Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Force" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
Lorsqu'elle était enfant, Bellatrix Black était persuadée que sa plus grande force était sa lignée.
Elle était issue d'une famille puissante, noble et ancienne. Une lignée pure.
La famille Black était reconnue et admirée, et son nom lui ouvrait toutes les portes. Ils côtoyaient les plus grands, et sa famille faisait partie de ceux qui modelaient le monde… L'un de ses aïeuls avait même été Directeur de Poudlard, poste prestigieux au possible…
La petite fille qu'elle était avait grandi bercée par les traditions familiales. "Toujours pur". Elle avait appris à mépriser la faiblesse des familles qui se mêlaient aux nés-de-moldus.
Son monde avait explosé lorsque sa grande soeur adorée, Androméda, avait été reniée. Si elle avait pleuré la perte de son aînée, elle l'avait maudite de la même façon que ses parents, refusant même d'entendre prononcer son nom. Après tout, Androméda avait trahi leur famille en s'acoquinant avec un moldu.
Elle était présente lorsque sa mère avait brûlé le visage de la traîtresse sur la tapisserie familiale, et elle l'avait regardé faire avec une sorte de joie mauvaise. Androméda avait voulu affaiblir leur famille, mais elle avait échoué.
Désormais l'aînée de la fratrie, Bellatrix s'appliqua à endoctriner la jeune Narcissa pour que jamais elle ne dévie. La douce blondinette, au milieu d'une famille aux cheveux noirs, idolâtrait littéralement sa soeur, et elle buvait ses paroles, acceptant de bonne grâce toutes ses recommandations.
Pendant ses années à Poudlard, Bellatrix tomba amoureuse. Un bref instant, elle pensa à sa soeur perdue, et comprit pourquoi Andromeda avait préféré être reniée plutôt que d'abandonner celui qu'elle aimait. Mais elle repoussa rapidement cette pensée.
Elle, elle était bien plus forte. Elle était tombée amoureuse d'un sang-pur, dont la famille était presque aussi prestigieuse et ancienne que celle des Black.
Cependant son amour n'était pas partagé. Loin de là. L'objet de ses rêves la rejeta brutalement, avec une grimace dégoûtée. Puis, il demanda la main de sa petite soeur qui accepta.
Le coeur brisé, Bellatrix transforma cette souffrance en force. Plus jamais elle ne tomberait amoureuse. Elle serait une femme libre, indépendante. Elle leur montrerait à tous qu'elle valait mieux que n'importe quel héritier mâle et ferait regretter à Lucius Malefoy de l'avoir humiliée de cette façon.
Elle assista au mariage de sa soeur, droite et fière, affichant un léger sourire supérieur. Elle dédaigna tous les hommes de l'assistance qui voulaient une danse ou la courtiser. Après tout elle était la dernière des soeurs Black, et étant l'aînée - après qu'Andromeda eut été reniée -, elle serait l'héritière des titres familiaux.
Lorsque Voldemort commença à faire parler de lui, Bellatrix fut la seule femme à le rejoindre et à s'agenouiller, tendant son bras pour être marquée. Fascinée par le mage noir, elle lui donna tout. Sa vie, ses possessions. Et même sa raison.
Au contact du mage noir qui s'enfonçait dans la folie peu à peu, Bellatrix oubliait qui elle était. Elle devenait folle.
À certains moments, elle s'en rendait compte mais elle repoussait la frayeur qui la saisissait pour retrouver la douceur de sa démence.
Se moquant du regard des autres, elle participait aux raids meurtriers des Mangemorts, tuant sans états d'âmes, torturant avec un rire fanatique, indifférente aux souffrances qu'elle infligeait.
Elle devint rapidement la favorite de Voldemort, se soumettant à lui sans la moindre hésitation, accueillant ses punitions avec dévotion.
Si elle avait été saine d'esprit, elle aurait pu se dire qu'elle aimait ce monstre, au point de tout accepter. Mais sa soumission lui semblait tellement normale qu'elle ne cherchait pas à expliquer ses actes.
Lorsque Voldemort lui ordonna de prendre un époux, elle caressa l'espoir insensé de devenir la Lady des Ténèbres. Après tout, elle était la plus fidèle qui soit, et elle prouvait à chaque instant son implication dans les actions du Maître.
Mais le Mage Noir ne semblait pas intéressé par la possibilité de perpétuer sa lignée. Il se voulait immortel, et ne semblait pas avoir besoin d'un héritier…
Ainsi sans la consulter, il la maria à l'un des frères Lestrange. Bellatrix plia, comme toujours, mais elle fit comprendre à son époux qu'elle ne serait jamais une épouse docile. Elle resterait une guerrière, libre et indépendante.
Et puis, il y eut la prophétie. L'annonce qu'un enfant naîtrait pour défier et tuer son Maître. La peur perça sa carapace de folie, suffisamment pour la pousser à agir. Alors que le Maître allait tuer le rejeton Potter, elle entraîna son mari et son beau-frère chez les Longdubas, décidée à faire un carnage.
Malheureusement pour elle, les Longdubas avaient caché leur enfant chez sa grand-mère, et elle les tortura jusqu'à la folie pour obtenir le lieu où ils s'étaient retranchés.
Elle jetait encore le Doloris en riant à gorge déployée lorsque les Aurors arrivèrent. Elle était prête à se battre jusqu'à la mort, à faire un carnage, lorsque soudain, sa marque s'embrasa et elle s'effondra en hurlant de douleur.
Hébétée en comprenant que son Maître adoré avait été vaincu, elle se laissa arrêter et enfermer à Azkaban, au milieu des Détraqueurs.
Toutes ces années en enfer… Bellatrix découvrit rapidement que sa folie était sa nouvelle force. Après tout, il n'était pas possible de devenir fou quand on l'était déjà…
Les années passèrent, interminables. Tapie dans l'ombre, laissant parfois échapper un rire grinçant qui effrayait les autres prisonniers, Bellatrix attendait son heure, fixant pendant des heures son bras, guettant sa marque, persuadée qu'un jour elle reviendrait à la vie. Un jour, son Maître reviendrait, et elle serait son bras armé, sa force. Elle se prosternerait et lui donnerait tout ce qui restait d'elle, sans la moindre hésitation…
