Chapitre
9 : piegés
Kate ouvrit lentement les yeux, tirée
de son sommeil par la lumière du soleil. Elle s'étira
longuement. Pour une fois ses cauchemars habituels depuis la prise
d'otage dans la salle d'autopsie, n'étaient pas venus la
tourmenter. Sa main rencontra un corps et elle tourna les yeux vers
la personne allongée près d'elle. C'était sans
nul doute grâce à lui. Elle avait peur de cette nouvelle
journée qu'il lui faudrait affronter, de la réaction de
Gibbs en se levant. Elle voulait tout simplement rester là,
dans ses bras, et se dire qu'elle avait toute la journée
devant elle. Mais ils avaient tous les deux un travail à
faire. Elle se leva en prenant soin de ne pas le réveiller.
Cela devait faire un moment qu'il n'avait pas eu une nuit entière
de repos, et ça la rendait heureuse de savoir qu'il avait pu
dormir paisiblement en sa présence. Elle se dirigea vers la
salle de bain pour prendre une douche, cela l'aiderait sûrement
à lui remettre les idées en place. Elle avait besoin de
réfléchir sur ce qu'elle ferait lorsqu'elle aurait fini
cette mission. Elle devait voir un médecin au plus vite.
Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas la porte de la
salle d'eau s'ouvrir. Elle attrapa une serviette, l'enroula autour
d'elle et sortit de la douche. Elle laissa échapper un cri
lorsqu'elle s'aperçut qu'elle n'était pas seule dans la
pièce.
" Gibbs ! "
Elle le vit cacher un sourire.
" Désolé, je ne savais pas..."
" Bien sûr ! "
Il la regarda droit dans les yeux et s'approcha lentement d'elle. Elle était comme paralysée par son regard. Elle aurait dû sortir de la salle de bain, baisser les yeux mais elle était incapable du moindre geste, son regard l'empêchant de se détourner de lui. Il s'arrêta lorsque leurs visages ne furent plus qu'à une dizaine de centimètres l'un de l'autre.
" Tu as raison, je ne suis pas désolé... "
Au son de sa voix, de longs frissons lui parcoururent la colonne vertébrale. Au sourire ('smirk') qu'il affichait, elle était certaine que ça ne lui avait pas échappé. Ses yeux quittèrent les siens pour parcourir son corps. Elle sentit son regard sur elle comme une douce vague de chaleur. Il la regarda à nouveau dans les yeux sans ciller avant de sortir sans un mot de la salle de bain.
Elle avait vu quelque chose dans son regard, mais quoi ! Elle n'arrivait pas à définir ce qu'elle avait aperçu dans ses yeux, pourtant si froids d'habitude. Elle respira profondément, le rouge lui montant aux joues en repensant à ce qui venait juste de se passer. Il n'y avait que lui pour lui faire un tel effet sans même la toucher. Elle s'habilla rapidement et prit une grande respiration avant de rentrer dans la chambre. Elle se sentit soulagée lorsqu'elle ne le vit pas dans la pièce. Elle ne savait plus comment réagir lorsqu'il était près d'elle et il était hors de question qu'il s'aperçoive qu'il l'avait troublée à ce point. Il avait été tellement gentil et prévoyant hier. Elle savait qu'elle ne devait rien attendre de cet homme et que le fait de l'aimer la détruisait un peu plus chaque jour. C'était après des instants pareils qu'elle doutait. Est-ce qu'il se jouait d'elle ? Est-ce qu'il savait tout ? Est-ce qu'elle s'était trompée sur lui ? Etait-il à ce point sans cœur pour se jouer ainsi de ses sentiments ?
