Disclaimer : Rien à moi, tout à Rowling, même les sous. Les génériques parodiés appartiennent en ce qui concerne les originaux à leurs créateurs, la série the Pretender (le Caméléon) et le dessin animé Gargoyles. Voilà, c'est dit !
Titre : Propagande
Autrice : Mephie
Genre : Humor
Chapitre troisGilderoy Lockhart frétillait d'impatience. Ron n'aurait jamais pensé qu'un sorcier puisse frétiller sans l'aide d'un sort, mais là, impossible de le nier : Lockhart frétillait ! Il eut un soupir : il lui faudrait encore une fois revoir son champ du possible et de l'impossible… Etre le meilleur ami de Harry Potter était franchement fatiguant – mais de ce point de vue seulement ! Pour rien au monde il n'aurait voulu avoir à changer d'avis sur la possible invasion de Poudlard par des Trolls des Cavernes… quoique… sa baguette portait encore quelques traces infinitésimales de morve de Troll que sa mère l'obligeait à récurer chaque fois qu'elle trouvait qu'il restait à ne rien faire.
« Hermione va me devoir une montagne de devoirs rédigés pour ce coup-là ! Sans parler de ce que les jumeaux vont lui demander en échange d'avoir amené Lockhart à Poudlard par l'un des passages secrets ! » pensa-t-il avec un sourire goguenard accroché aux lèvres. Le magasin Weasley ferait fortune quand les étudiants s'apercevront que la préfète ne sanctionnait plus la détention de produits Weasley !
Le jeune Gryffondor jeta un coup d'œil des plus indiscrets sur l'autre côté de la Salle sur Demande après avoir écarté les rideaux que Hermione avait fait installer pour l'occasion. La salle était comble ! Apparemment, le public féminin avait saisi de toutes ses oreilles la rumeur lancée négligemment par Harry dans les toilettes de Mimi, et d'ailleurs celle-ci, à l'arrière de la salle, aiguisait férocement un… robinet tandis que d'autres pendaient à sa ceinture, sa cravate nouée autour de sa tête. Ron secoua la sienne, autant pour exprimer sa consternation que pour se ôter du crâne la vision d'une Mimi encore plus psychédélique que d'habitude.
Enfin, Hermione monta sur la scène improvisée et Ron laissa retomber prudemment le rideau pour refaire un briefing à Lockhart pendant que la jeune fille haranguait la foule.
« Alors n'oubliez pas, chuchota-t-il en le prenant par les épaules, vous faîtes de la pub pour Harry, contre Vous-savez-qui, et en échange, on vous laisse signer plein d'autographes ! Courage, vous en êtes capable, vous vous êtes promotionné toute votre vie ! Ca devrait pas vous être difficile de le faire pour un autre cette fois ! Peut-être même que la choc vous fera retrouver la mémoire ! » termina-t-il en le relâchant avec soulagement. Nan mais franchement, encourager Laockhart… C'était bien parce que Hermione lui avait dit qu'il était encore fragile du ciboulot et qu'il risquait de prendre peur et de ne pas monter sur scène !
Il lui fit faire un demi-tour droite et soudain, la voix d'Hermione s'interrompit et la Salle sur Demande fut plongée dans le noir. Un sourire ravi collé sur le visage au point que ses muscles zygomatiques criaient grâce, Lockhart passa le rideau.
Comme prévu, Harry braqua sa baguette sur l'ex-professeur et l'entoura d'un halo lumineux. Engoncé dans sa cape, dans un mouvement qui se voulait mystérieux, Lockhart dévoila d'un geste théâtral son visage à la foule, provoquant des cris de délire dans l'assistance, quelques évanouissements et un ricanement de la part de Mimi. Et il prit la parole, d'une voix d'outre-tombe qui cadrait d'ailleurs mal avec le costume à paillette et le foulard rose pâle qu'il avait tenu à porter pour l'occasion sous sa cape noire :
« Il existe des êtres doués d'une intelligence supra normale, des génie qui possèdent entre autres la faculté d'assumer n'importe quelle identité. En 1963 des chercheurs d'une entreprise appelée « Sainte Mangouste » ont mis en isolement un de ces êtres, un jeune garçon nommé Gilderoy et exploitèrent son génie pour des recherches secrètes. Mais un jour le Caméléon leur échappa ! »
Un silence circonspect lui répondit. La petite Gryffondor lui faisait les gros yeux. Le public faisait les yeux ronds. Un fantôme le visait à l'aide d'un… robinet. Et le jeune Potter, qui se roulait à terre, réprimait tant bien que mal des hoquets de rire tout en articulant « Jelesavais ! ». Gilderoy se sentit soudain très seul. Et, renonçant à terminer sa biographie, il passa directement à la dernière partie de son show, qu'il n'avait prévue qu'au cas où on lui ferait un rappel.
