CHAPITRE SEPTIÈME

- Le blondinet c'est…?
- C'est votre fils, Boruto.

Le coeur de Naruto se comprima dans sa poitrine. Il savait enfin où il était passé. Une lueur d'espoir fit son apparition à l'intérieur de lui.

Cependant, un violent poids s'abattit sur ses épaules. Son fils avait atterri au pire endroit possible et il ne savait même pas comment accéder au territoire de l'ennemi.

Il venait de réaliser qu'il était de retour à la case départ.

- Tu as précisé qu'il y avait un brun qui l'accompagnait. Est-ce que tu connais son nom ? Demanda Shikamaru.
- Non mais je peux vous le décrire. Je l'ai peu vu mais je peux vous dire avec certitude qu'il était votre portrait craché hormis ses yeux. Ils étaient verts je crois.

Shikamaru ferma les yeux pour contenir ses émotions. Il devait recueillir plus d'informations et mettre ses émotions de côté pour l'instant, pour le bien de son fils.

- Peux-tu nous en dire plus sur cette organisation ?
- J'allais justement y venir… répondit Kawaki.

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Flashback

Le matin se levait. Kawaki se réveilla au son suspect à côté de lui. Il ouvrit un oeil et inspecta sa chambre.
Le blondinet poussait son lit contre la porte tout en marmonnant dans sa barbe. Derrière lui, les quatre pieds de son lit étaient détachés, traînant par terre.

- C'est lourd… maugréa-t-il tout en finissant de placer son lit afin qu'il bloque la porte.

Stupéfié par la connerie de son camarade de chambre, Kawaki fut sans voix. Est-ce qu'il croyait vraiment que ça allait servir à quelque chose ?

- Ah t'es réveillé ! Je suis en train d'organiser un plan pour notre fuite avec Shikadai. Tu peux participer si tu veux.
- Et ton plan c'est…?
- J'ai mis le lit contre la porte pour bloquer l'arrivée de la vieille femme. J'ai aussi démonté les pieds du lit pour en faire des armes. Quand elle se rendra compte qu'elle ne pourra pas ouvrir la porte elle va sûrement l'exploser. A ce moment-là, je lui sauterai dessus avec mes armes et je lui assénerai un rasengan. Je viserais les points faibles comme les yeux. Ça nous laissera quelques secondes pour prendre de l'avance et s'enfuir…
- T'es pas sérieux putain ?! T'as une idée de la force de Delta ?! C'est pas la porte qu'elle va exploser, c'est toute la chambre et nous avec !
- Mais non, je te dis que…

BOOOM

La vision de Kawaki s'obscurcit et un voile noir s'abattit sur lui.

•*•

Il reprit connaissance au son des cris du blondinet. En ouvrant les yeux, il constata qu'il était attaché de la tête aux pieds à une table d'expérience.

Et merde…

Il n'avait été que très peu attaché dessus car il avait vite compris que tenter d'aller contre l'organisation était synonyme de punition. Et justement, cette table faisait toujours partie de la punition.

Il tourna la tête vers sa gauche afin d'observer ce qui se passait à côté de lui. Il manqua de le regretter. Quand on est la victime, on a pas à subir la vision cauchemardesque de notre corps se faisant torturer. On a juste à ressentir. C'était sans doute pire mais en tout cas, ce que vit Kawaki à ce moment-là le fit écarquiller les yeux d'horreur.

Le blondinet était attaché à la verticale à une machine gigantesque. Ses mains et ses pieds étaient menottés, ainsi que son buste, où une large ceinture le maintenait contre la plaque. Au dessus et en dessous de lui, deux sortes d'antennes pointaient vers lui. Ils projetaient de l'électricité à très forte tension, se reliant et passant par son corps.

Boruto criait et pleurer. De la sueur perlait partout sur son corps et ses doigts ainsi que ses orteils se tordaient autant qu'ils pouvaient. Sa langue était sortie et de la bave lui coulait dessus. Ses cheveux ne ressemblait plus à rien, cramés et hirsutes au dessus de son crâne.

- C'est ce qu'il en coûte de faire le malin petit. Supporte et apprends.

C'était Amado. Il regardait la scène d'un air blasé, une cigarette dans la bouche.

- Tu sais, à cause de toi ton camarade avec les cheveux ananas est aussi en train de subir un châtiment digne de celui que t'endures en ce moment.

Soudain, les cris du blondinet parurent plus forts et ses pleurs devinrent encore plus incontrôlables.

