Chapitre 6.
Des scènes difficiles touchant un enfant en bas âge seront décrites. Vous êtes avisés.
Ne pas oublier que je ne suis pas psychiatre et que je publie de la fiction, il est ainsi possible que certaines choses soient incorrectes. J'ai tenté de réaliser une histoire cohérente, soyez indulgents.
Correction apportée par : KillerNinjaPanda. Je tiens à la remercier d'avoir accepté de remplacer MarineMaRi qui a dû quitter pour un retour aux études. Merci beaucoup pour notre belle expérience ensemble MarineMaRi !
Phébus ou Phœbus (du grec ancien Φοῖβος / Phoíbos) est le nom latin d'Apollon dans la mythologie romaine. Signifiant « le brillant », il est le dieu du soleil personnifié, qui avait dirigé Sol étant enfant. Ce terme est utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer « Phébus ».
Après le changement de localisation la vie de Naruto changea. En revanche ce ne fut pas immédiat, cela prit quelques mois, il était difficile pour le blond de calculer le temps ici. Son tourment ne diminua pas, Orochimaru continuait ses abus physiques, quasi quotidiennement. Cependant, un jour après avoir utilisé le corps de Naruto, le serpent resta dans la chambre analysant l'enfant. Naruto ne bougea pas, ayant compris que rester placide et silencieux pouvait diminuer légèrement les coups reçus. La veille, Kabuto avait apporter dans la pièce un petit bureau ainsi qu'une chaise. Depuis leur dernière interaction, l'infirmier se tenait à distance, ses soins étaient plus secs, et garder au strict minimum. Naruto avait été plusieurs fois malade, fiévreux dû à des infections qui s'étaient propager dans son corps frêle, à cause de blessures mal soignées. Kabuto ainsi qu'Orochimaru semblait peu s'en soucier. Avec le temps, le blondinet semblait avoir développé une certaine tolérance aux infections donc il était victime.
"Assieds-toi au bureau. "
Ceci était totalement hors contexte, Naruto hésita, jamais le Maître lui avait fait une telle demande. Un coup de poing le frappa durement à la tempe gauche, l'étourdissant pendant quelques secondes.
"Je t'ai dit de t'asseoir. "
À cet instant, le blondinet se déplaça craintivement vers le bureau pour y prendre place. Son capteur déposa face à lui du papier ainsi qu'un crayon. Si Naruto avait été confus auparavant, maintenant il était carrément perdu. Mais que lui voulait Orochimaru ?
"Tu vas me servir aussi de cette manière. Je vais t'enseigner à lire et à écrire. Par la suite, tu vas travailler pour gagner ta pitance. "
Le jeune prisonnier ne répondit pas, cependant il perçut la voix de Kurama lui dire « qu'il payait déjà sa pitance de son corps. » En revanche, il ne répéterait pas cela, il n'était pas idiot au point de provoquer intentionnellement la colère du serpent. Donc Naruto s'installa pour attendre la leçon que le pervers avait pour lui.
Cela dura de long mois, Naruto ne pourrait pas établir combien de temps exactement. Orochimaru était impitoyable lors des leçons, non seulement il se défoulait comme à son habitude sur le pauvre corps de Naruto. Mais si le jeune garçon ne répondait pas correctement, ou alors s'il écrivait une erreur, il était battu, sans relâche. Une fois, il avait dû écrire de la main gauche, car la veille il avait échoué au test que son professeur lui avait préparé. Hors de lui, Orochimaru avait pris deux doigts et les avaient cassés tout en tirant la chevelure du blond pour que l'enfant n'ai pas le choix de le regarder.
