CHAPITRE TREIZIEME
Son roi voulait qu'il fasse une mission d'éclairage. Comme c'était ennuyeux. Qu'importe la force de ces shinobis, ils ne rivaliseront jamais avec la leur. Pourquoi prendre autant de précaution ? Stupide.
Néanmoins, il s'exécute. Pas qu'il ait vraiment le choix, de toute façon.
•••
Une explosion balaya le village de Konoha. Les portes furent soufflées par la force de l'impact et les gardes disparurent sous les décombres. Pas solide du tout, cette entrée.
L' Ôtsutsuki responsable, flottant au dessus du village, fixa la scène d'un air blasé. Si son roi s'inquiétait d'une quelconque défense hors du commun, il s'était trompé. Au moins, sur les planètes que leur populace avait occupé, la défense avait le mérite d'être plus complexe et élaborée.
Bon, c'est parti. Quelques explosions par-ci par-là, et il repartirait faire son rapport. Il commença à amorcer un mouvement de descente, lorsqu'un éclat de lumière à sa droite attira son attention. Ses réflexes prirent le relai, et il évita de peu le coup d'épée qui lui était destiné, non sans avoir d'abord reconnu son détenteur.
Sasuke Uchiha.
C'était le seul, avec Naruto Uzumaki, qui méritait son attention. Parfait, ça n'allait pas être si ennuyeux que ça finalement.
- Chidori !
L'épée de Sasuke s'illumina d'éclairs, pointés vers lui. Habilement, il les évita en se téléportant sur de courtes distances, mais les réflexes de son adversaire étaient plus embêtant qu'il ne l'avait imaginé. Maudit Rinnegan.
Il se ferait un plaisir de le lui arracher si l'occasion se présentait. Peut-être même qu'il se ferait un double plaisir, et prendrait le Sharingan aussi. Ça pouvait servir, pour les expériences.
Lassé des mêmes attaques à répétions de son adversaire, il en venait à se demander si la réputation de Sasuke Uchiha n'était pas exagéré. Il n'avait même pas envie d'absorber ses éclairs pour les lui retourner. Trop ennuyant. Les mains dans les poches, il se contenta de l'observer s'évertuer à le toucher en se demandant quelle mouche l'avait piqué.
- C'est la bagarre ou une punition au coin que tu cherches ? se moqua-t-il.
Il était persuadé que cela aurait le mérite de le faire réagir mais non. Rien. Il avait perdu sa langue ? Il était trop impressionné par sa prestance pour se battre sérieusement ? Qu'à cela ne tienne, s'il insistait il lui ferait l'honneur d'encadrer sa tête dans son salon.
Personne n'en avait eu le droit pour le moment. Peut-être aussi parce qu'il n'avait jamais pensé à le faire…
- RASENGAN !
Quoi ?! Au lieu de l'habituel coup d'éclairs qui sortait de ses espaces spatio-temporels, une tête jaune avait lancé une attaque totalement différente. Surpris, il ne l'évita pas et parcourut des mètres de forêt sur le dos. Nom de chien, ce que ça faisait mal.
Mais il n'avait pas le temps de se plaindre. Déjà, les deux plus grands shinobis de ce monde se précipitaient sur lui, sans peur. Le vrai combat commençait maintenant.
•••
- Que tout le monde se dirige vers les refuges, criait Konohamaru, à l'intention des villageois.
Sur ordre de Shikamaru, tous les shinobis avaient été mobilisés pour assurer la protection des villageois. Grâce à Sasuke qui avait réagi à temps, Naruto avait réussi à la rejoindre et à l'éloigner du village.
- Je veux aller me battre ! s'exclama Sarada.
Derrière elle, tous ses amis semblaient être prêts à en découdre, ce qui fit pousser un soupir à Shikamaru. Leur expliquer son refus allait être pénible.
- Naruto et Sasuke sont actuellement en train de le faire. Ils n'ont pas besoin que…
- Mais nous sommes devenus plus forts depuis la dernière fois ! l'interrompit Inojin.
