Phoebus chapitre 5
**IMPORTANT** Des scènes difficiles touchant un enfant en bas âge seront décrites. À lire si vous êtes en mesure de le faire. Vous êtes avisés.
Ne pas oublier que je ne suis pas psychiatre et que je publie de la fiction, il est ainsi possible que certaines choses soient incorrectes. J'ai tenté de réaliser une histoire cohérente, soyez indulgents.
Correction apportée par : KillerNinjaPanda. Je tiens à la remercie d'avoir accepté de remplacer MarineMaRi qui a dû quitter pour un retour aux études. Merci beaucoup pour notre belle expérience ensemble MarineMaRi !
Yûrei ; signifie fantôme en Japonais
Phébus ou Phœbus (du grec ancienΦοῖβος / Phoíbos) est le nom latin d'Apollon dans la mythologie romaine. Signifiant « le brillant », il est le dieu du soleil personnifié, qui avait dirigé Sol étant enfant. Ce terme est utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer « Phébus ».
Le temps semblait immobile pour Naruto. Les jours, les nuits étaient tous pareils, rien ne venait briser la routine de son calvaire. Nuit et jour son corps était abusé, violenté sans espoir de s'échapper d'une façon ou d'une autre. Ainsi le blondinet tentait de rester dans un état catatonique la majorité du temps, s'évitant de se perdre complètement dans le délire qu'il vivait continuellement. L'enfant faisait en sorte de sommeiller le plus possible, ainsi le cycle de sa vie était un peu moins pénible.
Le garçon fut brutalement réveillé, en paniquant il ouvrit les yeux. Kabuto (il avait appris le nom de l'infirmier par la bouche du serpent) s'était avancé vers Naruto, il semblait très stressé.
"Debout ! Grouille-toi !"
Sans même laisser le temps au jeune garçon de se lever il l'agrippa rudement et le prit comme une poche de patate. L'instant d'après, Naruto était recouvert d'un tissu qui l'empêchait d'apercevoir quoi que ce soit.
L'infirmier marchait vivement, le blondinet percevait les pas de plusieurs personnes, ainsi que des ordres lancés en criant. Soudainement, Naruto fut brutalement lancé sur une surface dure, et la main de Kabuto saisit son visage au travers du tissu.
"Pas. Un. Son ! "
CLIC.
Puis une noirceur l'enveloppa. Malgré la couverture qui l'habillait auparavant, il avait aperçu un peu de clarté, maintenant il était totalement dans le noir. Kyubi serré contre sa poitrine, le garçon tenta de comprendre ce qui s'était passé.
Depuis qu'il avait été amené ici, jamais on ne l'avait sorti de la pièce qui lui servait de chambre. Aux bruits qui avait régnés autour d'eux, Naruto en avait déduit qu'il y avait plus de gens ici qu'il croyait.
Un bruit de porte, le sol sur lequel il reposait bougea un peu, et la porte se referma. Par la suite, une deuxième se fit entendre, le sol remua de nouveau.
"Kabuto ! Que s'est-il passé ?"
Naruto frissonna de peur lorsqu'il entendit la voix du serpent, elle était vibrante d'une colère à peine contenue.
Peu importait ce qui était en train de se passer, le Maître était visiblement hors de lui.
"Orochimaru-Sama. Il semblerait qu'un de nos sous-fifres se soit fait remarquer alors qu'il était intoxiqué. L'homme en question aurait fait allusion à votre – passe-temps."
Naruto comprit que l'infirmier faisait allusion à lui, était-il possible qu'on soit enfin à sa recherche ?
"Quel employé ?"
Le jeune garçon était soulagé de percevoir que pour une fois il ne serait pas la victime du courroux du Maître. Le ton utilisé lui avait donné la chair de poule, Naruto se roula en boule.
"Shimura Danzô."
Un lourd silence s'installa, le petit blond réalisa qu'il était dans une voiture. Il percevait clairement les roues sur le pavé, et il tenta de calculer la route que la voiture prenait. Il eut beaucoup de tournant, d'arrêts, et Naruto avait entendu de temps en temps d'autres voitures autours d'eux.
