Phoebus chapitre 2


**IMPORTANT** Des scènes difficiles touchant un enfant en bas âge seront décrites. Vous êtes avisés.

Ne pas oublier que je ne suis pas psychiatre, et que j'écris de la fiction, il est donc possible que certaines choses ne soient pas correctes. J'ai tenté de créer une histoire cohérente, soyez indulgent.


Correction apportée par : KillerNinjaPanda. Je tiens à la remercie d'avoir accepté de remplacer MarineMaRi qui a dû quitter pour un retour aux études. Merci beaucoup pour notre belle expérience ensemble MarineMaRi !


Phébus ou Phœbus (du grec ancien Φοῖβος / Phoíbos) est le nom latin d'Apollon dans la mythologie romaine. Signifiant « le brillant », il est le dieu du soleil personnifié, qui avait dirigé Sol étant enfant. Ce terme est utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer « Phébus ».


Naruto était paralysé de peur. Il venait d'ouvrir les yeux, il avait mal à la joue, et le garçon n'avait aucune idée où il se trouvait. La pièce était petite, blanche, et aucun meuble à part le minuscule lit sur lequel il était étendu. Kyûbi était toujours avec lui, cela le rassura quelque peu, il serra contre son cœur sa peluche. Pourquoi était-il ici ? Où se trouvaient ses parents ? La porte s'ouvrit brusquement, le petit blond sursauta en s'asseyant. La peur le saisit au ventre, jamais dans sa jeune vie il avait été aussi effrayé. Devant lui se tenait l'homme qui était entré de force chez lui, et il – un sanglot s'échappa du petit garçon – il avait fait du mal à ses parents.

"Chut…Chut petit gars. "

L'homme s'avança vers lui, il semblait glisser au lieu de marcher, pris place au pied du lit et dévisagea Naruto d'une manière qui le fit se sentir mal. Le garçonnet avala ses sanglots en serrant plus fort Kyûbi contre sa poitrine.

"Approche. "

La voix de l'homme ne lui donnait pas le choix, il devait obéir. Par contre, son corps refusait de l'écouter, alors l'homme l'agrippa durement par un de ses bras pour l'attirer à lui.

"Tu es si mignon. "

Naruto ne savait pas comment agir, jamais un adulte l'avait fait sentir aussi mal auparavant. L'homme l'observait tranquillement, la longue langue caressant les lèvres, et ses deux mains caressaient les cuisses du petit homme. Il voulut retourner à sa place, il voulait retourner chez lui, la prise de l'homme se raffermi durement, le blondinet laissa échapper un cri de douleur.

"Si tu fais ce que je te demande je n'aurai pas à te punir, tu comprends ? "

L'enfant effrayé hocha mécaniquement de la tête, l'homme continua ses attouchements partout sur son petit corps. Le garçon tenait fermement sa peluche lui parlant dans sa tête, il voulait oublier cet endroit, cet homme. Naruto voulait tout simplement disparaître, comme lorsqu'il jouait à cache-cache avec son papa et que celui-ci ne parvenait pas à le retrouver. Penser à son papa lui fit revoir l'image de ses parents, couchés dans leur sang, de grosses larmes s'échappèrent des yeux du blondinet. En contrepartie, il ne laissa pas échapper le sanglot qui le menaçait. Tout d'un coup, Naruto se retrouva sur le dos, son pyjama préféré qu'il portait toujours (il était vert avec plein de petits renards orange) fut retiré brusquement. Le garçon était pétrifié, il n'avait jamais été nu devant des inconnus. Sa maman, son papa lui avaient clairement expliqué que c'était mal si un adulte lui demandait cela. Qu'il devait crier, par la suite courir vers un autre adulte, ou mieux un policier. Ici, Naruto était incapable de crier, il avait beaucoup trop peur de l'homme, qui était maintenant pratiquement couché sur lui. Ses petites jambes furent brutalement ouvertes, son regard était fixé sur le plafond, plus précisément une fissure dans celui-ci et il la suivait des yeux pour ensuite recommencer L'homme bougea, et Naruto eu l'impression que la douleur le coupait en deux; il hurla! Le mauvais homme émettait des sons dégoutants, sa langue léchait le visage de l'enfant. Alors brusquement, la main de l'homme se déposa en force contre la bouche et le nez du bambin. Il ne pouvait plus respirer mais la douleur était tellement intense qu'il ne pouvait pas s'empêcher de hurler. Enfin, la douleur s'estompa au même instant où il n'eut plus d'air et Naruto accepta la noirceur avec bonheur.