« En vérité, mes enfants et jeunes demoiselles pleines de charme, je vous le dis : il faut adhérer à l'Ordre du Phénix ! L'adhésion est gratuite, et vous pourrez harceler Harry Potter autant que vous voudrez. Avec l'Ordre du Phénix, vous vaincrez Vous-savez-qui, et vous pourrez ainsi me revoir sur scène peu après, ce qui est un bonus non négligeable ! Et sur ce, termina-t-il en vitesse en voyant Mimi foncer sur lui tous robinets dehors, je vous souhaite un excellente soirée ! Pour plus d'informations, veuillez vous enquérir auprès de l'accueil de Sainte Mangouste !
Et il sauta à travers le rideau, atterrissant sur Ron, qui tentait de voir ce qui se passait, tandis que Mimi écharpait le rideau avec un féroce « Kowabungaaaaaaaaaaa ! ».
§
Nagini ne savait plus où donner des écailles. Entre « viens ici mon doudou » et « vire de là sale bête ! », la compagnie de son maître adoré commençait sérieusement à lui pomper l'air.
Il darda nerveusement sa langue bifide entre ses crochets en un sifflement d'agacement quand il se souvint pourquoi il se trouvait là, en pleine nuit, à se balader sur un dallage glacé : le maître adoré à son petit serpounet avait fait un énorme cauchemar et avait failli le transformer en brochette. Il avait vaguement été question de « maman », de « reviens, ne m'abandonne pas ! » pendant la première partie de la nuit – rien d'inhabituel là-dedans – mais ensuite ç'avait été de « non pas de tomates, ça me donne de l'urticaire ! » et le sort de découpe était parti, agrémenté de quelques flammes vicieuses.
Non, foi de serpent, c'était dépasser les limites ! Et il pleuvrait des Queudver le jour où on reverrait un Nagini aux pieds d'un Voldemort ! Nan mais ! Plutôt rogner les cors aux pieds de Dumbledore !
Et l'animal se glissa par une fenêtre brisée pour s'enfoncer dans la nuit, jurant bien qu'on ne l'y prendrait plus.
§
Cloîtré à l'infirmerie, Ron boudait. Le temps était radieux, un match de Quidditch était prévu pour le lendemain, et il avait fallu que Lockhart lui atterrisse sur les côtes puis se saisisse de sa baguette et prétende lui ressouder le tout d'un coup de baguette magique. Et bien sûr, ça n'avait pas loupé ! Ron s'était retrouvé en moins de temps qu'il n'en faut pour dire « Quidditch » à l'infirmerie avec une cage thoracique inexistante.
Et Hermione pouvait bien faire sa tête de chiot battu, lui promettre de lui faire ses devoirs jusqu'à la fin de sa vie, il n'en démordrait pas. Non, là tout de suite, il avait plutôt envie de la mordre. Jusqu'à l'os. Encore et encore. C'est TOUT ce qu'elle méritait !
Et bien sûr, il n'avait pas été question de révéler que Lockhart était à l'origine de tout ça ! Non, il avait fallu que Harry se dévoue pour raconter qu'il avait eu un faux mouvement et que son sort raté - parce qu'il avait le hoquet, vous comprenez – avait frappé son meilleur ami.
Et comme de bien entendu, MacGo avait en guise de punition pour inconscience – miss Granger, comment avez-vous pu le laisser en arriver là ! Le hoquet est une chose très dangereuse pour un sorcier ! – ayant pu éventuellement causer la mort d'un condisciple, interdit à Harry de jouer le lendemain.