"Pathétique ! Peut-être que Kabuto a raison, et que tu es vraiment un imbécile. "
Malheureusement cela ne s'était pas arrêté aux doigts cassés, le serpent l'avait saisi brutalement pour l'obliger à se lever avant de le plier en deux, et le prendre sauvagement. Tout en prenant possession du corps du blond, les coups continuaient à pleuvoir. Finalement, Naruto avait perdu conscience. Lorsqu'il revint à lui, l'enfant était toujours penché au-dessus de son bureau, le cul à l'air. En douceur, il se dirigea vers le lit, tout son corps lui faisait mal, les deux doigts de sa main droite, étaient enflés et débutaient à changer de couleur. Quelque chose d'humide coulait le long de ses jambes, sans avoir à regarder, Naruto sut que c'était du sang. Le maître prenait plaisir à le faire souffrir, plus il infligeait de douleur, et de blessures au pauvre corps de l'enfant, plus il semblait satisfait. Le serpent ne cherchait qu'à assouvir ses besoins, le résultat était important et non pas la façon de s'y rendre. Parfois le blondinet se demandait comment son corps pouvait-il parvenir à supporter tout ceci ? Orochimaru manquait rarement une journée, il semblait avoir un besoin, une nécessité que venir maltraiter l'enfant, et il ne s'en privait que rarement.
Naruto n'en pouvait plus de ce cauchemar. Deux jours plus tôt, il avait entendu Kabuto s'emporter envers le maître, lui disant que cela faisait déjà 5 ans qu'il était ici. Le choc de la révélation avait étourdi le blondinet, comment était-ce possible ? Cela signifiait qu'il devait avoir 10 ans. À cet instant précis, le garçon se promit de trouver un moyen de mettre fin à ces jours. Pourquoi ? Pourquoi endurer tout cela ? Après tout ce temps, personne ne viendrait le secourir, s'il y avait qui que ce soit à sa recherche au début, les efforts avaient dût être abandonnés depuis.
Le garçonnet se mit alors à observer encore plus les allées et venues du maître, ainsi que celle de Kabuto. Parfois, il percevait des bruits de pas dans le couloir, des voix qui parlaient en chuchotant en passant devant sa porte. Il y avaient donc des personnes qui habitaient, ou travaillaient ici. Naruto avait presque oublié comment parler, et Orochimaru lui avait strictement interdit de prononcer son prénom, ou même de tenter de l'écrire. Cependant, il lui était arrivé de tenter de dire son prénom à autre voix, lorsqu'il se croyait seul, pour être finalement sauvagement battu par son capteur. C'est comme cela, que le blond apprit qu'il était surveillé en tout temps par caméra. Kabuto lui avait déclaré qu'il ne méritait même pas d'avoir un prénom, qu'il devrait se compter chanceux de recevoir de la nourriture et de l'eau.
« S'il te nourrissait pour la peine… »
Kurama avait débuté à lui parler dans son esprit un peu après leur déménagement. Au début, Naruto avait cru qu'il était réellement en train de perdre la tête. Cependant, il dut se rendre à l'évidence; la présence du renard dans son subconscient rendait les choses un peu moins pénibles. Mais, son envie d'en finir ne changeait pas, même avec la présence réconfortante de Kyûbi. Malheureusement pour Naruto, il n'avait rien sous la main pour mettre son plan à exécution, et il était constamment surveillé. Il tentait de ne pas perdre espoir, le blondinet se disait qu'un jour il aurait une possibilité de le faire.
Un jour, Naruto était rendu à 12 ans, Kabuto prenait un malin plaisir de lui rappeler les années qu'il perdait ici. Surtout lorsqu'il avait remarqué la dépression que cela engendrait chez le préadolescent. Cette fameuse journée, il semblait y avoir beaucoup plus d'action, de bruit et de remue-ménage qu'à l'habitude. Le maître était passé se rassasier en coup de vent, ne prenant presque pas la peine de le battre, et il était repartit tout aussi rapidement. Quelques minutes plus tard, l'attention de Naruto fut attirée vers la porte. Le bruit était plus fort, il sentait un courant d'air sur ses jambes nues. Les yeux du garçonnet s'ouvrirent de surprise ; la porte était entrouverte.
