Voici le chapitre suivant! J'ai vraiment eu du mal à l'écrire, celui-là. J'espère qu'il vous plaira!
Certains dialogues sont très fortement inspirés des dialogues dans le livre Four de Veronica Roth. Je voulais remettre la scène, mais adapté à ma fanfiction. L'idée ne m'appartient donc pas.
Tarzane
Partie 7 – Party
Le vendredi soir arriva trop lentement à mon goût. Je perdis tous mes combats, malgré toute la volonté du monde. C'était vraiment déprimant, et mon score avait énormément souffert. J'étais maintenant 18e. 18e! Je devais absolument trouver une solution. En plus, il y avait eu quelques vols dans notre dortoir, bien que j'avais été épargnée pour le moment.
Lauren m'invita à venir chez elle passer la soirée. J'acceptai avec plaisir, j'allais pouvoir me préparer avec elle et l'aider à tout installer pour le party le lendemain. Je rencontrai sa colocataire, Sara, qui inviterait quelques-unes de ses amies le lendemain, parce qu'on ne voulait pas un party de gars, tout de même. Je devais admettre qu'elle n'avait pas entièrement tort.
Lorsque je me couchai, le soir, je vérifiai mes messages sur mon téléphone. J'avais des nouvelles – évidemment, brèves – de Lynn et d'Hector, qui allaient bien. Hector avait défendu une fille à l'école, ce qui lui avait injustement coûté une retenue, mais, comme il disait : « Parfois, être un gentleman est chiant, mais un jour ça ne sera plus le cas ». C'était toujours drôle, avoir un petit frère qui commençait l'adolescence sans vraiment comprendre. Souriante, je regardai l'autre texto reçu. C'était de Zeke, qui m'écrivait : «Bonne nuit, sale laideur. Essaie de ne pas faire de cauchemars, je ne serai pas là pour pourfendre tous tes démons. À demain. Ah, et j'emmène l'alcool. ;)»
Je levai les yeux au ciel, même si mon sourire ne fit que devenir permanent. Il n'y avait aucune chance que mes rêves soient mauvais, avec tous ces mots. Je leur répondis, en félicitant Hector et en traitant Zeke de vomi arc-en-ciel. Puis enfin, je m'endormis, pour une fois sans m'inquiéter d'être entourée de gars.
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Je me regardais dans le miroir, me sentant presque étrangère dans ma robe rose pâle. J'avais acheté cette robe sous une impulsion, en même temps qu'une autre robe noire pour ma future remise de diplôme. Après avoir passé plus d'un mois à l'académie Dauntless, c'était étrange de me voir dans une tenue festive. Surtout que je ne portais plus vraiment de couleur gaie depuis la mort de mes parents. Il était temps, je pense, de m'y remettre un peu.
Laurent insista pour faire mes cheveux, m'assurant que Zeke ne pourrait pas ne pas s'apercevoir que j'étais une fille si je la laissais faire. Haussant les épaules, je la laissai faire des boucles et autres trucs, me demandant si, ce soir, je prendrais la chance de flirter avec lui, mais pour de vrai de vrai. Tout le reste de la semaine, après ce combat, il avait été extra galant et avait eu une tendance à me draguer. J'étais sur un petit nuage.
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La plupart des invités étaient arrivés, selon Lauren. Toutefois, il en manquait encore quelques-uns, dont Zeke. Je passai donc le temps avec Carl, Phillip et Matthew, qui échangeaient des plaisanteries de mauvais goût. Ce qui était très drôle.
J'allai rechercher des chips pour nous tous quand je vis Lauren me faire un clin d'œil, au loin. Fronçant les sourcils, je l'interrogeai du regard, et elle me fit un signe de regarder vers la porte. Là se tenait Zeke, deux caisses de bières dans les bras. Dès que mon regard se posa sur lui, il me sourit, et se dirigea vers moi.
- Enfin, te voilà! m'écriai-je.
- Je t'ai manqué? s'enquit-il, un léger sourire en coin.
- Pas du tout! Je parlais à la bière!
Et je lui pris une des deux caisses des mains en souriant.
- Viens, on s'est installé là-bas.
Il me suivit en riant, et une fois à destination, je me pris une bouteille. Je soupirai de bonheur lorsque j'avalai ma première gorgée.
- On pourrait croire qu'elle préférerait des fleurs, mais non, rigola Zeke.
- Comment pourrais-tu le savoir, si tu ne m'en as jamais données? ripostai-je avec audace.
Il écarquilla les yeux, et je lui fis un clin d'œil. Si je ne me trompais pas… c'était du rouge qui montait délicatement de son cou. Je le regardai plus attentivement. Oui, il avait belle allure, avec sa chemise gris pâle roulée aux coudes et ses jeans foncés déchirés.
Les autres saluèrent le nouveau venu, et la conversation reprit.
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Un peu plus tard dans la soirée, Lauren proposa qu'on se mélange un peu, et c'est avec joie que je pris ma caisse de douze et que je partis à la recherche de gens avec qui la partager. J'étais déjà à ma troisième. C'est ainsi que je me retrouvai assise, à côté de Zeke du gars avec qui je m'entraînais tous les matins.
Toujours amical, Zeke lui tendit la main.
- Tu es le premier au classement, non? Quatre? lui dit-il.
- Oui, répondit-il, en hésitant avant de lui serrer la main. Toi, tu es celui qu'on surnomme le clown?
- Je ne vis que pour faire rire, déclara solennellement Zeke.
- C'est pourquoi il est au bord du suicide, intervins-je en alors. Je suis Shauna, en passant. Tes parents étaient policiers, pour être aussi bon?
- Non, pas du tout, dit-il sombrement.
