Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "angoisse" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
Sous ses airs assurés, Hermione était une éternelle angoissée.
Déjà enfant, elle masquait ses peurs sous son débit de paroles, noyant ses interlocuteurs dans la conversation pour oublier à quel point elle était mal à l'aise.
En grandissant, elle avait trouvé deux refuges : les livres et le savoir.
Hermione s'échappait au quotidien de tout ce qui l'apeurait en se plongeant dans des livres, de plus en plus épais, s'immergeant dans le récit avec délices pour oublier la réalité. Elle vivait l'histoire des héroïnes et des héros, elle les suivait dans des mondes merveilleux et imaginaires.
Lorsqu'elle revenait à la réalité, elle cachait ses craintes en apprenant autant de choses que possible quel que soit le domaine. Comme si exceller en tout lui permettait de créer un bouclier autour d'elle, la protégeant du monde.
Elle avait vite compris que de cette façon, elle ne se ferait pas d'amis. Et effectivement, jusqu'à ses onze ans, Hermione avait été une petite fille solitaire. Elle avait fêté son douzième anniversaire seule, sans le dire à personne, et sans tristesse : elle était habituée après tout.
La découverte de la Magie avait changé sa vie. Mais n'avait pas apaisé ses angoisses. Loin de là.
Si tout l'effrayait avant, c'était encore pire en découvrant toutes les choses qui avaient été cachées à ses yeux jusqu'à maintenant.
Elle se plongea dans la magie avec la même énergie que pour le reste, déterminée à en apprendre le plus possible sur son nouveau monde.
Elle lut les livres d'histoire, lut les manuels théoriques. Elle regretta de ne pas pouvoir plus pratiquer, mais les consignes étaient strictes : il était interdit de faire de la Magie en dehors de Poudlard.
Les règles, après tout, existaient pour une bonne raison et Hermione se faisait un devoir de les suivre à la lettre. Elle n'était pas le genre d'enfant à briser le règlement, pour tester les limites ou juste s'amuser. Ainsi, si elle ne devait pas pratiquer en dehors de l'école, alors, elle ne pratiquerait pas.
Poudlard s'avéra être une aventure exaltante mais également angoissante. Sans surprise, elle découvrit que les enfants sorciers étaient comme les enfants moldus, et qu'elle avait autant de mal à se faire des amis dans son nouveau monde. Cependant, elle eut l'occasion de se plonger dans la bibliothèque de Poudlard, et de continuer à apprendre encore et encore. Elle devint probablement l'élève qui avait lu le plus de livres malgré son jeune âge…
Habituellement, les insultes glissaient sur elle : elle avait l'habitude après tout, et pour ne plus y penser, elle partait dans ses mondes imaginaires. Ou elle apprenait quelque chose de nouveau.
Cet insupportable rouquin de Ronald Weasley s'était moqué d'elle. Encore une fois. Mais cette fois, quelque chose avait vacillé en elle, et elle avait fui pour se cacher, en pleurs.
Ronald était probablement l'un des seuls de sa connaissance à pouvoir traverser ses défenses, comme s'il avait le pouvoir de l'atteindre malgré ses efforts pour être indifférente. Elle ne l'appréciait même pas, le trouvant trop bruyant, tapageur, fainéant, et il avait en plus des manières déplorables à table.
Elle pleurait donc dans les toilettes hantées du troisième étage, autant de tristesse pour être encore une fois mise à l'écart que de rage de se laisser bouleverser de cette façon pour quelques paroles prononcées par un idiot.
En sortant du cabinet de toilettes où elle s'était retranchée, en s'essuyant les yeux d'un geste vif, elle se figea, choquée. Devant elle se tenait un troll, si elle se référait aux dernier ouvrage sur les créatures magiques qu'elle avait lu. Un troll des montagnes. Stupide et violent. En pleine école.
Elle cligna des yeux, croyant à une hallucination.
Derrière le… monstre, la porte s'ouvrit sur l'insupportable Ronald comme elle l'appelait dans sa tête et Harry Potter - le garçon le plus célèbre de l'école.
Et ces deux idiots accoururent à son secours au lieu de fuir à toutes jambes. Mieux encore. Ils étaient venu au devant du danger - en toute connaissance de cause - pour elle. Pour l'aider.
A cet instant, quelque chose explosa dans sa poitrine, un sentiment indéfini. Quelqu'un se souciait d'elle…
Par miracle, ils s'en tirèrent sans dommages. Tous les trois autour du troll assommé, Hermione les regarda l'un après l'autre et réalisa que ses angoisses étaient resté à distance quand ils avaient combattu ensemble. Harry lui sourit gentiment, et Hermione lui répondit d'un sourire un peu tremblant, ses yeux débordant de reconnaissance.
Il y eut un instant parfait, où elle comprit que Harry était un enfant comme elle, habitué à la solitude. Ils se comprirent parfaitement, et ce fut probablement ce moment qui scella leur amitié et le début de leur relation presque fraternelle tant elle était fusionnelle. Bien évidemment, il faudrait du temps pour que la complicité s'installa naturellement mais les bases étaient posées.
Elle regarda Ron et malgré sa piètre opinion de lui, elle le trouva attachant de culpabiliser. Il semblait plutôt choqué des conséquences qu'auraient pu avoir ses paroles - Hermione aurait pu être tuée par le Troll après tout. Le sourire qu'elle lui adressa était un peu moins affectueux, mais tout aussi sincère.
Harry et Ron ne surent jamais qu'elle était angoissée à ce point. Et qu'ils avaient un rôle si important pour elle tous les deux. Elle suspectait Harry de s'en douter - Harry devinait toujours bien qu'il soit aveugle sur beaucoup de choses… Mais près d'eux, l'angoisse restait supportable. Facile à tenir à distance.
Elle retrouvait ses mauvaises habitudes en période de stress, mais tout était différent. Elle n'était plus seule.