Il l'avait dit pourtant ! Ron l'avait prédit sans même fouiner dans une tasse de thé : Lockhart allait faire perdre des millions de point à Gryffondor par sa seule présence. Et qui avait raison maintenant ?
Bon, d'accord, il n'aurait jamais imaginé même dans ses délires les plus fous que cet enquiquineur ait pu être capable de l'empêcher, lui et Harry de jouer – il intervenait d'habitude APRES le match pour faire l'andouille, mais tout de même !
Avec un grondement de rage bien vite réprimé en un gargouillis de douleur, Ron écrasa l'oreiller contre lui. C'était vraiment pas son jour !
§
Voldemort en son manoir était prêt à s'arracher les cheveux. Enfin, s'il en avait eu, il se serait apprêté à le faire. Quoique… Il s'était juré que s'il retrouvait sa touffe de jeunesse, il ne lui porterait plus jamais atteinte. Mais jusqu'ici cette alléchante promesse faite avec tant de ferveur n'avait pas tenté le moindre épi à se dresser sur son crâne. Il faudrait qu'il demande un jour à Severus comment il faisait pour convaincre le vieux fou qu'il était de bonne foi…
Bref, où était passé son doudou de malheur ? Il ne l'avait tout de même pas quitté ? Une boule douloureuse se forma dans la gorge du Lord. Son fidèle de toute première heure… Et de toutes les autres d'ailleurs. Bon sang ! Il s'était suffisamment vengé du sort de découpe malencontreusement lancé la veille en lui mordant les fesses ! Il n'allait pas bouder en plus, si ? Ou… pire ! Les larmes scintillèrent dans les yeux du sorcier. Voldemort les essuya rageusement en se relevant brutalement de la chaise où il venait de s'asseoir ! Que le bougre aille au diable ! Ou mieux : qu'il revienne pour que son seigneur et maître puisse le dépiauter et le faire mijoter à feu doux !
Voldemort renifla un bon coup, puis, se rendant compte que les frères Lestrange attendaient depuis une bonne heure qu'il ait fini de roucouler : « Petit petit petit ! Viens voir Papa ! », il daigna enfin leur faire signe de présenter leur proposition de campagne de publicité. S'asseyant avec précaution sur sa bouée en plastique à effigie de canard – maudit soit Queudver, il n'aura plus jamais à aller faire les courses , il leur accorda toute son attention.
Rodolphus et Rabastan plongèrent doucement la pièce dans le noir, et tandis que le premier s'installa face au Lord, le second se campait derrière le trône de ce dernier, pour les effets spéciaux, assura-t-il. Et Rodolphus commença d'une voix à faire hérisser les cheveux sur la tête :
Il y a quelques années,
La superstition et la violence régnaient partout.
C'était un âge de ténèbres,
C'était un monde de peur,
C'était le temps des Mangemorts !
. (Rabastan imita parfaitement les sorts qui fusaient et les hurlements aigus des femmes et des enfants)
Gentil sorcier durant le jour
Anti Sang-mêlé durant la nuit,
Nous avons été trahis parun coup bas des humains
Que nous avions juré de trucider.
Un tribunal nous a emprisonné
Pour un millier d'années.
.(Rabastan poussa des gémissements à faire pâlir une goule… Mais que Bellatrix n'aurait pas reniés !)
Maintenant, ici, en Grande-Bretagne,
Nous sommes délivrés de cette condamnation
Et nous vivons de nouveau.
Nous sommes les protecteurs qui veillent la nuit,
Nous sommes : les Mangemorts !
Et Rabastan éclata en une pétarade hésitant entre la motocyclette asthmatique et les trompettes percées.
A la fin du show, Voldemort, trempé de la tête aux pieds par les postillons de Rabastan éternua un bon coup et, sourd dans tous les sens du terme à leurs yeux pleins d'espoir, leur envoya un sortilège du Saucisson, bien content d'avoir quelque chose de plus alléchant qu'un vieux jouet tout mordillé pour appâter Nagini et l'inciter à sortir de sa cachette
