Phoebus chapitre 7


Des scènes difficiles touchant un enfant en bas âge seront décrites. Vous êtes avisés.

Ne pas oublier que je ne suis pas psychiatre et que je publie de la fiction, il est ainsi possible que certaines choses soient incorrectes. J'ai tenté de réaliser une histoire cohérente, soyez indulgents.


Correction apportée par : KillerNinjaPanda. Je tiens à la remercie d'avoir accepté de remplacer MarineMaRi qui a dû quitter pour un retour aux études. Merci beaucoup pour notre belle expérience ensemble MarineMaRi !


Phébus ou Phœbus (du grec ancienΦοῖβος / Phoíbos) est le nom latin d'Apollon dans la mythologie romaine. Signifiant « le brillant », il est le dieu du soleil personnifié, qui avait dirigé Sol étant enfant. Ce terme est utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer « Phébus ».


Aujourd'hui. Kabuto avait annoncé à Naruto qu'il était maintenant âgé de 16 ans. L'infirmier adorait lui rappeler le temps passé dans l'enfer qu'était devenue sa vie. Surtout depuis sa tentative de fuite alors qu'il avait 12 ans. Trois ans, trois ans de torture perpétuelle en plus du " travail " qu'il devait accomplir pour Orochimaru. L'homme utilisait l'adolescent comme secrétaire personnel, il était donc témoin de toutes les choses horribles auxquelles participait le maître. Drogue, prostitution, trafic humain et le pire d'entre tous ; expérimentation sur des êtres encore moins fortunés que le blondinet. Naruto devait annoter tout ce que le serpent lui demandait, masquant leurs « pratiques » avec des travaux légaux complètement bidons. Le prisonnier était écœuré de devoir participer à cette atrocité de force.

Naruto marchait encore à ce jour avec beaucoup de difficulté. Après qu'Orochimaru lui ait brisé les deux pieds, il n'avait pratiquement obtenu aucun soin. En fait, le strict minimum Kabuto ne lui avait pas posé de plâtre, la guérison avait pris une éternité. Cependant, cela n'avait pas empêché l'homme sadique de poursuivre ses visites quotidiennes ayant peu d'égards pour les blessures laissé par les hommes. En revanche, ce fut l'unique fois où Orochimaru le « partagea » avec quiconque.

Le blondinet avait été très malade à la suite de la solide raclée qu'il avait reçue. Encore une fois, cela n'arrêta pas le serpent. Naruto se rappelait vaguement ces semaines, il était délirant la moitié du temps dû à la fièvre et la douleur. Malgré cela, il n'avait jamais relâché sa prise sur son renard. S'il perdait Kyûbi, le blond savait qu'il perdrait son goût de vivre. Étonnamment, après sa tentative de fuite, Naruto avait décidé de ne pas donner satisfaction à Kabuto ainsi qu'à Orochimaru en se laissant mourir. Non, Kyûbi lui donnait la volonté nécessaire pour ne pas abandonner. Le renard lui avait promis qu'il ne resterait pas infiniment ici un jour, il sortirait de cet enfer. Et cette journée-là, il rencontrait une personne qui transformerait sa vie pour le mieux. Naruto avait une confiance aveugle envers son compagnon. Kyûbi lui avait aussi mentionné, « Lorsque tu vas le rencontrer, tu vas savoir que c'est lui. »

Alors l'adolescent rongeait son frein en silence en sachant qu'un jour il sortirait d'ici et rencontrait une personne qui serait entièrement là pour lui. Cela ne signifiait pas que la situation était plus aisée à accepter loin de là, malgré toute sa vie était un calvaire.

"Tu as terminé ? "

Le blondinet sursauta, il n'avait pas entendu le maître pénétrer dans la pièce. Il hocha la tête tout en lui tendant la liasse de papier qu'il venait de terminer « d'améliorer » en gros falsifier les informations pour qu'elles soient légales. L'homme agrippa la pile tendue en lisant rapidement ce qui était inscrit.

"Bien."

Ce fut tout. La main rêche froide de son tourmenteur se glissa dans la chevelure blonde, tirant le visage de Naruto vers le haut. La longue langue d'Orochimaru glissa le long du visage de l'adolescent, il maîtrisa avec peine le dégoût que ceci lui apportait même après toutes ces années. L'instant d'après il fut brusquement mis debout pour être ensuite repoussé vers le matelas. Le tissu bleu qui lui servait de vêtement ne dissimulait pas grand-chose de son anatomie. L'homme parcourait le corps avec la langue et les mains obsessivement. Orochimaru avait dans les dernières années tentées par tous les moyens que le jeune homme ait une érection sans aucun succès. À chaque occasion, c'est-à-dire quasi quotidiennement, il essayait, et à chaque fois, il éclatait de colère.