Elle se força à se calmer. Toutes sortes d'émotions la submergeaient. Elle sentit monter des larmes mais les repoussa violemment. Il était inutile de s'humilier encore plus. Même si elle savait qu'il pouvait facilement lire en elle, elle tenta de masquer - du moins en partie - le conflit auquel elle était en proie. Elle ouvrit la porte de la chambre et se dirigea vers la cuisine. Peut-être un jour pourrait-elle le saluer sans sentir son cœur se déchirer en constatant le peu d'importance qu'elle avait dans sa vie. Son visage se ferma en pensant que, malgré ce qui s'était dit la veille, cela n'arriverait certainement jamais.
Gibbs était parti tôt pour la base, si bien qu'elle ne l'avait pas revue depuis l'incident de la salle de bain. La matinée était passée vite. Kate s'était perdue dans ses réflexions. C'était les cloches de l'église proche qui l'avaient sortie de ses pensées. Midi. Il lui restait deux heures avant de commencer son travail d'assistante sociale au lycée du quartier. Elle se prépara un rapide sandwich, elle n'avait pas faim de toute façon. Elle mangea rapidement puis sortit de la maison, décidant d'aller se promener durant l'heure et demi qui lui restait. Le quartier semblait sympathique. Le lycée ne se trouvait pas loin, à un ou deux kilomètres de là où ils habitaient. Elle errait sans but à nouveau. Tout comme elle le faisait dans la vie. Elle ne savait pas vraiment où elle allait, pourtant elle n'avait pas beaucoup d'options devant elle. Elle continuerait sûrement à travailler au ncis, laissant son travail contrôler sa vie, ne s'autorisant aucune vie privée et finissant par se couper des autres et à être plus proche des meurtriers qu'elle arrêterait que des éventuels petits copains qu'elle pourrait avoir. Ou elle se ferait tuer lors d'une mission.
Ses pas la menèrent devant une église catholique. Elle décida d'entrer. Cela faisait longtemps qu'elle n'était entrée dans une église, et son esprit aspirait à la paix. Elle n'irait pas se confesser, elle n'y arriverait pas. Il y avait tellement de mensonges, de haine, de choses horribles dans sa vie qu'elle ne savait plus si cela valait vraiment la peine. Dans moins d'une heure, elle devrait être dans ce lycée à essayer d'aider des jeunes à trouver leur voie, à leur donner des conseils et des principes auxquels elle ne croyait plus. Une larme solitaire coula le long de sa joue et vint s'écraser au pied de la statue de la vierge marie. Elle était fatiguée, tellement fatiguée.
L'après-midi avait été épuisante. Une 15aine d'élèves s'étaient présentés à son bureau. Certains pour voir la nouvelle venue, d'autres pour des problèmes réels. Mais elle n'avait pas su réagir correctement. Elle n'avait pas su apaiser les peurs de cette jeune fille qui angoissait sur son futur. Elle avait essayé de trouver quelque chose qui pourrait la réconforter mais après 10 mn, la jeune fille était repartie avec un regard déçu qui avait déchiré le cœur de Kate. Lorsqu'elle était rentrée, elle avait laissé tomber ses affaires dans l'entrée et s'était directement installée sur le canapé. Elle n'avait pas allumé les lampes, profitant des dernières lueurs du jour dont les couleurs apaisaient son âme. Elle ne savait pas exactement combien de temps elle était restée là, les yeux dans le vague. La porte s'ouvrit ; Gibbs. Elle sentait qu'il l'observait, hésitant à briser l'atmosphère de sérénité qui s'était installée dans la pièce. Peut-être était-il temps qu'ils parlent, ou du moins communiquent. Elle tourna la tête vers lui. Elle le regarda avec la plus grande sincérité sur ce qu'elle ressentait, parlant avec les yeux de ce qu'elle ne pouvait exprimer avec des mots. Il la regarda droit dans les yeux et elle vit dans les siens la compréhension qu'elle avait si longtemps recherchée. Elle le vit s'approcher lentement. Il s'assit près d'elle sur le canapé et mit son bras autour de ses épaules. Sentant les larmes revenir, elle posa la tête sur l'épaule de Gibbs. Ils restèrent ainsi un long moment, lui, caressant son dos dans l'espoir d'apaiser son chagrin et elle, laissant le sentiment de bien-être que lui procurait leur étreinte l'envahir.
