Phoebus. Chapitre 1

Des scènes difficiles touchant un enfant en bas âge seront décrites. Vous êtes avisés.

Ne pas oublier que je ne suis pas psychiatre et que je publie de la fiction, il est ainsi possible que certaines choses soient incorrectes. J'ai tenté de réaliser une histoire cohérente, soyez indulgents.

Correction apportée par : KillerNinjaPanda. Je tiens à la remercie d'avoir accepté de remplacer MarineMaRi qui a dû quitter pour un retour aux études. Merci beaucoup pour notre belle expérience ensemble MarineMaRi !

Phébus ou Phœbus (du grec ancienΦοῖβος / Phoíbos) est le nom latin d'Apollon dans la mythologie romaine. Signifiant « le brillant », il est le dieu du soleil personnifié, qui avait dirigé Sol étant enfant. Ce terme est utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer « Phébus ».

Un jeune garçon dort paisiblement, il a passé une journée exceptionnelle. Aujourd'hui, c'était son anniversaire ! Il est grand maintenant 5 ans ! Sa maman et son papa l'ont emmené au parc d'amusement et il avait eu droit de faire tous les manèges que sa taille lui permettait. Ses parents sont les meilleurs de tout l'univers, en plus tous les deux sont des héros ! Ils sont policiers, ils combattent les méchants, même s'ils ne travaillent pas ; comme aujourd'hui. Il était excité d'aller essayer le prochain manège alors il s'était élancé en courant vers l'avant, délaissant la main de sa maman. Le garçon n'avait pas regardé où il allait et il était entré en collision avec un homme pour par la suite tomber rudement sur ses fesses. Les yeux pleins d'eau, le jeune garçon avait haussé le regard pour s'excuser auprès de l'étranger, mais les mots étaient restés coincés dans sa gorge. L'homme était grand, très grand, sa peau était pâle comme s'il était malade ou alors qu'il n'allait jamais dehors. Celui-ci l'avait regardé étrangement, sa langue s'était glissée hors de sa bouche pour effleurer ses lèvres. Au moment où il s'était penché pour aider le garçonnet, sa maman était arrivée et l'avait prise vivement dans ses bras ; son papa, deux pas en arrière d'elle. Ceux-ci s'étaient rapidement excusés et retournés pour s'éloigner de l'homme, mais celui-ci avait parlé. Sa voix avait donné la chair de poule au petit homme. Cet événement représentait la seule tâche au tableau de sa magnifique journée.

"Aucun problème. Vous avez un enfant charmant. "

La manière qu'il avait prononcée charmant avait fait vraiment peur au petit qui s'était caché dans le cou de sa maman. Ni elle ni son papa avaient répondu au compliment et ils avaient poursuivi leur chemin. Le garçonnet avait compris sa leçon, malgré tous ses parents lui demandèrent de s'asseoir sur un banc pour lui expliquer les dangers, de courir ainsi sans les attendre. Le reste de la journée avait été agréable, et il était resté toujours près de ses parents, ne lâchant plus la main de ceux-ci.

Une fois de retour à la maison, son papa s'était éclipsé dans son bureau. Le jeune garçon s'était installé au salon devant son émission préférée. Il tenait contre lui le renard en peluche que son parrain lui avait offert alors qu'il était encore un bébé. Par la suite, le repas du soir fut prêt, ils mangèrent en parlant de leur belle journée (tout en éludant le sujet de l'homme). Le garçonnet dut prendre un bain à son grand malheur avant d'aller au lit. Son papa lui avait ensuite lu son histoire favorite, celle-ci racontait la vie de deux ninjas puissants, une histoire d'amitié, de courage et de liens profonds. Le livre avait été écrit par son tonton peu de temps avant sa naissance, et le héros de l'histoire possédait le même prénom de lui ; Naruto. Il adorait son prénom, même si parfois ses amis à la crèche le taquinaient pour s'appeler comme un aliment.