L'instant d'après les jambes maigrichonnes de Naruto, le transportaient hors de la pièce. Il n'avait aucune idée où il se situait, le couloir semblait s'étirer d'un côté comme de l'autre. L'enfant ne s'accorda pas une seconde de plus pour réfléchir, et il s'élança vers la gauche. Le jeune prisonnier était déjà couvert de sueur froide, la peur lui contractait l'estomac, et les jambes tremblaient sous l'effort. Naruto devait reconnaître que dans les sept dernières années, le serpent ne lui avait jamais permis de bouger, et le nourrissait à peine.
Enfin ! Le blondinet resserra sa prise sur Kyûbi, il s'appuya le dos au mur, tout en essayant de reprendre son souffle. Au bout du couloir il y avait une grande pièce remplie d'équipements, de tables, de chaises et plein d'autres objets que Naruto ne connaissait pas. Ce qui avait renversé le garçon était la porte ouverte, elle donnait sur l'extérieur. Il pouvait ressentir la fraicheur qui provenait de dehors sur ses jambes dénudées, il pleuvait. L'émotion saisit le prisonnier à la gorge, à quand remontait la dernière fois que la pluie avait caressée son visage ? Que le soleil avait réchauffé son corps ? Naruto se ressaisit, il devait se concentrer sur la porte ouverte.
Dans la pièce se retrouvait trois adultes, habillés de long manteau blanc, et ils étaient tous penchés sur leur table de travail. Naruto se doutait bien que ceux-ci travaillaient pour Orochimaru, il devait s'assurer que ces gens ne l'aperçoivent pas. L'enfant inspira pour tenter de calmer les battements frénétiques de son cœur. Par la suite, il s'élança vers la table de travail la plus près de lui. Le prisonnier avait l'impression que ses pieds avaient créés un bruit infernal. Cependant lorsqu'il osa regarder par-dessus la table, les trois adultes travaillaient toujours en silence, leurs têtes penchées. Naruto observa une fois de plus la porte qui donnait sur l'extérieur. Il reconnaissait qu'il n'aurait probablement plus jamais une telle occasion. Inspirant longuement, serrant contre son cœur Kyûbi pour se donner du courage, il s'élança.
Les pieds du garçon émettaient peu de bruit sur le plancher de béton, les yeux bleus regardaient partout à la fois. À son grand soulagement, les manteaux blancs ne semblaient pas se rendre compte de sa présence. La porte était à portée de main, à peine quelques pas de plus. Le cœur de Naruto battait férocement contre sa poitrine, le souffle court, l'énergie du désespoir lui donnait la force de repousser les limites de son corps. Le blondinet mit un seul pied à l'extérieur avant qu'il n'entre en contact avec une paire de jambes. La bile lui monta dans la gorge, la course l'avait totalement épuisé, et Naruto craignait de lever le regard. Avec de la chance la personne face à lui serait un des manteaux blancs.
"Petit salopard. "
Levant le regard qu'il avait gardé fixé au sol, Naruto perdit tout espoir de fuite. Les yeux remplis d'une rage contenue, le regardait avec malice.
Kabuto.
Merde.
L'enfant sut à cet instant que sa vie deviendrait encore plus difficile.
"Tu as osé? "
L'homme à lunette l'agrippa durement par le bras avant de le traîner vers sa chambre. Naruto tremblait de tous ses membres.
De peur, de fatigue, et d'appréhension.
Naruto fut brutalement poussé dans la pièce qui lui servait de chambre.
"Orochimaru-Sama sera très en colère."
L'enfant tremblait tellement qu'il tomba à la renverse, les yeux plein d'eau observèrent la porte se refermer dans un claquement de métal assourdissant. Il savait qu'il serait sévèrement puni pour ce qu'il avait tenté de faire. En revanche, Naruto n'aurait pas pu vivre avec lui-même s'il ne l'avait pas tenté. C'était une occasion inespérée, il se devait de la saisir, son instinct de survie avait pris le dessus. Cependant il avait échoué, et la peur qui le prit aux tripes le rendit malade.
Il se coucha en boule, s'enroulant dans la couverture miteuse, serrant fortement son renard contre sa poitrine. Naruto craignait la prochaine visite du serpent, il croyait que cette fois-ci, l'homme l'achèverait probablement. Cette pensée ne l'effrayait pas, c'était la violence et la souffrance qui viendraient avant qu'il ne succombe qui le terrorisait.