Il faisait noir lorsque le bambin ouvrit les yeux, tout son petit corps lui faisait mal, lorsqu'il tenta de s'assoir il eut l'impression qu'un éclair le traversait. Naruto étouffa son cri de détresse en mordant dans son poing, il roula sur son flanc. Le garçon remarqua qu'il n'avait plus son pyjama mais une espèce de tissus bleu qui ne se fermait pas vraiment. Il avait déjà eu quelque chose de semblable lorsqu'il avait été hospitalisé plus tôt dans l'année, Naruto avait été malade. Sa maman lui avait expliqué qu'il avait eu une grosse infection dans ses poumons, et le petit blond avait dut dormir là-bas durant deux nuits. Et il se rappelait à quel point il avait détesté malgré que son papa ait dormi lui aussi dans la chambre.

Une fois de plus, l'image de son papa, et de sa maman immobiles sur le plancher de leur maison, apparut devant ses paupières closes. Ses frêles épaules furent secouées par ses sanglots silencieux. Naruto ne comprenait pas exactement pourquoi tout ceci leur était arrivé Son cœur était en miettes, son seul réconfort était Kyûbi, et il se jura de ne jamais s'en départir même si le méchant homme voulait lui faire encore des bobos.

Le petit blond tenta du mieux qu'il put de s'enrouler dans la couverture qui avait été placé sur le lit, et il se mit en boule. Dans cette position, il se sentait légèrement plus en sécurité, Naruto pria très fort pour que tous les amis de ses parents tentent de le retrouver. Car eux aussi étaient des héros, et les héros réussissaient toujours à sauver les petits enfants en difficultés. Sur cette pensée rassurante, il sombra dans un sommeil agité, et peu réparateur.


Sasuke tenait le dossier de son patient, il était toujours fermé car son regard était fixé sur l'homme qui dormait immobile. Le médecin de l'urgence lui avait administré un léger somnifère, car durant l'examen l'homme s'était réveillé et s'était débattu avec force. Sa bouche s'était ouverte sur un cri silencieux, ceci avait été inscrit sur un post-it placé sur la couverture du dossier. L'interne osa de nouveau de s'avancer, il prit délicatement la main bandée entre la sienne. Il voulait faire savoir à l'homme inconscient qu'il était en sécurité maintenant, qu'il n'était pas seul, que Sasuke ne le laisserait plus jamais solitaire. L'Uchiha savait bien que logiquement, il devrait approcher ce patient de manière clinique, détaché tout en étant chaleureux et à l'écoute. Mais tout ceci ne s'appliquait plus dans ce cas, son premier cas en tant que psychiatre. Est-ce que cela voulait dire qu'il était inapte à en être un ? Un cas, un seul patient et déjà il succombait à celui-ci. Malgré tout, le jeune homme savait qu'il ne ferait pas marche arrière, qu'il ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour traiter ce jeune homme.

Senju-Sama lui avait donné ce patient, tout devrait passer par elle, toute décision, toute demande de médication. Donc Sasuke savait que si son jugement devenait trop partial, la psychiatre le remettrait sur le bon chemin, peu importe la manière qu'elle utiliserait. Ainsi son patient ne serait jamais négligé, ni perdu dans le système comme un autre simple John Doe.

Finalement, Sasuke inspira longuement avant d'ouvrir le mince dossier, et débuta sa lecture morbide sans lâcher la main de son patient.

« Heure d'arrivé 16 :51. Déposé sans papier d'identités face aux portes de l'urgence.

Jeune homme caucasien, âge estimé d'environ 19 ou 20 ans.

Sévèrement sous alimenté ainsi que tout aussi déshydraté.

Plusieurs blessures apparentes sur son corps, certaines très anciennes, et d'autre beaucoup plus récentes.

Je dresse une liste des blessures dans l'ordre où elles ont été découvertes.

Comme indiqué plus haut, beaucoup de vieilles blessures. Ses doigts ont été brisés plusieurs fois, ainsi que ses côtes.

