Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Icône" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


Lorsque la guerre prit fin, Harry espérait enfin vivre une vie paisible. Une vie normale, loin de sa famille moldue.
Il espérait trouver l'amour, fonder sa propre famille peut-être. Il pensait que le monde magique le laisserait enfin en paix.

Cependant, il n'avait pas pensé que les sorciers ne voudraient pas laisser leur héros. Il n'avait jamais imaginé qu'il deviendrait une icône.

Si quelqu'un avait suggéré cette possibilité, il aurait ri - nerveusement - et aurait trouvé impossible ce genre de chose. Il n'était que Harry Potter, un orphelin qui avait survécu à l'attaque de Voldemort lorsqu'il était bébé, et qui avait été plongé dans la guerre bien malgré lui. Il était un gosse perdu qui avait grandi sans amour dans le monde moldu, qui avait découvert ses premiers amis en arrivant dans le monde magique pour ses onze ans.

Il avait eu de la chance - beaucoup de chance. Et surtout, il avait été entouré. Beaucoup étaient morts, et les victimes de la guerre hantaient ses cauchemars nuit après nuit.

Lorsque les premiers articles le portant aux nues parurent, il s'enferma square Grimmaud, horrifié. La célébrité non méritée qui le suivait l'avait toujours gêné. Il pensait que ça passerait vite. Que s'il restait caché, à l'écart, l'engouement autour de sa personne finirait par s'atténuer.

Malheureusement pour lui, les jours passaient, longs et monotones, et la gazette continuait de le dépeindre comme l'icône du monde magique. Le garçon-qui-avait-vaincu,le héros qui les avait tous sauvé. Leur idole.
Chaque jour, le journal s'interrogeait sur ses projets. Sur son avenir, le métier qu'il choisirait. La vie qu'il mènerait. Il y eut même un article proposant plusieurs sorcières aptes à devenir son épouse… dans lequel Ginny Weasley figurait en bonne place, souriante et lumineuse, favorite pour sa ressemblance avec Lily Evans Potter.
Ce jour là, Ron était arrivé en compagnie de Hermione, visiblement ravi pour lui, se réjouissant de devenir le beau-frère du Sauveur. S'en était suivi une terrible dispute, Ron ne comprenant pas le problème que Harry avait avec sa célébrité ou avec un éventuel mariage avec sa petite soeur.
Avec le caractère emporté de Ron et l'humeur à fleur de peau de Harry, ils s'étaient mutuellement insulté avant de se séparer brouillés. Hermione avait bien tenté de jouer les médiateurs, mais elle avait rapidement compris qu'il valait mieux laisser un peu de temps pour que les choses s'apaisent. Avec un regard désolé en direction de Harry, elle avait entraîné un Ron vociférant avec elle.

Harry aurait pu rire de la situation - et pardonner à Ron sa maladresse, s'il n'était pas aussi oppressé par cette célébrité qu'il n'avait jamais voulu, encore plus pesante qu'autrefois. Désormais, ce n'était plus seulement sa cicatrice que les passants reconnaissaient. C'était aussi son visage.
La Gazette avait publié tant de photos de lui, que chaque personne du monde magique semblait pouvoir le reconnaître et venir l'aborder comme une vieille connaissance.

Chaque jour, il recevait des monceaux de courrier, lui offrant une dévotion effarante.

Loin de s'en réjouir, le jeune homme tout juste majeur étouffait. Il n'avait jamais demandé tout ça.

Plus les jours passaient, plus les lettres s'accumulaient, plus il se sentait mal et voyait ses rêves d'un avenir heureux disparaître. Il prenait conscience qu'il n'aurait jamais une vie normale. Chacune de ses sorties provoquait presque une émeute, il ne pouvait pas croiser un sorcier sans être abordé et félicité pour le meurtre d'un homme. On vantait ses qualités alors qu'il s'était juste débattu dans un cauchemar sans fin, alors qu'il n'avait pas eu le choix.

Un hibou de Ginny lui proposant de reprendre leur relation - visiblement la jeune fille craignait d'être remplacée par une autre si elle tardait trop - fut la goutte de trop. Si elle s'était intéressée à comment il allait réellement, ou si elle avait compris qu'il souffrait de la situation… Mais elle ne voyait que leur possible avenir commun.

Il l'avait peut être aimé. Il ne savait plus exactement. Il avait eu une grande tendresse pour la petite soeur de son meilleur ami. Il l'avait trouvée belle, courageuse et forte. Il avait imaginé qu'elle pourrait un jour partager sa vie, et puis la guerre avait tout balayé. Ils s'étaient séparé, et pendant son absence, Ginny ne lui avait pas tant manqué. Pas autant qu'elle aurait dû.
Puis, il avait appris qu'il devait mourir.

Il repensa à sa décision de ne pas retourner auprès de Ginny, et se rendit compte que la solution était à portée de main. Il était peut être une célébrité ici, en Angleterre, mais il y avait tout un monde à explorer.

Ainsi, l'icône du monde sorcier anglais rassembla quelques affaires - qui tenaient dans un petit sac de voyage - et regarda autour de lui avec nostalgie. C'était la maison de Sirius, et il ne savait pas quand il reviendrait. Les lieux étaient sinistres, pleins de mauvais souvenirs, pleins de fantômes mais c'était tout ce qui lui restait.
Il haussa les épaules, et prit une grande inspiration avant de sortir de Square Grimmaud. Il ne prévenait personne, ne laissait aucun mot. Il avait juste besoin de respirer et égoïstement, il ne voulait garder aucun lien.

Puis, il partit d'un bon pas, côté moldu, sans regarder autour de lui. De ce côté de Londres, il n'était qu'un inconnu, qu'un gamin parmi tant d'autres.

Ce fut ainsi que Harry Potter, icône sorcière, et orphelin malheureux côté moldu, disparut.