Soudainement la porte fut ouverte, Naruto sursauta bien malgré lui.
"Tu as osé ? Petite merde ingrate !"
La voix d'Orochimaru était dangereusement calme, il irradiait de colère, et sa main agrippa les cheveux trop longs du garçon.
Le regard injecté de sang regardait Naruto avec malice, et un brin de folie était présent. A cet instant, le regard azur se posa sur la main qui ne le tenait pas. Sa salive disparut de la bouche, l'homme avait une tige de fer, à ce moment-là Orochimaru relâcha sa prise, et Naruto retomba sur le lit. Le savant fou empoigna les jambes du garçon, le forçant à se mettre sur le dos. La seconde d'après, le poing du serpent le frappa en plein visage, cassant le nez de Naruto. Le sang lui coula dans la gorge, les yeux plein d'eau, et un autre coup tomba sur le visage du blondinet.
Les coups ne cessèrent qu'après un long moment, Naruto n'osait même plus respirer tant il était effrayé de la rage que Orochimaru dégageait. Le serpent se releva, le visage couvert de sueur, il étira le bras droit et ramena vers l'enfant une corde, et une buche en bois. Il plaça la bûche entre les deux pieds de l'enfant, utilisant la corde pour empêcher tout mouvement.
Avant que le jeune blondinet ait le temps de réaliser ce que son tortionnaire voulait faire, un cri déchira sa gorge, pour la première fois en sept ans. Orochimaru avait abattu sa tige de métal sur la cheville droite de Naruto, la seconde d'après ce fut au tour de la gauche. Le prisonnier perdit conscience, la douleur l'aveuglant, malheureusement la noirceur ne dura pas. Il fut rudement ramené à lui, le visage mauvais du serpent était pratiquement collé au sien.
"Ne pense pas une seconde que tu puisses t'échapper ainsi."
Le blondinet était toujours étendu dans son lit, la douleur était impossible à ignorer comme il avait l'habitude de le faire. Il osa abaisser son regard vers le bas, et ce qu'il vit failli le rendre malade. Les pieds de Naruto étaient penchés dans un angle impossible, clairement cassés. De peine et de misère, il refoula les sanglots qui menaçaient de déborder.
"Tu vas comprendre qu'ici, tu dois m'obéir."
Orochimaru claqua les mains deux fois, trois hommes que Naruto n'avait jamais vus, pénétrèrent dans la chambre. Leurs regards lubriques n'annonçaient rien de bon.
"Pour votre excellent travail je vous permets, pour cette fois seulement, d'utiliser mon jouet à votre guise. Ne le tuez pas, c'est ma seule demande."
Naruto n'en cru pas ses oreilles, le serpent allait laisser ces – ces hommes l'utiliser à leurs guises ? N'était-il plus humain ?
Le savant sorti de la pièce en refermant la porte derrière lui. Les trois hommes sautèrent pratiquement sur le corps déjà brutalisé de Naruto. Il fut rapidement assailli de toute part, chaque partie de son anatomie était utilisé, malmené, et le trio s'en donnait à cœur joie.
Rien ne lui fut épargner, toutes les humiliations que ces hommes pensèrent, ils le firent subir à l'enfant. Tout ce qu'il pouvait faire était d'espérer de succomber aux nombreux sévices que les inconnus lui imposaient.
Pour Naruto, cette torture sembla durer des jours. Peut-être était-ce la réalité, il ne le sut jamais. Après un temps, la porte s'ouvrit, Kabuto entra dans la pièce en chassant les hommes. Qui pour la plupart avaient encore leurs pantalons aux chevilles.
