Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Trame" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
- Harry ! Tu n'es pas sérieux !
Le jeune homme s'arrêta brusquement d'aller et venir en entendant la voix agacée de sa meilleure amie. Il lui jeta un regard noir, qu'elle lui rendit sans la moindre crainte.
Finalement, il soupira et se laissa tomber au sol devant elle, ignorant le regard narquois de Ron, vautré un peu plus loin, en train de manger des chocogrenouilles tout en essayant de rédiger un devoir de potions.
Ils s'étaient tous les trois retranchés dans la salle sur demande pour avoir la paix. Leurs camarades avaient la désagréable manie de les solliciter sans cesse, plus exactement Harry, pour savoir quand il allait enfin s'occuper du cas Voldemort.
Personne ne semblait tilter sur le fait qu'ils demandaient à un adolescent de seize ans de partir en guerre.
Et c'était précisément l'objet de leur débat. Ron avait refusé d'y prendre part, ne voulant pas se brouiller avec son meilleur ami. Leur dispute pendant le tournoi des trois sorciers avait laissé des traces et Ron ne pouvait que regretter son comportement un peu trop impulsif et colérique. Aussi, il se concentrait sur le devoir de potions, bien qu'il n'ait aucune envie de travailler, pour ne pas être pris à parti. Hermione considérait bien trop les études pour oser l'interrompre…
Lorsqu'ils s'étaient isolés, Harry avait râlé au sujet de la stupidité des sorciers, prêts à le sacrifier pour un peu de paix. Hermione était intervenue, doucement, l'air désolé.
- Tu ne peux pas leur en vouloir, ils ont peur…
C'étaient probablement les mots de trop. Harry avait explosé, déversant sa haine de ces idiots prêts à l'offrir en sacrifice sans oser faire face à leurs propres erreurs.
Le jeune homme se passa la main dans les cheveux et souffla, l'air soudain épuisé.
- Hermione, tu ne peux pas juste penser ça… Tu… Comment fais-tu pour ne pas voir la trame de tout ce bordel ?
La jeune fille avait penché la tête, sourcils froncés.
- Je ne comprends pas.
- Tu crois vraiment que toutes ces choses se produisent au hasard ? La prophétie, la mort de mes parents, mon enfance chez ces stupides moldus… Et même chaque danger que nous avons affronté !
Hermione lui avait lancé un long regard peiné.
- Tu ne peux pas sérieusement croire que tout ça soit…
- Un complot ? Hermione… Depuis la mort de Sirius j'y réfléchis, encore et encore. Je n'ai pas le moindre doute.
- Mais enfin ! Et qui pourrait organiser quelque chose d'aussi énorme ? Je crois surtout que c'est juste un terrible concours de circonstances, Harry. Tu… Tu te sens visé personnellement parce que tu es bien trop impliqué. Mais c'est…
- Qui est impliqué à chaque fois ? Qui a entendu la prophétie ? Qui a échoué à protéger mes parents ? Qui m'a déposé chez les moldus ? Qui me pousse au devant du danger ?
Hermione eut l'air un instant déstabilisée mais elle secoua fermement la tête. Harry se rembrunit un peu plus, plissant les yeux.
- Quoi que tu puisses penser, à chaque fois, il n'y a qu'un seul tisserand. Quelqu'un qui aime manipuler son petit monde.
- Harry…
Cependant, Hermione fut interrompue par Ron.
- Il a raison.
Sa voix était calme, alors qu'il les regardait intensément. Harry eut un sourire soulagé, comme si l'approbation de son ami était importante pour lui. Le brun eut un moment d'hésitation puis il ajouté, presque à mi-voix.
- Dumbledore connaissait Voldemort enfant. Il a été son professeur. Il savait ce qu'il était.
Hermione secoua la tête, visiblement perturbée.
- Non ! Il aurait agi dès le début pour l'arrêter ! C'est impossible !
Harry leva un sourcil moqueur en fixant son amie. Cette dernière resta muette un long moment, visiblement réfléchissant à la situation, lèvres pincées. Hésitante, elle murmura.
- Je ne comprends pas.
Ron renifla, avant de murmurer.
- Maman dit qu'il a un plan et que même si parfois ça semble étrange, il est après tout celui qui a défait Grindelwald.
Harry haussa les épaules et leva un sourcil moqueur en direction de Hermione.
- La voilà la trame de tout ça. Le pouvoir, la célébrité. Dumbledore n'est qu'un homme après tout, il a juste… prévu de… d'être le héros de tout ça.
- Mais Harry, tu es…
- Je suis quoi ? L'élu ? Adulé un jour, critiqué le lendemain. Je suis juste un pion. Un pion pratique qui n'a aucune famille pour le défendre…
Hermione intervint, hésitante.
- Mais quand tu auras défait Voldemort… tu seras… c'est toi qui sera célébré Harry. Pas Dumbledore !
Harry échangea un long regard avec Ron, et il eut l'impression qu'ils se comprenaient parfaitement. Son ami avait l'air sombre et triste, mais il resta silencieux. Le jeune homme laissa échapper un rire amer.
- Vraiment Hermione ? Quelle chance ai-je, concrètement ?
- Mais tu… la prophétie…
- Ai-je reçu des cours supplémentaires pour me préparer ? Des leçons de duel ? N'importe quoi pour me donner l'avantage ?
Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent mais Harry continua, impitoyable.
- Je suis juste… une distraction. Je vais être jeté sur le devant de la scène mais je n'ai aucune chance de le vaincre. Chaque été je suis enfermé dans le monde moldu, près de personnes qui me haïssent. Qui m'affaiblissent. Chaque année scolaire, je me trouve face à un danger, et je manque la moitié des cours en étant à l'infirmerie ! Ce n'est pas avec un balai et un experlliamus que je vais survivre Hermione.
- Tu lui a déjà échappé ! Après le tournoi ! Tu as réussi à lui faire face.
Se souvenant de la mort de Cédric, et de ce qui avait suivi, Harry ferma les yeux de toutes ses forces, haïssant soudain sa meilleure amie de revenir sur le sujet. Puis il souffla, résigné.
- Ce jour là… nos baguettes jumelles ont fait quelque chose. Mais j'allais mourir. Mes parents… Leur fantôme, leur esprit, je ne sais quoi m'a aidé. Sans eux pour faire diversion, je n'aurais jamais pu m'enfuir. Oui Hermione. Fuir. Échapper à celui que je suis sensé vaincre !
Cette fois, Hermione ne trouva aucun argument. Elle semblait effarée, presque en état de choc. Ron se redressa et s'approcha d'elle pour lui prendre la main, comme pour la réconforter. Une larme roula sur sa joue, et elle murmura, perdue.
- Alors quoi ? On fait quoi Harry ? Que doit-on faire pour te garder en vie ?
Le garçon-qui-a-survécu les regarda l'un après l'autre. Ses amis, ses tout premiers amis. Ceux qui l'avaient suivi, sans poser de questions, bravant tous les risques.
Il haussa les épaules, fataliste.
- Je ne sais pas.