Naruto était totalement dégoûté par l'homme, la situation et sa vie, donc tout son corps était insensible à toute tentative de plaisir sexuel. Au moins, il avait ce contrôle sur lui ainsi que sur sa vie. Naturellement, cela se terminait similairement à chaque fois. Le serpent le prenait sauvagement, le battait et éjaculait en lui pour lui cracher dessus une fois le tout terminé. Et l'adolescent n'avait pas le droit de se nettoyer, il devait tout garder en lui.

"Tu n'es qu'une putain de frigide ! "

Orochimaru s'exclama avant de s'enfoncer, il tira sur les cheveux du blond si fort qu'il en arracha une poignée. Il se saisit de l'auriculaire et le cassa net. Ce geste de dominance accompli sans que le prisonnier ne laisse pas échapper un son, il éjacula.

La douleur avait irradié dans le corps du blondinet, cependant il ne s'exclama pas, il ne pleura pas ; il agissait comme s'il ne ressentait rien. Une autre petite action qui lui apportait un contrôle relatif sur les événements qui régissaient sa vie depuis onze ans. La dernière fois que Naruto s'était exclamé, qu'un son était sorti de sa bouche était la journée où Orochimaru lui avait cassé les deux pieds. L'intérieur de sa bouche était couvert de cicatrices, il se mordait si brutalement pour s'empêcher de hurler sa douleur. En revanche, cela représentait un prix infime à payer pour garder ce pouvoir envers le maître des lieux.

Le poids qui était au-dessus du blond se retira finalement, pourtant Orochimaru resta dans la chambre. Naruto sentait le regard de l'homme sur lui, il resta immobile en espérant qu'il se fatigue et le laisse enfin tranquille. Kyûbi était sous lui protégé par son corps, et parfois le serpent tentait de s'en emparer. Le résultat était le même que lorsqu'il n'était encore qu'un gamin. Pendant cet instant, Naruto crut que le sadique essaierait de nouveau de s'emparer de sa peluche, et le jeune homme était prêt à la riposte. Le temps s'étira sans que l'homme ne bouge, le blondinet commençait à se demander ce que le maître pouvait bien vouloir.

"Tu n'es plus aussi agréable qu'auparavant. Je vais bientôt te remplacer par un autre. "

L'homme quitta la pièce l'instant d'après la porte, claquant brutalement dans le silence qui l'entourait. Naruto expira lentement que cette déclaration voulait-elle dire ? Cet homme infâme allait-il amener un autre enfant dans cet enfer ? Car maintenant Naruto était rendu trop âgé pour ses goûts dérangés ? Une rage d'injustice fit irruption dans l'esprit du blondinet, il avait l'impression d'être entouré d'un nuage rouge de colère et qu'il pourrait tout détruire. « Du calme, kit. On doit rester prudent et tenter de découvrir s'il veut réellement amener un autre ici. Si c'est le cas, nous le protégerons. »

Les paroles pleines de bon sens de Kyûbi le calmèrent, après tout le renard semblait connaître beaucoup de choses, et il l'avait toujours supporté dans son quotidien. Naruto se jura que si le serpent était sérieux et qu'il introduisait un autre bambin ici. Eh bien, le blondinet le défendrait même si c'était la dernière chose qu'il ferait. Même si cela voulait dire que le jeune homme ne rencontrait jamais la personne donc le renard avait fait allusion. Il connaissait trop le calvaire que l'enfant connaîtrait, et Naruto ne pourrait en aucun cas vivre avec cette information. Jamais il ne permettrait au serpent de faire vivre à qui que ce soit d'autre ce que lui avait connu ici. Jamais.


Sasuke avait profité du sommeil de son patient pour aller prendre une douche. Dans le couloir il avait malheureusement croisé Sakura, qui venait d'arriver pour son quart de travail.

"Sasuke-kun ! Tu es tôt. "

Le jeune homme ne voulait pas perdre de temps pour lui répondre, cependant elle s'était interposée entre la porte et lui. Intérieurement, il maudit la jeune femme et son obsession pour lui. Calmement il inspira.