Soudainement, Naruto fut réveillé par le bruit de la porte d'entrée ouverte brusquement et le cri de son père par la suite un fort BOUM. Sa mère hurla un autre BOUM se fit entendre, et tout fut brusquement trop silencieux. Le garçonnet avait très peur, il saisit Kyûbi, sa peluche et alla se cacher dans sa garde-robe. Il tenta de son mieux de se camoufler au travers de ses vêtements ainsi que de ses jouets qui traînaient par terre. Il resta ainsi un long moment jusqu'à ce que la porte de sa chambre s'ouvre tout doucement. Alors il cessa de respirer, car par la fente de sa porte, il aperçut l'homme de la foire. Naruto parvint à étouffer un sanglot. Dans la pénombre de sa chambre, l'inconnu semblait encore plus menaçant. Rapidement, son regard avait fait le tour de la chambre, finalement ses yeux se posèrent sur la porte de la garde-robe, et le petit garçon ferma les yeux.

Il se mit à hurler lorsque l'homme l'agrippa la main de celui-ci, le frappa brutalement au visage. Naruto cessa de crier, c'était la première fois de sa vie qu'on le frappait.

"Ne fais plus un son, sinon tu en auras un autre. "

Cette voix – cette voix donna le haut de cœur au garçon, ainsi il ferma les yeux de toutes ses forces. Un doigt froid sec effleura sa joue.

"On va avoir beaucoup de plaisir ensemble. "

Cette déclaration provoqua des frissons de peur sur la peau du garçonnet, sans exactement comprendre ce qu'il se passait, il savait que lui n'éprouverait aucun plaisir. Ils descendirent en silence les escaliers et ses yeux se posèrent sur ses parents. Ils étaient étendus par terre, son papa près de la porte, et sa maman dans la cuisine, il y avait du sang… Tellement de sang. Sans pouvoir se contrôler, Naruto se mit à hurler à pleins poumons. Un poing d'homme entra en contact avec sa joue couverte de larmes et il perdit conscience. Avant que tout ne devienne noir, il savait que sa vie, telle qu'il la connaissait, venait de se terminer.

15 ans plus tard

Un jeune homme s'avançait d'un pas vif dans le couloir de son université, il venait d'achever le dernier examen de son année scolaire. Il savait qu'il avait réussi après tout, il réussissait tout ce qu'il entreprenait. Son père ne lui avait pas donné le choix, ne pas réussir n'était pas acceptable chez l'Uchiha. Il détestait être né dans cette famille, il n'avait pas eu vraiment le temps de vivre, de profiter de sa jeunesse. Son père l'avait toujours poussé à la perfection et jouer avec les autres était une perte de temps à ses yeux. Son grand frère avait connu le même cheminement. Il avait en tout temps mieux réussi que lui, leur paternel ne se gênant pas pour lui rappeler à chaque occasion qui se présentait. Mais après le lycée, Sasuke avait mis pour la première fois de sa vie son pied-à-terre. Il n'étudierait pas en droit comme son père avait exigé, non il avait choisi la voie de la psychiatrie.

L'esprit humain l'avait toujours fasciné, surtout les gens qui étaient atteints de maladie mentale comme sa mère. Son père avait toujours été honteux de la condition de sa femme, Fugaku avait tout tenté pour dissimuler cette « faiblesse » aux yeux des autres. Mikoto n'était pas faible, elle était tout simplement malade, et son paternel ne l'avait en aucun cas aidé d'une quelconque manière que ce soit. Et cela avait enragé le jeune homme, alors si Fugaku ne voulait pas soutenir sa femme, alors lui le ferait.

À 21 ans, il était le plus jeune de sa promotion, Sasuke avait travaillé d'arrache-pied pour terminer le plus tôt possible et venir en aide à sa mère. Mais il avait été trop lent, malgré tout deux semaines auparavant, sa mère s'était enlevée la vie. Seule dans leur vaste demeure familiale. L'université lui avait proposé de repousser sa période d'examen pour vivre son deuil, Sasuke avait refusé. Il était peut-être trop tard pour ma jolie maman, mais il sauverait tous les autres qu'il rencontrait dans le futur.

