C'est étonnant ce que cette histoire me tient à cœur. Pour tout vous dire, je l'écris grâce à mon état actuel (ça me permet de déverser mes sentiments un peu houleux dans ceux de mon héroïne). Je m'attache vraiment à elle mais je n'ai malheureusement pas fini de la faire souffrir. Certains des personnages que j'introduis dans ce chapitre étaient destinés à une toute autre fic qui ne verra sans doute jamais le jour (ça devait plutôt tourner sur un trio qui mène des enquêtes sur les crimes à Poudlard mais bon). A leur grande demande, ses trois personnages ont intégré les péripéties d'Alysse Cleland. Pour le meilleur et pour le pire …
J'en profite pour remercier mon très cher bêta-reader qui accepte de me suivre dans cette nouvelle aventure quelque peu tordue ! Pour cependant reconnaître son talent à sa juste valeur, je vous encourage à aller voir ce qu'il écrit (il me semble que tout comme moi, tu sois un peu en manque de reviews; non ). Merci à toi, Bloub !
Une note de dernière minute pour ce chapitre un peu tardif mais je suis en convalescence après avoir souffert le martyr sans raison pendant 8 jours. Mon séjour à l'hôpital a remis les choses en place mais je continus doucement à me remettre en dormant jusqu'à 18 heures par jour (et ce n'est pas de la fénéantise). Ayez donc un peu de compassion pour votre auteur malade en lui écrivant une petite review ! Merci.
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Titre : L'enfant de la brume.
Auteur : Elizabeth.
Spoilers : les QUATRE premiers tomes seulement.
Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde d'Harry Potter, je tiens à préciser qu'il appartient à l'écrivain J.K Rowlling. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif.
Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Résumé du chapitre précédent :.J'ai acheté toutes les affaires pour suivre mes cours à Poudlard en compagnie de ma tante et j'ai ainsi découvert que les études qu'a suivies ma mère là bas n'ont pas l'air d'être la gloire de la famille. Ayn Hawthorne m'a fait parvenir la baguette magique de ma mère mais cet objet représente pour moi encore trop de souvenirs douloureux. De toutes façons, je ne pourrais pas m'en servir, ce qui n'ait pourtant pas de son avis car il est persuadé que ma mère m'a transmise une part de sa magie. Lors du voyage à bord du Poudlard Express, Nathaniel et Keith m'ont présenté leurs amis. J'ai cependant fait la connaissance d'élèves de Serpentard qui m'ont bien fait comprendre de choisir mon clan, ce que j'ai fait en leur renvoyant leurs menaces (très intelligent de ma part). On a procédé à ma répartition et le choipeau, après avoir exploré avec intérêt mes pensées, a rendu son jugement. Je ne sais pas ce qui l'a retenu de m'envoyer à Serpentard étant donné ce qu'il a perçu en moi mais j'ai finalement échoué à Gryffondor
Rappel des personnages évoqués dans ce chapitre :
Cleland Mark : Mon père mort assassiné par d'étranges hommes vêtus de noir qui ont détruit notre maison.
Sparrow Esther : Ma mère que je croyais connaître. Son nom de jeune fille est Sparrow et c'était une sorcière qui a décidé de fuir sa famille et son passé attaché au monde de la magie. Elle est morte assassinée sous mes yeux.
Cleland Matthew : Mon grand frère qui est mort lors de l'attaque de notre maison.
Lanchaster Eliza: La sœur de ma mère qui a accepté de me recueillir.
Lanchaster Richard: Le mari de ma tante, qui ne semble pas particulièrement apprécier mon intervention dans sa vie bien rangée.
Lanchaster Keith et Nathaniel: Mes cousins. Ce sont deux jumeaux particulièrement doués pour les farces de mauvais goût mais ils sont sympathiques. Ils sont en troisième année à Gryffondor.
Lanchaster John: L'aîné des enfants Lanchaster en cinquième année à Serdaigle. Gentil mais un peu suffisant.
