, maladive contrastait horriblement avec le tissu sombre. Il ressemblait exactement à ce dont Harry se souvenait de sa quatrième année et de chaque cauchemar qu'il avait eu depuis. Le nez plat aux narines évasées, et les yeux hideux, étincelant d'une lueur rougeoyante, qui étaient fixés sur Harry.

« Voldemort » cracha-t-il en rassemblant toutes les forces qu'il lui restait.

« Oh, toujours aussi...fougueux. Pourquoi, Harry ? Tu vas mourir » siffla Voldemort.

Harry ne répondit pas ; il se contenta de le foudroyer du regard. Il sentit tout à coup une douleur lancinante parcourir son corps.

« Tu vois, c'est ce qu'il t'arrivera si t'opposes à ma volonté » continua Voldemort. Il montra les Mangemorts qui étaient présents : ils portaient tous des corps dans leurs bras. Malgré tout, Harry trouvait cela merveilleux d'avoir mal, car ça voulait dire qu'au moins quelques personnes étaient encore vivantes.

« Tu n'as aucune chance, jeune Potter. »

Voldemort fit un pas sur le côté quand deux Mangemorts s'avancèrent en tenant quelqu'un. Les longs cheveux et la longue barbe blanches étaient souillés par la boue, les vêtements déchirés et poisseux. Harry vit du sang, beaucoup de sang.

« Non ! » hurla-t-il en sachant exactement qui c'était, et voyant très bien qu'il était mort. Il avait déjà vu ce cadavre, dans la vision de Draco, et le voir en vrai lui donna des haut-le-cœur.

Albus Dumbledore avait fini par succomber ; le seul sorcier que Voldemort avait toujours craint n'était plus. Harry sentit l'espoir le déserter, se glissant hors de lui comme de l'eau dans une cascade.

Il vit également la célèbre chevelure rousse des Weasley, et il découvrit que c'était l'un des deux frères aînés, mais il ne savait pas lequel. Bill ou Charlie, songea-t-il, la gorge sèche tout à coup et l'estomac en plomb.

Plus loin, quelqu'un saignait encore, et avait encore mal, et le cœur de Harry bondit quand il comprit qu'il y avait encore quelqu'un en vie. La personne en question, une fille, eut un léger soupir, et Harry espéra que le Mangemort qui l'avait déposée par terre n'avait pas remarqué qu'elle était toujours vivante.

« Tu vois ce qui arrive, jeune Potter » poursuivit Voldemort. « Tu as essayé tant que tu as pu, mais au final, ça n'a servi à rien. Il n'y a pas de bien ni de mal, Harry, juste le pouvoir. »

« Vous avez tué mes amis ! » hurla Harry, luttant contre les larmes à la vue de Dumbledore toujours étendu sur le sol, face contre terre.

« Oui » répondit simplement Voldemort. « Et maintenant je vais te faire la même chose, ce que j'attends depuis presque vingt-cinq ans. Dis au revoir à tes amis, Potter. Avada-- »

« NON ! »

La baguette de Voldemort échappa brusquement à son propriétaire et vola dans les airs. La Cape glissa des épaules de Draco et il devint entièrement visible. Il avait à la fois la baguette de Voldemort et la sienne dans les mains, et elles étaient tous deux pointées sur le Seigneur des Ténèbres.

« Ah, le jeune Malfoy » siffla Voldemort en direction de Draco. « Je me demandais justement pourquoi mes Mangemorts ne t'avaient pas capturé. Apparemment, tu étais en possession de la Cape d'Invisibilité de M. Potter...Très impressionnant. Mais tu ne crois tout de même pas que j'ai besoin d'une baguette, si ? Tu aurais mieux fait de laisser notre poison faire son travail et mourir plus tôt. Ca aurait été une mort bien plus agréable. »

Harry voulut crier à Voldemort de le prendre lui à la place, mais il savait qu'il n'y avait pas de 'à la place' qui tienne. Il y avait simplement la mort, et ce pour tous les deux.

« Endoloris » dit le Seigneur des Ténèbres et une lumière noire jaillit de ses doigts pour engloutir Draco.

Harry sentit la rage monter en lui à la vue de son bien-aimé se tordre de douleur en hurlant. Il sentit aussi une sensation de brûlure, pâle reflet de la douleur de Draco, mais elle fut repoussée par sa fureur qui enflait à chaque seconde. Il se retrouva investi d'une force surhumaine. Son esprit était focalisé sur Draco, les cadavres et les blessés ne faisant qu'accroître cette force. Dans son monde, seuls Draco et Voldemort existaient – il en aimait un ; il haïssait l'autre.

Il lutta contre les liens magiques qui le retenaient au piquet et tout à coup, ils se desserrèrent.