Sans l'aide de son père, celui-ci l'avait pratiquement déshérité depuis qu'il avait choisir d'étudier en psychiatrie. Il avait obtenu un poste d'interne à l'hôpital de la ville. Et il travaillerait avec la meilleure psychiatre de leur génération Tsunade Senju. La docteure l'avait elle-même rencontrée pour l'entrevue, cette femme était plus grande que nature. Son regard semblait être en mesure de lire en tous comme un livre ouvert. Sasuke lui avait répondu en toute honnêteté lorsqu'elle lui avait demandé ses raisons de vouloir travailler avec elle et l'hôpital. Leur entretien avait duré plus longuement qu'une simple rencontre en bout du compte, la femme l'avait prise sous sa tutelle.

L'unique chose qu'elle lui avait recommandée était de tenter d'avoir l'air moins sévère, plus souriant et moins revêche. Ainsi que d'ajouter un peu de couleur à sa garde-robe noir ou gris n'étaient pas des couleurs qui procuraient du réconfort. Sasuke avait été surpris par sa demande, mais il avait tout de même pris ceci en considération. Il savait qu'il n'était pas un homme souriant. Il ne l'avait jamais été, son père s'en était assuré alors que Sasuke était encore un jeune enfant. Pour sa garde-robe, il devrait aller magasiner le jeune interne, ne possédait aucun vêtement de couleur, et il n'était pas confortablement d'en porter. Il devrait demander à son amie Hinata de venir avec lui pour le conseiller. Celle-ci était une amie depuis le lycée, elle était calme, ainsi que très timide, mais la jeune femme possédait un cœur d'or. C'était une des rares femmes qu'il avait rencontrées dans sa vie qui n'avait en aucun cas tenté de le séduire. Ainsi, leur amitié avait évolué rapidement et ils appréciaient la compagnie de l'autre.

Une fois hors de l'université, Sasuke appela Hinata pour lui demander de venir le rejoindre au centre d'achats. La jeune femme avait quant à elle étudié en travail social. Elle possédait un don auprès des jeunes enfants qui permettait à ceux-ci de s'ouvrir à elle face à leur mauvaise posture. Contrairement à Sasuke, il restait encore deux ans d'études à Hinata. Mais elle avait tout de même réussi à obtenir un stage auprès du département de protection de l'enfance. Le jeune homme se rappelait avec un sourire la journée où son amie lui avait annoncé la nouvelle. Elle habituellement si réservée ; lui avait pratiquement jeté ses bras autour de son cou, rayonnante de bonheur. Sasuke avait été heureux pour sa meilleure amie qui, comme lui, avait un père exigeant et qui ne l'avait absolument pas supporté dans son choix de carrière. Une autre chose qu'ils avaient en commun.

Hinata avait accepté de le rejoindre à leur café habituel face au centre d'achats dans trente minutes. Dans le stationnement de son établissement scolaire, il se dirigea vers sa moto, qui l'attendait un peu plus loin stationnée sous un arbre. Il adorait manœuvrer celle-ci, elle lui procurait un sentiment de liberté qu'il ne retrouvait nulle part ailleurs. Lorsqu'il avait quitté la demeure familiale au début de ses études, Sasuke s'était en premier lieu trouver un loyer abordable près de l'hôpital et, par la suite, il s'était acheté sa moto; une Kawasaki Ninja 650 ABS. Il adorait la conduire, peu importe la température. Sasuke sauta sur son engin, alluma son moteur et se mit rapidement en route pour le café.

Comme il s'en doutait, sa meilleure amie l'attendait déjà sur la terrasse devant un café ainsi qu'un croissant. Hinata le connaissait si bien, il sourit sous son casque avant de le retirer pour se diriger vers son amie. S'il avait été hétéro, peut-être qu'à long terme, il serait tombé amoureux d'elle. Une fois face à celle-ci, il lui fit un sourire discret qu'elle lui retourna.

"Merci d'avoir accepté Hina. "

"Pourquoi as-tu besoin de mon aide ? D'ailleurs, tu détestes magasiner. "

Une fois de plus, il sourit, elle le connaissait effectivement bien. Il s'accorda le temps d'avaler une gorgée de son café noir fort juste comme il l'aimait.

