Phoebus chapitre 4
**IMPORTANT** Des scènes difficiles touchant un enfant en bas âge seront décrites. À lire si vous êtes en mesure de le faire. Vous êtes avisés.
Ne pas oublier que je ne suis pas psychiatre, et que j'écris de la fiction, il est donc possible que certaines choses ne soient pas correctes. J'ai tenté de créer une histoire cohérente, soyez indulgent.
Correction apportée par : KillerNinjaPanda. Je tiens à la remercier d'avoir accepté de remplacer MarineMaRi qui a dû quitter pour un retour aux études. Merci beaucoup pour notre belle expérience ensemble MarineMaRi !
Phébus ou Phœbus (du grec ancien Φοῖβος / Phoíbos) est le nom latin d'Apollon dans la mythologie romaine. Signifiant « le brillant », il est le dieu du soleil personnifié, qui avait dirigé Sol étant enfant. Ce terme est utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer « Phébus ».
L'enfant avait trouvé une petite roche pointue, avec, il avait débuté un trait sur le plancher, sous son matelas, à chaque visite de l'homme. Parfois, le blondinet devinait bien que celui-ci n'était pas venu une journée, alors au hasard il dessinait un trait. Il ne savait toujours pas compter plus de dix mais Naruto comptait jusqu'à dix et il encerclait ceux-ci. Malheureusement, il y avait maintenant plus de dix bulles sous son lit, tout ce qu'il pouvait en déduire était qu'il était ici depuis un très long moment. Le garçonnet ne comprenait pas pourquoi les amis policiers de ses parents n'étaient pas venus à sa rescousse. Peut-être qu'eux aussi croyaient que tout ceci était sa faute ? Qu'il ne méritait pas d'être sauvé ? Qu'il était responsable de la mort de ses parents ? Kakashi ou bien Asuna était des experts tout comme son papa et sa maman. S'ils ne l'avaient pas retrouvé,c' était probablement qu'ils ne le cherchaient tout simplement pas.
Dans sa tête il n'y avait pas d'autre explication valable. Ceux-ci étaient des héros, ils complétaient toujours leurs missions avec succès. Lorsque Naruto avait réalisé cela, il avait pleuré silencieusement, la tête enfouie dans l'oreiller. Pour éviter plus de sévices, le blondinet avait complètement cessé de parler, d'émettre le moindre son, même s'il était en souffrance avec les traitements que le « maître » lui infligeait. Son assistant qui venait le visiter de temps à autre, pour le "soigner " lui avait indiqué qu'il devrait l'appeler « maître ». En général l'homme aux lunettes se contentait d'essuyer le sang, de fermer les plaies ouvertes mais sans plus. "L'infirmier " était brusque, méchant, sans aucune délicatesse lorsqu'il lui appliquait des compresses. Celui-ci lui avait dit à plus d'une occasion, qu'il le soignait tout simplement car c'était ce que son maître voulait. Rien d'autre. Selon lui, Orochimaru-sama, aurait dût se débarrasser du garçon, après tout il était maigre, laid, et idiot. Mais pour une raison inconnue de l'acolyte, le serpent aimait utiliser Naruto comme exutoire. Le blond aurait aimé que l'homme se lasse de lui, qu'il le laisse rejoindre ses parents. Naruto en avait marre d'être toujours en douleur, affamé ainsi qu'assoiffé. Cependant il était trop petit et faible pour y faire quoi que ce soit.
La seule chose qui aidait Naruto, était sa peluche Kyûbi, sans lui le garçon savait qu'il ne serait plus qu'une coquille vide. Pour une raison inconnue du blond, la présence du renard lui procurait une force mentale plus grande qu'il croyait avoir. Naturellement, il y avait des journées plus difficiles que d'autres, la faim le tiraillait en tout temps, et sa soif n'était jamais totalement étanchée.
