Contrairement à ce qu'on croit, il ne faut pas se fier aux apparences et ceux qui pensaient déjà tout savoir (clin d'œil à ma sœur) risquent d'être bien déçus ! Je ne suis tout de même pas si facile à berner. Alysse l'apprend à ses dépends !
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Titre : L'enfant de la brume.
Auteur : Elizabeth.
Spoilers : les QUATRE premiers tomes seulement.
Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde d'Harry Potter, je tiens à préciser qu'il appartient à l'écrivain J.K Rowlling. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif.
Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Résumé du chapitre précédent : Alors que je me trouvais à l'infirmerie, j'ai été happée par un étrange cauchemar plus réel que tout. Ma mère en déroute avec deux enfants, Matthew et moi, s'installait dans un trou sordide pour fuir des gens qui la recherchaient. Elle tenta de s'enfuir alors que des personnes investissaient notre maison. C'est là que je vis de mes yeux Ayn Hawthorne se battre avec le frère de ma mère, Sand Sparrow. Mon oncle l'accusait d'avoir plongé ma mère dans ce cauchemar dont elle n'était pas responsable d'après lui. Pourtant, Hawthorne rétorquait que Sand était un mangemort qui aurait entraîné ma mère à agir ainsi (ce qu'il nia) et qu'elle lui avait volé son fils. Le duel dégénéra mais nous parvînmes à nous enfuir alors que les mangemorts aux trousses de ma mère et les agents du ministère venus pour l'arrêter, s'affrontaient sauvagement.
Ayant repris les cours, j'ai eu la mauvaise idée de croiser le capitaine de Serpentard dans les couloirs qui m'a gentiment accrochée aux murs pour me frapper. Pourtant, l'intervention du professeur de défense contre les forces du mal l'en a empêché en lui offrant un puissant crochet du droit. Punie avec mes cousins et Flavy Oswald, je me suis retrouvée avec cette dernière à essuyer les vitrines. C'est là que je l'ai interrogé pour découvrir pourquoi les Serpentards semblaient ne pas l'apprécier mais lui montraient du respect, même cette grande brute d'Ellas Doenitz qui fricote paraît-il avec les mangemorts. Elle m'a proposée de ne pas y répondre, pour moi-même ne pas devoir lui dire qui était vraiment Mael Lanchaster. Tout cela m'a fait prendre conscience de l'ignorance dans laquelle ma mère m'a maintenue et je doute maintenant sévèrement de l'identité de mon père.
Rappel des personnages évoqués dans ce chapitre :
Cleland
Mark : Mon père mort assassiné par d'étranges
hommes vêtus de noir qui ont détruit notre maison.
Sparrow Esther : Ma mère que je croyais
connaître. Son nom de jeune fille est Sparrow et c'était
une sorcière qui a décidé de fuir sa famille et
son passé attaché au monde de la magie. Elle est morte
assassinée sous mes yeux.
Cleland Matthew :
Mon grand frère qui est mort lors de l'attaque de notre
maison.
Lanchaster Eliza: La sœur de ma mère
qui a accepté de me recueillir.
Hawthorne Ayn: Cet
homme est devenu mon protecteur en se liant avec moi par la magie. Il
est ma flamme et semble étrangement au courant du passé
de ma mère.
Sparrow Sand : Le frère
cadet de ma mère. On l'a accusé d'être un
mangemort et d'avoir entraîné ma mère
là-dedans, ce qu'il réfute avec vigueur. Lui sait
qu'elle n'est pas coupable de ce dont on l'accuse et m'a mis
en garde contre un homme blond qui, pour moi, ne peut être
personne d'autre qu'Hawthorne. On l'a fait disparaître
des archives familiales et je crois bien que le ministère ne
serait pas mécontent de lui mettre la main dessus.
Norvig Hugo : Capitaine de Gryffondor.
Welch Nersei : Pousuiveuse de Gryffondor et élève de troisième année. Petite peste, elle ignore royalement tout le monde et ne laisse pas Scott indifférent.
Lanchaster
Keith et Nathaniel: Mes cousins. Ce sont deux jumeaux
particulièrement doués pour les farces de mauvais goût
mais ils sont sympathiques. Ils sont en troisième année
à Gryffondor.
Cooper Chass : Serdaigle de
troisième année. Toujours le nez dans un bouquin, il
remet les pieds sur terre du petit groupe et donne des conseils fort
avisés que je ferais mieux de suivre.
Sullivan Scott: Gryffondor de troisième année. Ami de mes cousins, c'est un timide souvent gêné.
Lanchaster
John: L'aîné des enfants Lanchaster en cinquième
année à Serdaigle. Gentil mais un peu suffisant.
Ashcroft Will : Et bien… C'est un bon ami de John
qui joue comme poursuiveur à Serdaigle. Très gentil
avec moi mais pourquoi ai-je toujours face à lui un sentiment
de malaise qui n'a pourtant rien à voir avec ma situation ?
A moins que ce ne soit parce qu'il est un garçon et moi…
une fille !
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Chapitre 9 : LA DESILLLUSION.