L'infirmier s'approcha de la forme ensanglantée, couverte de spermes, et autres fluides. Il plissa son nez de dégoût, Kabuto soupira avant d'aller récupérer des sceaux d'eau froides qu'il avait prévue à cet effet. Sans aucune délicatesse il jeta le contenu sur l'enfant immobile, le blondinet ne réagit même pas. Satisfait, il fit pareil avec le deuxième sceau. Par la suite, l'homme aux lunettes se mit au travail. Orochimaru lui avait demander de fermer les plaies apparentes, de mettre des bandages aux pieds cassés mais c'étaient les seuls soins que l'enfant ingrat recevrait. Si cela n'était que de lui, Kabuto aurait déjà tué Naruto, il ne comprenait toujours pas l'obsession de son maître pour cet enfant.
Au bout d'une quinzaine de minutes, l'infirmier avait terminé sa tâche. Naruto n'avait aucunement réagit à ses traitements, les yeux de l'enfant étaient fermés, et sa respiration lente. Il espérait que l'enfant meurt. Ainsi Orochimaru lui redonnerait l'importance qu'il avait avant la venue de ce morveux. Avec de la chance, cette dernière punition aura brisé l'esprit du gamin et il ne saurait plus d'aucune utilité à son maître.
Sasuke ouvrit les yeux dans la pénombre, il se demandait ce qui l'avait réveillé. Il réalisa que c'étaient les signes vitaux de Phoebus qui semblaient anormalement élevés.
La veille après leur longue visite dans la salle commune, où le jeune homme blond avait longuement regardé l'extérieur, ils étaient retournés à la chambre. La visite de l'infirmière s'était bien mieux passé que l'avait espéré le psychiatre. Son patient avait été très réticent à ce que la femme l'approche, cependant l'Uchiha avait réussi à le convaincre de la nécessité, et finalement le blondinet avait accepté. Une fois la femme partie, Sasuke avait voulu récompenser Phoebus de son courage. Alors il avait saisi son cellulaire pour appeler la cuisine, et il avait commandé un bol de ramen. Sa mère lui offrait parfois ce repas lorsqu'il était malade, cette action rendait le jeune Uchiha heureux. Alors il se dit que cela pourrait être la même chose pour le patient. À peine trente minutes plus tard, le concierge à qui Sasuke avait graissé la patte, apporta le repas. Le sourire bien en place, le psychiatre s'était approché du lit, il s'empara de la table roulante pour l'installer pour le blond.
"Tiens, goûte. Ma mère m'offrait toujours ce repas pour me remonter le moral. "
Le regard azur se posa sur les yeux d'onyx, la main droite cherchait le calepin de note, et le crayon. Il griffonna rapidement.
"C'est quoi ? "
Sasuke était heureux d'apercevoir une lueur d'intérêt dans le beau regard.
"Des ramens. "
"D'accord. Merci. "
La main déposa les objets sur le lit, il s'empara maladroitement des baguettes, et débuta le repas. Au grand bonheur de l'interne, le blondinet dévora le bol en moins de deux. Par la suite, le blond s'était endormi tout doucement. Phoebus avait tenté de nouveau de sourire à Sasuke, cette tentative avait fait beaucoup de bien au psychiatre. Leur avancée s'annonçait bien s'il considérait d'où il était parti deux jours plus tôt. En revanche, le noiraud savait que les prochains jours seraient plus difficiles pour le patient. Après tout, il devait débuter les sessions avec lui, et en ayant aperçu la difficulté du jeune homme à s'ouvrir cela s'annonçait ardu. Et quelques minutes plus tard, le jeune Uchiha s'était endormi dans la chaise, sans même prendre le temps de déplier le lit.
Sasuke se leva, aux sons qui parvenaient des machines, il était évident que Phoebus n'allait pas bien. Inquiet, il s'approcha de la forme immobile. Même si son patient ne bougeait pas, il avait le corps couvert de sueur, et de faible gémissement s'échappaient de sa gorge. Cela serra le cœur de Sasuke, les premiers sons qu'il percevait du blond étaient si tristes. De nouveau, il se jura de l'aider au maximum de ses capacités.
Cependant, présentement, il était indécis. Phoebus réagissait mal au contact physique, mais le psychiatre ne voulait pas le laisser dans ce cauchemar. Ainsi, lentement il s'approcha de l'oreille du blondinet.