Ses deux bras ont été aussi brisés à quelques occasions, comme le démontre les rayons-X inclus. »

Sasuke inspira longuement, il desserra sa prise sur la main de l'homme endormi. Sans s'en rendre compte, il avait serré celle-ci un peu plus fort, l'Uchiha ressentait un besoin intense de protéger cet homme. Jamais dans sa vie il ne s'était sentit autant protecteur envers qui que ce soit, même pas sa propre mère. Qu'est-ce que tout ceci pouvait bien vouloir signifier ? Il ricana légèrement, c'était lui le psychiatre, il devrait connaitre la réponse pourtant il n'en avait aucune idée. Calmé, l'interne se remit à sa lecture et examina les rayons X. Naturellement, Sasuke n'était un docteur généraliste mais il connaissait tout de même le squelette humain normal, et ce qu'il aperçut le fit grincer des dents. C'était atroce, sur chaque rayons-x, que ce soit sur les mains, bras, jambes, ou pieds il y avait un nombre élevé de cassures mal guéries. Celles-ci n'avaient jamais été soignées adéquatement, on le voyait à la manière donc les os s'étaient réparés eux même. Il était de plus en plus clair pour l'interne que son patient avait affreusement souffert dans les dernières années. Sasuke se jura de nouveau que celui-ci ne vivrait plus jamais un seul jour de détresse ou de solitude, il y veillerait personnellement. Le jeune psychiatre ne donnerait pas le choix à Senju-Sama, il n'abandonnerait jamais ce jeune homme. Il le ferait seulement à la demande claire de ce dernier, et d'aucune autre façon. Sasuke replongea dans sa lecture.

« Étrangement les dents du patient sont relativement en bon état en comparaison du reste de son corps.

Dû au sévère manque de nourriture, de vitamines ainsi que tout nutriment nécessaire, sa croissance a cessé beaucoup plus tôt que la normale.

Ses yeux n'ont pas dû apercevoir beaucoup de lumière du jour, ses pupilles réagissaient vivement à la moindre lumière. (Ceci sera à vérifier une fois que le patient éveillé)

Le scrotum a été aussi malmené, plusieurs blessures y apparaissent, et présentement une grosse ecchymose couvre presque la majorité du scrotum. Il semble y avoir une trace de semelle sur la partie gauche.

Son anus est aussi mal en point, des chirurgies réparatrices seront nécessaire pour tenter de réparer les dommages occasionnés par les années d'abus physique. »

Sasuke dut se lever brusquement pour aller vider le contenu de son estomac dans la corbeille près de la porte. Ses yeux coulaient de larmes qu'il ne tenta même pas de calmer, comment un être humain pouvait faire ceci à un jeune homme ? Et surtout pourquoi ? Depuis combien de temps son patient vivait-il cet enfer ? Tsunade-sama l'avait déjà avisé qu'elle avait communiqué avec la police de la ville, les parents de cet homme devaient être fou d'angoisse.

Dans le dossier, il y avait toutes les photos qui avaient été prises du corps de son John Doe, mais Sasuke n'eut pas l'envie de les regarder. La description du médecin traitant était suffisante pour lui.

Ce premier défi lui semblait presque trop énorme pour lui, mais Sasuke n'abandonnerait pas, il l'avait juré. Alors il s'installa de nouveau près du lit de son patient toujours endormi, le seul son était celui de la machine qui calculait ses signes vitaux, tout semblait normal pour l'instant. L'interne se laissa bercer par le rythme apaisant des signes vitaux, il s'endormit sans même s'en rendre compte.

Ce fut le changement dans le rythme des machines qui réveillèrent Sasuke, il ouvrit les yeux. Devant lui, son patient le regardait fixement, une peur sans nom inscrite sur son visage. Mais aucun son, aucun mouvement ne provenait du jeune homme. Ses yeux étaient magnifiques, malgré la terreur qui y régnait. Jamais dans sa vie, Sasuke n'avait vu d'yeux aussi bleus, ils semblaient si profond, si délicat. Le psychiatre bougea très lentement, tous ses mouvements étaient calme doux, il s'installa correctement dans la chaise, et il sourit doucement à son patient.

