Alhenorr :J'adore ta définition de la gentille auteuse ! Faudrait aussi inventer celle du "gentil prof", ça m'aiderait :p Merci pour ta review ;)

Kaisa : Merci à toi aussi d'être fidèle à ma fictiounette :)

Bonne lecture ;)


- Ne bouge pas !

Mais quel idiot. Non mais c'est pas vrai d'être aussi idiot que ça ! Il était blessé, sur les nerfs, avait une très grande envie de buter une certaine personne, et il rentrait dans l'arène, sans plan, sans rien, juste histoire de tuer Kehnan, sauver Teyla et rentrer à la maison ! Comme si tout allait se passer comme ça ! Rien ne se passe jamais si facilement, Sheppard devrait le savoir ! Mais il avait sûrement dû oublier son cerveau à bord de Jumper One pour faire une connerie pareille !

Bilan : une course effrénée pour sauver Teyla – et – sauver John de sa rage destructrice qui se conclue par un Sheppard à la gâchette facile en train de viser Kehnan.

Sauf que le dit Kehnan avait eu de bon réflexe, et qu'en l'entendant hurler « Ne bouge pas », il avait – bien entendu - bougé. Il tenait maintenant Teyla contre lui, appuyant dangereusement un couteau contre sa carotide.

Ils pouvaient l'avoir.

A trois contre un.

Le problème, c'est que Rodney n'avait pas envie de parier ce coup ci.

...oo0oo...

Il serrait son poignet droit de sa main gauche. Il voulait qu'elle lâche le couteau. Et bien il ne fallait pas qu'il compte là-dessus, car il aurait pu lui briser la main qu'elle ne lâcherait pas. Pas cette fois. Il la regardait d'un air si froid que si le moindre petit doute persistait en elle, il disparut en un clin d'œil. Elle avait face à elle un ennemi déterminé. Il voulait peut-être savoir lequel des deux était le plus déterminé ? Il perdrait. Elle en était sûre et certaine.

Jusqu'à ce qu'elle l'entende. John.

- Ne bouge pas !

Au son de sa voix, elle tourna la tête vers lui, oubliant totalement son adversaire.

Il était en vie. Le plan avait marché.

Il était en vie.

Et elle était déconcentrée.

Kehnan profita de l'occasion pour la bloquer dos contre lui, et lui tordre le bras de sorte que la jolie lame se trouve sous sa gorge.

...oo0oo...

Si ce sale petit salopard croyait qu'il allait gagner cette fois ci, il pouvait toujours rêver. Il n'avait même pas le courage de l'affronter, et se servait de Teyla comme bouclier humain. John le tenait en joue. Il savait qu'il pouvait le faire. Il avait déjà fait ce genre de choses. Il était un très bon tireur, un excellent tireur. Il pouvait tuer Kehnan, sauver Teyla, il était capable de le faire.

S'il le décidait. Il ne savait pas si c'était la chose à faire. Il... Il avait peur.

Peur pour Teyla s'il ne faisait rien, mais aussi peur qu'elle... qu'elle lui en veule s'il tuait Kehnan. Il fallait qu'il trouve quelque chose. Qu'il trouve un moyen de la sauver. Et de laisser l'autre en vie. Même si la dernière partie ne l'enchantait pas franchement.

Il ferait ça. Pour elle.

- Lâche là.

Sa voix était calme, et sans appel. Il vit s'afficher sur les lèvres de Kehnan un sourire qui lui rappelait quelque chose. C'était... comme une impression de déjà vu... Nononononononon...

John était en avant, et Ford et McKay juste derrière lui ; tous les trois pointaient Kehnan de leur arme.

Teyla avait le souffle court. Depuis le départ il s'était efforcé de regarder Kehnan. De ne pas regarder Teyla. Car s'il la regardait... S'il la regardait, il ne savait pas ce qui se passerait.

Et pourtant il le fit. Il la regarda.

Il vit aussi Kehnan approcher ses lèvres de l'oreille de Teyla, et lui chuchoter quelque chose. Quelque chose qui lui fit froid dans le dos.

...oo0oo...

John visait Kehnan. Il le fallait. Il le devait.

La pluie ruisselait sur les joues de Teyla. Elle n'était plus vraiment sûre que seule la pluie parcourait son visage, mais elle s'en fichait.