- Ah ben. J'aurais parié que oui, lui dis-je gentiment.
Il semblait extrêmement timide, mais aussi très seul. Pourtant, il était sympathique. Il avait des yeux bleus qui renfermaient de sombres secrets, mais qui avaient quelque chose de déterminé. J'appréciais cette qualité. Et au moins, pour lui, ça lui réussissait. Pas comme pour moi.
- Comment vont tes combats? demanda Zeke.
- Ça va, répondit-il, puis il désigna un bleu sur son visage. Comme tu peux le voir.
- M'en parle pas! s'écria Zeke avec humour.
Il tourna sa tête vers Quatre pour lui montrer sa blessure à droite.
- Merci à la fille à côté, rajouta-t-il avec malice.
Il m'indiqua avec son pouce. Fière, je souris, avant de renchérir :
- Il m'a battu, mais j'ai réussi à lui en faire baver quand même, pour une fois. Je n'arrête pas de perdre.
- Et ça ne te dérange pas, qu'il te frappe? demanda-t-il
- Pourquoi ça devrait?
- Je ne sais pas… parce que tu es une fille?
Je levai mes sourcils.
- Je peux en prendre, tu sais, autant que tous les autres, et ce même si j'ai des parties de fille! répondis-je en pointant mes seins.
Son regard se posa un instant sur ceux-ci, avant de se fixer ailleurs, gêné. Amusée, je tentai de garder mon sérieux. Lui, il n'avait pas eu beaucoup de contact avec des filles, c'était clair.
- Je ne voulais pas dire que… c'est-à-dire que je ne suis juste pas habitué à…
- T'en fais pas, je comprends, le coupai-je en ayant pitié. Dis-toi juste qu'ici, fille ou pas, on veut tous devenir les meilleurs policiers.
Et c'est alors que j'eux une brillante idée pour m'améliorer à l'école. Avant que je puisse dire quoi que ce soit, Lauren me fit à nouveau signe, et je laissai les deux gars faire plus ample connaissance. Après tout, Quatre allait devenir notre nouveau meilleur ami, même s'il ne le savait pas encore.
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Plus tard, je vis Carl dans un coin, seul, qui fixait sa bière sans vraiment la voir. Ses yeux violets étaient sombres, et ses lèvres étaient pincées, comme s'il s'efforçait de repousser un mauvais goût. Je m'approchai, et plus j'avançais, plus je lui trouvais le teint blanc.
- Qu'est-ce qui t'arrive, partner? lui demandai-je en m'asseyant près de lui.
Il sursauta et renversa un peu de bière sur lui.
- Rien, rien… marmonna-t-il en s'essuyant avec sa manche de chandail.
- Allons, l'encourageai-je avec un coup d'épaule à épaule, clairement il s'est passé quelque chose.
Il soupira, posa lourdement sa tête contre le mur et leva la tête vers le plafond en fermant les yeux. Je fronçai les sourcils.
- J'ai eu une mauvaise nouvelle de la maison.
- Dis-moi. Comme a dit Montesquieu : «La tristesse vient de la solitude du coeur.»
Il leva un coin de la bouche, un faible sourire malgré lui. Il faut dire que mon partner attitré était maintenant habitué à mes citations pleines de sagesse.
- Je… ma mère a été hospitalisée.
Je pris sa main dans la mienne et la serrai, dans un geste de réconfort. Il la serra en retour et sembla y puiser du courage.
- Elle était malade depuis longtemps, seulement, là… il semblerait que ça soit vraiment la fin.
- Mais que fais-tu encore ici? m'étonnai-je.
- Je ne peux pas interrompre mes…
- Ben voyons! l'interrompis-je. Va immédiatement parler au sergent Max Davis! Je suis certaine que tu pourras avoir un arrangement, c'est un cas de force majeure!
- Mais…
- Il n'y a aucune raison valable pour que tu ne sois pas auprès de ta mère dans un moment aussi dur. Si j'avais pu…
Je ravalai la boule qui semblait avoir pris forme dans ma gorge. Comme s'il l'avait senti, il déposa sa tête sur mon épaule, les yeux toujours fermés.
- Tu dois y aller, chuchotai-je.
- Tu as raison, crus-je l'entendre murmurer.
Nous restâmes un court moment dans cette position, avant qu'il ne se lève. Je l'accompagnai jusqu'à la porte, lui demandai s'il était en état de conduire, puis le serrer brièvement dans mes bras, dans un ultime geste de réconfort. Carl quitta ensuite le party.
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Après m'être pris une autre bière, je cherchai Zeke des yeux. J'avais envie de l'avoir près de moi, pour puiser un peu de chaleur. J'avais la mort de mes parents dans la tête, et Zeke avait toujours été le meilleur pour chasser les mauvaises sensations.
Lorsque je le repérai, il était entouré de filles, probablement toutes des amies de la colocataire de Lauren. Il était penché vers elles et semblait… les draguer. J'en eus la confirmation lorsqu'à peine cette idée dans ma tête, il avança la main vers une jolie rousse et prit doucement une mèche de cheveux orange dans sa main, lui effleurant la joue au passage, pour la glisser derrière son oreille. L'heureuse rougit violemment et roucoula.
Les citations m'avaient toujours rassurée, lorsque j'étais seule. Parce que si quelqu'un disait quelque chose, c'était forcément parce que ce que je ressentais, l'autre en avait aussi fait l'expérience. Et j'étais donc moins seule. Ce n'est donc pas étonnant que tout ce que mon cerveau trouva à me dire fût une autre citation, cette fois de Shannon L. Alder : «Chaque coeur brisé a crié à un moment ou un autre: Pourquoi tu ne vois pas qui je suis vraiment ?»
Ce party était fini pour moi.
