Phoebus chapitre 8


Des scènes difficiles touchant un enfant en bas âge seront décrites. Vous êtes avisés.

Ne pas oublier que je ne suis pas psychiatre et que je publie de la fiction, il est ainsi possible que certaines choses soient incorrectes. J'ai tenté de réaliser une histoire cohérente, soyez indulgents.


Correction apportée par : KillerNinjaPanda. Je tiens à la remercier d'avoir accepté de remplacer MarineMaRi qui a dû quitter pour un retour aux études. Merci beaucoup pour notre belle expérience ensemble MarineMaRi !


Phébus ou Phœbus (du grec ancienΦοῖβος / Phoíbos) est le nom latin d'Apollon dans la mythologie romaine. Signifiant « le brillant », il est le dieu du soleil personnifié, qui avait dirigé Sol étant enfant. Ce terme est utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer « Phébus ».


Naruto avait eu 17 ans quelques mois auparavant, et il avait remarqué que les visite de son capteur diminuaient. Il avait attendu ce moment avec impatience, malheureusement il y avait un impact négatif à cela, le manque de nourriture. Le blondinet recevait sporadiquement quelque chose à se mettre sous la dent, l'espace entre les « livraisons » était plus long. Ainsi, avec le peu de nourriture qu'il recevait, son alimentation était devenue plus frugale qu'à l'habitude, c'était la même chose pour l'eau. Naruto croyait sincèrement qu' Orochimaru voulait le faire mourir de faim et de soif. Par la suite, il se débarrasserait du corps d'une manière ou d'une autre.

Cependant, son « travail » de falsification de document continuait quotidiennement. Kabuto venait lui déposer les documents en le regardant de haut avec un rictus qui donnait froid dans le dos. Plus tard, il revenait récupérer les papiers. Parfois il le frappait sans autre raison apparente que son propre plaisir. L'homme aux lunettes ne semblait plus craindre de déplaire son maître, ce qui renforçait l'opinion de Naruto. Le serpent aimait la chair tendre, et il était rendu trop âgé pour la perversité de l'homme.

À certains moments, le captif délirait à cause de la faim, la soif et la douleur de son âme. Dans ces moments, il était persuadé d'apercevoir les visages de ses parents, et Naruto croyait sa fin proche. Kyûbi lui mentionnait alors que « non, il y a autre chose qui t'attend. » Naruto voulait le croire, vraiment mais il en avait marre de souffrir, de ne survivre simplement par le peu de nourriture qu'il recevait. Dans les derniers mois, le blond avait perdu son envie de survivre, il voulait abandonner. L'adolescent voulait tout simplement aller rejoindre ses parents, et être enfin en paix. Il voulait croire ce que son renard lui disait, en revanche il n'avait tout simplement plus la force de continuer ainsi, il était au bout du rouleau. Kyûbi argumentait avec le blond lui demandant de ne pas abandonner, qu'il y avait réellement quelque chose de mieux pour lui dans le futur.

Naruto n'avait tout simplement plus la force de tenir, son corps, son esprit, Orochimaru avait finalement réussi à les briser avec le temps. Le renard n'avait pas apprécié la réponse, ni l'inaction de son petit blondinet. Cependant il le comprenait, des années de tortures, de viols sans aucun répit, avait été plus que difficile pour Naruto. Or la peluche savait que quelque chose de mieux était à l'horizon.

Tout avait basculé la veille, le blondinet travaillait sur de nouveaux documents apportés par Kabuto, lorsque la porte s'ouvrit brusquement. Avec un sursaut, Naruto tourna la tête vers l'entrée de la pièce. Son cœur se glaça dans sa poitrine. Orochimaru se tenait sur le palier, il retenait par l'avant-bras, un jeune garçon qui pleurait, les yeux agrandis par la peur. Une rage palpable prit possession du jeune homme, il se leva, et pour la première fois depuis qu'il était prisonnier, il avança sans crainte vers son tortionnaire. Il voulait lui arracher l'enfant des mains, Naruto n'accepterait pas qu'un autre subisse ce qu'il avait vécu toutes ces années.

