Disclaimer: Coucou! Et oui, vous n'y croyez pas hein? Ben pourtant c'est vrai! Je suis (plus ou moins!) de retour! En fait, j'ai de gros contrôles à réviser là, et euh ben j'ai trop trop la flemme alors autant faire un truc utile à la place! Merci les bacs blancs! Ce chapitre est plus sombre que le précédent (un peu) mais moins que le prochain... Ahah, je déteste les auteurs qui font ça mais j'ai voulu tenter et j'avoue que je comprends pourquoi ils le font... c'est super de vous mettre la pression comme ça! lol Bisoux à tous!
Chapitre 4
Ginny grogna de frustration. Le désavantage de travailler la nuit était que dormir avec un magnifique soleil au zénith n'était pas chose aisée. Depuis le début de l'été, le lit dans lequel elle avait élu domicile refusait de la laisser se reposer passées les dernières de la matinée. Elle papillonna des paupières, vaincue. Elle ne réussirait pas à se rendormir, quelle que soit sa fatigue. En plus, une sorte de grattement lui chatouillait les oreilles.
Elle ouvrit ses yeux qui se remplirent aussitôt de lumière. Cherchant l'origine du bruit qui l'intriguait, elle se releva sur son avant-bras tout en frottant ses pupilles douloureuses de sa main libre. Et elle sourit en apercevant Harry. Assis sur une chaise, les pieds sur une table qui lui faisait face, il était absorbé à un de ses dessins. A chaque fois qu'elle surprenait son regard si concentré sur une simple feuille de papier, elle se disait qu'elle finirait par être jalouse.
Elle attrapa sa longue robe de coton marron, qu'elle enfila avec une rapidité étonnante et attacha sa longue chevelure à l'aide d'un ruban. Elle s'approcha du jeune homme et déposa un léger baiser sur sa joue tout en nouant ses bras autour de son cou.
- Bonjour, souffla-t-elle.
- Bonjour, répondit-il sur le même ton.
Elle plongea sa tête dans le creux de son cou, respirant son odeur, revivant par bribes les images de leur dernière nuit. Il avait maintenant près de trois mois qu'elle passait le plus clair de son temps chez Harry, rue de Ravignan, où il lui arrivait plus que fréquamment de rester dormir. Elle n'avait jamais été aussi heureuse. Ils essayaient tant bien que mal d'accorder les horaires d'emploi du temps de Ginny pour se voir le plus possible. La vie était paisible, Ron et Lavande s'étaient mariés quelques semaines auparavant et la jeune femme attendait son premier enfant.
Mais quelque part au fond d'elle, Ginny sentait que cette vie paisible et ce bonheur sucré n'était qu'éphémère. Montmartre n'était pas coupée du reste du monde, ce monde qui se déchirait. Les échos de la guerre se faisaient chaque jour plus précis, plus forts, plus horribles. Depuis un mois, la France était séparée en deux: la zone libre et la leur, la zone occupée. Le gouvernement faisait croire que tout allait bien mais Ginny savait de quoi il en retournait. La famille de Mrs Mcgonagal et sa radio lui avaient permis de savoir ce qu'il se passait au loin, derrière les murs paisibles de Montmartre. MAgré cela, Ginny faisait tout son possible pour garder près d'elle les bouts de bonheurs qu'elle avait réussi à assembler autour d'elle. La vie pouvait être si parfaite... Elle refusait de laisser des barbares antisémites gâcher tout ce qu'elle essayait de construire.
- Je t'offre un croissant, bel apollon? demanta-telle d'un ton enjoué, pour chasser ses sombres pensées.
- Point du tout, c'est Apollon qui régale mamz'elle!
Et joignant le geste à la parole, il se leva, attrapa sa belle par la main et lui fit dévaler l'escalier biscornu. Direction le sacré coeur. Le soleil brillait. Une magnifique journée s'annonçait. Pourtant, si l'on regardait loin, l'horizon semblait se charger d'obscurité.
- On aura d'l'orage avant c'soir, c'est moi qui vou'l'di! glapit la concierge qui regardait le ciel, tandis qu'Harry et Ginny passaient devant elle en courant sans lui prêter la moindre attention.
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- Ginny! Vite! Mais qu'est-ce que tu fiches bon sang?
- Voilà, je suis là! s'exclama la jeune fille en se jetant contre le comptoir, les joues rougies par l'atmosphère enfumée de la salle et légèrement essouflée de sa course entre les tables.
- Les trois bières pour la 7, la bouteille de rouge pour la 13 et il faut prendre la commande de la table 17! Ne traine pas!
