Phoebus chapitre 14


Ne pas oublier que je ne suis pas psychiatre et que je publie de la fiction, il est ainsi possible que certaines choses soient incorrectes. J'ai tenté de réaliser une histoire cohérente, soyez indulgents.

Correction apportée par : KillerNinjaPanda. Je tiens à la remercier d'avoir accepté de remplacer MarineMaRi qui a dû quitter pour un retour aux études. Merci beaucoup pour notre belle expérience ensemble MarineMaRi !


Phébus ou Phœbus (du grec ancien Φοῖβος / Phoíbos) est le nom latin d'Apollon dans la mythologie romaine. Signifiant « le brillant », il est le dieu du soleil personnifié, qui avait dirigé Sol étant enfant. Ce terme est utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer « Phébus ».


Tsunade regardait durement les trois hommes face à elle, le plus âgé peinait à calmer les larmes qui coulaient sur ses joues, cependant elle n'éprouvait aucune sympathie pour ce dernier. Ces trois imbéciles avaient accompli quelque chose de totalement irréfléchi. La réaction de Naruto ne l'avait pas tellement surprise, par contre que le jeune homme se soit jeté dans les bras de Sasuke, si la psychiatre savait qu'ils possédaient un lien qu'elle ne comprenait pas, en revanche, il continuait de la surprendre.

"Tsunade-Sama ! "

Karin apparut au bout du couloir, le nez dans une pile de formulaires, elle n'avait pas réalisé la présence des visiteurs.

"Votre rendez-vous de 9 h est arrivé. "

Finalement, la jeune femme leva le regard vers la psychiatre et remarqua la présence des hommes. Elle haussa un sourcil, curieuse.

"Je – Tsunade soupira – Peux-tu le faire patienter, s'il te plaît ? Je dois rencontrer ces – soupir – ces hommes avant tout. "

L'infirmière hocha la tête tout en opérant un demi-tour pour retourner sur ses pas. Une fois qu'elle disparut, Tsunade retourna le regard sur le trio qui se tenait face à elle.

"Suivez-moi ! "

Sans attendre de réponse, la psychiatre tourna le dos aux hommes et se dirigea vivement vers la porte entrouverte de son bureau. La blonde était bouleversée par le déroulement des événements. Ces idiots avaient probablement ébranlé Naruto, et pour l'instant, elle laissait la responsabilité de calmer le blond à Sasuke. C'était ce qu'il avait de mieux à faire dans l'immédiat, ensuite elle adapterait la situation au mieux pour le jeune homme.

Les trois hommes étaient debout face à elle, l'homme plus âgé avait repris contenance, et celui qui était masqué avait croisé les bras sur sa poitrine musclée.

"À quoi avez-vous pensé pour agir ainsi ? "

Tsunade ne tournait jamais en rond, elle posa directement la question qui lui brûlait les lèvres depuis plusieurs minutes. Elle était persuadée que son regard lançait des éclairs, et honnêtement, elle s'en fichait. Les voyageurs étaient clairement des idiots. L'homme qui portait le masque s'avança d'un pas.

"Nous sommes désolés. Je suis le sergent-détective Hatake Kakashi - il pointa à sa droite – Sarutobi Asuma, mon partenaire.

De l'autre bras, il pointa l'homme à la chevelure indomptable.

"Jiraya, le parrain de Naruto. "

L'homme se leva de sa chaise pour exécuter une profonde révérence.

"Je suis désolé de m'être emporté. Mais ce petit – sanglot – ce petit bonhomme, je le recherche depuis des années. Lorsque Kakashi a communiqué avec moi pour me dire que vous l'aviez retrouvé, je ne parvenais pas à le croire. "

Jiraya sortit de sa manche un mouchoir et il souffla bruyamment.

"Lorsque je l'ai vu… Je n'ai pas été en mesure de réagir adéquatement. "

Tsunade inspira longuement tout en fermant les yeux, elle comprenait l'homme assis face à elle, mais la psychiatre devait jouer son rôle.