"Tiens. Ton remplaçant. Sous peu tu seras mort. "

L'homme poussa brutalement l'enfant vers Naruto et il réussi à l'attraper avec qu'il ne se blesse en tombant par terre. La porte se ferma bruyamment, le courant d'air provoqué éteignit la chandelle, et la pièce fut plongé dans le noir. Le garçonnet éclata en sanglot n'osant pas bouger, cependant il s'était accroché au cou de Naruto. Le blondinet avait encerclé le petit, il passa maladroitement la main dans le dos de l'enfant, voulant le rassurer. En revanche, il était incapable d'émettre le moindre son pour apaiser le bambin. Orochimaru avait fait en sorte que le blond perde l'usage de la voix. Tout doucement, il attira le garçon vers le matelas. Une fois qu'il réussit à détacher le nouveau venu de son cou, Naruto alla allumer la chandelle avec les allumettes qu'il avait caché.

La lumière émise par la bougie était faible, brisant à peine la noirceur de la pièce, et le bambin s'était assis, immobile sur le lit. Les grands yeux noirs dévisageaient avec crainte Naruto, et le blond s'approcha lentement de l'enfant. Il prit place à ses côtés, le jeune homme mit Kyûbi entre eux, sans pour autant le lâcher complètement. Naruto se rappelait les paroles de son renard « nous le protégerons. » Et c'était exactement ce qu'il prévoyait faire. Le blond ne savait pas encore comment, mais Orochimaru ne toucherait pas un cheveu de l'enfant.

Les deux prisonniers se regardaient en silence, les pleurs du petit avaient presque disparus, et la main gauche de l'enfant caressait la tête de la peluche.

"Po – pourquoi je suis ici ? "

La petite voix éreintée surprit le blondinet, il l'observa un moment, se demandant comment il pourrait expliquer la situation au garçon. Une lumière se fit dans son esprit, il se leva et alla prendre place à son petit bureau. Il resta un bon moment penché sur le papier face à lui, avec les années Kabuto n'était plus autant vigilant, et il avait été en mesure de se garder quelques feuilles ainsi qu'un stylo. Le jeune homme retourna auprès de son nouveau colocataire, et il tendit la feuille de papier. Le petit se saisi du papier. Naruto avait dessiné une prison avec son visage, celui de Kyûbi ainsi que le gamin.

"Je – je veux ma ma – man. "

De grosses larmes coulèrent sur les joues rebondies du petit garçonnet, glissant ensuite sur le dessin qu'avait fait Naruto.

Le blond fonça les sourcils avant de retourner prendre place au bureau, et il se mit à un autre dessin. Celui-ci prit un peu moins de temps, les pleurs avaient une fois de plus diminué, et l'enfant semblait sur le point de s'endormir. Naruto lui tendit son deuxième dessin. De nouveau, le petit tendit le bras pour accepter le papier tendu. Cette fois-ci, Naruto les avaient dessinés, cependant la prison était brisée et ils couraient les trois ensembles dans la nature. Un pâle sourire apparut sur le visage du garçon, ensuite il bâilla longuement, ses yeux se fermants presque d'eux même. Le blondinet l'aida à s'installer sous la seule couverture qu'il possédait, et il lui fit signe qu'il restait près de lui. À peine deux minutes plus tard, le souffle calme de l'enfant se fit entendre, et cela brisa le cœur de Naruto.

Il s'était naturellement douté que son tortionnaire le remplacerait un jour, cependant il avait espéré ne jamais avoir à vivre cette journée. Le regard bleu observa la forme immobile sur le lit, il avait les cheveux noirs, était encore habillé de son pyjama ; il était couvert de camions de pompier. Près de la tempe gauche, un hématome était en train de se former, probablement l'endroit où le serpent l'avait frappé. Des images de la nuit où Naruto avait été arraché à sa vie tentèrent de prendre vie dans son esprit, mais le blondinet secoua la tête, ce n'était pas le moment pour cela.