Lanchaster Ann: Leur petite sœur âgée de six ans que je trouve bien trop gâtée. Une petite peste ?
Hawthorne Ayn: Cet homme est devenu mon protecteur en se liant avec moi par la magie. Il est ma flamme et semble étrangement au courant du passé de ma mère.
Sullivan Scott: Gryffondor de troisième année et poursuiveur. Un des camarades de mes cousins qui préfère faire profil bas devant tout le monde. Je n'en sais pas trop sur lui.
Cooper Chass : Serdaigle de troisième année. Toujours le nez dans un bouquin, il remet les pieds sur terre du petit groupe et donne des conseils fort avisés que je ferais mieux de suivre.
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Chapitre 5 : NOUVELLES REGLES DU JEU.
Ce fut un léger chuchotement qui me tira de la moiteur profonde dans laquelle m'avait plongé le sommeil de la veille. Je sentis une main se poser sur mon épaule et tenter vainement de me réveiller. J'ouvris les yeux et reconnues les tentures pourpres qui drapaient chacun des lits à baldaquins sombres qui occupaient la chambre. Je pris appui sur mon coude avant de ressentir une sourde douleur m'envahir, je me relevais donc aussitôt tout en me frottant les yeux.
« Enfin levé ! Tu ferais mieux de te dépêcher si tu veux avoir le temps de déjeuner ! »
La voix de mon cousin finit par attirer mon attention et je dus le regarder un œil endormi car il sourit et me repoussa d'un geste brusque sur l'épaule sur les couvertures.
« Allez, passe rapidement dans la salle de bain, je t'attends dans la salle commune. »
Nathaniel se leva et partit en claquant la porte. Une fois seule, je pris le temps de m'étirer et observais avec attention tout ce qui m'entourait. Je me rendis dans la salle de bain attenant à notre chambre et en vis sortir Scott Sullivan dont les cheveux ébouriffés par l'eau lui donnait presque un air de porc-épic. Je le saluais et lorsqu'il me remarqua, il s'empressa de me demander ce que je pensais de Poudlard (ce à quoi je ne pus répondre que peu de choses).
« En tout cas, je suis ravi que tu sois atterri à Gryffondor ! On se retrouve en cours. »
Soulagée d'être enfin vraiment seule, je remarquais avec désespoir que j'avais dormi toute habillée dans mon uniforme et d'horribles plis striaient ma chemise. Je tentais avec quelques difficultés d'y remédier et mis plusieurs minutes avant de parvenir à refaire correctement mon nœud de cravate. Je n'osai à nouveau jeter un coup d'œil plus attentif à mon visage et coiffais mes cheveux en arrière avant de les attacher. De retour dans la chambre, je fus attirée par la douce lumière que projetait la fenêtre. Accoudée, j'observais avec curiosité l'immense vue qui s'offrait à mon regard époustouflé. Une longue chaîne de montagnes aux sommets brumeux encadrait l'horizon pâle de l'aube et les rayons dorés scintillaient sur les bois environnants. J'aperçus une grande silhouette sortir d'une petite maisonnette et qui se rendait au bord d'un lac.
Je finis par me détourner de ma contemplation si paisible pour regagner le bruit qui régnait à l'étage en dessous. J'étais à vrai dire un peu perdue dans les petits groupes d'élèves vêtus de rouge et noir, papotant avec frénésie dès le matin. Nathaniel m'attira vers la sortie et fit basculer un tableau ovale avant de poursuivre dans le couloir. Nous longeâmes plusieurs corridors dans lesquelles la foule des élèves se noyaient peu à peu pour descendre les grands escaliers de marbre. Je ne pus voiler mon étonnement en découvrant la grandeur imposante de la grande salle où quatre vastes tables étaient pourvues de nourritures que les élèves s'empressaient de dévorer avec entrain. Deux ou trois élèves apparemment plus âgés longeaient les bancs en distribuant des parchemins aux élèves. Nathaniel me garda une place à côté de lui et je me trouvais ainsi entouré par les deux jumeaux.