"Kabuto, tu m'amèneras Danzô, une fois qu'on sera installés."
L'orphelin eu plus peur, il tenta de se rendre invisible, se faire oublier par les deux adultes. Si le Maître était si courroucé envers l'autre homme, que ferait-il de lui une fois la poussière retombée ? Après tout Orochimaru aimait se défouler sur son corps, et plus l'homme était agité plus les coups étaient vicieux. Et que dire des actes disgracieux qu'il portait contre le faible corps de l'enfant ? Naruto se transporta dans l'univers alternatif qu'il s'était créer, voulant se protéger le plus possible, cette fois-ci la prochaine rencontre avec le serpent serait dévastatrice.
Naruto se rendit compte que le transport avait cessé lorsqu'il fut durement attrapé par les pieds, et tiré vers l'extérieur. L'enfant resta muet, immobile ne voulant pas donner une chance à qui que ce soit de le blesser. Une fois de plus, il fut balancé par-dessus l'épaule d'un homme, fort probablement Kabuto, et le peu de clarté qu'il avait entre perçut disparu quelques secondes plus tard. Les pas résonnaient avec un écho, certaines voix étouffées semblaient provenir d'un peu plus loin. La marche sembla durée un bon moment avant que Kabuto cesse de marcher pour déverrouiller une lourde porte de métal, qui grinça fortement brisant le silence qui les entourait.
Le jeune garçon fut lancé sans cérémonie sur un matelas presque aussi dur que le plancher. Cependant, Naruto n'émit aucun son ni mouvement, attendant simplement que l'infirmier quitte la pièce pour oser bouger. Malheureusement, les pas de l'homme s'approchèrent de lui au lieu de s'éloigner. Le tissu qui le recouvrait fut sèchement retiré, et la lumière crue de la pièce lui fit fermer les yeux. Cela devait faire des mois qu'il n'avait pas été en contact avec une lumière aussi vive.
Sa tête revola durement vers l'arrière, l'infirmier venait de le frapper sous de son menton, faisant apparaître des étoiles devant ses yeux. C'était la première fois que l'homme levait la main sur lui, auparavant il n'avait jamais osé, craignant le courroux du Maître. Un autre coup l'atteint au niveau du plexus solaire, expulsant tout l'air de ses poumons, l'eau lui montant aux yeux. Kabuto continua à le frapper presque à l'aveugle, jusqu'à ce qu'il soit à bout de souffle.
"Tout ça c'est ta faute ! "
Les mots furent crachés méchamment entre deux inspirations, les yeux fous le regardait comme si Naruto n'était rien d'autre qu'une petite chose sans importance.
"Près de deux ans ! Deux ans que nos installations florissaient, nos expérimentations étaient presque terminées ! "
Kabuto cracha par terre, le regard mauvais, il tremblait littéralement de rage.
"Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu qu'il croise ta route ? "
L'infirmier se pencha brusquement vers l'enfant recroquevillé dans le lit, il plaça les mains sur la gorge délicate de l'enfant, et serra.
"Si tu meurs – si tu disparais, les choses redeviendront comme avant ! "
Naruto ne répondit pas, il était d'accord avec l'homme, lui aussi voulait disparaitre, et cesser de souffrir. Le garçonnet espérait que Kabuto irait jusqu'au bout de son action, et le laisserait partir. La déclaration de l'infirmier l'avait renversé, deux ans ! Deux ans qu'il vivait ce cauchemar, quelque part dans ce dédalle d'antériorité il avait vieilli de deux ans. Il avait maintenant sept ans. Naruto devrait se préparer pour la rentrée scolaire, si ça vie n'avait pas été interrompue.
Une vive douleur le ramena malencontreusement dans sa nouvelle prison, Kabuto s'était relevé, le regard fou.