"Phoebus ? – Phoebus ? "
Rien. Il continuait à gémir, en revanche ce qui était vraiment triste pour Sasuke, était de voir que même endormi son patient ne parvenait pas à se laisser aller.
"Phoebus ? Hé ! Tu dois te réveiller. "
Toujours rien.
Avec beaucoup d'hésitation, Sasuke approcha la main de l'épaule de Phoebus, et la secoua tout doucement, en continuant à l'appeler.
"Phoe – "
Il fut interrompu par la main du jeune homme qui avait agrippé sa gorge dans une poigne de fer. Sasuke tenta de ne pas paniquer, il relaxa son corps le plus possible, et il mit la main sur celle de son patient.
"C'est moi, Sasuke. Tu fais un mauvais rêve. "
Sa voix était tenue, la prise sur sa gorge ne diminua pas. Alors, il recommença, tout en gardant leurs deux mains en contact.
"Je suis là. Rien ne peut t'arriver, tu es en sécurité. "
L'Uchiha gardait son calme, dans cette situation c'était la meilleure chose à faire. Ne rien brusquer, continuer à parler au patient, et tenter de lui faire lâcher prise.
"Ça va, ne t'inquiète pas. Je suis là, je te protègerai. "
Au bout de plusieurs minutes, la prise se relâcha, et la main du blond retomba sur le lit. La seconde d'après les billes céruléennes le dévisageait, confus, avant qu'il ne réalise ce qui venait de se passer. Phoebus se releva brusquement, une peur sans nom s'était affichée sur son visage, et il recula le plus loin possible de Sasuke. L'Uchiha resta immobile, calme ne démontrant aucun signe de colère. Le jeune homme blond le dévisageait, il tremblait comme une feuille, et il commença à se balancer.
"Je suis désolé de t'avoir touché l'épaule. Mais tu étais en proie à un cauchemar et ma voix ne parvenait pas à te rejoindre. "
Le blond continua à se balancer un long moment. Sasuke avait repris place sur la chaise, laissant tout le temps nécessaire à son patient de se calmer. Le psychiatre avait rapidement compris qu'avec Phoebus la meilleure manière d'agir était de lui donner de l'espace ainsi que du temps. Cela ne lui donnerait absolument rien de le pousser à se calmer, ou de le bourrer de relaxant. Sasuke était un psychiatre, cependant il suivait la ligne de pensée de son mentor ; tout ne se réglait pas avec de la médication.
Une vingtaine de minutes plus tard, le blondinet avait étiré le bras pour attraper le cahier ainsi que le crayon. Il griffonna un long moment, Sasuke resta immobile démontrant comme cela qu'il donnait tout le temps nécessaire à son patient de s'exprimer. En fin de compte, Phoebus lui tendit le calepin.
"J'ai entendu ta voix dans mon rêve. Mais je n'y croyais pas. Car j'étais de retour là-bas, et j'étais persuadé que cet hôpital ainsi que toi, étiez le rêve. Que j'étais toujours prisonnier. Lorsque tu m'as secoué, j'ai – j'ai cru - Qu'il m'attaquait de nouveau. "
Sasuke relu le billet deux fois, renversé de constater que Phoebus avait abordé de lui-même, en surface, une partie de son passé. Le psychiatre laissa un silence s'installer entre eux, il démontrait ainsi que le mémo, que l'explication fournie était importante, et apprécié. Au bout de quelques instants, le blond se mit à écrire de nouveau, et remit le papier au noiraud.
"Je suis désolé de t'avoir fait du mal. "
Le psychiatre trouva le regard bleu, l'observant calmement avant de lui répondre, d'une voix douce.
"Je ne t'en veux pas, Phoebus. Tu as réagi normalement considérant ton cauchemar, et la situation difficile que tu as vécu avant d'arriver ici. "
Sasuke ne voulait pas passer sous le silence ce que son patient avait écrit. Cette information fournie de son propre gré avait une réelle importance dans leur évolution, et il voulait que son patient le comprenne.