« Alors, comment s'est passé cette première nuit à Poudlard, me demanda Keith en souriant, un verre de lait à la main. »
« Tu parles ! Il dormait déjà comme une marmotte quand on est arrivé. Tout habillé en plus. »
Tous deux se mirent à rire et j'entamais avec plaisir les gourmandises qui se proposaient à moi. Une généreuse part de bacon vint accompagner mes œufs au plat tandis que je mangeais mon porridge. Tout à coup, un brusque frémissement résonna dans la salle et je levais les yeux vers le plafond pour découvrir un étrange spectacle : des centaines d'oiseaux bruns et ors volaient en ballet entre les chapiteaux des colonnes sous un ciel absolument limpide.
« Le courrier, annonça une petite voix à notre droite. »
Et en effet, plusieurs oiseaux, après avoir effectué un ou deux tours, piquèrent vers les élèves et je pus alors remarquer qu'ils portaient chacun un rouleau de parchemin à la patte. Une petite chouette brune aux grands yeux ambrés se posa sur le bras de Keith qui détacha la missive et lui administra un bout de mon bacon en récompense. L'oiseau hocha la tête et reprit son envol.
« L'habituelle lettre de maman, je suppose, grogna Nathaniel en attrapant le pichet devant lui. »
« Exact ! Elle est adressée à John mais bon… Ambre n'a jamais pu le supporter ! »
« Ambre, demandais-je avec un brin de curiosité dans la voix. »
La matinée se promettait d'être riche en découvertes et je tenais de profiter de la bonne humeur dans laquelle je e trouvais pour en apprendre le plus possible. Cela faisait trop longtemps que j'étais restée taciturne.
« La chouette qu'on utilise pour écrire à maman. Il se trouve que par un étrange hasard, dès qu'elle voit John, la seule envie qui lui prend est de labourer son pull de ses griffes et de lui picoter méchamment les cheveux de son bec. Etrange, non ? »
Les deux jumeaux éclatèrent d'un rire franc et j'en déduisis qu'ils devaient avoir quelque à avoir avec cette antipathie.
« Qu'est ce que maman dit, demanda Nathaniel en essuyant sa bouche sur un coin de sa serviette après avoir manqué de s'étouffer de rire. »
« De nous empêcher de faire trop de bêtises et de garder aussi un œil sur toi, Mael. »
« Sur moi, l'exclamais-je. »
« Pff, elle doit croire que tu vas te laisser entraîner par nous, rien de plus. »
Pourtant, je n'en étais pas si certaine que Nathaniel et je me renfrognais un peu en pensant à ce que ma tante pouvait bien vouloir me cacher. Une jeune fille nous distraie en nous donnant nos emplois du temps. Ses longs cheveux noirs retombaient en deux tresses.
« Mais quelle poisse ! On va encore devoir supporter des cours en commun avec les Serpentards ! »
« Ca ne sert à rien de râler, Nathaniel. Tu n'es pas tout seul à devoir les supporter : tu n'as pas du subir une réunion avec l'un de ses pires phénomènes. »
« Qui a été nommé au poste, demanda Keith. »
Je lâchais la conversation sans plus prêter d'attention à la jeune fille et supposais de façon logique qu'elle était, elle aussi, préfète de Gryffondor.
« Au fait, je te présente mon cousin : Mael Lanchaster. »
La voix de Keith me ramena à la réalité et je rougis en m'apercevant qu'une bonne dizaine de personnes avaient profité de la présentation qu'avait faite ma cousine à la jeune fille.
