Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Pelote" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


Hermione se frotta les bras nerveusement en allant et venant devant la salle d'audience, les nerfs en pelote. D'ici quelques minutes, elle, jeune Née-de-moldus, serait face au Magenmagot dans son ensemble et devrait plaider pour la libération et l'acquittement complet d'un Mangemort.

Elle s'immobilisa une seconde avant de prendre une grande inspiration, décidée à faire ses preuves. Elle était capable de le faire, elle le savait. Elle donnerait le meilleur d'elle-même, parce que c'était important pour son meilleur ami.

Une vague de tristesse la submergea en pensant à Harry, qui semblait dépérir depuis la fin de la guerre. Plus rien ne semblait l'atteindre et elle craignait qu'il soit en train de juste se laisser mourir.
Après avoir tué Voldemort, après avoir libéré le monde magique, il leur avait raconté d'un ton monocorde ce qu'il avait appris des souvenirs du professeur Rogue.

Ainsi, Ron et elle avaient découvert avec stupéfaction que Dumbledore avait voulu l'utiliser comme une arme de guerre, lui donnant pour unique objectif de mettre fin à la guerre. Harry avait accepté de se sacrifier, le cœur lourd, mais déterminé à sauver le plus de monde possible. Et bien évidemment, une fois son objectif accompli, le jeune homme n'avait pas prévu de survivre et il s'était senti… désespérément vide.

Il avait commencé à s'isoler, refusant les remerciements et les récompenses que le Ministère voulait lui donner.
Le coup de grâce avait été lorsque le jeune homme avait voulu récupérer le corps du Professeur Rogue pour lui donner une sépulture décente, et qu'il n'avait pas pu le retrouver. Quelque chose avait semblé se briser en Harry, et il s'était laissé glisser dans cette spirale infernale de désespoir, perdant visiblement goût à la vie.

Hermione avait cherché des idées pour le tirer de là, pensant qu'il existait une potion pour contrer la dépression. Mais elle avait vite pu se rendre compte que Harry n'avait plus goût à la vie, comme si une partie de lui était morte pendant la bataille de Poudlard.
Aucun sortilège d'allégresse ou potion ne pourrait jamais le ramener, pas sans que Harry ait la volonté de se battre, de toutes ses forces.

L'idée étrangement, était venue de Ron.
— On doit lui amener Malefoy.
Hermione avait cligné des yeux, stupéfaite, puis elle avait hoqueté, croyant avoir mal entendu. Mais Ron semblait mortellement sérieux, bien que renfrogné. Il avait expliqué, avec un haussement d'épaules, refusant de croiser son regard.
— Malefoy a toujours fait réagir Harry. Regarde son obsession à Poudlard, à toujours le suivre, le chercher. Ils ne pouvaient pas s'ignorer… Bon sang, « Mione, ce foutu idiot a plongé au cœur d'un feudeymon pour lui sauver la vie !

Hermione avait lentement hoché la tête, alors qu'une lueur d'espoir s'allumait en elle pour son ami. Elle avait articulé, doucement, à contrecœur.
— Il faudrait convaincre Malefoy. Mais… en lui rappelant qu'il a une dette de vie… peut-être que…

La grimace de Ron l'avait alertée que les choses ne seraient pas aussi simple. Et les choses n'avaient pas été aussi simples, loin de là. Malefoy avait été arrêté en même temps que son père et jeté à Azkaban, attendant son procès.

Hermione avait soupiré et frotté son visage, en marmonnant que désormais ils avaient un moyen de pression sur l'infâme blondinet.

Elle s'était préparée avec sérieux, oubliant volontairement qu'elle s'apprêtait à défendre Malefoy. Le garçon qui l'avait insulté, qui leur avait mis des bâtons dans les roues à chaque fois qu'il le pouvait. Le garçon qui avait pris la marque et fait entrer ses copains Mangemort dans Poudlard. Dans une école pleine d'enfants.

Ron semblait encore plus amer de la situation, mais il était fermement convaincu que seul Malefoy pourrait ramener Harry de là où il s'était perdu. Et Hermione commençait à y croire, puisque la seule fois où elle avait laissé échapper le nom du Serpentard à proximité de Harry, elle l'avait vu du coin de l'œil redresser la tête vivement et tendre l'oreille…

Lorsqu'elle entra dans la salle d'audience, tête haute, il y eut quelques chuchotements s'interrogeant sur sa présence. Visiblement, ils pensaient qu'elle était là pour envoyer le père et le fils en enfer… Elle les ignora, pour s'installer au premier rang, croisant brièvement le regard de Ron, qui semblait tiraillé entre deux sentiments opposés. Elle le comprenait, puisqu'elle ressentait la même chose…

Lorsque les prisonniers furent traînés à l'intérieur de la salle cependant, elle oublia tout. Elle se retourna rapidement pour constater que Ron était aussi choqué qu'elle, et elle souffla doucement, pour reporter son attention sur Drago Malefoy.
Le Petit Prince de Serpentard arrogant n'était plus. Il semblait bien plus jeune qu'eux, brisé. Sale et amaigri, il tremblait nerveusement, et semblait perdu — autant que Harry.
Ce n'était pas son aspect physique ou les loques qu'il portait qui l'avaient choqué, mais bel et bien les marques de coups et de maltraitances. Il avait été visiblement passé à tabac, il avait reçu des sorts, et il en garderait des cicatrices à vie.

Hermione ferma un instant les yeux, et se prépara à plaider pour l'innocence d'un garçon qui ne l'était pas vraiment. Mais qui n'était pas totalement responsable de ses actes non plus. Elle allait devoir le sortir de là, le conduire à Harry et espérer qu'ils réussissent à se sauver mutuellement tous les deux.