Phoebus ne se referma pas comme au préalable mais il ne s'ouvrit pas plus, et l'interne accepta ce développement non prévu, comme un cadeau.
"Aimerais-tu que je remette la musique ? Comme l'autre soir ? "
L'Uchiha voulait éviter, si cela était possible, d'utiliser des somnifères avec son patient. Principalement à cause des cauchemars, avec cette médication ceux-ci risquaient d'être refoulés et cela n'aiderait aucunement à la guérison de Phoebus. À la limite, il essaierait avec de la mélatonine avant de tomber dans les produits chimiques. Il n'était pas niais au point de croire que son patient n'aurait pas besoin de médication à un certain point dans sa réhabilitation. Cependant en ce moment, Sasuke préférait ne pas tomber dans l'engrenage pharmaceutique. Tsunade travaillait fortement à changer la mentalité de la sur utilisation de forte médication pour les soins psychiatrique. Mais malheureusement, son combat n'était pas terminé, tout comme celui de faire accepter les maladies mentales, comme de "réelle" maladie.
Sasuke observa tranquillement son patient qui s'était allongé de son plein gré sous ses couvertures, caressant de la main droite sa peluche. Il surprit le psychiatre une fois de plus, en hochant positivement la tête, au lieu de cligner des yeux. L'Uchiha sortit son portable qu'il déposa sur la table roulante, et appuya sur sa playlist. La douce mélodie s'éleva dans la chambre, les cliquetis des machines se calmèrent au rythme du cœur de Phoebus qui se relaxait dans le lit. À peine quelques minutes plus tard, il dormait. Sasuke s'autorisa à le regarder franchement. Cet homme était si fragile, mais malgré tout ce qu'il avait vécu, il se dégageait de lui une certaine force. Le psychiatre s'était attendu à ce qu'il tombe dans un état catatonique une fois réveillé à l'hôpital. Non, au contraire il s'était battu, et encore plus étonnant pour Sasuke, il l'avait accepté lui rapidement.
L'Uchiha comprenait la surprise de Tsunade, car il la ressentait lui aussi. Car les supplices qu'il avait vécus, les nombreux viols, et blessures avaient vraisemblablement été causées par un homme. En général dans ces cas, les patients étaient incapables d'être en contact avec le même sexe que leur bourreau, homme ou femme. Donc, pour Phoebus d'avoir accepter si aisément Sasuke était un miracle en soi. C'était pourquoi au début Sasuke avait été prêt à se battre pour avoir ce dossier. Il s'était senti attiré par cet homme, et pas dans le sens charnel. Non, cela allait au-dessus de tout cela, il avait le sentiment intime d'être relié à Phoebus. Il ne comprenait toujours pas la signification de tout ceci, et Sasuke n'était pas certain de vouloir en faire part à son mentor. Principalement par crainte qu'elle décide de lui retirer le dossier, et le référer à un autre psychiatre. Pour l'instant, l'interne continuerait sur le chemin qu'il s'était tracé, et il était persuadé qu'il faisait la bonne chose pour son patient. Si les choses ne se passaient pas adéquatement, Tsunade prendrait la relève ; que cela ne lui plaise ou non.
Ainsi, Sasuke ferma les yeux, laissant son esprit être bercé par la douce musique, les cliquetis des machines ainsi que le souffle calme qui provenait du lit à ses côtés. Demain serait une dure journée pour Phoebus, car il devrait commencer leur première session, sous la supervision de Tsunade. Le noiraud n'avait aucune idée de comment son patient réagirait à cette femme à la présence imposante. Sasuke s'assurait de bien faire comprendre à son patient qu'il ne serait jamais seul avec la femme, et qu'il serait avec lui à chaque étape de sa guérison. Car, Sasuke était persuadé que Phoebus parviendrait à une complète réhabilitation, et qu'il pourrait avoir une vie normale une fois cette histoire derrière lui. Sasuke avait ressenti la force du jeune homme, son envie de combattre, et voir la tentative de sourire du blond, avait confirmé son hypothèse.