"Je comprends tout ça. Pourtant, j'ai avisé hier Hatake-San de l'état mental fragile de Naruto. Sans entrer dans les détails, il a vécu des choses horribles dans les dernières années. Autant physique que psychologique, et nous allons avoir beaucoup de travail à accomplir avec lui pour surmonter tous les traumatismes qu'il a vécus. "

Jiraya hochait tristement la tête, et se tordait les mains nerveusement. L'homme à la chevelure brune – qui portait le même nom de famille que son directeur – s'approcha et posa la main sur l'épaule de Jiraya.

"A – hurm – A quel point a-t-il souffert ? "

La voix basse d'Asuma provoqua un frisson le long de la colonne de la femme blonde, et elle baissa le regard pour masquer son embarras.

"Je – je ne peux en parler qu'avec un membre de la famille. "

Le parrain de Naruto sortit de sa poche intérieure un document qu'il tendit à Tsunade. La femme s'en saisit, il s'agissait de la preuve qu'il était bel et bien le parrain du jeune homme. Il y avait aussi le certificat de décès des parents de Naruto ainsi que le transfert de responsabilité de la garde du blond vers Jiraya.

"Vous pouvez tout me dire. Kakashi ainsi qu'Asuma vont rester présents, ils connaissent Naruto depuis aussi longtemps que moi. Avant que toute cette histoire n'arrive, ils étaient plus présents que moi dans la vie du petit. "

La psychiatre hocha solennellement la tête, elle ferma brièvement les yeux avant de se lever pour regarder par la fenêtre.

"Tout ce que je sais présentement est qu'il a été à plusieurs reprises durement battu sévèrement sous-alimenté, et – il – il a été victime d'abus sexuels à plusieurs reprises… Depuis un très jeune âge selon les médecins. "

Les visages des trois hommes perdirent toutes couleurs et leurs yeux se remplirent de larmes à peine contenues. Jiraya émit un cri étranglé, les deux mains placées dans son cuir chevelu tirant fortement. Asuma posa un genou à terre, tentant d'apaiser le parrain du jeune patient en vain. Tsunade leva le regard vers Kakashi, le corps de l'homme était tendu comme un arc, les poings fermés le long de son buste.

"Naruto m'a avoué être convaincu d'être responsable de la mort de ses parents. Et que vous ne l'aviez pas recherché pour cette raison. "

L'homme masqué émit un grognement de fond de gorge, le corps tremblant. Soudainement, il virevolta et frappa le mur d'un poing qui traversa aisément le plâtre.

"Hatake-San ! "

"ARHGGG ! "

Tsunade fut surprise par la réaction du détective. À ses yeux, il lui avait semblé imperturbable et sous contrôle. Il l'avait aisément berné, sûrement dû au masque qu'il portait, le fait d'apercevoir un seul œil déstabilisait la psychiatre. Asuma s'était relevé d'un bond pour rejoindre son partenaire. Il s'empara de la main blessée et l'incita à prendre place sur la deuxième chaise qui était face au bureau de la femme.

"Pas recherché ? "

La voix rendue rauque par les pleurs retenus retentit dans la pièce silencieuse comme une accusation. Kakashi avait relevé le visage et dévisageait ouvertement la femme blonde face à lui.

"La seconde à laquelle on a su ce qui était arrivé à Minato et Kushina, on s'est présenté chez eux, – on – on espérait tous que le petit était vivant. Mais – mais "

Le sergent-détective cessa de parler. Asuma observa Tsunade, il sortit de sa poche un paquet de cigarettes et il en mit une entre ses lèvres Alors que la psychiatre allait ouvrir la bouche, il leva la main.

"Je ne vais pas l'allumer, Docteur. "

L'homme inspira un long moment avant de reprendre la parole.

"Ce que Kakashi tente de vous dire est que nous n'avons jamais mis un terme aux recherches. Même lorsque tout le monde – nos superviseurs principalement – nous disaient d'abandonner. JAMAIS. "

Il ferma les yeux quelques secondes avant d'ouvrir ses yeux couleur chocolat sur Tsunade. Elle y vit la détermination qui n'avait jamais abandonné ces trois hommes face à elle, et ils gagnèrent toute sa reconnaissance.