« Et bien, enchantée, Mael ! Je m'appelle Emily Stern et je suis la préfète de Gryffondor. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis à ta disposition. »
Je la remerciais d'un vague mouvement de la tête et suivis les jumeaux au travers des dédales de couloir. Nathaniel tenait son emploi du temps à la main et se retournait dans tous les sens pour vainement tenter de trouver un mot notifiant les groupes. Nous finîmes par nous diriger vers une des grandes salles où devait avoir lieu un cours d'histoire. Rien ne me paraissait pour l'instant insurmontable mais je me demandais combien de temps je serais capable de jouer la comédie face à tous ses gens. D'une certaine façon, on ne m'avait pas demandé mon avis en m'envoyant ici et je devais maintenant me débrouiller du mieux que je le pouvais. Je parvins à cacher mon étonnement du mieux que je le pouvais devant un certain nombre de phénomènes étranges qui devaient avoir pour origine la magie. J'étais presque parvenue à considérer comme normal de se faire traiter de noms pour le moins original par un lutin grincheux dont la seule occupation paraissait de vouloir sortir de son cadre pour tirer les oreilles des élèves quand un bruit de bousculade me tira hors de mon état de béatitude.
Je me retournais, suivie par Keith et Nathaniel pour apercevoir un groupe d'élèves hautement bâties faire place sur leurs chemins. Dans leur sillage, je reconnus le visage lunaire de Hank Barley, les joues pâles malgré la respiration essoufflée qu'il laissait entendre.
« Lanchaster… ne bouge pas ! Je te cherche depuis plus d'une demi-heure. »
Je jetais un coup d'œil vers mes cousins tout en sachant parfaitement que c'était à moi qu'il s'adressait.
« Désolé de vous avoir fait courir, déclarais-je avec courtoisie. »
« Pas grave, ajouta t'il avant de souffler profondément pour se calmer. Il s'avère que McGonnagal désire te rencontrer. »
« Qui est ce, demandais-je avec une pointe de curiosité. »
« La directrice adjointe. Suis-moi, sinon elle va m'en vouloir de traîner en chemin. »
Je n'avais pas encore trop fait parler de moi pour espérer me retrouver convoquée par la directrice adjointe mais bon ! Je pris le temps de remettre mon sac sur mon dos et Keith me fit un petit signe de la main tandis que Nathaniel me mit en garde.
« Tu verras, elle est habituée à avoir des Lanchaster dans son bureau. »
Son clin d'œil malicieux ne me rassura pas pour autant et c'est avec une frénésie quelque peu refroidie que nous parcourûmes les couloirs. Hank était quelqu'un de sympathique et j'accordais une oreille attentive aux commentaires qu'il me fournissait.
« Tu verras, elle est un peu sèche à l'abord et souvent sévère mais elle est juste. En plus, tu as de la chance, c'est la directrice de Gryffondor. Bon, il vaut mieux ne pas la mettre en colère en étant en retard. »
Le jeune homme m'abandonna devant le bureau et je le vis partir presque en courant car il me déclara avoir un cours de botanique, ce qu'il n'aurait raté pour rien au monde. Je frappais contre le battant entrouvert de la porte et je pénétrais comme je pensais être attendue. Une femme se leva aussitôt du bureau auquel elle était assise à remplir des papiers et vint à ma rencontre.
« Mael Lanchaster, je suppose ? »
J'acquiesçais avec une certaine raideur dans la nuque, la gorge desséchée. La voix aigre de la femme avait parfaitement refroidi mon enthousiasme. Elle referma la porte derrière moi et revint s'asseoir à son bureau. Comme je restais stupidement debout, me dandinant d'un pied sur l'autre, elle sortit sa baguette magique et fit apparaître une chaise. Je ne pus m'empêcher de sursauter en voyant puis finis par réprimer le léger tremblement qui m'envahit en posant mes fesses sur le siège. Je m'attendais à ce qu'il disparaisse ou je ne sais encore quel tour de malheur mais rien de tout cela n'arriva. Je redressais la tête et vis qu'elle levait un sourcil dubitatif par-dessus ses lunettes. Son air sévère ne la quitta pas lorsqu'elle se présenta à moi.