Alors que je buvais un verre de jus de citrouille, un oiseau aux plumages ocres et au bec acéré vint voleter doucement au-dessus de la table de gryffondor. Je reposai mon gobelet et vis que l'oiseau cherchait le destinataire de sa missive avec un regard perçant avant de, de quelques battements d'ailes souples, se diriger vers nous. Nathaniel se saisit de l'oiseau au passage et le maintint dans ses bras tandis que sa jumelle détachait l'enveloppe d'un geste sec. Le hibou administra un coup de bec au garçon puis pour compenser ses mauvais traitements, goba quelques bouts de viande que le gryffondor lui abandonna de bonne grâce. Keith retourna l'enveloppe et s'apprêtait à l'ouvrir. Elle la rapprocha de son visage et parut déçue puis me la tendit d'un air curieux, un peu navré que la lettre ne fut pas pour elle. Je réceptionnai la missive avec curiosité et la retournai plusieurs fois avant de l'ouvrir. Qui pouvait donc bien m'écrire à Poudlard ? Certainement pas ma tante ! Mon regard se porta donc au bas du parchemin, survolant l'écriture hachurée et sèche, pour découvrir une grande signature gribouillée. L'auteur de la lettre n'était autre que Sand Sparrow. Je repliai donc rapidement la lettre et la glissais dans mon sac. Mes camarades parurent étonnés que je ne la lise pas immédiatement.
« Bonne nouvelle, me demanda Scott Sullivan en laissant s'échapper de sa fourchette une bouchée qui atterrit sur son pull et le macula de graisse. »
« C'est une lettre de ma famille, j'y répondrai ce soir. »
J'haussai les épaules aux réflexions stupides de mes cousins et finis par leur tirer puérilement la langue. D'une humeur un peu maussade, je quittai la grande salle en compagnie de mes cousins pour déambuler à travers le château. Nous nous rendions en cours de métamorphoses quand on m'interpella dans le couloir. Nersei Welch vint vers nous en courant et se présenta les joues enflammées et ses grands yeux bleus papillonnant. Je remarquais que Scott était devenu lui aussi relativement cramoisi et il tenta vainement de se cacher derrière Nathaniel qui lui demandait ce qui n'allait pas.
« Ha, Mael, je te trouve enfin ! Norvig m'a demandée de te prévenir, il y a entraînement après les cours. Si tu veux, je t'attendrai à la fin de la métamorphose. »
Elle me fixa de son regard pétillant et partit d'un pas guilleret retrouver deux de ses camarades qui gloussaient discrètement derrière un pilier. Quelques instants plus tard, la poursuiveurse avait disparu. Je poussai un soupir et commençai à avoir des doutes : son ton était très obligeant, trop obligeant même. Je me retournai pour découvrir que Scott avait repris une carnation à peu près normale.
« Alors, Scott, je crois que tu as un sérieux adversaire, ricana Keith au nez de son ami. »
L'autre resta abasourdi, les bras ballants, tandis que la jeune fille faisait de ridicules mimiques d'amoureux transis.
« C'est vrai, Mael ! Quel succès, répliqua Nathaniel »
« Arrêtez de raconter n'importe quoi, rétorquais-je aigrement. Cette fille ne m'intéresse pas le moins du monde ! D'abord, ce n'est qu'une gamine… »
Je pris Scott par le bras et l'attirais hors de l'attraction de mes deux cousins. Nous continuâmes à longer le couloir d'un pas rapide et j'en profitai pour discuter un peu avec lui.
« Tu sais, Nersei Welch ne m'intéresse pas du tout ! Elle aura beau faire tout ce qu'elle veut, je te la laisse avec grand plaisir. »
« C'est gentil d'avoir pitié de moi, marmonna Scott en fourrant ses mains dans son pantalon. »
« Je n'ai pas pitié de toi, Scott, m'exclamais-je. Je ne suis pas aussi sadique que Nath' et Keith, parfois ils ne se rendent pas trop compte de ce qu'ils disent. Si ça peut te rassurer, les filles, ce n'est pas mon truc. »
Mes paroles parurent lui rendre le moral et quand nous nous assîmes dans la salle de cours, je pris soin de me placer au premier rang de telle façon à ce que les jumeaux soient un peu éloignés de nous. Le professeur McGonnagal apparut et je fis de mon mieux pour suivre son cours avec application. La vielle femme expliquait à l'aide d'un croquis qu'elle faisait évoluer en tapant du bout de sa baguette sur le tableau comment procéder.