"J'ai dormi ici. "

Sakura eut l'air réellement surprise de sa déclaration s'il se fiait à sa bouche entrouverte et ses yeux ronds.

"Tu as dormi ici ? Mais pourquoi donc ? "

Mais qu'est-ce qu'elle voulait ? En quoi ceci la regardait ? Sasuke conserva son calme avec difficulté, cette fille avait le don de l'irriter. Cependant, il était un psychiatre interne, l'Uchiha se devait de démontrer qu'il était capable de travailler avec n'importe qui. Il plaça un masque professionnel avant de se tourner vers Sakura.

"Je travaille avec mon patient. Pour être en mesure de l'aider, je dois créer un lien solide. "

La jeune femme l'observa comme s'il possédait soudainement une troisième tête, elle recula même d'un pas.

"Mais – mais tu n'es pas supposé créer une telle proximité. Tsunade-Sama est au courant que tu dors ici ? "

L'Uchiha la regarda sombrement, cette fille l'énervait passablement ; en quoi cela la concernait-elle ? En revanche, il était plus que probable que sa professeure ne serait pas heureuse de savoir qu'il avait dormi deux jours d'affilée à l'hôpital. Sasuke réfléchit rapidement, il ne devait pas laisser l'autre psychiatre aller raconter leur rencontre de ce matin. L'interne ne voulait pas se voir retirer le dossier de Phoebus, pas avec les étapes qu'ils avaient franchies ensemble si prestement.

"Oui, elle est au courant. De toute façon c'était mon dernier soir. "

Un mensonge blanc ne pouvait pas lui nuire, de toute façon cela ne regardait pas Sakura. Le regard de Sasuke ne lâcha pas celui de la jeune fille, Sakura rougit sous le regard ferme du noiraud. L'interne avait eu le coup de foudre pour Sasuke la seconde où elle avait posé les yeux sur lui. Malheureusement, l'Uchiha était gay, cela ne l'avait pas découragée pour autant. Sakura savait qu'elle était une belle femme, et lorsqu'elle désirait quelque chose, elle l'obtenait. Selon sa mère, la plupart des homosexuels étaient des jeunes hommes confus, qui n'avaient pas encore rencontré la bonne femme pour eux. Haruno était persuadée qu'elle était cette personne pour Sasuke, il devait tout simplement le comprendre et l'accepter. Et elle était persistante, peu importait le temps qu'il lui faudrait, Sakura aurait le beau noiraud pour elle. Après tout, il était son âme sœur, et elle était la sienne.

"D'accord, Sasuke-kun. Si tu as besoin d'aide, ne te gêne pas. "

L'Uchiha serra durement sa mâchoire pour ne pas lui répondre méchamment, Tsunade avait quand même choisi cette fille pour une raison. Laquelle ? Il ne parvenait pas à le savoir, honnêtement il ne la trouvait pas à sa place ici, cette femme était trop – trop superficielle pour être une bonne psychiatre selon lui. Malgré tout, il devait être civil avec elle, sinon Tsunade ne serait pas heureuse de ses actions.

"Ce n'est pas nécessaire, je m'en sors très bien. Et de toute façon, Tsunade-Sama a bien dit que tu devais garder ton temps pour ton propre patient. "

Sasuke ne manqua pas la brève lueur de colère qui passa dans le regard vert de sa collègue. Ennuyé il la contourna, l'interne devait maintenant se dépêcher pour se laver avant le réveil de Phoebus. Le jeune homme était fatigué, ses muscles étaient endoloris d'avoir mal dormi deux soirs en ligne. Alors il mit l'eau aussi chaude qu'il pouvait tolérer, cela aida à détendre ses muscles. La rencontre avec Sakura lui avait donné un solide mal de crâne. Cette fille ne lui inspirait pas confiance, Sasuke ressentait un malaise lorsqu'elle était à proximité, et le regard qu'elle posait sur lui était – déstabilisant. Le jeune psychiatre se demanda s'il devait parler de cette situation avec Tsunade. Cependant peut-être il analysait-il mal ce qu'il se passait réellement, peut-être que Sakura ne savait pas comment agir vis-à-vis de lui. Pour l'instant, Sasuke laisserait couler après tout rien de fâcheux ne s'était passé, la rosée l'énervait mais c'était tout ce qu'il pouvait lui reprocher.