"Environ cinq ans après la disparition de Naruto, nous avons reçu un indice comme quoi il serait retenu prisonnier dans un entrepôt abandonné à mi-chemin entre Suna et Konoha. "

Nerveusement, Asuma mordilla la cigarette placée entre ses lèvres sèches.

"Lorsqu'on a défoncé la porte de l'endroit, on a su qu'on était sur la bonne voie… Nous les avons manqués de si peu. On a localisé une chambre – si on peut nommer cette pièce ainsi – qui possédait un lit sale et des couvertures miteuses. Cependant – Asuma sortit un bout de papier de son portefeuille et le tendit à Tsunade – Kakashi a trouvé ce dessin sous le matelas. "

Tsunade observa le dessin, le cœur dans la gorge, elle reconnut immédiatement le talent naissant de Naruto. Sur l'image, on apercevait un petit garçon blond qui tenait par la main deux personnes. À sa droite, un autre petit garçon, à la chevelure d'un noir corbeau et un visage qui ressemblait drôlement à un jeune Sasuke. À la gauche du blondinet se tenait un renard à neuf queues qui semblait protéger les deux enfants des formes menaçantes qui remplissaient le reste de la feuille.

" Le démon à neuf queues, le bijû aussi connu sous le nom de Kyûbi, est une légende que j'ai racontée à Naruto régulièrement quand il était petit. Je lui ai dit que le renard serait toujours présent pour le protéger. Je lui avais offert la représentation en peluche pour son deuxième anniversaire. Je – je – On ne l'a jamais retrouvé. "

Jiraya déclara la gorge serrée par l'émotion, son regard cherchant celui de Tsunade. Une fois de plus, le cœur de la femme fut remué par leur amour pour le jeune patient.

"Il – Naruto a toujours cette peluche."

À cette déclaration, le parrain laissa un sanglot s'échapper, un pâle sourire apparut sur son visage marqué par des années d'angoisse. Tsunade fut heureuse d'avoir partagé cette information avec Jiraya, cela créa un effet papillon dans la pièce. Les trois hommes eurent chacun un sourire de soulagement, l'atmosphère se détendit légèrement, et la blonde soupira en réalisant à quel point elle était tendue.

Un cognement à la porte les fit tous sursauter, elle s'ouvrit pour laisser apparaître Sasuke qui semblait prêt à en découdre avec les trois visiteurs.

"C'était quoi ce bordel ? Naruto était terrorisé, il m'a fallu presque vingt minutes pour le calmer ! "

Sans laisser le temps à Tsunade de répondre, l'interne se tourna vers Jiraya en le pointant du doigt.

"Et vous ? Êtes-vous complètement stupide ? Vous av – ! "

Une poigne de fer sur l'épaule de Sasuke l'interrompit, il tourna sur lui-même pour conforter l'idiot qui osait le toucher ainsi. Il attrapa le poignet de l'homme et le tordit pour lui faire lâcher prise. À la surprise de l'Uchiha, l'homme au masque ne cilla même pas au lieu de quoi il lui fit la même prise. Malheureusement pour Sasuke, elle marcha parfaitement bien sur lui. Le noiraud lâcha un juron en supportant son poignet douloureux, il allait riposter lorsque la voix autoritaire de son mentor l'arrêta.

"Sasuke ! Ça suffit ! "

L'Uchiha recula de quelques pas en lançant un regard meurtrier à l'homme qui l'avait si aisément repoussé. Tsunade, qui s'était levée durant l'altercation, se laissa tomber en soupirant sur la chaise derrière elle.

"Uchiha Sasuke. Voici Jiraya, le gardien légal ainsi que le parrain de Naruto – elle pointa l'homme de la main – et ces deux messieurs sont le sergent-détective, Hatake Kakashi et son partenaire détective Sarutobi Asuma. "

L'interne resta parfaitement immobile, aucune émotion n'apparaissait sur le visage pâle, et il croisa les bras sur sa poitrine. Il savait qu'il devrait être ravi que le blondinet ait une personne dans sa vie, qu'il ait quelqu'un qui l'avait probablement cherché toutes ces années. En revanche, il ressentait de la jalousie ainsi que de la peur – il craignait de perte Naruto – son parrain pouvait décider de le ramener où il le désirait. Et Sasuke ne pouvait rien pour l'empêcher, et Naruto finirait sûrement par l'oublier.