"J'ai été accepté pour le poste d'interne auprès de Senju-Sama. "

Le cri de bonheur d'Hinata ainsi que ses bras qui le prirent fortement contre elle fit légèrement rougir Sasuke. Maladroitement, il lui tapota légèrement le dos, le jeune homme n'était pas habitué au contact physique. Dans sa famille, ce type d'interaction n'était pas encouragé, sa mère avait bien tenté de lui offrir autant d'affection que possible, mais son père ne cessait de lui répéter qu'en agissant ainsi, elle ferait en sorte que Sasuke soit un homme faible. Une raison de plus pour qu'il n'aime pas son père, celui-ci aurait tellement aimé que Sasuke soit comme Itachi et lui des machines bien huilées sans émotions. Cela faisait d'eux des avocats hors pair sanguinaires qui perdaient rarement un combat. Sasuke n'avait jamais avoué être gay auprès du reste de sa famille, sauf à sa mère, et celle-ci avait emporté son secret dans sa tombe. S'ils venaient à l'apprendre, son frère ainsi que son père le banniraient entièrement de l'existence des Uchiha. Non pas que cela le dérangerait autre mesure. Sa mère lui avait demandé de tenter de garder contact avec son frère s'il ne pouvait plus endurer son père, elle le comprendrait. Mais selon elle, Itachi l'avait toujours aimé et protégé à sa façon. Sasuke lui avait fait la promesse plus pour la tranquillité d'esprit de Mikoto d'autre chose.

Car contrairement à ce que sa mère croyait, Sasuke était persuadé qu'Itachi ne l'aimait pas plus que son père. Et ne le tolérait seulement pour faire bonne figure face à leur mère. En témoignant que depuis le décès de celle-ci, Itachi ne lui avait donné aucun signe de vie. La dernière fois que les deux frères s'étaient vus avait été la journée de l'enterrement de leur mère. Ils ne s'étaient pratiquement pas adressé la parole. L'assistant d'Itachi, un homme à la longue chevelure blonde et aux yeux bleus, l'avait accompagné et ne l'avait pas lâché de la cérémonie. Sasuke avait trouvé cela étrange, mais sans plus. Il savait que les employés de son père, et surtout les assistants, avaient beaucoup de pression de bien performer pour conserver leur emploi. Donc il assuma que celui-ci était présent pour spécifiquement cette raison pour marquer des points auprès du patriarche.

Hinata le regardait fixement, elle avait regagné sa place.

"Sasuke ? "

"Hum ? "

"Je te demandais ce que tu voulais aller magasiner. "

Le jeune homme secoua la tête, il était tombé dans la lune s'en même s'en rendre compte. Il est vrai que les dernières semaines avaient été éprouvantes et qu'il avait peu dormi.

"Désolé. Senju-Sama m'a recommandé d'ajouter un peu de couleur à ma garde-robe. "

La jeune femme éclata d'un rire étouffé, ses joues rosirent de plaisir. Elle adorait faire les boutiques alors que lui, il détestait cela.

"Allons-y ! "

Hinata se leva d'un bond Sasuke se leva en roulant les yeux. Son après-midi serait un enfer, mais il n'avait pas le choix. Par contre, il ne porterait aucune couleur trop frappante du genre – orange ! Non, mais quelle couleur agressive il ne parvenait pas à saisir pourquoi des personnes aimaient cette couleur. Les deux amis se mirent en route, Hinata traînant pratiquement Sasuke par la manche de son manteau. Celle-ci se régalait, elle savait que ceci serait une rare occasion et elle en profiterait pleinement. De boutique en boutique, Sasuke tient fermement son pied-à-terre et n'accepta aucune couleur trop vive ou trop tape à l'œil au grand dam d'Hinata. En conclusion, au bout de trois heures, ils avaient acheté quelques chemises t-shirts et veston qui n'étaient pas gris ou noir. La plupart des chemises variaient en ton de bleus ou verts. Les t-shirts, la jeune femme avait beaucoup plus insisté, il eut encore du bleu de différentes teintes, deux rouges, deux blancs ainsi que deux verts. Pour les vestons, l'amie de l'interne avait abandonné la bataille, et Sasuke avait choisi deux, un veston noir avec l'intérieur rouge, l'autre était bleu royal avec l'intérieur bleu pâle avec des petits-pois rouges. Une fois à la sortie, Sasuke remercia une fois de plus son amie d'être venue avec lui et ils se séparèrent.