Voldemort se pencha vers Draco et ramassa les deux baguettes.

Pendant un millième de seconde, Harry resta sur place, hébété, le temps de réaliser qu'il était libre, avant que la rage ne reprenne à nouveau le dessus et ne le fasse se précipiter sur Voldemort. Il jeta à terre le Seigneur des Ténèbres, attrapa sa propre baguette et la pointa droit sur le cœur de Voldemort.

Avant que le Mage Noir n'ait eu le temps de réagir, Harry avait crié les fameux mots. Et juste au même moment, Draco réussit à sortir son pistolet, et un coup partit.

« Avada kedavra ! »

Bang !

Une lumière jaillit de la baguette de Harry, rejoignit la balle et, ensemble, elles frappèrent Voldemort en plein cœur, si toutefois il en avait un. Le Seigneur des Ténèbres se cambra, agité de soubresauts, avant de retomber sur le sol, inerte. Puis une lueur noire commença à suinter de son corps, d'abord à quelques endroits, puis de plus en plus, jusqu'à ce que tout son être soit enveloppé par cette lueur. Une lumière blanche apparut ensuite, aveuglant Harry.

Quand la lumière eut disparu, Voldemort n'était plus là. Il ne restait rien de lui, à part de l'herbe noircie et brûlée.

Le monde semblait s'être arrêté, comme pour regarder où il était, et pour jeter un coup d'œil à Harry, qui restait là, totalement immobile, et fixait le sol désormais vide. Il sentait son propre cœur cogner fortement contre sa poitrine, et il entendait sa respiration, que le choc avait rendue difficile. Autour de lui, le monde se mit à nouveau en marche quand les barrières de Voldemort qui entouraient Poudlard s'effondrèrent. Des sorciers et des sorcières, dont l'accès au château leur était refusé depuis que Voldemort avait lancé son attaque, arrivèrent en courant.

Quelques minutes plus tard, les blessés étaient entre de bonnes mains, et des gens pleuraient, s'étreignaient, hurlaient et riaient. Les Mangemorts qui restaient tentèrent de s'échapper, mais sans leur Maître, ils n'avaient aucune chance. La population en rogne du Monde Magique les eurent bientôt tous arrêtés.

Harry était toujours figé sur place, ses membres ayant complètement oublié comment faire pour bouger. Il observait les retrouvailles des gens autour de lui, mais étrangement, il ne se sentait pas du tout concerné. Jusqu'à ce que...

« Harry... »

Une petite voix faible émergea du sol. Une douloureuse quinte de toux suivit, et le son parut insupportable aux oreilles de Harry. Il fit volte face et courut vers Draco.

Il était couché sur le dos, le visage sale et las, avec à côté de lui le pistolet qui avait tiré la balle mortelle pour Voldemort. Un peu de sang perlait au coin de sa bouche, et il y en eut davantage quand le blond se remit à tousser, son corps affaibli tressautant à chaque mouvement.

Harry comprit sans le moindre doute que Draco allait mourir.

Un seul regard aux yeux gris le lui confirma ; les faits ne firent que renforcer sa certitude. Les effets de la potion s'étaient dissipés avec l'Endoloris et désormais, il s'éteignait un peu plus à chaque seconde, tout comme la lueur dans ses yeux. Son corps était faible, fragile, et son visage était si pâle qu'il paraissait translucide.

« Draco » murmura Harry en prenant le jeune homme dans ses bras. La tête de Draco s'appuya contre la poitrine de Harry et celui-ci le serra fort, tentant de le réchauffer et de le soigner, même s'il savait que ça ne servirait à rien.

« Je suis désolé...de ne pas t'avoir écouté... » fit Draco dans un souffle.

« Chuuuut, ne pense pas à ça, pas maintenant » lui chuchota Harry en caressant les cheveux de Draco. « Tu vas bientôt aller mieux. »

« Je t'aime, tu le sais, hein ? » demanda-t-il en touchant le torse de Harry d'une main tremblante. Le tissu était déchiré, et Draco sembla soudain se rendre compte de quelque chose. Il écarta fébrilement le tissu pour révéler le tatouage sur la poitrine du brun. Un D entouré d'un serpent ; un tatouage dont Harry n'avait pas compris le sens jusqu'à maintenant. Le D était juste au dessus de son cœur, pour 'Draco' – c'est vrai, c'était Draco son cœur. Il était peut-être un serpent parfois, mais il était malgré tout toujours là pour lui, pour l'encourager et l'aimer...Toujours là...

« Tu en as un aussi... » murmura Draco. Il passa sa main sur le tatouage et dit « Joli... »

Puis il guida la main droite de Harry sur sa poitrine frémissante et ôta le tissu souillé qui la couvrait. Il y avait également un tatouage sur le torse de Draco, mais c'était un H majuscule, et un lion le gardait.