« Je suis le professeur Minerva McGonnagal, jeune homme, directrice de votre maison mais aussi directrice adjointe de Poudlard. Le professeur Dumbledore m'a expliqué les quelques particularités comme il les appelle qui vous entoure et je désirais faire votre connaissance pour pouvoir mettre certaine chose au clair. »
Je ne trouvais rien à redire à son discours et me contentais juste d'imaginer quelles pouvaient être les quelques particularités dont lui avait parlé le directeur.
« Le professeur Dumbledore m'a laissé entendre que vous possédez une baguette mais que vous n'êtes pas encore apte à vous en servir. Sans vouloir rentrer dans des détails qui ne me concernent pas et sont apparemment nécessaires pour votre sécurité, il semblerait qu'un de vos parents aient été à Poudlard. Vous pourriez donc révéler un peu de magie en vous-même. »
« C'est aussi ce que pensent d'autres personnes, professeur, répondis-je à la femme en fixant la monture en écailles de ses lunettes. »
« Mais pour l'instant, ce n'est pas possible. Je vais donc m'arranger avec les collègues pour qu'il ne vous soit demandé aucun acte physique de magie. De toutes façons, vos lacunes font que… »
Sur le moment, je ne sus deviner si elle parlait d'une hypothétique baisse du niveau des écoles de magie irlandaises ou qu'elle savait que j'étais tout ce qu'il y avait de moins sorcier.
« Bien, nous nous reverrons donc demain matin, monsieur Lanchaster. »
Alors que j'allais prendre congé, je la vis relever le nez de ses papiers.
« Et vous direz à vos cousins que s'ils ne tiennent pas à avoir une retenue d'un mois, ils ont intérêt à rester dans l'ombre pendant quelques temps. Je ne tiens pas à entendre parler d'eux trop vite. »
Je refis avec attention le chemin inverse que j'avais effectué avec le préfet en chef en tentant de ne pas me tromper dans les couloirs et les embranchements. Quand j'arrivais devant une série de portes de bois sombre, une sonnerie retentit et rapidement, un flot d'élèves sortit des salles abandonnant avec plaisir pour la pause du déjeuner les salles poussiéreuses du château. Je vis passer mes cousins et leur emboîtais le pas. Installées avec joie devant la table, je laissais mon appétit guider mes envies et attaquer avec ardeur le rôti posé sur la table. Nous conclûmes délicieusement le repas avec une part de tarte et Keith me proposa alors de me faire un peu visiter le château.
Nous profitâmes du beau temps dans le parc pour nous y promener et son frère nous abandonna pour rejoindre quelques camarades. L'air était doux et le soleil brillait encore chaudement bien que les feuilles des arbres commençaient à blondir. Le parc était immense mais nous nous écartâmes des lieux d'attroupements pour longer les bordures du lac.
« On raconte qu'il y a un calmar géant qui vit dedans mais moi je ne l'ai jamais vu. Mais tu pourras en parler avec Nathaniel, il est tombé dans le lac lors de notre arrivée à Poudlard en première année et il affirme toujours avoir vu d'immenses tentacules verts se précipiter sur lui pour l'attraper et l'emmener dans les profondeurs. »
« Je ne manquerais pas de lui demander, répondis-je en me demandant comment on pouvait rester avec un lac dans sa propriété sans savoir quelle atroce bestiole il contenait. »
« N'hésite pas surtout ! C'est un sujet qui a rendu John fou de rage car Nathaniel lui volait la vedette ! »
J'imaginais John s'outrant devant Nathaniel, son sourire euphorique, narrant à qui voudrait (et même ne voudrait pas) l'entendre son incroyable aventure. Nous poursuivîmes notre chemin et longeâmes les serres qui servaient aux cours de botanique. Elle me parla un peu du professeur Chourave qui était plutôt quelqu'un de sympathique bien que Keith ne comprit pas trop l'intérêt de passer une heure les bras dans la terre et en ressortir tout crotter pour planter une plante qui la plupart du temps mordait. Je pensais pouvoir encore pouvoir me sortir de ce cours, du moment que les plantes ne tenteraient pas de faire de mon bras un beefsteak. Nous remontâmes les marches jusqu'à un perron de pierre et pénétrâmes à l'intérieur du château. Je vis que quelques élèves se baladaient dans les couloirs et je reconnus un des camarades avec qui nous avions voyagés.