"Ne répète pas cette altercation à Orochimaru-sama. Jamais. "
Il tourna puis la porte se referma bruyamment sur Naruto, le plongeant dans la noirceur. Il n'y avait même pas de veilleuse dans cette pièce, la lourdeur de l'atmosphère et l'obscurité, firent en sorte que le garçonnet crut qu'il allait définitivement perdre le contact avec la réalité. Étonnamment cette réalisation ne lui fit pas peur, au contraire, s'il perdait l'esprit il cesserait de ressentir l'affliction qui terrassait son petit corps en tout temps.
Tsunade observait calmement son interne, qui après avoir entendu la discussion qu'elle avait eu avec le Dr. Hashimoto, était devenu drôlement silencieux. La jambe droite de Sasuke bougeait d'elle-même de haut en bas, et les yeux du psychiatre se reportait sans cesse vers la porte de Phoebus. L'interne semblait vouloir dire quelque chose tout en pesant le pour et le contre.
" J'ai eu de la chance qu'il n'ait pas créé plus de dommages par sa stupidité. "
La femme blonde cacha son sourire derrière sa main feignant un bâillement, Sasuke n'était pas un homme qui mâchait ses mots, et elle appréciait beaucoup ce trait de caractère.
"Comme je te l'ai expliqué, Sasuke, je m'en suis déjà occupé. Dis-moi plutôt quelles sont les prochaines étapes que tu as prévus avec Phoebus ? "
Une brève lueur apparue dans le regard de son interne, Tsunade croyait à l'importance des liens, en revanche ceux-ci devaient rester professionnels. Elle soupira tout doucement, la psychiatre devrait s'assurer que Sasuke ne se laisserait pas emporter par l'émotion qu'il croyait ressentir en ce moment.
Elle se décida de l'interrompe avant qu'il ne réponde à sa question.
"Sasuke, tu sembles avoir été en mesure de créer un lien avec Phoebus en un temps record. "
Tsunade attendit que le regard d'onyx soit sur elle, ce qu'elle avait à lui dire était important. Malgré qu'elle connût la rigueur du jeune homme, cependant c'était son devoir de s'assurer que Sasuke ne le perdait pas de vu. La psychiatre était concernée car elle n'avait jamais observé son interne démontrer autant d'émotion envers qui que ce soit.
"Je dois te rappeler de garder une approche médicale avec ce jeune homme."
Sasuke plissa durement le regard, ne parvenant à croire ce que son mentor lui disait, il avait toujours été sans reproches. Comment pouvait-elle penser seulement un instant qu'il agirait autrement. Il ouvrit la bouche pour parler, mais Tsunade leva la main.
"Je ne t'ai jamais vu aussi émotif envers qui que ce soit. Je suis consciente qu'il a presque ton âge, et que, peut-être, tu te retrouves un peu en lui. Je veux simplement m'assurer que tu ne mélange pas tous tes pinceaux. "
Le jeune homme prit un instant pour absorber ce que Tsunade venait de lui dire. Il savait bien que la psychiatre veillait tout simplement sur lui, et Sasuke se doutait bien qu'il était déjà trop attaché au blond. Cependant leur lien était bénéfique à la guérison de Phoebus, alors il devrait apprendre à concilier les deux. Il savait qu'il était déjà émotionnellement engagé en revanche rien de l'obligeait à en parler avec son mentor. Sasuke savait parfaitement bien qu'il serait retiré de l'équation si jamais il faisait un faux pas.
"J'en suis conscient, sensei. Je n'ai pas l'intention de faire quoi que ce soit qui pourrait nuire à Phoebus, toi ou l'hôpital, sois sans crainte. "
La femme blonde dévisagea un long moment son protégé, elle espérait sincèrement que Sasuke réalisait dans quelle situation il mettait les pieds. Le jeune homme abandonné avait clairement vécu un enfer durant des années, sa réhabilitation serait longue, ardue et avec fort probablement des revers. Malgré tout, Tsunade faisait confiance à Sasuke.
" Parfait. Maintenant réponds à ma première question. "
L'Uchiha tourna son regard vers la porte de la chambre de Phoebus, il se leva.