Après sa douche, le jeune Uchiha regarda, un peu découragé, les mêmes vêtements qu'il portait depuis deux jours. Il n'avait pas le choix, Sasuke devait retourner chez lui ; Phoebus ne serait probablement pas heureux de cette situation. Avec un léger dégout, l'interne remit ses vêtements sales, et il retourna vers la chambre de son patient. Avant d'ouvrir la porte il jeta un coup d'œil à l'intérieur, le jeune homme blond était assis dans son lit ; peluche en main. Un sourire apparut immédiatement sur le visage austère de Sasuke.

"Tu as bien dormi ? "

La moue sur le visage du blondinet fit faire un drôle de bond au cœur de Sasuke. Il s'avança vers la chaise près du lit, l'Uchiha n'avait pas perdu son sourire, en fait il s'était agrandit un fois près de son patient.

"Phoebus. Je dois aller chez moi, j'ai besoin de changer de vêtement. "

Le jeune homme mordillait durement sa lèvre du bas, son balancement typique commença.

"Je ne serais pas parti longtemps. Et si tu cesses de te mordre ta lèvre, je t'amène faire un tour au parc à mon retour. "

Le regard azuré l'observa un moment, le balancement pratiquement inexistant, et bien que ses dents étaient toujours sur la lèvre, le mâchonnement avait cesser. Phoebus cligna les yeux avant d'étirer le bras pour prendre le crayon et papier.

"Combien de temps seras-tu parti ? "

Sasuke prit le temps d'analysé le trajet dans sa tête, le possible trafic, et autre imprévu.

"Je te dirais, pas plus d'une heure. "

Le blond pencha la tête, légèrement confus.

"C'est long ? "

Le noiraud se frappa mentalement le front, le temps pouvait être quelque chose d'abstrait pour le jeune homme. Il glissa la main dans son pantalon, la montre que son frère lui avait donnée, y était. Elle était munie d'un chronomètre, il l'activa pour 60 minutes, et Sasuke la donna à Phoebus.

"Lorsque je sors de la chambre, tu appuis ici, et le temps va se déclencher. Je vais être de retour avant la sonnerie. Ça te va ? "

Le blondinet regarda l'engin, avec les chiffres 60 : 00. Il leva ensuite le regard vers le psychiatre qui attendait patiemment sa réponse, le sourire de l'homme créait toujours de la chaleur dans son ventre. Phoebus hocha positivement la tête, le sourire de Sasuke s'élargit avant qu'il ne lui tourne le dos et quitta la pièce. Juste avant que la porte se referme sur lui, Sasuke lui fit un signe de la main. Immédiatement après la fermeture complète de la porte, le jeune patient appuya sur la touche, et un faible bip amorça le compte à rebours.

Le patient n'avait jamais réellement connu la définition du temps, avant alors qu'il était encore là-bas. Le pervers n'avait jamais jugé nécessaire qu'il connaisse ceci, Phoebus pouvait lire et écrire mais pas comprendre la notion du temps.

55 :22

Les chiffres diminuaient donc Sasuke serait de retour sous peu.

Le patient se demandait s'il devrait lui dire à propos de la déclaration de Kyûbi. « Lorsque tu vas le rencontrer, tu vas savoir que c'est lui. » Lorsqu'il avait ouvert les yeux dans la pénombre de la chambre, le blondinet avait immédiatement regardé l'homme endormi sur la chaise. Son corps tout entier avait réagi à la présence de l'homme, au début il avait été terrifié de se retrouver dans un endroit inconnu, et Phoebus avait voulu s'échapper. Tout avait changé lorsque l'endormi s'était éveillé, Sasuke s'était présenté, et à cet instant Phoebus avait su que c'était l'homme donc son renard avait fait allusion. Il ne pouvait pas expliquer pourquoi, le blond le savait tout simplement.

Bien que tout son instinct de protection lui criât de fuir, de se réfugier dans son univers personnel, Phoebus avait refusé de l'écouter. Kyûbi lui avait prédit cette rencontre, tout comme il lui avait aussi annoncé qu'il ne resterait pas toujours prisonnier du serpent. Phoebus savait au plus profond de lui-même qu'il pouvait faire confiance à l'homme au regard d'obsidienne. D'ailleurs Sasuke lui avait fait la promesse de l'aider, d'être toujours là pour lui, et le blondinet le croyait sur parole.