Le jeune homme savait qu'il n'avait pas de temps à perdre, il devrait tenter de fuir avec le bambin à la première occasion qui se présenterait. Naruto aurait aimé avoir la force de se battre contre Kabuto, ou même Orochimaru, cependant il n'avait pas la santé physique pour leur faire face. Le blond devait jouer sur le fait que l'assistant était devenu moins alerte dans les dernières années. Malgré tout le temps passé, Naruto se rappelait le chemin qu'il avait emprunté lors de sa seule tentative d'évasion. S'il parvenait à prendre l'infirmier à revers, à l'assommer, et prendre ensuite la fuite avec le gamin…Eh bien, peut-être qu'il pourrait leur sauver la vie à tous les deux, tout du moins celle du jeune garçon. Naruto avait fait la paix avec sa mort prochaine, il l'accepterait avec soulagement. En revanche pas avant d'être persuadé à cent pour cent que l'autre était sain et sauf.

Le blondinet s'installa au bout du matelas pour ne pas déranger le jeune pendant son sommeil. Il espérait que celui-ci avait comprit les dessins, Naruto ne laisserait pas la situation se prolonger, il ne voulait pas que le bambin soit souillé par le serpent. Non, il ne permettrait pas à cela d'arriver.

La visite d'Orochimaru aujourd'hui annonçait probablement que lui, ou Kabuto, allait revenir sous peu. Si le serpent venait en premier, Naruto devrait être prudent dans sa démarche. Son capteur avait aussi baissé la garde lorsque près de lui, cependant pas autant que son assistant. Dans le meilleur des scénarios la visite de l'homme aux lunettes serait préférable à celle de son maître. Le jeune homme blond ne prévoyait pas dormir cette nuit, il voulait préparer leur fuite dans les moindres détails. S'ils ne recevaient pas de visite le lendemain, ce serait alors le surlendemain. Orochimaru n'était pas un homme patient, surtout avec de la chair tendre à portée de main.

Le lendemain, étrangement, ils n'eurent aucune visite. Cela ne signifiait qu'une chose, le serpent devait être occupé ailleurs. Durant la journée, le blondinet avait créé quelques dessins pour tenter d'expliquer au garçon ce qu'il voulait tenter. À la surprise du plus âgé, le petit avait compris ce qu'il voulait faire.

"Je m'appelle Udon."

Naruto lui avait souri sans pour autant être en mesure de lui répondre. Udon observait le jeune homme, et il avait déduit que blond avait eu mal plein de fois. Cependant, il était évident pour le cadet que l'homme face à lui était décidé à le protéger. A la manière donc il avait réagi la veille lors de son arrivé ici. Depuis qu'il s'était éveillé, Udon avait été pris en charge par son aîné. Le blondinet lui avait donné un maigre repas qu'il avait sorti de son matelas, il y avait un trou dans lequel il cachait ses collations. Naruto n'avait évidemment pas beaucoup de denrées mais il partagea le tout avec lui.

Ainsi le jeune garçon fit confiance au blond, il savait que l'homme le protégerait, même s'il ne pouvait pas parler. Durant cette journée, Udon avait raconté sa vie à Naruto, il lui parla de ses parents ainsi que ses amis qu'il avait à la garderie. Le garçon avait éclaté en pleurs lorsqu'il avait parlé de ses parents. Naruto fit de son mieux pour réconforter Udon, légèrement mal à l'aise, il ne se savait pas trop comment faire. Cependant l'enfant réussi à se calmer en reniflant, sa petite main tenant une des pattes de la peluche.