" Donne-moi juste un instant, s'il s'éveille et que je suis absent, je ne veux pas que Phoebus s'inquiète. "
L'interne était déjà à la porte, la main sur la poignée, et son regard visé à l'intérieur de la chambre. Tsunade eu de nouveau un drôle de sentiment dans la poitrine. La psychiatre ne pouvait pas expliquer ce que c'était exactement, simplement cette situation la rendait anxieuse. Si on lui demandait pour quelle raison, la femme ne pourrait pas répondre. Elle secoua la tête, ce n'était pas le moment d'analyser tout ça.
Sasuke regarda par la fenêtre, Phoebus était toujours couché en boule, cependant le visage du blond était tourné vers la porte. Il semblait plus serein. Le psychiatre l'observa un moment, rassuré de voir que le patient dormait profondément, il se retourna vers Tsunade.
"Je vais débuter par une désensibilisation environnementale sur l'aile psychiatrique. Ensuite, j'aimerais découvrir s'il peut lire et écrire. Si c'est le cas cela pourrait nous aider à communiquer. En ce moment il ne parle toujours pas. "
Tsunade observa un moment le beau visage de son interne, elle n'avait rien à reprocher à son plan d'intervention. La rapidité à laquelle leur lien s'était créé l'inquiétait toujours, la femme blonde se promit de garder un œil sur eux. Non pas qu'elle ne faisait pas confiance à Sasuke, loin de là, cependant il semblait avoir quelque chose de plus profond qu'elle ne saisissait pas encore.
"Très bien. Je te conseille tout de même une courte sortie, il doit recevoir un soluté. Ensuite, on devra analyser le type de médication dont il aura besoin. "
Un bruit résonna de la chambre de ce dernier, Sasuke était déjà en route. Avant d'ouvrir la porte, l'homme regarda son mentor.
"Je te tiens au courant des développements senpai. "
La voluptueuse blonde hocha la tête en se levant à son tour, elle devait aller voir Gaara, et déterminer ce qu'il s'était passé la nuit dernière pour déclencher cet accès de colère. Dommage, dernièrement tout allait bien. Presque un mois sans crise, Shizune avait fait allusion à la possibilité de diminuer sa médication. Sa conjointe serait déçue lorsqu'elle serait avisée de ce qui avait transpiré durant la nuit.
Sasuke s'avança vers Phoebus qui le regardait fixement, assis les jambes croisées sur son lit, les bras croisés.
"Désolé. Ma cheffe a demandé que je discute avec elle de ton dossier. "
Le regard azuré le regardait avec une pointe de rancœur, il mordillait sa lèvre du bas, sa peluche bien en sécurité dans les bras croisés. Au bout d'un moment, Phoebus abaissa son regard vers ses jambes, il balançait légèrement son corps. Sasuke saisit que son patient voulait lui demander quelque chose, sans savoir comment faire. Le noiraud récupéra son sac pour en extraire un carnet ainsi qu'un crayon.
"Phoebus? Tu sais lire ? Écrire? "
Le jeune blonde leva lentement sa tête, la pencha légèrement sur le côté, il semblait considérer que Sasuke était peut-être un idiot. Le patient tendit le bras droit, Sasuke lui donna le carnet, et le crayon.
Immédiatement il se mit à griffonner sur la page face à lui.
"Bien-sûr. Je ne suis pas idiot. "
Sasuke sourit à la réponse du blondinet.
"Tu veux me dire ton prénom ? Ou peut-être celui de ton renard ? "
Phoebus se figea pendant un long moment, le psychiatre se demandait pourquoi celui-ci réagissait ainsi face à l'intérêt apporté à son prénom. En fin de compte, le blond écrit rapidement.
"Phoebus me convient. Et lui, c'est Kyûbi. "
L'Uchiha hocha la tête lentement, sa mère lui avait déjà lu une histoire concernant le démon à neuf queues dénommé Kurama, ainsi que Kŷubi.
"Tu connais la légende du démon à neuf queues ? Kurama, Kyûbi aussi connu sous le titre de bijû ? "
Son patient se mit à griffonner de plus belle.