L'Uchiha chercha des yeux sa moto avant de se souvenir de l'avoir stationné en face du café et non pas dans le stationnement du centre d'achat. Il tenta du mieux qu'il put d'enfoncer tous ses achats dans son sac à dos. Le reste de ses achats allèrent dans les sacoches accrochées sur sa moto. Une fois que tout fut prêt, il s'apprêta à enfourcher sa moto lorsque la sonnerie de son cellulaire l'interrompit. Sasuke fut tenté de ne pas répondre, mais peut-être était-ce important. Il saisit son appareil et le nom de Tsunade apparut sur son écran.

"J'ai besoin de toi. Ton premier cas, et ça ne serait pas une sinécure. "

Sans lui donner le temps de répondre, elle mit fin à l'appel. Sasuke avait perçu quelque chose dans la voix de son mentor de la tristesse. Il fonça les sourcils. Il était important dans leur métier de ne pas s'attacher émotionnellement à leur patient, c'était elle-même qui lui avait dit ceci lors de leur entretien. Sans attendre une seconde de plus, il sauta sur sa moto. Sasuke démarra rapidement pour se diriger vers l'hôpital qui était complètement à l'opposé d'où il se trouvait. La voix de Tsunade résonna dans son esprit tout le long de son trajet, il se demandait ce qu'il l'attendait une fois rendu sur place.

À l'hôpital, il stationna sa moto dans l'espace réservé aux employés. Il se dirigea ensuite rapidement vers l'ascenseur qui l'emmènerait vers le 3e étage où se trouvait l'aile psychiatrique. Avant d'aller rejoindre sa patronne, il alla porter ses achats dans son casier ainsi que son casque. Une fois ceci accompli, il se regarda hâtivement dans la glace. Ses cheveux d'ébène mi-long, son grand visage pâle ainsi que ses yeux de la même couleur lui retournaient son air neutre. Il devrait travailler sur ses expressions faciales, ceci ne serait pas aisé pour lui, mais il ferait de son mieux. Par la suite, l'interne se dirigea vers la porte du vestiaire, il se retrouva dans le couloir.

"Sasuke-kun ! "

La voix d'une des autres internes le fit se retourner sur lui-même. Haruno Sakura. Celle-ci possédait des cheveux roses (qui sain d'esprit possède ce genre de cheveux ?) dès les premières journées avant l'obtention officielle de son internat, celle-ci avait tout tenté pour qu'il l'invite à un rendez-vous. Plus d'une fois, cette fille ne savait pas quand abandonner.

"Senju-sama nous attend. "

Elle tenta de lui prendre la main, il fut plus rapide et l'évita. Elle haussa les épaules avant de se mettre en marche vers une des chambres de trauma dans le fond du couloir. Ces chambres étaient réservées pour les patients qui pouvaient être dangereux pour eux-mêmes ou les employés. Ou alors pour des patients qui avaient été victimes de lourds sévices. Donc, d'une manière ou d'une autre, il savait que ce cas ne serait pas une partie de plaisir.

Tsunade les attendait face à une porte close, son visage était tiré, sa fatigue visible ainsi que sa tristesse. Les deux internes arrivèrent aux côtés de leur mentor, Sasuke regarda au travers de la fenêtre grillagée. Sur le petit lit, une forme immobile était étendue et chaque parcelle de peau était couverte de bandages. Seuls quelques mèches de cheveux blonds crasseux sortaient pèle mêle des bandages qui recouvraient sa tête. Les bouts de peau qui n'étaient pas couvertes étaient pâles ainsi que d'ecchymoses bleuis.

"Un de nos ambulanciers l'a découvert, voilà environ trois heures, jetées devant notre porte d'entrée comme un simple déchet. "

La psychiatre s'interrompit pour éclaircir sa gorge avant de continuer un peu plus calme.

