Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Tour" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
L'homme regarda un instant ses compagnons, avant de détailler leur œuvre. Le château était magnifique avec ses tours comme ciselées dans la pierre, digne de leur rêve.
Il les observa les uns après les autres, pensif.
D'abord Helga. C'était une petite femme replète, rousse et toujours joyeuse. Ses yeux noisettes et rieurs portaient sur ce qui l'entourait un regard doux et bienveillant. Quoi qu'il arrive, les soucis semblaient glisser sur elle. Elle prenait la vie avec bonne humeur, toujours optimiste. Pourtant, elle ne manquait pas de sérieux loin de là… Mais elle avait une façon bien à elle d'appréhender les choses.
C'était terriblement réducteur de considérer Helga comme leur cuisinière en chef. Parce qu'elle était fin cordon bleu, bien évidemment. Elle n'avait jamais caché son amour de la bonne chère, après tout, et sa curiosité naturelle en botanique la poussait à expérimenter toujours de nouvelles recettes.
Peut être que l'histoire ne retiendrait que ça d'elle. Celle qui les nourrissait.
Pourtant, elle était bien plus. Elle était une guérisseuse talentueuse, et une botaniste de génie. Elle connaissait chaque plante qui les entourait, chacune de leurs propriétés.
Helga était aussi d'une fidélité à toute épreuve. Il savait que quoi qu'il arrive, il pouvait compter sur elle : jamais elle ne les trahirait.
Son regard glissa ensuite sur la seconde femme de leur quatuor. Rowena. Aussi brune qu'Helga était rousse, elle était grande et élancée. De son passé, elle avait gardé un maintien noble, restes de son éducation stricte dans les traditions sang-pur aristocratiques. Au premier abord, elle semblait glaciale, aussi glaciale que ses yeux d'un bleu polaire. Elle souriait rarement, et "douce" n'était pas réellement un adjectif qui pouvait lui être appliqué.
Rowena tenait plus de l'amazone que de la fragile héritière. Elle était une combattante, luttant pour ses idées sans faiblir.
La vie ne l'avait pas épargnée, puisqu'elle avait été chassée de chez elle alors qu'elle était enceinte de l'homme qu'elle pensait aimer. Mais à peine déshéritée, le mufle avait disparu, la laissant seule avec un enfant à naître…
Avec la force qui la caractérisait, Rowena avait relevé la tête, et s'était battue pour s'en sortir. Il était persuadé que même s'ils ne s'étaient pas trouvés, tous les quatre, son amie aurait trouvé un moyen de résoudre ses problèmes.
La brune avait cette capacité à réfléchir, à envisager chaque solution - même la plus excentrique - sans se laisser influencer par ses émotions. Fine stratège, elle se reposait souvent sur son sens aigu de l'observation. Silencieuse la plupart du temps, elle ne perdait pas une miette de ce qui l'entourait. Sans compter qu'elle était naturellement douée pour les sortilèges et la métamorphose. Rowena était un diamant brut d'intelligence, un puits de savoir. C'était elle qui avait inspiré leur idée de départ, cet endroit magique qui un jour deviendrait peut être un sanctuaire pour les générations futures…
L'homme soupira et dévisagea ensuite le troisième membre de leur fine équipe. Salazar.
S'il avait réussi à cerner les deux femmes facilement - et s'il les avait aimé dès le début, comme un frère aime ses soeurs - Salazar était plus compliqué.
Droit et fier, l'homme ne laissait transparaître aucune émotion sur ses traits. Quoi qu'il advienne, son visage restait lisse, indéchiffrable. Ses yeux noirs observaient le monde avec une indifférence affichée, qu'il était pourtant loin de ressentir. Cependant… Il lui arrivait d'en douter.
Il parlait peu après tout, ne s'exprimant que lorsqu'il estimait avoir une chose importante à dire. Salazar n'était pas doué pour les grands discours, pour l'éloquence.
C'était un homme minutieux, avare de mouvements autant que de paroles. Chacun de ses gestes semblait parfaitement maîtrisé. Il n'y avait aucune spontanéité en lui, il ne se laissait jamais déborder par les évènements.
C'était probablement une qualité dans son domaine de prédilection, les potions. Au quotidien, cependant… il était parfois difficile de ne pas lui en vouloir, de ne pas chercher l'affrontement pour le faire sortir de sa réserve.
Salazar était solitaire par nature. Secret également. Qu'il se soit joint à eux pour leur projet relevait déjà du miracle, et pourtant… il était là, à leurs côtés, à contempler leur oeuvre. Malgré sa froideur et son indifférence affichée, il restait à leur côté, fidèle au poste.
Un jour peut être son habitude de masquer chaque émotion, chaque réaction poserait problème, mais pour l'instant, il appréciait juste sa présence, espérant qu'un jour il puisse enfin le comprendre.
L'homme se tourna de nouveau vers le château et son regard glissa vers la tour la plus haute. Sa tour. La tour Gryffondor.
Godric était blond comme les blés, avec des yeux d'un bleu profond. Il était bruyant, et particulièrement expressif d'après Salazar. Lui se jugeait juste… avenant et amical.
Il était un combattant né. Il n'était pour autant pas un rustre, il était aussi à l'aise avec une épée entre les mains qu'avec une plume d'écriture. Il aimait à dire qu'il était un guerrier érudit.
Il était loin d'avoir la ruse de Salazar ou la capacité d'analyse de Rowena : il se laissait porter par ses émotions et réagissait en conséquence. Le danger ne l'effrayait pas, et il aspirait à la justice avant tout.
Avec un rire retenu, Godric songea qu'ils faisaient une équipe parfaite tous les quatre.
Son tempérament de feu était contrebalancé par la froideur naturelle de Salazar. Et la chaleur toute maternelle d'Helga apaisait la rigueur de Rowena. Ils avaient tous des qualités différentes mais complémentaires, et en cet instant, alors que le château qu'ils venaient de terminer de construire se dressait face à eux, Godric songea qu'ils étaient invulnérables tant qu'ils restaient ensemble.
Leur rêve commun était en train de prendre vie, puisqu'ils allaient enfin accueillir les enfants sorciers pour leur enseigner les bases de la magie.
C'était inédit encore dans le monde magique, et ils avaient encore un long chemin à parcourir pour convaincre les parents de leur confier leur précieuse progéniture. Cependant, ils avaient bon espoir d'y parvenir, de fonder les bases d'un monde nouveau…
Sans même regarder ses amis, il tendit les mains pour attraper d'un côté la main d'Helga - qui fit de même avec Rowena sans qu'il eut besoin de dire le moindre mot - et de l'autre celle de Salazar - qui résista vaguement pour la forme, avant de le laisser faire.
Tous les quatre, côte à côte, main dans la main, ils contemplaient le futur…