Chass Cooper se dirigea vers nous et nous entamâmes une conversation sympathique bien que je compris pas tout, étant donné qu'ils parlaient du dernier cours qu'ils avaient eu. Le jeune homme semblait plus intéressé par parler de cours que d'autres choses et je commençais à m'ennuyer quelque peu quand je vis apparaître Scott Sullivan. Il se joignit à nous et vit son visage empreint d'un peu étonnement.
« Ha, bonjour Mael ! Je ne t'ai pas vu ce matin ? »
« Non, le professeur McGonnagal m'avait convoqué. »
Il fit une petite grimace et je devinais que le jeune homme n'était pas du genre à apprécier à se fourrer dans les ennuis comme mes deux cousins.
« Tiens Mael, je me demandais si tu jouais au Quidditch quand tu étais en Irlande ? »
« Oui bien sûr. »
J'avais compris que j'avais plutôt intéret à porter attention à ce sport qui semblait autant passionner les foules sorcières que le football les hommes. J'appris ainsi avec étonnement qu'il jouait au poste de poursuiveur dans son équipe, ce que je n'aurais jamais imaginé. Sa carrure n'était pas très marquée et le garçon était plus petit que moi mais je fus contente de voir ses yeux ternes briller avec joie lorsqu'il me parla de plaisir des entraînements et des matchs. La cloche sonna, interrompant nos paroles et je le vis regarder derrière moi avec un air envieux. Je me retournais pour découvrir un petit attroupement d'élèves derrière nous.
« Tu vois, la jeune fille avec de longs cheveux noirs tressés ? »
J'acquesçais et me penchais vers lui en voyant qu'il désirait me confier quelque chose bien que le brouhaha général eut tout à fait camouflé notre échange.
« C'est Nersei Welch, elle est en troisième année à Gryffondor et elle est l'attrapeuse de l'équipe. »
« Ha, tu dois biens la connaître alors ! »
Et je m'aperçus que je venais de faire une bêtise. Le visage de Scott se renfrogna et il plissa les yeux farouchement.
« Tu parles, elle refuse de nous adresser la parole. On est pas assez bien pour elle. »
Je compris à ces mots qu'il ne trouvait pas la jeune fille seulement suffisante mais aussi terriblement séduisante. Il la dévorait avec un air ébahi et j'eus presque envie de lui passer la main devant les yeux pour le ramener à la réalité. Tout à coup, je sentis les yeux de la jeune fille se poser vers et je me redressais en rougissant alors qu'elle me détaillait avec un air curieux. Puis elle reporta son attention à ses camarades qui rigolaient en masse.
« Tu as de la chance, tu as l'air de lui plaire. Il faut dire… qu'on te voit… »
« Ne raconte pas n'importe quoi ! C'est juste parce que je suis nouveau et qu'elle ne me connaît pas. »
« Ben moi, elle ne me regarde même pas. »
Je m'étais mis à parler à Scott comme à un ami et ça me faisait plaisir de sentir que je retrouvais un comportement à peu près humain face aux gens. Nous rentrâmes dans la salle de classe et je m'assis à côté de Keith. La salle était un véritable capharnaüm, empilement de chaises, caisse recouvertes de poussières, un ou deux tapis roulés dans un coin de la salle tandis qu'un étrange jeu de boules argentées s'agitaient comme un mobile perpétuel au-dessus du bureau jonché de parchemins miteux et de flacons d'encre. Une main potelée jaillit à ma grande surprise de sous le bureau, les doigts recroquevillés sur une poignet de plumes multicolores et bigarrées. Puis une tête fripée suivit et un petit homme jaillit en l'air pour finir par éviter.