Que dire de la pièce dans laquelle il vivait depuis tout ce temps ? Elle ne possédait pas de fenêtre, un plafonnier y était présent mais pratiquement jamais utilisé. La seule source de lumière était une veilleuse qui avait été placée en hauteur, et qui chassait à peine la noirceur de la chambre. Une petite chaudière en plastique lui servait de toilette, et étrangement le maître tenait à ce qu'il se lave les dents régulièrement. Alors qu'il n'avait pas l'air de prêter attention à son hygiène corporelle. Depuis qu'il était ici, Naruto n'avait pris aucune douche ou bain. Il avait eu droit de se laver à l'eau froide avec une débarbouillette et un minuscule bout de savon, de temps en temps. Pourtant, le garçonnet savait qu'il était important de se laver régulièrement, ses parents lui avaient répété plusieurs fois. Son lit n'était guère mieux, il possédait les même draps et couvertures depuis son arrivé. Ceux-ci étaient recouverts de son sang séché ainsi que les fluides de son tortionnaire.
Naruto n'avait plus l'impression que son corps lui appartenait, il se sentait comme un fantôme attaché à un amas de chairs. Le garçonnet était prisonnier de ce corps. Lorsque le serpent apparaissait dans sa chambre, le blondinet s'échappait dans son monde imaginaire avec Kyûbi. Il se détachait entièrement de ce qu'il se passait avec son corps. Fâcheusement peu importait à quel point Naruto s'enfonçait dans son monde imaginaire, il terminait toujours par ressentir la douleur que l'autre lui infligeait. En revanche, il n'émettait plus un son, plus rien ne sortait de la bouche.
À plusieurs autres occasions, le maître et même son acolyte avaient tenté de lui prendre sa peluche. C'était seulement dans ces moment-là qu'il se permettait de sortir de son hibernation. Naruto se défendait de toutes ses forces, mordait, égratignait. Cependant pas une fois il avait abandonné le combat, peu importe le nombre de coup ou les sévices reçus. Naruto n'avait jamais abandonné sa prise sur Kyûbi. Les deux hommes trouvaient cette situation hilarante, ils aimaient l'asticoter, le faire réagir, et le torturer mentalement en plus des abus physiques. En revanche, le jeune garçon avait décidé
de ne jamais les laisser gagner cette bataille. Le garçon frêle avait tenu bon, jusqu'au jour où les deux méchants se fatiguèrent de ce jeu.
Pour Naruto, ce fut sa première victoire ! Il l'avait célébré gaiement dans son univers avec son renard. Dans cet endroit, il était puissant, comme le Naruto dans le livre que son parrain avait écrit. Kyûbi l'était encore plus. Le garçonnet avait des amis, mangeait son repas favori, et il s'était fait un meilleur ami imaginaire. Celui-ci était le deuxième personnage principal du roman, il était presque aussi fort que lui. Naruto savait d'instinct que celui-ci le protégerait si quelque chose devrait lui arriver.
En revanche la réalité était toute autre. Il n'y avait personne pour le protéger des coups vicieux, ni des mains qui parcourraient son corps. Le pire était l'engin du serpent qui adorait lui causer tant de souffrance. L'homme lui avait tout volé, sa vie, son bonheur, et son innocence. Naruto n'avait plus rien, ni personne, seulement Kyûbi.
Son calvaire était incessant, le serpent adorait le torturer de toutes les manières perverses qui lui traversaient l'esprit. Naruto tentait de son mieux de se détacher dans ces moments-là. Ceci n'était pas toujours évident. L'homme l'obligeait maintenant à participer à leurs interactions physiques. Orochimaru le forçait à prendre en bouche son engin, à tout envaler, par la suite l'homme exigeait qu'il le remercie pour sa semence. Comme Naruto aurait aimé être assez fort pour refuser, encore mieux mordre cet abject morceau de chair. Seulement, le garçonnet était terrifié de son capteur, de la violence dont l'homme pouvait faire preuve. Tout son corps frêle était déjà brisé, abîmé et Naruto ne savait combien de temps il tiendrait encore. Parfois, le serpent se sentait généreux après s'être rassasié du corps de l'enfant, et il lui laissait un peu de nourriture solide. Ces moment étaient rarissimes, le garçon tentait alors d'étirer cette nourriture le plus longtemps possible.