" Bonjour. Je m'appelle Sasuke, je suis ton médecin. Tu es en sécurité ici, à l'hôpital de Konoha. "

Le patient ne bougea pas, son regard restait fixé sur Sasuke, sa respiration était rapide et saccadée. Il était évident que celui-ci était terrorisé, alors l'Uchiha resta assit tranquillement sur sa chaise, ses mains bien en évidence sur ses cuisses.

"C'est une jolie peluche que tu as là. Quel est son nom ? Ou veux-tu me donner ton prénom ? "

Sasuke parla d'une voix calme, basse comme celle qu'il avait utilisé auparavant avec de jeunes enfants qu'il avait côtoyé en stage. Le bras qui tenait le toutou bougea vivement pour porter celui-ci contre la poitrine du jeune homme. Ce dernier continuait à l'observer mais cette fois-ci une petite lueur de défi était présent dans ses yeux. Sasuke compris que son patient ne leur donnerait pas accès à sa peluche de sitôt.

"Je ne voulais pas la prendre, ne t'inquiète pas. Je voulais seulement te dire que je le trouve joli. "

Finalement, le jeune homme cligna ses yeux, par la suite il abaissa son regard vers son renard (l'interne avait enfin pu deviner l'animal), le caressant doucement de son autre main. Le psychiatre avait bien-sûr remarqué à quel point son patient était crasseux, il n'avait pas à estimer à quand celui-ci avait eu le droit à un bain, ou une douche. Dans l'état actuel des choses, il hésita à lui proposer l'un ou l'autre, mais Sasuke décida de lui offrir la possibilité de choisir, et son patient pourrait refuser s'il ne le désirait pas.

"Que dirais-tu d'une bonne douche chaude ? Ou encore d'un bain avec des bulles ? "

Le regard hanté retrouva ses yeux, l'homme se mordait sauvagement les lèvres, cette fois-ci l'Uchiha n'intervint pas, ce n'était pas le moment encore pour cela. Pour l'instant, il voulait permettre à son patient de se laver, de se sentir un peu plus humain. Mais celui-ci le regardait fixement, sans bouger un muscle, sans émettre un son. Sasuke soupira silencieusement, était-il possible que le jeune homme soit muet ? Pas sourd car il avait réagi à la voix de Sasuke. Ainsi lentement le psychiatre se leva, l'homme-enfant ne bougea pas ses yeux toujours fixés sur le médecin qui lui faisait face. L'Uchiha se détourna doucement de son patient, par la suite il se dirigea vers la porte et il l'ouvrit. Il jeta un œil dans le couloir celui-ci était vide, les bains et douches étaient de l'autre côté de la chambre.

"Donne-moi un instant, je vais voir s'il y a des bains de libres. "

Il savait qu'il n'aurait pas de réponse, mais il attendit tout de même quelques secondes, ensuite il sorti pour se diriger vers les bains. Son patient avait été découvert habillé seulement d'une vieille jaquette bleue d'hôpital. Sasuke ne voulait pas remettre ce genre de vêtement au jeune homme, rapidement il se dirigea vers les vestiaires. Le psychiatre savait qu'il avait une paire de pantalon de coton ainsi qu'un t-shirt gris, et un boxer propre qu'il utilisait lorsqu'il allait courir. Eh bien, à partir de cet instant ce serait au jeune homme. Une fois les habits en mains, il retourna vivement vers la chambre de celui-ci, Sasuke regarda par la fenêtre. L'homme n'avait pas bougé, il cogna doucement à la porte avant de l'ouvrir.

"Si tu le désire, je peux te couler un bain, il n'y a personne d'autre. Et je t'ai aussi trouvé des vêtements propres. "

Sasuke avança d'un pas lent, posé voulant montrer qu'il n'avait aucune malice envers son patient. Son regard bleu passa de son visage aux vêtements qu'il avait en main, une émotion autre que la crainte apparu dans le magnifique regard bleu; de la curiosité. Le psychiatre continua son avancée avant de s'assoir délicatement sur sa chaise avant de déposer les vêtements près du jeune homme. Ses yeux si expressifs suivirent le mouvement, une fois la main de Sasuke retirée, le patient avança peureusement la sienne vers les vêtements. Son regard se releva vivement vers Sasuke, il était évident qu'il craignait un piège, ou un sévices quelconque. L'Uchiha lui sourit simplement en s'assurant de ne pas bouger, gardant son visage ouvert, et ses mains immobiles sur ses cuisses. L'inconnu abaissa son regard vers les vêtements, sa main touchant finalement les tissus. Sasuke n'avait aucune idée de ce que l'homme pouvait ressentir en ce moment, alors il attendit patiemment une ouverture pour sa prochaine action.