Frustrés d'avoir de telles pensées, Sasuke expira sans bruit avant d'effectuer une révérence envers Jiraya et Kakashi.

"Je vous demande pardon d'avoir si mal réagi, j'ai – j'ai cru que vous aviez des intentions malveillantes. Encore une fois, je vous prie de m'excuser. "

Sans attendre une réponse, Sasuke quitta la pièce, le dos raide et le pas militaire. Une fois hors de la pièce, le noiraud se dirigea rapidement vers la salle de bains. Une fois rendu, il s'aspergea le visage d'eau froide, honteux de son attitude. Tsunade allait vraisemblablement lui chauffer les oreilles une fois que les hommes auraient quitté son bureau.

Quel idiot.

Sasuke réalisa à quel point il agissait totalement différemment lorsque ça touchait Naruto. Peut-être que son mentor avait raison. Peut-être serait-il mieux pour tout le monde que le blond reçoive les soins dont il avait besoin à la clinique de Tsunade. Après tout, le jeune homme n'était plus seul, son parrain serait là pour lui et visiblement les deux policiers aussi. L'Uchiha avait bien vu que les hommes de loi étaient plus que de simples policiers à la recherche d'une personne disparue. Malgré sa colère, le noiraud n'avait pas été insensible à la douleur qu'ils dégageaient.

Oui, Naruto serait bien entouré avec ces personnes. L'Uchiha devait réfléchir convenablement et laisser les choses aller d'elle-même. Enfin calme, il sortit de la salle de bains pour reprendre son travail. Sasuke avait des tâches à accomplir après tout. Il ne put s'empêcher de passer près de la chambre de Naruto pour jeter un coup d'œil par la fenêtre. Le blond dormait toujours, soulagé, il poursuivit son tour de l'étage et s'assura que les autres patients allaient eux aussi bien.

Environ une heure plus tard, Sasuke aperçut le rouquin d'un peu plus tôt saluer Tsunade avant de prendre l'ascenseur. L'Uchiha avait manqué le départ des trois hommes, il avait réalisé – après s'être calmé – qu'il avait plein de questions pour eux. Dommage, il se reprendrait une autre fois. Maintenant, Sasuke se dit qu'il devrait éviter Tsunade pour le reste de sa journée. Il tourna lentement sur lui-même pour aller écrire son rapport de la première partie de son quart de travail. Cependant, son mentor avait une autre idée en tête et elle l'interpella.

"Uchiha. Mon bureau. "

Le jeune interne se composa un visage neutre avant de suivre son professeur. Une fois les deux installés dans les chaises à leur disposition, Sasuke regarda passivement la femme face à lui. Elle lui retourna un regard peu impressionné avant de prendre la parole.

"Ce qui s'est passé ce matin a été un fâcheux incident. Malgré cela, j'avais déjà prévu d'avoir une discussion avec Naruto à leur sujet. "

Tsunade attrapa une tasse de thé – maintenant froid – et avala une gorgée en grimaçant.

"J'étais au courant de leur visite. En revanche, j'étais persuadé qu'ils allaient arriver plus tard dans la journée. "

La blonde abaissa le regard vers ses mains croisées à plat sur le bureau, elle semblait perdue dans ses pensées. Sasuke conserva le silence, il aurait voulu la blâmer pour ce que Naruto avait vécu ce matin. Cependant, il était apparent qu'elle avait également été prise à revers par leur visite surprise – tout du moins du point de vue du temps – et l'Uchiha n'avait rien de plus à ajouter. La psychiatre se punissait déjà elle-même, il n'avait rien à redire.

"Naruto a cherché refuge vers la seule personne en qui il semble avoir entièrement confiance. Je ne comprends pas la dynamique de ce fameux « lien ». Toujours est-il que je ne peux pas nier ce que j'ai vu de mes propres yeux ce matin. "

L'interne se demandait où Tsunade voulait en venir.