Ginny repartit aussi vite qu'elle était venue. La soirée aurait du tirer à sa fin, mais ce soir-là, le bar-restaurant était bondé. La serveuse se pliait en quatre mais son patron commençait à s'échauffer face à cette affluence de clients imprévue et à son manque de personnel du à une épidémie de grippe. Un des gars de la table 7, un peu éméché, tenta de lui mettre la main aux fesses, mais Ginny le remit à sa place fermement. Elle ferma les yeux de lassitude un court instant en apercvant la dizaine de personnes attablée autour de la table 17, puis prit une profonde inspiration. "Plus vite ils partent, plus vite je rejoins Harry!" pensa-t-elle pour se donner du courage.
Cependant malgré toutes ces bonnes pensées, elle ne quitta l'établissement que quelques heures avant l'aube. Elle décida de rentrer chez elle se reposer un peu, elle passerait voir Harry plus tard dans la matinée. Oui, il serait surement content d'avoir pu dormir. Alors que ses talons claquaient sur les pavés jaunis par les lampadaires, une goutte froide vint mouiller sa joue. Puis une autre, et encore une autre. Bientôt, la pluie se mit à chanter sur les toits et à faire tinter les gouttières. Elle fronça les sourcils.
" C'est curieux... Il n'a pas plu depuis si longtemps..."
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Elle ouvrit péniblement les yeux, réveillée par une délicieuse odeur de café flottant dans l'air. Elle avait trop peu dormi mais la perspective d'aller voir Harry lui fit ouvrir les yeux en grand et lui donna envie de chanter à tute-tête. Elle sourit, se lava le visage, s'habilla en sifflotant, descendit les escaliers en sautillant, embrassa sa mère et son frère Bill, but sa tasse de café d'une traite, enveloppa un morceau de gateau dans une serviette pour le partager avec Harry et poussa la porte. Mais dès qu'elle posa un pied dehors, sa bonne humeur s'évanouit presque instantanément. Des trombes d'eau tombait du ciel qui était d'un noir d'encre et de larges plaques luisaient sur la route et les trottoirs.
En soupirant, elle laça ses bottines et releva le capuchon de son manteau sur sa tête. Puis elle s'élança sous la colère du ciel, courant le plus vite possible vers la rue de Ravignan. Heureusement pour elle, au bout de quelques minutes, alors qu'elle atteignait sa destination, la pluie tombait moins drue. Elle se remit donc à marcher à une allure raisonnable, en respirant l'odeur de terre mouillée qui s'élevait du square voisin. Les murs roses et blancs dégoulinaient d'eau. Au loin, le sacré-coeur semblait briller. Les escaliers et les rues en pente de la Butte s'étaient transformés en cascades et bassins où les enfants les plus téméraires et les plus désobéissants s'amusaient à grands cris, parfois poursuivis par des nounous où des mères qui hésitaient entre attendrissement et fureur. Leurs rires résonnaient dans le coeur de Ginny qui souriait.
En arrivant dans la rue de Ravignan, elle paerçut une silhouette adulte, féminine, qui attendait face à l'immeuble d'Harry. La femme ramassa un caillou qu'elle lança contre une des fenêtres. Ginny, intriguée, ralentit l'allure pour observer la suite de la scène. La silhouette semblait attendre quelqu'un. Elle ne savait pas si c'était du à son imagination, car la silhouette tremblait. Pourtant, un homme sortit de l'immeuble et, ses bras au dessus de sa tête pour se protéger de la pluie, s'approcha de la femme. Un doute venait d'assaillir Ginny. L'homme venait de prendre la silhouette tremblotante dans ses bras. Ginny s'approcha davantage. Elle repsirait difficilement, la poitrine oppressée par un pressentiment des plus néfastes. Et d'un coup, la pluie sur sa peau devint glacée et douloureuse. Harry, un bras sur les épaules de la silouhette, qui s'avérait être une jolie jeune femme brune, venait de la faire entrer dans l'immeuble.
Ginny posa sa main sur sa poitrine et son dos contre le mur trempé le plus proche. Son coeur battaient à grands coups désordonnés et sa repsiration était douloureuse. Puis, d'un coup, sans réfléchir, elle se mit à courir. Toujours plus vite. La rue ne pense pleine d'enfants. Elle avait mal. Elle ne fit pas attention à la flaque, glissa et tomba par terre. Elle éclata en sanglots. Un enfant s'approcha aussitôt d'elle.
- Madame, ça va?
Les rires des enfants résonnaient dans le coeur de Ginny qui pleurait.
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A suivre