Le temps passant, le jeune garçon restait la majorité du temps, éveillé ou endormi dans son univers secret. Ainsi il conservait un minimum de contrôle sur sa destinée. Car dans la réalité il n'avait plus aucun contrôle sur sa propre vie. Le jeune prisonnier commençait en s'en ficher pas mal. Naruto avait compris, malgré son jeune âge, qu'il ne sortirait jamais de cette chambre en vie. Non le serpent se débarrasserait de lui une fois qu'il serait fatigué de son corps.
Sasuke chassa pratiquement les infirmières de la pièce, et il accosta sèchement le médecin, son mémo toujours en main.
"Tu ne sais donc pas lire ? "
Sans laisser le temps à l'homme de répondre, l'interne continua sur sa lancée.
"Sache que cette décision va te mettre dans de sales draps. "
Et il ferma la porte au visage du médecin pendant que celui-ci ouvrait la bouche pour répliquer au jeune effronté, il allait avoir de ses nouvelles. Le médecin irait directement voir la responsable de l'aide psychiatrique, et le docteur porterait plainte envers le jeune psychiatre. Satisfait, il tourna les talons, tenant toujours le mouchoir contre son nez probablement cassé, et il retourna à son bureau situé à l'urgence.
L'Uchiha inspira, une fois calme, il s'avança pour retrouver son patient. Le jeune homme était par terre dans le coin de sa chambre, sous sa couverture. L'interne se pencha pour récupérer les sandwichs et les jus qu'il déposa sur le lit.
"Phoebus ? Je suis vraiment désolé. "
Sasuke s'approcha tout en douceur de la forme recroquevillée, il voyait la silhouette du jeune homme bouger sous la couverture d'avant en arrière. Le psychiatre s'avança à environ six pas de son patient, et il s'assit à son tour au sol en croisant ses jambes.
"J'avais laissé un mémo sur la porte, mais je crois qu'ils ne l'ont pas vu. "
Le psychiatre s'assura de garder sa voix douce, sans trace de la colère qu'il ressentait.
"Je suis désolé que les infirmières t'ai fait peur. Crois-tu pouvoir me pardonner ? "
Le noiraud laissa le silence s'installé. En revanche, sa très longue journée commençait à se faire sentir. Il bailla silencieusement; le psychiatre étira ses bras vers le haut pour tenter de se réveiller un peu. La situation qui venait de se dérouler, bien malgré lui, aurait probablement un impact négatif sur le travail qu'il avait accompli avec Phoebus aujourd'hui. L'interne ne frimait pas lorsqu'il avait annoncé au médecin que celui-ci aurait de ces nouvelles. Lorsqu'il annoncerait cette bavure à Senju-Sama elle serait furieuse. La psychiatre militait depuis des années pour les droits des patients en psychiatrie. La décision du docteur de pénétrer dans la chambre d'un patient avec un mémo clair, rendrait la femme furieuse.
Le balancement de son patient s'était légèrement calmé, sans pour autant cesser. Ce signe encouragea Sasuke à reprendre la parole de sa voix douce.