"Ce matin, lorsque je suis allé chercher Naruto dans sa chambre, il avait créé un magnifique dessin. Il possède un talent à couper le souffle, mais Sasuke – elle haussa le regard – l'image était une représentation d'une version de toi. Tu faisais face à un immense renard à neuf queues, épée en main. "

La blonde coupa le contact visuel pour promener le regard vers l'extérieur, et une fois de plus, le silence se prolongea. Sasuke respecta le rythme de son mentor, il attendit patiemment qu'elle achève sa pensée.

" Je ne regrette pas ma décision de t'avoir retiré son dossier. En revanche, je ne suis pas aveugle si tu n'avais pas été présent un peu plus tôt, la situation aurait dégénéré rapidement."

L'Uchiha hocha solennellement la tête, son regard franc planté dans le regard noisette face à lui.

"Il est persuadé d'être responsable de ce qui il lui est arrivé en plus de la mort de ses parents. Naruto a sûrement cru – en apercevant son parrain – que les trois hommes étaient présents pour le punir. Pour la mort de ses parents."

Sasuke ne réagit pas lorsque Tsunade partagea – sans qu'il n'ait rien demandé – une information au sujet de l'entretien qu'elle avait eu avec le blond.

"Ce que je viens de te partager doit rester strictement entre nous, d'accord ? "

"Bien sûr, Tsunade-sama. "

Elle hocha la tête, songeuse pendant quelques minutes.

"Pour être honnête, le lien qui vous unit m'inquiète du point de vue psychologique. Naruto ne doit pas associer gentillesse, douceur et sourire a un lien durable avec chaque personne qui va agir ainsi avec lui. Pourtant – la psychiatre s'arrêta de parler un instant – Pourtant, c'est vers toi qu'il s'est tourné dans la crainte qu'il ressentit un peu plus tôt. "

La blonde soupira appuyant les mains sur ses yeux fermés.

"Je ne sais pas quel effet la visite de ces hommes aura sur Naruto, mais s'il est nécessaire que tu interviennes, je te le ferai savoir. En revanche, je ne veux pas que tu agisses ou entre en contact avec lui sans mon autorisation. "

L'Uchiha fut surpris de la déclaration de son mentor, cependant il accepta d'un signe de tête.

"Bon, retourne travailler. "

Tsunade le congédia sans rien ajouter, le noiraud se leva et quitta la pièce en silence. Une fois la porte refermée derrière lui, il inspira pour calmer les palpitations de son cœur. Il voulait revoir immédiatement Naruto et le reprendre dans ses bras. Mais la psychiatre avait été très claire avec lui, et Sasuke comptait bien respecter les règles imposées par celle-ci. Il regarda l'heure presque midi, le temps avait filé rapidement, et il devait se rendre aux urgences pour son quart de travail. L'Uchiha marcha nonchalamment vers la chambre du blond pour y jeter un rapide coup d'œil sans être vu. Naruto était de nouveau penché sur un dessin et il se balançait légèrement tout en ajoutant de la couleur à son œuvre. Sasuke s'éloigna, sinon, il pénétrerait dans la chambre et serait dans le pétrin. Au lieu de quoi, il se dirigea vers les escaliers et le noiraud se mit en route pour les urgences. Son cellulaire vibra dans la poche gauche de son pantalon alors qu'il était entre le deuxième et premier étage. Un message d'Itachi, son cœur accéléra alors qu'il ouvrait l'appareil avec les mains quelque peu tremblantes.

"Problème réglé. À bientôt, otouto. "

Sasuke fut surpris par la vitesse à laquelle son frère s'était « occupé » de Sakura. Il se dit qu'il devrait l'appeler pour avoir plus de détails. Mais à la seconde où il ouvrit la porte qui donnait sur les urgences une infirmière l'assaillit. La femme lui expliqua – tout en le dirigeant au travers des malades – que des ambulanciers avaient localisé une jeune femme qui avait tenté de mettre fin à ses jours. L'interne remit le cellulaire dans la poche de son pantalon, et il se laissa guider jusqu'à la patiente en question. Il appellerait Itachi aussitôt qu'il aurait deux minutes de libre pour lui demander plus de détails ainsi que pour le remercier. Peut-être qu'après tout, il n'était pas trop tard pour sauver la relation avec son frère.