Il le fallait. Il devait le faire.

C'est là qu'il la regarda. Il ne l'avait pas regardée avant. Il fixait Kehnan, sûrement pour paraître sûr de lui ou pour... juste peut-être parce qu'il ne voulait pas la regarder. Qu'il lui en voulait.

Mais il la regarda. Et à cet instant... Elle ne savait plus rien. Elle tenta de lire dans ses yeux, quelque chose qui – quelque chose ! N'importe quoi, mais non. Elle ne lut rien. Rien d'autre qu'un homme, un soldat au regard froid et dur, qui avait une mission, un devoir à accomplir.

Et elle remercia la pluie de tomber.

Elle s'efforça de maintenir son regard sur lui, pour garder espoir, ne pas perdre pied. C'est là qu'il lui dit. C'est là que Kehnan se pencha vers elle, et lui dit quelque chose, tout bas. De sorte qu'elle soit seule à l'entendre.

« Dis le lui. »

Au départ elle n'avait pas comprit de quoi il parlait. Enfin elle n'avait pas voulu comprendre. Mais c'est quand il le répéta qu'elle fut sûre de ce dont il parlait.

« Dis le lui, Teyla. Je veux qu'il sache. »

Il murmurait à son oreille comme s'il lui susurrait les mots doux, dans un souffle. Il lui demandait. Il ne lui ordonnait pas, il ne la forçait pas à le dire. Il lui demandait. C'est ce qui la toucha le plus. Il lui demandait comme une prière, il lui demandait de le lui dire ! Comme si c'était important pour lui que l'autre sache. Comme si... Comme s'il le fallait.

Puis il finit par le faire. Lui ordonner, lui hurler de le faire.

« Dis le lui ! »

...oo0oo...

John eut un sursaut quand l'autre se mit à hurler. Il commençait à devenir totalement dingue. Okay, il commençaient à devenir dingues l'un comme l'autre, mais Kehnan, lui, était dangereux. Il fallait que ça s'arrête. Il se contrefoutait de ce que Monsieur voulait qu'elle lui dise. Il fallait mettre fin à cette mascarade. Et vite. Avant que tout ne dégénère.

Et c'est là qu'elle le lui dit.

Sa voix était pleine de larme.

Il la vit prendre une respiration.

Et le lui dire.

C'était si... surréaliste.

La manière dont elle l'avait dit.

Comme si la pensée dépassait les mots.

Comme si c'était autre chose qu'elle voulait lui dire.

« Que ferait le Capitaine Kirk, John ? »

...oo0oo...

Il était désemparé. Elle lui demandait de faire quelque chose. De faire quelque chose d'héroïque. De faire ce qu'il croyait être bon de faire.

Kehnan lui aussi était bouleversé. Ce n'était sans doute pas ce qu'il voulait qu'elle dise.

C'était certain.

Alors il le fit. Il fit ce qu'il croyait être bon.

Il fit ce qu'elle lui demandait.

Il baissa son arme.

« Messieurs, baissez vos armes. »

Ford était un peu déconcerté de la demande – non de l'ordre que venait de lui donner son supérieur. Rodney lui, crut mal comprendre :

- Quoi !

- J'ai dit baissez vos armes !

Il laissa passer un silence et continua :

- On se replie. Retournez à la porte, c'est un ordre.

Il confia son arme à Ford, qui obéit, et il resta là, face à Teyla.

Pas face à Kehnan, non. Face à Teyla.

Et Kehnan resta interdit, surtout quand il avança vers eux. Il eut un mouvement de recul, et resserra sa pression sur Teyla. Mais John continua d'avancer, lentement, fixant Teyla dans les yeux. Cette fois il n'y avait plus qu'elle.

Et son regard avait changé. Ca n'était plus le regard qu'elle avait rencontré un peu plus tôt, non, cette fois elle avait en face d'elle John Sheppard. Ni plus, ni moins.

- Relâchez là.

Etonnamment, celui à qui était destiné cette réplique n'eut aucune réaction. Rien. Pas de sarcasme. Pas de rire. Même pas un « non ». Même pas un « rêve toujours ». Rien.