"Oui. Mon – j'ai lu un livre à ce sujet. "
Naturellement, Sasuke avait noté que son patient avait changé sa réponse, il avait en avait rayé une partie. Cependant aujourd'hui n'était pas une session sur son traumatisme. En ce moment, il voulait tenter de le convaincre de bien vouloir sortir de sa chambre.
"J'ai pensé qu'on pourrait aller marcher dans le couloir. "
La tête blonde s'abaissa à nouveau, le carnet à plat face à lui, et Phoebus se balançait de nouveau. Cette fois-ci, Sasuke décida d'attendre que son patient lui réponde de lui-même. La journée était encore jeune, ils avaient tout leur temps. La seule chose au programme était la visite de l'infirmière dans l'après-midi. Le noiraud ne voulait pas y faire allusion immédiatement, chaque chose en son temps. L'interne s'installa confortablement sur la même chaise que la veille, et attendit. Les prochaines étapes étaient cruciales, il devait de respecter le rythme imposé par Phoebus. Sasuke perçut le bruit du crayon sur le papier, il leva le regard vers son patient, l'homme rencontra son regard en lui tendant le papier, aussitôt fait les yeux bleus disparurent.
"Pourquoi ? "
Naturellement, la question n'était pas une surprise.
"Je veux que tu voies où tu habites, et peut-être rencontrer d'autres personnes. "
Cette déclaration ne sembla pas particulièrement plaire à Phoebus qui repris son balancement, quoiqu'un peu plus lent qu'auparavant. Le psychiatre ne réagit pas plus cette fois-ci, en agissant ainsi il voulait montrer à son patient que c'était lui qui avait le contrôle. Quelques minutes passèrent dans le silence de la chambre, Sasuke gardait le regard sur le blond face à lui. Principalement pour s'assurer que le jeune homme ne tomberait pas en mode panique, et inconsciemment l'Uchiha aimait regarder Phoebus. Il laissa cette pensée traverser son esprit sans lui accorder d'importance, Sasuke y reviendrait lorsque le moment serait opportun. Le jeune homme blond se saisit du carnet, le crayon resta quelques secondes immobiles, et Phoebus appuya sur le papier avant de le tendre au médecin.
" Tu seras avec moi ? "
"Bien-sûr. Je resterai toujours présent pour toi. "
Le regard céruléen se posa sur les yeux noirs charbon qui le regardaient. Ce regard le voyait vraiment, il apercevait devant lui un être humain, et pas seulement une chose à utiliser. Les yeux du psychiatre étaient peut-être de la même couleur que le monstre, mais les billes qui le regardaient étaient remplies d'une émotion qu'il ne connaissait pas. Cependant, pour la première fois depuis des lustres, le blond savait que Sasuke pensait réellement ce qu'il venait de lui déclarer. Peut-être même plus, Phoebus avait l'impression que l'homme face à lui, le protégerait toujours. Tout comme le 2e héros dans l'histoire que son parrain avait écrit alors qu'il était encore un enfant. Il prit alors une décision, et le blondinet était persuadé qu'il ne la regretterait pas.
"Je te fais confiance. C'est d'accord. "
Si Sasuke n'était pas passé maître pour masquer ses émotions, il aurait probablement éclaté en sanglot à cette magnifique déclaration. Tsunade n'allait pas le croire, son mentor allait être renversée. Un sourire rempli de joie fleurit sur le visage habituellement neutre du psychiatre. Les gens qui l'entouraient l'auraient sans aucun doute trouvé – différent. Il n'était pas un homme au sourire facile, en revanche face à son patient, cela était aussi naturel que de respirer pour lui.
"Merci. Merci Phoebus de m'accorder ta confiance. Je te promets de ne jamais la briser "
Sasuke se leva avec énergie, le pas joyeux, il expliqua à son jeune patient qu'il allait lui chercher une chaise roulante, et qu'il revenait immédiatement. À peine deux minutes plus tard, la porte de la chambre s'ouvrit et le psychiatre apparut avec l'objet en question. Une fois près du lit, le noiraud abaissa les barres, et aida son patient à prendre place.