« Vous devez comprendre que passer d'une métamorphose inanimée à une métamorphose semi-animée est relativement dure. C'est pourtant le thème abordé en troisième année et pour commencer, prenez le peigne placé devant vous et transformez-le en souris. »
La classe se mit au travail et je saisis ma baguette avec angoisse. Je n'avais jamais vraiment lancé de sorts à part ceux que Hawthorne m'avait ordonnée de faire quand il m'avait ouvert son flux magique. Mais j'aurais presque cru avoir enchanté Doenitz quand il s'apprêtait à me frapper. La formule avait glissé sur mes lèvres et je l'avais murmurée, sentant ma baguette frémir. Pour l'instant, je regardais donc Scott qui avait fait apparaître de la fourrure sur les dents du peigne mais ne semblait pas pouvoir évoluer plus sa métamorphose. Les dents serrés, les sourcils arqués par la concentration, il finit par redresser la tête et me proposa d'essayer. Le professeur après avoir complimenté une fille aux cheveux couleur de paille, passa dans notre rangée et je me sentis encore plus bouleversée. Agitant rapidement la baguette, je marmonnai les paroles en latin et me rendis compte avec aigreur que rien ne s'était produit. C'est alors que je reconsidérai que je n'avais pas adressé la parole à Ayn Hawthorne depuis que je l'avais fui en pleurant. Peut-être avait-il rompu son flux d'énergie ! Mais alors, je ne pourrais plus voler sur un balai ! C'était la catastrophe, étant donné que mon premier entraînement avec l'équipe de Gryffondor avait lieu dans quelques heures ! Je déglutis et devins très pâle. Scott lança à nouveau le sort et fit apparaître une paire de moustache qui s'agitait.
« Et bien, Monsieur Sullivan, je suis sûre qu'encore trois ou quatre bons sorts et vous ferez apparaître la queue de ce pauvre animal. »
Malgré sa sévérité apparente, le professeur de métamorphose savait parfois avoir de l'humour. Sa baguette projeta deux petites étincelles orangées et le peigne se transforma en souris. Scott Sullivan saisit la petit souris par la queue et la petite bête se mit à courir le long de son bras au grand damne de la fille qui se trouvait derrière nous. Elle fit reculer sa chaise dans un raclement sonore et se serait presque mise à genoux sur sa chaise, tant la petite souris grise lui imposait de la répugnance. La cloche sonna et elle nous administra comme chaque semaine un long devoir d'explications à rendre pour dans quelques jours. Je soupirai en pensant à la soirée que j'allais encore devoir consacrer à cela ! En sortant du cours, Nersei Welch m'attendait en lissant du plat de la baguette ses cheveux lisses et brillants. Elle commença par m'adresser un grand sourire avant de voir que je me faufilai sur le côté, poussai Scott devant moi et m'exclamai à voix haute :
« Ho, je suis désolé ! Il y a mon cousin John qui m'appelle. Ce n'est pas grave… Scott va te raccompagner ! N'est ce pas, Scott ? »
Je partis aussitôt, presque en courant, et entendis le ton furieux de la jeune fille qui se mit à pester après moi. Je m'en moquais éperdument, trop contente d'avoir échapper à Nersei et son sourire enjôleur et d'avoir offert à Scott l'occasion de passer un peu de temps avec son grand amour. Evidement, John n'était nullement dans le couloir mais j'avais aperçu une chevelure rousse et ondulée qui appartenait à Eliane Faulkner. La jeune fille de cinquième année qui faisait parti du petit groupe de John et je la hélai doucement, tout en évitant de faire tomber par terre la pille de parchemins et de livres que je tentais de faire rentrer dans ma besace. Elle me reconnut et me voyant surchargée, sortit sa baguette et fit léviter mes affaires. Je la remerciai et passai le reste de notre petite promenade à attraper les livres qui volaient derrière nous.
Un groupe de filles passa rapidement devant nous, l'air hautain mais je n'y prêtai pas attention. Elle m'apprit qu'elle se rendait elle aussi au stade de Quidditch pour retrouver John et Will qui avaient fini leur entraînement. Ma poitrine frémit en me souvenant du jeune homme qui m'avait annoncée mon recrutement comme poursuiveur de Gryffondor et qui m'avait portée jusqu'à l'infirmerie. Je fis une petite grimace gênée à ce souvenir et nous nous promenâmes un peu dans le parc. Il y avait peu de vent et seules quelques traînés laiteuses semblaient s'accrocher dans le ciel. Les feuilles mortes volaient dans nos pas et le froid un peu plus mordant agressa mon visage. Il faut dire, nous étions déjà au mois de novembre et le climat de l'Ecosse n'est pas réputé pour sa clémence hivernale. Une bise glacée vint lécher mon cou et je regrettai amèrement d'avoir laissé mon écharpe dans le dortoir. Eliane, à qui je devais faire pitié avec mon petit visage fin, mes cheveux pâles et mes grands yeux bleus délavés détacha d'un geste amusé son écharpe aux couleurs de serdaigle et me la lança joyeusement. J'attrapai l'étoffe et l'enroulai, bien serrée autour de mon cou gracile et je me mis un peu à courir en sa compagnie pour voir qui arriverait la première. A ma grande satisfaction, j'arrivai avant elle et me plaquai contre le mur, un bras sur mon front, suant. Elle m'empoigna en riant et me déclara que j'avais triché.