« Tu devrais lui donner ton vrai prénom alors. »

Ce n'était pas la première fois que le renard lui disait cela. Mais une peur irrationnelle était encore liée à prononcer celui-ci, son capteur s'en était assuré. Cette situation ne lui plaisait pas, il voulait la combattre car d'une certaine manière, Phoebus avait l'impression de réfuter la mémoire de ses parents. Le jeune homme se promis, ainsi qu'à Kyûbi, qu'il tenterait d'au moins écrire son prénom pour Sasuke. Cela serait un bon début, et peut-être que l'entendre de la bouche de son docteur briserait l'emprise néfaste que le serpent avait réussi à crée.

41 :01

Le jeune homme se permit pour la première fois de réellement regarder sa chambre. Elle était complètement l'opposer de ce qu'il avait connu dans les dernières années. Bien que similairement la même grandeur, cette pièce était plus chaleureuse, lumineuse. Il y avait une fenêtre qui possédait des rideaux, une petite toilette avec un lavabo, et une armoire pour accrocher son linge, s'il y en avait. Phoebus aimait le fait que les murs blancs soient immaculés, et il s'y sentait relativement plus en sécurité. Surtout lorsque Sasuke était présent, il dormait mieux, malgré son cauchemar de la veille.

35 :44

Phoebus se demandait encore une fois comment il était parvenu ici. Il ne se rappelait pas de s'être échappé de l'autre endroit. Et il était persuadé que le serpent ne l'aurait pas laissé partir en vie. Tout ce dont il était en mesure de se souvenir était la raclée qu'il avait reçu avant de se retrouver à l'hôpital. L'homme avait été particulièrement en colère pour une raison qui avait échappé au blondinet, il avait accepté les coups en silence, comme il s'y était habitué. Sans oublier le viol particulièrement brutal qui avait précédé. Cependant, le jeune homme avait de la difficulté à croire qu'il était vraiment hors de son cachot. Peut-être que tout ceci était un rêve réel, que son esprit malade avait créé pour oublier où il était. C'était une possibilité que cet hôpital soit un autre univers que son subconscient ai créé pour l'aider à fuir ses tourments. Bien que la voix, la présence de Sasuke soient tellement tangible, l'odeur qui se dégageait des vêtements qu'il portait le réconfortait. A quel point tout ceci pouvait être le fruit de son esprit ?

29 :37

Le jeune homme blond se laissa retomber sur ses oreillers, Kyûbi niché contre sa poitrine. Phoebus voulait tellement croire que ceci était réel, qu'il ne rêvait pas. Il flattait la fourrure drue de son renard, en le serrant un peu plus contre lui. Sa présence avait été une vraie bouée de sauvetage pour le blond, sans lui il était persuadé qu'il aurait abandonné son combat des années auparavant. Étrangement Kyûbi avait été silencieux depuis leur arrivée dans cet hôpital, Phoebus espérait que cela était temporaire. La voix de son ange gardien l'avait maintenue en vie jusqu'à maintenant, et il ne savait pas comment il pourrait s'en sortir sans lui.

20 : 02

Un bruit de pas dans le couloir, la tête du blondinet se braqua immédiatement vers la porte de la chambre. Une ombre apparue, il ne parvenait pas à voir les détails du visage, mais il savait que ce n'était pas Sasuke. Le corps n'était pas assez grand, l'ombre des cheveux n'était pas la même, et une angoisse s'était saisi de lui. Phoebus tenta de calmer le battement frénétique de son cœur, ainsi que sa respiration qui devenait de plus en plus précipitée. Ce n'était pas Sasuke. Mais son docteur lui avait assuré qu'aucune autre personne n'enterait pas sa chambre sans avoir eu son approbation. Les yeux bleus s'ouvrirent grand de peur, la poignée avait débuté à tourner doucement, et graduellement la porte s'ouvrit.

19 :04

Le patient avait le cœur dans la gorge, sa respiration était de plus en plus difficile à gérer. Il ne connaissait pas la personne qui avançait vers lui, un faux sourire collé à son visage. Phoebus avait beaucoup trop aperçut ce type de sourire là-bas pour déterminer qu'il était faux, et de mauvais signe. Le blondinet se roula en boule sous les couvertures, il les serra le plus fortement possible contre son corps, et il espérait que la femme le laisserait tranquille. Il ne voulait pas être touché toute tentative non désirée le rendait malade, et Phoebus ne voulait plus jamais revivre cela. Alors il espérait de tout son cœur qu'elle le comprendrait, et que la femme le laisserait tranquille. Sinon, le patient n'avait aucune idée de comment il réagirait. Avec les infirmières la dernière fois, il avait été en mesure de sortir de son lit, et de se réfugier dans le coin de la pièce. Cette fois-ci c'était différent, Phoebus en avait marre d'avoir peur. Dans la pénombre sous les couvertures, il regarda la montre.