"Tu es prêt ? "
Le jeune interne observa le beau visage de son patient, le blond cligna une fois ses paupières, et il s'élança vers la porte. Sasuke avança lentement dans le couloir, encore relativement calme, en ce début d'avant-midi. L'Uchiha marchait d'un pas tranquille, se pencha légèrement vers son patient.
"Je t'amène dans la salle commune. Il y a d'autre patient comme toi, ici. En fait, ils ont eux aussi besoin d'aide. "
Sasuke regarda Phoebus, attendit pour voir sa réponse, tout en cessant d'avancer. Aucune pression ne serait faite aujourd'hui. A peine une minute plus tard, un clignement lui répondit, Sasuke repris la route. Au bout du couloir, il tourna à gauche, et quelques mètres plus loin à leur droite, se trouvait la salle commune. Une grande pièce blanche, deux sofas, plusieurs chaises ainsi que des tables étaient un peu partout éparpillées. De grandes fenêtres grillagées étaient sur le mur face à la porte, elles donnaient sur la forêt qui entourait la ville de Konoha. Une bibliothèque était à leur droite, remplis de livre de toutes sortes. A leur gauche se trouvait une grande table entourée de chaise, nombres d'objets pour faire des bricolages étaient présents sur la table.
Un seul autre patient y était présent, et Sasuke fût presque tenté de changer d'endroit. Hôzuki Suigetsu, un patient de Tsunade, le jeune homme était à peine plus âgé que Sasuke. Bizarrement ses cheveux étaient déjà tous blancs, ses dents étaient aussi différentes, toutes pointues ; comme si on les avait limées pour les rendre ainsi. Les yeux du patient étaient eux aussi bleus, en revanche il n'y avait aucune vie dans ce regard, contrairement à Phoebus. L'homme était habillé de vêtements donné par l'hôpital.
Suigetsu avait été interné après avoir assassiné ses parents adoptifs. La raison ? Ils n'avaient pas voulu encourager leur fils dans son obsession pour les épées. En plus son homosexualité était un sujet tabou avec ses parents. Ceux-ci avaient refusé d'accepter la sexualité de leur fils adoptif, ils avaient tenté de convaincre Suigetsu qu'il était malade, et qu'il devait suivre un programme spécial. Cette situation avait dégénérée rapidement, surtout au retour du jeune homme à la suite du programme. Une fois de retour chez lui, il contenait à peine sa rage, et le refus de sa mère à l'achat d'une nouvelle épée avait été de trop.
Senju-sama avait posé comme diagnostic, la psychopathie, le jeune homme ne ressentait aucune empathie pour qui que ce soit, et aimait voir la douleur qu'il pouvait affliger. Les membres de sa famille l'avaient totalement abandonné à la suite de la mort de ses parents. Le jeune homme était imprévisible, Suigetsu était gay, et il tenait par tous les moyens possibles d'assouvir ses besoins. Principalement dût au fait de sa frustration refoulée par les actions de ses parents. La nuit sa chambre était toujours cadenassée, et dans la journée on s'assurait qu'il ne soit jamais seul avec d'autres hommes. Lorsqu'il avait appris que Sasuke était lui aussi gay, il s'était pratiquement jeté sur lui un bon matin. Heureusement pour l'Uchiha que des années de taijutsu l'avait préparé pour ce moment, et il avait immobilisé Suigetsu facilement. En agissant ainsi, l'interne avait gagné un semblant de respect aux yeux du meurtrier.
En revanche, Sasuke ne se laisserait pas intimider par un patient, et surtout en présence de Phoebus. Sa première sortie était importante, alors le psychiatre s'assurait que tout se déroule pour le mieux. L'Uchiha tourna donc le dos à Suigetsu en se penchant vers son patient. Le blond regardait partout avec ses beaux grands yeux bleus, il semblait particulièrement attiré par la fenêtre qui donnait sur l'extérieur. Alors le docteur approcha Phoebus sur la vue qui donnait sur la forêt.
" ! "
La voix légèrement nasillarde de l'autre patient lui donna la chair de poule, cependant autant il aurait aimé ignorer l'autre homme, il ne le pouvait pas.
