Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Clarté" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
Lorsque Harry ouvrit les yeux, une clarté maladive baignait les environs.
Il resta immobile, essayant de rassembler ses idées, essayant de se souvenir ce qui s'était passé. Il se sentait… épuisé. Il avait mal partout, à chacun de ses muscles. Un mal de tête lancinant lui brouillait les idées et il préférait attendre quelques instants que tout se stabilise autour de lui.
Il essaya de lever la main pour la porter à son visage et il paniqua un instant car son corps ne semblait pas répondre. Il plissa les yeux, essayant de voir quelque chose autour de lui, essayant de deviner s'il avait ses lunettes sur lui ou non.
Il pouvait pour l'instant affirmer qu'il n'était pas dans un lit. Ni dans un de ceux de Poudlard - celui de son dortoir ou celui de l'infirmerie - ni même sur l'espèce de grabat qui lui servait de lit chez les Dursley. Il reconnaissait le sol dur et glacial, et sous la paume de ses mains, il sentait de l'herbe.
Il referma les yeux, essayant de se concentrer sur ses autres sens pour déterminer où il se trouvait et ce qui avait bien pu se produire.
Avec un ricanement mental, il détermina qu'il se souvenait de son identité, de qui il était. C'était toujours ça de pris, au moins. Il n'était pas amnésique. Il se souvenait de son enfance - il aurait préféré oublier d'ailleurs - et de sa découverte de la magie.
Il se souvenait de Poudlard et de ses amis. Des bons moments, comme des dangers qu'il avait eu à affronter, année après année, parce qu'une cinglée avait osé prononcer une prophétie dans une taverne miteuse. Et comme il était un petit sorcier très chanceux, la mauvaise personne avait entendu et avait transmis l'information au camp d'en face.
Ses idées se brouillèrent alors que le mal de tête se faisait lancinant, provoquant une soudaine vague de nausée. La localisation de la douleur, au niveau de sa si célèbre cicatrice, fut une révélation et lui permis de se souvenir.
Il était un horcruxe. Ou il avait été.
Dumbledore l'avait su avant de mourir, mais il le lui avait soigneusement caché pour une obscure raison. À la place, le vieil homme avait trouvé plus sage d'envoyer trois adolescents à la recherche des autres horcruxes, en pleine guerre, alors même qu'ils étaient recherchés par les Mangemorts.
Contre toute attente, ils avaient réussi. Ils avaient rassemblé chaque fragment de l'âme maudite de ce foutu mage noir, sans se douter qu'ils avaient un fragment supplémentaire en permanence à leurs côtés. Ils avaient pulvérisé chaque objet, affaiblissant Voldemort sans qu'il ne s'en doute.
Puis, ils étaient revenus à Poudlard, et l'école avait été attaquée.
Il avait fallu que son professeur de potion tant haï soit aux portes de la mort pour qu'il découvre qu'il ne le détestait pas tant que ça. Qu'il était attaché à cet espion sombre et sans coeur, cet homme qui l'avait toujours malmené, mais qui avait été une présente rassurante toutes ces années. Son sauveteur de l'ombre, son protecteur.
L'homme lui avait donné ses souvenirs, et il avait découvert que Dumbledore avait prévu son sacrifice. Sans surprise, seul Rogue s'y était opposé avec force, toujours là à veiller discrètement sur ce garçon qu'il exécrait pourtant.
Il aurait pu se révolter et refuser de mourir, mais il aimait trop ses amis pour les laisser livrés à leur sort. Pour permettre qu'ils soient blessés alors qu'il aurait pu tout arrêter.
Alors, il était parti se livrer, comme un bon petit sacrifice humain. Il avait fait face au monstre qui avait tué ses parents, et il l'avait laissé lui lancer l'Avada sans même tenter de s'écarter.
Il avait reçu le sort de plein fouet, et il avait surpris une expression de surprise un peu choquée dans le regard rougeoyant de son ennemi et il s'était effondré, sans un cri, sans une plainte.
Quelque chose s'était produit. Il s'était retrouvé face à l'image de Dumbledore dans une gare trop éclairée et trop blanche, en compagnie de l'horcruxe mourant.
Puis il avait eu le choix. Retrouver sa vie, ou se laisser aller et rejoindre ses parents.
Il avait été tenté de choisir ses parents et la paix éternelle. Mais il savait que la culpabilité ne lui laisserait jamais de répit, que chaque mort qu'il y aurait pèserait sur sa conscience.
Il avait donc accepté de retourner se battre alors qu'il était épuisé. Si fatigué alors qu'il n'était pas majeur…
Quelqu'un se pencha sur lui, et une main fraîche et douce caressa sa joue.
- Monsieur Potter ?
Le murmure lui fit ouvrir les yeux de nouveau, et il cligna des yeux, se rendant compte que la clarté étrange qui l'avait tant perturbée venait du fait qu'ils étaient dans la forêt interdite.
Le visage devant lui ne lui était pas inconnu et il se tendit légèrement en reconnaissant Narcissa Malefoy. Cependant, elle n'était pas agressive ou menaçante.
- Monsieur Potter ? Comment va mon fils ? Est-ce que Drago est en vie ?
Harry la fixa, et délibérément, lentement, il hocha imperceptiblement la tête, avant de souffler un "oui" inaudible. La femme chancela légèrement, et Harry se fit la réflexion avait bien de la chance d'avoir quelqu'un pour s'inquiéter pour lui à ce point.
Sans ôter sa main de sa joue, elle releva la tête, cachant soigneusement toute expression.
- Il est mort, Maître.
Harry hoqueta, mais elle pressa doucement ses doigts sur sa joue pour le faire taire. Juste avant de se relever, elle lui adressa un nouveau regard, intense.
- Bonne chance. Je prie pour que vous réussissiez.