" Il faut régler cette affaire de meurtre Gibbs. "
" Je sais "
Brisant la magie du moment, Gibbs se leva pour prendre un dossier dans son sac. Il étala différents plans et photos de la maison des Finch.
" On ne peut pas avoir un mandat, donc il faut trouver ces armes par nous-mêmes. Demain soir, je m'introduirai dans leur maison pour essayer de les trouver, ou du moins trouver quelque chose qui nous permettrait d'obtenir un mandat. "
" Je viens avec toi. "
" Non. "
" Comment ça non ? "
" Kate, tu ne peux pas venir vu ton état de santé. Tu risquerais de te faire tuer, et si tu faisais une crise ? "
" Tu n'as pas le choix Gibbs, tu n'es pas superman et il n'y a personne d'autre pour surveiller tes arrières. Si je ne viens pas c'est toi qui risques de te faire tuer."
" Bien. Mais au premier signe de malaise quel qu'il soit, tu rentre. On entrera par la porte de derrière parce qu'il n'y a pas d'alarme, ils sont entrain de la faire changer. Le lieutenant m'a dit que le réparateur devait passer jeudi. Cela nous laisse deux jours pour trouver ce qu'on cherche. "
Kate acquiesça. Ils devraient être très prudents, ou ils ne ressortiraient pas vivants de cette maison. Elle écouta attentivement Gibbs lui présenter leur plan d'action. Il était temps d'agir et ceci était sûrement leur seule possibilité de le faire. Ils avaient fixé le début de l'opération à minuit. Ce soir là, Kate ne mangea pas, trop préoccupée à imaginer les dizaines de scénarios possibles dont ceux qui se terminaient par la mort de l'un d'entre eux. Des cauchemars vinrent la trouver cette nuit là, l'empêchant de trouver le repos.
La journée suivante se passa sans accidents. Gibbs partit pour la base tôt, si bien que Kate ne le vit pas de toute la journée. Elle ne travaillait pas le mardi, donc elle en profita pour rester seule au calme chez elle. Consciencieuse, elle fit du rangement, tenant à garder propre l'endroit où ils vivaient. Elle sortit faire quelques courses, le frigo ne se remplissait pas seul. Sur le retour, elle passa devant l'église. Elle savait pertinemment que ce n'était pas sur sa route mais elle avait aimé la paix qu'elle avait trouvée en ce lieu. Elle resta dix bonnes minutes à contempler l'église avant de se décider à y entrer. Une fois à l'intérieur, elle s'assit sur un banc, regardant la statue du Christ devant elle, elle pria pour qu'ils sortent tous deux vivants de la mission de ce soir.
