Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Supermarché" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
En croisant Malefoy près de chez son oncle et sa tante, Harry se figea subitement et regarda autour de lui, pour s'assurer qu'il était seul. Il pourrait faire comme s'il ne l'avait pas vu mais leurs yeux s'étaient longuement croisés, et ils avaient l'un et l'autre conscience de la présence de l'autre.
Finalement, il jeta un regard inquiet en direction de chez ses proches, et soupira de soulagement en se rendant compte que personne ne faisait attention à lui.
Puis, sans la moindre hésitation, il franchit la clôture et attrapa Malefoy par le poignet, pour l'entraîner jusqu'au petit parc à proximité de la maison. Le blond se laissa faire avec une docilité surprenante, et n'émit pas la moindre protestation.
Surpris, Harry lui jeta un regard en coin, le détaillant avec attention.
Il semblait plus ou moins égal à lui même, son visage ne trahissant pas la moindre émotion. Le voir habillé d'un pantalon et d'une chemise, sans robe de sorcier était assez étonnant, mais Harry trouva que ça lui allait bien, et Harry se demanda stupidement de quoi il aurait l'air dans un jean moldu à la mode.
Harry nota les cernes marquant sa peau pâle, et se rendit compte que Malefoy avait légèrement maigri.
Ils arrivèrent dans le parc et Harry se laissa tomber sur le premier banc libre, sans le lâcher, l'entraînant à sa suite et l'obligeant à se coller à lui. Pourtant, Drago ne chercha ni à s'écarter, ni à se libérer de sa poigne.
Il nota le regard de Drago sur lui, et il le laissa l'observer, conscient de son apparence actuelle. Il portait des nippes usées jusqu'à la corde, bien trop grandes pour lui et qui avaient connu des jours meilleurs. Ses mains étaient pleines de griffures qu'il avait récolté en s'occupant du jardin, un de ses poignet était violacé - son oncle n'était pas un modèle de douceur quand il le traînait jusqu'à son placard.
Il avait également maigri. Il n'était pas bien épais en temps normal, mais il était de nouveau au régime façon Dursley, et c'était miraculeux quand il arrivait à grignoter chaque jour…
Et puis, il y avait son visage. Outre la fatigue qui était clairement marquée sur ses traits à force de se priver de sommeil, un bel hématome se déployait sur sa joue, conséquence d'une nuit où il avait réveillé toute la maisonnée avec ses hurlements, après un cauchemar.
Après un long moment pour laisser à Drago le temps de se moquer de lui s'il en avait envie, Harry soupira.
- Alors ?
Le blond eut un rictus amusé et haussa les épaules.
- J'imaginais pas ta vie comme ça, Potter.
Harry grimaça, n'osant pas tourner la tête vers son camarade.
- Ouais. Personne n'imagine ça. En général tout le monde préfère penser que je vis comme un roi…
Drago soupira puis murmura.
- Désolé.
Harry sursauta et tourna brusquement la tête, dévisageant son rival de toujours avec attention.
- Qu'est-ce qui se passe ?
Il y eut un long silence, puis le Serpentard murmura, hésitant.
- Je ne savais pas où aller. J'ai un jour entendu Granger prononcer ton adresse, et… je suis venu. Je croyais… je pensais que tu serais le seul à accepter de m'aider même si tous les deux on…
Harry gloussa, mais sans la moindre trace de moquerie ou de méchanceté.
- Ouais. Je vois. Je ne sais pas ce que je peux faire, mais si tu as besoin d'aide, je ferais réellement tout ce que je peux.
- Foutu Gryffondor, tu ne sais même pas ce que j'allais te demander !
- Et bien, puisque tu es ici seul, que tu connaissais mon adresse mais qu'aucun Mangemort n'est venu m'y débusquer, j'imagine que tu as l'intention de… ne pas rejoindre les idéaux de tes parents.
Drago ricana et ferma les yeux.
- Bien résumé Potter. Tu n'es pas si stupide que certains ne le pensent.
Ils échangèrent un sourire complice. Harry se leva, et lui fit signe de le suivre.
- Allez, viens. Je devais aller au supermarché pour ma tante, si je tarde trop elle va…
Harry s'empourpra légèrement en se rendant compte qu'il avait été sur le point d'avouer qu'il était maltraité. Drago fixa son visage tuméfié et ses yeux gris s'assombrirent, puis il hocha sèchement la tête.
- Ton super-truc c'est quoi ?
- Un magasin. Pour y acheter de la nourriture. Toutes les boutiques pour faire les courses sont assemblées en une seule si tu préfères.
Le Serpentard plissa le front en signe de réflexion tout en le suivant d'un pas lent. Face au supermarché, il observa les lieux avec curiosité, découvrant un monde qu'il ne connaissait pas - Lucius Malefoy envoyait ses elfes pour les provisions après tout.
- Malefoy… Drago. Je vais essayer de trouver un moyen de te faire rentrer, mais ma famille ne devra pas se rendre compte de ta présence. J'ai un peu d'argent moldu, alors je peux prendre des provisions en plus pour que tu puisses manger correctement mais… ça sera pas vraiment confortable.
Le blond s'immobilisa, le fixant avec attention. Sa voix se brisa quand il parla, montrant son émotion.
- Tu vas réellement m'aider ? Prendre des risques pour moi alors qu'on se bat tout le temps ? Que je suis horrible avec tes amis ?
Harry gloussa gentiment.
- Hey, on est deux à se disputer, tu sais. Tu peux être pénible mais Hermione râle souvent parce que je fais la même chose. Et puis, je ne vais pas te laisser… dans les ennuis. Tu me manquerais bien trop si tu n'étais pas à Poudlard !
Drago hocha lentement la tête, mais il retint Harry alors qu'il entrait dans le supermarché.
- Attends. Et si… on partait tous les deux ? Je veux dire, j'ai pas l'impression que tu sois vraiment heureux chez ta famille, et moi… et bien j'ai des raisons de m'éloigner de mes parents. Ils ne comprennent pas que… enfin…
Harry hésita.
- Mais… Qu'est-ce que Dumbledore…
Le serpentard montra les dents et posa le doigt avec délicatesse sur la joue bleuie de Harry.
- Et il est où ton foutu Dumbledore ? C'est pas à lui de décider où tu vis, Potter ! Sans compter qu'il me renverra directement chez mes parents et j'aurais plus le choix.
Harry hésita.
- J'ai pas assez d'argent.
- Moi j'en ai. De l'argent moldu. J'avais prévu… au cas où.
- Et tu accepterais que je viennes avec toi ?
- Je suis là non ? J'aurais pu partir avant même que tu ne me voies, quand j'ai vu comment ils te traitaient.
Le brun grimaça en se souvenant que plus tôt dans l'après midi sa tante l'avait invectivé, le traitant de monstre et d'incapable. Cette fois pourtant, il n'y avait pas de moquerie dans l'attitude de Drago et Harry prit sa décision sur un coup de tête.
- D'accord. Ok, je viens avec toi.
Drago sourit largement, et désigna le supermarché.
- Super. On fait quelques provisions ? J'ai faim et je suis curieux de savoir à quoi ça ressemble !