Shikamaru serra les dents. Ils ne comprenaient pas.
- Vous serez une gêne pour l'Hokage et Sasuke. Ces deux-là, se connaissent depuis toujours et savent combattre parfaitement ensemble. Laissez-les faire et ayez confiance en eux.
Le groupe d'adolescents baissa la tête, l'air tout sauf satisfait. Fallait-il vraiment qu'il leur explique tout ?
- La dernière fois qu'on a mêlé tous les shinobis au combat, on a perdu à plate couture. Les conséquences ont été lourdes. Vous n'avez pas oublié, j'espère ?
Comme à chaque fois qu'il faisait allusion à son fils et Boruto, son coeur se serra mais il n'en laissa rien paraitre. Ce n'était pas le moment.
Sarada et ses amis parurent enfin comprendre où il voulait venir. Vaincus, ils obéirent en arrêtant rechigner aux ordres et allèrent aider à mettre à l'abris les villageois.
- Je… Je dois aller les aider. Permettez-moi d'aller les voir, fit une voix dans son dos.
Shikamaru fronça les sourcils et se retourna. Torniki se tenait devant lui, l'air paniqué. Ses mains tremblaient et son front dégoulinait de sueur. L'attaque devait sûrement lui faire remonter le traumatisme qu'il avait vécu sur la planète Satu.
- Non, tu n'es pas un shinobi mais un rescapé qui a demandé asile. Je ne peux pas te laisser les rejoindre pour les mêmes raisons que je viens de dire, il y a quelques minutes. En plus, tu es une mine d'informations bien trop importantes pour…
- S'il vous plait, je sais que je peux être utile ! Je dois aller parler à cet Ôtsutsuki, je veux comprendre…
Shikamaru balaya sa main, ennuyé.
- Non c'est non. Va rejoindre les autres pour te mettre à l'abris.
•••
Torniki marchait dans le village, le regard dans le vide. Au loin, il entendait le bruit des explosions et des attaques lancés contre l'Ôtsutsuki.
Il voulait aller les aider. Le conseiller lui avait dit non, mais il sentait qu'il le devait. Il n'avait pas été fichu de défendre sa propre planète, par lâcheté, mais il ne referait pas deux fois la même erreur. Des voix lui tapaient l'esprit, l'enjoignant de faire ce qu'il pensait être le bon choix.
"Aider… Galère mais pas le choix… Il faut protéger Konoha… Sasuke… Naruto… "
Ces voix lui frappaient la tête depuis l'apparition de l'Ôtsutsuki. Comment pouvait-il les ignorer ? D'où venaient-elles ? Pourquoi était-il le seul à pouvoir les entendre ?
Il sentait, il était même persuadé, qu'il devait le faire. Que le conseiller soit content ou pas, tant pis.
Torniki prit le chemin en sens inverse et se dirigea vers la sortie du village. Il ne fallait pas qu'il se fasse repérer.
La tâche fut plus facile que prévue. Dans le tumulte, personne n'allait lui prêter attention. Bien. De plus, maintenant qu'il se rapprochait de son but, les voix avaient arrêté de frapper sa tête. Elles s'était dorénavant mises à murmurer entre elles.
Il se pencherait sur sa possible folie, plus tard. Ce qui était urgent, était d'aller aider Naruto et Sasuke.
Arrivé aux portes du village, Torniki se figea. Il allait vraiment le faire. Il allait vraiment combattre, lui le pauvre poltron. C'était son meilleur ami qui était fort dans ce domaine pas lui.
"Tu es capable de bien plus que tu ne le penses" murmura une voix.
Il sursauta et se tourna à droite puis à gauche, mais ne vit aucun signe d'une quelconque présence. Le souffle irrégulier, il se dirigea d'un pas hésitant dans la forêt vers les sons des attaques.
•••
Décidément, les Ôtsutsuki étaient vraiment coriaces. Naruto atterrit avec souplesse sur le sol, tout en essuyant un filet de sang qui coulait de sa bouche. Se prendre son Rasengan en pleine poire était désagréable.