Harry sentit sa gorge se serrer et ses yeux se remplir de larmes quand il réalisa qu'il était sur le point de perdre la seule personne qu'il aimait vraiment. Il sait qu'il n'avait jamais dit les fameuses paroles au jeune homme et même maintenant, alors que Draco se mourait dans ses bras, il eut du mal à les dire. Mais il savait qu'il le devait ; il savait qu'il ne se le pardonnerait jamais sinon.

« Je – je t'aime » dit-il à Draco en posant tendrement une main sur sa joue.

Les yeux gris s'éclairèrent à ces mots et il murmura « Ne fais pas ta tapette, Potter...Ne pleure pas... »

Cependant, Harry savait qu'il ne pourrait pas s'en empêcher et, pour la seconde fois de la journée, il laissa libre cours à ses larmes. Draco le serrait contre lui, mais Harry sentait que son étreinte se relâchait au fur et à mesure qu'il s'affaiblissait. Rassemblant ses dernières forces, le jeune homme à l'agonie se redressa pour poser ses lèvres sur celles de Harry.

Ils s'embrassèrent, et ce fut un baiser rempli d'amour et de promesses. Tous deux firent en sorte de graver dans leur mémoire la sensation des lèvres de l'autre, douces et chaudes, car ils savaient tous les deux que c'était la dernière fois qu'ils y goûtaient. Le baiser contenait une promesse, bien qu'aucun des deux ne sache exactement ce qu'elle était. Mais ils refusèrent d'en faire un baiser d'adieu.

Autour d'eux, une foule s'était assemblée et regardaient les deux jeunes hommes se faire leurs adieux déchirants. Personne ne tenta quoi que ce soit, car tous connaissaient l'histoire du poison et tous savaient que Draco allait mourir, étant donné que même le plus grand Maître des Potions au monde n'avait pas réussi à trouver d'antidote.

Quand ils se séparèrent enfin, les yeux de Draco étaient troubles ; Draco semblait aveugle, bougeant les yeux sans voir. Quand il s'en rendit compte, Draco se rapprocha encore de Harry puis cessa complètement de bouger. Il arrêta de lutter contre son propre corps, arrêta son combat, car il savait qu'il ne gagnerait jamais. Pour la première fois de sa vie, Draco Malfoy abandonna pour de bon.

« Je t'aime...Harry » murmura-t-il avant de sombrer dans l'inconscience.

Harry continua à le serrer contre lui alors que son souffle ralentissait, que ses battements de cœur s'espaçaient.

A ce moment-là, alors qu'il était assis là, la main posée sur la poitrine de Draco, il se souvint de la fiole qui pendait à sa ceinture ; la dernière, la seule qu'il n'avait pas encore utilisée. La potion Althidia pesa soudain lourdement à son côté. Il fouilla sa ceinture pour l'attraper, sans lâcher Draco – il refusait toujours de laisser partir le jeune homme.

Il lutta pour se rappeler le texte qu'il avait lu des mois auparavant, quand il avait découvert que Severus Rogue était le plus grand Maître des Potions au monde.

La Vie d'Althidia...

Tout doucement, il étendit Draco, inconscient, sur le sol. Il garda une main sur la poitrine de Draco pour sentir chaque faible battement de cœur. Les secondes étaient précieuses ; il savait que le cœur de Draco n'allait pas tarder à battre pour la dernière fois.

Il se concentra sur leur Lien et laissa partir complètement Draco quand il sentit la faible énergie qui émanait du blond. Il savait désormais à quel rythme son énergie diminuait, et ce serait plus facile de déterminer quand il rendrait son dernier souffle.

Il humidifia ses mains avec la potion d'Althidia, en s'assurant de ne pas en laisser tomber une seule goutte.

Puis Draco eut un ultime soupir et Harry sentit son cœur pomper du sang pour la dernière fois. Le temps ralentit, et la seule chose qui était dans son monde, c'était Draco. Avec une seule chose en tête, il posa ses mains sur la poitrine du blond.

Une grande force le tira en avant, vers Draco. Une lumière étincelante jaillit de leurs deux corps, bien que Harry s'en aperçut à peine, tant il était concentré sur sa tâche. La lumière effaça ce qu'il y avait autour d'eux ; les sorciers et les sorcières qui les entouraient disparurent. Telle une grande bouche dévorant le décor, le monde fut remplacé d'abord par une lumière, puis par une obscurité totale.

Le monde se tut, et seul le souffle d'une respiration troublait ce silence. Toutefois, Harry ne remarqua rien de tout ça ; la seule chose à laquelle il pensait, c'était :

Vis, Draco, vis...

TBC...