Le restant de la journée se passa lentement, Udon parla de tout et de rien, tout en dessinant. Il fit plusieurs dessins pour le blond, joyeux, pleins de couleurs et d'innocence. Ce temps pour Naruto fut le plus merveilleux qu'il avait connu depuis des années. Cela renforça sa résolution de faire sortir le garçonnet à la prochaine occasion. L'aîné aurait aimé être en mesure de nourrir un peu plus son colocataire de fortune, mais il ne restait presque rien, et Naruto voulait garder le reste pour le lendemain. Le blondinet était persuadé qu'ils auraient la visite d'un des deux hommes, et il voulait qu'Udon et lui aient quelque chose dans l'estomac. La journée se passa tranquillement, et lorsque finalement Udon s'endormit, Naruto tenta de dormir un peu à son tour. Il avait besoin d'être en forme, en fait il comptait surtout sur l'élément de surprise. Le jeune homme était persuadé que les deux tortionnaires ne craignaient rien de lui, ou même d'une tentative de fuite. Car dans les dernières années, Naruto avait subi son calvaire sans réagir, trop affaibli et trop craintif pour tenter quoi que ce soit. Cependant, Orochimaru avait osé amener un autre enfant ici, et le mettre avec lui. Cela avait donné au blond le courage de faire ce qu'il n'aurait jamais osé avant. Sa vie n'avait plus d'importance à ses yeux, mais celle d'Udon était tout autre chose. Ce bambin méritait de vivre une belle vie, Naruto ne permettrait jamais qu'il vive le cauchemar que lui avait connu. Sur cette pensée, le jeune homme s'endormi, Kyûbi collé contre son cœur.

Naruto s'éveilla en sursaut, il avait perçu des bruits dans le couloir ainsi que des éclats de voix. Rapidement, il secoua Udon pour le réveiller, en mettant son index devant ses lèvres pour l'inciter au silence. Le blond se leva, attrapa la main du garçon, et alla vers le bureau. De sa main libre, le blond avait mis sa peluche sous son bras, il se saisit de sa chaise. Par la suite, il entraina l'enfant vers la porte, le jeune homme appuya son dos contre le mur. Udon l'imita, et ils attendirent en silence que la porte s'ouvre. Pour Naruto, le temps cessa d'avancer il crut qu'il avait rêvé la voix de Kabuto, lorsque finalement la poignée tourna, il lâcha la main du petit pour se saisir de la chaise, et il la leva à bout de bras. Lorsque l'assistant du maître pénétra dans la chambre, une liasse de papier en main, Naruto le frappa de toutes ses forces avec la chaise. Un craquement se fit entendre, le corps de Kabuto tomba durement sur le sol, et ne bougea plus.

Sans perdre un instant de plus, le blond agrippa de nouveau la main de Udon, et ils s'élancèrent dans le couloir. Naruto courrait le plus rapidement possible, sa prise ferme sur la petite main, et il espérait que personne ne les apercevrait. Son cœur battait follement dans sa cage thoracique, il n'entendait rien d'autre que le son de son sang dans les oreilles. Le jeune homme avait l'impression que le couloir s'éternisait, à son souvenir ce n'était pas aussi loin. Mais sa crainte s'évanouie lorsqu'il posa pied dans la même salle que des années auparavant. Naruto se laissa tomber durement sur les genoux entrainant Udon avec lui. Dans le laboratoire, il n'y avait que deux travailleurs en ce moment, et ils étaient absorbés par leur travail. Une fois de plus, le blond déposa son index sur ses lèvres, ensuite il montra la porte qui amenait à l'extérieur. Il montra trois doigts au garçon, et il commença le décompte.

1.

2.

3.

GO !

Naruto se leva vivement en tirant Udon par la main, les pieds nus faisaient peu de bruit sur le sol de béton. Le blond croyait que son cœur allait le lâcher tellement celui-ci se démenait contre sa poitrine, son souffle était court, et la sueur coulait sur son visage. La porte était là.

5 pas.

4 pas.

3 pas.

2 pas.

1 pas.

Le blond poussa la barre qui ouvrait la porte et poussa de toutes ces forces. Elle s'ouvrit sur un stationnement, le soleil commençait tout juste à se lever, et…

BIP BIIPPPPPPPPP BBIIIIIIPPPP

Une alarme retentit dernière eux, Naruto tira encore plus fort sur le petit bras. S'il parvenait à sortir du garage extérieur, ils seraient libres. Le jeune homme poussa son pauvre corps déjà exténué un peu plus fort, la rue s'approchait. Soudainement, une main s'abattit sur son épaule, et il manqua de tomber au sol, il tourna son visage vers la personne.