"Bonjour Suigestu. Comment ça va aujourd'hui ? "
L'homme aux cheveux blancs s'approcha nonchalamment vers le nouveau venu, Sasuke n'était pas dupe, il lâcha les poignées de la chaise pour s'interposer entre les deux patients.
"Tiens, un nouveau ? "
Immédiatement, le blondinet monta ses jambes contre sa poitrine, tout en s'assurant de mettre Kyûbi à l'abri. Sa tête blonde se cacha à son tour une fois que ses bras eurent entourés ses genoux, le balancement apparut rapidement.
"Doucement Suigetsu. Phoebus n'est pas habitué aux gens. "
Sasuke ne donnerait pas plus de détail au psychotique, sinon le jeune homme s'en servirait plus tard. Le garde de sécurité, Morino Ibiki, apparu à l'embassure de la porte.
"Tout va bien ? "
Le gardien avait deux longues cicatrices qui traversaient son visage, un souvenir de la guerre. Lorsque Tsunade l'avait engagé, l'équipe avait rapidement remarqué à quel point cet homme avait un 6e sens. Chaque fois qu'une situation pouvait avoir le potentiel de dégénérer il apparaissait. Les infirmières l'adoraient, elles lui apportaient régulièrement des repas fais maison, des collations ainsi de suite. Chacune d'elles avait remercié Senju-Sama pour avoir déniché une perle rare comme Ibiki. Naturellement, Suigetsu avait tenté d'imposer sa dominance lors de son hospitalisation, elle fut de très courte durée. En fait selon les rapports, elle avait durée 1 minutes 23 secondes avant que Morino ne le maîtrise au sol.
Sasuke était persuadé que Suigetsu craignait l'ancien soldat, et il se tenait plus ou moins tranquille lorsque l'homme était dans les environs.
"Oui, merci Morino-san. J'expliquais seulement à Suigetsu que notre nouvel ami est timide avec les nouvelles rencontres. "
L'homme entra, son physique était impressionnant, il mesurait facilement deux mètres, les épaules larges, carrées. Les bras puissants, même chose pour les mains, et que dire des jambes ? On pourrait presque les confondre pour des troncs d'arbres. En revanche, il se déplaçait si silencieusement que les infirmières le nommaient Yûrei. Ibiki posa le regard sur le corps frêle qui se balançait anxieusement.
"Viens-là, Suigetsu. Allons-nous promener. "
La déclaration du gardien avait été faite d'une voix douce, en revanche son regard d'acier ne donnait pas le choix au patient.
"Meh ! J'allais sortir de toute façon. "
Hôzuki passa près d'eux en bousculant Sasuke d'un coup d'épaule. Ibiki allait réagir cependant le psychiatre lui fit signe de ne pas le faire. Le garde et le malade tournèrent à droite à la sortie, pour ensuite disparaître. Sasuke empoigna les poignées de la chaise roulante, rapprochant un peu plus Phoebus de la fenêtre qui donnait sur l'extérieur. Par la suite, l'interne attrapa une chaise et il y prit place. Un silence paisible s'installa entre eux, ils percevaient les sons qui provenaient du couloir, cependant ils étaient quasi comme un bruit de fond.
Quelques minutes passèrent ainsi, Sasuke posait régulièrement le regard sur Phoebus. Tranquillement le balancement se calma, les jambes se déplièrent, le jeune homme approcha son visage de la fenêtre. Le regard d'ébène ne lâchait pas le blond, le psychiatre faillit tomber à la renverse lorsqu'il aperçut une tentative de sourire. À quand remontait la dernière fois que le jeune patient avait pu sourire? La détermination de l'Uchiha s'approfondit dans son cœur, Phoebus méritait, non il devait connaître le bonheur. Sasuke voulait voir l'homme à ses côté sourire sans crainte. Il était persuadé que son patient en avait un magnifique, et ses yeux brilleraient pour illuminer toute une pièce. Le noiraud serra son poing droit, il n'abandonnerait jamais, cette mission était la sienne et il n'échouerait pas.