« Moi, jamais de la vie ! D'ailleurs, je vais aller me changer ! »
Mais en pénétrant dans les gradins, vêtue de ma tenue de Quidditch rouge et or, je remarquai que l'entraînement des serdaigles n'était pas fini. Je rejoignis donc Eliane qui me commentait le style de chaque jour. Mon cousin, John, volait de façon un peu incisive mais semblait parfaitement maîtriser la situation. A ma grande surprise, le capitaine était une fille de septième qui jouait comme attrapeur. Je remarquai un groupe de filles qui louchaient sur les joueurs avec avidité. Alors qu'elles palabraient à voix haute, leurs remarques me venaient aux oreilles et je ricanai en les entendant s'extasier sur mon cousin.
Je vis Will, sa cape bleue flottant sur ses épaules, ses cheveux projetés en arrière par la vitesse, faire faire une embardée à mon cousin et lui voler le souaffle alors que John tentait de retrouver son équilibre. Arrivé devant les buts, il fit un large virage et lança la balle avec puissance dans le plus grand anneau, feintant adroitement le gardien. Il fit un tour de terrain et se replaça aux côtés de John qui le poussa du coude pour se venger. Je les vis toutefois échanger un claquement de mains victorieux par la suite quand tout deux s'échangeant la balle avec amusement et aisance, marquèrent successivement deux buts. Ils évitèrent un cognard que leur envoya le batteur, mécontent de s'être fait dupé par leur attaque.
Dans les gradins, se trouvaient quelques gryffondors qui devaient faire parti de l'équipe et je remarquais qu'ils jetaient avidement quelques coups d'œil dans ma direction. Hugo Norvig arriva sur le terrain et la capitaine de Serdaigle, Jude McClain, fit signe à ses joueurs de bien vouloir se poser. Je descendis à mon tour les gradins et Eliane m'accompagna pour complimenter ses amis de leurs performances sportives. Norvig parlait avec Jude McClain qui répondait à ses questions quand dans le brouhaha, on m'interpella. Je me retournais pour découvrir un garçon de haute taille, l'allure martiale et le pas rapide, se porter à ma hauteur.
« C'est toi, Mael Lanchaster ? »
J'acquiesçai de la tête en passant mes doigts gantés de cuir sur le manche de mon balai pour m'assurer qu'il n'avait pas d'échardes. Contrairement aux autres joueurs, j'avais emprunté un balai de l'école mais en le voyant, j'avais regretté de ne pas posséder le mien.
Le jeune homme me dominait de deux bonnes têtes et je remarquai que son écusson était aux couleurs de Poufssoufle.
« Qu'est ce que tu veux, demandai-je tout de même poliment, m'apercevant que les batteurs de Gryffondor étaient déjà en l'air entrain de voler l'un après l'autre. »
« C'était juste pour être certain sur l'identité. »
Et à ses mots, je reçus un coup de poing en pleine figure qui manqua de me faire vaciller. Je portai les mains à mon visage et découvris que je saignais abondamment. Je grognai mais me rendis compte que Norvig venait d'intervenir, saisissant l'intrus par le col et le secouant. Autour de moi, on se pressa et je vis Eliane qui se portait aux côtés du poufssoufle pour le prendre par le bras et l'engueuler sévèrement. Le jeune homme haussa les épaules tandis qu'il tentait d'échapper à Norvig qui hurlait.
« Je peux savoir ce qui te prend de frapper mes joueurs ainsi, Glaser ! T'es malade ou quoi ? Je vais faire la même chose avec toi ! »
« Mais Terence, pourquoi as-tu fait ça, glapit Eliane qui avait un air effrayé. »
John apparut à mes côtés, son balai sur l'épaule et me demanda si tout allait bien. Je tentai de faire un sourire cynique qui se transforma en contorsions atroces alors qu'une coulée de sang pourpre maculait mon cou. Une baguette secourable vint à bout de l'hémorragie et je pus enfin reprendre part à l'affrontement. Le dénommé Terence Glaser me lança un regard rempli de haine et attrape à ma grande surprise Eliane par le bras.
« J'en ais tout simplement marre que tu fricottes avec ce gamin, Eli ! Tu n'entends pas tous les ragots sur ton compte ! »
La jeune fille resta interloquée puis éclata d'un rire hilare. Tout le monde était attroupé autour de nous et bien que le sang ait cessé de couler, je sentais une désagréable douleur sur mon visage.
« Non mais vraiment, c'est n'importe quoi, Terence ! Toi, jaloux d'un gamin ! »
Le poufssoufle qui devait apparemment être aussi le petit ami d'Eliane devint cramoisi de colère et nous toisa avec suffisance. Il repoussa Norvig d'un geste sec puis s'approcha de la jeune fille d'un pas rapide.
« Si tu le prends comme ça ! Très bien ! »
Et il partit rapidement, honteux de s'être finalement rendu ridicule en public. John qui avait essuyé ses cheveux avec une serviette s'approcha d'Eliane.
« Félicitations, à nouveau célibataire ! On va être enfin débarrassé de ce lourdingue et ne plus l'avoir dans nos pattes. »
« Merci John, répliqua Eliane sur un ton glacial. »
Les serdaigles quittèrent le terrain peu à peu et Norvig nous demanda de prendre nos positions. A mon grand soulagement, je n'eus aucun mal à voler et tentai donc de me concentrer sur les passes de mes camarades pour ne pas me faire éjecter de l'équipe dès le premier entraînement. Norvig essayait de nous expliquer sa nouvelle tactique qu'il avait, d'après la véhémence de son discours et l'ampleur de ses gestes, passé tout l'été à mettre en place. Penchée sur mon balai, un coude appuyé sur le manche, j'observais pour ma part le petit groupe de Serdaigle qui traversait le parc, mes yeux fixés sur la silhouette de Will Ashcroft.