Orochimaru.

Son regard dément le regardait, un sourire méchant dévorait son visage. Sans réfléchir, Naruto tourna sur lui-même et il planta son poing dans le visage du serpent, il sentit clairement le nez du maître se casser sous l'impact. Son tortionnaire recula d'un pas, sans pour autant lâcher prise sur l'épaule du blond. Le jeune homme retourna vivement son attention sur Udon, il lâcha sa main, et il lui fit signe de fuir. Le garçon le regardait les yeux pleins d'eau, le suppliant de le suivre. Naruto tenta de crier cependant sa voix refusa de coopérer.

"Attrapez le gamin ! "

Le hurlement du serpent sembla réveiller le garçon, il regarda une dernière fois le blond qui lui avait sauvé la vie, et Udon se mit à courir le plus rapidement possible. Lorsqu'il parvint à sortir du stationnement, il tourna rapidement à gauche, et il disparut.

« On a réussi, Kit. »

Kyûbi s'exclama joyeusement dans l'esprit de Naruto.

Le blond sourit, peu importait ce qui lui arriverait maintenant, il avait sauvé Udon, le reste n'avait que peu d'importance. Naturellement, Naruto craignait la douleur qu'il subirait, cependant il savait que ceci serait la dernière fois. Orochimaru ne lui laisserait jamais la vie sauve.

"Tu – tu as osé ? "

La voix du serpent était différente à cause du nez cassé, mais la colère qui émanait de l'homme était familière pour le blond.

Le premier coup le renversa, Naruto tomba violement sur son postérieur, et aussitôt il reçu un coup de pied dans l'estomac. D'autres coups tombèrent sur lui, ne manquant aucun endroit sur son corps. Bien qu'il ressentît la douleur, il eu l'impression de n'être qu'un simple témoin de ce que vivait son enveloppe charnelle. Naruto semblait flotter au-dessus du corps qui l'avait restreint toute sa vie, il voyait clairement Orochimaru se défouler sans aucune retenue sur son pauvre corps. Cela sembla durer des heures, malgré tout le blondinet était en paix, et satisfait du choix qu'il avait fait. Udon était sain et sauf, probablement déjà pris en charge par des adultes qui passaient dans le coin. Il était trop tard pour lui, Naruto était endommagé au-delà de toute possibilité de revenir un humain à part entière. Donc, la mort était une délivrance pour lui.

Malheureusement, tout d'un coup il ressentit la douleur l'atteindre, et il se retrouva de nouveau dans son corps. Les coups avaient cessé, Naruto parvenait péniblement à respirer, mais il resta immobile. Il voulait qu'on le croie mort, et qu'on le laisse mourir en paix loin d'ici.

"Kimimaro ! "

La voix d'Orochimaru était rauque, le sang de son nez cassé cascadait le long de son menton, et avait recouvert sa chemise. Un homme que Naruto n'avait jamais vu avant, apparut dans son champ de vision, et étonnamment, il avait les cheveux blancs, et un visage agréable. Le blondinet se dit que l'homme n'avait pas sa place dans cet endroit sordide, il devrait être ailleurs idéalement au soleil pour remettre de la couleur sur son visage si pâle.

"Oui, Orochimaru-Sama ? "

"Débarrasse-moi de ce corps. Reviens immédiatement. "

L'homme hocha simplement de la tête, les pieds du serpent disparurent, et Kimimaro approcha de la forme ensanglantée.

Le garde avança d'un bon pas vers une camionnette sans distinction, sans fenêtre, et il ouvrit la porte arrière. Kimimaro déposa le corps en douceur, en chuchotant.

"Je sais que tu es toujours en vie. Ne produit pas un son, ou un seul mouvement."

Naruto faillit s'exclamer de surprise lorsqu'il perçut le souffle chaud de l'autre homme, et il fut renversé quand il entendit sa déclaration. Le jeune homme aux cheveux blancs n'allait pas aviser Orochimaru qu'il était toujours en vie ? Pourquoi donc ?