Kawaki savait que s'ils n'avaient pas brisé son esprit depuis les deux semaines où il avait atterri ici, c'était parce que l'organisation adorait détruire le mental de leur cobaye en prenant leur temps. Ils étaient sadiques et dangereux. Il l'avait tout de suite compris depuis sa rencontre avec Jigen. On pouvait appeler cela de l'instinct. Il l'avait sans aucun doute développé à cause de son père.

C'était triste mais cela l'avait sauvé. Il avait très vite compris leur manège et s'était avoué vaincu juste avant qu'ils ne lui fassent subir quelque chose d'irréversible. Comme ce qu'était en train de vivre le blondinet.

Il ne fallait pas se leurrer, il était brisé. Mais il avait réussi à conserver une partie saine de son esprit et donc de son humanité. Kawaki sentait que le blondinet allait devenir vide. Encore plus que lui.

- Je suis certain que tu n'as pas essayé de t'échapper avec lui mais aujourd'hui tu vas souffrir presque autant que lui. C'est le grand jour, lui dit Amado, tout en se dirigeant vers lui.

Comment ça le grand jour ?

Un frisson de peur le traversa. Ils ne blaguaient jamais ici lorsqu'il était question de douleur. Il aurait voulu paniquer, se débattre, mais il savait que cela ne suffirait qu'à le faire souffrir davantage. Une sueur froide dégoulina le long de son dos, et il eut soudain du mal à déglutir.

- Ouais tu peux avoir peur gamin.

Amado tira une bouffée de sa cigarette et la projeta sur Kawaki, ce qui le fit tousser. Quand il eut fini de la fumer, il se retourna vers le blondinet qui criait encore à s'en déchirer les cordes vocales. Il regarda sa montre l'air ennuyé :

- C'est fini pour lui aujourd'hui.

Il se dirigea vers le blondinet, éteignit la machine et appuya sur un bouton pour le détacher. Il tomba au sol dans un violent bruit. Il était immobile. Ses membres tressautaient encore et sa respiration était faible.

Amado fit appelé deux laborantins qui le soulevèrent et le transportèrent hors de la pièce.

Puis, il se tourna vers Kawaki.

- Passons aux choses sérieuses maintenant.

La table sur laquelle il était attaché était en fait doté de roues. Amado la poussa et se dirigea avec lui dans une autre pièce attenante. Ce que Kawaki vit le fit écarquiller les yeux.

Là, toute l'organisation était réunie autour de la pièce. Ils étaient tous ici, même Jigen, Kashin Koji et Delta. Mais ce qui lui fit encore plus peur, fut le nombre d'otsutsuki qui avait envahi la pièce. Ils étaient une petite centaine, entourant une machine étrange.

Il savait que l'attraction ici, ce serait lui.

•*•

Au centre de la pièce, une poche de liquide familière était disposée entre quelques installations qu'il n'avait jamais vu. C'était des machines inquiétantes, armées d'aiguilles et positionnées face à la poche.

Kawaki en perdit sa voix de peur. De toute façon il savait que crier ne ferait que rendre les choses encore plus difficiles. Il allait encore devoir endurer et faire en sorte de ne pas mourir - accessoirement. Il ne devait pas montrer un signe de peur sinon ils découvriraient que son esprit n'était pas entièrement brisé.

- Voici notre cobaye n°4562. Le seul qui ait survécu à tous les tests. Il a le corps idéal, le présenta Amado.
- Installe-le, lui ordonna Jigen.

Kawaki sentit les attaches qui l'entravaient se détacher. En croisant le regard d'Amado, il comprit qu'il devait se relever tout seul. Ce qu'il fit.

Le scientifique découvrit ses bras et lui injecta différents liquides dont Kawaki ignorait tout de leur provenance. Il se sentit soudain nauséeux et de la bile lui remonta dans la gorge. Tout à coup, une vague de chaleur le submergea, vite remplacé par une tornade de neige qui fut suivi d'une explosion de lave dans son corps. Sa tête commença à tourner sévèrement dûe aux brusques changements de températures dans son corps.

Il tremblait de tout ses membres et même ses dents claquaient. De la sueur perlait partout sur son corps.

Sa vision se troubla et les visages des personnes alentours commencèrent à devenir flous, puis à s'effacer. La bordure de sa vision devenait peu à peu noir et sa respiration commença à devenir superficielle.

Sa tension dégringola et il eut l'impression de tomber dans le vide, bien qu'il était toujours assis.

Des murmures s'élevèrent dans la pièce.

- Incroyable, cet humain est encore vivant avec une telle quantité de sérum dans le sang.
- C'est prodigieux j'avais jamais vu ça.
- C'est un réceptacle de haute qualité que nous avons là.