17 :32

Sasuke devrait être de retour bientôt. Cette femme aurait la mauvaise surprise d'apercevoir la réaction du docteur. La dernière fois, malgré le cri de Sasuke, son arrivé l'avait tellement soulagé. Phoebus avait été sous le choc, en revanche le médecin avait fait preuve de patience, et de gentillesse. Cependant, envers les autres personnes non autorisées dans la chambre, le psychiatre avait été rude, et il les avait pratiquement jetés dehors de la pièce. Au plus grand soulagement de Phoebus, ce fut une raison de plus pour lui accorder sa confiance, chose qu'il n'avait pas fait depuis la mort de ses parents. Mais avec l'homme aux cheveux d'ébène c'était venu si facilement, aisément.

"Bonjour. Je suis le Dr. Haruno Sakura. Dr. Uchiha m'a demandé de venir te voir. Il veut que nous discutions ensemble. "

Le patient ne bougea pas d'un poil attendant impatiemment que la femme quitte la chambre, et qu'elle le laisse tranquille. À son horreur, il perçut ses pas s'approcher du lit. Il serra fortement Kyûbi contre sa poitrine, espérant le retour de Sasuke le plus rapidement possible.

15 :11

Une main se déposa sur le dessus de son omoplate droite, et Phoebus laissa son instinct prendre le contrôle. Il déroula d'un coup son corps, sa main gauche attrapa le poignet de la main qui le touchait, et Phoebus tira de toutes ses forces. Le corps de la femme se leva étonnement facilement du sol, et le blond poursuivi la rotation. La docteure cria alors que son corps passait par-dessus le lit pour atterrir durement sur le plancher. Le patient bondi hors du lit, aux côtés de son agresseur, toute sa peur s'était envolée. En ce moment, tout ce que Phoebus ressentait était une rage telle qu'il avait déjà ressentit lorsque le serpent avait tenté de s'emparer de Kyûbi. Mais ici, cette – cette personne avait voulu le toucher, en plus de lui avoir menti ! Le jeune homme savait parfaitement bien que Sasuke n'aurait jamais invité qui que ce soit d'autre sans avoir son consentement. Ceci, il le croyait au plus profond de son cœur.

12 :18

Un grondement sorti du plus profond de la gorge du blond. La femme aux cheveux roses, le regardait avec effroi et elle n'avait pas cessée de hurler depuis qu'il l'avait lancé par terre. Le son qui sortait de sa gorge n'aida en rien pour calmer la docteure, cependant Phoebus s'en fichait. Elle avait osé lui faire croire que Sasuke aurait brisé sa parole, et cela le rendait hors de lui, beaucoup plus que le contact physique qu'elle avait initié. Les machines émettaient des bruits stridants car il avait arraché les fils en sautant en bas du lit.

11 : 40

En regardant ce visage peu gracieux, les yeux verts recouverts de larmes, et ces horribles cheveux roses…La colère redoubla ! Comment – Pourquoi cette femme lui avait-elle menti ? Soudainement, il eut une envie – une envie qui lui tordait les entrailles, mais Phoebus ne pouvait pas la maitriser, il avait perdu le contrôle. Ses mains allèrent se placer autour du mince cou de la jeune femme, Kyûbi oublié sur le plancher. Tout était rouge autour de lui, le patient ne ressentait rien d'autre que cette puissante haine, et une envie de faire du mal. Jamais. Jamais il n'avait ressenti cela. Cependant, ici maintenant, tout semblait déborder, et il était si – si faible. Phoebus voulait s'y abandonner, faire à son tour mal, briser quelqu'un d'autre. Ce – ce n'était pas en lui – Non ! Sa faiblesse allait être sa perte !