« Bonjour à tous ! Ravi de vous retrouver pour une nouvelle année d'enseignement d'enchantements. Tiens… quelqu'un que je ne connais pas ! »
Son visage ridé comme un pruneau se tourna vers moi et je déglutis brutalement en sentant tous les regards se tourner avec une curiosité acérée vers moi.
« Je suis Mael Lanchaster, commençais-je sans savoir trop quoi dire. »
Mais je n'eus pas à m'en inquiéter car le petit homme hocha la tête d'un air entendu.
« Le directeur m'a en effet parler de vous, jeune homme. Bien où en étais-je ? »
Le cours continua ainsi pendant une vingtaine de minutes et le professeur nous fit sortir notre livre. J'eus un mal de tous les diables à tenter d'écrire de la main gauche avec une plume et de l'encre. La pointe taillée bavait et raclait le parchemin sans rien pouvoir écrire. J'aurai presque eu envie de sortir mon bras droit de son écharpe mais je me retins de peu. Même si je m'étais rendu compte que je pouvais à nouveau me servir. Keith me lança un regard interrogateur et me demanda pourquoi je n'ensorcelais pas ma plume. J'acquiesçais de l'air gêné de celui qui n'y a pas pensé plus tôt (bien que dans le cas présent, il s'avérait plutôt de celle qui ne savait comment d'en sortir) mais finalement je la vis saisir sa baguette et ma plume fut parcouru d'un frémissement avant de cracher quelques étincelles. Puis elle s'agita sur le rouleau de parchemin jauni en traçant pleins et déliés en nombres.
« Et voilà, même plus besoin d'écrire ! »
Je la remerciais et continuais de lire avec application mon paragraphe sur la lévitation d'objets.
Alors que je sortais du cours, Scott Sullivan fit signe à ses camarades de le suivre et nous nous retrouvames mes cousins, moi et Chass derrière lui. A ma surprise, il nous fit sortir dans le parc et nous mena vers un bâtiment de bois qui devait être un stade. Trois grands anneaux argentés en jaillissaient à chaque extrémité et je vis que quelques élèves étaient déjà attroupés. Et parmi eux, je vis arriver à la grande joie de tout notre groupe (ce qui n'était qu'un euphémisme) John vêtu d'un uniforme bleu et argent et d'une longue cape sombre. Ses bras portaient des protections en cuir ainsi que ses jambes et il tenait sur son épaule un balai.
« Ha, enchanté que tu ais pu venir, Mael. Je comptais te voir avant mais je n'ai pas eu le temps. »
« Son emploi du temps de star le lui a empêché.. Tu comprends… »
« Entre un rendez-vous avec deux trois pimbêches et parader avec ses copains, c'est sûr ! »
« Silence, vous deux ! Je n'ai pas besoin de vos commentaires. »
John paraissait furieux des paroles de ses frères et sœurs et tous deux de leur côté, affichaient un air innocent. Il haussa les épaules et m'entraîna avec lui vers l'intérieur. Nous pénétrâmes dans les gradins quasiment vides à part de quelques joueurs vêtus de rouges ou de bleues. Quelques curieux comme mes cousins avaient pris place et attendaient je ne sais quoi. John me fit descendre les marches et me mena devant un garçon vêtu de rouge. Ses cheveux coupés en brosse restaient blonds et lui donnnaient un air assez martial que je désapprouvais. Ses yeux noisette nous fixèrent et il nous parla.
« Voilà donc le joueur dont tu voulais me parler, Lanchaster ! Il a intérêt à être exceptionnel car je ne prends que des gagnants dans mon équipe. Si tu me l'envoies pour que je fasse pâle figure et que tu en tires tout le prestige, tu peux toujours aller te faire voir. »
« Je sais parfaitement tout cela, Norvig. De toutes façons, il devra passer les sélections comme tout le monde mais je sais que vous avez un poste de poursuiveur vacant et ça serait pas mal pour lui. »
« Ca dépendra de la façon dont il volera. Comment tu t'appelles ? »
J'appréciais qu'on m'adresse enfin la parole et de ne plus être considéré comme du bétail dont on fait la transaction.