"J'ai oublié de te demander quel type de sandwich tu aimais. Alors j'en ai pris un au jambon, l'autre est au poulet. Je t'ai aussi apporté un jus d'orange. "
L'interne eu alors l'idée de mettre de la musique légère, celle qu'il aimait écouter avant d'aller dormir ou lorsqu'il prenait un bain. Il sélectionna la trame musicale, et déposa son cellulaire sur le sol. La mélodie apparut, calme, paisible dans le silence de la pièce. Sasuke ferma les yeux, tout en gardant son attention sur l'homme face à lui. L'Uchiha se laissa bercer par la sérénité qui se dégageait de son appareil. Les deux hommes restèrent un long moment en silence. Phoebus avait cessé son balancement, au travers de ses paupières mi-close, l'interne remarqua que celui-ci avait dégagé son visage. L'Uchiha ne voulait pas que ce dernier sache qu'il l'avait remarqué, referma les yeux. Un bruissement de tissu, environ dix minutes plus tard, lui fit entre-ouvrir les yeux, et à sa plus grande surprise Phoebus s'était légèrement approché de lui. Ses grands yeux bleutés le regardaient fixement, il mordillait faiblement sa lèvre du bas. Sasuke remarqua qu'il semblait chercher quelque chose.
"Tu veux manger? "
Un unique clignement lui répondit, le psychiatre étira le bras pour attraper ses achats. Sasuke se retourna vers le jeune homme qui n'avait pas bougé d'un poil, ses yeux ne l'avaient pas quitté non plus. L'Uchiha pris un sandwich dans chaque main, avant de tendre celles-ci vers Phoebus.
"Celui-ci, en étirant la gauche, est un sandwich au poulet, et celui-là Sasuke tendit l'autre main, est au jambon. As-tu une préférence ? "
Il laissa les deux bras tendus vers le jeune homme blond. Les muscles fatigués espéraient que le patient ne prendrait pas une éternité à choisir. Néanmoins, l'interne ne démontra aucun signe d'impatience, il devait recréer le lien de confiance.
À peine quelques minutes plus tard, un bras mince sortit de sous la couverture, et agrippa craintivement le sandwich au jambon. Sasuke ouvrit simplement ses doigts lentement, laissant tout le temps à Phoebus de changer d'avis s'il le désirait. Une fois le repas dans sa main, le blondinet ramena vivement son bras vers lui. Sans lâcher la peluche, Phoebus ouvrit à la hâte le papier cellophane qui enrobait son repas. Sasuke aurait aimé lui proposer son aide. Après tout, il devait donner la chance à l'homme de réussir ce genre de petit geste par lui-même. Ceci lui prit quelques instants, mais le papier fut finalement retiré. Sans aucune délicatesse ou retenu, le blondinet enfourna la moitié de son sandwich dans sa bouche.
L'Uchiha eu un instant de panique, ce n'était pas le moment pour Phoebus de s'étouffer. Néanmoins le psychiatre ne dit rien, ne posa aucun geste. Son regard restait fixé sur la bouche du blond, il voulait s'assurer que celui-ci mastiquait correctement, avant d'avaler l'énorme bouchée qu'il venait de prendre. Le médecin se rappela les jus, il étendit sa main libre, attrapa une bouteille et il l'ouvrit. Le noiraud tendit la bouteille vers Phoebus.
"Tiens, bois. C'est du jus d'orange. C'est plein de bonnes choses pour toi. "
Le regard bleu se posa sur la bouteille tendue avant de revenir vers le regard charbon qui l'observait avec bienveillance. Une fois de plus, Sasuke attendit patiemment la décision du blondinet. L'interne réalisa en même temps que son sourire était de retour sur son visage. Finalement, la main qui tenait le renard vint récupérer la bouteille de jus, son patient l'apporta à son nez. Phoebus inspira l'odeur qui se dégageait du contenant, et les yeux surpris cherchèrent ceux de Sasuke.
"Je ne savais pas si tu aimais, donc j'ai pris mon jus préféré. Si tu n'aimes pas, je pourrais aller t'en chercher un autre.
"De la panique fit immédiatement son apparition sur le visage du jeune homme, tranquillement Sasuke leva sa main.