Les voix continuèrent de parler. Elles retentissaient comme des tambours dans la tête de Kawaki. Il eut envie de se prendre la tête entre les deux mains afin de stopper tout ce vacarme. Mais il ne pouvait pas.

- Comme promis, nous vous présentons le réceptacle parfait pour faire revivre Isshiki. Nous vous avons invité aujourd'hui pour que ayez l'honneur d'assister à la mise en place de la marque. Malheureusement, il est encore trop jeune pour que je me réincarne, cela se fera donc dans quatre ou cinq ans. Vous serez prévenus, annonça soudain la voix de Jigen.

Mais de quoi parlait-il ? Une marque ? Une réincarnation dans son corps ?!

Il aurait voulu se poser plus de questions, mais une vague de douleur le traversa, insupportable. Il se plia en deux et chercha à respirer abondamment par la bouche, autant qu'il lui était possible.

- Il est temps de le mettre dans la poche maintenant, sinon il va y passer.

Des mains le soulevèrent et le transportèrent vers le liquide en hauteur. Il fut inséré très vite à l'intérieur et tout se calma. Ça, il avait l'habitude.

Ce fut un instant de paix pour Kawaki. Il ne savait pas ce qu'il y avait dans le liquide mais cela le soulagea. La température de son corps se régula, ses tremblements cessèrent, son ouïe redevint normale et sa vision s'améliora. Il n'aurait jamais cru se sentir aussi bien cette poche minuscule en hauteur.

Il savoura ces instants de paix comme il n'avait jamais connu lorsque qu'une douleur soudaine le paralysa. L'une des grosses machines à aiguilles sur le côté transperça la poche et se planta dans l'épaule gauche de Kawaki. La seconde grosse aiguille se planta dans sa main gauche quelques secondes après.

Kawaki cria d'agonie et c'en fut trop. Il perdit conscience.

•*•

Il se réveilla le lendemain matin dans lit, éclairé par la lumière.
Alors même qu'il venait tout juste d'émerger de l'inconscience, une violente douleur le tordit en deux.
Sans plus se poser de questions, il se pencha par dessus le bord de son lit et vomit tout ce qu'il put. Il se sentit à fois soulagé et sale. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus fait ça.

Il se recoucha en sueur et fixa le plafond. Il tenta de se remémorer les épisodes de la veille.

La salle bondée, Jigen, le sérum, la pochette, les aiguilles…

Tout lui revint subitement en mémoire. Il avait vécu l'enfer là-bas. C'était la pire expérience qu'il avait subi depuis qu'il était arrivé ici. Si seulement ils pouvaient abréger ses souffrances une bonne fois pour toute et le tuer.

Mais en même temps une petite partie de lui-même continuait, malgré tout, de se battre pour vivre. Il ne voulait pas mourir en tant que martyre et cobaye. Il voulait partir de ce monde en ayant accomplit de grandes choses. Il voulait s'envoler en regardant le ciel bleu et en écoutant le bruit de la nature autour de lui.

C'était sûrement cette petite part de lui qui lui avait permis de ne pas perdre totalement la tête. Il avait conscience que c'était très ambitieux, voir même outrageant pour un bon à rien comme lui. Si son père était là, il l'aurait qualifié de " rêveur de p'tite merde " et lui aurait foutu un bon coup de pied dans les côtes.

Il avait au moins une chose pour lui : il était têtue. Il voulait réaliser ses rêves. Et c'est ce qui le maintenait en vie malgré lui.

Soudain, un autre souvenir le traversa. Il se souvint du blondinet, électrocuté, qui souffrait le martyr dans le labo suite à sa tentative d'évasion pitoyable.
Il se demanda s'il était toujours vivant.

Il tourna la tête à sa gauche et regarda le lit qui lui appartenait. Il le vit, la mort dans l'âme, fixé le plafond sans aucune émotion, les yeux grands ouverts.

Si Kawaki n'avait pas remarqué sa poitrine qui se baissait et remontait il aurait pu croire qu'il était mort.

Il se leva et s'approcha lentement du lit du blondinet. Quand il se posta enfin face à lui, aucune réaction ne lui permit de savoir s'il l'avait vu ou non.

- J'ai essayé de te prévenir…

•••
J'espère que vous allez tous bien ! Je m'amuse beaucoup pour le moment à écrire cette histoire même si je ne sais pas vraiment si elle vous plait. En espérant que vous vous plaisez autant à lire que moi à l'écrire, je vous dis à la prochaine !