CHAPITRE DOUZIÈME
Une salle austère et sombre se dressait devant lui. Le décor lugubre, et l'ambiance électrique, lui dressaient les poils de sa nuque. Que faisait-il ici ?
Son regard se porta devant lui. Un trône, fait de pierres précieuses noires et sculpté avec une finesse hors du commun se dressait en amont de la salle. Assis, le roi des Ôtsutsuki faisait planer son regard sur ses sujets.
Ces derniers étaient tous agenouillés, la tête vers le sol en signe de profond respect. Leurs vêtements flottant au vent donnaient une impression presque irréelle à la scène.
- On vous salue, mon roi ! crièrent-ils, en même temps.
Le roi posa sa tête sur son poing et continua de les fixer de son regard vide. Il paraissait presque ennuyé. Ses yeux étaient pareils à des puits sans fond, son visage fin et ses cheveux mauve relevés en une coiffe compliquée, se séparant en deux parties.
- Relevez-vous, annonça-t-il, de sa voix grave.
D'un même mouvement, les sujets lui obéirent.
- Je vous ai réunis pour préparer notre prochaine invasion. Il nous manque encore cruellement de l'énergie. Les fruits du chakra ne répondent pas à nos attentes pour le moment. Il nous faut plus.
Un murmure d'approbation balaya la salle, vite tut par un mouvement de main du roi.
- La planète Terre pourrait bien remédier à notre problème. Leurs habitants débordent de chakra et les jinchuriki sont parmi eux. En implantant un arbre de chakra sur leur planète, notre objectif n'en deviendra que plus proche.
Les cris de ses fidèles explosèrent dans la salle. Le roi se leva de son trône.
- De plus, un des nôtres nous a été cachés depuis tout ce temps ! Il habitait sur la planète Satu !
Une vague de rire secoua l'assemblée. Satu était réputée pour hébergée une population faible et inutile. Comment un membre de la royauté aurait-il pu s'y trouver ?
- Il est inutile de dire que nous devons le retrouver et le châtier. Cacher son existence à moi ? Il ne mérite pas les pouvoirs qui lui ont été transmis. Nous lui reprendrons ce qui nous appartient !
Des cris d'excitation s'élevèrent.
- Écoutez-moi bien, le plan a été décidé et conclu !...
•••
Le décor et la scène se désagrégèrent petit à petit, jusqu'à ce que Torniki ne puisse plus voir ni entendre.
Ce dernier se réveilla en sursaut dans son lit, le front luisant de sueur. C'était quoi ce rêve ? Ça ne pouvait pas être vrai, c'était forcément un cauchemar. Il semblait pourtant si réel... Mais comment lui, un pauvre Ôtsutsuki de bas étage aurait-il pu avoir une vision ? C'était un pouvoir réservé exclusivement à la royauté.
C'était forcément une farce de son cerveau, il ne pouvait en être autrement. Reprenant son souffle difficilement, ses yeux balayèrent son studio. Le Hokage avait tenu sa parole finalement, et lui avait fourni une pièce pour vivre.
Il pouvait se promener dans le village, rentrer chez lui se préparer à manger, et même manger des nouilles. Il n'avait jamais goûté la nourriture de cette planète, mais elle méritait d'être connue à travers tout l'espace.
Il se leva, se prépara mais les pensées tournaient encore dans sa tête. Dans son rêve, le roi avait parlé de conquérir la planète Terre. Il y avait aussi cet Ôtsutsuki qui s'y trouvait et qui...
Non, ce n'était pas possible. Et pourtant, son cerveau fit le lien où il avait refuser d'en faire.
Il était le seul Ôtsutsuki à être arrivé sur cette planète. Le seul qui avait réussi à échapper au roi en créant un portail inter-dimensionnel. Ce pouvoir était uniquement réservé à la royauté. Puis, il venait de faire ce rêve troublant, tellement réelle qu'il avait eu l'impression d'une vision.