« Je m'appelle Mael Lanchaster. »
« De la famille, demanda laconiquement Norvig d'un coup d'œil à John. »
« Oui, c'est mon cousin. »
« Et bien, tu viens d'où et tu sais faire quoi ? »
Je n'avais rien à répondre à sa question et John s'empressa d'y contrefaire en voyant le coup d'œil étrange que lança Hugo Norvig. Le gryffondor était plus grand et imposant John et voir ce dernier s'efforcer de prendre ma défense et de parler à ma place avec une telle volonté dans la voix me fit une étrange sensation. John n'était pas habitué à lécher les bottes des autres pour obtenir quelque chose, ça, je l'avais rapidement compris. Je me sentis donc gênée pour lui.
« Il vient d'Irlande, ça veut tout dire, c'est ce pas ? »
« Si c'est vrai, ça serait peut-être pas mal ! Mais tu ne m'avais pas dit que tu avais de la famille irlandaise… »
« De toutes façons, je suis blessé pour l'instant. »
« Et bien, je fais mes sélections cette semaine et je te donne une semaine. Si mardi prochain, tu n'es pas là à dix-sept heures, je donnerais le poste à l'autre personne que j'aurais sélectionné. Compris ! »
J'acquiesçais et le remerciais de m'accorder un tel délai. Mais intérieurement, je savais parfaitement que toute cette histoire me conduisait à la catastrophe. Apprendre à se servir d'un balai en une semaine était un rêve démentiel et je sentais que je n'aurais plus qu'à repousser la proposition de Norvig malgré tous les efforts qu'avaient effectué John pour moi. J'allais le ridiculiser car il avait parlé de moi à de nombreux camarades et il m'en voudrait. John était un peu superficiel et imbu de lui-même mais c'était quelqu'un de gentil. Je ne tenais pas à me brouiller avec lui, surtout qu'il me permettrait de rencontrer quelques personnes ayant réellement mon âge. Je me sentais rajeunir en étant toujours avec des personnes plus jeunes que moi. Mes préoccupations étaient pour le peu différentes et je me rendis compte en y réfléchissant que mes vrais motivations étaient pour l'instant d'en apprendre plus sur ma mère et de me venger de ceux qui les avaient fait souffert, elle, mon père et ma mère.
'Tu ne devrais pas avoir de telles pensées, Mael.'
Je sursautai puis me raidis avant de retrouver mon calme.
'Qu'est ce que vous me voulez ? Maintenant, je suis à Poudlard.'
'Je n'aime pas que tu ais tant de rancœur en toi. C'est malsain.'
'Et alors, qu'est ce que ça peut vous faire ?'
'Figure-toi que je suis relié à toi au cas où tu l'aurais oublié.'
'Et bien, pour l'instant, à part ces désagréables conversations mentales, je ne vois pas ce que ça m'apporte. D'ailleurs, je n'ai rien à vous dire de plus.'
'Dommage… Mais nous allons nous revoir sous peu, Mael. Je suis bien plus proche de toi que tu ne peux le penser.'
Je rompais notre relation mentale et je sentis une faible migraine pointer dans ma tête. Heureusement, personne ne me prêta attention et je m'assis, les tempes entre les mains. Ayn Hawthorn avait beau être censé m'aider, pour l'instant, il ne faisait que m'accaparer. Mais je comprenais que si les règles du jeu avaient changé en pénétrant dans ce nouveau monde. La magie était pour moi un de ses plus grands obstacles ainsi que les rôles que je me devais d'endosser sans qu'en plus mon cher cousin m'inventa une image de réputation. Pourtant, je savais qu'il ne m'était pas interdit de me lancer moi-aussi dans la tumulte. Et je venais de faire le premier pas, de poser le premier pas sur une marelle où ma vie s'équilibrait dangereusement, en envoyant promener cet enquiquineur !
fin du chapitre 5