"Ce jeune homme ne possédait aucune pièce d'identité sur lui. Il a été longuement affamé battu ainsi que… Ainsi que violer… À plusieurs reprises. Selon le médecin de garde, il doit avoir environ 19-20 ans, mais son corps n'a pas évolué correctement. Il a de sévères lacunes à tous les niveaux, son taux de sucre était beaucoup trop bas, presque aucune vitamine n'étaient présente dans son corps. Son taux de fer était aussi anormalement bas. On ne sait pas ce qu'il s'est exactement passé avec ce garçon, mais une chose est sûre ; il a été victime de torture durant de longues années. "

Sasuke avait conservé son regard posé sur le jeune patient presque le même âge que lui, et celui-ci avait vécu un enfer. L'Uchiha fut saisi à la gorge d'une émotion tellement forte qu'il crut être en train de s'étouffer. Sans comprendre pourquoi sans saisir les sentiments qui l'habitaient, Sasuke voulait réconforter ce garçon, il voulait le protéger, il voulait le guérir.

"Tsunade-Sama, je voudrais – "

La psychiatre coupa la parole au jeune homme.

"Sasuke. Je veux que tu prennes ce patient en charge. Naturellement avant que tu ne fasses quoi que ce soit, je devrais approuver toutes tes décisions."

"Mais Tsunade-Sama, je suis – "

"Sakura ! Je sais que tu es ici depuis plus longtemps que Sasuke. Mais tu as déjà ton lot de patients, et celui-ci serait beaucoup trop pour toi à gérer en plus de tes patients actuels. Tu dois toujours penser au bien-être de tes patients lorsque tu veux en accepter de nouveau. "

La jeune femme baissa la tête, les poings serrés le long de son corps démontrait bien qu'elle était insatisfaite de cette décision. Mais Sasuke s'en fichait, il devait – non, il voulait aider cet homme à tout prix. Si quiconque lui demandait pourquoi le jeune psychiatre ne pourrait pas l'expliquer. C'était ainsi, tout simplement.

"Sasuke. "

Tsunade l'interpella alors qu'il était toujours en train d'observer la poitrine de l'homme étendu, vérifiant que celui-ci respirait toujours. Son mentor lui tendit un dossier.

"Son dossier médical, je te conseille de te mettre à sa lecture. Tu dois connaître le peu qu'on sait à son sujet avant qu'il n'ouvre les yeux. "

Sur ce, elle déposa une main sur l'épaule de son interne, elle le sera affectueusement avant de traîner Sakura avec elle et les deux femmes disparurent. Sasuke inspira longuement tenant de se préparer mentalement à la lecture pénible qu'il aurait sous peu. Il décida d'entrer dans la chambre de son patient, il attrapa l'unique chaise présente et il l'apporta près du lit. L'Uchiha y prit place le dossier posé sur ses cuisses.

Le corps face à lui ne ressemblait pas à celui d'un jeune homme de 19-20 ans. Il était trop petit, trop mince. Sasuke osa approcher sa main de son patient, il déposa celle-ci près d'une des mains du jeune homme. Sa main était si petite comparée à la sienne, elle semblait si fragile et que dire de son poignet ? Sasuke put facilement en faire le tour avec son index et son pouce, et il put presque les toucher ensemble. À cet instant, il remarqua que dans l'autre main de son patient était une peluche miteuse d'une couleur incertaine. Cette main était crispée sur la peluche, visiblement de toutes ses forces restantes. Cette image sera le cœur de l'interne, c'était si triste. Cet homme-enfant avait définitivement enduré quelque chose d'horrible, et ce serait à lui de l'aider à passer au travers des prochaines étapes. Sasuke ferait en sorte de le supporter tout le long de son chemin, et au diable les règles de ne pas s'attacher, il était déjà trop tard. La seconde où son regard s'était posé sur l'homme couché, son destin avait été tracé. Sans pouvoir expliquer pourquoi l'Uchiha était persuadé que le jeune homme était supposé être sur sa route à un moment ou à un autre. Sasuke tenta de s'installer confortablement pour consulter le dossier monté par l'équipe aux urgences qui s'était occupé en premier du patient. Ensuite, il avait décidé qu'il resterait ici jusqu'au réveil du jeune homme, l'interne ne voulait pas que celui-ci se réveille seul dans un endroit inconnu. Une fois qu'il trouva une position plus ou moins confortable, il se mit à la lecture de la fiche. Sasuke se doutait bien que celle-ci ne serait pas agréable.