Non, il fallait regarder la vérité en face. Il avait beau ne pas y croire, car il avait toujours vécu une vie calme et sans désagrément, mais il faisait partie de la royauté.
Et si c'était le cas, il devait vite aller prévenir Naruto. Il ne laisserait jamais cette planète se faire détruire comme la sienne l'avait été.
•••
Naruto soupira. Cela faisait un mois que lui et Shikamaru stagnaient, depuis la révélation plus que probable de Sarada. Il s'en était déjà douté, ayant proposé dans le passé cette hypothèse à Sasuke, mais savoir qu'elle pouvait s'avérer effectivement vrai le rendait malade.
Depuis un mois également, ils avaient relâché Torniki dans le village, comme promis. Par précaution, Shikamaru et Saï avaient assigné des ninjas de l'ANBU pour l'espionner, au cas où il s'avérerait qu'il était un ennemi. Pour l'instant, il ne montrait aucun signe d'hostilité.
- Un message de Sasuke, annonça Shikamaru, en lui tendant un rouleau.
Naruto releva la tête de son bureau et tendit la main pour le récupérer. Sous les yeux curieux de son bras droit, il prit connaissance des dernières nouvelle de la mission d'investigation de Sasuke.
- A part quelques planètes, qui sont encore détruites par un arbre de chakra, il n'a rien trouvé.
Déçus, les deux amis laissèrent le silence s'installer. À chaque fois, ils ne pouvaient s'empêcher d'espérer des nouvelles de leurs fils...
- ... Hokage ! Je dois voir l'Hokage ! entendirent-ils, soudainement.
Ils froncèrent les sourcils et virent la porte du bureau s'ouvrir avec fracas. Devant eux, se tenait Torniki, essoufflé, suivit de Konohamaru qui tentait de le retenir.
- Il faut d'abord prendre rendez-vous pour pouvoir... ! vociféra ce dernier.
Mais devant l'air catastrophé de Torniki, Naruto se leva de son siège et le toisa :
- Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi cet empressement ?
Torniki dégagea son bras de la poigne de Konohamaru et essaya d'articuler ses mots, malgré son essoufflement :
- Vision... Roi... Terre...
Naruto échangea un regard incertain avec Shikamaru. Ce dernier se tourna vers Torniki :
- Calme-toi et fais nous des phrases.
Ils attendirent une minute qu'ils reprennent contrôle de lui-même, puis il se lança :
- J'ai fais un rêve. Ou plutôt, une vision. Il y avait le roi des Ôtsutsuki qui annonçait l'invasion de la planète Terre. Ils veulent planter un arbre de chakra et s'emparer des jinchuriki. Il faut agir, vite !
Les sens de Naruto passèrent en mode alerte en un rien de temps.
- Explique-moi en détail ce que tu as vu.
•••
Sarada lâcha une pile de livres sur la table.
- C'est tout ce que j'ai trouvé concernant les Ôtsutsuki.
Ses amis étaient réunis au complet à la bibliothèque. Même Kawaki s'était finalement laissé convaincre de venir les aider à la pêche aux informations.
Ce dernier était plutôt sceptique.
- C'est pas dans des bouquins qu'on va trouver une réponse à nos questions.
- Détrompe-toi, contredit Denki. Tu n'imagines pas le nombre de choses qu'on peut y trouver. Ce sont des mines d'informations intarissables qui permettent de...
- Tu parles trop, le coupa Kawaki.
Denki ne s'offusqua pas de la remarque de ce dernier. Il avait fini par comprendre son fonctionnement et savait que sa mauvaise humeur n'était pas dirigé seulement vers lui, mais vers le monde entier.
- Pressons-nous, si on veut retrouver Boruto et Shikadai le plus vite possible, dit Inojin.
Il était rare de le voir si impliqué dans ce qu'il faisait, mais la cause cet empressement était compréhensible. Le reste du groupe hocha la tête et se mirent au travail. La pile de livres fut partagé entre tous et un silence devenu habituel régna à table.