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Au dîner, je n'avalai pas grand chose et décidai pour une fois d'être de mauvaise humeur. Nathaniel eut beau me raconter l'histoire soi-disant drôle de la harpie, du gnome et de l'elfe de maison, je ne lui décochai pas un mot pendant tout le repas. D'ailleurs au bout de la quatrième version de sa blague, Emily Stern, la préfète de Gryffondor lui lança un sort de baillonage et personne ne se dévoua pour lui rendre la parole. Il continua donc de gigoter tandis que sa sœur se moquait de lui ouvertement. Il finit par se saisir d'une volée de petits pois qu'il envoya, catapultés à l'aide de sa fourchette, sur sa jumelle. L'affrontement manqua bien de dégénérer mais le voisin de la préfète, un garçon de septième attrapa les deux Lanchaster et les secoua tandis que la préfète rosissait sous le regard inquisiteur de la directrice adjointe.
Je finis par délaisser la table et fus malheureusement rejointe par les deux perturbateurs. Chass s'était ajouté à notre compagnie et c'est agacé par Keith qui lui tournait sournoisement autour que je les abandonnai dans le couloir pour me décider enfin à lever le voile sur mes interrogations. Mes pas saccadés me firent longer la galerie des portraits et j'entendis les chuchotements de plusieurs sorciers qui marmonnaient qu'il était interdit de se promener dans les couloirs après le repas. Je montais les marches et me trouvais devant la porte de chêne. Mon cœur palpitait dans la poitrine et je penchais la tête pour voir mes mains agitées de tremblements. La salive poisseuse dans ma bouche m'empêchait de déglutir et je tentais plusieurs fois de m'éclaircir la gorge. Pourtant malgré mes doutes, j'étais prête à tout mettre au clair avec Ayn Hawthorne. J'avais été lassée par les mensonges puis désespérée, accablée, outrée mais c'était finalement avec la rage au ventre que je me présentai devant celui que je croyais bien être mon père. Il était temps de faire éclater la vérité : seul Hawthorne pourrait me parler de ma mère et me permettre de comprendre ce qu'on lui reprochait. Tout cela n'avait pour but que de laver mes souvenirs des mensonges et des mystifications et retrouver les pans de ma mémoire qui s'étaient cachés dans les limbes. Je ne pensais pas à lui par la relation qui nous unissait mais refusait de considérer qu'on puisse aimer quelqu'un puis le traquer comme une bête. J'avais eu raison de lui déclarer qu'il n'était pas mieux que ces mangemorts car c'était tous ses gens là, mangemorts comme ministériels, qui avaient forcé ma mère à nimber d'ombres mon identité.
Mon poing se dressa et je frappais violemment contre la porte jusqu'à temps qu'on m'ouvre. Hawthorne pourrait me faire ce qu'il voudrait, je lui ferai tout avouer.
Le battant s'entrebâilla et la porte grinça sur ses gongs alors que je restais stupidement le poing en l'air, presque étonnée. Le professeur me faisait face, son visage impassible me fixant avec attention, sans être étonné le moins du monde, comme s'il avait toujours attendu cette visite importune.
« Heu…Profes… »
« Entrez donc, Lanchaster. »
Je m'exécutai sans broncher et m'en voulus lorsque la porte se fut refermée d'avoir agi sans réfléchir. Hawthorne devait apparemment corriger des copies car un tas de parchemins se trouvaient empilés sur son bureau et une lampe de style ancien, comme celle qu'on trouvait autrefois dans les grandes banques au siècle dernier, trônait, allumée sur son bureau.
« Vous voulez boire quelque chose ? »
« Non, répondis-je d'un ton cassant. Je ne suis pas venue vous trouver pour tourner autour de la question. Je veux des réponses et je les obtiendrais. »
« Vous me semblez bien décidée à ce que je vois, répondit l'homme qui me présentait son dos, occupé à se verser un verre d'une carafe en cristal. Et bien je vous écoute ! »
Il prit place dans un fauteuil et m'invita d'un signe de la main à m'asseoir. Je refusais stoïquement, préférant restée debout.
« Je veux savoir quelles étaient vos relations avec ma mère, Esther Sparrow ! »
« Et bien… nous avons été ensemble à Poudlard… »
« Je me moque que vous ayez été ensemble à Poudlard, je veux que vous me disiez la vérité ! Je ne comprends pas comment vous pouvez mentir ainsi, même à vous même ! Vous avez eu un enfant avec Esther Sparrow, ma mère ! C'est exact ? »
Ma voix restait écorchée dans par ma gorge et mon visage se contractait de fureur tandis que celui d'Hawthorne pâlit un peu avant de reprendre constance. Après avoir posé son verre, il se redressa et s'approcha de moi. Tout à coup, je pris peur en me rendant compte que je me trouvais seule avec un sorcier très certainement puissant sans pouvoir ne rien faire d'autre que de crier au cas où. Mais Poudlard était relativement vaste, pour ne pas dire désespérément vaste et jamais on ne m'entendrait ! Je fis un pas en arrière mais considérai qu'il était ridicule d'avoir peur pour si peu. Et je continuai donc mes incriminations.