La main qui ne tenait pas la peluche semblait caresser le tissu face à lui, à la surprise du psychiatre, le jeune homme osa bouger pour s'assoir. Sasuke remarqua à quel point celui-ci était réellement couvert de bandage, et il se demanda si prendre bain était finalement une bonne idée. L'interne se dit qu'il devrait demander l'aide d'une infirmière, mais son sentiment protecteur était plus fort. C'était stupide, puéril, il n'avait pas les connaissances médicales nécessaires pour tout ceci, il était psychiatre, pas médecin. En contrepartie, il débutait tout juste à créer un semblant de lien avec l'homme, s'il ajoutait une autre personne dans cette étape cruciale, cela pourrait tout gâcher. Satisfait de son raisonnement, il attendit en silence d'apercevoir un signe quelconque que son patient était ouvert à l'idée de se laver.

La tête du jeune homme se releva pour planter son regard dans celui de l'homme face à lui, ensuite ses yeux allèrent vers la porte pour revenir à l'interne. Sasuke voulait s'assurer de bien saisir le message.

"Tu serais partant pour un bain ? Avec des bulles ? "

Son patient cligna de ses yeux, délibérément, le noiraud comprit que c'était sa réponse positive. En douceur, il se releva de sa chaise.

"Je vais baisser la rampe de ton lit, d'accord ? Ça va être plus facile pour toi de descendre. "

L'homme le regarda sans émettre le moindre son, il se redressa à peine mais il ne quitta pas Sasuke du regard. Le psychiatre fit exactement ce qu'il avait dit, avec des mouvements lents et calculés Une fois la barrière abaissée, il se recula de deux pas. Sasuke voulait donner à son patient de l'espace pour que celui-ci ne se sente pas pris au piège. John Doe resta un long moment sans bouger, l'interne ne lui montra aucun signe d'impatience, au contraire il lui souriait simplement. L'Uchiha remarqua qu'il n'avait pas autant souri sincèrement depuis qu'il était un jeune enfant, son sourire venait naturellement pour l'autre homme.

Au bout d'une dizaine de minutes, le patient bougea, gardant un œil vigilant sur le docteur face à lui, l'Uchiha se fit la remarque qu'il ressemblait à un animal sauvage qui ne savait pas comment agir face à lui. L'homme décroisa ses jambes, ensuite il les laissa pendre de son lit, et il cessa tout mouvement. Sasuke recula d'un pas, il voulait sans avoir à parler, faire comprendre au jeune homme qu'il ne craignait rien de lui, qu'il le respecterait dans tous les choix qu'il ferait.

Finalement, l'inconnu posa son pied droit par terre, suivi de peu par la gauche, et il se mit debout. La jaquette d'hôpital pendait mollement sur son corps beaucoup trop fin. Ses bras croisés fermement contre sa poitrine, avec les vêtements et la tête du renard au milieu. Sasuke eu la drôle d'impression que la peluche le regardait directement. Il recula d'un autre pas, son sourire toujours en place, son patient avança maladroitement un pied. En le regardant progresser difficilement, l'interne réalisa que celui-ci ne devait pas avoir beaucoup marché dans sa vie, sans compter toutes les fractures qu'il avait subies qui n'avaient jamais été proprement soignées. Le jeune homme fit un pas de plus, Sasuke recula à son tour ainsi de suite jusqu'à ce qu'il atteigne la porte.

"Je vais ouvrir la porte, la lumière dans le couloir est très vive. Il se peut que ça te fasse mal aux yeux, si c'est le cas je t'aiderais à traverser, mais seulement si tu le veux. "

Le regard bleu ciel le dévisagea sans émettre de commentaire, Sasuke su tout de même que celui-ci avait compris lorsqu'il l'aperçu fermer légèrement ses yeux. Son cœur se sera brusquement dans sa poitrine, oh comme il aurait aimé être en mesure de le prendre dans ses bras, et lui assurer que tout irait bien maintenant. Par contre, le psychiatre n'était pas stupide, ce genre de geste pouvait créer un mauvais souvenir auprès de son patient et le faire régresser. Ainsi, il ouvrit la porte en douceur regardant d'un côté et de l'autre, le couloir était toujours vide.