Sarada tourna les pages du livre qu'elle tenait, tout en se faisant la réflexion que si Boruto était là, il n'y aurait sûrement pas eu de silence et encore moins ce calme. C'était toujours lui qui mettait l'ambiance dans le groupe...
En ce moment même, s'il était encore là, ils seraient tous déjà dehors, sûrement virés par la bibliothécaire. La dernière fois qu'il y a avait mis les pieds, il avait renversé une étagère entière de livre en racontant une histoire à Mitsuki. Ses gestes extravagants avaient fini par taper pile à l'endroit où il ne fallait pas.
Sarada l'avait longtemps blâmé pour cet épisode, qui lui avait valu de se faire mal voir par la bibliothécaire, mais maintenant elle donnerait tout pour revenir à ces moments-là...
Elle remarqua Mitsuki regarder l'endroit exact de la catastrophe passé. Lui aussi devait être en train de se rappeler le bon vieux temps avec Boruto.
Comme s'il sentait son regard sur lui, il tourna la tête vers elle. Sans un mot, les deux amis échangèrent un sourire mélancolique, puis retournèrent à leur lecture.
Le temps passa, seulement rythmé par le bruit des pages tournés.
- Je trouve rien, râla Chocho, au bout d'une heure, en se rencognant contre sa chaise.
- Il n'y a rien non plus dans ces livres, indiqua Mitsuki, en pointant du doigt la pile devant lui.
Les soupirs de défaite des autres suffirent à les renseigner sur l'état de leurs recherches. Finalement, ils durent tous s'avouer vaincus. Les informations sur les Ôtsutsuki étaient infimes et le peu qui y figurait était déjà connue de tous.
- Celui qui s'y connait le plus, c'est toi Kawaki, fit remarquer Iwabê. T'as été avec eux depuis toujours, t'as bien des souvenirs qui pourraient aider. Fais fonctionner ta cervelle, je suis sûr que...
Kawaki sentit une colère bouillonner en lui. Ce gars pensait sérieusement qu'il retenait des informations ? Il avait déjà tout partager avec le Hokage. Il n'avait aucune raison de leur cacher des détails.
- C'est pas parce que j'ai vécu comme un putain de cobaye depuis mon enfance que j'en connais des tonnes sur eux !
- Mais il doit bien y avoir un détail que tu sais mais que t'as oublié...!
Kawaki frappa violemment sur la table, faisant tomber les livres posés au bord.
-Ta gueule ! Comme si je me sentais déjà pas assez coupable de m'être enfui SEUL sans Boruto ! Sans lui, je serais encore mort de l'intérieur et j'aurais jamais eu le courage de faire ce que j'ai fais ! Je lui dois ma vie !
- On dirait pas pourtant !
- Calmez-vous, les gars, balbutia Denki, en essayant d'apaiser les tensions.
Les deux garçons s'étaient levés de leur chaise et se faisaient à présent face. Chochô et Inojin tentèrent tant bien que mal de les retenir, chacun de leur côté, tandis que Sarada et Mitsuki s'interposèrent.
- C'est pas bientôt fini vos bêtises ! s'exclama Sarada. On est là pour trouver des informations et sauver Boruto et Shikadai, pas pour se prendre la tête dans une bibliothèque ! Iwabê, rien ne te donne le droit d'insinuer que Kawaki nous cache des choses quand il a été plus qu'honnête avec nous. Kawaki, il faut que tu arrêtes de réagir au quart de tour...!
Elle n'eut pas le temps de finir ses réprimandes, qu'une gigantesque explosion résonna à travers le village.
•••
Oui je sais, ça fait un bail... Comme je l'ai répété plusieurs fois, je n'abandonne pas cette fanfiction mais pendant un long moment ma motivation était partie. Ce n'était donc pas à cause d'un manque d'inspiration ou parce que je ne savais plus quoi en faire, au contraire mon plan pour cette histoire est clairement défini.
Merci à tous ceux qui attendent patiemment les chapitres, je vous promet que le prochain et les suivants seront à la hauteur de vos attentes !