« Vous avez accusé ma mère de vous avoir volé vos enfants, ceux que vous avez eu avec elle alors que ce n'est pas vrai ! Elle vous a fui car le ministère vous avait ordonné de l'attraper et de la lui livrer. Et vous étiez bien content de pouvoir enfin lui mettre la main dessus ! »
S'en suivit un flot d'insultes qui sortirent plus vite de ma bouche que je ne le voulus mais quand on dit quelque chose même involontairement, c'est qu'on l'a sur le cœur.
« Vous êtes vraiment un monstre ! Je ne sais pas ce que vous avez fait à ma mère mais comprendre qu'elle vous fuyait n'est pas dur, tout de même ! Vous me répugniez ! Comment a t'elle pu vous aimer ! »
« Ne jugez pas trop hâtivement, petite idiote ! »
Il fit encore un pas devant moi et je sentis sa main m'attraper par la chemise et me soulever de terre dans difficulté. Paniquée, je me lançai dans le flot de ses pensées mais il me secoua brutalement, furieux.
« Ne jouez pas à ça avec moi, Alysse ! Vous savez qui est le plus fort, il me semble. »
Il me lâcha par terre et je me débattis violemment au sol et alors qu'il appuyait sa main pour me maintenir accroupie au sol, Ayn Hawthorne que j'avais apparemment réussi à faire sortir de ses gongs me révéla l'amère vérité.
« Je ne sais pas d'où vous tenez ses informations mais les idées que vous vous faites ne sont que des inepties. Votre mère ne m'a fui que pour montrer simplement son vrai visage et rejoindre ses petits camarades mangemorts. Elle m'a volée mon enfant dont elle était la mère et j'ai été chargé par le gouvernement de lui mettre la main dessus. En mourrant ainsi, elle n'a eu que le sort qu'elle méritait ! »
« Comment osez-vous dire cela de la mère de vos enfants, bramais-je. »
« Celle que vous avez connu n'a rien à voir avec la véritable Esther Sparrow, me cracha t'il. Ce n'était plus qu'une petite traînée, fière de massacrer les innocents, riant de joie aux ordres de son seigneur et maître ! Je n'appelle plus cela une femme mais un démon ! »
Il se redressa, me laissant allongée par terre, le visage mortifié sur le tapis.
« La preuve véritable de ses exactions, c'est vous, Alysse ! »
Je remarquais qu'il avait à nouveau utilisé mon véritable prénom et me doutais que c'était un signe annonciateur de son animosité et de son agressivité. Je me redressai sur mes bras et me laissai tomber à genoux.
« Esther a placé sur vous un sceau puissamment magique qui bloque votre magie. Je pourrais le rompre et cela vous tuerez certainement. Votre disparition permettrait de laver son honneur perdu. »
« Vous oseriez tuer votre propre sang, hurlais-je de désespoir, m'agrippant à une commode pour me redresser. »
Là, je compris que je venais de rompre le barrage qui contenait la rage de l'homme qui me faisait face. Ayn Hawthorne que j'avais toujours vu froid et impassible ou prévenant envers la personne, semblait avoir totalement changé. Sa cicatrice qui lui barrait la joue s'affina et je vis ses mâchoires se resserrer. Ses mains se crispèrent et dans son regard gris métallique brillait une étincelle de haine qui le défigura, métamorphosant l'homme en bête féroce et animale. Presque en grondant, il s'approcha de moi et je me plaquai prudemment contre le mur. Ma panique fit tomber un tableau qui se décrocha et explosa au sol mais aucun de nous n'y prêta attention. Mes mouvements saccadés reflétaient la peur panique et mes doigts tentèrent vainement de se glisser jusqu'à ma poche. A ce moment, je sentis son corps m'écraser contre le mur de tout son poids. Sa main se porta à mon front et me bloqua la tête en arrière, je commençais ainsi à manquer d'air et devant mes yeux filaient les étoiles. Les mêmes que j'avais vu ce terrible soir où mes parents… tout du moins ma mère, mon frère et l'homme qui m'avait élevé avaient disparu à tout jamais et que cette homme, mon père m'avait relevé des ténèbres qui m'aspiraient. Les larmes roulèrent sur mon visage et je m'affalai par terre quand la pression de son corps se détacha du mien. Mon souffle rendu court par la suffocation à laquelle j'avais bien faillie ne pas réchapper, je redressai mes yeux exorbités vers mon père. Le choc de ses mots fut plus fort que toutes les souffrances que j'avais jusqu'alors endurées.