Le blond n'eu pas le temps de se poser d'autres questions, le véhicule se mit en route. Ils roulèrent en silence pendant un bon moment, Naruto avait tenté de retenir la route, mais la douleur le rendait nauséeux. Finalement, la camionnette s'arrêta, et la porte arrière fut ouverte.

"Je ne peux pas faire plus, désolé. "

La voix du conducteur était sincèrement triste. Naruto aurait voulu lui demander pourquoi ? Pourquoi il l'aidait ? Mais il avait de plus en plus de difficulté à garder ses yeux ouverts. La dernière chose qu'il aperçut avant de sombrer dans l'inconscience, fut le regard rempli de regret de l'homme qui le déposa sur une surface dure et froide à l'extérieur.


Sasuke observait la forme immobile de Phoebus sur le lit. Il s'était enroulé sur lui-même, et tout ce que voyait le noiraud était le dos du blondinet. Le psychiatre ne parvenait pas à comprendre pourquoi Sakura avait agi d'une telle manière. Qu'espérait-elle réussir ? Voulait-elle saboter son travail avec son patient ? Pour quelle raison ? Sasuke n'avait en aucun cas été désagréable avec la jeune femme, et il avait fourni des efforts considérables. Il souhaitait que Tsunade ait les preuves nécessaires pour punir Sakura.

L'Uchiha s'était assis tout près du lit, il voulait toucher Phoebus, le rassurer mais la réaction de l'homme face à Sakura l'en empêchait. Alors, il patienterait jusqu'au réveil de son patient, avec de la chance le jeune homme ne se serait pas complètement refermé.

Dans cette situation, ce qu'il l'avait marqué le plus, avait été de retrouver la peluche de Phoebus sous le lit, abandonné. Depuis qu'il avait été hospitalisé, le jeune homme blond n'avait jamais lâché sa prise sur le renard. C'est pourquoi Sasuke était si anxieux, il n'avait aucune idée de l'état dans lequel se réveillerait Phoebus.

L'interne abaissa le regard vers son cellulaire, 19 h 15. Il avait aussi mis la musique relaxante qu'aimait le blond, il espérait que celle-ci le rassurerait à son réveil. D'ailleurs cela ne devrait pas tarder, Sasuke ne lui avait prescrit qu'une légère dose de calmant.

Comme si le fait d'y avoir pensé avait entrainé son réveil, le blond bougea dans son lit. La seconde d'après le jeune homme s'assit brusquement, les yeux élargis par la peur, et son souffle déjà erratique.

"Phoebus ? Du calme, je suis là."

Sasuke s'avança un peu plus, le regard azur rempli de frayeur se posa sur le regard charbon, et la respiration du patient se calma légèrement.

"Je suis tellement désolé pour l'intrusion du Dr. Haruno. Je te promets que je ne l'ai jamais autorisé de venir te voir sans t'en avoir parlé avant."

La peur disparue du beau regard bleu, Phoebus hocha la tête, il savait parfaitement bien que le noiraud ne lui mentait pas. Mais que s'était-il passé exactement ? Il ne se rappelait plus rien à partir du moment où la femme lui avait touché l'épaule. Le blondinet attrapa le calepin, le crayon et posa la question à Sasuke.

"Que s'est-il passé ?"

L'Uchiha le regarda un moment, le visage impassible, et il semblait être en train d'analyser la réponse qu'il donnerait. Cela inquiéta un peu le patient, avait-il fait quelque chose de grave ? Avait-il blessé une personne ? Le cœur lui monta dans gorge, sa respiration devenait difficile. Que se passerait-il avec lui s'il avait fait quelque chose de mal ?

"Ho, du calme, Phoebus."

La douce voix de Sasuke pénétra la brume qui avait pris place dans l'esprit du blond, et qui l'attirait vers une panique totale. Phoebus tourna le visage vers l'homme assis près de son lit, et étrangement il se senti immédiatement calme et en sécurité.