"On va traverser en ligne droite, tu vois la porte en face ? Eh bien, les bains y sont présents. "

Les yeux du jeune homme suivirent son doigt, Sasuke remarqua que celui-ci avait resserré sa prise sur sa peluche, sans pour autant cesser sa lente avancée. Sasuke lui maintint la porte ouverte sans pour autant lui bloquer le chemin, à la place il se tient du côté ou la porte s'ouvrait. Ainsi, il laissait beaucoup d'espace pour le jeune patient puisse s'avancer sans pour autant se sentir prit dans une duperie. La progression de l'inconnu se faisait à petit pas, celui-ci était tendu comme un arc, et ses yeux bougeaient rapidement de tous les côtés, cherchant probablement la prochaine étape. Une fois dans le couloir, le psychiatre referma la porte de la chambre tranquillement.

"Donc une fois dans la pièce, tu vas apercevoir à ta droite une petite pièce avec une chaise. Tu pourras y prendre place pendant que je remplis ton bain. Tu veux des bulles? "

Tout en parlant, Sasuke s'était avancé vers la porte des bains et l'avait ouverte, tout comme celle de la chambre, il tint celle-ci à bout de bras pour laisser son patient pénétrer en premier. Cela lui prit près de cinq minutes, il cessa de marcher au moindre son qu'il percevait, ou mouvement au loin. L'Uchiha fit preuve d'aucun signe d'ennui, ou d'impatience il attendait tout simplement. Une fois les deux hommes dans la pièce, le docteur referma la porte, et mit le signe occupé. D'un signe de tête, il indiqua au malade la pièce donc il avait fait mention, et il attendit de voir ce que celui-ci ferait.

John Doe garda son regard dans celui de Sasuke un long moment avant de se déplacer vers la petite pièce. Aussitôt, le noiraud se mit au travail, il ouvrit l'eau, ajouta malgré le manque de réponse, de la mousse et s'assura que la température soit à peine plus chaude de tiède. L'Uchiha attendit que le bain soit pratiquement plein avant de couper l'eau, il se leva, mais s'arrêta avant la porte.

"Le bain est prêt. Si tu me le permets, je vais devoir retirer les pansements pour que tu puisses te laver correctement. "

Sasuke attendit quelques instants avant de s'approcher de la porte, il jeta un œil prudent à l'intérieur. Le jeune homme était debout, immobile dans le milieu de la pièce, et son regard effrayé renversa le psychiatre. Il s'en voulu, encore une fois, il n'avait pas réfléchi. Cet homme avait connu vraisemblablement des horreurs provenant d'un homme, et lui il se proposait de le toucher.

"Si tu n'es pas à l'aise, je peux demander à une infirmière de venir. "

Malgré qu'il croie sincèrement qu'ajouter une autre personne à l'équation était une mauvaise idée, il se devait de respecter les signaux que l'homme lui envoyait. Son regard bleu se rempli de surprise, étonné qu'on lui donne une seconde possibilité. Le patient recommença à se mordre les lèvres, son regard baisser sur les vêtements et son renard. Il resta ainsi encore un bon moment, le docteur espérait seulement que l'eau ne serait pas trop refroidie. En revanche il se refusait à brusquer son patient, alors il attendit que celui-ci se décide.

Soudainement le jeune homme tendit son bras gauche vers le docteur, et Sasuke comprit le message. Sans mouvement brusque, il s'avança prit une des bandelettes et la défie avec dextérité. Ce qu'il vit le fit presque trembler de colère. Il y avait tellement de cicatrices, anciennes, nouvelles et il était évident que le petit doigt avait été cassé, et jamais correctement guéri car il était légèrement crochi vers l'extérieur. Si jamais Sasuke découvrait qui avait osé faire souffrir cet homme, il le tuerait. Il fut choqué de sa propre ligne de pensée, pourtant Sasuke n'avait jamais été un homme violent et ne s'était jamais battu. Mais ici, maintenant, il lui fallait tout son contrôle pour ne pas se mettre à trembler de rage. Une fois les bandages retirés, le jeune homme lui tendit son autre bras. Tout autant de cicatrice, mais en plus il y avait des brûlures de cigarettes dans le creux du bras. Des larmes apparurent dans ses yeux, et coulèrent le long de ses joues sans qu'il ne puisse s'en empêcher, alors Sasuke garda la tête baissée pour ne pas créer de vague avec son patient. Il se râcla la gorge avant de lui parler de nouveau.