John continuait de la fixer dans les yeux. Comme si le fait de rompre le contact présentait un danger pour sa vie. Pour leurs vies.

- D'accord. Il n'a pas l'air pressé. Dommage...

- Pas un pas de plus ou je la tue !

John s'arrêta un instant, puis repris sa marche.

- Pourquoi ? Pourquoi vous la tueriez ? D'après ce que j'ai compris, c'est la femme que vous aimez. Moi je ne connais personne qui voudrait tuer la femme qu'il aime.

Et les mots lui transpercèrent le cœur. Elle était plongée dans ses yeux, comme si c'était le dernier fil qui la reliait à la vie, comme s'il était... sa seule raison de vivre. Elle voyait l'émotion dans ses yeux. Cette fois elle était sûre. Sûre du message, sûre de ce qu'il voulait lui dire. Ca ne faisait plus aucun doute.

- Connaissez vous le goût de la trahison, Major ?

- Relâchez la Kehnan.

- Hors de question.

- Je sais que vous ne voulez pas lui faire du mal.

- Vous savez !

- Vous et moi on plus en commun que ce que vous semblez croire !

- Je sais comment vous tuer.

- Moi aussi je le sais.

- Le problème c'est que vous n'en êtes pas capable. Vous êtes trop faible.

John laissa passer un silence. Durant toute la durée de ces joutes verbales il n'avait pas quitté les yeux de Teyla, tout en avançant pas à pas. Il était maintenant tout près d'elle.

- Vous avez peut-être raison. Peut-être que je suis faible. Mais je connais votre faiblesse.

- Ah oui ? Alors dites moi, vous qui savez tout sur tout. Quelle est ma faiblesse ?

Il détourna le regard et planta ses yeux dans ceux de Kehnan, et dit calmement avec un soupçon de mépris :

- Votre ego.

C'est là qu'un tir d'énergie frappa Kehnan de plein fouet, le laissant à terre, inconscient.

John eut tout juste le temps de rattraper Teyla, qui était à bout de force. Il se fit la réflexion de remercier les Meltakiens d'avoir fabriqué des armes à énergie - sous le conseil de Kehnan. Ford se tenait derrière les Meltakiens en compagnie de McKay.

Ce type avait un brillant avenir. Un jour qu'ils discutaient simplement, il lui avait dit qu'ils devaient se trouver un truc. John n'avait pas tout de suite compris de quoi parlait le Lieutenant. Il parlait de ce truc. Ce truc entre un supérieur et son subordonné. Ce truc qui signifiait tout et n'importe quoi, suivant la situation. Dans le cas présent, « faites le contraire de ce que je dis ».

Ce truc était simple. Ford lui avait proposé plein de nom de codes divers et variés pour faire exister ce truc. Mais John n'était pas de cet avis. Le truc, lui avait-il expliqué, c'était de se connaître. Se connaître soit même, de connaître son coéquipier, d'analyser ce qu'il faisait et pourquoi il le faisait. Et ici... Abandonner les siens ne faisait pas partie du code Sheppardien. C'était ça le truc.

Ils étaient à genoux. A genoux, par terre. Et...

Et il la serrait dans ses bras si fort qu'il se demandait comment elle pouvait encore respirer. Elle ne tenait plus sur ses jambes, elle était fatiguée, blessée physiquement et moralement. Elle était à bout. Et lui tenait avait de plus en plus de mal à tenir debout, d'ailleurs il s'était demandé comment il avait fait pour ne pas tomber à terre – cette fois – en attendant les renforts.

Cette fois. Cette fois ils étaient à genoux, et ils étaient dans les bras l'un de l'autre. Il avait glissé son nez dans son coup, il respirait son parfum, il voulait être sûr que c'était fini. Que c'était bien réel, qu'elle était réellement saine et sauve.

Elle tremblait dans ses bras. Il resserra la pression autour d'elle, et lui chuchota quelques mots, pour la rassurer.

« Tout est terminé Teyla. Ca va aller maintenant. C'est fini. »

C'est alors que John remarqua quelque chose.

Quelque chose d'idiot.

La différence.

Ce soir là, il pleuvait...


... Alors ?

Pour répondre à votre question muette... hmmm non ce n'est pas encore la fin Encore un tit chapitre ( un épilogue en fait )