"Je vais être honnête avec toi, je ne vais rien te cacher. Rappelle-toi bien que je suis ici pour t'aider. D'accord ?"

Le blond hocha solennellement la tête, ne quittant pas du regard les yeux d'onyx qui étaient plein de sincérité à son égard.

"Tu as mal réagi à la présence, et au toucher du Dr. Haruno. Tu l'as attrapé par le poignet, et balancer de l'autre côté de ton lit."

Sasuke tenta de garder son visage calme et sérieux. La situation était délicate pour Phoebus, sinon le psychiatre aurait probablement ricané à cette image. Mais la honte, ainsi que la crainte qui apparurent sur le visage de son patient, lui tordirent le cœur. Une fois de plus, il souhaitait sincèrement que son professeur punisse sévèrement Sakura.

"Non, non. Phoebus."

L'interne tendit sa main vers le blond, sans chercher à le toucher. Il avait immédiatement remarqué l'angoisse qui voulait prendre le dessus sur son patient.

"Phoebus, écoute-moi bien. Rien. Rien de tout ceci n'est ta faute, tu comprends ? Ta réaction est normale en considérant ce que tu sembles avoir vécu, d'accord ? La seule personne en tort dans cette histoire est Dr. Haruno. "

Le regard bleuté se calma, ainsi que le corps du blond, il hocha une nouvelle fois de la tête, pas entièrement convaincu. Bien qu'il sût que Sasuke ne lui mentirait jamais, il se sentait coupable d'avoir blessé une personne. Mais il était vrai que cette femme avait menti, Phoebus gribouilla avant de tendre le papier.

"Elle m'a menti. La femme, elle a dit que tu lui avais demandé de venir discuter avec moi. "

Une autre vague de colère traversa le corps de l'interne, il tenta de son mieux de la bâillonner, son patient n'avait pas besoin d'être témoin de sa perte de contrôle.

"En effet, elle t'a menti. Elle sera punie en conséquence. "

Une vague de panique traversa le visage du patient, et Sasuke se frappa mentalement « quel mauvais choix de mot. »

"Ne t'inquiète pas, rien de dangereux. Ma professeure va surement la suspendre quelques jours. "

Le blondinet accepta aisément la réponse du psychiatre. Sasuke fut soulagé de constater que malgré la bavure de Sakura, le lien qui l'unissait au blond, n'avait pas été endommagé. L'interne se leva en souriant.

"Ça te dit d'aller faire une marche à l'extérieur ? Dans le parc ? Le soleil est couché donc il ne fera pas trop chaud. "

Une autre tentative de sourire de Phoebus fit faire des culbutes au cœur du psychiatre. Les lèvres s'étaient étirées légèrement, ce fut cependant la lueur de bonheur qui apparut dans le regard bleu qui le rendit heureux.

Sasuke quitta rapidement la chambre, en premier il alla aviser l'infirmière de garde qu'il amenait Phoebus à l'extérieur. Et qu'il avait besoin d'un chaise roulante adaptée pour tenir le soluté de l'homme. Une fois fait, il alla dans la salle de repos prendre une couverture qu'il avait amené de chez lui, quelques semaines auparavant, pour ses longues nuits d'internat. À son retour, l'infirmière l'attendait sur le palier de la porte, l'Uchiha la remercia d'un signe de tête, et ils entrèrent dans la chambre. Phoebus eut un léger mouvement de recul, il se calma immédiatement lorsqu'il remarqua Sasuke, et le sourire qu'il lui offrait. La femme s'occupa d'installer le soluté après la chaise roulante, une fois qu'elle eu terminé, elle demanda au docteur s'il avait encore besoin d'aide. Après le refus du médecin, elle salua le patient d'un signe de la main et quitta la chambre. L'interne enveloppa Phoebus de sa couverture, et les deux hommes se mirent en route vers les ascenseurs. Un silence agréable s'était installé, ils étaient bien ainsi, et Sasuke préférait discuter avec le jeune homme, une fois à l'extérieur.