En rentrant de la base, Gibbs n'avait pas arrêté de lui demander si elle allait bien ou si elle avait des problèmes de vision. Elle savait ce qu'il essayait de faire. Il voulait la décourager, la pousser à renoncer, mais elle ne céderait pas. Il avait besoin d'elle sur cette mission et elle ne se montrerait pas lâche. A minuit, ils entrèrent dans la résidence des Finch, la porte de derrière s'ouvrant avec un léger déclic lorsque Gibbs força la serrure. Comme ils l'avaient espéré, la maison était plongée dans le noir. Ils se séparèrent dans la cuisine, Gibbs partant vers ce qui semblait être le bureau du lieutenant et Kate commençant à chercher dans la salle à manger. Lors de leur première visite, elle avait repéré les lieux. Elle commença par le meuble de rangement à côté de la porte. Elle fouilla méthodiquement chacun des tiroirs. Mais n'y trouva que de la vaisselle et des souvenirs de voyages. Elle regarda la pièce plus attentivement, elle cherchait des armes ou des documents compromettants. Son regard se posa sur un coffre près de la fenêtre, de l'autre côté de la pièce. Elle commençait à traverser la pièce lorsqu'elle s'arrêta, un sentiment de terreur s'emparant d'elle. Elle avait reconnut cette douleur, maintenant familière, qui annonçait le début d'une crise. Elle se força à se calmer, après tout, il lui restait un peu de temps avant que la douleur ne devienne insupportable. Elle fit demi-tour mais tomba au sol, entraînant à sa suite un petit objet en porcelaine qui se brisa au sol. Elle s'était surestimée. Elle tenta de se relever tant bien que mal en s'aidant du meuble près d'elle. Une fois debout, une autre vague de douleur la fit retomber au sol. Elle ferma les yeux pour se calmer. Elle ne devait pas faire le moindre bruit. Elle rouvrit les yeux mais en vain. Elle ne voyait plus rien. Elle n'avait aucun moyen de bouger sans faire bruit, ni de prévenir Gibbs avant de retrouver la vue. Elle s'assit sur le sol, renonçant à se relever, et attendit que les vagues de douleur diminuent. Soudain elle entendit des bruits de pas derrière elle. Elle tourna la tête dans la direction des pas, cela devait forcément être Gibbs. Cependant, plus les pas s'approchaient d'elle, plus une sensation bizarre l'envahissait. Puis elle s'en rendit compte ; la façon de marcher ; ce n'était pas Gibbs. Elle ne bougea pas, elle ne pouvait aller nulle part dans son état, sa seule chance était qu'il passe à côté d'elle sans la voir. Elle sursauta lorsqu'elle sentit une main se plaquer sur sa bouche et le canon d'une arme à feu dans son dos. L'homme qui la tenait l'obligea à se relever.
" Alors madame Hurman, on souffre d'insomnies peut être. "
La voix était moqueuse et froide. Le lieutenant Finch.
" Et si nous allions retrouver votre mari, qui n'est pas votre mari. Je suis sûr qu'il sera heureux de vous voir. "
Ceci faisait partie sans aucun doute des pires scénarios qu'elle avait imaginés. Il la traîna sans ménagement à travers la maison. Sa vue revenait lentement. Elle commençait à apercevoir certaines formes autour d'elle. Ils entrèrent dans ce qu'elle supposa être le salon pour trouver Gibbs, une arme braquée dans leur direction.
" Posez votre arme Sergent ou votre chère et tendre y passe. "
Elle vit Gibbs hésiter un instant puis poser doucement son arme au sol et l'envoyer vers eux d'un coup de pied.
" Bien maintenant si nous commencions par les présentations. Il me reste quelques questions à vous poser avant de vous abattre comme ces trois idiots. Qui êtes-vous ? "
" Agent spécial Gibbs. NCIS "
" NCIS, j'ai toujours détesté ces gens-là. Ils viennent mettre le nez dans des affaires qui ne les concernent pas. "
" Le meurtre de trois marin's nous concerne. "
" Bien je suppose que votre petite copine est du NCIS aussi. Dommage de mourir si jeune. Maintenant que nous avons fait connaissance, si nous passions aux choses sérieuses. "
Kate entendit Gibbs crier et un coup de feu retentit dans la pièce.
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Reviews :
Béa : Oui je sais je serais cool qu'elle marche aussi dans le show mais bon je suis pas sûre que ce soit possible
Ljma : Et bien contente que ça te plaise et voilà le prochain chap, n'hésite pas à continuer à utiliser le bouton du bas D
KHATASTROV : Et bien tu peux te relevé , voilà la suite. Et pour ce qu'a Kate ma fois il va te falloir attendre encore un peu
Darth-Abby : La voilà la suite D
Melissa : je suis contente que ça te plaise
Admonentia Lune-Argent : Oui je sais celui là est court mais celui ci est un peu plus long mais la fin est beaucoup, beaucoup plus cruelle lol D