Naruto avait l'impression que son cœur allait exploser, il pulsait si fort que son cerveau palpitait lui aussi. Lorsqu'il était sorti de l'ascenseur déjà ébranlé par la rencontre qu'il venait d'avoir avec Tsunade, un cri d'homme lui avait foutu une frousse terrible. L'homme avait hurlé son prénom et son premier instinct avait été de fuir, de se mettre en lieu sûr. Heureusement que Sasuke était apparu à cet instant précis. Sinon le blondinet croyait sincèrement qu'il se serait réfugié dans le pays imaginaire qui l'avait si souvent sauvé par le passé. Alors que le noiraud comprenait rapidement ce qu'il se passait, il lui avait ouvert les bras et Naruto s'y était réfugié avec reconnaissance. Le jeune patient avait si peur, il avait cru être en sûreté ici cependant tout cela venait de lui éclater au visage. Seule la présence rassurante de Sasuke le sauva, fit en sorte que son esprit n'explose pas sous le choc. L'homme qui avait crié disait être son parrain, mais le blondinet ne le croyait pas – plus maintenant – il les avait attendu longtemps, et ils n'étaient jamais venus. S'il était ici présentement, c'était fort probablement pour le blâmer de la mort de ses parents, et peut-être même le punir pire, le mettre en prison.

Sasuke l'avait précipitamment éloigné de ces gens pour l'emmener dans la sécurité relative de sa chambre. Lorsque Naruto fut installé dans le lit, le noiraud avait voulu s'éloigner, il avait alors attrapé la main de l'interne. Le jeune homme ne voulait pas être seul et il avait besoin de la présence de Sasuke auprès de lui. Dans un geste naturel, le blond avait joint leurs mains, il avait bien sûr aperçu le regard surpris de Sasuke. Mais cela n'avait pas empêché Naruto de garder leurs mains liées et d'appuyer son front sur celles-ci. Il éprouvait un besoin viscéral de maintenir un contact avec le psychiatre, tout son être lui réclamait sa présence. S'il était honnête avec lui-même, Naruto aimait tout ce que la présence du noiraud créait chez lui. Les dernières années, tout ce qu'il avait connu avait été peur et douleur. Alors qu'avec Sasuke, c'était tout le contraire. En plus, qu'il était l'image exacte du jeune homme qui avait grandi avec lui dans l'univers qu'il s'était créé.

Cela personne ne voulait le croire, même pas Sasuke. Tsunade chercherait une manière logique pour interpréter le phénomène, l'Uchiha lui – le blond ne savait pas exactement ce qu'il pensait – avait semblé un peu plus ouvert. Probablement qu'il devait ressentir leur lien lui aussi, Naruto ne voyait que ça. La femme blonde trouverait une explication qui lui plairait. Le patient était prêt à l'accepter seulement si ça n'affectait pas la relation qu'il avait avec Sasuke.

Toutes ces pensées se bousculaient dans la tête de Naruto, il était épuisé, mais il combattait le sommeil de toutes ses forces, il voulait profiter de la présence bienfaitrice de Sasuke le plus longtemps possible. Cela l'empêchait de sombrer dans un tourbillon d'émotions négatives et de faire une crise d'angoisse. Naruto luttait, il voulait rester le plus calme possible et démontrer à Tsunade qu'il était plus fort qu'elle ne le croyait. Sasuke était comme une couverture chaude et calmante, et le blond ne voulait pas s'en départir. Malheureusement, il perdit le combat contre la fatigue, le sommeil le prit par surprise et il s'endormit contre sa volonté.

Lorsque Naruto ouvrit les yeux, il réalisa avec tristesse qu'il était de nouveau seul dans la chambre. Pendant un bref instant, le blond sentit la panique qui montait en lui épaisse gluante, et il crut qu'il allait suffoquer.