La soirée était tranquille, la température s'était rafraîchie et Sasuke se félicita d'avoir apportée la couverture pour Phoebus. Le noiraud poussa lentement la chaise sur le chemin de roche qui entourait la cour extérieure. Le ciel était dégagé, on pouvait facilement apercevoir les étoiles, ils entendaient aussi le chant des cigales. Sasuke marcha longuement en rond, appréciant la proximité que cette sortie créait entre lui et son patient. Que dire du visage de Phoebus ? Son visage n'était jamais apparu aussi en paix qu'en ce moment, ses yeux brillaient dans la pénombre, et un tout petit sourire éclairait pour la première fois son visage. L'Uchiha était sous l'emprise de son patient, de son simple bonheur d'être à l'extérieur pour observer la voûte étoilée.

Au bout de presque quarante-cinq minutes, le noiraud approcha la chaise près d'un banc où il prit place. Il s'appuya sur le dossier pour pouvoir regarder à son tour les étoiles qui décoraient le ciel, Sasuke ne se rappelait pas la dernière fois qu'il avait pris le temps de les admirer. Tout était paisible, l'homme à ses côtés irradiait de bonheur, et l'interne était ému aux larmes qu'il contenait à grand peine. Un autre moment se passa en silence, Phoebus tendit une feuille de papier au psychiatre.

"Merci. "

Ce simple mot serra la gorge de Sasuke, il dut baisser rapidement la tête pour masquer les larmes qui avaient finalement gagné leur combat en glissant sur les joues du noiraud. Il inspira profondément tout en tentant de s'essuyer subtilement les joues.

"Hrm…Ça me fais plaisir, Phoebus. "

Le regard bleuté l'observait attentivement, il semblait débattre quelque chose, et Sasuke lui retourna simplement son regard. Le blond baissa son regard pour écrire, il hésitait. En fin de compte, il écrit vivement avant de tendre le bout de papier. Comme s'il craignait de changer d'avis. L'Uchiha saisit le papier.

"Naruto. "

Sasuke n'aurait pas été plus renversé si le jeune homme l'avait touché, il tenta de calmer les battements de son cœur.

"Naruto ? C'est ton prénom ? "

Naruto – Naruto, il aimait ce mot sur la langue.

Un autre petit sourire apparu sur le visage apaisé du jeune homme, il hocha la tête.

Le psychiatre ne parvenait pas à croire que Naruto, avait eu la confiance nécessaire en lui pour lui donner de son plein gré son prénom. Il laissa le silence revenir entre eux, savourant la force du lien qui s'était créé entre le blond et lui. Son cœur – son cœur se gonflait dans sa poitrine, l'émotion qui menaçait de déborder, le terrifiait. Sasuke était lié par sa profession, et ce qu'il tentait de combattre allait beaucoup plus loin que la relation médecin/patient, et il ne savait pas quoi faire.

Il secoua la tête, en ce moment Sasuke devait être plus fort que les sentiments qui risquaient de tout foutre en l'air. L'Uchiha inspira longuement avant d'expirer tout doucement par le nez.

"Phoe – Naruto. Je dois te parler. "

La tête blonde se tourna vers lui, le regard remplis d'étoiles, et le sourire, aussi petit qu'il soit représentait un réel bonheur pour Sasuke.

"Demain, nous allons avoir notre première session de travail ensemble. Et, Tsunade – ma professeure – sera présente une partie de l'entretien. "

Contrairement à ce que le psychiatre avait craint, le blondinet hocha simplement la tête, avant de retourner son attention vers le ciel étoilé.

Sasuke voulait élaborer un peu plus à propos du lendemain, mais il ne pouvait pas s'y résoudre. La paix ainsi que l'allégresse qui se dégageait Naruto, était tellement agréable à être témoin, qu'il n'ajouta rien de plus. Le noiraud se justifia en se disant qu'il lui parlerait de tout cela le lendemain avant la rencontre. Lui-aussi il voulait profiter de la vue, cependant la sienne n'était pas la voûte étoilée, mais plutôt un ange blond avec des yeux aussi profond que l'océan dont ils possédaient la couleur.