- Ça va, Naruto ? demanda Sasuke, à côté de lui.
- Mieux que toi, ricana-t-il.
Ils reportèrent vite leur attention sur l'Ôtsutsuki devant eux. Celui-ci fondit dans leur direction, faisant trembler le sol sous leurs pieds. Il était particulièrement doué avec les techniques de terre.
- Susano ! cria Sasuke.
Et là, l'impensable se produisit. Sous le regard ébahi de Naruto, le Susano de Sasuke n'apparut jamais. Déboussolé, il perdit quelques secondes précieuses, qui lui valut de se faire envoyer dans le décor. Naruto n'en mena pas moins large et le rejoignit très vite.
- Kurama ! tenta-t-il d'invoquer.
Il se prépara à sentir l'afflux de chakra affluer dans ses veines mais à sa grande surprise, rien. Qu'est-ce que…?
- Naruto ! essaya de l'avertir Sasuke.
L' Ôtsutsuki venait de se matérialiser devant lui. Si les techniques de chakra ne fonctionnait plus, il fallait passer au taijutsu à présent.
Naruto para un coup violent sur le bras, amorça un mouvement vers le bas et balança son pied. Son ennemi ne recula que de quelques pas, avant d'essayer de le faucher.
"Naruto ! Je sais pas comment c'est possible, mais il y a un bloqueur de chakra !" le prévint la voix de Kurama.
Quoi ? C'était possible ça ?
Un nouveau coup arriva vers sa tête mais Sasuke intervint avant et envoya valser l' Ôtsutsuki d'un coup pied puissant.
- Kurama m'a dit qu'il y avait un bloqueur de chakra, l'informa Naruto, essoufflé.
- Je commençais à m'en douter, répondit Sasuke, sur le même ton.
Le manque de chakra les fatiguait à une vitesse monstre. Cela devenait de plus en plus difficile de tenir debout.
- C'est qu'en plus d'être puissants, vous êtes intelligents ! rit l' Ôtsutsuki. Je mettrai volontiers la tête de l'orange comme paillasson et celle du porc-épic dans mon salon.
Naruto s'indigna.
- Pourquoi je devrais servir de paillasson et pas lui…?
- C'est pas le moment ! cingla Sasuke, qui se préparait à une nouvelle attaque.
Il n'était sûrement pas prêt à ce qu'ils avaient devant eux. L'ennemi venait de faire apparaitre une bulle de lumière autour d'eux. Aveuglés, ils se couvrirent les yeux de la main.
- Et voici mon attaque favorite. Mourrez bien, dans quelques secondes vous serez transpercés de rayons de lumière.
Sans chakra, il n'y avait aucun moyen de briser cette bulle. Naruto et Sasuke échangèrent un regard, la réalité les frappant en pleine face.
- Ça te rappelle rien ? ricana Naruto.
- Mais cette fois-ci, je vais pas pouvoir les prendre à ta place, ironisa Sasuke.
•••
Non, ils allaient mourir ! Tout mais pas ça !
Torniki arriva enfin dans la clairière. Devant lui se trouvait une boule de lumière dans laquelle Naruto et Sasuke étaient enfermés. L' Ôtsutsuki observait son chef d'oeuvre, l'air satisfait.
- Oh, tu dois être Torniki ? Ravi de voir quelqu'un de mon espèce. Je me sentais bien seul à être l'unique flocon de neige de cette planète.
Torniki déglutit. Il irradiait de puissance. Jamais il ne pourrait se mesurer à lui. Il avait été fou de croire pendant un instant, qu'il pouvait faire la différence…
- Je… je…
Un sourire malfaisant illumina le regard de l'ennemi.
- Dis adieu à ces deux-là.
D'un geste de main, il enclencha sa technique.
Torniki cria. Une lumière les aveuglèrent.
- Il s'en est fallu de peu, fils.