"Je – Je veux dire que je vais demander à quelqu'un d'autre d'y aller. "
L'Uchiha fut touché, surpris mais surtout heureux de constater que son patient avait, malgré tout, gardé une partie de leur lien intact. Un soulagement évident parcouru le corps ainsi que le visage de Phoebus. Le psychiatre devrait parler de ceci avec Tsunade, pour établir la meilleure marche à suivre. Si cela signifiait qu'il devait passer quelques jours ici, ou même quelques semaines, il le ferait. Bien que Sasuke aurait probablement de la difficulté à faire comprendre ceci à la majorité des autres intervenants. En revanche, c'était son mentor qui prendrait la décision. Le psychiatre mettrait tous son énergie à convaincre celle-ci de l'importance du lien qu'il avait réussi à créer avec un être si blessé.
Le repas fut rapidement dévoré par Phoebus, le jus suivi peu de temps après. Sasuke tendit son sandwich vers le patient assit face à lui. Le regard céruléen observa un instant le visage du médecin avant de saisir le repas offert. Cette fois-ci, il mangea plus lentement, ce geste remplissait de joie l'interne. La douce musique planait entre eux, la lumière tamisée créait un environnement apaisant. Sasuke sentait la fatigue de la journée revenir en force, il ne put contrôler son bâillement. Le rouge aux joues, le jeune interne se gratta la tête, en étouffant un deuxième.
Phoebus l'imita, il se leva pour se coucher dans son lit. Sasuke eut presque un soupir de soulagement, il se retient au dernier instant. Sasuke se leva pour se diriger vers l'armoire dans le coin de la chambre. L'interne sorti le lit pliant qui y était rangé, il le roula près de la couche de son patient, sans pour autant être trop proche. Le lit grinça en le dépliant, les couvertures ainsi que l'oreiller semblaient y être depuis des années. En revanche, le jeune psychiatre était trop épuisé pour s'en fait. Il prit place sur le lit en retirant ses souliers et soupirant d'aise, son regard rencontra celui de Phoebus. L'homme était déjà sous l'édredon, les yeux brillant dans la pénombre de la chambre. Sasuke devait l'aviser de la journée qui allait suivre avant que les deux s'endorment.
"Phoebus? "
Sasuke chuchota, le regard du jeune homme était sur lui.
"Demain, en fait je devrais dire ; ce matin, nous allons devoir installer des solutés. C'est – c'est comme de la nourriture mais en liquide. Ça va beaucoup t'aider à prendre de la force. Je resterais avec toi, si tu le désire. "
Le psychiatre avait gardé les yeux dans ceux de Phoebus, c'était sa manière de communiquer. Le patient ferma tranquillement ses yeux, Sasuke lui offrit un sourire en retour. Leurs contacts visuels restèrent ainsi un moment, loin de mettre Sasuke mal à l'aise, il apprécia le lien que cela créait entre eux. Finalement, Phoebus se retourna, s'enroula dans sa couverture avant de se mettre en position fœtale. Le psychiatre écouta longuement la respiration du jeune homme, mélangée à la douce musique; fut ce qui l'entraina dans le sommeil. Son sourire resta présent toute la nuit.
Tsunade regardait le médecin face à elle, accompagné d'un membre de la direction. Elle était irritée, non seulement l'homme l'avait interrompu pendant son premier café de la journée mais en plus il voulait porter plainte envers Sasuke. D'après ce que le docteur lui racontait, son protégé l'aurait jeté hors de la chambre d'un patient. Sasuke n'avait qu'un seul patient, et l'homme était dans un état mental très fragile. Donc, si Sasuke avait bel et bien fermé la porte au visage du médecin, eh bien, elle était prête à parier qu'il l'avait cherché. Fatiguée, elle leva sa main pour interrompe le monologue de l'homme.
"Dr…?"
"Hashimoto. Dr Hashimoto Aiza. "
" , vous me dites que mon interne vous a refusé la visite à un patient. C'est bien cela ? "
Sa voix était calme, cependant sa main droite tenait fermement un crayon. Le membre de la direction, Yamato Kinoe, connaissait Tsunade depuis des années, lorsqu'il remarqua le crayon il recula d'un pas. La colère de cette pionnière en soin mentale était légendaire. Il ne tenait pas particulièrement à être ici, mais Hashimoto ne lui avait guère laissé le choix.