"Du calme, Naruto. N'abandonne pas, montre aux autres que tu peux être fort. "

La voix du renard retentit par-dessus le martèlement frénétique de son cœur, sa respiration se faisait de plus en plus difficile. Le blondinet tenta de reprendre le contrôle, ce n'était pas facile, la panique était puissante. Il avait toujours de la difficulté à la contrôler, la présence de Kyûbi l'aidait toujours lorsqu'il devait revenir à lui-même, et en cet instant, il était primordial qu'il réussisse. Naruto voulait prouver qu'il pouvait contrôler un minimum ses crises de panique.

Finalement, le blond parvint à reprendre le contrôle, et il étira la main pour s'emparer de son dessin. Les doigts tremblants, il se saisit des crayons de couleur, et Naruto se plongea dans la complétion de son œuvre. Une fois qu'il y était plongé, toute trace de l'angoisse qui l'avait assailli un peu plus tôt disparaissait totalement. Dessiner lui permettait de se vider l'esprit, et il pouvait ainsi créer des illustrations dignes de ce nom.

Les heures passèrent ainsi, il ne fut qu'interrompu par l'infirmière qui vint lui porter le repas du midi. Naruto grignota du bout des lèvres trop pris par son dessin. Il peaufinait les derniers détails dans les nombreuses queues du renard. Ainsi, il ne perçut pas la porte de la chambre s'ouvrir doucement, Sasuke s'avança posément dans la pièce en observant Naruto penché sur la table. Le jeune homme se balançait toujours cependant, il semblait relativement calme par rapport à ce matin. Le cœur de l'Uchiha se gonfla dans sa poitrine, la puissance de l'affection qu'il ressentait pour le blond le submergea. Il appréciait ce sentiment, il aimerait pouvoir s'immerger au complet en profiter au maximum. En revanche, ce n'était pas encore le bon moment.

"Naruto ? "

Le blondinet tourna la tête vers l'interne, un sourire – un peu plus grand que précédemment – apparut, et il délaissa le dessin pour tendre la main à Sasuke. Le noiraud s'approcha en tendant la main. Naruto le surprit lorsqu'il l'attira vivement vers lui, l'Uchiha faillit tomber dans le lit et il se retint de justesse à la barrière. Le visage du blondinet était si proche que Sasuke sentait son souffle contre ses lèvres, et il pouvait examiner les magnifiques détails des yeux de Naruto. Ils restèrent ainsi à se dévisager pendant une éternité incapable de rompre le contact entre eux, cependant les bras de l'interne commencèrent à trembler sous le poids de son corps ainsi que la position inconfortable. Le blond fut le premier à abaisser le regard Sasuke reprit contenance, et il voulut étirer le bras pour s'emparer de la chaise, mais la main de Naruto l'en empêcha. Le noiraud leva le regard Naruto se déporta un peu vers la fenêtre, donnant ainsi un peu de place à l'Uchiha dans le lit.

"Tu veux que je m'assoie près de toi ? "

Sasuke voulait être certain à 100 % qu'il comprenait ce que le blond lui demandait, le jeune homme hocha la tête. Lentement donnant le temps à Naruto de changer d'avis, il s'assit mais le regard bleu l'attendait patiemment. Une fois bien installé dans le lit, le blondinet se tourna vers lui, et tout d'un coup, on dirait qu'une digue venait de lâcher. Tout son corps fut traversé d'un sanglot silencieux, le noiraud ouvrit les bras, et de nouveau Naruto se blottit contre lui. Sasuke se doutait bien que la réaction du jeune homme fût l'effet secondaire de la rencontre imprévue de ce matin. Il semblait avoir voulu maintenir une facette calme aux yeux des autres membres du personnel. L'Uchiha fut touché par cette nouvelle preuve de confiance. Il conserva ses bras autour du corps chaud de Naruto, lui faisant ainsi savoir qu'il était là pour lui.

Son regard s'était posé sur l'horloge placée sur le mur face à lui. L'heure des visites se terminait sous peu. Cependant, il ne bougea pas sauf pour oser introduire ses doigts dans la chevelure d'or de Naruto. Cela sembla avoir un effet positif, les pleurs semblèrent se calmer peu à peu, sans pour autant que le blond ne cherche à se défaire de l'étreinte de Sasuke. Le noiraud ne bougea pas plus, il était bien ainsi, il était là où il voulait être.