10 : 10

Les cris avaient cessé, les larmes continuaient à couler sur les joues déjà humides, ceux-ci étaient élargis par la peur. Le blond n'avait plus aucune emprise sur son corps, son instinct avait entièrement le contrôle, il était un témoin passif face à ce qu'il était en train de se dérouler. Tout d'un coup, il fut projeté au sol, enrobé d'une douce chaleur ainsi que d'une odeur qui calma immédiatement la colère qui avait prise possession de son corps.

8 :54

"Dégage Sakura ! "

La voix de Sasuke brisa l'emprise qui empêchait le jeune homme de bouger, ou faire quoi que ce soit de lui-même, et il se laissa écraser au sol.

"Il – il m'a – il m'a – "

"Je ne te le répèterai pas ! DÉGAGE ! "

La psychiatre se releva péniblement, le visage couvert de larmes, le maquillage avait coulé sur les joues, et de la morve s'écoulait du nez rougi. L'Uchiha eut un haut-le-cœur mais il se reprit, avant d'ignorer Sakura qui sortait de la chambre.

Son attention était sur le corps mou étendu de tout son long sur le plancher, le renard avait été repoussé sous le lit. Le psychiatre attrapa la peluche, sans oser trop la toucher par crainte de la réaction de son patient. Cependant, celui-ci était complètement amorphe, il ne réagit même pas lorsqu'il déposa la peluche près de sa main.

Quelle parfaite imbécile était Sakura ! Pourquoi avait-elle osé entrer dans la chambre de son patient ?

Putain de merde !

Quelle connasse !

Jamais il n'aurait cru que Phoebus aurait pu réagir aussi violement. Sasuke aurait pensé que son patient aurait choisi la fuite.

Que s'était-il passé durant son absence ?

Le psychiatre tenta de remettre le blond dans son lit, cependant le jeune homme était un poids mort, laissant tout son être mou, sans tonus. Le noiraud se releva, il se plaça correctement avant de passer les bras sous le cou, et sous les genoux de Phoebus. Le psychiatre le souleva sans effort, remarquant une fois de plus à quel point le blond était bien trop léger pour son âge.

Sasuke tremblait d'une rage à peine contenue, il voulait s'élancer dans le bureau de Tsunade et aller expliquer ce que l'autre interne avait osé faire. En revanche, son patient n'était pas stable en ce moment. L'Uchiha n'avait pas voulu se rendre là, mais il n'aurait pas le choix de donner un léger relaxant à Phoebus. Sasuke n'aimait pas la réaction physique de son patient, il craignait que le blondinet se retranche dans son subconscient.

Ainsi il appela une infirmière, il donna la dose recommandée, la jeune femme donna le calmant avant de reconnecter tous les fils à Phoebus. Une fois le souffle calme, le rythme des machines égal, Sasuke ferma la porte dernière lui.

Il marcha d'un pas militaire jusqu'au bureau de Tsunade-sama, et il frappa deux coups secs avant de pénétrer dans la pièce.

Sakura était étendue de tout son long sur le sofa, les yeux pleins d'eau. Lorsqu'elle aperçu Sasuke, elle bondit ses pieds en le pointant du doigt, sa voix hystérique.

"Tout ceci est sa faute ! "

De grosses larmes coulaient abondamment sur les joues humides, le maquillage, complètement ruiné, beurrait tout le visage de la jeune femme.

"Ma faute ? "

Sasuke répondit froidement, calmement, s'avançant vers les deux femmes présentes dans la pièce. Tsunade était debout entre son bureau et le sofa où était étendu Sakura quelques secondes auparavant. Le psychiatre observait ses deux internes se demandant clairement ce qu'il se passait. La froide colère qui se dégageait de Sasuke était déstabilisante en soi, même lors de l'intervention du Dr. Hashimoto il n'avait pas été aussi fâché qu'il l'était en ce moment.

Et Sakura qui était arrivée dans son bureau en larmes, tremblant fortement, et elle semblait incapable d'aligner une phrase cohérente avant l'apparition de l'Uchiha. Que s'était-il donc passé ?

"Sakura ! Explique-moi ce qui se passe ! "

La voix de la psychiatre blonde résonna comme un coup de tonnerre dans la pièce fermée. Immédiatement, la rosée cessa de pleurer, elle tendit un bras pour prendre quelques mouchoirs pour essuyer son visage. Le noiraud gardait ses bras rigides le long du corps, ça lui prenait tout son contrôle pour ne pas élever la voix et détruire la carrière de cette – cette plaie.