"C'est mon devoir en tant que médecin urgentologue de m'assurer que le suivi auprès de ce patient est fait. Ce John Doe, aurait dû être sous soluté au moment où il avait été admis sur votre étage. Lorsque je me suis présenté à la chambre en question, le patient était seul dans la chambre, donc j'ai demandé à – "
La femme intervint de nouveau.
"Il était seul vous dites ? "
Yamato senti le piège, ses jambes firent un pas arrière de plus, la porte n'était pas loin. S'il était assez rapide il pourrait être parti avant que tout n'éclate
"Oui, c'est bien – "
"Est-ce qu'il y avait un mémo sur la porte de la chambre de notre patient ? "
Oh, oh. La voix de Tsunade était beaucoup trop calme, le membre de la direction tenta de faire une sortie discrète, il ne voulait pas être témoin…
"Yamato-Sama ? Vous nous quittez déjà? "
« Eh merde! »
Trop tard, la psychiatre l'avait démasqué, malgré que son regard n'ait pas quitté le docteur.
"Il y avait une note ou pas Hashimoto-san ? "
"Heu – hrm – Je ne – "
Le crayon se cassa en deux, Tsunade se leva brusquement, en pointant l'homme du doigt.
"Il y avait un mémo. Sasuke est le meilleur élève que j'ai eu depuis les dix dernières années ! Je lui ai dit de toujours mettre un avis sur la porte d'un patient instable. "
Le médecin urgentologue sembla comprendre trop tard, quel genre de femme, de docteure il avait face à lui. Le pauvre homme tenta une autre approche.
"Mes infirmières ont – "
Tsunade frappa durement son bureau de ses deux poings, elle se pencha dangereusement près de l'homme face à lui. Instinctivement, il recula d'un pas.
"Vous n'alliez pas blâmer vos infirmières pour votre pauvre jugement, si ? "
Hashimoto tourna sa tête vers son allié potentiel, seul le dessus de la tête de celui-ci était visible. Yamato semblait être très pris par les documents qu'il avait en main.
"Je – je "
"Que disait le mémo Hashimoto-san? "
À cette étape il était plus qu'évident que le docteur voulait disparaître de cette pièce, et qu'il regrettait amèrement d'être venu ici. Toujours est-il qu'il était urgentologue, il sauvait des vies chaque jour ! Hashimoto ne se laisserait pas facilement intimider par une psychiatre ! Combien de vie avait-elle sauvée ? Probablement aucune depuis son entrée en fonction.
"Je ne l'ai pas lu. Ce patient avait un besoin imm – "
L'urgentologue fut de nouveau interrompu par la femme blonde, le poing de celle-ci frappa le bureau.
"Vous n'avez pas lu le mémo laissé par son médecin traitant ? "
Yamato regrettait amèrement d'avoir décidé de venir travailler plus tôt aujourd'hui. Tsunade gardait sa voix beaucoup trop agréable, cette situation allait mal se terminer, il le savait.
"Vous me dites qu'en tant qu'urgentologue, vous avez passé outre l'avis du psychiatre traitant ? Hum ? "
Le docteur ne baissa pas le regard face au courroux évident de la femme devant lui. Hashimoto n'avait pas passé les quinze dernières années de sa vie à l'école pour plier l'échine face à une psychiatre.
"Donc, si je suis votre logique, je peux aller de ce pas aux urgences, et décider que le patient que vous avez mis à une diète stricte, selon mon avis médical il devrait manger un poulet rôti. Je suis psychiatre, ce patient semble en détresse psychologique dû au manque de nourriture. Peu importe que vous ayez indiqué l'importance de sa diète, n'est-ce pas ? "
Le rouge monta aux joues du médecin.