« Mael, je ne suis pas votre père. Le seul enfant qu'Esther Sparrow ait eu avec moi s'appelait Matthew et il est… mort. Je ne sais pas qui vous êtes. Vous n'êtes qu'une inconnue, rien de plus… »
La haine qui l'avait habitée telle un démon quelques minutes seulement encore semblait s'être évaporée parmi les cieux et une boule d'angoisse se forma dans ma gorge. Ayn Hawthorne se laissa tomber sur le fauteuil et plongea sa tête dans ses mains, ses longs cheveux désordonnés caressant sa face. C'est à ce moment là que je crus entendre des sanglots amèrement refoulés car preuve de faiblesse pour cet homme qui n'était pas mon père. S'il s'était forcé à repenser à son fils et à la mère de celui-ci, il venait toutefois de réduire en poussière un pan de mon existence. L'abandonnant sans plus de force que celle de me relever, je me traînais jusqu'à la porte et mettais une fin à mes illusions.
Il faisait noir mais une silhouette se faufila près de moi et je vis qu'on allumait une torche accrochée au mur d'un geste de baguette. Je me sentais tremblante et manquais bien plusieurs fois de chanceler en m'avançant péniblement dans le couloir. La tête me tournait et je m'adossais contre le mur humide pour me maintenir debout.
« Mael ? »
La voix m'étourdit et je redressais mon visage mangé de sanglots et des ravages de la vérité vers l'inconnu qui m'avait surpris dans une telle situation de honte et de décrépitude. Mon allure était pitoyable, lors de l'affrontement contre Hawthorne, j'avais glissé à terre et je remarquais enfin que la plaie de mon visage s'était rouverte. A l'aide de la manche déchirée de ma chemise, je commençais à éponger le sang brûlant et poisseux. C'est alors que ses deux grands yeux verts fondirent sur moi pour me scruter. La voix se fit plus pressante.
« Qu'est ce que… Qui t'a mis dans cet état, Mael ? Ce n'est quand même pas Hawthorne ! Le prof n'oserait jamais…. »
Sa voix s'arrêta, sans aucun doute, à contempler les spéculations qu'offraient ses pensées à Will Ashcroft puis il finit par se saisir de mon bras et à m'attirer vers lui. Je me mis à trembler, totalement gênée par la situation où j'aurais préféré éclater en sanglots mais je ne pouvais pas. Pas devant lui. Mais de toutes façons, en serrant les paupières jusqu'à sentir la migraine, je me rendis compte que je n'avais plus de larmes à verser.
« Pourquoi ? Qu'est ce que vous avez fait… »
« Désol… lé … Will… mais je ne peux vraiment pas en parler… De toutes façons, ça n'a pas vraiment d'importance. »
« D'importance ! Mais tu délires, Mael ! Regarde-toi ! On dirait presque… »
« Que quoi, hein, m'écriais-je en m'accrochant au col de son uniforme. Qu'est ce que tu peux y comprendre ! »
Comme pour éviter de voir mon visage meurtri, il fit disparaître les traces de sang et me serra dans ses bras, ma tête plongée dans les méandres de son pull en laine. Depuis notre rencontre fortuite, nous nous étions éloignés du bureau d'Hawthorn et sans nous en rendre compte, avions retrouvé un coin plus éclairé. C'est alors que je vis des personnes arriver au bout du couloir. Je voulus repousser Will qui m'en empêcha et me serra encore plus fort contre sa poitrine en espérant me calmer. Il ne pouvait rien voir arriver, étant de dos.
« Ma… el… euh ! »
La voix nous dérangea plus que tout et je sentis que Will s'arrachait tout autant que moi au calme qu'il avait tenté de m'imposer. Je découvris à ma grande stupeur Scott Sullivan qui me regardait avec des yeux ronds, la bouche grande ouverte. Sa mâchoire s'agita dans le vide puis il enfila sa phrase si rapidement que je mis quelques instants avant de comprendre.
« Euh… C'est que je te cherchais… comme tu nous as laissé avec Nath' et Keith'… je me suis dis que ça n'allait peut-être pas…C'est pas grave…Je m'en vais… Tu vois… »
Toujours blottie dans les bras du serdaigle, je me détachais enfin de lui pour venir en poster devant Scott qui partait déjà à reculons.
« Scott, ce n'est pas… ce que … tu crois ! »
« Non mais je ne dirais rien, c'est pas un problème ! »
Je fus agacée que Scott ait compris quelque chose qu'il n'y avait pas lieu d'imaginer. Si pourtant à lui, j'aurais pu avoir confiance en sa discrétion, mon épine dorsale fut parcourue de frissons en entendant une autre voix.
« Dites, faut pas vous gênez ! »
Je découvris alors un groupe de filles que je ne connaissais pas, apparemment plus âgées que moi. L'une d'elle fit une moue boudeuse mais ses copines paraissaient très contentes d'avoir un ragot à colporter à travers tout Poudlard.
« Je ne savais, Lanchaster…. Quoique maintenant que je te vois mieux, c'est compréhensible, ajouta l'une d'elle en tordant son pouce dans sa bouche, d'un air provocateur. Couvert de sang en plus ! »
« Toi, on peut encore comprendre mais que Ashcroft s'adonne à ce genre de trucs… Vraiment ! »
Elles disparurent rapidement et Will qui était resté sans bouger s'approcha de moi pour me tirer par le bras. Je le regardais furtivement avant de lancer quelques mots balbutiés.