"Tu – tu devrais prendre place sur la chaise, si tu le veux bien, ça sera plus facile pour retirer tes pansements. "

Sasuke tenta subtilement d'essuyer ses larmes avant de reculer d'un pas, et de regarder son patient. Celui-ci avait suivi tous ses mouvements, ses yeux étaient rivés sur les siens avant d'ensuite fixer ses joues encore légèrement humides. Le jeune homme resta un moment sans bouger, ensuite il prit place sur la chaise, laissant ses jambes droites devant lui. Le médecin toujours avec des mouvements doux, retira les bandages. Heureusement, les jambes de celui-ci étaient beaucoup moins endommagées que le reste de son corps. Une fois le dernier pansement retiré, Sasuke se releva tranquillement, reculant de deux pas.

"Le bain est prêt. Je peux t'attendre dans le couloir, ou si tu préfères ici dans cette pièce. Sur le rebord du bain, je t'ai laissé du shampooing, du revitalisant ainsi que du savon. Il y a une débarbouillette pour te laver, et au côté une serviette pour te sécher. Est-ce que ça te va ? "

Cette fois-ci, Sasuke attendit un peu plus longuement, il ne savait pas si son patient savait utiliser la moindre de ces choses. Devait-il rester dans la petite pièce ? Aller dans le couloir ? Pour la sécurité de l'inconnu, le psychiatre savait qu'il devrait rester dans la pièce, cependant créer un lien de confiance était primordial en ce moment, et il ne voulait pas imposer quoi que ce soit.

L'homme se releva sur ses jambes, elles étaient si minces, que l'Uchiha se promit de lui apporter des vrais bon repas maison qu'il connaissait pour l'aider à prendre du poids. John Doe dépassa son docteur avant de cesser de marcher, il regardait le bain, les yeux ronds, brillants. Sasuke se demanda une fois de plus, à quand remontait son dernier bain, son dernier sentiment de sécurité. Le jeune homme tourna la tête vers son médecin ensuite il porta son regard vers la petite pièce qu'il venait tout juste de quitter.

"D'accord. Je vais t'attendre ici, si tu as besoin d'aide, fais-moi signe. "

Son patient cligna délibérément lentement ses yeux, il se retourna pour se mettre lentement en route vers le bain. Sasuke espérait que l'eau serait encore assez chaude, et que le jeune homme aimerait son expérience. L'oreille à l'affût le psychiatre se pencha pour récupérer tous les pansements par terre avant de les jeter dans la corbeille. Il perçut le froissement de vêtement qui tombe, ensuite l'éclabousure de l'eau à la suite de l'entrée du jeune homme dans le bain. L'Uchiha aurait aimé jeter un coup d'œil pour s'assurer que tout allait bien, mais il se retint, une fois de plus la création du lien de confiance était le plus important. Ensuite, il entendit l'homme bouger dans l'eau, un léger chantonnement lui parvint à ses oreilles, et il dut mettre une main devant sa bouche, cela le touchait énormément, ses émotions étaient à fleur de peau.

Sasuke n'avait aucune idée du cheminement à venir, seulement que celui-ci serait ardu pour le jeune homme. Et le psychiatre se dit qu'il devrait trouver un nom pour converser avec lui, s'il ne s'en souvenait pas, ou qu'il ne désirait pas le partager, il le respecterait. En contrepartie, l'Uchiha voulait avoir un nom à utiliser au lieu de toujours le référer en tant que patient, John Doe, ou jeune homme. Il lui en glisserait un mot lorsque celui-ci aurait terminé son bain. Ainsi, Sasuke resta assis, appréciant la douce mélodie qui lui parvenait du bain, dans le silence de l'hôpital autour d'eux.