"Pas du tout ! La santé physique d'un patient est plus importante ! Un patient dépressif n'est pas – ! "
Le bout de crayon qui était toujours dans la main de Tsunade s'envola soudainement vers la tête du docteur qui l'évita de justesse. Hashimoto tourna son visage vers Yamato, l'urgentologue était vert de rage. Lorsqu'il ouvrit la bouche, la psychiatre l'interrompu.
"Je vous conseille de quitter mon bureau immédiatement. Dirigez-vous vers votre représentant syndical, vous allez devoir trouver une raison valable pour ne pas être suspendu. "
Au moment même où Hashimoto ouvrit la bouche pour répliquer, Yamato agrippa le bras de l'homme et l'entraina sans ménagement hors de la pièce. Tsunade se laissa tomber lourdement dans le fauteuil, elle appuya ses doigts contre ses tempes.
"Pauvre imbécile. "
Malgré tout le temps, l'effort, et la sensibilisation qu'elle avait faite, le combat n'était toujours pas gagné. Encore à ce jour, des idiots, comme Hashimoto, croyait que la maladie mentale était un faux syndrome. Cela la rendait hors d'elle à chaque fois. Les choses étaient tout de même mieux que voilà vingt ans lorsqu'elle avait pris la direction de l'aile psychiatrique. Elle soupira longuement, le cas du John Doe, n'était pas une simple dépression. Cet homme avait visiblement vécu un enfer durant de longue année, le traitement durait certainement de long mois, et il devrait y travailler probablement le restant de ses jours.
Senju-Sama se demanda si Sasuke était prêt à un tel défi. Lors de leur première rencontre, sa première impression avait été qu'il était beau gosse, qu'il avait choisi cette branche pour faire plaisir à un membre de la famille. Tsunade l'avait trouvé, avant leur discussion, distant froid et hautain.
En revanche, son opinion avait fait volte-face au fur et à mesure qu'ils avaient discuté. Cet étudiant, le plus jeune de sa promotion, était sincèrement intéressé par la maladie mentale, et il lui avait ouvert son cœur sans aucune restriction. Cette rencontre l'avait convaincue de prendre ce jeune homme de 21 ans sous sa tutelle, et depuis aucun regret ne l'avait effleuré. La psychiatre l'avait naturellement mis au test, alors que Sasuke était en stage, elle l'avait envoyé travailler avec des enfants qui provenaient de milieu à risque. L'homme l'avait surprise. Sasuke dégageait en général une aura froide, distante, et paraissait difficile d'approche. En revanche, cette façade s'effaçait lorsqu'il interagissait avec les jeunes patients.
Oui, elle avait fait le bon choix pour John Doe. Sasuke ferait en sorte d'aider le jeune homme à se remettre sur pied. Même si en ce moment, cela semblait être presque impossible.
Tsunade se leva, il était encore tôt, néanmoins elle désirait aller visiter leur nouveau patient avant de faire sa tournée. Une fois hors de son bureau, la femme blonde se dirigea d'un pas vif tout en saluant les infirmières sur son passage. Les patients commençaient tout juste à se réveiller donc l'aile était relativement calme, cela changerait sous peu. En ce moment, Tsunade avait six résidents long terme qu'elle soignait avec l'aide de sa compagne de longue date Katô Shizune. La tâche serait plus aisée avec l'aide de leurs deux internes, Haruno Sakura était dans sa 2e année de résidence, et avec l'arrivée de Sasuke leur équipe était complète.
Leurs patients seraient gagnant de cette amélioration, Tsunade et Shizune avaient travaillé très fort auprès des universités des environs pour promouvoir les soins psychiatriques auprès de leurs élèves.
"Senju-sama ! "
L'une des infirmières l'appelait, elle était debout face à la chambre de Sabaku no Gaara. Ce jeune homme avait été interné contre sa volonté, par son père. Gaara était un insomniaque depuis son enfance, il était prompt à des actes de violences. Tsunade suspectait des abus psychologie envers le jeune homme par un membre de sa famille, ce qui avait engendré son insomnie chronique. La violence était son mécanisme de défense.