"J'ai – J'ai été rencontré le patient de Sasuke-kun, comme celui-ci me l'a demandé. Et l'homme m'a atta – "

"QUOI ? "

L'exclamation de l'interne interrompit l'autre interne au milieu de son explication. Il tremblait littéralement de rage.

"Je ne t'ai jamais demandé quoi que ce soit ! "

Tsunade s'avança d'un pas, prête à intervenir si la discussion dérapait. Sasuke semblait être sur le point de perdre son calme.

"Bien sur que si. Ce matin au dou – "

"Cesses de mentir. Tu m'as demandé si tu pouvais m'aider et j'ai refusé. "

L'élocution de noiraud était frigide, aucune tonalité quelconque, elle provoqua un frisson le long de la colonne de la femme blonde. Était-il possible que Sakura mente ? Mais quel intérêt aurait-elle de faire cela ?

"Ça suffit vous deux. "

Tsunade inspira profondément avant de se tourner vers la jeune femme.

"Tu dis que Sasuke t'a demandé de l'aider avec son patient ? Ce matin ? "

La rosée hocha rapidement sa tête positivement, elle ne regardait plus l'autre interne.

"D'accord. Et ensuite? "

"Tsunade-Sama tu ne – "

"Silence Sasuke. C'est à Sakura de parler, ce sera ton tour ensuite. "

L'Uchiha serra la mâchoire si fort qu'elle lui fit mal, les ongles plantés fermement dans la paume de ses mains, ceux-ci laisseraient probablement des marques.

"Continue Sakura. "

La jeune fille renifla.

"Je suis entrée dans la chambre, le patient était couché en boule sur le lit. Je me suis présentée, et approchée ; soudainement il m'a attaqué sans aucune provocation. "

La psychiatre observa son interne un long moment en silence, la détaillant de la tête aux pieds. En fin de compte, elle tourna son attention vers le seul homme de la pièce. Sasuke avait perdu le peu de couleur qu'il avait habituellement, tout son langage corporel criait la frustration ainsi que la rage. Sans vouloir réellement le croire, Tsunade analysait que la rosée ne disait pas toute la vérité.

"Sasuke ? "

L'homme se tourna vers elle, raide comme un piquet, son regard semblait brûler d'une flamme rouge. Lorsque la blonde cligna les yeux, l'illusion avait disparu.

"J'ai dû m'absenter durant une heure. Et je n'ai jamais au grand jamais demandé l'aide de Sakura. J'ai refusé lorsqu'elle me l'a proposé ce matin. "

Il inspira longuement par le nez, laissant l'air expirer lentement par la suite. Il était évident que l'Uchiha tentait de garder son calme.

"Phoebus n'a jamais fait preuve de violence. Il est un homme qui a vécu des sévices terribles, et on avait bien évolué ces deux derniers jours, Tsunade-Sama ! Tu – tu aurais été renversé par les progrès. "

La voix du jeune homme se cassa, et il baissa le regard vers le plancher. Il était évident pour la psychiatre que Sasuke était sincère, et que ce qu'il venait de se dérouler le chamboulait grandement.

"Pour le moment, je vous demande de retourner à vos patients. "

Les deux internes hochèrent la tête.

"Sakura ne t'approche plus du patient du Dr. Uchiha. Avant de rendre ma décision, je vais demander au garde de sécurité de m'apporter les vidéos surveillances. "

Le noiraud soupira de soulagement, la femme aurait ainsi la vérité, et avec de la chance Sakura serait renvoyée.

"Sasuke. On va devoir se parler plus tard, j'ai cru remarquer que tu passes peut-être un peu trop de temps ici."

Cette déclaration choqua l'interne, cependant il n'en démontra rien. Il hocha simplement la tête avant de quitter la pièce pour retourner auprès de son patient.

"Une dernière chose, Dr. Haruno. J'espère que tu m'as dit toute la vérité. Il n'a rien que je déteste plus que les mensonges. "

La jeune femme secoua faiblement la tête avant de quitter à son tour le bureau.

Tsunade retourna à son bureau pour se laisser durement tomber sur la chaise placé derrière.

"Quelle galère. "

Comme elle aimerait que Shizune ne soit pas en congé présentement, Tsunade avait besoin de son opinion sur toute cette histoire. En revanche, la blonde laisserait sa conjointe se reposer, elle en avait besoin. Avec un soupir à fendre l'âme, la psychiatre composa le numéro du bureau des gardiens. Elle avait des vidéos à regarder.