Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Coercition" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


L'ultimatum avait été lancé.

Harry pouvait sentir sur lui les regards de ses camarades, emplis d'attente ou de pitié. Il s'efforçait de ne pas les regarder, refusant de se rendre compte qu'ils voulaient qu'il se sacrifie pour eux tous.

Il se souvenait de chaque article de la Gazette, de chaque réflexion l'humiliant, le traitant de fou ou de menteur. Et maintenant, ils oubliaient leurs mots durs pour attendre de lui qu'il donne sa vie sans protester.

Harry aurait voulu fuir. Leur tourner le dos, leur hurler de chercher un autre fou prêt à l'impossible. Qu'il en avait soupé de la guerre et de ce qu'on attendait de lui.

Sauf que… Sauf qu'il n'avait pas le choix. Il y avait ses amis.
Il pourrait peut être s'accommoder avec sa conscience d'abandonner les sorciers à leur sort, de fermer les yeux sur le devenir du monde magique. Mais si son inaction entraînait la mort de ses amis, si Hermione ou Ron était blessé… il ne pourrait jamais se le pardonner.

Finalement, Voldemort avait trouvé la parfaite mesure de coercition pour le forcer à se livrer. Le mage noir avait proposé de leur laisser la vie sauve à condition qu'il ne se livre. Seul. Volontairement.

C'était probablement le pire qui soit.
Pour sauver ses amis, il devait se sacrifier volontairement. Marcher seul vers sa mort, conscient de ce qu'il faisait.

Il n'avait aucun doute que sinon quelqu'un autour de lui aurait trouvé le courage de le ligoter et de le livrer. Il aurait pu… penser qu'il n'avait pas le choix dans ce cas. Se résigner à avoir été trahi.

Mais cette porte de sortie lui était refusée. Voldemort voulait le briser, le blesser au plus profond de lui et il avait trouver la parfaite façon de faire.
Le conduire à venir de lui-même. Marcher volontairement vers sa fin, sans qu'il ne puisse se convaincre qu'il ne pouvait pas y échapper.

Harry savait qu'au final, il irait. Qu'il se livrerait, volontairement. Après tout, depuis son arrivée dans le monde magique, Dumbledore le poussait dans cette direction…
Un instant, une part du Serpentard en lui - cette partie qu'il avait soigneusement dissimulée pour ne pas être rejeté de ses amis - eut envie de se révolter. De ne pas se laisser faire. De les envoyer tous au diable, quelles que puissent en être les conséquences.

Hermione l'enlaça fermement, les larmes coulant librement sur ses joues.
- Oh… Harry. Tu n'es pas obligé… On peut encore trouver une autre solution…

Il répondit à son étreinte, l'air absent, puis il soupira.
- Tu sais bien que… je dois le faire.

Elle blêmit et s'agrippa à lui, l'air terrifié. Puis, finalement, elle accepta de le lâcher, de le laisser s'éloigner. Ron refusait de croiser son regard, semblant torturé, et Harry ne fit pas la moindre réflexion. Bien évidemment, Ron était déchiré entre son meilleur ami et toute sa famille. Le choix était impossible pour lui, après tout.

Harry quitta la Grande Salle, sous un silence de mort. Personne ne parlait. C'était pour le mieux, parce que si quelqu'un avait fait mine de le remercier, il leur aurait hurlé son désespoir. Il leur aurait rappelé leurs doutes, leurs plaisanteries stupides.

Devant la porte, Malefoy l'attendait. Pâle et immobile, il n'affichait aucune expression, mais il ne le quittait pas du regard, comme pour le dissuader d'y aller. Il aurait aimé lui sourire, faire la paix avec lui, mais il avait la gorge tellement nouée qu'il n'était pas certain de pouvoir parler sans s'effondrer.

Le Serpentard hocha lentement la tête et murmura.
- Je t'accompagne.
Harry hocha la tête. Là encore, personne ne fit la moindre réflexion. Il y avait juste ce terrible silence qui les étouffait, alors qu'ils partaient ensemble, un silence lourd alors que personne ne protestait.

En sortant du château, ils prirent tous les deux une grande inspiration, comme pour profiter de l'air pur avant qu'il ne soit trop tard. D'un ton neutre, Malefoy murmura.
- Tu es sûr de toi ? Il va te tuer si tu y vas. Tu pourrais…
Harry leva la main, et répondit, la voix tremblante, la gorge le brûlant à cause des larmes qu'il retenait.
- Je n'ai pas le choix.

Le Serpentard jeta un coup d'oeil derrière eux, et eut une grimace de mépris.
- Ils ne t'ont jamais soutenu Potter ! Es-tu suicidaire à ce point ?

Harry eut un léger sourire, et haussa les épaules.
- Je ne fais pas ça pour eux. Si tu en as l'occasion, n'hésite pas à le leur dire à eux tous. Après. Je fais ça pour mes amis. Ceux qui ont été à mes côtés depuis le début, qui m'ont toujours soutenu. Juste pour les sauver eux. Le reste du monde magique peut bien brûler, je m'en moque.

Malefoy l'observa longtemps, et il hocha la tête, gravement. Puis il soupira et ferma un instant les yeux.
- Allons-y Potter. J'aimerais faire plus pour toi mais…
- Mais il y a tes parents, n'est-ce-pas ? C'est pour eux que tu as été marqué ?

Le blond hocha la tête de nouveau, le fixant droit dans les yeux. Harry eut un sourire triste et lui tendit la main.
Il y eut un instant en suspens, alors qu'ils se regardaient, avec cette main tendue entre eux. Puis Drago leva son bras et serra la main de Harry, clôturant leurs années de rivalité.
Après un long moment, ils se lâchèrent, et Harry murmura.
- Allons-y.