"Karin ? "
La jeune femme rousse releva ses lunettes tenant un dossier contre sa poitrine.
"Gaara a eu une très mauvaise nuit…On va encore devoir tout remplacer. "
D'un signe de tête elle incita la psychiatre à regarder par la fenêtre. Dans la chambre tout avait été détruit, la chaise était en morceau, le matelas avait été éventré, et l'intérieur recouvrait la chambre. Rien n'avait été épargné. Sabaku no Rasa, le père du patient, était un homme extrêmement riche, celui-ci paierait tous les dommages occasionnés par son fils. Tsunade savait qu'il agissait ainsi pour tenter de recevoir la visite de son père, cependant cela ne fonctionnait jamais. Gaara était hospitalisé depuis près de six mois, à part la visite de son frère Kankuro et de sa sœur Témari il n'avait reçu personne d'autre. Shizune s'occupait du jeune homme, en revanche aujourd'hui était son jour de repos.
"D'accord Karin, fais venir les concierges pour vider sa chambre. Avant leur arrivée avise-moi. Je dois aller visiter le John Doe arrivé hier soir avant l'arrivée de Sasuke. Je vais venir discuter avec Gaara par la suite. "
Karin hocha la tête tout en prenant des notes. Elle était l'une des meilleures infirmières avec qui Tsunade avait eu le bonheur de travailler et elle était sincèrement heureuse de l'avoir dans son équipe. Une fois à la chambre de leur John Doe, elle jeta un coup d'œil par la fenêtre. La psychiatre étouffa une exclamation de surprise, il n'était pas seul. Sasuke était étendu sur le lit d'appoint, le visage calme et un sourire sur les lèvres.
Le patient s'était évidemment lavé, sans refaire ses bandages. Tsunade entra sans bruit dans la chambre, une fois près du lit du patient, elle l'observa un long moment. L'homme paraissait un peu moins stressé que la veille, et cela sans médication, un bon signe. Le cœur de la psychiatre se contracta dans sa poitrine, John Doe semblait si jeune, sans défense. Le jeune homme lui rappelait tellement son petit frère. Elle avait perdu Nawaki lors de la guerre. Son aîné n'avait pas été en mesure de survivre au choc post traumatique, il s'était enlevé la vie. Pour la jeune Tsunade, cela avait été le point tournant de sa vie, et elle avait mis tous ses efforts dans l'amélioration des soins psychiatrique. Elle déposa la main sur l'épaule de son interne, secouant le jeune homme doucement. Les yeux s'ouvrirent, surpris il s'assit rapidement. Elle lui fit signe de la suivre dans le couloir. Tsunade ne manqua pas le regard de Sasuke qui vint se poser sur le patient endormi, surtout la tendresse évidente dans les yeux de l'Uchiha.
"Que fais-tu ici? "
La psychiatre demanda une fois dans le couloir. Sasuke se passa les mains dans ses cheveux, en étouffant un bâillement. Le noiraud l'entraina vers les chaises placées dans le couloir, il se laissa tomber sans grâce, et lui raconta sa nuit avec le patient. Tsunade cacha bien sa surprise, un lien semblait s'être crée rapidement entre les deux hommes. Cela était très rare, surtout dans les cas d'abus sévères comme semblait avoir été victime le jeune homme. Sasuke lui expliqua qu'il l'avait nommé Phoebus, Tsunade du lui donner raison sur le choix du prénom temporaire.
Ils discutèrent longuement des prochaines étapes, son interne visiblement à l'affut du moindre son qui pouvait provenir de la chambre de Phoebus. Finalement, la psychiatre était satisfaite d'avoir offert ce cas à Sasuke. Elle le supporterait tout le long de la longue journée qui s'annonçait pour le jeune homme blond. Sasuke avait dans le regard la même lueur qu'elle avait eue à ses débuts. Phoebus serait entre d'excellentes mains.