« Désolé… je ne voulais pas qu'on pense ça ! J'irai les voir demain pour tout arranger… »
« Mael ! »
Mais j'avais déjà détourné la tête et partis d'un pas vif avec Scott sans que le serdaigle, maintenant seul et immobile dans le couloir lugubre, ne puisse rien ajouter. Sur le chemin du retour, Scott me sembla mal à l'aise et maintenant que j'avais repris un peu mes esprits et mis de côté certains évènements de la soirée. Je finis par m'arrêter dans un couloir désert après avoir remarqué les regards bizarres qu'attirait mon accoutrement (chemise déchirée et ensanglantée). Je saisis Scott par les épaules et remarquais un frisson sur son visage émacié.
« Ce n'est pas grave, Mael. Je ne dirais rien. Enfin… maintenant, je comprends pourquoi Nersei, c'est pas ton genre. »
« Scottt… Ce n'est pas du tout ce que tu crois ! Je suis allé parler avec quelqu'un et on s'est embrouillé. C'est tout. J'étais entrain de pleurer dans le couloir quand Will est passé et a voulu me remonter le moral. D'accord ? »
Il parut sceptique encore quelques instants puis me fit un sourire timide.
« Très bien, dans ce cas là, ça ne pose pas de problèmes ! Euh… il y a juste ces filles… »
« Je m'en occuperai demain, murmurais-je sans trop savoir ce que je promettais ainsi à tant de personnes. »
Nous franchîmes le portrait de la grosse dame qui fit une mimique dégoûtée en m'observant de pied en cap mais je me contentais d'hausser les épaules d'un air agacé. La salle commune était à ma grande chance peu peuplée et je montais directement dans le dortoir me saisir d'une chemise un peu plus propre. Furieuse conte moi-même, je vidais mon sac sur mon lit et retrouvais la lettre de mon oncle. D'un coup de pied rageur, j'allais claquer la porte du dortoir qui était désert et me contentais simplement d'envoyer valser toutes mes affaires par terre sans y prêter attention.
La soirée avait été forte en émotions et je savais que j'étais encore en état de choc et me dépêchais donc de lire la lettre de Sand avant de plonger dans un épais nuage de brume qui m'envelopperait, moi et mes pensées. Le papier manqua bien d'être arraché et je parcourus frénétiquement la lettre, presque énervée.
Mael,
Je dois de toute urgence te remettre quelque chose qui prouve l'innocence de ta mère. J'ai eu beaucoup de mal à récupérer ça mais il nous faut nous rencontrer lors de ton prochain week-end à Pré-au-lard. Ce que j'ai avec moi, beaucoup de gens sont prêts à payer très cher pour l'avoir, de tous bords (si tu me comprends). Je ne peux pas me montrer à visage découvert mais je ferai mon possible pour être discret. Il ne faut pas que les mangemorts soient au courant sinon ils n'auront aucune difficulté à faire le lien et à te mettre la main dessus.
Je me suis renseigné et il paraît que tu aurais une protection rapprochée. Méfie-toi, je ne sais pas qui en est responsable mais tu ne dois faire confiance à personne.
Prends soin de toi.
Sand Sparrow.
P.S : J'ai toujours su que ta mère n'avait pas eu deux garçons, juste un aîné et une cadette.
Je serrais la lettre dans mon poing et soupirais, étrangement lassée par tout ce que j'avais appris et découvert. Ainsi, Sand savait que j'étais une fille. Cela ma soulagea car j'avais de plus en plus de mal à tenir mon rôle. Il existerait enfin une autre personne qui saurait que je n'étais pas une ombre errante, sans identité, ni passé ni présent. Mon oncle avait du prendre de gros risques pour récupérer ce qu'il souhaitait me donner. Mon but premier était de comprendre comment certains pouvaient prétendre que ma mère avait été une mangemort et reconstituer le puzzle ambigu qui me servait de mémoire. Si ma mère avait bloqué mes pouvoirs, elle avait sans doute aussi mis sous sceau le passé que j'avais vécu. Le rêve qu'Hawthorn avait partagé avec moi en était la preuve. Il me faudrait surtout avoir d'autres appuis auprès de qui je pourrais prendre des renseignements car continuer mon chemin à tâtons ne m'avaient pour l'instant qu'exposer à des situations complexes et embarrassantes qui pourraient bien par le futur m'apporter de gros ennuis et même signer mon arrêt de mort.
Je me sentais comme épuisée, d'une fatigue qui vous plaque là sans rien pouvoir faire que de se laisser bercer par sa langueur et son délice âpre. Je laissais s'évanouir le papier dans les flammes de la cheminée et ma tête dodelina sur l'oreiller. Repliant mes jambes sous mon corps, je fis une grimace en sentant la douleur envahir mon corps et mon visage marqué de bleus et de quelques empreintes sanglantes derrière les mèches de cheveux blonds.
fin du chapitre 9
